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Juin 2010
Étude parasismique
Parc de stationnement Montbéliard
Remerciements
Je tiens tout d’abord à remercier la société Ingérop pour m’avoir accueilli au sein du service
structure et proposé un sujet intéressant à l’occasion de mon projet de fin d’études.
Je n’oublierai pas de remercier Monsieur GUYVARC’H, professeur à l’INSA ainsi que les
concepteurs du logiciel Robot Structural Analysis qui ont bien voulu répondre à mes questions
en rapport à la modélisation de la structure objet du projet.
Sommaire
REMERCIEMENTS ........................................................................................................................2
INTRODUCTION ............................................................................................................................5
RESUME ET MOTS-CLES .............................................................................................................6
1. PRESENTATION DE L’ENTREPRISE ......................................................................................7
1.1. Domaines d’activité et organisation du groupe Ingérop ............................................7
1.2. Historique.................................................................................................................8
1.3. Implantation.............................................................................................................8
1.4. Chiffres clés .............................................................................................................9
1.5. Ingérop Grand Est .................................................................................................10
1.6. Quelques réalisations.............................................................................................10
2. PRESENTATION GENERALE DU PROJET.............................................................................11
2.1. Description de l’ouvrage........................................................................................11
2.2. Les différents acteurs et situation du projet ............................................................13
2.3. Contreventement ....................................................................................................13
2.4. Un projet tourné vers le développement durable.....................................................15
2.5. Un bâtiment irrégulier ...........................................................................................15
2.6. Objet de l’étude......................................................................................................16
3. HYPOTHESES POUR LA MODELISATION ............................................................................17
3.1. Appuis de la structure : ..........................................................................................17
3.2. Charges .................................................................................................................22
3.3. Modélisation de la structure...................................................................................23
4. ANALYSE MODALE ...........................................................................................................26
4.1. Principe de l’analyse modale .................................................................................26
4.2. Paramètres de l’analyse modale.............................................................................27
4.3. Résultats et commentaires.......................................................................................27
5. CALCUL SISMIQUE............................................................................................................33
5.1. Hypothèses de calcul :............................................................................................33
5.2. Combinaisons du mouvement sismique : ................................................................34
5.3. Vérifications ...........................................................................................................35
6. CALCUL ET VERIFICATION DES PIEUX ..............................................................................39
6.1. Calcul de la capacité portante des pieux ................................................................39
6.2. Calcul de la section des pieux ................................................................................44
6.3. Détermination des armatures .................................................................................47
Introduction
Les récents séismes qui ont secoué et provoqué d’importants dommages à Haïti ou au Chili
montrent que la construction parasismique est indispensable dans les zones à risque. Elle est
la meilleure prévention contre le risque sismique puisqu’il n’y a pas de méthode scientifique
pour prédire le moment où un séisme se produira avec certitude. La France métropolitaine est
éloignée de toute zone de contact entre plaques tectoniques. Elle semble donc moins exposée
à la menace d’un séisme majeur. Mais les constructions doivent être conçues pour ne pas
s’effondrer, même endommagées, aux séismes moyens.
Mon Projet de Fin d’Études (PFE), d’une durée de vingt semaines, s’est déroulé au sein du
service structure de la société Ingérop basée à Oberhausbergen. Il s’intéresse à l’étude
sismique d’un parc de stationnement en béton armé qui doit être construit à Montbéliard. Ce
parking sur quatre niveaux présente une capacité de 410 véhicules environ et une surface au
sol de 2700 m².
Ce projet a été proposé dans le but d’analyser son comportement face à un séisme, de vérifier
les différents éléments et d’anticiper d’éventuels problèmes dimensionnels. Dans un premier
temps, cette étude devait être menée avec les règlements et normes françaises (P.S.92, BAEL
91 rév.99…). Puis, les résultats devaient être comparés à ceux obtenus à partir d’une étude
aux Eurocodes. Pour atteindre ces objectifs, la structure a été modélisée à l’aide d’un logiciel
de calcul aux éléments finis (Robot) dans le but de mener le calcul sismique, d’analyser et
d’extraire les résultats. Les différents règlements et normes ont ensuite permis de vérifier
certains éléments de structure. Ces études ne se sont pas faites sans de nombreuses recherches
bibliographiques pour mieux comprendre le déroulement d’un calcul sismique et le
comportement des éléments vérifiés.
Résumé et mots-clés
Ce projet, que j’ai effectué au sein de la société Ingérop, a pour but l’étude parasismique d’un
parking en béton armé situé à Montbéliard (zone sismique Ib). Ce parking, d’une capacité de
410 places environ, est destiné à accueillir sur quatre niveaux les véhicules de clients privés
(hôtel et résidents) et publics. Le bâtiment est fondé sur pieux conformément à l’étude de sol.
Pour mener à bien l’étude, la modélisation de la structure de ce bâtiment est effectuée à partir
d’un logiciel de calcul aux éléments finis. Ce type de modélisation permet l’analyse modale et
un calcul sismique de l’ouvrage. L’interaction sol-structure est prise en compte en
introduisant des appuis élastiques dont la raideur est calculée à partir des données du rapport
de sol. Après le calcul de la structure par le logiciel, les résultats peuvent être extraits. Ceux-ci
nous ont permis de vérifier les déformés, dimensionner les pieux puis de vérifier et ferrailler
quelques éléments de la structure. Ces calculs ont tout d’abord été effectués d’après les
règlements français (P.S.92, BAEL 91 rév. 99…). La même étude a ensuite été menée aux
Eurocodes dans le but de comparer les résultats obtenus.
Mots-clés :
Modèle aux éléments finis - Analyse modale - Déformations - Ferraillage - Béton armé
Abstract :
This project that I carried out in the company Ingerop, concerned a seismic study of a
reinforced concrete parking located in Montbeliard (in an Ib seismic area). This car park,
with a capacity of approximately 410 spaces, is designed to accommodate on four levels
vehicles of private (hotel customers and residents) and public customers on four levels. The
building is based on piles.
To carry out the study, the modeling of the structure of this building has been realized by a
fine elements software. This type of modeling enables the modal analysis and the seismic
calculation of the construction. The soil-structure interaction is modeled by introducing
elastic supports. The soil report permits to estimate the stiffness of this supports. After the
calculation of the structure by the software, the results can be extracted. They enabled us to
control the deformation, to size the piles, then to verify some elements of the structure. These
calculations have first been carried out according to French regulations (P.S.92, BAEL 91
rév. 99…). The same study has then be conducted with European regulations in order to
compare the results.
Keywords :
Fine elements model - Modal analysis - Deformations – Framework - Reinforced concrete
1. Présentation de l’entreprise
INGÉROP est une société d’ingénierie qui base son développement sur l’ingénierie
pluridisciplinaire. Elle répartie son activité sur cinq métiers :
- Infrastructures : 32%
- Transports en commun : 13%
- Eau, Energie et Environnement : 10%
- Bâtiment et équipement : 30%
- Industrie : 15%
Le Groupe INGÉROP
1.2. Historique
Fin 2000, alors que son actionnaire GTM est absorbé par VINCI, les cadres dirigeants du
groupe INGÉROP rachètent leur société au travers d’un LMBO (Leverage Management Buy
Out) avec le soutien du Crédit Lyonnais. La société comptait alors 1100 collaborateurs.
Fin 2005, un LMBO secondaire est souscrit par de nombreux cadres qui reprennent les parts
d’INGÉROP appartenant à la banque d’investissement. Pendant ces cinq ans, les effectifs de
la société progressent de 1100 à 1340 employés.
Le 15 mai 2008, Yves Metz est élu par les actionnaires à la présidence du directoire du groupe
INGÉROP.
Aujourd’hui, le groupe INGÉROP est entièrement détenu par des cadres seniors et un Fond
Commun de Placement d’Entreprise ouvert à l’ensemble des salariés français. Ses effectifs
s’élèvent désormais à 1538 collaborateurs.
1.3. Implantation
Fig. 1.2 : Implantation des agences Ingérop en France et dans le monde [1]
Ressources humaines :
Le groupe INGÉROP compte 1538 salariés dont 314 exercent à l’étranger. Parmi cet
effectif, on peut compter 883 ingénieurs et assimilés ainsi que 655 techniciens et
employés.
Les employés par société et niveau de qualification se répartissent de la manière suivante :
Chiffre d’affaires :
Le chiffre d’affaires d’INGÉROP est en progression d’année en année. Il est passé de
128,5 M€ en 2005 à 154 M€ en 2009, soit une croissance de près de 20% en cinq ans. Près
de 15% de son activité est réalisée à l’international, à l’export ou directement depuis ses
implantations à l’international. La région Grand Est quant à elle pèse 9,2% du chiffre
d’affaires total.
Ingérop Grand Est est l’une des « 8 régions » qui composent les 34 agences de France et de
Suisse. Elle regroupe une équipe de 135 ingénieurs, experts et techniciens répartis dans les
agences de Metz, Nancy, Besançon et Strasbourg la direction régionale. La région Grand Est
est dirigée par M. Claude HEYD.
C’est au sein du département bâtiment que j’ai effectué mon PFE sous la tutelle du chef de
service structure M. Eric HECKMANN, ingénieur ENSAIS et chargé de cours à l’INSA de
Strasbourg.
Le projet étudié est un parc de stationnement situé à Montbéliard (25 - Doubs). Ce futur
parking de la ZAC des Blancheries est situé sur une parcelle d’environ 5000 m² appartenant à
la mairie de Montbéliard. Le site retenu pour cet ouvrage s’insère dans le projet
d’aménagement de la ZAC en quartier à usage mixte à vocation écologique. Il comprend un
ancien parking de surface et des entrepôts désaffectés (cf. Fig. 2.1 gauche). La construction de
ce nouveau parking silo vise à offrir un espace public libéré de « stationnement à ciel
ouvert ».
Fig. 2.1 : A gauche : Emprise du projet dans son environnement actuel [2];
A droite : Réaménagement de la ZAC des Blancheries avec implantation du parking [3]
Structure porteuse :
La structure du parking silo est en béton. Dans le sens vertical, la structure est composée de
voiles, poteaux circulaires et poutres en béton armé. Étant donné les grandes portées en
parties courantes (15,8m), les planchers sont en dalles alvéolées. Les deux hélices qui
desservent les niveaux tout comme les raccordements sont des dalles massives coulées en
place. Les rampes des hélices sont reprises en porte-à-faux sur les silos. Étant donné sa
longueur (environ 85 m), l’ouvrage est séparé en son milieu par un joint de dilatation (J.D).
hélice silo
R+3
R+2
R+1
Rdc
J.D
Fig. 2.2 : Coupe longitudinale du parking [4]
Contraintes du site :
- D’après les règles P.S.92 (règlement parasismique français), l’arrondissement de
Montbéliard est situé en zone sismique 1b c’est-à-dire de sismicité faible et le
bâtiment est classé en catégorie B.
- Le sol en surface présente de mauvaises caractéristiques mécaniques (remblais,
limons, argiles). C’est pourquoi, ce parking sera fondé sur pieux ancrés dans des
couches de calcaires présentant une bonne capacité portante.
- De plus, le site est exposé aux risques d’inondation de la rivière toute proche.
Aussi, le premier plancher est surélevé laissant un vide sanitaire de manière à
garantir l’écoulement de l’eau sous l’ouvrage.
La transmission des efforts sismiques de la dalle haute V.S aux fondations est assurée par des
voiles de sous-bassement en béton armé. Mais la transparence demandée par le plan de
protection contre les risques d’inondation (P.P.R.I) impose la mise en place d’ouvertures dans
ces voiles.
2.3. Contreventement
Le parc de stationnement est séparé en son milieu par un joint de dilatation qui coupe le
bâtiment en deux parties distinctes (Structure Est et Ouest). Chaque partie est contreventée
longitudinalement et transversalement indépendamment de l’autre. Pour ce parking, plusieurs
éléments sont essentiels pour garantir la stabilité de la structure :
Le contreventement du bâtiment est uniquement assuré par des voiles en béton armé.
Tous les voiles sont systématiquement sur toute la hauteur du parking et descendent
jusqu’aux fondations sans décalage d’un niveau à l’autre.
Pour les deux zones (Est et Ouest) du parking, une cage d’escalier et d’ascenseur
forment un noyau dur et très rigide pour la structure du bâtiment. Elles sont
constituées de voiles en béton armé de 25cm d’épaisseur disposés selon les deux
directions. Ces voiles transmettent les charges verticales aux fondations. Ces cages
sont placées aux deux extrémités du parking.
En plus des cages d’escalier et d’ascenseur, il y a aux deux extrémités du parking une
rampe de montée et une de descente pour les véhicules. Chaque rampe est constituée
d’un voile en forme de silo de 40cm d’épaisseur et d’une hélice d’épaisseur variable
encastrée dans le silo. Cet ensemble et surtout le silo forme également un noyau rigide
pour la structure.
Outre ces éléments de contreventement communs aux deux parties, la structure Ouest
comporte le voile 3 de 40cm d’épaisseur légèrement biais qui apporte une grande
rigidité transversale. Pour la structure Est, les voiles 4 et 5 de 40cm d’épaisseur
apportent également un contreventement supplémentaire longitudinalement et
transversalement.
5
Structure Ouest Structure Est
4
EST
y
1 2
3 x
OUEST
Pour ce projet, la volonté de limiter l’impact du parking sur son environnement tout comme
son intégration dans son site a clairement été affichée. Voici quelques dispositions prises pour
atteindre cet objectif :
Utilisation localisée de béton dépolluant.
Installation d’un auvent avec panneaux photovoltaïques permettant la production
d’électricité.
Le principe des hélices de desserte des différents niveaux permet de limiter la
circulation des véhicules.
Grâce à la transparence des façades, la lumière naturelle est suffisante pour éclairer le
parking. De plus, l’emploi de teintes claires sur les allées de circulation et aux plafonds
permet une ambiance très lumineuse.
Installation « d’ascenseurs à récupération d’énergie » (élément optionnel).
Récupération de la partie non polluée des eaux pluviales (auvent photovoltaïque) pour
le lavage des plateaux de stationnement, l’arrosage extérieur ou l’alimentation des
chasses d’eau.
Végétalisation d’une partie des façades. De plus, celles-ci sont difficilement
dégradables et « non taguables ».
Le parc de stationnement est séparé en son milieu par un joint de dilatation. Dans un premier
temps et notamment en ce qui concerne la détermination de la régularité du bâtiment, l’étude
sismique des deux parties de structure (Ouest et Est) doit donc être menée séparément.
Nous allons voir ici un critère des règles P.S.92 qui montre que ce parking est un bâtiment
irrégulier et que par conséquent, la méthode forfaitaire simplifiée n’est pas applicable.
est plus élevé (cf. fig. 2.5). Aussi, les extrémités du bâtiment rassemblent davantage de masses
que les parties centrales.
Ce critère fait que ce parking ne peut pas être considéré comme régulier ou moyennement
régulier. D’après le P.S.92 art. 6.6, une analyse modale est donc nécessaire pour calculer dans
la structure les efforts dus à un séisme.
Les tâches qui me sont confiées par Ingérop sont les suivantes :
Modéliser et effectuer une analyse modale du parking à l’aide du logiciel de calcul
Robot.
Analyser les résultats et effectuer les vérifications règlementaires relatives aux P.S.92
(déplacements…).
Dimensionnement et calcul du ferraillage des pieux en tenant compte de l’interaction
sol-structure (I.S.S).
Valider le pré-dimensionnement des principaux voiles, poteaux, poutres et déterminer
le ferraillage ainsi que le ratio d’armature de ces éléments.
Dresser les plans et croquis de ferraillage des éléments calculés.
Mener la même étude aux Eurocodes et comparer les résultats obtenus.
Les études géotechniques ont été effectuées par la société Hydrogéotechnique. Le rapport de
sol contient les résultats de :
7 sondages piézométriques (PRA à PRD et PR1 à PR3) allant 12,5 à 18,5 m de
profondeur. Ces sondages furent réalisés au taillant de 64 mm.
2 sondages de reconnaissance géologique (PM2 et PM3) réalisés à la pelle mécanique
à des profondeurs respectives de 3,1 et 2,5 m.
L’implantation de l’ensemble des ces sondages ainsi que les résultats obtenus sont donnés en
annexe 3 (Rapport d’étude géotechnique).
Le terrain est considéré comme relativement plat. La nappe phréatique se situe au sein des
alluvions limoneuses et sablo-graveleuses. Son niveau varie en relation étroite avec l’Allan,
une rivière toute proche de l’implantation du projet. Le toit de la nappe a été relevé à
différentes profondeurs, suivant la période à laquelle le sondage a été effectué : 1,5 m en
décembre 2007 et 0,8 m en décembre 2009.
Pieux forés tubés : ancrés dans les calcaires compacts d’au moins 3 diamètres dans
les calcaires d’excellente compacité (Pl > 0,5 MPa). La longueur de fiche est variable
et dépend du niveau de rencontre des calcaires très compacts.
La solution de fondations sur pieux a été choisie. En effet, si la profondeur du toit des
calcaires est localement plus importante, l’assise des puits pourrait être trop profonde et ne
serait donc pas réalisable.
D’une manière générale, l’I.S.S a un effet globalement favorable pour la structure mais elle
peut également être défavorable en aggravant de quelques pourcents la réponse de la
structure. De plus, le mouvement du sol peut aggraver l’effet « coup de fouet » de la
charpente métallique assemblée sur le dernier niveau du parking, celle-ci présentant une
rigidité beaucoup plus faible que le reste de la structure.
Il est donc nécessaire de prendre en compte l’interaction qui existe entre le sol et la structure.
Dans le cadre de notre projet, la modélisation de l’I.S.S se traduit par l’application des
raideurs horizontales et verticales en tête de l’emplacement des pieux. On suppose que le sol
se déforme peu sous l’action des efforts horizontaux de manière à pouvoir considérer que l’on
reste dans le domaine élastique.
Le positionnement des pieux a été déterminé suivant la disposition des éléments de structure
(poteaux, voiles) et suivant une descente de charge établie manuellement.
Après plusieurs calculs itératifs quant au diamètre et à la longueur des pieux (cf. § 6.2), les
dimensions suivantes ont été adoptées :
Kf est déterminé à partir des résultats d’essais pressiométriques. Ce module est calculé tous
les mètres en prenant le module de déformation pressiométrique EM correspondant. Les
valeurs moyennes de EM pour chaque couche ainsi que les hauteurs à prendre en considération
sont données par le bureau d’études de sol.
La profondeur de l’arase supérieure des pieux est fixée à -1,5m sous le terrain naturel et la
hauteur de la tête de pieu à 1m. La profondeur d’ancrage est déterminée pour avoir un ancrage
de 3 au minimum dans les calcaires.
Les modules linéiques Kf sont alors calculés de la manière suivante :
12.E M
Kf
pour B > B0 avec : B : diamètre du pieu
4 BO B B0 = 0,60 m
. 2,65.
3 B BO EM : module pressiométrique
12.E M α : coefficient caractérisant le sol
Kf pour B < B0
4
.2,65
3
Les pieux sont ensuite modélisés sur le logiciel Robot en appliquant tous les mètres un appui
élastique avec le module du sol Kf correspondant. L’application d’un effort unitaire F en tête
de pieu permet de relever son déplacement u. La raideur en tête est alors déterminée de la
F
manière suivante : Rh .
u
Valeurs de Kf en [kN/m]
Profondeur Ф=0,5m Ф=0,7m Ф=0,8m
α EM [MPa]
z [m] (avec L=4,5m) (avec L=5m) (avec L=5,5m)
-1,0 0,50 3,0 13 481 14 345 15 128
-2,0 0,50 5,7 25 613 27 256 28 743
-3,0 0,50 5,7 25 613 27 256 28 743
-4,0 0,50 215,5 968 355 1 030 484 1 086 684
-5,0 0,50 215,5 968 355 1 030 484 1 086 684
-6,0 0,50 215,5 968 355 1 030 484 1 086 684
-6,5 0,50 215,5 1 030 484 1 086 684
-7,0 0,50 215,5 1 086 684
Déplacement tête de pieux [cm] avec
3,37412 2,05795 1,58381
F=1000kN
Rh en tête de pieu [kN/m] 29 637 48 592 63 139
Tab. 3.2 : Raideurs horizontales en tête de pieux
Remarque :
Bien que la longueur soit différente pour certains pieux, la raideur transversale est considérée
comme identique à celle du pieu de même diamètre. En effet, les pieux peuvent
essentiellement se déplacer en tête, sur leurs premiers mètres.
Qc
Rv
s ci
avec : Qc : charge de fluage : QC 0,5.Q pu 0,7.Qsu (Fascicule 62 titre V annexe C.2 art. 6)
B
sci : enfoncement provoqué par la charge Qc : sci eli
100
eli : raccourcissement instantané sous la charge Qc de la hauteur libre du pieu DL
Q .D
eli c L avec : DL = D - De
Ei .S
D : longueur du pieu
D
1
p z .dz
*
De * l (annexe E.2) : hauteur d’encastrement
p le d
Pour la modélisation des appuis des deux modèles dynamiques, les raideurs Rh et Rv
calculées ci-dessus sont multipliées par 3 (raideurs x3).
Ce coefficient multiplicateur est basé sur le retour d’expérience d’essais Cross-Hole. Ces
essais ont pour objectif de déterminer les modules dynamiques des diverses couches du sous-
sol en mesurant le temps de propagation des ondes entre deux forages.
Difficultés rencontrées :
Le nombre de sondages est relativement important (neuf au total) et le toit des différentes
couches est plutôt hétérogène. La difficulté a été de choisir l’épaisseur des couches ainsi que
les valeurs des modules pressiométriques EM et des pressions limites nettes pl* à prendre en
compte dans les calculs. Ces données furent déterminées en concertation avec le bureau
d’études de sol.
3.2. Charges
A ces charges s’ajoute le poids propre de la structure, des escaliers et du bardage bois en
façades Sud et Est.
Remarques :
- Les charges d’exploitation sont définies à partir de la norme NF P06-001 [12]. Pour
l’étude sismique de la structure, seuls 65% des charges d’exploitation sont à
considérer (P.S.92 art. 6.2.1 : =0,65).
- La charge de neige est déterminée suivant le règlement NV65 fév. 2009 en considérant
la région C1 et une altitude de 316m.
- Le quartier de la ZAC des Blancheries se situe à une altitude inférieure à 500m. Les
charges de neige ne sont donc pas prises en compte lors de l’étude dynamique de la
structure (P.S.92 art. 6.2.1). Elles sont uniquement appliquées pour l’étude statique.
- Les effets dus au vent sont négligés.
- Étant relativement faibles par rapport aux autres charges, celles induites par les
ascenseurs sont également négligées.
Pour l’étude sismique du parking, sa structure a été modélisée à l’aide du logiciel Robot en
s’appuyant sur les plans établis par l’architecte. Cependant, la structure étant divisée par un
joint de dilatation, les deux parties (Ouest et Est) ne peuvent pas être modélisées en un seul
bloc parce qu’elles réagissent de manière indépendante. Chaque partie a donc été modélisée
séparément dans un fichier différent.
Structure Ouest Structure Est
Simplifications effectuées :
- Les voiles et rampes de desserte à épaisseurs variables sont modélisés avec des
épaisseurs équivalentes.
- Les dalles alvéolées sont modélisées avec des densités équivalentes pour tenir
compte des vides au sein des dalles. L’option consistant à modéliser une épaisseur
équivalente n’a pas été retenue parce qu’elle fausse les résultats des flèches après
calcul.
Comme précisé au § 3.1.2.2, les pieux sont modélisés par des appuis élastiques avec des
raideurs horizontales et verticales.
y
x
Paramètres du maillage :
- Maillage Delaunay (tailles des éléments : 0,75 ou 1m pour aboutir à un résultat
suffisamment précis avec un temps de calcul correct).
Le maillage Delaunay est plus adapté aux structures complexes que le maillage de
type Coons.
- Type des éléments finis surfaciques : triangle ou quadrangle (suivant l’aspect du
maillage).
Difficultés de modélisation :
La modélisation des éléments gauches, tels que les voiles courbes, les poutres curvilignes et
surtout les parties hélicoïdales (rampes), ne s’est pas faite sans difficultés. Notamment pour
obtenir un maillage jointif et correct au niveau de l’intersection entres panneaux (cohérence
des mailles). Ces difficultés sont liées à la complexité de modélisation de ces formes. Mais
grâce aux conseils des techniciens de Robot et après plusieurs essais, les problèmes ont pu
être levés.
Pour obtenir une jonction parfaite, le silo doit être discrétisé en plusieurs facettes (panneaux)
puis la rampe calée dessus. La jonction est ainsi parfaite et le maillage est jointif.
Silo
Rampe
Étant bi-rotulés, les poteaux sont uniquement sollicités en compression. Leur vérification se
fait alors suivant l’article B.8 du BAEL 91 rév. 99 en tenant compte des dispositions exposées
à l’article 11.3.5 des règles P.S.92.
Vous trouverez en annexe 4, la vérification des poteaux de la structure.
4. Analyse modale
La structure du parking est considérée comme irrégulière. Aucune méthode simplifiée ne peut
donc être employée pour déterminer forfaitairement le mode fondamental. Pour l’étude
sismique du bâtiment, une analyse modale sur modèle tridimensionnel est donc nécessaire.
Elle permet le calcul des effets maximaux d’un séisme sur la structure.
Pour cela, nous commençons par rechercher les modes propres de la structure. En théorie,
l’analyse sismique nécessite la détermination d’autant de modes propres que la structure
comprend de degrés de liberté. Ce nombre étant trop important, il faut sélectionner le nombre
de modes à extraire.
Le calcul des modes de vibration doit être poursuivi jusqu’à ce que l’une au moins des deux
conditions suivantes soit respectée (P.S.92 art. 6.6.2.2) :
- la fréquence de 33Hz dite de coupure doit être atteinte
- le cumul des masses modales dans la direction de l’excitation considérée doit être
supérieur à 90% de la masse vibrante totale.
Cependant, l’influence d’un séisme suivant la verticale (axe z) de la structure est modérée.
Nous avons donc choisi d’interrompre le cumul des masses à 70% suivant cette direction et de
ne pas majorer les variables d’intérêt par le facteur multiplicateur M / M i .
De plus, pour atteindre 90% de la masse vibrante totale, il faudrait un nombre trop important
de modes.
Remarques :
- Le nombre de modes retenus ne doit être inférieur à 3 (P.S.92 art. 6.6.2.2).
- Parmi ces modes, seule une partie (deux ou trois vis-à-vis d’une direction donnée du
séisme) contribue de manière significative à la réponse de la structure. Ces modes sont
identifiables car ils présentent des masses effectives plus grandes que les autres modes
suivant une direction donnée.
- L’apport des modes supérieurs à la fréquence de coupure est négligeable.
- L’obtention d’une somme de masses modales d’au moins 90% de la masse totale est
une vérification particulièrement efficace pour éviter de négliger un mode important.
[8]
Pour effectuer l’analyse modale, les paramètres suivants ont été sélectionnés dans le logiciel
Robot :
Vous trouverez en annexe 5 les résultats de l’analyse modale des structures Ouest et Est.
Afin de satisfaire aux exigences règlementaires citées au §4.1, les calculs ont été poussés
jusqu’au 107e mode. Suivant x, 99,43% de la masse totale vibrante sont atteints, suivant y,
99,02% et suivant z, 70,09%.
Les modes ayant une influence significative sur la réponse de la structure sont les suivants :
- selon x : modes 15 et 11
- selon y : modes 11, 20 et 15
- selon z : mode 34
Pour cette structure, les calculs ont été poussés jusqu’au 108e mode. Suivant x, 99,31% de la
masse totale vibrante sont atteints, suivant y, 99,22% et suivant z, 70,39%.
Les modes ayant une influence significative sur la réponse de la structure sont les suivants :
- selon x : modes 11, 19 et 16
- selon y : modes 16 et 11
- selon z : mode 36
Pour ces deux modes, nous pouvons également observer que la charpente métallique au
niveau R+2 subit un « coup de fouet ».
5. Calcul sismique
Montbéliard
« Les réponses modales (déplacements et efforts) calculées pour les différents modes retenus
sont combinées de façon à reconstituer l’ensemble des effets du séisme réel ». [8]
Dans le cadre de notre étude, les réponses modales ne peuvent être considérées comme
indépendantes. Suivant chaque direction sismique (X, Y et Z), la combinaison de type
quadratique complète des réponses modales s’effectue donc suivant la formule suivante :
avec : Si' et S 'j : les valeurs extrêmales des réponses modales prises avec leur signe respectif
Remarque :
Étant donné que les réponses modales ont un signe, ces combinaisons doivent être signées
pour ne pas aboutir à des résultats plus défavorables dus à la confusion entre les compressions
et les tractions ou entre les moments positifs et négatifs (P.S.92 6.6.2.3 note).
Pour l’instant, seule une direction particulière du séisme a été examinée. Cependant, le
mouvement sismique ne comporte pas une direction privilégiée mais se caractérise par le
cumul de deux composantes horizontales et d’une composante verticale.
Les maxima des effets des trois composantes du mouvement sismique sont alors combinés
linéairement suivant les formules de Newmark :
S S x S y S z
S S x S y S z
S S x S y S z
avec : - Sx, Sy, Sz les déformations ou sollicitations dues à chacune des composantes
horizontales et verticales respectivement et S l'action résultante.
- λ = μ = 0,3 dans le cas général
Dans notre cas cependant, le logiciel Robot effectue des combinaisons CQC (combinaisons
quadratiques complètes) des effets des trois directions sismiques à la place des combinaisons
linéaires pondérées.
5.3. Vérifications
5.3.1. Vérification des déplacements maximaux
Le déplacement maximal pour les deux structures est limité par la condition suivante :
H 10,5
4,2 cm (P.S.92 art. 8.3.1)
250 250
Les déplacements maximaux obtenus suivant x et y sous combinaisons accidentelles sont les
suivants : z
Nœud 7104
Ux max = 2 cm Nœud 79281
x Uy max = 2,2 cm
z
Nœud 14475
Uy max = -1,9 cm
x
Nœud 365
Ux max = -2,1 cm
La largeur du joint de dilatation est déterminée de manière à garantir un espacement entre les
structures Ouest et Est au cours de leur mouvement. Pour cela, on regarde le déplacement
maximal (sous combinaisons accidentelles) des nœuds situés aux extrémités du joint. La
largeur de celui-ci doit alors être supérieure à la somme du déplacement des deux structures.
En aucun cas, la largeur ne peut être inférieure à 4 cm (P.S.92 art 4.4.4.3 – zone Ib).
y
Structure Ouest Structure Est
Les déplacements de la figure 5.4 sont ceux déterminés aux nœuds situés au niveau de la dalle
haute du deuxième étage (R+2).
Ici, le rapprochement maximal des deux structures est de 3,7 cm. Le joint de dilatation aura
donc une largeur de 4 cm.
Remarque :
Pour ne pas avoir d’entrechoquement des charpentes métalliques au niveau du joint de
dilatation, celles-ci doivent être espacées de 12 cm.
Pour chacune des deux structures, nous avons effectué la vérification en plusieurs endroits.
Ci-dessous, les déplacements différentiels observés au point de coordonné (x = -4,1 ; y = -
15,8) de la structure Est :
Suivant X Suivant Y
+0,5 +0,3
+ 7,5 -1,6 cm + 7,5 1,5 cm
+0,5 +0,4
+ 4,65 -1,1 cm + 4,65 1,1 cm
+0,6 +0,3
Niv. + 1,8 -0,5 cm Niv. + 1,8 0,8 cm
Fig. 5.6 : Déplacements différentiels observés pour la structure Est au point de coordonnées
x = -4,1 et y = -15,8m
Pierre KASTNER - 37 - Génie Civil 5e année
Étude parasismique
Parc de stationnement Montbéliard
Les déplacements relatifs entre niveaux sont équivalents aux autres points vérifiés. Ils restent
dans tous les cas inférieurs à la valeur limite de 2,5 cm.
Remarque :
Le coefficient de comportement ne s’applique qu’aux forces et sollicitations, pas aux
déplacements. Le logiciel Robot donne directement les déplacements réels de la structure. Il
n’est pas nécessaire de les multiplier par le coefficient de comportement q.
La capacité portante d’un pieu dépend de son diamètre, des sols en présence et de la
profondeur d’ancrage. Elle est la somme du terme de frottement latéral Qsu et de la résistance
de pointe Qpu. Dans un premier temps, elle a été calculée à partir du DTU 13.2 [10], puis à
partir du Fascicule 62 Titre V [7] afin de comparer les résultats obtenus. Cependant, comme le
rapport de sol a déterminé la capacité portante à partir du DTU 13.2, la suite des calculs sera
effectuée avec les résultats obtenus avec ces mêmes règles.
Après application des coefficients de sécurité définis dans le DTU 13.2 art. 11.4, la charge
nominale admissible par pieu est donnée par :
- aux ELU : QELU 0,5Q pu 0,75Qsu
- aux ELS : QELS 0,33Q pu 0,5Qsu
Les combinaisons accidentelles sont celles prescrites dans les règles P.S.92 art. 9.5.2 et 9.5.3 :
Q pu Qsu
QELAcomp.
2 1,5
Q
QELAarrach. su
2
Les calculs sont menés en considérant les données du sondage le plus défavorable par rapport
au terme de frottement latéral Qsu (Qpu étant le même pour tous). Les valeurs obtenues sont
exposées ci-dessous :
Diam. Pieu [m] 0,5 0,5 0,7 0,7 0,8 0,8 0,8
Longueur pieu [m] 4,5 5,5 5 6 5,5 6,5 7,5
Qpu [kN] 1570,8 1570,8 3078,8 3078,8 4021,2 4021,2 4021,2
Qsu [kN] 1014,7 1611,6 1838,5 2674,1 2578,6 3533,7 4488,7
Qe ls [kN] 1025,7 1324,2 1935,2 2353,1 2616,3 3093,8 3571,4
qels [MPa] 5,2 6,7 5,0 6,1 5,2 6,2 7,1
qe ls lim [MPa] 6,59 6,59 6,59 6,59 6,59 6,59 6,59
Qels ramené à (1) [kN] - 1 295 - - - - 3 314
Qelu [kN] 1546,4 1994,1 2918,2 3545,0 3944,6 4660,9 5377,1
qelu [MPa] 7,9 10,2 7,6 9,2 7,8 9,3 10,7
qe lu fond lim [MPa] 11,72 11,72 11,72 11,72 11,72 11,72 11,72
Qelu ramené à (2) [kN] - - - - - - -
Qe la ( comp.) [kN] 1461,9 1859,8 2765,0 3322,1 3729,7 4366,4 5003,1
Qe la ( arr ach.) [kN] -507,4 -805,8 -919,2 -1337,1 -1289,3 -1766,8 -2244,4
qela (comp.) [MPa] 7,4 9,5 7,2 8,6 7,4 8,7 10,0
qe lu acc li m [MPa] 15,29 15,29 15,29 15,29 15,29 15,29 15,29
Qelu ramené à (3) [kN] - - - - - - -
Remarques :
- La résistance conventionnelle à la compression du béton d’un pieu foré tubé est
déterminée suivant le DTU 13.2 art. 1.3.2 :
f ; f
f c* inf cj c lim avec : f c lim f cj 30MPa
k1 k 2
k1 1,3
k 2 1,3 0,5 2 1,05
d’où : f c* 21,98MPa
Les raideurs du sol et la capacité portante des pieux ont été calculées avec deux règlements
différents (respectivement Fascicule 62 Titre V et DTU 13.2). Nous avons donc cherché à
savoir si les capacités portantes calculées avec le Fascicule 62 Titre V sont proches des
valeurs obtenues avec le DTU 13.2. Le principe du calcul est identique à celui du DTU.
Seules les valeurs données dans les tableaux ainsi que les courbes diffèrent.
Après application des coefficients de sécurité définis à l’art. C.4.1.1, la charge nominale
admissible par pieu est donnée par :
Qu
QELU
1,4
Q
QELS c (Combinaison rare) avec Qc 0,5Q pu 0,7Qsu
1,1
Qu Q
QELAcomp. et QELAarrach. su
1,2 1,3
Diam. Pieu [m] 0,5 0,5 0,7 0,7 0,8 0,8 0,8
Longueur pieu [m] 4,5 5,5 5 6 5,5 6,5 7,5
Qpu [kN] 1767,1 1767,1 3463,6 3463,6 4523,9 4523,9 4523,9
Qsu [kN] 801,1 1272,3 1451,4 2111,2 2035,8 2789,7 3543,7
Qels [kN] 1313,0 1612,9 2498,0 2917,8 3351,8 3831,6 4311,4
qels [MPa] 6,7 8,2 6,5 7,6 6,7 7,6 8,6
qels lim [MPa] 5,95 5,95 5,95 5,95 5,95 5,95 5,95
Qels ramené à (1) [kN] 1 169 1 169 2 291 2 291 2 992 2 992 2 992
Qelu [kN] 1834,5 2171,1 3510,7 3982,0 4685,5 5224,0 5762,6
qelu [MPa] 9,3 11,1 9,1 10,3 9,3 10,4 11,5
qelu fond lim [MPa] 10,58 10,58 10,58 10,58 10,58 10,58 10,58
Qelu ramené à (2) [kN] - 2 078 - - - - 5 319
Qela (comp.) [kN] 2140,2 2532,9 4095,9 4645,6 5466,4 6094,7 6723,0
Qela (arrach.) [kN] -616,2 -978,7 -1116,5 -1624,0 -1566,0 -2145,9 -2725,9
qela (comp.) [MPa] 10,9 12,9 10,6 12,1 10,9 12,1 13,4
qelu acc lim [MPa] 13,80 13,80 13,80 13,80 13,80 13,80 13,80
Qelu ramené à (3) [kN] - - - - - - -
Remarques :
- La résistance conventionnelle à la compression du béton d’un pieu foré tubé est
déterminée suivant le Fascicule 62 titre V art. A.3.1,2 :
f cj ; f c lim
f c inf avec : f c lim 25MPa ; f cj 30 MPa ; k1 1,2 ; k 2 1,05
k1 k 2
d’où : f c 19,84MPa
Le tableau suivant présente les écarts entre les valeurs obtenues avec les deux règlements :
% d'écart
Type de Ø 0,5 Ø 0,5 Ø 0,7 Ø 0,7 Ø 0,8 Ø 0,8 Ø 0,8
pieu Lg=4,5m Lg=5,5m Lg=5m Lg=6m Lg=5,5m Lg=6,5m Lg=7,5m
Qpu 11,1 11,1 11,1 11,1 11,1 11,1 11,1
Qsu 21,1 21,1 21,1 21,1 21,1 21,1 21,1
Qelu 15,7 4,0 16,9 11,0 15,8 10,8 1,1
Qela (comp.) 31,7 26,6 32,5 28,5 31,8 28,4 25,6
Qela (arrach.) 17,7 17,7 17,7 17,7 17,7 17,7 17,7
Qels 12,3 9,7 15,5 2,6 12,5 3,3 9,7
Tab. 6.3 : Ecarts entre les valeurs obtenues avec les deux règlements
Commentaires :
- Les écarts sont importants pour le terme de frottement latéral. Ils proviennent
essentiellement des valeurs adoptées pour le frottement latéral unitaire des calcaires.
En effet, le DTU 13.2 donne clairement qs = 0,38 MPa (pl*=5 MPa). Le Fascicule 62
Titre V ne donne pas de courbe de frottement unitaire pour les roches et des pieux
forés tubés. Dans l’ignorance, nous avons opté pour la courbe Q6. Ceci nous a amené à
prendre qs = 0,3 MPa pour la couche de calcaire.
- Pour le terme de pointe, la différence provient du choix du facteur de portance (kp=1,6
avec le DTU 13.2 et kp=1,8 avec le Fascicule 62 titre V).
- L’application des coefficients de sécurité réduit ou augmente plus ou moins l’écart.
Néanmoins, les valeurs obtenues avec le Fascicule 62 titre V se rapprochent de celles
obtenues avec le DTU 13.2.
Le dimensionnement des pieux se fait à partir des réactions d’appuis issues des modèles
statiques et dynamiques. Ces réactions sont comparées aux capacités portantes des pieux.
Avant tout, il est à noter le côté itératif des calculs. En effet, la première itération fut menée
avec des diamètres de pieux issus d’un prédimensionnement à partir d’une descente de charge
statique manuelle. Puis, la portance de ces pieux fut vérifiée, les diamètres réajustés et
introduits dans le modèle Robot. La modification des raideurs entraîne alors une distribution
différente des charges sur appuis. Ce processus itératif est reconduit jusqu’à ce que la
portance de l’ensemble des pieux soit validée.
La distance minimale entre pieux est de 2,5 m. Pour cette raison, nous avons limité le
diamètre des pieux à 80 cm pour ne pas avoir à prendre en compte un éventuel effet de groupe
(3Ø = 2,4m < 2,5m).
Tab. 6.4 : Capacité portante des pieux aux ELU et ELS – selon DTU 13.2
Combinaisons statiques :
Les combinaisons statiques considérées pour la détermination du diamètre et de la longueur
des pieux sont les suivantes (BAEL 91 rév. 99 annexe D.2.2.) :
- Aux ELU : 1,35G + 1,5Q + Sn
- Aux ELS : G + Q + 0,77Sn
Tab. 6.5 : Capacité portante des pieux aux ELU et ELS – selon DTU 13.2
Combinaisons dynamiques :
Dans les cas courants, les combinaisons d’actions les plus défavorables en présence de
charges accidentelles sont les suivantes (P.S.92 art. 8.1 et 9.5.1.1) :
- ELAcompression : G + 0,8Q + E avec E : action sismique
- ELAarrachement : G – E
6.2.3. Commentaires
Les plus grands diamètres ainsi que les plus grandes longueurs, obtenus sous
combinaisons statiques et dynamiques, sont retenus. La longueur et le diamètre des
pieux sont tout de même homogénéisés pour ne pas avoir trop de pieux différents. Au
final, sept types de pieux ont été choisis pour l’ensemble de la structure.
Pour certains pieux, se sont les combinaisons statiques qui sont dimensionnantes (37
sur 92 au total soit 40,2%), pour d’autres, les combinaisons dynamiques (19 sur 92 soit
20,7%). Pour les pieux qui restent (36 sur 92 soit 39,1%), aussi bien les combinaisons
statiques que dynamiques sont déterminantes. Nous remarquons donc que les
sollicitations statiques sont dimensionnantes pour une grande partie des pieux.
Cependant, lorsque les combinaisons sismiques déterminent le pieu, ce dernier est
systématiquement positionné sous un voile. Ce résultat semble cohérent puisque ce
sont les voiles qui reprennent les efforts sismiques et les transmettent aux fondations.
La prise en compte des réactions d’appuis sismiques engendre une légère
surconsommation de béton.
Statique Dynamique
Diamètre Vol. Béton Vol. Béton
[cm] [m3] [m 3]
50 16,7 42,6
70 128,5 77,4
80 26,9 68,0
TOTAL 172,1 188,0
Tab. 6.6 : Volume de béton nécessaire après le dimensionnement statique et dynamique
Remarque :
La question s’est posée s’il ne faut pas tenir compte d’une possible sur-résistance des pieux
étant donné qu’ils ne doivent pas être le maillon faible de la structure. En effet, il est
souhaitable que les fondations ne se plastifient pas lors d’un séisme parce qu’il est difficile de
les restaurer.
A priori, les règles P.S.92 ne traitent pas de cette question. Nous avons donc cherché ce que
l’Eurocode 8 partie 1 dit à ce sujet. En limitant le coefficient de sécurité à 1,5 (structure
faiblement dissipative), les efforts sismiques sur les fondations ne doivent pas être majorés
(art. 4.4.2.6 et 2.2.2).
Vous trouverez en annexe 9 le plan des fondations dessiné lors de la phase APD. Pour éviter
le déplacement relatif des têtes de pieux, celles-ci sont reliées par des tirants sismiques. Ces
tirants sont bi-articulés et par conséquent uniquement sollicités en traction-compression. La
vérification et le ferraillage des tirants sont donnés en annexe 10.
Après avoir déterminé leur diamètre, les pieux sont vérifiés au cisaillement. Pour chacun
d’entre eux, la relation suivante doit être vérifiée :
1,4 Vu 0,2 f c*
u u lim min ; 5 MPa (BAEL91 rév. 99 art. A.5.1,1 et A.5.1,2)
d 1,25 b
avec :
- Vu : effort tranchant obtenu à partir de la résultante des sollicitations horizontales
accidentelles
- fc* = 21,98 MPa (cf. § 6.1.1)
- γb = 1,15 (P.S.92 art. 11.8.1.2)
- la valeur 1,25 devant γb est un coefficient de sécurité supplémentaire (P.S.92 art.
11.8.1.5)
Avec ces valeurs, u lim 3,06 MPa
6.3.1. Principe
As mini As choisi
Φ pieu [m] L pieu [m] Combinaison H [kN] V [kN] N [kN] M [kN] As [cm²] Ferraillage
[cm²] [cm²]
ELU
108,53 841,51 841,51 69,22 6,3 11,8 58,9 6 HA 16
(flexion + compression)
ELAcomp
0,50 4,5 ou 5,5 361,27 456,70 456,70 151,48 7,6 11,8 58,9 6 HA 16
(flexion + compression)
ELAarrach
414,58 -300,62 -300,62 173,83 24,8 11,8 58,9 8 HA 20
(flexion + traction)
ELU
188,05 2 217,56 2 217,56 247,27 8,8 23,1 115,5 8 HA 20
(flexion + compression)
ELAcomp
0,70 5 ou 6 677,41 1 112,41 1 112,41 472,21 15,7 23,1 115,5 8 HA 20
(flexion + compression)
ELAarrach
488,88 -1 067,20 -1 067,20 340,79 45,9 23,1 115,5 15 HA 20
(flexion + traction)
ELU
115,04 2 726,60 2 726,60 183,96 10,1 30,2 150,8 10 HA 20
(flexion + compression)
ELAcomp
0,80 5,5 ; 6,5 ou 7,5 863,66 4 061,74 4 061,74 810,43 10,1 30,2 150,8 10 HA 20
(flexion + compression)
ELAarrach
929,99 -1 518,13 -1 518,13 872,67 86,9 30,2 150,8 18 HA 25
(flexion + traction)
Les forces H et V appliquées en tête de pieu sont issues d’une même combinaison. Ce sont
celles qui, parmi tous les pieux d’un même diamètre, génèrent la plus grande section As. Au
final, l’ensemble des pieux d’un même diamètre est ferraillé avec la plus grande section
d’armature obtenue.
Remarques :
Quelque soit le diamètre du pieu, la combinaison accidentelle d’arrachement amène la
plus grande section d’armatures nécessaire.
Le P.S.92 art. 9.3.2.2 impose les sections minimales et maximales suivantes :
- minimum : 0,6% x S pieu (sol de type c)
- maximum : 3% x S pieu
Il impose aussi un nombre minimum de 6 barres, un diamètre minimum de 12 mm ainsi
qu’un espacement maximal de 25 cm entre les barres (art. 11.3.5.2).
Les armatures transversales servent à reprendre les sollicitations de cisaillement dans les
pieux.
Dans certaines zones, dites critiques, les armatures transversales sont plus rapprochées qu’en
zone courante. Sont considérées comme zones critiques, la partie supérieure des pieux sur une
longueur de 2,5Ø ainsi que la partie dans les calcaires augmentée de 2,5Ø (différence de
raideur entre les calcaires et les argiles ou limons). Dans ces zones, les pieux sont exposés au
risque de courbure parce qu’ils ne se déplacent pas de la même cote sur toute leur hauteur.
Les sections d’armatures sont déterminées à partir des équations suivantes (P.S.92 art.
11.8.1.5) :
- en zone courante : u 0,8 fe At / b0 s t 0,3 f tj 1 / 1,25
1,4 Vu
avec : u (BAEL91 rév. 99 art. A.5.1,1 – section circulaire)
d
u : contrainte de cisaillement
At : section d’armatures transversales
ftj : résistance caractéristique à la traction du béton
st : espacement des cours d’armatures transversales
bo : diamètre du pieu circulaire
Les dispositions constructives à respecter sont les suivantes (P.S.92 art. 9.3.2.2) :
1 HA 12 1 HA 12
0,50 4,50 1,25 188,35 1,17 9,31 0,38 18,31 0,75 36,19
e = 20 cm e = 10 cm
1 HA 14 1 HA 14
0,70 5,00 1,75 457,52 1,41 18,19 0,51 30,79 0,78 45,24
e = 15 cm e = 10 cm
2 HA 12 2 HA 12
0,80 5,50 2,00 727,62 1,70 28,04 0,68 42,44 1,04 60,73
e = 15 cm e = 10 cm
T.N
Remblais
- 1,34
5
Zone critique : 1,25 m
cerces HA12 e = 10
Argiles/Limons
Zone critique : 1,25 m
41 HA12
37x10=370
- 4,00
450
Zone critique : 1,25 m
8 HA20
Calcaires
3x20=60
15
N r
Sol mobilisé
Le pieu le plus défavorable étant vérifié, « l’effet poireau » le sera également pour l’ensemble
des pieux soumis à l’arrachement.
Nous avons cherché à vérifier et à déterminer le ferraillage des voiles du parking. Ces
éléments sont essentiels pour le contreventement du bâtiment et doivent être ferraillés de
manière à pouvoir équilibrer les sollicitations qui leurs sont appliquées.
L’observation des sollicitations dans les voiles permet d’ores et déjà de constater que dans la
partie basse de la structure les voiles sont plus sollicités que ceux des niveaux supérieurs. Par
conséquent, ces voiles seront d’avantage armés.
L’exemple ci-dessous confirme cette constatation :
25000
20000
Sollicitation
N [kN]
15000 301
M [kN.m]
10000 T [kN] 200
5000 2776
0 2780
301 200 2776 2780 Panneau
Le ferraillage des voiles est déterminé à partir des sollicitations sismiques suivant les règles
P.S.92. Ces règles font elles-mêmes référence au DTU 23.1 et au BAEL 91 rév. 99.
Deux méthodes permettent d’aboutir au ferraillage des voiles. La première consiste à utiliser
les cartographies de ferraillage théorique, la deuxième à extraire du logiciel Robot les résultats
réduits sur panneaux. La première solution est utilisée pour les voiles rectilignes ou courbes,
la deuxième pour les voiles rectilignes, cette dernière n’étant pas adaptée aux voiles courbes.
Cette solution consiste à déterminer le ferraillage des voiles à partir des cartographies de
ferraillage données par le logiciel Robot. Pour chaque panneau, le logiciel donne les sections
d’armatures verticales et horizontales nécessaires.
Fig. 7.2 : Exemple de cartographie des sections d’acier à mettre en œuvre verticalement
Il s’agit ensuite de déterminer les armatures de chaînage et les treillis soudés qui satisfont aux
sections nécessaires. Les armatures des chaînages verticaux sont calculées en intégrant sur
une certaine largeur la section d’acier requise aux abouts des voiles. Les treillis soudés
doivent alors couvrir les sections nécessaires en partie courante de voile.
Pour chaque voile et chaque combinaison, le logiciel extrait les torseurs Mu, Nu et Vu en trois
plans de coupe.
Dans un premier temps, Robot calcul en chaque nœud l’effort normal de compression ou de
traction (verticalement et horizontalement). Les résultats réduits Nu et Vu sont alors les
résultantes des intégrales des efforts calculés en chaque nœud. Ces résultantes étant
appliquées au centre des coupes, un moment Mu est calculé pour prendre en compte
l’excentrement de la résultante Nu.
e Mu
Nu (résultante) Nu Vu
N
Mu
Nu Vu
Mu = Nu x e
Mu
Nu
Nu Vu
Les différents types d’aciers nécessaires pour la réalisation d’un voile sont représentés sur le
schéma ci-dessous.
d
Pour le calcul du ferraillage théorique des voiles avec la solution par résultats réduits, un
programme Excel interne à Ingérop, a été utilisé. Celui-ci applique le DTU 23.1 ainsi que les
règles P.S.92 et BAEL 91 rév. 99.
Les résultats réduits sur panneaux extraits du logiciel Robot sont introduits dans le
programme. Excel détermine alors les différentes sections d’armatures nécessaires dans
chaque voile. L’ensemble des résultats (ferraillage et contrainte de cisaillement des voiles) est
récapitulé sur une feuille à part facilement imprimable. De plus, un onglet pour chaque voile
permet de visualiser le détail des calculs pour chacun d’eux.
Fig. 7.5 : Exemple de feuille Excel récapitulative des sections d’acier calculées
Les sections d’acier données par la feuille récapitulative permettent de calculer pour chaque
voile un ratio d’armature précis. Outre les aciers de flexion Af, de glissement Ag et d’effort
tranchant, les éclisses, le chaînage horizontal de dalle ainsi que les armatures transversales de
chaînage sont pris en compte dans le calcul des ratios.
Au final, l’ensemble des voiles rectilignes de la structure a été ferraillé et les ratios calculés.
Vous trouverez en annexe 12 un exemple de feuille détaillant le calcul du ferraillage d’un
voile, une feuille récapitulative ainsi que les feuilles de calcul des ratios par niveau et
structure (Ouest et Est).
La solution par résultats réduits sur panneaux a été choisie pour déterminer les aciers
nécessaires dans les voiles. Dans ce qui suit sont détaillées la démarche et les formules qui ont
servi au calcul du ferraillage avec cette solution.
Les armatures de flexion Af sont placées aux deux abouts des voiles. Elles sont calculées en
flexion composée comme le maximum des aciers de flexion tendus Aft et des aciers de flexion
comprimés Afc. La démarche et les formules permettant d’aboutir aux sections d’armatures
sont exposées en annexe 13. Elles sont issues de la notice explicative du programme Excel,
interne à Ingérop, utilisé pour le calcul du ferraillage des voiles. [9]
Voile 2 Voile 2
Af1
Af2 Voile 1 Af = Af1 + Af2 Voile 1
7.2.2. Calcul des armatures d’effort tranchant At/st (P.S.92 art. 11.8.2.1.3)
Calcul de At/st :
At * lim
Si * lim : a
s t 0,9 f e / S
M
Ces aciers sont disposés : - Horizontalement si V 1,5 avec V
b V *
- Verticalement si V 0,5
- Horizontalement et verticalement si 0,5 V 1,5
Les aciers de glissement Ag sont disposés sur environ 2 m au droit des reprises de bétonnage
(1 m au dessus et 1 m en dessous). A ces armatures est associée une quantité d’armatures
horizontales respectant le même pourcentage. Fa Fb
7.2.4. Bilan
Les règles P.S.92 ne fixent pas de limite pour le taux de cisaillement conventionnel * . Il
suffit de rajouter des armatures d’effort tranchant lorsqu’on dépasse lim (art. 11.8.2.1.3).
Limiter lim à 5 MPa semble raisonnable car plus la valeur de * augmente, plus il y aura de
ferraillage ce qui entraîne une diminution de la constructibilité.
La vérification suivante est donc à effectuer pour l’ensemble des voiles :
* 5 MPa
V*
5 MPa
a.d
V 1 q
5 MPa
2.a.d
Lorsque la contrainte de cisaillement dépasse 5 MPa, l’épaisseur du voile concerné doit être
augmentée. Dans le cadre de notre étude, ce cas ne s’est jamais présenté. Les épaisseurs des
voiles étaient donc toujours suffisantes.
Une fois les sections d’armatures déterminées, il est intéressant de voir la manière dont elles
seront façonnées et mises en œuvre dans la réalité. Il est notamment important de tenir compte
de la liaison avec les autres éléments de structure.
Voiles exemple
1025 1026
Vous trouverez en annexe 14 le principe de ferraillage de ces deux voiles dont les sections
furent calculées à partir de la méthode par résultats réduits.
Le ferraillage de l’ensemble des voiles fut déterminé à partir de la méthode par résultats
réduits. Cependant, il nous a semblé intéressant de traiter un exemple à partir des
cartographies de ferraillage. Ceci nous a permis d’observer les différences avec les sections
obtenues à partir de la méthode par résultats réduits. Les voiles choisis pour cet exemple sont
les panneaux 1025 et 1026 du modèle Robot (cf. fig. 7.8 ci-dessus).
En ferraillant ces voiles avec la méthode par cartographies, les sections et la répartition des
aciers mis en œuvre sont différentes.
Les sections d’armature de flexion et les treillis soudés (T.S) obtenus pour les voiles 1025 et
1026 avec la méthode par cartographies sont les suivants :
Af1 Af2
Ferraillage extrémité 1 Ferraillage extrémité 2 T.S
[cm²] [cm²]
Voile 1025 29,4 6 HA 25 24,58 4 HA25 + 2 HA20 ST65 C / face
Voile 1026 15,28 4 HA 25 17,86 4 HA 25 ST65 C / face
Tab. 7.1 : Sections et ferraillage des voiles 1025 et 1026 – méthode par cartographies
Af1 Af2
ST65 C / face ST65 C / face
Af1 Af2
4 HA 25 4 HA 25 6 HA 25 4 HA 25
+ 2 HA 20
Fig. 7.9 : Ferraillage des voiles 1025 et 1026 – méthode par cartographies de ferraillage
Bilan :
- Avec la solution par cartographies de ferraillage, nous aboutissons globalement à
moins d’armatures de chaînage vertical. Cependant, la partie courante des voiles est
armée avec des treillis soudés plus importants.
- La méthode par résultats réduits est plus favorable en partie courante (treillis soudés
moins importants). Néanmoins, cette méthode conduit à placer d’avantage
d’armatures de chaînage vertical.
- Avec la solution par cartographies, les aciers sont répartis de manière plus uniforme
sur la surface des voiles.
Poutre SP7
La particularité de cette poutre sur quatre appuis simples est d’être courbe. La poutre SP7 est
donc non seulement sollicitée en flexion simple mais également par des moments de torsion
induits par la courbure. En effet, les armatures de flexion tendues entraînent une poussée au
vide qui a tendance à tordre la poutre. Un moment de torsion est ainsi créé. Des aciers doivent
être prévus pour reprendre ces moments de torsion.
Fs p Fs
r
FS
p
r
Fig. 8.2 : Poussée au vide provoquée par la traction Fs dans les armatures
Remarque :
L’effort de traction Fs est déterminé en flexion simple de la manière suivante :
M
Fs avec M : moment maximal en travée
z d
M
z d 1 0,4 ; 1,25 1 1 2 ;
b0 d ² f bu As
b0
Outre la courbure, l’excentricité de l’appui de la dalle alvéolée sur la poutre SP7 apporte
également un moment de torsion.
Le moment de torsion est donc déterminé de la manière suivante :
En travée
d R
As
p
MT = p x z + R x d
Sur appui
d R
MT = R x d
Remarque :
Sur appui, la courbure n’entraîne pas de moment de torsion mais la poussée au vide (due à la
traction dans les aciers de flexion) apporte un effort de compression dans la dalle coulée en
place (CEP).
Le moment de torsion est équilibré par des aciers placés dans la dalle de l’hélice CEP et
ancrés dans la poutre.
Dalle CEP
Dalle alvéolée
aciers équilibrant MT
Le moment de torsion étant équilibré par des armatures, la poutre ne subit pas de torsion. Par
conséquent, des aciers longitudinaux et transversaux de torsion ne sont pas nécessaires. Les
sections d’armatures sont calculées en flexion simple à partir des sollicitations données par le
logiciel Robot. Le ferraillage de la poutre tient compte des dispositions sismiques (zones
critiques : emax = 10 cm pour les cadres d’effort tranchant). Des dispositions relatives à la
stabilité au feu sont également prises en compte. En effet, les armatures longitudinales
inférieures sont volontairement réparties sur deux lits dans un souci de sécurité. Lors d’un
incendie, le deuxième lit d’armatures sera ainsi moins exposé aux flammes que le premier lit.
La note de calcul et le principe de ferraillage de la poutre SP7 sont donnés en annexe 15.
Vu 0, 2 f cj
u min ; 5 MPa 5 MPa si f cj 30 MPa
b0 d b
As u b0 s
st 0,9 fe
30 cm
corbeau
10 cm
Les aciers du corbeau sont calculés comme pour une console courte (BAEL 91 rév. 99 annexe
E.6). Toutes les poutres de la structure possèdent au moins un corbeau. Ceux-ci seront tous
ferraillés de la même manière. Ainsi, le ferraillage est déterminé pour le cas le plus
défavorable (chargement F le plus important et hauteur de console la plus faible) et tous les
corbeaux seront ferraillés avec ces sections d’armatures.
a F
A
B 15 cm d
Ar
10 cm
- Armatures réparties :
1 12 u 1 12 0,694.10 6
1 2,7 1 0,4944
4 f cj
4 30.10 6
Cette section d’armatures est disposée proche du parement inférieur de la console. En réalité,
le corbeau sera ferraillé par des cadres HA6 e = 20 cm et 2 HA10 disposés dans le sens
longitudinal (cf. annexe 15 – Note de calcul et principe de ferraillage de la poutre SP7).
La section d’armatures est déterminée en flexion simple à partir du moment en B égal à MT.
Ce dernier correspond au moment de torsion maximal calculé en travée.
Nous obtenons alors la section d’armatures de flexion en partie supérieure suivante :
As 10,55 cm² / m → HA14 e = 12,5 cm (As = 12,32 cm²/m)
Nota :
Vous trouverez en annexe 16 la note de calcul ainsi que le plan de ferraillage de la dalle de
l’hélice CEP.
Bien que la structure sera dimensionnée aux règlements et normes françaises (P.S.92 et BAEL
91 rév. 99), il nous a semblé intéressant de mener l’étude sismique à l’Eurocode 8 [15]. Ceci
dans le but de comparer les résultats obtenus.
Pour mener l’étude sismique à l’Eurocode 8, deux solutions sont donc envisageables :
Utilisation d’un modèle spatial et y introduire à chaque niveau les forces statiques
équivalentes au centre de gravité des masses en tenant compte de la torsion (EC8-1
tab. 4.1). En effet, un modèle spatial est nécessaire car toutes les conditions de
régularité particulières de l’art. 4.3.3.2.1. (2) ne sont pas vérifiées. Cependant, l’étude
peut être menée avec des forces latérales car les conditions citées à l’art 4.3.3.2.1. (2)
4.TC 0,8
sont vérifiées (critères de régularité en élévation vérifiés et T1 ).
2,0 s
Effectuer une analyse modale avec un modèle spatial comme lors de l’étude sismique
aux règles P.S.92.
Afin de comparer au mieux les résultats avec ceux obtenus jusqu’à présent, nous avons opté
pour la deuxième solution. Les modèles Robot sont repris et adaptés aux paramètres et
hypothèses donnés dans les Eurocodes.
Coefficient de combinaison E ,i :
Ce coefficient est équivalent au coefficient de masse partiel défini dans les règles
P.S.92.
E , i 2, i (EC8-1 art. 4.2.4)
avec : 1 pour un bâtiment de catégorie F
Pour les charges variables Q : 2,i 0,6 (EC0 annexe A1 – bâtiment catégorie F) [17]
d’où : E ,i 0,6 ( 0,65 avec P.S.92)
Pour les charges de neige, 2,i 0 (EC0 annexe A1)
d’où : E ,i 0 ( 0 avec P.S.92)
→ Masse à prendre en compte dans les calculs :
Poids propre + Charges permanentes + 0,60 x Charges d’exploitation
Coefficient topographique : ST=1 (EC8-5 annexe A)
Coefficient de comportement :
Contrairement aux règles P.S.92, le coefficient de comportement peut être différent
suivant les deux directions horizontales.
q q 0 k W 1,5 (EC8-1 art. 5.2.2.2)
avec : q0 = 3 (Murs non couplés – DCM : ductilité de classe moyenne)
0,5 k W 1 0 / 3 1 avec 0 hWi / lWi
Remarques :
- Pour le calcul des longueurs équivalentes dans chaque direction du fût de la rampe,
celui-ci est transformé en un tube carré d’inertie équivalente à celle du fût.
- La classe de ductilité moyenne (DCM) est choisie car « on ne peut pas compter
dans les systèmes de murs de grandes dimensions en béton peu armé sur la
dissipation d’énergie dans les rotules plastiques [15]. »
Suivant la verticale :
L’Eurocode 8 ne donne pas directement la valeur de qv. Il indique uniquement que qv
ne doit pas dépasser 1,5 (EC8-1 art. 3.2.2.5). En effet, les Eurocodes ne sont pas des
règlements, ni des guides de conception mais des normes qui définissent des bornes.
L’ingénieur se doit donc de concevoir et de choisir sa solution technique.
Choix : qv = 1 (idem P.S.92)
Remarque :
La structure étant régulière en élévation, le coefficient de comportement n’a pas besoin
d’être minoré par 0,8 (EC8-1 art. 4.2.3.1 (2)).
Nota :
Avec les Eurocodes, un amortissement différent de 5% est pris en compte dans le
coefficients de comportement dès lors que le calcul est mené en ductilité de classe moyenne
(EC8-1 art. 3.2.2.5 (3)P).
D’après l’art. 4.3.3.3.1 de l’EC8-1, les réponses de tous les modes de vibration contribuant de
manière significative à la réponse globale doivent être prises en compte. Cette prescription est
satisfaite si une des deux conditions suivantes peut être démontrée :
- la somme des masses modales pour les modes considérés atteint au moins 90 % de la
masse totale de la structure dans la direction de l’excitation considérée ;
- tous les modes dont la masse modale effective est supérieure à 5 % de la masse totale
sont pris en compte.
Lorsque ces conditions ne peuvent pas être vérifiées, il faut tout de même considérer un
nombre minimal de modes satisfaisant aux deux conditions suivantes :
k 3 n 3 4 6 et Tk 0, 20s soit une fréquence de 5 Hz
avec, n : nombre de niveaux au-dessus des fondations ou du sommet d’un soubassement
rigide
Tk : période de vibration du mode k
Dans notre cas, il faudrait pousser le calcul modal jusqu’au mode 52 pour la structure Ouest et
53 pour la structure Est. Ainsi, 90 % de la masse totale de la structure seraient atteints suivant
les deux directions horizontales, le nombre de modes considéré supérieur à 6 et la période du
dernier mode inférieure à 0,2 s (T=0,13s pour la structure Ouest et Est).
Cependant, pour ces modes de coupure, la somme des masses modales effectives dans la
direction verticale semble insuffisante par rapport aux conditions définies dans les P.S.92
(37,95% pour la structure Ouest et 48,55% pour la structure Est). De plus, la fréquence de
coupure de 7,64 Hz (T=0,13s) est bien inférieure aux 33 Hz préconisés dans les P.S.92. Par
conséquent, nous avons choisi de pousser le calcul modal jusqu’à atteindre 70% de la masse
totale dans la direction verticale. Ainsi, le nombre de modes retenu après dimensionnement
des pieux est de 108 pour la structure Ouest et 107 pour la structure Est.
Vous trouverez en annexe 17 les propriétés ainsi que les résultats de l’analyse modale à
l’Eurocode 8 des structures Ouest et Est.
Par rapport à l’analyse modale aux P.S.92, le nombre de modes retenu change mais peut être
considéré comme identique (structure Ouest : 108 contre 107 aux P.S.92 ; structure Est : 107
contre 108). Les modes fondamentaux restent globalement les mêmes mais les masses
modales varient quelque peu (entre 0 et 12%). Ceci est très étroitement lié aux pieux
modélisés et donc de la raideur des appuis. En effet, avec les mêmes pieux que pour l’étude
aux P.S.92, les modes propres de la structure restent inchangés et les masses modales sont très
peu différentes pour ne pas dire identiques. De plus, par rapport à l’analyse modale aux
P.S.92, les effets des modes (torsion, flexion de la structure…) restent les mêmes. En outre, la
fréquence du premier mode (T=0,61s) reste inchangée.
Les réponses modales ne pouvant être considérées comme indépendantes, des combinaisons
quadratiques complètes doivent être adoptées comme pour l’étude aux règles P.S.92.
Suivant chaque direction sismique, la combinaison des réponses modales s’effectue donc de la
manière suivante :
E . r .E .E
i j
ij i j
Les trois composantes du mouvement sismique peuvent être combinées de la même manière
que celle définie dans les règles P.S.92.
Combinaisons linéaires de Newmark :
a) E Ed x 0,3E Ed y 0,3E Ed z
b) 0,3E Ed x E Ed y 0,3E Ed z
c) 0,3E Ed x 0,3E Ed y E Ed z
avec : EEdx, EEdy, EEdz les déformations ou sollicitations dues à chacune des composantes
horizontales et verticales.
Mais, comme pour l’étude aux P.S.92, nous avons choisi d’effectuer des combinaisons CQC
(combinaisons quadratiques complètes) des effets des trois directions sismiques à la place des
combinaisons linéaires pondérées ci-dessus.
Les combinaisons d’actions sont définies dans l’Eurocode 0 (ELS : art. 6.5.3 ; ELU et ELA :
art. 6.4.3).
Les coefficients ψ (relatifs aux charges d’exploitation et de neige) définis dans l’Eurocode 0
diffèrent quelque peu de ceux du BAEL 91 rév. 99 annexe D et du P.S.92.
Dans le tableau suivant sont données les combinaisons des réactions d’appuis :
Eurocode 0 BAEL 91 ou P.S.92
ELS G + Q + 0,5S G + Q + 0,77S
ELU 1,35G + 1,5Q + 0,75S 1,35G + 1,5Q + S
ELA compression G + 0,6Q + E G + 0,8Q + E
ELA arrachement G-E G-E
Tab. 9.2 : Comparaison des combinaisons
G : charges permanentes
Q : charges d’exploitation
S : charges de neige
E : action sismique
Nous pouvons constater que les combinaisons définies avec l’Eurocode 0 sont plus favorables
que celles du BAEL 91 rév.99 et P.S.92.
Contrairement aux règles P.S.92, l’Eurocode 8 ne fixe pas de valeur limite du déplacement
maximal en tête de bâtiment. Il limite uniquement les déplacements entre étages (cf. §9.6.4).
Le tableau suivant présente les déplacements maximaux obtenus pour l’étude à l‘Eurocode 8
et une comparaison avec ceux obtenus avec les règles P.S.92.
Etude Eurocode 8 Etude P.S.92 Ecart [%]
Suivant l’axe x [cm] 0,9 2 55
Structure Ouest
Suivant l’axe y [cm] 0,9 2,2 59,1
Suivant l’axe x [cm] -0,9 -2,1 57,1
Structure Est
Suivant l’axe y [cm] -1,0 -1,9 47,4
Tab. 9.3 : Comparaison des déplacements maximaux
Pour l’étude à l’Eurocode 8, les déplacements sont réduits de l’ordre de 50 à 60%. Ces écarts
se justifient par la prise en compte d’un sol de classe A à l’Eurocode alors que l’étude aux
P.S.92 a été menée avec un site S2 plus défavorable. La réponse de la structure est alors plus
faible. L’observation du spectre de dimensionnement des règles P.S.92 et des expressions du
spectre de réponse élastique horizontal de l’EC8-1 art. 3.2.2.2 le confirme. En effet, pour une
période de T=0,61s (premier mode), la réponse lu sur le spectre des règles P.S.92 est de
RD=2,25 alors qu’elle est seulement de RD=0,90 pour l’Eurocode 8.
EC8-1 art. 3.2.2.2 : TC T TD
T 0,2
S e T a g .S . .2,5 C 1,1 1 10 / 5 5 2,5 0,90
T 0,61
T = 0,61s
En outre, pour les deux études menées, les déplacements maximaux sont respectivement
observables aux mêmes nœuds.
La largeur du joint de dilatation est déterminée au niveau du joint à partir des déplacements
maximaux sous combinaison accidentelle.
y
Structure Ouest Structure Est
La largeur du joint doit être prise supérieure à e 0,7 2 0,9 2 1,14 cm (EC8-1 art.4.4.2.7).
Aux P.S.92, le rapprochement maximal des deux structures était de 3,7 cm.
Contrairement aux règles P.S.92, l’Eurocode 8 n’impose pas de largeur minimale du joint.
Cependant, celle-ci sera tout de même fixée à 4 cm.
Fig. 9.4 : Déplacements relatifs en tête de charpente métallique par rapport au niveau R+2
Le déplacement admissible est un peu plus faible que celui défini dans les règles P.S.92 (2,5
cm). Cependant, l’Eurocode 8 applique un coefficient de réduction ν aux déplacements dr
observés entre niveaux.
Au final, la condition suivante est à vérifier :
d r 2,14cm avec ν = 0,5 (catégorie d’importance II)
Les déplacements entre étages étant plus faibles que ceux observés lors de l’étude aux P.S.92,
cette condition est vérifiée pour tous les niveaux.
Il s’agit d’établir une comparaison entre les réactions d’appui obtenues lors de l’étude aux
P.S.92 et celles obtenues avec l’Eurocode 8, en particulier des réactions sismiques.
Les efforts appliqués aux pieux sont alors déterminés par l’expression suivante :
E Fd E F ,G R ,d ..E F , E avec E F ,G : effet dû aux actions non sismiques
E F , E : effet de l’action issu de l’analyse pour l’action
sismique de calcul
Le coefficient de sur-résistance R, d est pris égal à 1 pour q 3 : R , d 1
Ω est déterminé de la manière suivante : V pl , Rd / V Ed q
avec Vpl,Rd : résistance à l’effort tranchant du voile qui a l’influence la plus importante sur
l’effet EF
V pl , Rd Max C Rd ,c .k .100. L . f ck ; v min k1 . cp .bw .d
1/ 3
(EC2-1.1 art. 6.2.2) [18]
et VEd : effort tranchant sollicitant ce même voile (valeur donnée par le logiciel Robot).
Cet effort est issu de l’analyse dans la situation sismique de calcul.
Les voiles du vide sanitaire les plus sollicités à l’effort tranchant suivant les directions
horizontales sont les suivants :
Fig. 9.5 : Voiles du vide sanitaire les plus sollicités à l’effort tranchant
L’EC8-1 art. 5.3.3 permet cette manière de procéder. Nous avons choisi cette solution pour le
calcul des efforts appliqués aux pieux.
Remarque :
Par rapport à la 1ère solution exposée ci-dessus, la majoration des réactions horizontales
sismiques est moins importante pour la 2ème solution (25,9% en moyenne contre 51,7% pour
la première solution).
Vous trouverez en annexe 19 la comparaison entre les réactions d’appui obtenues pour les
deux études.
Avant tout, il est à signaler que l’Eurocode 7 relatif au calcul géotechnique n’est pas encore
entré en application. Cependant, l’EC7-2 annexe E.3 [19] donne une indication sur la manière
de calculer la charge limite de rupture Q des pieux.
Le principe et les données de calcul sont identiques à ceux définis dans le fascicule 62 titre
V:
Q Qu Q p Qs A.k . p LM p o P q si . z i
avec - A : aire de la base du pieu
- pLM : pression limite à la base du pieu
- p o K o v u u : négligeable
- P : périmètre du pieu
- qsi : contrainte de résistance par frottement sur le fût d’un pieu pour la couche de sol i
- zi : épaisseur de la couche de sol i
Pour le calcul de la charge nominale admissible par pieu, une note informative du SETRA
[20] a été utilisée. Cette note définit des règles complémentaires provisoires à l’Eurocode 7.
La charge nominale admissible par pieu est définit de la manière suivante :
Q Q
QELU
1,1 1,2 1,32
Q Q Qs Q
Q ELAcomp . et Q ELAarrach. s
1,1 1,1 1,21 1,15 1,1 1,265
Aux ELS, la note informative du SETRA suggère de prendre la charge nominale admissible
définie dans le Fascicule 62 titre V.
Q
QELS c (Combinaison rare) avec Qc 0,5Q pu 0,7Qsu
1,1
Pour le calcul de la résistance conventionnelle du béton d’un pieu foré tubé, la note du
SETRA renvoie également au Fascicule 62 titre V art. A.3.1,2.
f cj ; f c lim
f c inf avec : f c lim 25MPa
k1 k 2
k1 1,2
k 2 1,3 0,5 2 1,05
d’où : f c 19,84MPa
Les contraintes admissibles en compression aux ELS et ELU sont alors définies de la manière
suivante :
0,3 f c
q ELS 5,95MPa avec c : EC2-1.1 art. 2.4.2.4
c 1
0,9 f c
q ELU . fond 11,90 MPa
c 1,5
0,9 f c
q ELU .acc 14,88MPa
c 1,2
Les capacités portantes obtenues pour les pieux utilisés lors du dimensionnement aux
Eurocodes sont exposées ci-dessous :
Remarques :
Pour tous les types de pieux, la capacité portante aux ELS (Qels) est limitée par la contrainte
admissible q ELS 5,95MPa . Pour un même diamètre, allonger le pieu ne permet donc pas
d’augmenter la capacité portante aux ELS. Cette contrainte, définie à partir du Fascicule 62
Titre V, est plus restrictive que celle définit avec le DTU 13.2 ( q ELS 6,59MPa - cf. §6.1.1).
9.8.3. Comparaison avec les pieux obtenus lors de l’étude aux P.S.92
Le dimensionnement des pieux aux Eurocodes est plus favorable que pour l’étude aux P.S.92.
Seul un pieu possède un diamètre plus important aux Eurocodes.
Nous pouvons également remarquer que les combinaisons statiques sont majoritairement
dimensionnantes pour l’étude aux Eurocodes. Ainsi, 79,3% des pieux sont dimensionnés sous
combinaisons statiques contre 40,2% pour l’étude aux P.S.92. Le nombre de pieux
dimensionné sous combinaisons statiques a donc doublé. De plus, les combinaisons sismiques
seules ne sont plus déterminantes pour aucun des pieux. Ils étaient tout de même 20,7% pour
l’étude aux P.S.92.
D’après le tableau ci-dessus, le dimensionnement des pieux aux Eurocodes permet de réduire
de manière non négligeable (-9,6%) le volume de béton consommé. Cette diminution a un
impact sur le coût des travaux. Cependant, la diminution du coût (-5,1%) n’est pas aussi
marquée que la réduction du béton utilisé. Ceci est dû à la prise en compte des autres éléments
(cf. remarque ci-dessus) dans le calcul du coût.
Conclusion
Pour un projet en zone sismique tel que ce parc de stationnement, une étude sismique est
essentielle pour le dimensionnement des différents éléments de structure. En effet, les
sollicitations apportées par un séisme sont souvent plus importantes que celles obtenues à
partir d’une descente de charge statique, notamment pour les voiles de contreventement ou les
pieux. Le dimensionnement sous combinaisons sismiques engendre donc une consommation
de béton et d’armatures plus importante. Le coût de la construction se trouve alors majoré.
Dans un premier temps, cette étude m’a permis d’utiliser le logiciel Robot pour dresser un
modèle spatial de l’ouvrage. Ce modèle était indispensable pour pouvoir mener l’étude
sismique de ce bâtiment irrégulier. La modélisation ne s’est pas faite sans difficultés. En effet,
l’ensemble des parties courbes, surtout les hélices constituants les rampes de montée et
descente, étaient difficiles à modéliser. Un compromis entre le degré de finesse du modèle et
la fiabilité des résultats recherchée a également dû être trouvé.
Après l’analyse modale et le calcul sismique menés par le logiciel, l’exploitation des résultats
a permis de vérifier l’ouvrage vis-à-vis des déplacements et de dimensionner les éléments de
structure. Ainsi, pour éviter l’entrechoquement des deux parties de structure (Est et Ouest), la
largeur du joint de dilatation est fixée à 4cm. Le dimensionnement des pieux est effectué sous
charges verticales descendantes mais aussi à l’arrachement. La prise en compte de
l’interaction sol-structure (appuis élastiques) permet de diminuer les réactions d’appuis et par
conséquent les sollicitations dans les pieux. Étant donné le nombre important de sondages à
notre disposition, la difficulté résidait dans le choix des données pour le calcul des capacités
portantes. La vérification et le ferraillage des voiles de contreventement ont été effectués à
partir des sollicitations extraites du logiciel Robot. Leur étude a permis de valider leur pré-
dimensionnement, en particulier le choix des épaisseurs. Une attention particulière a été
portée au calcul des poutres courbes dont la singularité est d’être soumises à des moments de
torsion. L’étude parasismique a également permis de valider les dimensions ainsi que la classe
de béton des poteaux et tirants sismiques.
Suite à cette étude sismique aux règles P.S.92, le calcul à l’Eurocode 8 a permis de mettre en
évidence une certaine disparité entre les deux règlements, notamment par rapport aux critères
de régularité et des paramètres nécessaires au calcul sismique (coefficient de comportement,
accélération nominale, classe de sol…). Ces divergences sont à l’origine des écarts entre les
résultats des deux études (périodes propres, déplacements, réactions d’appui…). Pour ce
projet, l’étude à l’Eurocode 8 est plus favorable que celle au P.S.92.
Ce projet de fin d’études fut une expérience très enrichissante puisqu’il m’a permis de trouver
une application directe de plusieurs cours suivis à l’INSA de Strasbourg dont notamment la
dynamique des structures, la mécanique des sols ou encore le béton armé. De plus, les
échanges avec les ingénieurs et les techniciens côtoyés ont également été très profitables.
Bibliographie
Liste de figures
FIG. 7.5 : EXEMPLE DE FEUILLE E XCEL RECAPITULATIVE DES SECTIONS D’ACIER CALCULEES ............................ 54
FIG. 7.6 : SECTION D’ACIER A L’EXTREMITE COMMUNE DE DEUX VOILES ........................................................... 56
FIG. 7.7 : DETERMINATION DES ACIERS DE GLISSEMENT ................................................................................... 57
FIG. 7.8 : PANNEAUX CHOISIS COMME EXEMPLE DE FERRAILLAGE DE VOILES .................................................... 59
FIG. 7.9 : FERRAILLAGE DES VOILES 1025 ET 1026 – METHODE PAR CARTOGRAPHIES DE FERRAILLAGE .............. 60
FIG. 8.1 : LOCALISATION DE LA POUTRE SP7.................................................................................................... 61
FIG. 8.2 : POUSSEE AU VIDE PROVOQUEE PAR LA TRACTION FS DANS LES ARMATURES ....................................... 61
FIG. 8.3 : PRINCIPE DU CALCUL DE MT EN TRAVEE ............................................................................................ 62
FIG. 8.4 : PRINCIPE DU CALCUL DE MT SUR APPUI ............................................................................................. 62
FIG. 8.5 : FORME DES ACIERS EQUILIBRANT MT ................................................................................................ 63
FIG. 8.6 : CORBEAU DE LA POUTRE SP7 ........................................................................................................... 64
FIG. 8.7 : CORBEAU CONSIDERE POUR LE CALCUL DE FERRAILLAGE .................................................................. 64
FIG. 8.8 : SCHEMA STATIQUE DE LA DALLE CEP............................................................................................... 65
FIG. 9.1 : CARTE DE L’ALEA SISMIQUE DU 21 NOV. 2005 ................................................................................... 67
FIG. 9.2 : SPECTRE DE DIMENSIONNEMENT HORIZONTAL ................................................................................... 72
FIG. 9.3 : DEPLACEMENTS AU NIVEAU DU J.D .................................................................................................. 73
FIG. 9.4 : DEPLACEMENTS RELATIFS EN TETE DE CHARPENTE METALLIQUE PAR RAPPORT AU NIVEAU R+2.......... 73
FIG. 9.5 : VOILES DU VIDE SANITAIRE LES PLUS SOLLICITES A L’EFFORT TRANCHANT ......................................... 75