Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
¶ 21-020-B-10
L’excrétion des larmes s’effectue tout au long des voies lacrymales, à travers un système de lacs et rivières
où la pompe lacrymale joue un rôle majeur. La pompe lacrymale est l’ensemble du mécanisme actif de
drainage lacrymal qui s’effectue essentiellement entre le méat lacrymal et le sac lacrymal. L’orbiculaire
supérieur et inférieur avec le muscle de Duverney-Horner intervient en amont de cette pompe, dès la fente
palpébrale, pour amener les rivières palpébrales à se jeter dans le premier lac dénommé lac lacrymal à
l’angle interne de l’œil, où une partie des larmes s’évapore ou est réabsorbée. Puis les méats lacrymaux
drainent les larmes vers les canalicules supérieur et inférieur qui constituent la seconde rivière lacrymale.
Les méats supérieur et inférieur doivent s’oblitérer réciproquement au cours du clignement pour éviter
tout larmoiement. La dynamique de l’excrétion des larmes dans les canalicules repose alors sur deux
systèmes antagonistes concentriques, l’un externe musculaire, le muscle de Horner et l’autre interne, la
paroi canaliculaire élastique, permettant aux larmes de rejoindre le sac lacrymal qui constitue le deuxième
lac. Le canalicule commun, réunion des canalicules supérieur et inférieur, s’abouche dans le sac au niveau
de la valvule de Rosenmüller qui évite le reflux du sac vers les canalicules. Le rôle du sac est encore mal
élucidé. Néanmoins, il draine les larmes vers le bas, vers une troisième rivière que constitue le canal
lacrymonasal qui se jette dans les fosses nasales au niveau de la valvule de Hasner. Cette valvule peut
présenter des anomalies responsables de larmoiement, notamment chez le petit enfant. Le temps de
transit moyen dans les voies lacrymales a été estimé à 8 minutes. D’autres mécanismes d’élimination des
larmes existent mais sont moins importants que cette pompe lacrymale : l’évaporation, la réabsorption,
la capillarité et la gravité. Dans les conditions de base, seule une petite quantité de larmes parvient dans
le nez. En cas d’hypersécrétion réflexe ou émotionnelle, la pompe lacrymale s’engorge et un larmoiement
franc apparaît.
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Ophtalmologie 1
© 2019 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 25/04/2019 par Universite Lyon I Claude Bernard (19411). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
21-020-B-10 ¶ Physiologie de l’excrétion des larmes : les voies lacrymales
Mais il est vrai que ce n’est pas la seule zone où les larmes sont
évacuées et la pompe, au sens mécanique du terme, n’est pas la
seule à agir, de telle sorte que la description ne peut effective-
ment pas être limitée aux canalicules.
Comprendre la pompe lacrymale n’est pas qu’un jeu intellec-
tuel fait pour enchanter quelques « lacrymologues » assoiffés
d’élucubrations physiopathologiques. Certes, dans la pratique
clinique, la facilité est de ne retenir que le schéma diagnostique
le plus simple, à savoir que tel ou tel larmoiement est lié à un
obstacle sur la voie lacrymale d’excrétion, et c’est, il faut le
reconnaître, fréquemment le cas. Mais cette rétention anormale Figure 2. Le système lacrymal doit se comprendre comme un système
de larmes peut également être le témoin d’un dysfonctionne- hydraulique. Les montagnes avec leurs glaciers sont la glande sécrétrice.
ment de la pompe lacrymale (et éventuellement des paupières), Les torrents sont les canalicules, lieu de passage rapide. Le lac est le sac
alors que la voie lacrymale se révèle perméable à l’exploration lacrymal ; une partie de son contenu est réabsorbé par infiltration. Le reste
instrumentale et radiologique [5]. Méconnaître le mécanisme ira se jeter dans l’océan. Toute anomalie perturbe l’équilibre naturel. (Avec
dynamique du dysfonctionnement, qui ne peut trouver son l’aimable autorisation de la SFO, rapport SFO 2006, pp 55-77).
explication que par une bonne compréhension de la pompe
lacrymale, risque de priver un patient gêné par un larmoiement
de la solution thérapeutique logiquement déduite d’une analyse
complète des véritables désordres fonctionnels locaux.
2 Ophtalmologie
© 2019 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 25/04/2019 par Universite Lyon I Claude Bernard (19411). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Physiologie de l’excrétion des larmes : les voies lacrymales ¶ 21-020-B-10
Ophtalmologie 3
© 2019 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 25/04/2019 par Universite Lyon I Claude Bernard (19411). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
21-020-B-10 ¶ Physiologie de l’excrétion des larmes : les voies lacrymales
Figure 7. Le méat lacrymal (ici de la paupière inférieure) est facilement Figure 8. Chez ce sujet mélanoderme, dont le méat lacrymal est
visible à l’œil nu. (Avec l’aimable autorisation de la SFO, rapport SFO maintenu dilaté par une sonde siliconée bi-canaliculo-nasale, l’anneau
2006, pp 55-77).. méatique avasculaire, élastique, est bien mis en évidence. (Avec l’aimable
autorisation de la SFO, rapport SFO 2006, pp 55-77).
stratifié de type conjonctival à des éléments cutanés : follicules
pileux, glandes sébacées. Or sa présence n’est, en réalité, pas
dénuée d’importance. Par ses poils et sa sécrétion plus collante,
elle retient les corps étrangers, lesquels risqueraient sinon de
retourner dans le film lacrymal, ou encore de pénétrer dans un
des canalicules et constituer l’amorce d’une obstruction. Le lac
lacrymal est la station d’épuration ou plus exactement le bassin
de décantation de la voie lacrymale [14]. La caroncule participe
également au galbe de la portion interne des paupières, permet-
tant une bonne orientation des méats lacrymaux. Surtout, elle
annule la « 3e dimension » du lac lacrymal (les deux premières
étant la largeur et la hauteur), c’est-à-dire la dimension « pro-
fondeur », rendue ainsi virtuelle, et dont l’existence conduirait
à une inflation du contenant, et donc du contenu du lac, avec,
par conséquent en amont, un engorgement secondaire des
rivières lacrymales. Le lac lacrymal n’est de ce fait occupé, lui
aussi, par guère plus qu’un film liquidien. On comprend ainsi
pourquoi les anomalies morphologiques du lac lacrymal,
ectropion, laxité, mais aussi hypertrophie de la caroncule
obturant les méats lacrymaux et refoulant la portion interne des Figure 9. Sur cette coupe histologique au faible grossissement, l’an-
paupières, peuvent conduire à une symptomatologie étiquetée, neau avasculaire du méat lacrymal apparaît bien, non pas comme une
à défaut d’une analyse plus précise : « larmoiement à voies formation autonome, mais comme le début de la paroi élastique du
lacrymales perméables » ou plus exactement, « larmoiements à canalicule. (Cliché P. Ritleng) (Avec l’aimable autorisation de la SFO,
exploration instrumentale normale ». Il s’agit en fait des rapport SFO 2006, pp 55-77).
engorgements fonctionnels lacrymaux par dystopie canthale
interne, ou « dystopie du lac lacrymal ».
Au niveau du lac lacrymal se produisent, comme au niveau
de la conjonctive bulbaire, évaporation et résorption (expli-
quant que les sécrétions qui s’y accumulent peuvent, par
dessiccation, prendre l’aspect d’une concrétion). Ces phénomè-
nes, accessoires en première apparence, éliminent en réalité
dans les conditions basales une bonne quantité de la production
des larmes, quantité estimée entre 1 à 2 µl/min [15, 16].
Méats lacrymaux
Dans le lac lacrymal baignent les méats lacrymaux supérieur
et inférieur. Ces orifices, de la taille d’une tête d’épingle, sont
aisément visibles à l’œil nu (Fig. 7). Ils représentent le début de
Figure 10. Paupières ouvertes, le méat lacrymal inférieur se situe net-
la deuxième rivière lacrymale, qui est, comme les rivières
tement plus en dehors que le méat supérieur. Une marque à l’encre
palpébrales, dédoublée en canalicule palpébral supérieur et
matérialise la situation horizontale de la paupière inférieure. (Avec l’aima-
canalicule palpébral inférieur, chacun faisant partie de la
ble autorisation de la SFO, rapport SFO 2006, pp 55-77).
paupière homologue.
La structure des méats lacrymaux est mieux analysable à la
lampe à fente. On peut ainsi constater que les méats sont en niveau des méats. Lorsque l’œil est ouvert, ils sont au contact
permanence maintenus ouverts par un anneau fibroélastique du globe oculaire, mais sont décalés l’un par rapport à l’autre.
avasculaire (Fig. 8), qui représente le début de la paroi élastique Le méat inférieur, qui s’ouvre sur un canalicule sensiblement
très épaisse (Fig. 9) des canalicules palpébraux (cet anneau n’est plus long, est situé un bon millimètre, voire plus, en dehors de
pas une formation autonome, ou « émanation du tarse » comme la verticale du méat supérieur (Fig. 10). On a vu que, lors du
cela est encore parfois décrit de façon grossièrement erronée). clignement, l’essentiel du mouvement de la paupière inférieure
Lorsque la pompe canaliculaire est en bon état de fonctionne- est de se ramasser vers la ligne médiane et ce, nettement plus
ment, les méats sont vides (ou « pleins d’air ») de façon quasi que la paupière supérieure, de telle sorte que le méat inférieur
permanente, prêts ainsi à aspirer tout excès de larmes. parcourt un trajet en dedans plus important que le supérieur, au
La dynamique de chacun des méats lacrymaux, supérieur et niveau duquel il vient finalement se placer. À la fermeture des
inférieur, n’est pas identique. Cela s’explique par la dynamique paupières, les deux méats s’accolent ainsi étroitement (Fig. 11)
propre à chaque paupière que nous avons déjà évoquée et qui et de façon étanche, réalisant un véritable système antireflux,
sera détaillée au prochain chapitre, relatif aux canalicules. Il est fondamental pour le bon fonctionnement de la pompe
cependant dès à présent intéressant d’analyser ce qui se passe au lacrymale. Tout dysfonctionnement de cette mécanique précise
4 Ophtalmologie
© 2019 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 25/04/2019 par Universite Lyon I Claude Bernard (19411). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Physiologie de l’excrétion des larmes : les voies lacrymales ¶ 21-020-B-10
Ophtalmologie 5
© 2019 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 25/04/2019 par Universite Lyon I Claude Bernard (19411). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
21-020-B-10 ¶ Physiologie de l’excrétion des larmes : les voies lacrymales
Figure 15. Sur cette vue clinique, la direction vers l’avant du tendon Figure 17. Chirurgie du canalicule. Sur cette photographie de tranche
canthal médial est évidente, s’opposant à l’arrondi vers l’arrière, suivant la de section palpébrale prise au microscope opératoire, l’importante paroi
courbure du globe, imprimé par l’action du muscle de Horner. (Avec élastique du canalicule est bien visible, entourée par le muscle de Horner
l’aimable autorisation de la SFO, rapport SFO 2006, pp 55-77). dense et charnu. (Avec l’aimable autorisation de la SFO, rapport SFO
2006, pp 55-77).
6 Ophtalmologie
© 2019 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 25/04/2019 par Universite Lyon I Claude Bernard (19411). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Physiologie de l’excrétion des larmes : les voies lacrymales ¶ 21-020-B-10
Figure 19. Moulage du sac lacrymal par une résine colorée. Dès la Figure 21. Chez le même pa-
pénétration dans la loge lacrymale, les canalicules, que le muscle de tient, à la fermeture contrariée des
Horner a abandonnés, se réunissent en un canalicule commun qui appa- paupières, le raccourcissement du
raît comme une expansion du sac lacrymal. (Cliché P. Ritleng) (Avec canalicule est démonstratif et les
l’aimable autorisation de la SFO, rapport SFO 2006, pp 55-77). plis de la muqueuse canaliculaire
sont visibles. (Avec l’aimable auto-
risation de la SFO, rapport SFO
Jones a participé grandement, on l’a vu, à la remise à l’hon- 2006, pp 55-77).
neur d’un mécanisme actif au sein des voies lacrymales, et il a
ainsi contribué à retrouver un raisonnement fonctionnel dans
la chirurgie des voies lacrymales et dans l’analyse de ses
résultats [1, 20-25]. Cette notion de mécanisme musculaire actif au
niveau des canalicules lacrymaux est pourtant très ancienne.
Duverney a, le premier, mentionné l’existence de ce muscle en
1749, Horner l’a décrit avec précision en 1824 et son nom a
prévalu. Desmarres écrivait en 1854 : « Le sac lacrymal a un
muscle particulier, le muscle de Horner, que l’on dirait une réflexion
du muscle orbitaire. Il s’insère sur la crête du canal, s’étend en avant
sur le sac et se partage en deux faisceaux qui longent les conduits
lacrymaux, et auxquels on attribue une certaine action sur le petit
appareil hydraulique lacrymal. »
Tous les auteurs ultérieurs ont à peu près repris cette descrip-
tion : Bernard et Ritleng 1982, Aubaret [26] 1909, Beard 1969, s’écrase dans toutes ses dimensions : elle s’aplatit certes, mais
Bec et Arné 1968, Burns 1968, Cassady 1952, Couly 1979, surtout elle se rétrécit selon sa longueur : sa muqueuse fait des
Dailey [27] 1923, Deboise 1979, Duke-Elder 1961, Jules François plis à la façon d’un accordéon (Fig. 20, 21). Cette paroi est donc
1973, Gegenbauer 1890, Gerlach 1880, Halben 1903, Hyrtl déformable et se plie, dans tous les sens du terme, à l’action
1878, Jayle 1939, Krehbiel 1878, Kronfeld 1969, Lang 1980, « compressive » du muscle. Mais, répétons-le, la nature de cette
Mausolf 1975, Murube del Castillo 1978, Patton 1923, Poirier- paroi très épaisse (proportionnellement à la lumière du conduit,
Charpy 1904, Ritleng 1981, Rosengreen 1929, Rouvière 1974, la paroi élastique du canalicule est plus conséquente que celle
Royer 1968, Sappey 1877, Saraux 1970, Schaeffer 1921, Schirmer de l’aorte) est d’être élastique. Après s’être laissé compresser, elle
1904, Scuderi 1975, Stallard 1973, Testut 1905, Testut et Latarjet reprend sa forme initiale. Les physiciens disent qu’elle possède
1949, Trevor-Ropper 1974, Veirs 1976, Vergez et Schmutz 1976, une « résilience mécanique ». Cette propriété désigne la capacité
Warvick 1976, Werb 1968 et 1969, Whitaker 1976, Whitnall de certains matériaux à recouvrer leur état initial quand cesse la
1921, Wolff 1976 et Worst 1970. contrainte qui leur était imposée : il en est ainsi de la capacité
À ce système agoniste musculaire externe, puissant à l’échelle de déformation puis de retour à la forme initiale du tuyau
de la voie lacrymale, s’oppose un système antagoniste élastique d’arrosage qu’on peut écraser avec le pied, mais dont la struc-
interne, non moins puissant : la paroi élastique des canalicules ture élastique en caoutchouc reprend sa forme dès que la
palpébraux. pression se relâche. Chez le canalicule palpébral, cette résilience
Cette importante structure élastique (Fig. 17) accompagne aboutit à un autre véritable phénomène actif opposé à celui du
effectivement les canalicules dans toute leur longueur palpé- muscle, constituant ainsi un authentique système antagoniste.
brale, c’est-à-dire jusqu’au moment où ils atteignent l’angle Constatation logique, en microscopie électronique à
interne, et se rejoignent en un canalicule commun (qui peut balayage [28], on met en évidence une surface des canalicules
manquer : dans près de 20 % des cas, les deux canalicules se palpébraux faite de cellules plates, avec de fortes jonctions
jettent isolément dans le sac). Dès cette réunion, ou en intercellulaires. Cet aspect en « route pavée » (Fig. 22) confirme
l’absence de canalicule commun, dès que le système canalicu- que cette portion des canalicules palpébraux est bien un lieu de
laire pénètre dans la loge lacrymale (qui contient le sac passage rapide. À plus faible grossissement, on retrouve des plis
lacrymal), la paroi élastique disparaît. Le canalicule commun a parallèles (Fig. 23), correspondant au phénomène d’accordéon
en effet une texture qui tend à ressembler à celle du sac qui accompagne la compression du canalicule lors du
lacrymal, dont il semble une expansion : il a été également clignement.
décrit comme faisant partie du sac (Fig. 19) sous le nom de
« sinus de Maïer ». Dans le même temps, le muscle de Horner Sac lacrymal
abandonne lui aussi les canalicules et s’infléchit vers l’arrière,
contournant le sac sur sa face postérieure, pour s’attacher sur la Il constitue le deuxième lac. Son entrée se fait par le canali-
crête lacrymale postérieure. cule commun.
Quand l’orbiculaire et, avec lui, le muscle de Horner, se Le canalicule commun, abandonné par le muscle de Horner
contractent, la paroi élastique des canalicules palpébraux et dont la paroi est devenue fine, avec une structure élastique
Ophtalmologie 7
© 2019 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 25/04/2019 par Universite Lyon I Claude Bernard (19411). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
21-020-B-10 ¶ Physiologie de l’excrétion des larmes : les voies lacrymales
8 Ophtalmologie
© 2019 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 25/04/2019 par Universite Lyon I Claude Bernard (19411). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Physiologie de l’excrétion des larmes : les voies lacrymales ¶ 21-020-B-10
Figure 25.
A à D. Disposition hélicoïdale des fibres de la
paroi du sac lacrymal, expliquant l’effet d’esso-
rage lors de la contraction des fibres du muscle
orbiculaire qui s’insèrent sur cette paroi. (Clichés
A. Thale) (Avec l’aimable autorisation de la SFO,
rapport SFO 2006, pp 55-77).
en IRM de coupes fines à grande vitesse, cela fait un argument Ainsi, au cours du drainage des larmes dans le sac lacrymal,
solide de plus contre un tel mécanisme à ce niveau. celui-ci peut, dans les conditions physiologiques, se remplir plus
Finalement, des arguments démonstratifs et indiscutables ou moins. Dans les conditions basales, la muqueuse du sac est
manquent donc en faveur d’un phénomène qui pourrait capable d’en réabsorber une grande partie (rôles de l’essorage et
s’apparenter à un péristaltisme. Pourtant la chirurgie, la de l’important plexus vasculaire qui représente l’essentiel de
dissection et les coupes histologiques démontrent bel et bien l’épaisseur de sa paroi ?). Le reste, et surtout l’afflux qui se
qu’il y a, constamment et en quantité significative, des fibres de produit en cas d’hypersécrétion de la glande lacrymale ou
l’orbiculaire qui se fixent sur la partie supérieure du sac, entre lorsqu’un collyre est instillé, s’écoulera vers le nez, dans la
en avant le tendon canthal médial et en arrière la terminaison troisième rivière, qui prolonge vers le bas la direction verticale
du muscle de Horner. Quel est donc le rôle de ce faisceau du sac.
musculaire directement inséré sur le sac si la théorie péristalti-
que ne doit pas être retenue, alors qu’il est impossible de nier Conduit lacrymonasal
que là où il est, ce faisceau exerce effectivement une traction sur
le sommet du sac ? Il convient peut-être alors de prendre en Il est cette troisième (et dernière) rivière, avant l’arrivée dans
considération la structure de la paroi du sac, dont les fibres de ce qui est, à l’échelle des voies lacrymales, un gouffre sans
collagène et élastiques ont une disposition particulière (Fig. 25A fond : les cavités nasales. À la limite inférieure du sac, l’origine
à D), hélicoïdale [36] qui se poursuit jusqu’à l’extrémité infé- du conduit lacrymonasal est marquée par un discret rétrécisse-
rieure du conduit lacrymonasal au débouché dans le nez. La ment, inconstant, correspondant à l’orifice du canal osseux. Ce
traction que les fibres musculaires exercent au sommet du sac rétrécissement n’a aucun rôle valvulaire, mais il marque la
entraîne du fait de cette structure un effet de torsion, comme séparation entre le sac et le conduit lacrymonasal.
lorsqu’on essore une serpillière, poussant les larmes résiduelles L’écoulement des larmes vers le nez tout au long de cette
qui n’auraient pas eu le temps d’être résorbées, vers le canal dernière rivière (longue de 15 mm environ) se fait passivement
lacrymonasal et vers les cavités nasales. C’est une hypothèse de par la gravité (on a vu le rôle du mucus), par l’essorage du sac
plus, mais elle paraît séduisante et la mieux adaptée aux au cours du clignement et enfin par effet Bernouilli du fait de
connaissances anatomophysiologiques actuelles. la circulation de l’air dans les cavités nasales. Au débouché dans
Ophtalmologie 9
© 2019 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 25/04/2019 par Universite Lyon I Claude Bernard (19411). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
21-020-B-10 ¶ Physiologie de l’excrétion des larmes : les voies lacrymales
Autres mécanismes
le nez, un repli variable de la muqueuse forme la deuxième et Il existe aussi d’autres mécanismes d’élimination des larmes.
dernière vraie valvule antireflux des voies lacrymales : la valvule Le terme de pompe lacrymale est habituellement réservé au
de Hasner, dont les anomalies, assez fréquentes, contribuent drainage actif [2, 4, 12, 23, 24], par opposition à ces autres méca-
elles aussi à la pathologie des voies lacrymales [37], surtout chez nismes d’importance variable (Fig. 27), qui sont les suivants :
le petit enfant. évaporation, réabsorption, capillarité, gravité.
Mais une autre particularité de la paroi du sac et du conduit • L’évaporation des larmes est le premier mécanisme « acces-
lacrymonasal est de contenir un très important plexus vascu- soire » mis en jeu. Cette évaporation, bien que combattue par
laire, véritable corps caverneux [38] décrit pour la première fois la couche lipidique superficielle du film lacrymal, se produit
par Henle en 1866. En effet, à l’intérieur du tissu vasculaire, néanmoins de façon appréciable à la surface de la cornée, au
caractéristiques en cela de la structure des corps caverneux niveau de la conjonctive bulbaire, des rivières lacrymales et
(Fig. 26), existent des artères spécialisées (artères barrières ayant du lac lacrymal. Il est clair que des phénomènes extérieurs,
une couche musculaire supplémentaire), des lacunes veineuses notamment climatiques, peuvent modifier sensiblement cette
évaporation [39, 40], et ainsi révéler un larmoiement latent,
(veines de capacitance) et des anastomoses artérioveineuses.
asymptomatique en atmosphère sèche.
Elles commandent la fermeture et l’ouverture de la lumière du
• La réabsorption des larmes semble également jouer un rôle
conduit lacrymal par contraction ou au contraire dilatation du
important, puisque, associée à l’évaporation, elle parvient à
corps caverneux. éliminer une grande partie de la sécrétion lacrymale de base.
Le gonflement survient quand les artères barrières sont Elle siège au niveau de la conjonctive, du lac interne et
ouvertes et les veines de drainage (veines dont la tunique surtout du sac lacrymal [14]. Pour ce dernier, on considère
médiane contient une couche musculaire et des cellules muscu- ainsi que dans les conditions normales, 90 % des larmes
laires lisses arrangées de façon hélicoïdale) sont fermées. Les pénétrant dans les méats lacrymaux sont réabsorbées, seuls
anastomoses artérioveineuses facilitent le passage sanguin direct les 10 % restants s’écouleront effectivement dans le nez.
des artères vers les veines lacunaires, d’où remplissage rapide de • La capillarité intervient aussi, mais l’estimation de son
ces veines, dites « veines de capacitance ». Leur remplissage importance varie grandement suivant les auteurs [41]. Elle joue
entraîne le gonflement de la paroi du conduit lacrymal et donc probablement un rôle dans la pénétration des larmes à
la fermeture de sa lumière. En revanche, la fermeture des artères l’intérieur des canalicules, en l’absence même de tout cligne-
barrières et l’ouverture des veines de drainage réduisent le flux ment : c’est le phénomène de Krehbiel [16]. Maurice [42] avait
sanguin des veines de capacitance, permettant de façon simul- ainsi observé, grâce à l’instillation d’une suspension de
tanée la sortie du contenu sanguin avec, pour résultat, une particules de noir de fumée dans du sérum physiologique,
contraction du corps caverneux et donc une dilatation de la que « des volumes de 10 mm3 et plus, introduits immédiate-
lumière lacrymale. La régulation du flux sanguin par les ment après un clignement, peuvent s’écouler dans le point
vaisseaux sanguins spécialisés permet ainsi l’ouverture et la lacrymal avant qu’un nouveau clignement n’intervienne ».
fermeture de la lumière lacrymale par le remplissage et la Mais pour qu’il y ait capillarité, encore faut-il qu’il y ait une
vidange du corps caverneux, ce qui régule le transit des larmes interface air-liquide. Il est donc nécessaire que le méat
vers le nez. lacrymal et le canalicule qui lui fait suite soient vides, pour
que les larmes trouvent dans le canalicule cette interface :
Il n’est dès lors pas surprenant que le corps caverneux des
c’est précisément une des actions de la pompe lacrymale
voies lacrymales excrétrices soit très innervé [2] pour assurer la
canaliculaire. Peut-être aussi, comme ont pu le suggérer
commande de ce jeu subtil d’ouverture ou de fermeture de ce
certaines études manométriques, y a-t-il dans le cycle des
conduit. Les épiphoras en rapport avec les émotions telles que épisodes de pression négative ? Nous avons vu que de telles
tristesse ou joie ou par irritation, entraînant un larmoiement études des pressions lors du clignement n’emportent pas la
intense, peuvent s’expliquer, non seulement par l’augmentation conviction, mais l’hypothèse n’est pas totalement exclue...
de la sécrétion lacrymale à partir de la glande lacrymale et des • La gravité joue un rôle également discuté. Il n’existe pas de
glandes lacrymales accessoires, mais aussi par fermeture du larmoiement lors du sommeil dans les conditions de base [43,
passage dans le conduit lacrymonasal. Cette action « mécani- 44], mais il semble aussi y avoir une hyposécrétion pendant
que » permet une protection contre les corps étrangers : non celui-ci... Quelques auteurs, comme Yamaguchi et Murube,
seulement la production de larmes augmente, mais l’évacuation ont étudié selon la position de la tête l’évacuation de diverses
des larmes vers le nez est également interrompue par le gonfle- substances, comme des produits radio-opaques ou colorés. En
ment du corps caverneux afin de refouler le corps étranger et de position verticale, ils retrouvent des temps d’évacuation de la
l’empêcher de pénétrer dans les voies lacrymales. fluorescéine allant de 15 à 20 minutes, contre 35 minutes à
10 Ophtalmologie
© 2019 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 25/04/2019 par Universite Lyon I Claude Bernard (19411). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Physiologie de l’excrétion des larmes : les voies lacrymales ¶ 21-020-B-10
3 heures en position couchée [41, 43]. La méthodologie peuvent induire des effets indésirables (asthme, bloc auricu-
employée et les conditions de l’étude n’emportent pas non loventriculaire...). Utilisant l’instillation de fluorescéine, le
plus la conviction, ne serait-ce qu’en ce qui concerne l’échelle temps de transit moyen dans les voies lacrymales a été estimé
de telles différences. à 8 minutes [38]. Il s’agit toutefois de valeurs approximatives
Quoi qu’il en soit, au niveau des rivières lacrymales palpébra- avec de nombreuses variations interindividuelles d’origine
les, la gravité joue un rôle probable, même s’il est accessoire : multifactorielle (génétique, émotionnelle, fréquence du
en effet, la fente palpébrale présente normalement une obliquité clignement, état hormonal...) et aussi selon la quantité
en bas et en dedans [32]. Le cours spontané de la rivière instillée : plus celle-ci est importante, plus le passage est
lacrymale est donc de se drainer vers l’angle interne, en dehors rapide [47]. Mais, dans les conditions basales, la petite quantité
même du mécanisme actif qui accompagne le clignement. Chez de larmes qui s’écoule dans le sac est majoritairement
réabsorbée. Ce qui parvient dans le nez est dès lors si peu de
le sujet âgé, l’affaissement de l’angle externe par exagération de
chose (le débit lacrymal parvenant dans les cavités nasales est
la laxité physiologique du tendon canthal latéral peut inverser
dix fois moins important que ce qui pénètre dans les méats
la pente vers l’angle externe et expliquer partiellement certains
lacrymaux) que l’on n’en a aucune sensation ;
larmoiements à exploration instrumentale normale. • en cas d’hypersécrétion réflexe ou émotionnelle (qui peut
La gravité joue probablement aussi un rôle dans le conduit représenter de façon quasi instantanée jusqu’à 100 fois la
lacrymonasal, avec aussi la pression exercée en amont par le sécrétion de base), la pompe lacrymale canaliculaire, très
sac, et la dépression par effet Venturi exercée en aval par le flux efficace [48], engorge rapidement le sac dont les capacités de
d’air dans les cavités nasales. Ce drainage par le conduit stockage sont limitées. Par le conduit lacrymonasal dont le
lacrymonasal est régulé par le remplissage ou pas du plexus rôle est essentiellement passif, mais dont la taille de la
vasculaire caverneux qui occupe sa paroi. lumière (et par là, l’importance du transit lacrymal) est
contrôlée par la turgescence ou pas du corps caverneux qui
occupe sa paroi, les larmes se vident dans le nez par essorage
■ Comment envisager du sac, gravité et effet Bernouilli, d’où écoulement par les
narines et mouchage. Tout système, même performant, a ses
la physiologie de l’excrétion limites. Si les pleurs ne cessent pas ou sont trop abondants,
les larmes débordent et roulent sur les joues.
lacrymale ? Comment [2, 45, 46]
Ophtalmologie 11
© 2019 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 25/04/2019 par Universite Lyon I Claude Bernard (19411). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
21-020-B-10 ¶ Physiologie de l’excrétion des larmes : les voies lacrymales
[13] George JL. Fermeture palpébrale. In: Adenis JP, Morax S, editors. [33] Theodossiadis G, Panopoulos M, Chatzoulis D, Koutoulidis K,
Pathologie orbito-palpébrale. Paris: Masson; 1998. p. 26-9. Samaras B, Velissaropoulos P. How do tears drain? Technetium studies.
[14] Murube Del Castillo J. Dacryologia Basica. Madrid: Royper; 1982 (p. Can J Ophthalmol 1979;14:169-72.
431, 587-609). [34] Chavis RM, Welham RA, Maisey MN. Quantitative lacrimal
[15] Hurwitz JJ, Maisey MN, Welham RA. Quantitative lacrimal scintillography. Arch Ophthalmol 1978;96:2066-8.
scintillography. Method and physiological application. Br [35] Amrith S, Goh PS, Wang SC. Lacrimal sac volume measurement during
J Ophthalmol 1975;59:308-12. eyelid closure and opening. Clin Exp Ophthalmol 2007;35:135-9.
[16] Krehbiel G. Die Muskulatur der Tränenwege und der Augenlider mit [36] Thale A, Paulsen F, Rochels R, Tillmann B. Functional anatomy of the
specieller Berücksichtigung der Tränenleitung. In: Nagel A, editor. human efferent tear ducts: a new theory of tear outflow mechanism.
Jahresbericht (1878) der Ophtalmologie. Tübingen; 1881. p. 31. Graefes Arch Clin Exp Ophthalmol 1998;236:674-8.
[17] Horner W. Description of a small muscle at the internal commissure of [37] Piaton J-M, Keller P, Sahel J-A, Nguyen R, Quesnot S. Lithiase
the eyelids. Philadelphia J Med Phys Sci 1824;8:70-80. lacrymale : diagnostic par l’endoscopie nasale. J Fr Ophtalmol 2003;
[18] Reifler DM. Early descriptions of Horner’s muscle and the lacrimal 26:685-98.
pump. Surv Ophthalmol 1996;41:127-34. [38] Schaudig U, Thale A, Al Samir K, Paulsen FP. Physiologie du conduit
[19] Royer J. Appareil lacrymal. In: Paufique L, editor. Progrès en ophtal- lacrymo-nasal. In: Les voies lacrymales, rapport SFO. Paris: Masson;
mologie. Paris: Flammarion; 1968. p. 425-38. 2006. p. 67-77.
[20] Becker BB. Tricompartment model of the lacrimal pump mechanism. [39] Bourassa S, Benjamin WJ, Boltz RL. Effect of humidity on the
Ophthalmology 1992;99:1139-45.
deswelling function of the human cornea. Curr Eye Res 1991;10:
[21] Jones LT. An anatomical approach to the problems of the eyelids and
493-500.
lacrimal apparatus. Arch Ophthalmol 1961;66:111-24.
[40] Fink BA, Carney LG, Hill RM. Rigid contact lens design equivalencies
[22] Jones LT, Marquis MM. Lacrimal function. Am J Ophthalmol 1972;73:
of overall diameter and axial edge lift: individual variations. Optom Vis
658-9.
Sci 1993;70:733-8.
[23] Jones LT, Wobig JL. The lacrimal pump. In: Surgery of the eyelids and
lacrimal system. Birmingham: Aesculapius; 1976. p. 70. [41] Yamaguchi M. A stroll in the lacrimal field- instead of summarization.
[24] Jones LT. Lacrimal physiology. In: Tessier P, Callahan A, Mustarde JC, In: Yamaguchi M, editor. Recent advances in the lacrimal system.
Salyer KE, editors. Symposium on plastic surgery in the orbital region. Proceedings of the 3rd international symposium of the lacrimal system.
St Louis: CV Mosby; 1976. p. 124-8. Kyoto. 1968. p. 209-53.
[25] Jones LT. The anatomy of the lower lid. Am J Ophthalmol 1960;49: [42] Maurice DM. The dynamics and drainage of tears. Int Ophthalmol Clin
29-36. 1973;13:103-16.
[26] Aubaret E. Les replis valvulaires des canalicules et du conduit lacrymo- [43] Murube Del Castillo J. On the gravity as one of the impelling forces of
nasal. Arch Ophtalmol (Paris) 1908;38:211. the lacrimal flow. In: Recent advances of the lacrimal system.
[27] Bailey JH. Surgical anatomy of the lacrimal sac. Am J Ophthalmol Yamaguchi: Mitsuhiro; 1970. p. 51-9.
1923;6:665-8. [44] Sahlin S, Chen E. Gravity, blink rate, and lacrimal drainage capacity.
[28] Adenis JP, Lobet A, Leboutet MJ, Robin A, Loubet R. Morphologie Am J Ophthalmol 1997;124:758-64.
ultra-structurale de la muqueuse des voies lacrymales à ses différents [45] Brienen JA, Snell CA. The mechanism of the lacrimal flow.
niveaux. Arch Anat Cytol Pathol 1980;28:371-5. Ophthalmologica 1969;159:223-32.
[29] Tucker NA, Tucker SM, Linberg JV. The anatomy of the common [46] Hill JC, Bethell W, Smirmaul HJ. Lacrimal pump pressure patterns.
canaliculus. Arch Ophthalmol 1996;114:1231-4. Can J Ophthalmol 1975;10:26-31.
[30] Ahl NC, Hill JC. Horner’s muscle and the lacrimal system. Arch [47] Tucker NA, Codere F. The effect of fluorescein volume on lacrimal
Ophthalmol 1982;100:488-93. outflow transit time. Ophthal Plast Reconstr Surg 1994;10:256-9.
[31] Fernandez-Valencia R, Gomez Pellico L. Functional anatomy of the [48] Mishima S, Gasset A, Klyce S, Baum J. Determination of tear volume
human saccus lacrimalis. Acta Anat (Basel) 1990;139:54-9. and tear flow. Invest Ophthalmol 1966;5:264-76.
[32] Olver J. In: Colour atlas of lacrimal surgery. Paris: Elsevier; 2002. [49] Holt JE, Holt GR. Reconstruction of the lacrimal drainage system. Arch
p. 2-1. Otolaryngol 1984;110:211-20.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Bernard J.-A., Ritleng P., Ducasse A., Ameline V., Mann F. Physiologie de l’excrétion des larmes : les voies
lacrymales. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Ophtalmologie, 21-020-B-10, 2008.
12 Ophtalmologie
© 2019 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 25/04/2019 par Universite Lyon I Claude Bernard (19411). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Cet article comporte également le contenu multimédia suivant, accessible en ligne sur em-consulte.com et
em-premium.com :
1 autoévaluation
Cliquez ici
© 2019 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 25/04/2019 par Universite Lyon I Claude Bernard (19411). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.