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CHAPITRE 6:

FLEXION AUX ELU


DES POUTRES ISOSTATIQUES
M. Ibrahima DIATTA
Enseignant-chercheur à l’UFR-SI
Université de Thiès / SENEGAL
Email: ibrahima.diatta@univ-thies.sn
Références bibliographiques:
[1] NF EN 1992-1-1: Calcul des structures en béton, Partie 1-1 : Règles générales et règles pour les bâtiments,
Octobre 2005, Éditée et diffusée par AFNOR.
[2] Annexe Nationale à la NF EN 1992-1-1: Partie 1-1 : Règles générales et règles pour les bâtiments 2005
[3] NF EN 1992-2: Calcul des structures en béton, Partie 2 : Ponts en béton - Calcul et dispositions constructives,
Mai 2006, Éditée et diffusée par AFNOR.
[4] Annexe Nationale à la NF EN 1992-2: Calcul des structures en béton, Partie 2 : Ponts en béton - Calcul et
dispositions constructives, Avril 2007, Éditée et diffusée par AFNOR.
[5] Henry Thonier, conception et calcul des structures de bâtiments, Tome 7, l’Eurocode 2 pratique, 2ème édition,
Presse de l’ENPC, 2009.
[6] Robert Chaussin, béton précontraint TI.
[7] Gilles CAUSSE – Emmanuel BOUCHON – Pascal CHARLES, support de cours BP à l’ENPC, Décembre 2007
Introduction:
Au chapitre précédent, nous avons vu aux ELS, les différents aspects des éléments structuraux à
prendre en compte aussi bien en phase construction qu’en phase d’exploitation. Ces justifications ont
pour objet de s’assurer de la durabilité des structures et de leur aptitude à remplir la fonction pour
laquelle elles ont été conçues (comportement réversible). Ces justifications conduisent à vérifier:
o La limitation des contraintes de compression du béton et de traction des armatures,
o Maitrise de la fissuration et
o Limitation des déformations.
Contrairement aux ELS, aux ELU, on souhaite que les matériaux se comportent de façon irréversible
(domaine plastique). Les justifications aux ELU permettent de vérifier :
o Leur équilibre statique (ELU/EQU)
o Leur résistance (ELU/STR).
o Leur stabilité de forme (ELU/STR-GEO)
Les justifications vis-à-vis des ELU, complémentaires des vérifications vis-à-vis des ELS, s’avèrent
indispensables pour les raisons suivantes :
 un dépassement des charges caractéristiques (prises en compte dans les calculs aux ELS) est
toujours possible, bien que peu probable ;
 il faut donc examiner le comportement des structures sous charges majorées.

Pour ce faire, il n’est pas envisageable de procéder par extrapolation. En effet, pour des raisons
d’économie évidentes, on tolère que, sous ces charges majorées, des phénomènes irréversibles se
manifestent (fissuration, plastification des matériaux), l’essentiel étant d’éviter l’effondrement des
ouvrages. D’où la nécessité d’effectuer des vérifications spécifiques.
6.1 Comportement des matériaux:

Aux ELU, les matériaux pouvant alors sortir de leur domaine de comportement élastique, il convient de
montrer que les sollicitations de calcul n’entraînent pas dans la section l’apparition d’un état-limite
ultime caractérisé par l’atteinte d’une déformation limite (et non plus d’une contrainte limite) de l’un
quelconque de ses matériaux constitutifs (béton, aciers passifs ou aciers de précontrainte).

En béton précontraint, ces justifications ne sont jamais déterminantes pour les aciers de précontrainte ;
elles le sont rarement pour les aciers passifs. Par contre, elles peuvent conduire à un renforcement
sérieux de membrures en béton qui auraient été dimensionnées de façon trop étriquée sur la seule
considération des ELS.
6.1.1 Comportement du béton

pour le chargement uni-axial Le calcul des sections peut être


de courte durée effectué en utilisant la relation
contrainte-déformation suivante
D'autres relations contrainte-déformation simplifiées On peut admettre un diagramme rectangulaire de
sont admises compression dans le béton
6.1.2 Comportement des armatures « aciers passifs »

Courbes contrainte-déformation pour des aciers laminés à chaud types.


6.1.3 Comportement des armatures de précontrainte
6.2 Hypothèses de calcul
Cas des Régions sans discontinuité (clause 6.1 EC2-1-1)

(figures 3.3; 3.4; 3.5)


0,167

-Définition des pivots-

Physiquement, un état-limite ultime se


caractérise par le fait que l’un au moins
des matériaux constitutifs de la section
atteint sa déformation ultime.
Réglementairement, on admet, de façon
conventionnelle, qu’un ELU est atteint
lorsque le diagramme des déformations
est un diagramme limite passant par un
des pivots A, B, C (ou encore A , B’ ou C’)
(Figure 44). Les pivots A et B
correspondent :
6.3 Sollicitations à considérer
Les formats généraux de combinaison d'actions pour les états-limites ultimes comme des états-limites
de service sont donnés dans la Section 6 de l'EN 1990.

 
S  S1,35 G k,sup  G k,inf  γ P Pm   γ Q,i  0,i Qk ,i 

 i 1 
Les sollicitations de flexion ultime appliquées sur une section en béton précontraint peuvent se répartir
en deux groupes :
 Sollicitations développées par les actions extérieures;
 Sollicitations développées par la précontrainte.

 
S  S 1,35 G k,sup  G k,inf   γ Q,i ψ 0,i Q k,i   S γ P Pm
 *

 i 1 
S  S*ext  S γ P Pm 
Équilibre d’une section à rupture
ELU
(ponts)
ELS
(ponts)
Ainsi rangées par ordre d’agressivité

décroissante, toutes ces combinaisons

sont à considérer dans la mesure où

leur sont associés des critères de

vérification différents, ce qui est le cas

pour la flexion.
6.4 Résistance de la section vis-à-vis de l’ELU de flexion

Aux ELU, les matériaux pouvant alors sortir de leur domaine de comportement élastique, il convient de

montrer que les sollicitations de calcul n’entraînent pas dans la section l’apparition d’un état-limite

ultime caractérisé par l’atteinte d’une déformation limite (et non plus d’une contrainte limite) de l’un

quelconque de ses matériaux constitutifs (béton, aciers passifs ou aciers de précontrainte).

La résistance des sections est évaluée, non pas à partir des diagrammes caractéristiques contraintes-

déformations des matériaux, mais à partir de leurs diagrammes de calcul obtenus en faisant subir aux

premiers des affinités de rapport 1/gm parallèlement:


6.4.1 Conduite des justifications aux l’ELU de flexion
74
74
6.4.2 Mise en équation du problème

Nous admettrons, a priori, que le diagramme limite de déformation de la section


correspondant à ce point appartient à l’un des domaines (1) ou (2) précédemment
définis (Figure 6.1), auquel cas il est légitime d’utiliser, pour le béton, le diagramme
rectangulaire simplifié.
0,8 x

x 0,8 x
Si l’on définit les sollicitations par leurs éléments de réduction au niveau du centre
de gravité G de la section, les équations définissant un état-limite appartenant à
l’un des domaines (1) ou (2) s’écrivent :
Equilibre des forces et moments
Équation de compatibilité (ELU)
 pd Contrainte probable à vide correspondant à la tension du câble calculée en tenant compte de
 toutes les pertes de précontrainte, sous charges permanente.



 p   '  p 1er complément de Contrainte accompagnant le retour à 0 de la déformation du béton adjacent.
Correspondant à la sur-tension subie par le câble lorsque le béton environnant le câble passe de
 sa contrainte sous charges permanentes à une contrainte nulle.


" p
2ème complément de Contrainte jusqu’à l’épuisement de la résistance de la section.
Correspondant à la sur-tension subie par le câble après fissuration du béton.

f p;0,1k
σ p 0   σ pd  Δ' σ p 
γp

ELU
 Ep  f p;0,1k
Sous CP σ p 0   σ pd    σ c 
 E cm  γp

pd

epd
1 ξ dx
Δ" ε P eεcu3
cu1  eεcu3
cu1  ε ud  0,9 ε uk  0,02 d  ν  e0 zp
ξ x

 Ep   Ep 
  σ c Δ' σ p    σ c   σ c  6 σ c
σc  σ c Δ' σ p
  ε c,1  
E cm 
Δ' ε p     E cm 
Ep E cm Ep Ep
Pm Pm  e02 M g  e0
c   
Ac Ic Ic
 Pm 
 
A  σ
ε Pd   p 

pd σ pd : contrainte aprés les pertes différées
Ep Ep

Avec c1 la contrainte du béton en service, à vide, au niveau des armatures de précontrainte (calculée
en prenant en compte la valeur probable de la précontrainte), ec,1 le raccourcissement correspondant du
béton. D’où :
σ p 0  σ pd  Δ' σ p  f p;0,1k 
ε P 0    ε pd  Δ' ε p 
1  
 
Ep Ep γp  E 
 p 
 Ep  f p;0,1k
avec σ p 0   σ pd   ' σ p  σ pd    σ c  f pd 
 E cm  γp

f p0,1k f p0,1k
domaine élastique  ε pe    f pk   f p0,1k  
gp γp Ep    1   e p  
  γ p E p  
f p0,1k   f p0,1k  
ε P  ε pd  Δ' ε p  Δ" ε p  ε ud σp  1  
gp  f 
  e uk  p0,1k  
ε P  ε p 0   Δ" ε p  ε ud  0,02 


 γ p E p

 

Fc  Fsc  A s  σ s
ELU  
A pvérifier à comparer à A p ELS
σp
CONDITIONS DE NON-FRAGILITE

EC2-1 : Règles générales et règles pour les bâtiments


EC2-2 : Ponts en béton — Calcul et dispositions constructives
Détermination de l’aire de béton tendue (ht):

P  P e 0 M fiss 
- f ct,eff  f ctm      ν' d' où l' on tire M fiss
A c  Ic Ic 

P  P e 0 M fiss 
 sup      ν
A c  Ic Ic 

P  P e 0 M fiss 
 inf      ν'
A c  Ic Ic 
EC2-1-1
EC2-1-1
EC2-1-1
EC2-1-1
Fcr  A ct f ct,eff
σ p  σ p - σ p 0 

Ferraillage minimum d’armatures passives dans les zones tendues:

A s,min s  ξ1A 'p Δσ p  k c k f ctm A ct avec f ct,eff  f ctm


EC2-2
EC2-2
EC2-2
EC2-2
EC2-2
EC2-2
EC2-2
EC2-1

EC2-2
EC2-1

EC2-2
EC2-1

EC2-2
EC2-1

EC2-2
EC2-1

EC2-2
END

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