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PFE Séisme
PFE Séisme
Juin 2011
Remerciements
A l'occasion de mon Projet de Fin d'Etudes, je tiens à remercier pour m'avoir accueilli au sein
de la société Ingérop :
- M. Eric HECKMANN, responsable service structure ;
- MM. Alexandre WURRY, Julien MUHL, ingénieurs structure ;
- MM. Aurélien ECHERNIER, Alain TRUNK, Luc BECKER, Claude WEISS,
Abdelaziz EL OUD, projeteurs/dessinateurs.
J'adresse donc mes remerciements les plus sincères à toutes ces personnes pour leur aide et
leur patience, sans oublier l'ensemble des collaborateurs d'Ingérop.
Sommaire
Introduction ................................................................................................................................ 6
Résumé et mots-clés................................................................................................................... 7
1 Présentation de l'entreprise................................................................................................. 8
1.1 Le groupe Ingérop ...................................................................................................... 8
1.2 Historique ................................................................................................................... 8
1.3 Implantations .............................................................................................................. 9
1.4 Ingérop Est ................................................................................................................. 9
2 Présentation générale du projet ........................................................................................ 10
2.1 Les 3 bâtiments......................................................................................................... 10
2.2 Les acteurs du projet ................................................................................................ 10
2.3 Contreventement des 3 bâtiments ............................................................................ 11
2.3.1 Bâtiment Neuf-Brisach..................................................................................... 11
2.3.2 Bâtiment Bleich................................................................................................ 12
2.3.3 Bâtiment Centre Maternel ................................................................................ 12
2.4 Irrégularité des bâtiments ......................................................................................... 13
3 Modélisation de la structure ............................................................................................. 14
3.1 Charges..................................................................................................................... 14
3.2 Interaction Sol-Structure (ISS)................................................................................. 14
3.2.1 Etude géotechnique .......................................................................................... 14
3.2.2 Niveau d'application de l'action sismique ........................................................ 15
3.2.3 Modélisation des appuis ................................................................................... 15
3.3 Paramètres de la modélisation.................................................................................. 20
3.4 Modélisation des bâtiments...................................................................................... 21
3.4.1 "Neuf-Brisach" ................................................................................................. 21
3.4.2 "Bleich" ............................................................................................................ 22
3.4.3 "Centre Maternel"............................................................................................. 22
4 Analyse modale spectrale................................................................................................. 23
4.1 Principe..................................................................................................................... 23
4.2 Recherche et sélection des modes propres ............................................................... 23
4.3 Prise en compte des modes négligés ........................................................................ 25
4.3.1 Pourquoi utiliser un pseudo-mode ?................................................................. 25
4.3.2 Les avantages ................................................................................................... 25
4.4 Analyse modale avec le logiciel Robot .................................................................... 26
4.4.1 Paramètres de l'analyse..................................................................................... 26
4.4.2 Résultats et observations .................................................................................. 26
4.5 Combinaisons des réponses modales ....................................................................... 29
5 Analyse sismique.............................................................................................................. 31
5.1 Hypothèses de calcul selon les règles PS 92 ............................................................ 31
5.2 Coefficient de comportement q ................................................................................ 32
5.2.1 Notion de ductilité............................................................................................ 32
5.2.2 Le coefficient de comportement....................................................................... 33
Introduction
En 2011, les récents séismes qui ont touché la Nouvelle-Zélande, le Japon ou encore
l'Espagne démontrent l'importance de la construction parasismique. La magnitude du séisme
au Japon n'est pas comparable aux risques sismiques auxquels la France peut être exposée.
Mais les constructions françaises doivent être conçues pour ne pas s'effondrer, ni
s'endommager, face aux séismes d'amplitude moyenne.
D’une durée de 20 semaines, ce Projet de Fin d’Etudes (PFE) s’est déroulé au sein du service
structure de la société Ingérop basée à Oberhausbergen. Il s’intéresse à l’étude parasismique
de 3 bâtiments en béton armé à Colmar (zone sismique Ib). Les bâtiments, constitués de
parkings au sous-sol et de 4 étages, sont destinés à accueillir des commerces au rez-de-
chaussée et des logements aux étages courants. Ces différences de fonctions entraînent des
irrégularités de la structure entre les étages. C'est pourquoi les bâtiments font l'objet d'une
étude sismique détaillée.
Dans un second temps, l’influence de l’interaction entre le sol et la structure est abordée. De
ce fait, les appuis de la structure – des puis busés, dans ce cas – sont modélisés par des appuis
élastiques. Ensuite, l’ensemble des hypothèses de l’analyse modale et du calcul sismique est
exposé, notamment la prise en compte d’un mode résiduel et le choix du coefficient de
comportement.
Pour finir, les résultats issus des modélisations sont exploités. Ils permettent de vérifier la
stabilité des bâtiments, les déplacements maximaux, les dimensions des fondations ainsi que
de déterminer les sections de ferraillage dans les voiles de contreventement. Les calculs ont
d'abord été effectués d'après les règlements français : les règles PS 92, BAEL 91 rév. 99... La
même étude a ensuite été menée aux Eurocodes dans le but de comparer les résultats obtenus.
Résumé et mots-clés
Ce Projet de Fin d'Etudes, au sein de la société Ingérop, a pour but l'étude parasismique de 3
bâtiments en béton armé situés à Colmar (zone sismique Ib). Les bâtiments, constitués de
parkings au sous-sol et de 4 étages, sont destinés à accueillir des commerces au rez-de-
chaussée et des logements aux étages courants. Ces différences de fonctions entraînent des
irrégularités de la structure entre les étages. C'est pourquoi les bâtiments font l'objet d'une
étude parasismique détaillée.
Le but de l'étude est la modélisation des structures avec un logiciel de calcul aux éléments
finis, afin d'effectuer l'analyse modale et le calcul sismique pour chaque bâtiment.
L'interaction entre le sol et la structure est intégrée par des appuis élastiques dont la raideur
est calculée suivant une étude comparative du module de cisaillement dynamique du sol. Les
résultats extraits du logiciel du calcul ont permis de vérifier la stabilité des bâtiments, des
déformées et de ferrailler les voiles de contreventement. Dans un premier temps, les calculs
ont été effectués d'après les règlements français : les règles PS 92, BAEL 91 rév. 99... La
même étude a ensuite été menée aux Eurocodes dans le but de comparer les résultats obtenus.
Mots-clés :
Béton armé - Modèles aux éléments finis - Analyse modale et sismique - Contreventement -
Ferraillage
Abstract :
This project, in the company Ingerop, concerned a seismic study of 3 reinforced concrete
buildings located in Colmar (in the Ib seismic area). Buildings, composed of car parks in the
basement and 4 floors, are designed to accommodate stores on the ground floor and lodgings
on the other floor.
To carry out the study, a fine elements software had been used to model constructions. This
type of modelling enables the modal analysis and the seismic calculation. The soil-structure
interaction is modelled by introducing elastic supports. After the calculation of the structure
by the software, results can be extracted. These results were used to check the stability each
buildings, to control deformations and to size reinforced concrete walls. These calculations
have first been carried out according to French regulations (PS. 92, BAEL 91 rév. 99...). The
same study has then be conducted with European regulations in order to compare the results.
Keywords :
Reinforced concrete - Fine elements models - Modal and seismic analysis - Wind bracing -
Iron framework
1 Présentation de l'entreprise
1.1 Le groupe Ingérop
Le Groupe INGÉROP se positionne sur cinq métiers - infrastructures, transports, eau, énergie
et environnement, bâtiment, industrie - avec la particularité de faire autant d'ingénierie grands
projets que d'ingénierie de proximité. Le Groupe fait du management de projet et de
l'ingénierie technique.
Le siège social du groupe se situe à Courbevoie, en région parisienne. Le Groupe INGÉROP
est structuré en trois sociétés, et leurs filiales, sont dédiées aux missions de conseil et
ingénierie, aux études de structures complexes et à l'international.
1.2 Historique
1.3 Implantations
Ingérop Est est l'une des "8 régions" qui compose le groupe en France. 135 collaborateurs
sont répartis dans les agences de Metz, Besançon et Strasbourg - direction régionale-. La
région Est est dirigée par M. Claude Heyd.
A l'agence de Strasbourg, localisée à Oberhausbergen, une cinquantaine de collaborateurs se
répartissent dans les départements suivants :
- Infrastructures ;
- Transports ;
- Bâtiment ;
- Industrie.
Mon PFE s'est déroulé au sein du service structure sous la tutelle de M. Eric HECKMANN,
chef du service structure, et M. Alexandre WURRY, ingénieur structure.
Les références parasismiques, les plus récentes, conçues par le service structure sont la Tour
Signal à Huningue (R+14) et l'extension de l'ENA à Strasbourg.
Le projet consiste en la réalisation de trois bâtiments à Colmar en béton armé avec des
charpentes bois. L’opération immobilière à dominantes résidentielles se caractérise par sa
diversité, notamment au regard de la pluralité des fonctions (habitations / locaux
commerciaux / locaux d’activités sociales).
Bâtiment "Bleich" :
Le bâtiment est destiné à recevoir 23 logements collectifs côté rue de la Bleich. Il est composé
d'un rez-de-chaussée et trois étages + deux niveaux de combles (un niveau habitable et un
second non habitable) ainsi que d'un parking en sous-sol.
Bâtiment "Centre Maternel" :
Bâtiment
"Centre Maternel"
Bâtiment "Bleich"
combles, dont un habitable, et un sous-sol. La structure des étages est identique, le rez-de-
chaussée est caractérisé par une « transparence » sismique. Le sous-sol n’occupe qu’une
partie de la surface du bâtiment.
Dans les étages, le contreventement est assuré par l’ensemble des voiles. Ce système est
parfaitement symétrique dans le sens transversal mais pas dans le sens longitudinal.
La majorité des voiles des étages ne descendent pas jusqu’au rez-de-chaussée et sont repris
par des poteaux-poutres. C’est pourquoi on parle de « transparence sismique ». Seuls les
pignons et les cages d’escaliers contreventent la structure au rez-de-chaussée.
Les fondations sont des puits busés avec des diamètres allant de 1,40 à 3,00 m. La hauteur est
variable en fonction de l’altimétrie de la couche tout en sachant que les puits doivent être
ancrés de 30 cm dans les graviers.
Au sous-sol, la reprise des efforts horizontaux est assurée par les voiles périphériques en
soutènement, ainsi que par quelques voiles intérieurs (cage d’escalier par exemple) ; compte
tenu du décalage qui existe entre les voiles du rez-de-chaussée et ceux du sous-sol, les efforts
horizontaux transitent par la dalle haute du sous-sol qui se comporte comme un diaphragme.
3 Modélisation de la structure
3.1 Charges
Charges permanentes :
- Béton armé : G = 25 kN / m 3
- Garage : G = 0,5 kN / m 2
- Bureaux : Q = 2,5 kN / m 2
- Circulations : Q = 2,5 kN / m 2
- Commerces : Q = 4,0 kN / m 2
- Garages : Q = 2,5 kN / m 2
4.G.r0
kv =
1-ν
32(1-ν)G.r0
kh =
7-8ν
avec : r0 : rayon de la fondation
G : module de cisaillement dynamique
ν : coefficient de Poisson
Valeur de G
L'essai Cross-Hole consiste à mesurer les temps de propagation des ondes sismiques de
compression (ondes P) et de cisaillement (ondes S) entre plusieurs forages. La méthode est
alors très adaptée pour déterminer la valeur du module de cisaillement G. Or cet essai est très
coûteux et est très rarement effectué pour des bâtiments courants. La détermination peut donc
se baser sur la littérature : "Construire en zone sismique" de Victor Davidovici [3].
Le module dynamique mesuré par la méthode de "Cross-Hole" est une mesure sous
sollicitations faibles. Sous sollicitations fortes telles qu'un séisme, il y a lieu de tenir compte
d'une diminution du module de cisaillement. Pour cela, le règlement PS92 propose de
déterminer cette valeur à partir du module maximal Gmax auquel on applique un coefficient
En fonction de la vitesse des ondes de cisaillement VS, Gmax est défini comme suit :
Gmax = ρ.VS²
Pour des sols constitués de sables et graviers, VS est comprise entre 150 et 400 m/s. Pour une
masse volumique de sol de 2000 kg/m3, Gmax est alors compris entre 45 et 320 MPa.
Afin de prendre en compte cette variabilité de Gmax, 3 gammes de raideur sont calculées :
- une gamme de raideur souple verticale qui encadre les valeurs minimales des
raideurs verticales obtenues avec les tassements absolus;
- une gamme de raideur intermédiaire;
- une gamme rigide verticale qui encadre les valeurs maximales des verticales
obtenues avec les tassements absolus.
Valeurs des raideurs
Les 3 gammes de raideurs sont récapitulées dans les Tableau 3.3 à Tableau 3.5.
Résultats
Le bâtiment A de Neuf Brisach a été modélisé avec des appuis infiniment rigide et les 3
gammes de raideurs définies ci-dessus. Pour interpréter les résultats, les réactions d'appuis
sont extraites et données dans le Tableau 3.6 :
- Hmax : l'effort horizontal maximal
- Vmin : l'effort vertical minimal
- Vmax : l'effort vertical maximal
Les valeurs négatives pour les efforts verticaux sont des efforts d'arrachement.
Les valeurs en rouge et vert représentent respectivement les valeurs maximales et minimales
pour chaque effort et chaque puit. Les valeurs extrêmes se partagent majoritairement entre les
appuis infiniment rigides et souples. L'intervalle des valeurs est resserré pour les appuis
modélisés avec des raideurs.
La mise en place de raideurs influence les réactions d'appuis et permet de s'approcher du
comportement réel du sol. Pour l'étude sismique, il est donc nécessaire de prendre en compte
la raideur du sol. Cette influence est mise en évidence par la comparaison suivante :
- Cas A : poutre de 20x200ht sur 3 appuis infiniment rigide chargée sur une travée ;
- Cas B : poutre de 20x200ht sur 3 appuis d'une raideur verticale de 500.000 kN/m
chargée sur une travée.
Qu'une seule travée est chargée pour représenter l'effort sismique sur un voile. Dans le cas A,
l'appui à droite est arraché. L'appui central encaisse un effort important. Il joue un rôle d'appui
pivot. Dans le cas B, le comportement est plus uniforme. La déformée est linéaire. Il n'existe
aucun effort d'arrachement.
Cette comparaison résume les variations de valeurs obtenues dans le Tableau 3.6.
1800000
1600000
1400000
1200000
Tassement
Kv (kN/m)
1000000
Gamme
800000 souple
Gamme
600000 intermédiaire
Gamme raide
400000
200000
0
1 1.2 1.4 1.6 1.8 2 2.2 2.4 2.6 2.8 3 3.2
D (m)
L'idéal serait de pouvoir exploiter les résultats en prenant en compte plusieurs gammes de
raideur. Dans ce cas, le temps de calcul et le temps d'exploitation des résultats serait trop long.
Le choix de raideur se porte alors sur la gamme intermédiaire (cf. Tableau 3.5).
- Maillage : Type Delaunay avec une dimension de maille de 0,5m. Cette dimension
permet de réaliser un maillage pour les éléments les plus petits, tout en gardant un
temps de calcul optimal.
- Les dalles à épaisseur variable sont modélisées avec une épaisseur moyenne
constante.
- Les différences de niveau de dalles inférieures à 0,50 m (taille d'une maille) sont
considérés au même niveau.
- Les allèges et linteaux sont modélisés de la façon suivante :
- si h/e>4 ces éléments sont modélisés en panneaux ;
- si h/e<4 ces éléments sont modélisés en barres.
Où h et e sont respectivement la hauteur et l’épaisseur de l’élément. Cette considération
permet de s’approcher le plus fidèlement du comportement de la structure. Une modélisation
en panneau permet de diffuser les contraintes alors que la modélisation en barre implique une
concentration de contrainte. C’est pourquoi le rapport entre les dimensions est à prendre en
compte. Ces constatations sont issues d'une étude interne. Les extraits de l'étude sont situées
en annexe 2.
3.4.1 "Neuf-Brisach"
Le bâtiment est séparé en deux par un joint de dilatation. Pour le calcul dynamique, ces deux
parties sont considérées et modélisées indépendamment : le bloc A et le bloc B.
z
y x
Bloc B
Bloc A
3.4.2 "Bleich"
z
y x
z
y x
L'analyse modale spectrale est reconnue comme méthode de référence pour étudier le
comportement d'une structure soumise à l'action d'un séisme. Elle a pour but de déterminer le
comportement de la structure sous une excitation de direction quelconque au droit des
fréquences de résonances. A chaque fréquences de résonance correspond un comportement
différent de la structure, appelé "mode propre". En fonction des fréquences de ces modes, les
sollicitations sismiques sont caractérisées avec les spectres de réponses.
Comme le bâtiment est irrégulier, la détermination des modes propres est effectuée à l'aide de
la modélisation tridimensionnelle sur le logiciel Robot.
L'analyse modale spectrale comporte les étapes suivantes :
- recherche des modes propres ;
- sélection des modes utiles et prise en compte éventuellement du pseudo-mode ;
- combinaisons des réponses modales ;
- cumul des effets des composantes du mouvement sismique.
L'étude du comportement dynamique est basée sur un système à plusieurs degrés de liberté.
Or, en théorie, l'analyse dynamique permet la détermination d'autant de modes propres que la
structure comporte de degrés de liberté.
Pourtant, il n'est pas question d'extraire autant de modes propres que de degrés de liberté. Il
faut donc sélectionner le nombre de modes à extraire pour se rapprocher du comportement
dynamique réel de la structure. Selon Victor Davidovici, " La construction en zone sismique"
[3], le nombre limité des modes calculés ne constitue pas un handicap pour les raisons
suivantes :
- pour une action sismique donnée, la réponse globale de la structure est
essentiellement constituée de quelques modes principaux ; au-delà d'une certaine
fréquence - la fréquence de coupure - l'apport des modes supérieurs est
négligeable;
- enfin, la technique du mode résiduel permet de prendre en compte l'ensemble des
modes supérieurs situés au-delà de la fréquence de coupure.
La sélection des modes propres s'effectue avec le critère des masses modales effectives c'est-
à-dire la masse qui est excitée pour le mode i. L'organigramme ci-dessous représente la
méthode à effectuer dans chaque direction. Il s’agit d’un processus itératif où :
- n est le nombre de modes calculés ;
- fn est la fréquence du dernier mode propre calculé ;
- 33Hz est la valeur de la fréquence de coupure pour un ouvrage à risque normal ;
- ∑Mi est la somme des masses modales et M est la masse totale vibrante.
Le bâtiment a des réponses différentes suivants les modes. Le mode fondamental - mode 1 -
est un mode horizontal ou de translation. Il met en jeu majoritairement des déplacements
selon la direction X (cf. Figure 4.3).
Le mode 3 est aussi un mode horizontal mais, cette fois-ci, selon la direction Y. Environ 65%
de la masse modale selon Y est concernée (cf. Figure 4.4).
Mode 1
Mode 3
Les déplacements et les effort maximaux sont déduits des réponses modales. Ces dernières
sont calculées pour les différents modes retenus et combinées de façon à reconstituer
l'ensemble des effets du séisme réel.
Le problème est alors de combiner les réponses. Les différents modes n'atteignant pas leur
maximum au même instant, il est pessimiste de faire l'hypothèse que la sollicitation maximale
d'une structure soit égale à la somme des valeurs absolues des sollicitations sous chaque
mode.
Si l'on tient compte systématiquement d'une corrélation entre deux réponses en fonction de
l'écart des deux périodes propres, le maximum probable d'une réponse de la structure est la
combinaison quadratique complète définie ci-dessous :
0,9
0,8
0,7
0,6
βij
0,5 Série1
0,4
0,3
0,2
0,1
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
Tj/Ti
5 Analyse sismique
5.1 Hypothèses de calcul selon les règles PS 92
Colmar
Zone Ib
déterminé avec le tableau 12 en 12.8.2.3 du PS 92. Il est fonction du rapport des dimensions
des voiles. Les voiles de façade longitudinaux sont plus larges que hauts, et donc assez
rigides. Ce qui explique que le coefficient de comportement le plus faible est choisi.
A noter que cette hypothèse a déjà été validée par le bureau de contrôle avant le début du
Projet de Fin d'Etudes. Une explication plus détaillée sur le coefficient de comportement et la
méthode de calcul est rédigée au paragraphe 5.2.3 dans le cadre du PFE.
On voit que EEPdef peut être significativement plus grand que EELdef et correspond à une
dissipation permanente d’énergie. C’est pourquoi on fait une distinction fondamentale en
projet parasismique entre les structures « dissipatives » et « non-dissipatives ».
Les structures conçues pour être dissipatives bénéficient d’un avantage économique, car elles
peuvent être moins résistantes que des structures conçues pour travailler dans le domaine
élastique. Ainsi, dans l’exemple précédent, le moment résistant de la console est :
- MRd ≥ MEL pour la structure non-dissipative ;
- MRd = 1/2 MEL = MEP pour la structure dissipative.
L’économie correspondante sur la section des barres est de l’ordre de 50%.
De ce fait, une structure est dite ductile si elle est capable de subir, sans perte de résistance,
des déformations plastiques.
Force
Fel
Système fictif
élastique
Système réel
élastoplastique
Fy = Fel/q
Déplacement
uy = uel/q up = uel
Figure 5.3 : Règle empirique des déplacements égaux
Figure 5.4 : Coefficients de comportement des bâtiments de hauteur n'excédant pas 28m
12 m
15 m
30 m
12 m
Or, comme évoqué aux résultats de l'analyse modale, la direction longitudinale est
majoritairement excitée au mode fondamental. Ce qui revient à dire que la structure en
direction longitudinale est plus souple que dans le sens transversal. Un résultat qui s'oppose
avec celui déterminé ci-dessus avec le coefficient de comportement.
Ce résultat est la conséquence de la non prise en compte de la transparence sismique. Or le
règlement PS 92 ne donne pas plus d'explication sur la valeur à prendre pour bt.
C'est le second amendement du PS 92 de 2004 qui donne plus de précisions sur bt:
"bt représente la longueur du mur de contreventement équivalent aux murs pris en compte
dans le sens de l'action sismique étudiée.
Sauf justifications spéciales, bt peut être obtenu comme :
- La moyenne des longueurs bti des "i" murs de contreventement envisagés, chaque
longueur bti d'un mur étant pondérée par la raideur de ce mur.
- A défaut la longueur du mur de contreventement la plus défavorable."
La raideur des voiles avec ouvertures est déterminée en utilisant la méthode des inerties
équivalentes.
Charge
Hauteur Déplacement Inertie I Longueur
Axe voile P 4
voile l (m) f (cm) (m ) équivalente bt (m)
(kN/m)
1 11,60 1000 1,43 4,95 6,91
2 15,04 1000 2,03 9,86 8,69
4 15,04 1000 2,03 9,86 8,69
5 15,04 1000 5,82 3,44 6,12
6 15,04 1000 2,03 9,86 8,69
8 15,04 1000 2,03 9,86 8,69
9 15,04 1000 2,67 7,49 7,93
bt moy. (m) 8,27
E= 32000 Mpa l moy. (m) 14,74
e= 18 cm l/bt 1,78
Tableau 5.1 : Résultats de la méthode des inerties équivalentes
5.3.1 Propriétés
Les actions accidentelles se définissent comme des actions qui n'ont qu'une faible probabilité
d'intervenir avec une intensité significative mais peuvent avoir des conséquences importantes
lorsqu'elles se manifestent avec une telle intensité. Du fait de son extrême variabilité, l'action
sismique est considéré comme une action accidentelle. Ceci a les conséquences suivantes:
- tous les coefficients de sécurité applicables aux actions sont réduits ;
- la plupart des coefficients de sécurité applicables aux caractéristiques de matériaux
sont réduits : γb = 1,15 (1,5) et γs = 1,0 (1,15);
- on accepte que les structures puissent subir des déformations se situant dans le
domaine plastique.
5.3.4 Vérifications
Dans tous les cas, le coefficient réduit q' calculé est supérieur à q. De ce fait, en appliquant le
coefficient réduit, la réponse de la structure est diminué : ce qui est opposé à l'objectif
recherché. C'est pourquoi le modificatif de novembre 2004 du PS 92 précise que q' doit être
inférieur à q.
Il n'y a donc pas lieu de rectifier le coefficient de comportement et la valeur de q = 1,4 est
confirmée.
Les déplacements les plus importants se situent au somment des pignons de chaque bâtiment
(cf. Figure 5.8). Au vu des résultats du Tableau 5.4, l'ensemble des déplacements maximaux
sont vérifiés.
d = 1,35 cm
La hauteur d'étage h est égal à 2,6m donc d'adm = 2,6 cm. Or les déplacements maximaux d (cf.
Tableau 5.4) au sommet des bâtiments sont inférieurs à 2,6 cm. De ce fait, les déplacements
différentiels sont systématiquement inférieur à d'adm = 2,6 cm. La condition est donc vérifiée.
Ux = 1,14 Ux = 1,17
D'après les déplacements, la largeur du joint de dilatation est suffisante. La largeur est donc
fixée à 4 cm.
∅ puits (m) 1.6 1.8 2.0 2.2 2.4 2.6 2.8 3.0
QELU (kN) 1327.01 1679.50 2073.45 2508.88 2985.77 3504.13 4063.96 4665.27
QELA (kN) 1769.34 2239.33 2764.60 3345.17 3981.03 4672.18 5418.62 6220.35
6.2.1 Sollicitations
Comme évoqué au paragraphe 5.3.3, les sollicitations sismiques pour les fondations
superficielles sont les suivantes (PS 92 9.5.1.1) :
ELA compression = G + Q ± Ei
ELA soulèvement = G ± Ei
N° 50 51 52
Vmin (kN) -231.19 212.80 174.05
PP (m) 38.48 63.62 63.62
R (kN) -192.71 276.42 237.67
Tableau 6.4 : Calcul de la résultante Vmin + PP pour les puits 50 à 52
Dans ce cas, l'effort de soulèvement n'est pas compensé par le poids propre. Un système de
fondations composé des puits 50 à 52, relié par un voile, est alors isolé. Un système à barres
est modélisé avec des appuis élastiques non linéaires. Ces appuis permettent le soulèvement.
Les résultantes R = PP+ Vmin sont appliquées comme des forces ponctuelles à chaque appui.
(cf. Figure 6.1). Comme le calcul converge, la stabilité d'ensemble est assurée.
La même vérification a été effectuée pour l'ensemble des puits soumis au soulèvement pour
tous les bâtiments. Suite aux efforts sismiques, la condition de non-renversement est donc
vérifiée.
Tous les coefficients calculés sont supérieurs à 1,2. Les même vérifications ont été effectuées
pour les 2 autres bâtiments. Les bâtiments ne sont donc pas soumis au glissement.
Pendant le PFE, l'architecte a modifié la structure des bâtiments "Bleich" et "Neuf Brisach"
afin de les rendre accessible aux handicapés. En attente de ces modifications, j'ai calculé la
descente de charges du bâtiment "Centre Maternel".
6.3.1.1 Principe
La descente de charges se réalise sur une vue en plan des dalles, étage par étage. Tout d'abord,
il s'agit de repérer les éléments porteurs des dalles, ainsi que leur sens de portée. De plus, il
faut indiquer l'impact des voiles sur la dalle qui ne sont plus alignés au niveau inférieur.
Par cette méthode, les charges sur chaque voile, poutre ou poteau sont calculées, en
commençant par la dalle haute du dernier niveau. En descendant de niveau en niveau, les
charges sont cumulées et séparées par cas de charges - permanentes en vert, exploitations en
rouges - pour obtenir le chargement sur les fondations. La descente de charges manuelle se
trouve en annexe 9.
6.3.2.1 Sollicitations
Seule la combinaison à l'ELU est considérée pour vérifier les dimensions des fondations.
(DTU 13.12) :
1,35G + 1,5Q
6.3.2.2 Résultats
DDC manuelle ELU 28 2.60 1219.91 279.08 2065.50 3504.13
Puit D (m) G Q ELU Vadm (kN) 29 2.20 1273.34 295.63 2162.45 2508.88
30 1.40 308.40 62.53 510.14 1015.99
1 [3] 2.00 240.10 49.58 398.51 2073.45
31 [25] 1.80 330.58 78.20 563.58 1679.50
2 1.80 561.10 123.81 943.20 1679.50
32 2.00 548.40 131.87 938.15 2073.45
3 1.40 277.95 58.12 462.41 1015.99
33 1.80 597.64 143.46 1022.00 1679.50
4 1.80 439.59 85.51 721.71 1679.50
34 3.20 1501.83 332.29 2525.91 5308.03
5 1.80 526.11 102.51 864.01 1679.50
35 2.60 1424.53 293.28 2363.04 3504.13
6 1.40 266.76 48.92 433.51 1015.99
36 1.40 315.70 65.26 524.09 1015.99
7 [7] 2.60 336.13 79.69 573.31 3504.13
37 [31] 1.80 414.98 98.75 708.35 1679.50
8 2.20 827.86 185.32 1395.59 2508.88
38 2.00 552.55 128.10 938.09 2073.45
9 2.20 1259.65 214.77 2022.68 2508.88
39 2.60 1268.91 163.84 1958.79 3504.13
10 3.00 1418.91 253.68 2296.05 4665.27
40 2.60 1174.59 242.59 1949.58 3504.13
11 2.20 977.68 210.22 1635.20 2508.88
41 2.20 1293.58 230.78 2092.50 2508.88
12 1.40 450.28 90.04 742.94 1015.99
42 1.40 268.99 55.61 446.55 1015.99
13 [9] 2.00 233.24 54.82 397.10 2073.45
43 2.60 639.18 127.38 1053.96 3504.13
14 2.00 473.02 115.28 811.50 2073.45
44 2.00 699.95 168.72 1198.01 2073.45
15 1.80 837.64 175.33 1393.81 1679.50
45 1.80 1024.77 184.99 1660.92 1679.50
16 2.80 1440.39 298.57 2392.38 4063.96
46 1.80 1553.17 352.18 2625.05 1679.50
17 2.00 1261.59 221.46 2035.34 2073.45
47 2.20 1531.24 325.27 2555.08 2508.88
18 1.40 296.22 61.45 492.07 1015.99
48 1.40 416.38 86.08 691.23 1015.99
19 [15] 1.80 398.09 94.67 679.43 1679.50
49 [38] 1.80 428.81 102.09 732.03 1679.50
20 2.00 539.25 128.96 921.43 2073.45
50 [40] 1.40 123.00 22.96 200.49 1015.99
21 1.80 795.52 163.46 1319.14 1679.50
51 1.80 450.56 88.73 741.35 1679.50
22 2.20 1276.42 286.16 2152.41 2508.88
52 1.80 839.68 174.60 1395.47 1679.50
23 2.20 1183.77 207.22 1908.92 2508.88
53 3.20 876.64 164.25 1429.84 5308.03
24 1.40 308.90 63.80 512.72 1015.99
54 2.00 1144.65 179.93 1815.17 2073.45
25 [20] 1.80 401.81 95.56 685.78 1679.50
55 1.40 206.77 41.26 341.03 1015.99
26 2.00 518.72 124.56 887.11 2073.45
27 1.80 941.06 184.10 1546.58 1679.50 67833.18 121255.42
Les voiles s'appuient sur les puits qui sont des appuis isolés. Les voiles sont alors considérés
comme des poutres voiles ou encore des parois fléchies. Les règles BAEL 91 définissent les
poutres voiles de la manière suivante : " Sont considérées comme "parois fléchies" les poutres
droites de section constante dont la hauteur de section est au moins égale à la moitié de la
portée."
Les poutres voiles ont deux fonctions principales : assurer la transmission des charges
verticales jusqu'aux fondations et le contreventement de la structure. Le dimensionnement des
voiles, c'est-à-dire vérifier l'épaisseur et déterminer le ferraillage, est effectué sous l'action
sismique et sous les charges verticales.
Les règles PS 92 définissent pour les voiles de contreventement les éléments suivants (PS 92
11.4) :
- Dimensions minimales : l'épaisseur minimale est de 15 cm et la largeur doit au
moins être égale à quatre fois l'épaisseur ;
- Zone critique : Sont considérées comme zones critiques les régions situées à la
base de voiles habituellement sur une hauteur d'étage et dont la hauteur n'excède
pas la largeur lw des trumeaux, ainsi que celles situées à chaque niveau de
changement notable de la section de coffrage.
Sous sollicitation horizontale, le voile est soumis à la flexion. Il se forme alors une zone de
traction à l'about du voile ; d'où la nécessité de mettre en place des aciers de flexion au niveau
des chaînages verticaux du voile. (cf. Figure 7.1)
Aciers de Aciers de
flexion
C
flexion
T
tendus comprimés
Les armatures de flexion sont calculées en flexion composée aux ELA comme le maximum
des aciers tendus Aft et des aciers comprimés Afc. La démarche se décompose de la manière
suivante :
- Nature de la section : [entièrement tendue - partiellement tendue - entièrement
tendue] en fonction de l'excentricité eb = Mu/Nu ;
- Calcul du moment par rapport aux aciers tendus : MuA = Mu + Nu(d - h/2) ;
- Calcul des sections des aciers comprimés Ac et aciers tendus At.
La démarche détaillée et les formules extraites d'une note interne sont exposées en annexe 6.
De plus, la détermination des efforts sollicitant un voile est décrite au paragraphe 7.6.1.
Tous les chaînages verticaux sont continus sur toute la hauteur de l'étage, de plancher à
plancher et se recouvrent d'étage à étage avec acier de couture au droit des recouvrements. Le
ferraillage minimal pour le chaînage vertical est le suivant (PS 92 11.4.3) :
- En zone courante : 4 HA10 avec des cadres HA6 e = 10 ;
- En zone critique : 4 HA12 avec des cadres HA6 e = 10.
Si la condition précédente n'est pas satisfaite, il est nécessaire de prévoir des armatures
d'effort tranchant At disposées horizontalement et/ou verticalement en fonction du paramètre
d'élancement αV. La section d'armatures est calculée par la formule :
Le dimensionnement sismique des voiles se traduit donc par le calcul des armatures suivantes
:
- armatures de flexion (cm²) : Af = max(Amin ; Aft ; Afc ) ;
- aciers horizontaux et verticaux répartis (cm²/ml) : Av et/ou Ah = max(Amin ; At/st) ;
- aciers de glissement (cm²/ml) : Ag = max(Ag ; Av).
Pour effectuer les calculs, les sollicitations appliquées sont extraites du modèle Robot. Deux
méthodologie sont alors possibles :
- méthode par efforts réduits ;
- méthode par cartographie sur Robot.
L'utilisation des efforts réduits est encore plus adaptée puisqu'un programme Excel interne à
Ingérop a été créé. Celui-ci se base sur les efforts réduits et applique les règles PS 92 et BAEL
91 rév. 99.
L'ensemble des calculs théoriques, exposés précédemment, sont programmés et les sections
d'armatures nécessaires sont alors déterminées. Les calculs pour chaque voile sont détaillés
dans un onglet distinct, et l'ensemble des résultats est résumé dans une feuille récapitulative.
Au final, les voiles des 3 bâtiments ont été ferraillés.
Récapitulatif des voiles
Par définition, une poutre échelle est une poutre voile comportant des ouvertures de surfaces
non négligeable. L'étude est basée sur la poutre échelle de la file E du bâtiment "Bleich"
(voiles en rouge sur la Figure 8.1). La poutre échelle s'étale sur 3 étages, du RdC au R+2, et
s'appuie sur les 8 voiles orthogonaux du sous-sol.
Ce calcul a pour but d'exploiter les résultats des modèles sismiques et de calculer la façade en
poutre échelle sous chargement statique uniquement. Au final, la synthèse entre les 2 cas est
effectuée pour réaliser une minute de calcul complète afin de dessiner le plan de ferraillage
EXE.
Comme la trame des voiles est analogue, seule une moitié de la façade est étudiée.
8.3.1 Principe
La poutre échelle est considérée comme un modèle en bielles et tirants. Dans les structures en
béton, on appelle [8]:
- tirant, une barre tendue qui représente un ensemble d'armatures longitudinales de
même centre de gravité ;
- bielle, un élément longiligne comprimé représenté par une fraction de la structure
en béton, soumis à un effort de compression.
Dans la plupart des cas, on peut schématiser une structure en béton armé par un ensemble de
bielles fictives à l'intérieur du béton et de tirants en acier. Cette analogie est basée sur le
fonctionnement du treillis de Ritter-Mörsch.
C'est donc avec cette méthode que la façade en poutre échelle est modélisée.
8.3.2 Modélisation
Les 3 étages sont modélisés en treillis. Les montants et diagonales sont rotulés aux extrémités.
Les diagonales, qui représentent le fonctionnement du voile, sont placées afin qu'elles
travaillent en compression. Pour éviter un excès de cisaillement dans les voiles au niveau des
appuis, le voile est scindé en 2 bielles.
Après avoir observé les premiers résultats, la poutre échelle a été modélisée sur un niveau
uniquement. En effet, les efforts peuvent être repris qu'en ferraillant un niveau en poutre
échelle (cf. Figure 8.3). Les 2 autres niveaux sont alors pris en compte par leur poids morts et
ne travaillent en aucun cas en poutre échelle.
Lorsqu'une façade travaille en poutre échelle sur plusieurs niveaux, lors de la réalisation, tous
les niveaux doivent rester coffrés jusqu'à la réalisation du dernier niveau. Ceci pour permettre
le fonctionnement global de la poutre échelle. Ceci n'est pas le cas dans ce projet.
Les diagrammes des sollicitations - moments fléchissant, efforts normaux et efforts tranchant
- sont situées en annexe 11.
8.3.4 Ferraillage
Tous les calculs précédents ont permis de réaliser une minute de ferraillage. De plus, pour se
rendre compte des différences constructives, cette minute est basée sur l'hypothèse que le
bâtiment se trouve en zone non sismique.
Les dispositions constructives sont alors les suivantes :
- Chaînage en about de voile : 2 HA10 avec cadre HA6 e = 20
- Chaînage de dalle : 2 HA10 avec crochet en attente HA6 e = 20
- Longueur de recouvrement : 50.∅
Pour ancrer les treillis soudés à partir des chaînages de dalles et des chaînages verticaux, la
section des chaînages doit être au minimum équivalente à la section des TS à ancrer. Par
exemple, pour ancrer un ST10, il faut placer des HA6 e =20 et pour un ST20, des HA8 e=25.
La minute de calcul de ferraillage est située en annexe 11. Le ratio de ce ferraillage est de 65
kg d'acier par m3 de béton. Ce ratio est assez faible puisque la façade de rive est non
porteuse par rapport aux charges verticales.
Après les deux études sous chargements différents, une minute de calcul de synthèse est
effectuée. Elle permet de ferrailler la façade avec les cas dimensionnants, et le ferraillage
définitif est déterminé. D'une manière générale, les sections sont dimensionnées à partir des
efforts sismiques.
L'ensemble des documents est placé en annexe 12 : minute de calcul de ferraillage, les détails
de ferraillage, le plan d'armatures EXE d'un tronçon de la façade et la liste de fers.
Le ratio final d'armatures est de 125 kg/m3 de béton. Ce ratio est bien supérieur à celui
déterminé à l'étude statique. Ceci démontre les deux fonctions de la façade :
- la reprise des charges verticales. Mais comme la façade n'est pas porteuse, elle est
donc peu sollicitée. Ceci explique le faible ratio.
- la fonction de contreventement longitudinale. Puisque le nombre de voiles
contreventant le bâtiment dans le sens longitudinal est faible, cette façade reprend
des efforts horizontaux conséquents. De ce fait, le nombres et les sections
d'armatures sont plus importants.
Tout comme aux règles PS.92, les bâtiments sont classés comme irréguliers pour les raisons
suivantes :
- les critères de régularité en plan ne sont pas respectés puisque aucun bâtiment
présente une symétrie approximative dans les 2 directions ;
- en élévation, la transparence sismique à chaque rez-de-chaussée forme une
irrégularité dans le comportement dynamique de la structure.
Comme les bâtiment sont irréguliers, l’étude est basée sur une modélisation spatiale et une
analyse modale spectrale. De ce fait, les modèles Robot sont repris et adaptés aux hypothèses
fixées aux Eurocodes.
L'analyse modale doit prendre en compte les réponses des modes contribuant de manière
significative à la réponse globale. Cette hypothèse est vérifiée si l'une des 2 conditions
suivantes est satisfaite (EC8-1 art.4.3.3.3.1) :
- la somme des masses effectives pour les modes considérés atteint au moins 90%
de la masse totale de la structure ;
- tous les modes dont la masse modale effective est supérieure à 5% de la masse
totale sont pris en compte.
Lorsque ces conditions ne sont pas vérifiés, il faut tout de même considérer un nombre
minimal k de modes satisfaisant aux deux conditions suivantes :
Colmar
Zone modérée
Figure 9.1 : Carte de l'aléa sismique de l'Alsace d'après le Décret du 22 octobre 2010
Pour effectuer la comparaison entre les 2 règlements, l'accélération spectrale réduite par le
coefficient de comportement respectif est calculée en fonction de la période. La période
fondamentale est située sur le plateau, ainsi pour chaque mode l'accélération spectrale SD est
identique. La valeur est donnée par :
- PS 92 : SD = aN.RM/q = 1,5 . 2,25 / 1,4 = 2,41 m/s²
- EC8 : SD = ag.S.2,5/q = 1,1 . 1,5 . 2,5 / 1,5 = 2,75 m/s²
Sur le palier, l'Eurocode est plus défavorable : augmentation de l'accélération à appliquer de
14%, alors que pour les périodes supérieures à 0,5s l'Eurocode est favorable. (cf. Figure 9.2).
9.6.1 Charges
Charges permanentes (idem que l'étude aux règles PS.92) :
- Béton armé : G = 25 kN / m 3
- Garage : G = 0,5 kN / m 2
- Bureaux : Q = 2,5 kN / m 2
- Circulations : Q = 2,5 kN / m 2
- Commerces : Q = 5,0 kN/m² (PS 92 Q = 4,0 kN/m²)
- Comble non habitable : Q = 1,0 kN / m 2
- Garages : Q = 2,3 kN/m² (PS 92 Q = 2,5 kN/m²)
Eurocode 0 PS 92
ELS G+Q
ELU 1,35 G + 1,5 Q
ELA compression = G + 0,3 Q ± Ei G + Q ± Ei
ELA soulèvement = G ± Ei
Ux = 1,36 cm Ux = 1,14 cm
Ainsi, d'après l'EC8, la largeur du joint sismique pourrait être égal à 2 cm. Aucune dimension
minimale n'y est prescrite contrairement aux règles PS. 92 où la largeur requise est de 4 cm.
Cette partie a pour objet de comparer les réactions d'appuis sismiques de l'étude aux
Eurocodes avec celles des règles PS.92.
9.8.1 Sollicitations
Comme évoqué au paragraphe 9.6.2, les sollicitations sismiques pour les fondations
superficielles sont les suivantes :
ELA compression = G + 0,3.Q ± Ei
ELA soulèvement = G ± Ei
A l'Eurocode 8, les coefficients de comportement horizontaux q sont égaux à 1,5. De ce fait,
les structures sont considérées comme faiblement dissipatives (EC8 art. 2.2.2). Pour la
vérification des fondations, aucun dimensionnement en capacité n'est exigé. Il n'y a donc pas
lieu de tenir compte d'éventuelles sur-résistances des puits (EC8 art. 4.4.2.6).
Cette méthode est très complexe et nécessite la connaissance de paramètres du sol comme
l'angle de frottement de sol, la résistance au cisaillement du sol. Des paramètres qui ne sont
pas décrits dans le rapport de sol. De ce fait, dans le cadre du projet, la méthode n'est pas
applicable. La capacité portante sismique selon l'EC8-5 ne peut être vérifiée.
Pour permettre la comparaison avec l'étude des règles PS. 92, l'Eurocode 7, qui traite de la
géotechnique, est étudié. Il permet de déterminer la capacité portante des fondations
superficielles. Pour se faire, une des méthodes communément reconnue est la méthode semi-
empirique. L'estimation de la capacité portante est effectuée à partir des résultats d'essais
pressiométriques. La méthode est décrite en annexe E de l'Eurocode 7-1 et se situe en annexe
de ce présent rapport.
Au final, cette méthode est identique à la méthode de calcul du DTU 13.12. mise à part les
notations des symboles. Or le diamètre des puits a été vérifié aux règlements français et la
capacité portante est identique pour l'Eurocode. Comme les réactions verticales sont plus
favorables aux Eurocodes, l'ensemble des fondations peut être considéré comme vérifié pour
la résistance par capacité portante.
Dans le cas des Eurocodes, les sollicitations appliquées aux voiles sont toujours plus
défavorables, ce qui entraîne des sections d'acier plus importantes. Ce résultat valide le fait
que les Eurocodes sont plus défavorables.
Conclusion
Ce Projet de Fin d'Etudes a permis d'effectuer une étude parasismique détaillée de 3 bâtiments
en béton armé situés à Colmar. D'un point de vue sismique, ces structures sont considérées
comme irrégulières. Il s'agissait alors de procéder à plusieurs étapes de réflexion pour le
compte du bureau d'études Ingérop.
Dans un premier temps, il a fallu créer un modèle spatial des bâtiments avec le logiciel de
calcul aux éléments finis Robot. Cette étape était indispensable pour pouvoir mener l'étude
sismique de ces bâtiments.
Après l'analyse modale et le calcul sismique effectués avec le logiciel, l'exploitation des
résultats a permis de vérifier les déplacements maximaux, les déplacements relatifs entre
étages et la largeur du joint de dilatation fixée à 4 cm. Les diamètres des puits busés sont
vérifiés avec les réactions d'appuis aux Etats Limites Accidentels. Ainsi il a pu être prouvé
qu'il n'existe aucune rupture par capacité portante et que les fondations ne sont pas soumises
à un risque de soulèvement. Ces vérifications démontrent que les bâtiments sont stables sous
chargement sismique.
De plus, les différentes sections d'armatures des voiles de contreventement ont été calculées.
Ces résultats serviront à l'entreprise au moment de la phase d'Exécution. Puis, une façade d'un
bâtiment a été ferraillée afin de comprendre le fonctionnement des voiles sous chargement
statique et sismique. La façade a été considérée comme une poutre échelle et un modèle en
bielles tirants a été généré. Les ratios d'armatures ont démontré que le dimensionnement sous
combinaisons sismiques engendre une surconsommation d'acier.
Au cours du projet, deux méthodes ont fait l'objet d'une étude particulière. Tout d'abord, la
prise en compte d'un pseudo-mode lors de l'analyse modale. L'utilisation de ce mode résiduel
permet de réduire les temps de calcul de 50 à 70% tout en obtenant des résultats
conservateurs. Ensuite, lors de l'étude de l'interaction sol-structure, les raideurs des appuis ont
été déterminées à partir de la méthode de Newmark-Rosenblueth. Cette méthode est basée sur
la variation des valeurs du module de cisaillement dynamique du sol. Le choix final des
raideurs a été établi après avoir comparé cette méthode avec les valeurs déterminées par les
tassements absolus du sol.
Suite à l'étude sismique aux règles PS. 92, les calculs aux Eurocodes ont permis de mettre en
avant les différences existantes entre les deux règlements. Pour ce projet, l'étude aux
Eurocodes est plus défavorable que celle au PS. 92. Par contre, cette affirmation ne peut se
généraliser à tous les projets. En effet, les hypothèses de calcul sont dépendantes de chaque
structure.
D'un point de vue personnel, le PFE a été une étape nécessaire et complémentaire à ma
formation d'ingénieur génie civil. En intégrant un bureau d'études pendant 20 semaines, j'ai pu
m'apercevoir des missions et des problèmes quotidiens auxquels un service structure peut être
confronté. De plus, les échanges avec les ingénieurs et les techniciens ont été très
enrichissants et me motivent à continuer dans cette voie.
Bibliographie
- [1] : Règles PS applicables aux bâtiments, dites Règles PS 92, AFNOR
- [2] : Formulaire du béton armé, Victor Davidovici
- [3] : La construction en zone sismique, Victor Davidovici
- [4] : Analyse et dimensionnement sismique, Pierino Lestuzzi
- [5] : Génie parasismique Conception et dimensionnement des bâtiments, Pierino
Lestuzzi et Marc Badoux
- [6] : Construction en zone sismique, André Plumier
- [7] : Recommandations pour l'Eurocode 8, Note d'information du SETRA
- [8] : Conception et calcul des structures de bâtiment, Henry Thonier
- [9] : Règles techniques de conception et de calcul des ouvrages et constructions en
béton armé suivant la méthode des états limites - BAEL 91 rév. 99, AFNOR
- [10] : Eurocode 0 - Bases de calcul des structures, AFNOR
- [11] : Eurocode 1 - Actions sur les structures, AFNOR
- [12] : Eurocode 2 - Calcul des structures en béton, AFNOR
- [13] : Eurocode 7 - Calcul géotechnique, AFNOR
- [14] : Eurocode 8 - Calcul des structures pour leur résistance aux séismes,
AFNOR
Résumé et mots-clés
Ce Projet de Fin d'Etudes, au sein de la société Ingérop, a pour but l'étude parasismique de 3
bâtiments en béton armé situés à Colmar (zone sismique Ib). Les bâtiments, constitués de
parkings au sous-sol et de 4 étages, sont destinés à accueillir des commerces au rez-de-
chaussée et des logements aux étages courants. Ces différences de fonctions entraînent des
irrégularités de la structure entre les étages. C'est pourquoi les bâtiments font l'objet d'une
étude parasismique détaillée.
Le but de l'étude est la modélisation des structures avec un logiciel de calcul aux éléments
finis, afin d'effectuer l'analyse modale et le calcul sismique pour chaque bâtiment.
L'interaction entre le sol et la structure est intégrée par des appuis élastiques dont la raideur
est calculée suivant une étude comparative du module de cisaillement dynamique du sol. Les
résultats extraits du logiciel du calcul ont permis de vérifier la stabilité des bâtiments, des
déformées et de ferrailler les voiles de contreventement. Dans un premier temps, les calculs
ont été effectués d'après les règlements français : les règles PS 92, BAEL 91 rév. 99... La
même étude a ensuite été menée aux Eurocodes dans le but de comparer les résultats obtenus.
Mots-clés :
Béton armé - Modèles aux éléments finis - Analyse modale et sismique - Contreventement -
Ferraillage
Abstract :
This project, in the company Ingerop, concerned a seismic study of 3 reinforced concrete
buildings located in Colmar (in the Ib seismic area). Buildings, composed of car parks in the
basement and 4 floors, are designed to accommodate stores on the ground floor and lodgings
on the other floor.
To carry out the study, a fine elements software had been used to model constructions. This
type of modelling enables the modal analysis and the seismic calculation. The soil-structure
interaction is modelled by introducing elastic supports. After the calculation of the structure
by the software, results can be extracted. These results were used to check the stability each
buildings, to control deformations and to size reinforced concrete walls. These calculations
have first been carried out according to French regulations (PS. 92, BAEL 91 rév. 99...). The
same study has then be conducted with European regulations in order to compare the results.
Keywords :
Reinforced concrete - Fine elements models - Modal and seismic analysis - Wind bracing -
Iron framework