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RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE


UNIVERSITÉ MOHAMED SEDDIKBEN YAHIA - JIJEL
FACULTÉ DES LETTRES ET DES LANGUES
DÉPARTEMENT DES LETTRES ET LANGUE FRANÇAISE

ÉVALUATION DU MÉMOIRE DE MASTER


IDENTIFICATION DU MÉMOIRE

Étudiant(e) 1 : Nom et prénom : ----Deraa Saousen----------------------------------------------------------Date et lieu de naissance : -------------------------------------------------

Étudiant(e) 2 : Nom et prénom : -Merikhi Loubna-----------------------------------------------------------Date et lieu de naissance : ---------------------------------------------


Intitulé du mémoire :
Le français chez les étudiants d’arabe de l’université de Jijel. Quel (s) statu(s) ? Quelles attitudes ? Quelles représentations ?

Directeur de recherche : ----------------------------------Madame Fatiha Melouah------------------------------------------------------------

Date de dépôt : -------------------------------------------------------------- Date de soutenance : -------------------------------------------------------------------------------------


IDENTIFICATION DU MEMBRE DU JURY

Nom et Prénom : ------------------Sihem Kouras----------------------------------------------------------------------


Qualité Rapporteur Examinateur x Président

Grade : ---------MAA----------------------------------------- Université de rattachement : -------Université Mohamed Seddik Benyahia,


Jijel-----------------------------------------------------------------------------------------

Mettre l’évaluation globale du mémoire sous forme d’un rapport


(champ obligatoire)
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Les représentations et l’imaginaire linguistique : Le travail de recherche en vue de l’obtention du diplôme de master 2 en sciences du langage par
les étudiantes Merikhi Loubla et Derra Saousen porte sur une thématique qui a fait l’objet d’un nombre conséquent de travaux depuis plus de 20 ans. En effet,
au-delà du fait que les représentations socio-langagières des locuteurs algériens à l’égard de leurs langues constituent l’objet d’étude centraux, elles sont
désormais abordées en marge d’études portant sur les pratiques dans la mesure où les représentations sous-tendent les pratiques qui viennent les confirmer et
les reconfigurer dans un incessant aller-retour.
Pourtant, l’on note une absence flagrante de tout travail de synthèse (critique) des travaux s’inscrivant dans cette veine. En effet, les étudiantes
se sont contentées d’un listing des principaux concepts qui leur ont certes servi d’outils d’investigation de leur corpus, mais sans la moindre
contextualisation. Evoquer les travaux de Labov est certes indispensable, mais qu’en est-il de tous les travaux / efforts d’adaptation de ces concepts forgés au
contact d’un terrain exogène, au contexte qui nous préoccupe ?
Des travaux menés par des chercheurs algériens à propos des représentations en circulation dans le contexte qui nous préoccupe (l’université
algérienne) auraient gagné à être présentés et pris comme assise de l’enquête. Citons à titre d’exemple le mémoire de magistère de Benabdoun Samira Warda
de l’université de Constantine, sous la direction de Dalila Morsly, à propos de l’imaginaire linguistiques de futurs passeurs des langues arabe et française, à
propos de leur langue de travail et de l’autre langue.
De même, le désormais classique résumé de la situation sociolinguistique algérienne est réalisé de manière schématique, expéditive et occultant des
détails qui auraient pu servir la recherche. Ainsi, la lecture de ce résumé se solde par l’impression que les éléments retenus pour décrire chacune des sphères
linguistiques obéissent à une entreprise hasardeuse à la structuration faible voire défaillante.
S’agissant de la sphère berbère, les étudiantes ne manquent pas de verser dans ce que j’appellerai sans hésitation «  victimisation » alors qu’elles ne
sont nullement appelées à prendre position en racontant l’histoire des langues en Algérie. Elles reconduisent par ailleurs l’idée «  puriste » saugrenue et
infondée d’un monolinguisme des origines qui aurait éclaté dès que l’arabe, concurrent redoutable, ait pénétré l’ancienne Numidie.
Le français qui constitue l’élément central de l’étude est présenté extrêmement maladroitement, aussi bien en ce qui concerne les conditions de son
implantation en Algérie (de longs développements non documentés ont été pourtant consacrés à la mise en place d’une école française en Algérie – Calvet,
1974, a consacré de longs développements à ce pan de l’histoire coloniale) que les « formes » sous lesquelles apparait et circule le français pratiqué en Algérie
(voir à ce propos l’ouvrage Derradji et Queffelec, 2002), car lorsqu’on nous parle dans la suite du mémoire du «  français pratiqué par les étudiants de langue
arabe », devrions-nous y voir un français acrolectal, mésolectal ou encore basilectal ? à moins que cela ne soit un français en alternance avec l’arabe, ou
encore des emprunts définitivement intégrés et d’usage courant chez les « monolingues ».
Le concept de « statut » qui apparait dans l’intitulé du travail de recherche n’a fait l’objet d’aucune définition ni discussion. Comment deviner dans ce
cas ce que les étudiantes entendent par ce concept ? quelle différence et quelles limites y aurait-il dans une conception qui relèverait du «  subjectif » et ce qui
appartiendrait à la sphère du « collectif », voire de « l’officiel » ?
Si le questionnaire avait pour objectif de collecter des réponses à propos des conditions d’apprentissage du français, des représentations et des
attitudes à l’égard de cette langue, le traitement des résultats n’a pas manqué d’actualiser des biais de confirmation et d’un traitement superficiel alimenté la
plupart du temps par des clichés. En effet, à aucun moment du traitement du corpus, n’ont été invoquées des références théoriques étayant les résultats et
contribuant à leur interprétation.

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Les raccourcis sont innombrables et illustrent on ne peut mieux le souhait des étudiantes d’arriver à « prouver » des apriori la plupart du temps (le
français menace l’arabe ; le déterminisme social ; le déterminisme géographique ; la sacralité de la langue arabe, etc.)
Outre l’absence de la liste des tableaux et des schémas qui apparaissent tout au long du mémoire, la liste des références bibliographiques est à
réorganiser : un article qui apparait en format PDF sur un site spécialisé n’est pas à insérer sous la rubrique « sitographie ». Cette dernière est vouée à
héberger essentiellement les sites qui sont loin de constituer un simple canal de diffusion d’articles et de travaux ayant fait l’objet d’une publication dans une
revue disposant d’un ISBN.
Par ailleurs, l’organisation en « ouvrages, articles, dictionnaires » devrait céder le pas devant une organisation par thématiques.

CORRECTIONS À FAIRE AVANT LE DÉPÔT FINAL DU MÉMOIRE À LA BIBLIOTHÈQUE


- Reformulation du titre : Le français chez les étudiants de langue arabe de l’université de Jijel. Quels (s) statut (s) ? Quelles attitudes ? Quelles
représentations ?
- Liste des tableaux et des graphes à ajouter
- Evoquer les détails de l’analyse dans la table des matières
- Réécrire certaines parties de l’introduction
- Pourquoi « situation linguistique en Algérie » et non pas « situation sociolinguistique en Algérie » ?
- Reformulation de la problématique et des hypothèses
- Correction de toutes les erreurs (mentionnées en rouge sur le mémoire, à remettre aux étudiantes)
- Réécriture des passages où la subjectivité l’emporte
- Rééquilibrage des parties « théorique » et « pratique » lesquelles occupent chacune la moitié de l’exposé
- Réorganisation de la liste des références bibliographiques
- Certaines références sont à rectifier, notamment lorsque les étudiantes éludent le nom de l’auteur.e lorsqu’il est question d’une citation (elles se
contentent uniquement de mentionner la date – de l’ouvrage ou de l’article- et la page où elles ont pris la citation en question)
- Mentionner les dates de dernière consultation des sites sur Internet
- Adopter une seule et unique manière d’écrire les noms des auteurs (soit en majuscules sinon se contenter d’une majuscule à l’initiale du nom)
- Remplacer l’entrée « brève histoire de la sociolinguistique » par des développements relatifs au domaine de cette discipline qui a vu émerger les
concepts de « représentations », « attitudes », etc., en l’occurrence : « l’imaginaire linguistique »

18 / 09 / 2021
Signature de l’évaluateur

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