Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Du ludique à
l’apprentissage
18 Mai 2004
-1-
SOMMAIRE
Pages
I.INRODUCTION ................................................................................................. 2
A. Problématique ................................................................................................ 2
II. UNE PEDAGOGIE DU JEU ............................................................................. 3
1.Définitions ................................................................................. 7
A. Observations ................................................................................... 15
V. BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................. 29
VI. ANNEXES ....................................................................................................... 30
-2-
I . INTRODUCTION
J'ai décidé de consacrer mon mémoire professionnel à
l'apprentissage d'une langue étrangère : l’anglais. En effet, en tant
qu’étudiante en langues, je ne pouvais être que favorable à l'introduction
des langues étrangères dès l'école primaire, intégrées pour la toute
première fois dans les programmes 2002 de l'école primaire, avec un
contenu précis et des objectifs à atteindre, l’anglais étant considérée
comme une discipline à part entière.
Il me semblait judicieux de m'intéresser au sujet étant donné l'importance
prise par cet enseignement. Curieuse de l’intérêt que de jeunes élèves
pouvaient porter à cette nouvelle matière, et aussi motivée par la découverte
de la démarche à suivre pour mettre en place un tel enseignement, j’ai
décidé d’aborder ce sujet.
L’anglais est une langue vivante, il est évident que l’oral joue un rôle
fondamental dans son apprentissage. Il faut donc faire en sorte que la
communication orale dans le cours de langue soit la plus fréquente et la plus
active possible.
Pour arriver à donner à chaque élève l’envie de participer dans une
langue autre que sa langue maternelle, et qu’il prenne plaisir à utiliser
cette langue, ne serait-il pas judicieux d’adopter une démarche où le jeu
occupe une place importante ?
Quelle est donc la place du jeu dans ce type d’apprentissage ? Le jeu
aide-t-il l’apprentissage ? Existe-t-il des limites à cette méthode
pédagogique ? Car s’il faut que l’enfant prenne du plaisir il doit aussi
acquérir des compétences disciplinaires.
Ce mémoire s’ouvrira sur un historique de l’évolution de
l’enseignement des langues et s’orientera ensuite sur ces différentes
questions auxquelles je tâcherai de répondre, enfin je m’interrogerai sur
la place et le rôle de l’enseignant dans l’enseignement de l’anglais à
l’école avant de passer à des exemples plus concrets de pratique réalisée
lors de mes différents stages.
I. A. Problématique
-3-
II. UNE PEDAGOGIE DU JEU
A. Historique de l’enseignement des langues
Différents dispositifs ont été mis en place pour fixer les modalités de
l’enseignement des langues vivantes à l’école .
-4-
« Les personnels qui assurent cet enseignement
choisissent les outils pédagogiques les plus adaptés en se
souciant de leur variété pour entretenir l’intérêt des
élèves. »
Cette circulaire est renforcée par une autre qui, en 1999, rappelle
les objectifs déjà définis en insistant sur la variété des activités et sur la
motivation des élèves.
Les programmes de 2002 définissent plus clairement les objectifs et
insistent sur les compétences à acquérir, des compétences linguistiques,
des connaissances sur le mode de vie et la culture des pays où la langue
est parlée.
L’apprentissage reste centré sur les activités ayant du sens. On
utilise la langue étrangère à l’occasion d’activités ritualisées, dans des
activités relevant d’autres disciplines, ou encore des activités ludiques.
Une importance est accordée aux compétences auditives et aux qualités
d’expression qui en découlent : reproduction de phonèmes, repérage de
schémas intonatifs et accentuation de mots.
-5-
II. B. Apprendre une langue : qu’est-ce que cela implique ?
« Qui dit homme dit langage, et qui dit langage dit société. »
-6-
langue, il faut que les élèves parlent et communiquent dans des situations
de communication les plus authentiques possibles. L'enseignant doit donc
présenter la langue dans « des situations de communication simples,
variées, motivantes » c'est-à-dire ayant du sens pour les enfants, par
conséquent les impliquant de manière personnelle. Ainsi ils seront motivés
et donc disposés à apprendre car sans motivation il ne peut y avoir
apprentissage.
Une langue s’acquiert par la pratique, il faut donc que les élèves
communiquent et parlent dans cette langue. Mais parler c’est avoir
quelque chose à dire, et en classe les élèves n’ont pas toujours envie de
dire. Le professeur est donc condamné à susciter une motivation qui n’est
pas inhérente.
Il est par conséquent essentiel que les élèves travaillent dans un
climat de confiance. Pour que les élèves s’expriment, il faut les impliquer
dans leurs personnes, mais aussi dans leurs capacités créatives et
imaginatives. Ceci doit être fait en douceur, il faut susciter leur curiosité
intellectuelle en créant des situations plus ou moins ludiques. En d’autres
termes, les élèves ne parleront que si nous leur proposons des tâches et
des activités qui les touchent affectivement ou intellectuellement, et qui
les contraignent à s’exprimer sur des sujets qui les intéressent.
L’apprentissage direct conscient encourage, semble-t-il, le souci de
la précision. L’apprentissage indirect inconscient encourage la spontanéité
et donc la facilité de parole. Dans l’idéal, on souhaiterait que la précision
et la facilité de parole se développent toutes deux.
Par conséquent, dans la classe, il faut favoriser la coexistence de
ces deux démarches. Nos leçons devront donc comprendre des moments de
réflexion sur les structures de la langue et également des périodes
consacrées à l’apprentissage indirect centré sur la communication.
Halliwell nous explique qu’au niveau de l’école primaire, la capacité
des enfants pour l’apprentissage conscient des formes et des structures
grammaticales est encore relativement peu développée. En revanche, tous
les enfants, qu’ils préfèrent les classifications ou la fantaisie ont en eux un
instinct développé pour l’apprentissage indirect.
-7-
II. C. Qu’est-ce que le jeu ?
1.Définitions
Comme nous l’explique Nelly Pasquier dans son livre intitulé Jouer
pour réussir, en 1981, cet outil qu’est le jeu était largement synonyme de
non-activité ou de loisirs sans grande portée. Nombreux sont les
enseignants des 3 cycles qui, en recherche d’ activités nouvelles, explorent
maintenant les possibilités cognitives du jeu ; ils en font aussi un atout
pour un meilleur environnement scolaire.
2. Les atouts
-8-
jeu engendre souvent chez un enfant le sentiment qu’il peut réussir et
qu’il va désormais réussir.
Tout individu qui joue veut réussir. L’adulte, comme l’enfant, joue
pour vaincre, pour gagner. Lorsque l’enfant se livre à des activités
ludiques, c’est toujours pour aboutir à un résultat, construire quelque
chose. Le jeu n’est pas une fin en soi, c’est un moyen en vue d’autres fins.
De plus quand un enfant veut gagner, toute sa personne est
mobilisée par cet objectif. Il réfléchit, met au point une tactique, envisage
une autre stratégie si la première se révèle inefficace. Autrement dit
l’implication dans le jeu déclenche des qualités intellectuelles que le
travail scolaire ne déclenche pas toujours. Nicole Décuré précise que selon
elle, le jeu « est irremplaçable parce qu'il contient en lui-même ce qui
manque à la plupart des exercices : l'envie de les faire . »
Selon M. Kervran, les jeux sont :
-9-
Puis, progressivement, ils pourront commencer à jouer des saynètes en les
travaillant à l'oral avec l'aide de l'enseignant.
Nous verrons plus loin que Célestin Freinet s’oppose totalement à
cette pédagogie du jeu, car selon lui c’est renforcer les courants néfastes
qui entraînent la société sur une mauvaise pente.
Cependant, c’est précisément parce que la société de consommation
attribue aux jeux un tel rôle perverti, et pervertissant, qu’il est nécessaire
de prendre en charge, dans l’institution scolaire elle-même, les activités
ludiques.
Si les jeux exercent une influence sociale nocive, il faut que les
éducateurs préparent les individus à lutter contre eux. Ce n’est pas en les
répudiant qu’ils y parviendront mais bel et bien en les intégrant à leur
pratique scolaire, de façon à les tenir sous leur coupe, à en démontrer les
mécanismes, et à montrer aux élèves comment il est possible de prendre
plaisir aux jeux sans se laisser piéger par eux.
Il existe des jeux de société que les enfants peuvent identifier et
s'approprier assez facilement puisqu'ils sont également des références
connues tels « les petits chevaux » qui font travailler les nombres de 1 à 12
en anglais. Ces jeux se jouent, de plus, à plusieurs ; ils favorisent , par
conséquent, la socialisation. En effet, dans un jeu chaque participant a le
même statut. Chaque joueur est acteur et la parole se prend plus
facilement. D’abord parce qu’on se regarde sans être le point de mire du
groupe. Ensuite parce que le jeu fournit des occasions de parole.
L’enseignant se positionnera de manière à inciter les élèves à faire
leurs échanges en anglais en affinant, au fur et à mesure, la prononciation,
l'accentuation et l’intonation. Si l'enseignant souhaite utiliser des jeux de
société anglais, il ne faut pas qu'il oublie de les adapter pour qu'ils restent
attrayants et ne soient pas un obstacle aux apprentissages.
Par ailleurs, ces jeux de société sont des jeux à règles, ils
permettent d’apprendre aux enfants à appliquer et à respecter des règles ;
le joueur doit alors s’adapter et retenir chaque règle du jeu. Cela le
prépare à accepter plus tard d’autres règles, celles qu’impose la vie en
société. Le jeu est une aide précieuse à la conquête de la socialisation.
L’enfant qui veut gagner se plie aux contraintes et il fait des efforts.
En termes scolaires, on dirait qu’il s’applique. Il est capable d’une
attention soutenue pour élaborer des stratégies d’attaque ou de défense.
- 10 -
3. Les limites
- 11 -
« Si, de très bonne heure, au contraire, l’enfant
peut se livrer à des travaux-jeux, si toute son éducation,
toute sa formation, toute sa vie, sont centrées sur le
besoin, sur la nécessité de ce travail-jeu, le jeu gardera
alors pour lui sa valeur accidentelle de substitut ou de
détente, mais c’est le travail qui illuminera la vie, leur
donnera harmonie et équilibre, suscitera une conception
nouvelle des rapports sociaux. »
Le jeu pose des difficultés pour évaluer les élèves. La plupart des
jeux en anglais se passent à l’oral et évaluer à l’oral n’est pas chose facile.
Surtout si l’on est en présence d’un groupe classe tout entier, il n’est pas
évident de mesurer la participation de chacun, pas plus que les acquis
individuels des élèves. Lors d’une séance tous les enfants n’ont pas
forcément l’occasion de tous s’exprimer, en se contentant de faire des
jeux, l’enseignant ne peut vérifier si tous les élèves ont bien compris ou
s’ils prononcent bien.
De plus, aborder par le jeu une matière, qui est nouvelle, peut lui
faire perdre de sa crédibilité et empêcher les enfants de la prendre au
sérieux. Organiser des séances uniquement basées sur le jeu risquerait de
provoquer une lassitude de la part des élèves et ceux-ci risqueraient
d’assimiler cette discipline à un moment de détente, un moment récréatif.
Ce risque vient sans doute du fait que les enfants ne « se rendent pas
compte » qu'ils travaillent, ils associent la séance d'anglais avec un
moment de jeu où l'on s'amuse, rit, voire parfois où l'on chahute ! Il faut
donc bien s'interroger sur le choix du jeu, essayer de créer un enjeu
véritable, et fixer des objectifs précis.
Paradoxalement, les jeux peuvent parfois également provoquer
l'ennui. En effet, en dépit de toute l'énergie déployée par le maître pour
mettre en place des activités ludiques attractives, il peut arriver que
l'accueil que leur réservent les enfants ne soit pas forcément
celui attendu.
Par ailleurs, travailler l’anglais uniquement par le jeu risquerait de
provoquer chez les enfants un dégoût du jeu, ce qui serait profondément
regrettable car les enfants ont « besoin de jouer » et ce besoin, comme
tous les besoins, est constitutif de leur personnalité même.
Le jeu en classe de langue apporte aussi un certain nombre de
contraintes pour l’enseignant. Le temps de déroulement d’un jeu doit être
bien calculé pour entrer dans l’horaire, pour éviter lassitude ou
frustration, pour être productif. La prévision et la préparation du matériel
nécessaire au jeu peut être très simple ou demander un réel
investissement en temps et en imagination. Mieux vaut pour la cohérence
et l’efficacité, considérer le jeu seulement comme un instrument
pédagogique, utilisable comme les autres et mieux que d’autres pour
atteindre les objectifs éducatifs.
- 12 -
constitue un précieux outil pédagogique d’approfondissement et
d’appropriation. On ne peut espérer l’utiliser pour introduire de nouvelles
notions car il manquerait un temps dans le déroulement du processus,
celui de la compréhension et de l’assimilation.
- 13 -
II. D. Le rôle de l’enseignant
Pour autant, il faut veiller à ne pas non plus « en faire trop » pour
éviter de tomber dans le grotesque et provoquer l'hilarité des élèves !
Cependant, l'indispensable désir d'apprendre dépend également de
l'attitude du professeur et des relations de confiance qu'il sait établir entre
lui et le groupe d'élèves aux personnalités et aux aptitudes diverses. Une
séance de langue vivante doit donc être à la fois tonique, diversifiée et
motivante afin de provoquer l'enthousiasme chez l'enfant. Les situations
proposées par l'enseignant doivent permettre aux élèves d'être acteurs de
leurs apprentissages et non de rester passifs. Il faut amener l'enfant à
mobiliser ses compétences et à aussi à savoir les utiliser et les étendre.
Lors du travail en « pair work », par exemple, l'enseignant joue un rôle
bien particulier.
D'après C. Samson dans 333 idées pour l'anglais, 1995 :
- 14 -
bon sentiment. Le professeur veut vérifier que les enfants sont rassurés et
confiants, mais c’est l’inverse qui ne tarde pas à se produire !
En effet, en contrôlant sans cesse, le professeur s’attend
implicitement à ce que les enfants comprennent chaque petit détail. Dès
lors, les enfants se mettent à imaginer qu’ils ne pourront rien comprendre
du tout s’ils n’ont pas compris chaque petit détail. Ils finiront par croire
qu’une bonne compréhension passe forcément par une traduction française
exacte. Il est bien improbable qu’ils comprennent tout. D’ailleurs ce n’est
pas utile, le but est d’aider les élèves à appréhender un message dans son
ensemble.
Bien entendu, l’évaluation de la compréhension est tout de même
indispensable, mais il n’est pas nécessaire d’attirer l’attention des élèves
sur ce point. Nous pourrons contrôler le niveau de compréhension en
observant leurs visages et leurs gestes. Les enseignants le font d’ailleurs
automatiquement. Lorsque l’expression d’un visage ou la façon de se tenir
ou, de façon plus évidente, le fait qu’ils ne font pas ce qu’on attend d’eux
nous révèlent leur incompréhension, il suffit de reformuler avant que cette
incompréhension passagère ne devienne gênante.
Le principe de la priorité aux objectifs pédagogiques influence aussi
notre façon de traiter les fautes. Une vraie conversation ne souffre pas de
l’intervention constante du professeur. Une communication authentique
impose de prendre des risques. Sans prendre de risques et sans faire
d’erreurs, il serait impossible d’apprendre quoi que ce soit.
Les enfants se sentent plus frustrés qu’humiliés par leurs erreurs et
leurs échecs. Ces erreurs constituent une part normale de l’apprentissage.
Après tout, presque tout ce qu’ils font est l’objet de plusieurs tentatives,
prend du temps et souvent, malgré cela, n’est pas tout à fait juste. Il ne
faut pas nier la valeur de la correction, mais simplement reconnaître
qu’une correction constante fait un travail de sape.
L'enseignant doit donc dédramatiser l'erreur pour que l'enfant ne
ressente aucune culpabilité à faire des erreurs ; de cette façon il n'aura
pas peur de prendre la parole et pourra donc s'intégrer.
L’enseignant a donc un rôle essentiel a jouer s’il veut donner le goût des
langues aux élèves et leur faire atteindre les compétences requises par les
programmes.
- 15 -
iii.MISE EN PRATIQUE
A. Observations
Lors d’un stage, j’ai pu observer une séance d’anglais qui permettait
aux enfants de travailler les nombres. L’enseignant avait adopté une
démarche ludique, toute la classe allait jouer au BINGO. Les enfants
étaient très excités et se sont très vite mis au travail : les grilles étaient
prêtes en très peu de temps. Aussi, lorsque l’enseignant a commencé à
énoncer les numéros, les enfants étaient très concentrés, la classe très
silencieuse comme si l'enjeu était important ! Lorsque le premier tour fut
remporté par un enfant, l’enseignant demanda au gagnant de dire à haute
voix les numéros de sa grille pour vérifier et montrer aux autres que le
gagnant avait bien tous les numéros cités.
Au deuxième tour, il a demandé au gagnant de le remplacer pour la
dictée de chiffres. Il a donc préparé sa liste pendant que les autres
préparaient leur grille. Puis, le jeu a démarré avec le même engouement,
la même motivation, le même espoir pour chacun de venir remplacer le
camarade gagnant ! A la fin de la séance, les enfants ne voulaient pas
arrêter, alors l’enseignant a prolongé la séance le temps d’un tour
supplémentaire puis il stoppa le jeu malgré l'enthousiasme général !
Le jeu du Bingo a évidemment bien marché : les enfants étaient tous
très contents, très motivés, prêts à passer la journée entière à jouer ! J'ai
donc pu me rendre compte que la réalisation de ce jeu a répondu aux
objectifs fixés par les Instructions Officielles, a motivé les enfants et a
développé des compétences transversales (communication entre eux lors
de la vérification des numéros), des compétences linguistiques
(compréhension et expression orale), des compétences culturelles (les jeux
d'un autre pays peuvent exister aussi en France). Ainsi, après cette
première séance j'ai pu constater les bienfaits de l'utilisation du jeu en
séance de langue.
- 16 -
En effet, pour apprendre, l'enfant a besoin d'agir, et l'oral reste pour
lui une priorité : il apprend en disant ; ce concept est d'ailleurs essentiel,
non seulement pour l'apprentissage d'une langue vivante, mais aussi je
pense, pour n'importe quel autre apprentissage. Il est nécessaire de
privilégier l'oral à l'école élémentaire car il s'agit en premier lieu d'assurer
la maîtrise de la prononciation. « L'exigence de correction linguistique est
permanente et s'exerce sans bloquer la volonté et le plaisir de
s'exprimer » (cf. Les nouveaux programmes).
L'enseignement précoce d'une langue s'organise dans un premier
temps autour de l'éducation à l'oreille et des organes vocaux. L'approche
de l'écrit reste quant à elle prudente et modeste à l'école élémentaire,
notamment pour éviter les interférences dues au code graphique.
En effet, vouloir faire écrire les élèves trop tôt en anglais présente
certains risques, en particulier du point de vue de la prononciation.
L'enfant qui découvre une structure langagière à l'écrit va tenter de la
déchiffrer à l'aide de l'alphabet phonétique français qu'il connaît. Or, les
codes phonétiques oraux et écrits des deux langues étant différents,
l'élève va alors aboutir à une prononciation totalement erronée d'un mot
ou d'une structure. C'est malheureusement cette mauvaise prononciation
qu'il risquera de garder en mémoire, d'où la nécessité de bien maîtriser les
formes orales avant tout passage à une trace écrite.
Cependant, surtout en fin de cycle 3, l'entrée dans l'écrit est
nécessaire pour répondre aux besoins de l'enfant qui va éprouver l'envie de
lire une affiche publicitaire ou la règle d'un jeu, ou encore écrire à son
correspondant.
Le jeu se met par ailleurs au service de la méthodologie prônée par
les textes officiels de l'école primaire, selon lesquels l'apprentissage,
centré sur l'enfant, est actif et fondé sur l'association constante entre “ le
dire et le faire ”. En d'autres termes, il s'agit d'associer la parole et le
geste. C'est en écoutant et en pratiquant la langue, au cours d'activités
concrètes durant lesquelles l'enfant associe le langage oral et l'exécution
de gestes ou de tâches de toutes sortes, que s'acquièrent les mécanismes
linguistiques.
- 17 -
III. B. Stage en cycle 3
Lors d’un stage en CM1, j’ai poursuivi le travail sur les jours de la semaine
commencé par le professeur, en débutant ma séance par un rebrassage. J’ai
d’abord lancé « Monday » en comptant sur ma main le premier jour, et j’ai
attendu que les enfants me donnent les autres jours. Cependant, ils n’ont pas
semblé très motivés et seuls quelques-uns ont participé.
J’ai ensuite repris chaque jour de la semaine en demandant aux enfants de
me les épeler. Dire des lettres de l’alphabet étant plus facile que de
prononcer les jours de la semaine en anglais, les enfant sont dans l’ensemble
été plus actifs mais ont eu tendance à dire des lettres au hasard.
Une fois le rebrassage terminé, je leur ai demandé de bien regarder les mots
au tableau pendant une minute pour les mémoriser au mieux car ils allaient
en avoir besoin pour le jeu qui allait suivre. A partir de ce moment-là leur
attention était mobilisée. J’ai ensuite pris le soin d’expliquer les règles du jeu
« Hangman» et ils se sont vite rendus compte que le jeu dont je parlais
ressemblait étrangement à un jeu qu'ils connaissent bien: le pendu.
Lorsque j'ai commencé à écrire le nombre de tirets du premier mot au tableau
et que je leur ai demandé de lever le doigt pour me donner une lettre, les
enfants sont entrés dans le jeu. Je veillais à ce qu’ils prononcent bien
chacune des lettres énoncées en les corrigeant et en encourageant les autres
à corriger leur camarade. Dès qu'un enfant trouvait le mot, il se levait pour
dire le mot trouvé tout haut puis il l’épelait ensuite lettre par lettre. Le
gagnant prenait ensuite ma place pour choisir un mot à faire deviner à ses
camarades. J’en profitais également pour introduire du « classroom English» :
« Yes, well done !» et « No, sorry».
Le début de la séance n’a pas trouvé l’adhésion de tous, ceci peut-
être car je ne leur avais pas dit quel était mon objectif pour eux. Une fois
le jeu lancé, les enfants ont pris plaisir à découvrir les mots : ils étaient
très motivés pour trouver le mot entier et encore plus à l'épeler lorsqu'ils
l'avaient trouvé. L'inconvénient de cette séance est que les mots que
j'avais choisis étaient assez faciles à deviner, étant donné qu’il s’agissait
des jours de la semaine, ce qui ne nous a pas permis d'aller jusqu'au pendu
entier. La difficulté n'était certainement pas adaptée à leurs capacités
puisque tous les mots ont été trouvés en peu de temps et avec facilité.
Cependant, le jeu en lui-même a été, à mon goût, bénéfique pour
les enfants en ce sens qu'il leur a permis de mémoriser visuellement la
graphie de ces mots et d’en vérifier également la prononciation.
Ainsi, la réalisation de ce jeu a répondu aux objectifs fixés par les
Instructions Officielles, développé la capacité des enfants à reconnaître la
graphie de certains mots, à s'écouter entre eux pour ne pas donner la
même lettre et à savoir que ce jeu était utilisé aussi dans un autre pays :
ce jeu a été au service des compétences requises par les Instructions
Officielles.
- 18 -
pour cette séance, j’ai donc apporté dans la classe un tableau de feutre,
des souris en papier de différentes couleurs avec du velcro au dos et tous
les chiffres ; le tableau de feutre était suspendu, les souris et les chiffres
se trouvaient sur une table devant. Il s’agissait de donner une consigne en
anglais à chaque élève, par exemple : « Put the green mouse behind
number 12 » et un à un ils se présentaient au tableau et devaient choisir la
bonne souris et le bon chiffre puis les placer correctement sur le tableau
(cf annexes 1 et 2). Les élèves étaient intéressés et avaient très envie de
passer au tableau. En manipulant, ils devenaient acteurs et s’impliquaient
entièrement dans la tâche demandée.
La réalisation de cette séance m'a renforcée dans l'idée que chaque
activité, à partir du moment où elle est adaptée aux enfants et que par
elle, ils arrivent à être motivés, peut être bénéfique dans l'apprentissage
d'une langue étrangère.
De même, lors d’une autre séance sur l’heure, les élèves ont montré
le même enthousiasme. J’avais fabriqué une horloge et l’élève interrogé
devait venir au tableau et placer les aiguilles correctement pour afficher
l’heure que j’avais demandée. Impliqués, les enfants se sont pris au jeu et
s’appliquaient pour réaliser la tâche. J’ai ensuite compliqué la tâche en
demandant à un élève de me remplacer. Les élèves communiquaient entre
eux sans que j’ai forcément besoin d’intervenir, j’étais là pour aider ceux
qui en avaient besoin, pour répéter ou encore corriger. J’ai terminé la
séance en demandant aux élèves de travailler par deux afin de remplir une
fiche (cf annexe 3). Là encore les élèves étaient acteurs, l’un posait la
question, l’autre répondait et inversement.
Les enfants prenaient beaucoup de plaisir à prendre ma place ainsi
qu’à tourner les aiguilles pour afficher l’heure demandée. J’ai pu
remarquer, au cours de ces séances, que les élèves communiquaient entre
eux et respectaient les règles de communication c’est à dire qu’ils
s’écoutaient les uns les autres et prenaient la parole à tour de rôle.
- 19 -
III. C. Stage en cycle 1
Le deuxième jeu que j’ai mis en place était le jeu de l’oie anglais,
« Snakes and Ladders » (cf annexe 4 et 5). La mise en place de ce jeu de
règles débuta donc par l’explication des règles. Tout au long du jeu, les
enfants devaient se souvenir de ces règles et les respecter. La
compréhension de ces instructions en anglais telles que : « throw the
dice », « move your pawn », « go down the snake », « go up the ladder »
etc. étaient travaillées au cours de ce jeu.
L’expression orale aussi était travaillée car l’enfant devait
prononcer le nombre indiqué sur le dé et il devait aussi dénombrer chaque
case en avançant sur le plateau de jeu. Il se trouvait ensuite devant une
instruction que je donnais en anglais et à laquelle il devait réagir.
Comme tout jeu de société, le jeu de l’oie anglais a suscité chez les
enfants l’envie de gagner, ce qui les a motivé et rendus très attentifs. De
plus ce jeu a permis de familiariser les élèves à un véritable jeu anglais et
de leur faire découvrir les différences culturelles : le jeu de l’oie étant
l’équivalent du jeu des serpents et des échelles pour les Anglais.
- 20 -
l’animal en anglais. Les enfants ont ensuite pris ma place et à leur tour, ils
venaient au tableau retirer une carte. Impatients de prendre ma place, ils
étaient motivés par l’envie de gagner et donc très concentrés. Cette petite
activité ludique a non seulement fait travailler la mémoire des élèves et
elle m’a aussi permis de fixer la prononciation des mots introduits.
- 21 -
III. D. Stage en cycle 2
- 22 -
Cette séance considérée comme une activité ludique fut assez
appréciée des enfants en ce sens que l'exercice donné leur rappelait les “
coloriages magiques ” qu'ils avaient l'habitude de faire. Le côté affectif de
l'exercice est ici entré en ligne de compte. Cependant, certains enfants
ont eu quelques difficultés à suivre le rythme de la dictée : rythme que je
tenais assez rapide de manière à maintenir leur attention.
La grande difficulté fut pour eux de pouvoir emmagasiner un certain
nombre d'informations pour appliquer clairement la consigne. La tâche
était assez difficile d'autant plus qu'il fallait être assez rapide pour
terminer avant que je ne dicte l'énoncé suivant. Cette difficulté fut à
l'origine du décalage entre les enfants qui n'allaient pas tous au même
rythme. Ceci dit, la plupart des enfants ont atteint l'objectif fixé à savoir :
reconnaître le nom des couleurs en anglais.
- 23 -
Puis la séance s’est poursuivie et conclue par un second jeu. Lors de
l'énonciation de la consigne, les enfants se sont vite aperçus que ce jeu
était en fait le “ Jacques a dit ” français. J'ai tout de même fait reformulé
la consigne afin de m'assurer que celle-ci était comprise par tous les
enfants. Ensuite, nous avons commencé le jeu et effectué un tour “ pour
rien ”. Les enfants sont très vite entrés dans le jeu et sont restés très
concentrés pour bien entendre ce que je disais et ne pas se tromper.
Je me suis mise à enchaîner plus rapidement les énoncés afin de les
stimuler davantage. Malgré la vitesse du jeu, les enfants arrivaient à
comprendre et à ne pas trop se tromper. Lorsque j'ai vu qu'ils arrivaient à
suivre, j'ai demandé à un enfant (CE1) de venir me remplacer de manière à
les faire parler davantage et à ce qu'ils s'écoutent entre eux.
Les enfants qui prenaient ma place avaient en général un peu de
difficultés à dire la phrase entière correctement : c'est une phrase un peu
longue qui ne se répète pas forcément puisqu'il faut changer la couleur à
chaque fois. Cependant, ces enfants là arrivaient à se faire comprendre
par les autres et je les reprenais dès que je pouvais, c'est-à-dire, en
général, à la fin de leur prestation pour ne pas entraver le bon
fonctionnement du jeu.
Les enfants sont restés motivés du début à la fin de la séance et je
me suis aperçue qu'il avait été judicieux de faire cette dernière séance
pour bien structurer leurs acquis. En effet, cette séance a permis aux
enfants d'intégrer toutes les couleurs apprises.
La difficulté principale lorsque c'était moi qui agissais était de
repérer le moment où il fallait prendre les feutres de la bonne couleur et
les moments où il ne fallait pas ; lorsque ce n'était pas moi qui agissais
mais un autre enfant, la difficulté était qu’il repère la couleur déjà dite et
la couleur à dire mais aussi qu’il dise correctement la phrase afin de se
faire comprendre de tous. Le plus difficile pour moi était de reprendre les
enfants acteurs au moment opportun afin de ne pas couper les enfants
dans leur élan et de diminuer leur motivation.
Ce jeu a l’avantage de permettre la fixation de notions apprises par
les enfants tout en les motivant. De même, ce jeu fait intervenir la théorie
de James Asher : “ Total Physical Response ” car l'enfant ne répond que
par le corps qui devient ainsi un vecteur de langage. Ceci, m'amène à dire
que quelque soit l'activité, si elle est adaptée aux enfants et motivante
pour eux, l’enseignant arrive toujours à atteindre les objectifs qu’il s’est
fixés.
- 24 -
parents faire des mots croisés chez eux. Ainsi, ils semblaient fiers de
pouvoir faire à l'école ce que Papa ou Maman faisait chez eux !
Les enfants se sont donc tout de suite aperçus qu'il s'agissait d'une
grille de mots croisés à remplir et se sont rapidement mis au travail.
Sachant le nom des couleurs par cœur et ayant travaillé la graphie de ces
couleurs pendant la séance précédente, les enfants ont tous très
rapidement rempli les grilles.
Lors de la correction au tableau, j'ai pu m'apercevoir que les enfants
avaient bien maîtrisé l'exercice et qu'ils savaient bien la graphie des
couleurs étudiées. J'ai tout de même demandé aux enfants, lorsqu'ils
écrivaient les mots dans les grilles, de redonner le nom à l'oral afin de
m'assurer que la prononciation était intacte, ce qui était le cas.
Cette séance s'est déroulée correctement : les enfants étaient tous
très motivés pour remplir la grille de mots croisés, ils voulaient avoir
terminé le plus vite possible et il y a eu peu d’erreur de leur part. Cet
exercice ne leur a pas pris beaucoup de temps, ils connaissaient le nom
des couleurs et leur graphie presque par cœur. Ainsi, ils ont été très
rapides pour remplir les grilles et très enthousiastes à l'idée de venir au
tableau faire la correction. Ils montraient, de cette manière, aux autres
qu'ils connaissaient bien les couleurs anglaises.
La réalisation de cette séance m'a renforcée dans l'idée que chaque
activité, à partir du moment où elle est adaptée aux enfants et que par
elle, ils arrivent à être motivés, peut être bénéfique dans l'apprentissage
d'une langue étrangère.
- 25 -
III. E. Analyse générale
- 26 -
élèves car c’est en parlant une langue étrangère qu’ils en acquerront les
bases.
J’ai également conscience que c’est par le processus de « trial and
error » que je réussirai à améliorer la mise en œuvre de mes séquences
d’anglais. Cependant, la réflexion sur la place du jeux dans les séances
d’anglais à l’école, que j’ai menée tout au long de ce mémoire me pousse
à penser que les jeux traditionnels et éducatifs anglais ne peuvent pas
toujours être mis au service de l’apprentissage pendant les séances
d’anglais à l’école. En effet, seulement six ou huit enfants au grand
maximum peuvent jouer à la fois et, quand bien même les enfants
joueraient en petits groupes sous ma supervision régulière, ils ne seraient
pas assez surveillés et guidés pour apprendre et corriger leur erreurs.
C’est pourquoi je pense que la notion d’ « activités ludiques » est
plus importante que le jeu en lui-même. De telles activités mettent l’élève
en recherche et le force à mobiliser ses connaissances ; le côté ludique
vient du fait que les élèves manipulent des flashcards par exemple, qu’ils
se déplacent et que l’ambiance de la classe est davantage détendue. Les
élèves sont alors motivés et ne se rendent pas compte qu’ils sont en
situation d’apprentissage.
Pour ma part, je privilégierai dans ma pratique à venir les activités
ludiques impliquant la classe entière pour permettre davantage
d’interactivité et d’intercorrection, je veillerai également à réduire mon
temps de parole une fois les consignes données pour que le maximum
d’enfants puissent s’exprimer en anglais ; je resterai néanmoins vigilante
aux erreurs non corrigées et au respect des consignes et de la prise de
parole de chacun.
- 27 -
V.CONCLUSION
- 28 -
BIBLIOGRAPHIE
- 29 -
ANNEXE 1
- 30 -
ANNEXE 2
- 31 -
ANNEXE 3
ENGLISH : the hour
Work in pairs :
What time is it ?
- 32 -
ANNEXE 4
Le jeu des bonbons
Objectif : Apprendre les nombres jusqu’à cinq.
Compétences visées :
- Développer l’écoute.
- Reproduire des sonorités.
- Connaître la comptine numérique.
Déroulement :
Phase 1 : rebrassage des acquis
- Revoir les nombres un par un en leur montrant diverses quantités de
bonbons.
Phase 2 : assimilation
- Présenter aux enfants des sacs, leur dire qu’il y a des bonbons à l’intérieur et
leur demander de deviner le nombre.
- Les laisser proposer puis vérifier en les sortant un par un de manière à faire
réciter aux enfants la comptine numérique.
- Même chose en laissant les enfants glisser leur main dans le sac.
- Même activité en remplaçant le sac par une boîte en métal. Ici, les enfants ne
doivent plus utiliser le toucher mais l’ouïe afin de trouver le nombre de
bonbons.
Le jeu de l’oie
Objectif : Apprendre les nombres jusqu’à cinq.
Compétences visées :
- Développer l’écoute.
- Reproduire des sonorités.
- Connaître la comptine numérique.
Déroulement :
Phase 1 : rebrassage des acquis
- Dire aux enfants que nous allons jouer à un jeu.
- Sortir le plateau de jeu et leur expliquer les règles en français.
- Sortir les pions et les dénombrer en anglais.
- Introduire quelques consignes en anglais en expliquant par le geste. (throw
the dice, move your pawn… tout en mimant)
- Choisir son pion et définir l’ordre de passage.
Phase 2 : réinvestissement
- Jouer en prenant soin de verbaliser les nombres obtenus sur le dé et de réciter
la comptine numérique en avançant les pions.
- 33 -
- 34 -
ANNEXE 6
- 35 -
ANNEXE 7
- 36 -
ANNEXE 8
ORANGE
TWO
- 37 -
ANNEXE 9
RED
THREE
- 38 -
ANNEXE 10
1 is green.
2 is yellow.
3 is blue.
4 is red.
5 is orange.
- 39 -