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La construction sur les sols pathologiques, par Omar Sadaoui /CTC centre Agence Bejaia, 17/12/2008.

Sommaire :

1. Introduction :
2. Fondations sur sols compressibles :
2.1. Caractérisation des sols compressibles :
2.1.1. Etat de consolidation et compressibilité des sols :
2.2. Critères de choix de type de fondations :
Capacité portante et tassements
2.3. Renforcement de sols par colonnes ballastées :
2.3.1. Domaine d’application des colonnes ballastées :
2.3.2. Caractéristiques des colonnes ballastées et méthodes de contrôle :
2.3.2.1. Matériaux constitutifs des colonnes ballastées :
2.3.2.2. Caractéristiques des colonnes ballastées :
2.3.2.3. Méthodes de contrôle d’exécution :
2.3.3. Dimensionnement des colonnes ballastées :
2.3.4. Exemple de calcul d’un renforcement de sol compressible par colonnes
ballastées :
2.3.5. Repères de vigilance dans le choix de la solution de colonnes ballastées :
2.4. Densification par vibrocompactage :
3. Fondations sur sites sujets à la liquéfaction :
3.1. Introduction :
3.2. Définition et caractérisation des sables sujets à la liquéfaction :
3.3. Définition du phénomène
3.4. Etude des paramètres qui affectent la résistance à la liquéfaction :
3.5. Influence de l’état de contraintes actuel :
3.5.1. Influence de la saturation :
3.6. Evaluation du potentiel de liquéfaction :
3.1.1. Evaluation du potentiel de liquéfaction à partir des essais in situ :
4. Les sols gonflants et la construction :
4.1. Recommandations (remèdes):
4.2. Conclusion :
5. Stabilité des fouilles non soutenues :
6. Quelques causes de la pathologie des fondations :
6.1. Fondations superficielles:
6.2. Ouvrages de soutènement :

- Références bibliographiques.
- Projections photos illustratives.

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La construction sur les sols pathologiques, par Omar Sadaoui /CTC centre Agence Bejaia, 17/12/2008.

La construction sur les sols pathologiques


4. Introduction :
La présente communication consiste à présenter les risques relatifs aux fondations
implantées dans des terrains renfermant des aléas susceptibles d’engendrer des instabilités
aux ouvrages à court et long terme. Il sera procédé également à l’exposé des méthodes de
quantification de l’intensité des aléas géotechniques ainsi que les techniques de réduction
de leurs effets sur les fondations des ouvrages de génie civil.
L’expérience montre que l’insuffisance des études de sols notamment dans le cas des sites
sujets à des contraintes géotechniques provoque généralement des pathologies de fondations
qui se manifestent par des désordres important sur les éléments structuraux jusqu’à atteindre
parfois la ruine de l’ouvrage. Pour se prémunir de ces risques, le concepteur du projet et le
contrôleur technique devraient prendre un ensemble de dispositions à savoir :
- Reconnaissance du site et enquête sur les ouvrages existant (tassement,
gonflement, érosions, glissement de terrains,…)
- Exploitation des cartes géologiques et hydrogéologiques pour bien orienter le
programme géotechnique du projet.
- Procéder aux essais appropriés tels que : essais oedomètriques et/ou pressiomètre
dans le cas des sols compressibles, mesure de σg dans le cas des sols gonflants,
essais à la sismique réfraction en présence de cavité et ou de formation de gypse,
…etc.

5. Fondations sur sols compressibles :


On appelle sol compressible les terrains susceptibles de subir des grandes déformations
sous l’effet des contraintes apportées par les fondations. Les tassements qui en résultent
sont dus en grande partie à l’expulsion de l’eau et interstitielle et de l’air et au
réarrangement du squelette granulaire (consolidation primaire). Les tassements différés dus
au fluage (consolidation secondaire) sont généralement de faible amplitude mais peuvent
avoir des conséquence néfastes sur le comportement des ouvrages sensibles tels que
centrales nucléaires, tour, château d’eau élancé.
5.1. Caractérisation des sols compressibles :
L’essai de compressibilité à l’oedomètre permet d’évaluer le niveau de déformabilité des
sols support de fondations. En réalité tous les sols sont déformables, mais ce qui les
distingue c’est l’amplitude des tassements. Quand un sol est très compressible, les
tassements différentiels peuvent se produire dans le cas de système de semelles isolées ou
de radier dissymétriquement chargé. Cela engendre des distorsions et par conséquent des
efforts parasites sur les éléments de structure portante, il en résulte donc des dommages sur
l’ouvrage.
La courbe oedométrique donne des indications précieuses sur l’histoire du sol et son
comportement sous charge. Plusieurs caractéristiques du sol sont définies à partir de ces
courbes :
- σc’ : contrainte effective de préconsolidation, elle représente la contrainte effective
maximale sous laquelle le sol s’est déjà consolidé au cours de son histoire
géologique, elle est déterminée graphiquement à partir de la courbe oedométrique.
- Cs : Indice de gonflement, il traduit la déformabilité d’un sol non gonflant en deçà de
la contrainte de consolidation auquelle il a été soumis.
- Cc : Indice de compression, c’est la pente de la tangente à la courbe vierge. Il permet
d’estimer la sensibilité du sol au tassement le long de cette courbe.

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∆σ
- Eoed : module oedométrique sécant : Eoed = .( 1 + e1 ). Ce module n’a pas de
∆e
valeur constante dans le domaine des contraintes de la courbe, néanmoins la
valeur moyenne dans la courbe vierge peut être retenu dans les calculs de
tassements sans grande erreur. Ce module est lié au module d’élasticité drainé par
( 1 + µ ′ )( 1 − 2 µ ′ )
la relation suivante : E' = Eoed . , pour µ’= 0,30
(1 − µ ′ )
E' = 0 ,74.Eoed .
- Cg : Coefficient de gonflement, qui est donné par la pente de la courbe de
déchargement. Il représente un paramètre important dans l’évaluation du potentiel
de gonflement des argiles.
- σg : Pression de gonflement, qui est la pression en deçà de laquelle le sol gonfle en
présence d’eau (augmentation de e). Ce paramètre intervient dans le
dimensionnement des fondations.

5.1.1. Etat de consolidation et compressibilité des sols :


- si σc’ > σv’ : sol surconsolidé,
- si σc’ = σv’ : sol normalement consolidé,
- si σc’< σv’ : sol sous consolidé, (tourbe, vase, remblais récents,…etc.).

Cc Etat de compressibilité du sol


(*)
( 1 + e0 )
< 0,015 sol incompressible (marne dure)
de 0,015 à 0,05 sol peu compressible
de 0,05 à 0,20 sol moyennement compressible
> 0,20 sol très compressible
(*) : e0 : indice des vides du
sol en place.
Tableau 1 : Etat de compressibilité des sols.

L’état de consolidation d’un sol influe sur l’amplitude des tassements sous les
fondations. Dans le cas des formations surconsolidées et lorsque la contrainte totale
transmise par l’ouvrage le poids des terres compris ne dépasse pas σc’, les tassements
seront faibles, voire négligeables. En revanche, toute surcharge entraîne un tassement
dans un sol normalement consolidé, tassement d’autant plus important que l’indice de
compression Cc est élevé.
Dans le cas des sols alluvionnaires de nature sédimentaire, le risque de remaniement
des échantillons de sols durant toutes les phases de reconnaissance depuis le
prélèvement jusqu’au essais de laboratoire est omniprésent ce qui met en doute la
représentativité des paramètres physico mécaniques mesurés. Le recours aux essais in
situ (pressiomètre et CPT) permet de se prémunir contre ce risque en sollicitant le sol en
place.

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Figure 1 : courbes oedomètriques (Extrait du livre G. Philipponnat, 2002)

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5.2. Critères de choix de type de fondations :


Le choix de type de fondations dépend à la fois de l’importance et de la sensibilité de
l’ouvrage projeté (intensité des charges, usage,…) et des caractéristiques
géomécaniques du sol d’assise. Les critères principaux à satisfaire sont la résistance du
sol au poinçonnement sous l’effet des contraintes apportées par l’ouvrage et la limitation
des tassements prévisionnels à des valeurs admissibles (tassements absolus et
différentiels).
a. A l’état limite de service (ELS): Vérification de contraintes et déformations :
- σapp ≤ qad à l’ ELS avec Fs ≥ 3 (condition de non poinçonnement de sol).
- ∆h ≤ ∆hadm à l’ELS (compatibilité des déformations)
- δ ≤ δ adm.
b. A l’état limite (ELU):
- Vérification de glissement, renversement et de résistance.
c. A l’état accidentel (séisme) :
Combinaison d’action (RPA 99/v 2003) : G +Q ± E
0,8.G ± E
Les contraintes au sol sont à vérifier en considérant une contrainte admissible
qu
accidentelle σ sac = .
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Vérification de la stabilité au renversement :
Soit M et N la résultante des efforts sollicitant la fondation en combinaison
accidentelle, les vérifications de stabilité à satisfaire dans le cas de fondations superficielles
sont les suivantes :
N M N M 3.σ max + σ min
σ max = + ϑ σ min = − ϑ σ moy = ≤ σ sacc
S I S I 4
M B
e= ≤ Tel que B est la largeur de la fondation dans la direction du séisme
N 4
- Dans le cas de radier général, M représente le moment de renversement de l’ouvrage à la base
sous l’effet de toutes les forces sismiques agissant sur les planchers.

5.2.1. Capacité portante et tassements: (semelles superficielles)


Type d’essais Capacité portante, taux de travail et tassement.

Essais de laboratoire: qu = O ,5.γ .iγ .B .N γ .S γ + γ .iq .D .N q + C .ic .N c .S c (*)


B B
S c = 1 + 0 ,2. , S γ = 1 − 0 ,2. , S q = 1,0
L L
Nc, Nγ, Nq : Facteurs de portance donnés en fonction de φ.
iγ = ( 1 − δ / ϕ )2 , ic = iq = ( 1 − 2δ / π )2 .

π ϕ Nq −1
N q = tg 2 ( + ).eπ .tgϕ , Nc = .
4 2 tgϕ
Nγ = 2.( Nq −1).tgϕ. f (ϕ ). ⇒ { f ( ϕ ) = 0 ,90 . Si φ < 30°.

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⎧ ϕ° 1
Essais de laboratoire: ⎨ f ( ϕ ) = ( 0 ,8 + )− . sin( 24.ϕ ° − 720° ) Si φ ≥ 30°.
⎩ 300 100
q − γ .D
qadm = γ h .D + isβ . u , Fs ≥ 3 à l’ELS.
Fs
⎡ C σ ′ C σ ′ + σ c′ ⎤
∆h = H .⎢ s log c + c .Log z ⎥ à l’ELS.
⎢⎣1 + e0 σ ′z 1 + e0 ′ ⎥
σc ⎦
(*) : Dans le cas de présence de nappe phréatique, utiliser les
caractéristiques mécaniques réduites de 2/3.

Pressiomètre: ∗
qu = γ h′ .D + K p .PLe , PLe ∗ = n p l1 . pl 2 . pl 3 .(...). pln .
PLe : Pression limite équivalente.
Kp : Coefficient de portance.
α
α 2 ⎛ B⎞
∆h = .( q ′ − σ v′ 0 ).λc .B + .( q ′ − σ v′ 0 ).B0 .⎜⎜ λd . ⎟⎟
9.E c 9.E d ⎝ B0 ⎠
- α coefficient rhéologique du sol : 0,25 ≤ α ≤ 1
- λc et λd coefficients de forme
- Ec et Ed modules pressiométriques moyens pondérés du
sol dans les domaines sphériques et déviatorique.
- B0 : Largeur de référence = 0,60 m.
Essai pénétromètre CPT : qu = γ h′ .D + K c .qce
qce: Résistance de pointe équivalente après avoir écrêté les
valeurs supérieures à 1,3 fois la moyenne.

Le calcul de tassement à partir du CPT est très grossier en


utilisant l’approche de Buisman.
Essai PDL : qd
qu = , avec Kd = de 5 à 7, prendre Fs ≥ 3. (**).
kd

(**) : Cet essai est qualitatif, il permet d’évaluer l’homogénéité


des couches de sol et d’apprécier la faisabilité des fondations
superficielles au stade de l’APS. Il est vivement déconseillé de
l’utiliser seul comme essai de dimensionnement de fondations.
- Le PDL ne permet pas le calcul de prédiction de tassement de
sol.

Tableau 2 : Calcul de contraintes de résistance du sol et de tassement.

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Type Le tassement doit être limité Tassement


de mouvement pour assurer : maximal

Tassement total le drainage 15 à 30 cm


la facilité d’accès 30 à 60 cm
une certaine uniformité du tassement
- murs en maçonnerie 2 à 5 cm
- poutraisons 5 à 10 cm
- silos, cheminées, radiers. 8 à 30 cm

Tableau 3 : Tassements admissibles d’après, Communication au quatrième congrès


International à Londres (Sanglerat).

Tassement différentiel admissible 1 de la portée entre appuis (appuis


500
isolés ou radier), et
1 si l’on veut être très sur
1000

Tassement différentiel admissible sur argile ; 3 à 4 cm


sur sable ; 2 à 3 cm

avec fondation isolées argile 6 cm


Tassement total sable 4 cm

avec un radier argile 10 cm


sable 6 cm

Tableau 4 : Tassements absolus et différentiels admissibles (Sanglérat).

Important :
Dans le cas ou les critères énumérés précédemment ne sont pas satisfaits, il faudrait recourir à
la solution de fondations profondes (pieux) et /ou renforcement de sols selon le cas.

5.3. Renforcement de sols par colonnes ballastées :


Le procédé d’amélioration des sols par colonnes ballastées avait connu dans le passé
beaucoup d’application en France, ces premières utilisations remontent à plus de quarante (40)
ans, mais, il a été l’apanage d’un nombre restreint d’entreprises très spécialisées et leur
dimensionnement était réservé à quelques spécialistes dans des bureaux d’études de
géotechnique. Les premiers traitements de sols à l’époque étaient limités à des ouvrages
souples et de grandes dimensions (remblais sur sols compressibles, réservoirs,…). A partir de
1980, cette technique commençait à être appliquée dans le bâtiment et les ouvrages de la
logistique avec l’installation des colonnes ballastées sous dallage et sous structure (semelles
isolées et filantes). En France de 2000 à 2002 plus de deux (2) millions de mètres de colonnes
ballastées ont été réalisées.
Actuellement le procédé des colonnes ballastées cherche à s’ouvrir d’avantage vers le
secteur du bâtiment vu la multiplication du nombre d’entreprises spécialisées et le

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développement de nouveau matériel de réalisation à savoir des vibreurs de très fortes


puissances. Le critère économique, la rapidité d’exécution et la fiabilité technique du procédé
dans certains types de sols offrent parfois une alternative par rapport aux autres solutions
concurrentes telles que : pieux profonds, inclusions rigides, préchargement, …etc.
En Algérie, la méconnaissance de cette technique et le manque de méthodes
réglementaires pour le dimensionnement des colonnes ballastées sous divers types de
fondations superficielles excepté les prescriptions du DTU 13-2 et les recommandations
récentes du Coprec 2004 ; ont fait que les bureaux d’études rencontrent des difficultés pour la
justification et la validation des projets de fondations sur sols traités par des colonnes ballastées
auprès des organismes de contrôle technique notamment dans le secteur de l’habitat et de
l’industrie. Cela avait constitué un frein au développement de ce procédé notamment dans les
ouvrages relevant du domaine public. Dans les terrains présentant des contraintes géotechniques
de portance et de forte compressibilité et/ou présence de remblais, Les maîtres d’ouvrages
préfèrent en général recourir aux fondations profondes classiques au prix de surcoûts
substantiels que de s’aventurer dans l’application d’un procédé n’ayant pas encore fait
l’épreuve de retour d’expérience sur le terrain.
La technique de renforcement des sols par des colonnes ballastées a été utilisée pour la
première fois en Algérie au niveau des projets industriels au nouveau quai du port de Bejaia (de
1999 à 2001). Cette technique a connu ensuite plusieurs applications au niveau de tout le
territoire national.

Figure 2 : Phases de réalisation d’une colonne ballastée.

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Figure 3 : Vue d’un chantier de colonnes ballastées (Bejaia).

Figure 4 : Domaine d’utilisation des colonnes ballastées.

En fonction du procédé de forage, on distingue les types suivants :


- Colonnes ballastées exécutées par voie humide,
- Colonnes ballastées exécutées par voie sèche,
- Colonnes ballastées pilonnées.
Fonction principale des colonnes ballastées
- Réduction des tassements de consolidation,
- Augmentation de la capacité portante du sol,
- Réduction du potentiel de liquéfaction des sables sujets à ce phénomène,
- Accélération des tassements sous les remblais de préchargement des routes.

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5.3.1. Domaine d’application des colonnes ballastées :


La colonne ballastée ne résiste que sous l’effet de l’étreinte latérale (σh) apportée par le sol
qui l’entoure. Dans le cas de sol mou de faible résistance (Cu < 0,25 bars), cette technique
n’est pas applicable à cause du risque de grandes déformations de fluage des colonnes
ballastées. Les colonnes ballastées ne s’appliquent pas également pour le renforcement des
remblais et des sols issus des dépôts estuaires renfermant des matières évolutives tel que les
tourbes et les vases.

Le tableau 6 donne une fourchette générale des plages de variation des charges apportées
aux fondations de projets fondés sur sols améliorés par colonnes ballastées et les tolérances des
tassements absolus et différentiels imposées. Il s’agit de données recoupées avec les
informations recueillies auprès des entreprises spécialisées ou issues de la littérature.

Etreinte latérale du sol en place


Nature de Faisabilité Remarques
sols Pl (bars) qc (bars) NSPT C u (bars)
(coups)
argile Oui 1 ,5 – 4,0 6,0 - 12,0 4 -6 0,25 – 0,50 -
limon Oui 1,5 – 4,0 6,0 - 12,0 4 -6 0,25 – 0,50 -
sable fin Oui 1,5 – 4,0 6,0 - 12,0 4 -6 - -
lâche
tourbe Non - - - - matériau
évolutif
autres sols Non - - - - matériau
organiques évolutif
remblais Oui 2,0 - 5,0 6,0 - 16,0 - - -
inertes
décharge Non - - - -
matériau
évolutif
Tableau 5 : Domaine d’application des colonnes ballastées en fonction du type de sol.

Figure 5 : Domaine d’application des techniques d’amélioration de sols par vibration


profonde (Priebe, 1998).

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Type Hauteur/Epaisseur Contrainte Descente Tassements Tassements


d’ouvrage (m) appliquée de charge absolus différentiels
en (bars) en (t) et en (cm) en (cm)
(t /m)
Remblais 2 - 12 0,40 – 2,5 - 2 - 20 2-5
Dallages 0,12 – 0,20 0,10 – 0,5 - <2 <1
Radiers 0,30 - 0,60 0,50 – 0,8 - 3 -5 1
Semelles - - 15 – 150 t 1 -2 0,50
isolées
Semelles - - 10 - 30 1 -2 0,50
filantes t /m
Tableau 6 : Limites d’application des colonnes ballastées : Charges appliquées
et tolérances imposées (A. Dhouib et F. Blondeau, 2005).

5.3.2. Caractéristiques des colonnes ballastées et méthodes de contrôle :


5.3.2.1. Matériaux constitutifs des colonnes ballastées :
Le matériau d’apport (ballast) doit être de résistance et de granulométrie contrôlées et le
plus homogène possible. Il est constitué en général de graves naturelles concassées ou roulées
non friables, de caractéristiques mécaniques élevées (R c > 25 MPa) et ne pas être débitable
ni sujette à l’attrition.
La caractéristique principale du ballast réside dans son potentiel de drainage élevé et son rôle
porteur qui est accru par le fort pourcentage de cailloux. Le pourcentage de fines particules
est limité pour que la colonne reste drainante et insensible à l’érosion interne.
Le fuseau granulométrique du matériau (Ballast) doit vérifier les trois (3) conditions
suivantes:
- d5 > 0,10 mm,
- d30 > 10 mm,
- d100 > 100 mm.
Les caractéristiques physico mécaniques adoptées pour le ballast servant à la réalisation
des colonnes ballastées dans la pratique courante sont récapitulées dans le tableau 5.

caractéristiques Ordres de grandeur Remarques


dimensions du Ballast (mm) 40 / 60 Voie humide
12 / 40 Voie sèche
indice de concassage (%) > 80 -

LA < 25 – 35 * Essai « Los Angeles »


(Norme NF EN 1097-2)
MDE < 20 – 30 * Essai « Micro –Deval »
(Norme NF EN 1097-1)
(LA + MDE) < 40 – 60 * -

pourcentage de fines < 5% -

* valeurs limites.

Tableau 7 : Caractéristiques du ballast pour colonnes ballastées.

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5.3.2.2. Caractéristiques des colonnes ballastées :


Les caractéristiques physico mécaniques des colonnes ballastées dépendent de plusieurs
facteurs à savoir l’intensité de compactage durant la mise en œuvre, la contrainte de
confinement du sol renforcé et les conditions hydrogéologiques du terrain. On admet en
général les caractéristiques moyennes suivantes dans le dimensionnement des
renforcements par colonnes ballastées.
- γh = de 20 à 21 KN/m3.
- Cohésion C’ = 0
- Frottement intergranulaire, φ’= 37° à 38° (roulé) et φ’= 40° à 42 ° (concassé).
- Dilatance ψ = 8°.
- Module de déformation drainé : E’c = 60 à 100 MPa.
- Coefficient de poisson : µ’= 0,30.
5.3.2.3. Méthodes de contrôle d’exécution :
- Contrôle des matériaux d’apport (Ballast) :
Type d’essais Matelas de répartition Colonnes ballastées
Granulométrie 1 tous les 1 500 m3 1 tous les 1 000 m3
3
Los Angeles (LA) 1 tous les 3 000 m 1 tous les 2 000 m3
Micro Deval (MDE) 1 tous les 3 000 m3 1 tous les 2 000 m3
3
Procter normal 1 tous les 1 500 m -
Tableau 8: Essais de contrôle des matériaux d’apport
(D’après A. Dhouib et F. Blondeau, 2005).

- Contrôle par pénétration statique (CPT),


- Contrôle par le pressiomètre,
- Contrôle par le pénétromètre à carottier (SPT),
- Contrôle par pénétration dynamique (PDL type A ou B).
Procédé de contrôle Critère de réception Remarques
Pénétromètre statique (CPT) qc > 10 MPa conseillé
Pressiomètre Louis Menard (MPT) PL > 1,5 MPa toléré
Pénétromètre dynamique (PDA, PDB) R d > 15 MPa déconseillé
Pénétromètre à carottier (SPT) NSPT > 30 inadapté
Tableau 9: Critères de réception d’un chantier de colonnes ballastées d’après le
D.T.U. 13-2 (A. Dhouib et F. Blondeau, 2005).

- Essai de chargement sur colonne isolée : Essai de chargement jusqu’à atteindre 1,5
fois la charge de colonne à l’ELS et déchargement progressif avec mesures de des
déplacements en tête. Il s’agit d’un essai obligatoire.

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5.3.3. Dimensionnement des colonnes ballastées :


a. Méthode de Priebe (approche élastique) :
Les modèles de simulation du comportement de l’ensemble ‘’sol/ colonne’’ développés par
Priebe (1976) et Ghionna et Jamiolkwski (1981) ne sont que deux variantes autour d’une
hypothèse commune qui assimile les déformations élastiques du sol entourant la colonne à
celles d’un tube épais de mêmes caractéristiques drainées E’ et µ' que le terrain compressible
Dans ce qui suit, l’ensemble ‘’sol/ colonne‘’ est supposé vérifié les hypothèses suivantes :
a- Les tassements en surfaces sont égaux : (Ss = S c) ;
b- Le matériau constitutif de la colonne (ballast) est incompressible, les déformations
de la colonne se font à volume constant ;
c- Le matériau de la colonne se trouve en état d’équilibre plastique « actif », les
déformations de la colonne suivent celles du sol ;
d- Le terrain compressible autour de la colonne a un comportement élastique linéaire,
caractérisé par le module d’élasticité E’s et un coefficient de poisson µ s constants
sur toute la profondeur ;
e- Il y’ a conservation des sections planes ;
f- Les déformations du sol et du ballast sont dues à des incréments de contraintes
causés par l’application d’une surcharge σ0 en surface et que la géométrie du milieu
traité reste inchangée après la réalisation de la colonne ballastée.
Le comportement de la colonne ballastée dans le sol est assimilé par Priebe au principe de
l’expansion d’une cavité cylindrique dans un milieu élastique infini (Vesic, 1972).

La répartition des contraintes entre les colonnes et le sol est décrite par l’équation :
σ0 .A = σc. Ac + σs. (A – Ac) (1)
- Taux d’incorporation ou coefficient de substitution (a) est le rapport de l’aire traitée Ac
(section de la colonne) à l’aire totale du domaine d’influence de la colonne (A) :
Ac
a= (2)
A
- Rapport de concentration des contraintes verticales (n) : c’est le rapport entre la
contrainte supportée en tête de colonne (σ c ) à la contrainte transmise au sol (σ s ) à la fin de
la consolidation primaire , après le transfert de charge sur les colonnes.
σc
n= (3)
σs
- Facteur de réduction du tassement (β) : c’est le rapport du tassement initial (Si) du sol
sans le traitement au tassement observé (Sf) du milieu homogénéisé obtenu après le
Si
traitement par colonnes ballastées : β= (4)
Sf
Dans l’hypothèse ‘’moyenne’’ qui consiste à considérer que les propriétés mécaniques
du sol entre les colonnes ne sont pas modifiées et d’un comportement élastique linéaire du
sol où les modules de déformation élastiques Es et de compressibilité restent constants
pendant la déformation, il en résulte que le facteur de réduction des tassements peut
σ0
s’écrire sous la forme : β= (5).
σs

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Q=A x P0

Fondation rigide

P sol P sol
P col
P col
H P sol P sol

Sol Colonne Acol= π D2 col /4


compressible ballastée Aext= π D2 ext /4
Rcol= D col /2
Rext=D ext /2
Substratum a=A col /A
D col
D ext

Figure 6 : Modèle de répartition des contraintes entre les colonnes et le sol.

Figure 7 : Types de rupture d’une colonne.

La combinaison des équations (1), (2), (3) et (5) conduit aux égalités suivantes :

σ 0 = σ s ⋅ [( n − 1 ) ⋅ a + 1] (6.a)
β + a −1
β = 1+ a ⋅( n −1) et n= (6.b)
a

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⎡ 0,5 + f ( µ s , a ) ⎤ (1 − µ s ) ⋅ (1 − a )
β = 1+ a ⋅ ⎢ − 1⎥ . (7) f (ν s , a ) = (7.a).
⎣ K ac ⋅ f ( µ s ,a ) ⎦ (1 − 2 ⋅ µ s ) + a

π ϕ' c
K ac = tan 2 ( − ) (7.b).
4 2
1 ⎡ 5−a ⎤
Pour µ s = , on retrouve l’expression simplifiée de (β) : β = 1 + a ⋅ ⎢ − 1⎥ (8).
3 ⎣ 4 ⋅ K ac ⋅ ( 1 − a ) ⎦
Connaissant l’angle de frottement (φ’c) du matériau de substitution (ballast) et la valeur de β,
cette équation de second degrés de (a) est résolvable analytiquement pour déterminer la maille
de référence. Cette équation est développée par Priebe sous forme d’un abaque de
dimensionnement pour différents angles de frottement du Ballast (φ’c) figure 8.

Figure 8 : L’abaque de dimensionnement de Priebe (1998).

b. Contrainte maximale en tête de colonne ballastée :


π ϕ' c qcr
qc r = σ h × tan 2 ( + ) qc ad = min( ,0 ,8 MPa )
4 2 2
qr : Contrainte de rupture de la colonne ballastée.
σh : Etreinte latérale du sol autour de la colonne. Elle est déterminée à partir des résultats des
essais de laboratoire (triaxial) ou d’essais in situ tels que le pressiomètre ou le pénétromètre
statique CPT. σ h = P* l e = n p l1 . pl 2 . pl 3 .(...). pln . (Pressiomètre).
qad : Contrainte admissible de la colonne.
Avec les contraintes calculées les tassements doivent être admissibles suivant les tolérances de
la structure.

15
La construction sur les sols pathologiques, par Omar Sadaoui /CTC centre Agence Bejaia, 17/12/2008.

5.3.4. Exemple de calcul d’un renforcement de sol compressible par colonnes ballastées :
a. Données techniques du projet :
Il s’agit d’un ouvrage composé de silos de stockage de céréales de 80000 t de
capacité de service implanté sur un radier général en béton armé au niveau d’un sol
très compressible de la plaine alluviale de Bejaia. Le profil géotechnique jusqu’au
substratum marneux profond de 40 mètres et les résultats pressiométriques sont
synthétisés dans les tableaux suivants :

Contrainte transmise sous poids propre : σp = 0,25 bars.


Contrainte maximale de service (ELS) : σ0 = 1,40 bars (avec silos pleins à 100 %).
Contrainte admissible calculée avec les paramètres de laboratoire : σs = 0,80 bars,
Contrainte admissible évaluée au pressiomètre σs = 1,09 bars,
Tassement évalué avec la méthode œdométrique ∆ h > 1m (excessif),

Les critères de stabilité ne sont pas satisfaits, par conséquent il faudrait envisager des
pieux Dmin de 1m et dépassant 40 m de profondeur ou bien un renforcement de sol.

Essais
œdométriques
Nature Profondeur γd γh W Sr e Cc Cs σ’c σ’0
3 3
des (m) (t/m ) (t/m ) (%) (bars) (bars)

couches
Sable 6,10 - 6,90 1,13 1,70 0,48 94 1,30 0,54 0,18 0,90 0,65
limoneux
vaseux 10,5- 11,00 1,26 1,91 0,52 100 1,06 0,37 0,08 1,20 0,95
27,0 - 27,50 1,70 2,09 0,23 100 0,55 0,147 0,086 1,40 2,43
Marne
plastique 29,0- 29,50 1,70 2,09 0,23 100 0,55 0,128 0,047 2,10 2,65
grise 29,5- 30,0 1,70 2,09 0,23 100 0,55 0,135 0,069 1,80 2,65
Tableau 10 : Caractéristiques physiques et mécaniques des couches de sols.

Profondeur 3 4 6 7 9 12 16 18 22 25 27 29
(z) en (m).
Pl en (bars). 4,6 2,1 4,9 1,4 1,7 3,3 2,9 2,7 6,0 6,0 8,5 9,5
Em en 30 14 25 5 4 16 15 5 60 22 38 40
(bars).

P*le= 3,78 Kp = 0,80, P’0 = 0,27 bars, P0 = 0,12 bars et σad = 1,09 bars.
bars
Tableau 11: Paramètres pressiomètriques et contrainte admissible du sol.

b. Caractéristiques du traitement par colonnes ballastées :


Profondeur des colonnes ballastées : 18 m,
Diamètre moyen de la colonne Фc = 100 cm → Ac = 0,785 m².
2 π ϕ' c
γc = 20 KN/m3, φ’c = 38 ° : K ac = tan ( − ) = 0,237,
4 2
C’ = 0, E’c = 60 MPa,

Calcul de l’étreinte latérale : σ h = n p l1 . pl 2 . pl 3 .(...). pln .

16
La construction sur les sols pathologiques, par Omar Sadaoui /CTC centre Agence Bejaia, 17/12/2008.

σ h = 8 4 ,6 x 2 ,1x 4 ,9 x1,4 x1,7 x 3,3 x 2 ,9 x 2 ,7 = 8 2910 ,89 = 2 ,71bars .


π ϕ' c
qc r = σ h × tan 2 ( + ) = 2,71x tan² (64°) = 11,39 bars = 1,14 MPa,
4 2
qcr
qc ad = min( ,0 ,8 MPa ) .
2
1,14
qc ad = min( ,0 ,8 MPa ) = min( 0 ,57 ;0 ,80 ) = 0 ,57 MPa = 5 ,70 bars .
2
σ 0 1,40
c. Dimensionnement du maillage : β = = = 1,75
σ s 0,80
⎡ 5−a ⎤ ⎡ 5−a ⎤
β = 1+ a ⋅ ⎢ − 1⎥ => β = 1 + a ⋅ ⎢ − 1⎥ = 1,75
⎣ 4 ⋅ K ac ⋅ ( 1 − a ) ⎦ ⎣ 4 x 0 ,237 x ( 1 − a ) ⎦
Il en résulte l’équation suivante à résoudre : 4,85.a² - 476,20.a + 71,36 = 0
Soit: a = 0,15 et on écarte la deuxième valeur supérieure à 1.
L’abaque de Priebe peut être utilisé également pour déterminer A/Acol.
(1 − µs ) ⋅ (1 − a )
f (ν s , a ) = = 1,16 pour µs = 1/3.
( 1 − 2µ s ) + a
β + a − 1 1,75 + 0,15 − 1
n= = = 6,01 ⇒ σ c = n.σ s = 6,01x 0,80 = 4 ,80bars.
a 0,15
σ c < qcad = 5,70bars ⇒ Pas de risque de rupture de la colonne en tête.

Donc on adopte le maillage de référence pour les colonnes ballastées comme suit :

Ac A 0 ,785
a= ⇒ A= c = = 5 ,23m²
A a 0 ,15

Soit un maillage des colonnes de 2,20 x 2,35 (m²).

d. Calcul de tassement :

Le calcul de tassement par la méthode d’homogénéisation donne un tassement de


21,68 cm de la couche traitée en appliquant un module de déformation harmonique
( E s ) déterminé par la formule ci dessous :
5
∑ hi
1
Es = = 30 ,85bars .
5h
∑ i
1 E si

Avec : a = 0,15, Ec = 600 bars et L c = 18 m, le module de déformation équivalent et le


tassement du terrain traité sous l’effet d’une contrainte de 1,40 bars sont calculés comme
suit :
Ee = a ⋅ Ec + ( 1 − a ) ⋅ E s = 116,22bars. .

17
La construction sur les sols pathologiques, par Omar Sadaoui /CTC centre Agence Bejaia, 17/12/2008.

σ 0 ⋅L c
Sc = = 21,68cm.
Ee
Soit une réduction du tassement après traitement de l’ordre de 5 fois.

e. Résultats des tassements mesurés après mise en exploitation de l’ouvrage :

Tassement maximal après une année d’exploitation : ≈ 28 cm sous l’effet d’une


contrainte de service de l’ordre de 1,31 bars (voir figure 10).
Essai de chargement sur une colonne isolée : ∆h = 6,73 mm (voir figure 9).
(*) . L’essai de chargement ne représente pas le comportement réel du réseau de
colonnes ballastées sous radier général.

Contraintes en (bars).
0 2 4 6
0 1,21
0,12
Tassements en (mm).

1
2,24
2 1,81
3 3,13
4 4,61
5,52
5
6,31
6 5,30 5,76
6,73
7 6,57
8

7
Tassements en (mm).

6
5
4
3
2
1
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400
Temps en (mn).

Figure 9 : Résultats d’un essai de chargement sous une colonne isolée.

18
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Contrainte de service (σ0) en (t/m²).


0 5 10 15
0
ST Z5
Tassement en (cm).

10

15

20

25

30

30
Tassement en (cm).

25
20 ST Z5

15
10
5
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400
Temps en (jours)

Figure 10 : Courbe contrainte - tassement au centre du radier (Z5).

5.3.5. Repères de vigilance dans le choix de la solution de colonnes ballastées :


Les colonnes ballastées ne s’appliquent pas pour le renforcement des remblais ou des sols
sédimentaires mous ou contenant des matières organiques (tourbes, vases,…). La cohésion du
sol à traiter Cu doit être au moins de 0,25 bars pour assurer un confinement du ballast et une
étreinte latérale suffisante pour eviter des déformations radiales excessives de la colonne
ballastée.

19
La construction sur les sols pathologiques, par Omar Sadaoui /CTC centre Agence Bejaia, 17/12/2008.

- L’étude de sol devrait être suffisamment détaillée pour bien cerner le contexte
géotechnique du terrain. Les paramètres de comportement du sol (E, C, φ,…) doivent
être déterminés pour toutes les couches influençables par l’état de contraintes de
l’ouvrage projeté. Les essais in situ (Pressiomètre, CPT) sont obligatoires notamment en
présence des sols alluvionnaires.
- Les colonnes ballastées n’anéantissent pas les tassements de consolidation mais elles le
réduisent. Dans le cas des ouvrages de stockage dont les charges d’exploitation sont
importantes devant le poids propre de l’ouvrage, des tassements peuvent se produire
rapidement après la mise en charge (cas des silos, réservoirs). A cet effet la conception
de l’ouvrage et des fondations doit respecter une symétrie dans l’acheminement des
charges pour pallier tout risque de tassement différentiel.
- Dans le cas des ouvrages rigides, eviter le système de semelles isolées à cause du risque
de tassement différentiel entre les semelles centrales et périphériques.
- La profondeur de traitement par colonnes ballastées doit dépasser les couches de sol
influencées par les charges de l’ouvrage, eviter les colonnes flottantes.
- Le contrôle de la mise en œuvre des colonnes ballastées doit être rigoureux notamment
en ce qui concerne la profondeur du traitement, le volume de ballast mis en œuvre et le
compactage.
- Le maillage sous les radiers généraux doit être uniforme avec le même ballast et la
même profondeur des colonnes.

5.4. Densification par vibrocompactage :

Cette technique s’applique aux sols granulaires non cohérents tels que les sables et les
graviers. Les vibrations engendrent un phénomène localisé de liquéfaction sous l’effet des
surpressions interstitielles, qui met les grains du sol dans un état liquéfié. Les grains se
réarrangent en un état plus dense. Le maillage des points de compactage dépend des
caractéristiques initiales et des objectifs à atteindre. La maille retenue doit conduire à un
traitement le plus uniforme possible.

Il s’agit de l’introduction d’un vibreur dans la masse de sol pour sa densification. Ce


procédé s’applique dans les le cas des sols pulvérulents sans matrice argileuse tels que les
alluvions grossières.
Il n’existe pas de méthode de dimensionnement du maillage de densification, néanmoins, on
s’appuie en général sur des planches d’essai préalables avec essais géotechniques avant et
après le traitement. Le vibrocompactage permet :
- Densification des sables et la réduction du potentiel de liquéfaction en zones sismiques.
- Le procédé de vibrocompactage peut être combiné avec les colonnes ballastées pour
augmenter la portance et améliorer la perméabilité du terrain. Ce procédé a été applique
au niveau de la zone portuaire de Bejaia.

20
La construction sur les sols pathologiques, par Omar Sadaoui /CTC centre Agence Bejaia, 17/12/2008.

Figure 11 : Compactage par vibration des terrasses alluvionnaires.

3. Fondations sur sites sujets à la liquéfaction :


4.1.Introduction :
Les ruptures des sols sont souvent spectaculaires, dans lesquelles celui-ci semble perdre
soudainement une grande partie de sa résistance au cisaillement et s’écoule de manière
semblable à un fluide visqueux, d’où le terme de liquéfaction. Ce type de comportement est
généralement observé dans le cas de matériaux sableux saturés (mais aussi les argiles
sensibles), soumis à des sollicitations rapides, monotones ou cycliques, telles que séismes, raz-
de marée, chocs, explosions, etc. Lorsque de telles ruptures se produisent, les bâtiments ou les
structures de génie civil fondées sur le sol en rupture vont être entraînés avec lui (enfoncement
et basculement de bâtiments, déplacements latéraux d’ouvrages, rupture de barrages, etc.) [7]
Etant donné la sismicité du nord Algérien et sachant que la majeure partie des terrains du
littoral renferme des formations sableuses, la prise en compte du phénomène de liquéfaction
dans la conception des fondations des ouvrages de génie civil devient une nécessité.

4.2. Définition et caractérisation des sables sujets à la liquéfaction :


La liquéfaction est la perte de résistance au cisaillement de certains sols sableux saturés sous
l’effet de plusieurs cycles de déformations alternées d’origines sismiques. Ce phénomène est
accompagné de l’expulsion de l’eau interstitielle suivi de grandes déformations du milieu.
Les caractéristiques des sables lâches liquéfiables sont les suivantes (RPA/v 2003):
- Degrés de saturation (Sr = 100 %, présence de nappe phréatique).
D60
- Coefficient d’uniformité de Hazen ( Cu = < 15 .).
D10
- Diamètre à 50 % des passant vérifie: 0,05 mm< D50 < 1,5 mm.
- Sols soumis à une contrainte effective verticale σ’v < 0,3 MPa en l’état final de projet.
- Sables lâches présentant un pourcentage de fines (< 80 µm) de 10 à 12 % max.
Il faudrait demander au laboratoire de sol les courbes granulométriques notamment en
présence de couches de sables ainsi que les niveau piezomètriques de fluctuation de la nappe si
elle existe.
Quand les conditions précédentes sont réunies sur un site, des investigations de sol
complémentaires (essais in situ) sont obligatoire pour l’évaluation de la résistance à la
liquéfaction
- Essai SPT,
- Essai au pénétromètre statique (CPT),

21
La construction sur les sols pathologiques, par Omar Sadaoui /CTC centre Agence Bejaia, 17/12/2008.

- Essai triaxial cyclique en laboratoire (parfois inadapté à cause du remaniement).

Figure 12 : Courbes granulométriques.

L’évaluation du potentiel de liquéfaction devra être envisagé dans les cas suivants (RPA) :
Types d’ouvrages Zones sismiques Magnitudes Ms à considérer.
Groupe 1.A II.a, II.b et III 6.5 en zone II.a
Groupe 1.B II.b et III 7.0 en zone II.b et III.

4.3. Définition du phénomène :

D’un point de vue général, la liquéfaction est le processus de transformation d’un corps
solide ou gazeux en un corps liquide.
Pour une couche sableuse, saturée, à drainage faible, cette transformation se traduit par une
disparition totale des forces de contacts intergranulaires, qui est engendrée par la réduction
jusqu’à l’annulation de la contrainte effective, selon la formule de Terzaghi :
σ = σ' + u
Cette condition est atteinte par augmentation de la pression interstitielle.

σ = σ΄ + u liquéfaction σ = u + ∆µ
τ= 0
Diminue Augmente τ = σ'.tgφ, σ' = 0

Phase solide Phase liquide

L’augmentation de u est obtenue par un chargement cyclique rapide.

22
La construction sur les sols pathologiques, par Omar Sadaoui /CTC centre Agence Bejaia, 17/12/2008.

La liquéfaction des sables est très dépendante de la tendance aux variations de volume de la
phase solide.
La liquéfaction des sols nécessite les conditions suivantes :
4.4. Etude des paramètres qui affectent la résistance à la liquéfaction :
La magnitude du séisme est inversement proportionnelle à la résistance à la liquéfaction.
Cette dernière dépend principalement des trois paramètres qui sont les suivants :
• l’état de contraintes initial,
• l’histoire des contraintes et des déformations,
• le degré de saturation.
4.4.1. Influence de l’état de contraintes actuel :

L’état de contraintes initial d’un élément de sol au repos à une profondeur H est défini par
la contrainte effective σ'v et σ'h régnant à cette profondeur (Figure 13).

La surface du sol
K0: coefficient des terres au repos
σ = σ'v
σ'v : contrainte effective verticale

σ'h: contrainte effective horizontale

K 0 ⋅ σ v′ = σ h′

Figure 13 : Etat de contraintes initiales.

D’après SEED et PECK, la résistance à la liquéfaction augmente avec K0.


Comme K0 croit avec la compacité du sol et que celle-ci augmente avec la profondeur, ceci va
provoquer une amélioration da la résistance à la liquéfaction pour les couches les plus
profondes (Figure 14).

23
La construction sur les sols pathologiques, par Omar Sadaoui /CTC centre Agence Bejaia, 17/12/2008.

Figure 14 : influence de K0 sur la résistance à la liquéfaction (Seed & Peck, 1976).


4.4.2. Influence de la structure du sol :
L’arrangement minimal est obtenu par diversement à sec, sans vibrations, et au contraire,
l’arrangement maximal est obtenu par vibration sous haute fréquence de l’échantillon déjà
humide.
Nous constatons que :
• La différence entre les résistances à la liquéfaction est beaucoup plus prononcée pour
les contraintes de cisaillement élevées.
• La liquéfaction instantanée n’est observable que pour les échantillons dont les grains
ont subi un arrangement minimal.
4.4.3. Influence de la saturation :
La résistance à la liquéfaction d’un échantillon non saturé est plus élevée que celle d’un
échantillon saturé (Figure 15).

Figure 15 : Influence de Sr sur la résistance à la liquéfaction (Peck, 1976)

24
La construction sur les sols pathologiques, par Omar Sadaoui /CTC centre Agence Bejaia, 17/12/2008.

4.5. Evaluation du potentiel de liquéfaction :


Il existe trois procédures pour évaluer le potentiel de liquéfaction des sols :
• Corrélations empiriques : évaluation par des essais in situ (SPT),
• Approche géologique : évaluation par identification du sol,
• Essais au laboratoire (essai triaxial cyclique non drainé).
4.5.1. Evaluation du potentiel de liquéfaction à partir des essais in situ :
Le principe général consiste à comparer la résistance au cisaillement cyclique (résistance à
la liquéfaction τ) avec la contrainte de cisaillement induite par le séisme τav. Le but de cette
approche est le calcul d’un facteur de sécurité F.
a. Contrainte de cisaillement cyclique τ :
La méthode proposée par Seed consiste à comparer les conditions de site considérées,
obtenues par des essais in situ (SPT), avec les observations compilées relevées sur d’autres
sites (Figure 16).

Figure 16 : Détermination de la résistance au cisaillement cyclique à partir de


SPT (Seed, 1976).
Les courbes enveloppées en fonction des magnitudes montrent que la zone à haut potentiel
de liquéfaction croit avec l’augmentation de la magnitude.
N1 : nombre de coups normalisés où N1 = N ⋅ C n

N : nombre de coups (cps/ 30 cm),


Cn : coefficient correcteur qui élimine l’effet de la profondeur, tiré de la figure ci-dessous
(figure 17)

25
La construction sur les sols pathologiques, par Omar Sadaoui /CTC centre Agence Bejaia, 17/12/2008.

Figure 17 : Coefficient de normalisation de l’essai SPT (Seed, 1976).

Une équipe japonaise (TATSUOKA et al, 1978) a proposé une relation qui détermine la
résistance à la liquéfaction d’un sol à une profondeur donnée à partir des essais SPT, de la
magnitude du projet pour le site considéré et de la granulométrie du sol.

τ ⎧⎪ ⎡ N ⎛ D ⎞⎤
= ⎨ A⎢ − 0,258 ⋅ log10 ⎜ 50 ⎟⎥ Pour 0,04 ≤ D50 ≤ 0,60 mm.
σ v′ ⎪⎩ ⎣ σ v′ + 70 ⎝ 0,35 ⎠⎦

τ ⎧⎪ ⎡ N ⎤
= ⎨A⎢ − 0,0567⎥ Pour 0,60 < D50 < 1,50 mm.
σ v′ ⎪⎩ ⎣ σ v′ + 70 ⎦

τ : Résistance au cisaillement cyclique,


σ'v : Contrainte totale effective,
N : Nombre de coups (cps/ 30cm),
A : coefficient qui dépend de la magnitude du séisme (tableau 12).

Magnitude 5.5 à 6 6.5 7.0 7.5 8.0

A 0,66 0,6 0,56 0,53 0,5

Tableau 12: Valeurs de A en fonction des magnitudes des séismes.


b. Contrainte de cisaillement induite par le séisme :
Afin d’éviter les méthodes basées sur l’analyse d’accélérographes, Seed.et Idriss (1976)
proposent cette méthode :

τ av ⎛ 0 , 65 σ v ⎞ ⎛ a max ⎞
=⎜ ⎟⎟ ⎜⎜ ⎟⎟ rd
σ v′ ⎜⎝ σ v′ ⎠⎝ g ⎠

26
La construction sur les sols pathologiques, par Omar Sadaoui /CTC centre Agence Bejaia, 17/12/2008.

Avec :
σv : contrainte verticale totale ;
σ'v : contrainte verticale effective ;
a max : accélération maximale du sol en surface ;
g : accélération de la pesanteur ;
rd : facteur correcteur de réduction de la contrainte de cisaillement avec la profondeur.
rd = 1 - 0.015 z (z : la profondeur)
La valeur moyenne de rd est donnée par les équations suivantes (LIAO et WHITMAN, 1986) :
rd = 1,0 – 0,00765.z pour z ≤ 9,15 m
rd =1,174 – 0,0267.z pour 9,15 < z ≤ 23 m

c. Facteur de sécurité :
Le facteur de sécurité vis-à-vis du risque de la liquéfaction est défini comme le rapport de
la résistance au cisaillement τ à la contrainte de cisaillement induite par le séisme τav.
τ
F =
τ av
D’après le RPA 99/v 2003,
• Si F < 1,25 → Sol liquéfiable.
• Si F > 1,25 → Pas de liquéfaction.
Exemple de calcul :
Soit les données suivantes : Z= 1 m γd = 18,93 Kn/m3
Ms = 6 ; amax = 0,2.g ; Z = 10 m ; Zw = 1 m;
γsat = 21,4 KPa; D50 = 0.04; NSPT = 20.
10 m Z=9m
γ Sat21 , 4
γd = = = 18 ,93 KN / m 2 γsat = 21,4 Kn/m3
1+W 1 + 0 ,13

Calcul de σ1:
σ1 = γd . Z = 18,93 Kn/m2.
σ1 = σ`1 parce que Uw = 0

Calcul de σ2 :
σ2 = γsat. 9 + σ1 = 211,53 Kn/m2.

Calcul de σ`
σ ′ = σ − U w = σ − γ W ⋅ 9 = 211 ,53 − 90 = 121 ,53 KN / m 2
rd = 1,174 – 0,0267. Z = 0,90.

27
La construction sur les sols pathologiques, par Omar Sadaoui /CTC centre Agence Bejaia, 17/12/2008.

τ av ⎛ 0 , 65 σ ⎞ ⎛ a max ⎞ ⎛ 211 , 53 ⎞ 0 , 2 g
=⎜ ⎟ ⎜⎜ ⎟⎟ rd = 0 , 65 ⎜ ⎟ ⋅ 0 , 90 = 0 , 203 .
σ V′ ⎝ σ′ ⎠⎝ g ⎠ ⎝ 121 , 53 ⎠ g

Pour D50 = 0,04, on a :


τ ⎧⎪ ⎡ N ⎛ D50 ⎞⎤ ⎡ 20 ⎛ 0,04 ⎞⎤
= ⎨ A⎢ − 0.258 ⋅ log10 ⎜ ⎟⎥ = 0,66⎢ − 0,258 ⋅ log10 ⎜ ⎟⎥ = 0,373
σ V′ ⎪⎩ ⎣ σ ′ + 70 ⎝ 0.35 ⎠⎦ ⎣ 121,53 + 70 ⎝ 0,35 ⎠⎦
Calcul du facteur de sécurité (F):

τ 0 ,373
F = = = 1,83 .
τ av 0, 203

F = 1,83 > 1,25, donc pas de risque de liquéfaction.

28
La construction sur les sols pathologiques, par Omar Sadaoui /CTC centre Agence Bejaia, 17/12/2008.

5. Les sols gonflants et la construction :


Avant de donner quelques dispositions constructives permettant d’éviter le gonflement sous
les fondations, il y’a lieu de citer quelques pratiques qu’il ne faut pas faire pour aboutir à un
bon comportement de la construction.

Les dix (10) erreurs à éviter :


a. Eviter absolument les variations de la teneur en eau du sol de fondations, même dans le
voisinage des constructions. La pratique courante sur chantier qui consiste à arroser le sol afin
d’y faciliter l’exécution des excavations change sa teneur en eau.

b. Ne jamais faire confiance au seul calcul d’équilibre des fondations, car le phénomène de
gonflement est très hétérogène et reste toujours différentiel dans la réalité.

29
La construction sur les sols pathologiques, par Omar Sadaoui /CTC centre Agence Bejaia, 17/12/2008.

c. Eviter la pose des drains prés des fondations :


Les sols gonflants sont souvent argileux et imperméables ce qui pose la difficulté de leur
drainage.

30
La construction sur les sols pathologiques, par Omar Sadaoui /CTC centre Agence Bejaia, 17/12/2008.

d. La rigidification des fondations et de la structure à elle seule ne suffira pas :


Des dispositions constructives supplémentaires doivent être prises pendant la conception et la
réalisation de l’ouvrage. Il est à signaler que certaines pressions de gonflement atteignent
plusieurs centaines de KPa et parfois aucune structure courante en béton armé ne peut accepter
les moments de flexion qui en résultent.

e. Les fondations sur puits fondés à un niveau non gonflants sans protection sur le fût ne sont
pas acceptables :
En effet, les forces de frottement latéral qui naîtront sur les parois donneront les mêmes
résultats sauf si des précautions particulières ont été prévues pour éliminer ces frottements.

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La construction sur les sols pathologiques, par Omar Sadaoui /CTC centre Agence Bejaia, 17/12/2008.

f. Faire une bonne conception du réseau d’assainissement intérieur :


Eviter la disposition des salles d’eau au centre de la construction mais plutôt aux endroits les
plus proches du réseau d’évacuation des eaux usées et celui de l’AEP.

- Toutes les pentes aux alentours du bâtiment doivent être nettement orientées vers l’extérieur
et aucune stagnation des eaux ne doit être tolérée.

g. Les canalisations d’évacuation doivent être conçues en matériaux souples et flexibles (PVC,
HED,…) supportant les déformations engendrées par le gonflement.
Ne jamais lier les réseaux divers (alimentation et évacuation), à la structure du bâtiment.
Ces derniers doivent être indépendants de la construction pour qu’ils ne soient pas entraînés
par le mouvement de la structure en cas de gonflement.

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h. Faire un dimensionnement adéquat des réseaux afin d’assurer une bonne circulation des
eaux, il y’a lieu de respecter la hiérarchie dans le dimensionnement du réseau des eaux usées
ainsi que les pentes d’écoulement.

i. Intervenir rapidement pour la réparation des fuites du réseau d’AEP ou d’assainissement.

j. Eloigner les espaces verts et les plantations par rapport aux ouvrages notamment ceux à
grande consommation d’eau.

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6.3. Recommandations (remèdes):


- Coulage des semelles en pleines fouilles pour éviter les infiltrations préférentielles
d’eaux dans les remblais de fouilles.
- Exiger des études de sol détaillées (mesures des paramètres de gonflement).
- Maintenir un taux d’humidité naturel du sol par protection extérieure (drainage
périphérique, imperméabilisation, étanchéité anticapillaire).
- Recherche de niveau d’assise de fondations insensible aux variations de température
et d’humidité (un ancrage min de 1,50 m est conseillé sous réserve d’atteindre le
bon sol.)
- Assurer une meilleure rigidité de l’ouvrage (infrastructure), donc
dimensionnement sous l’action des pressions de gonflement (σg).
- Concevoir des semelles continues de fortes inerties de préférence croisées, armées
sous les sollicitations induites par σg. Les semelles isolées sont vivement
déconseillées.
- Eviter les dallages sur terre pleine, privilégier les vides sanitaires avec voile
périphérique étanche ou la substitution de sol.
- Adopter un système d’évacuation (AEU- DEP) souple avec des pentes suffisantes.
- Les murs en maçonnerie du RDC devraient être soigneusement chaînés.
- Proscrire la proximité des arbres et arbustes D > 1,5 m fois la hauteur de l’arbre.
- Prendre en considération les phénomènes de solifluxion engendrés par le retrait-
gonflement des sols dans les terrains en pente.
6.4. Conclusion :
Le gonflement des sols est un phénomène fort complexe qui fait intervenir un grand nombre
de paramètres. Les désordres qui en résultent sur les constructions sont parfois irréparables et
leur reprise en sous œuvre est souvent lourde et coûteuse. A cet effet, la prise en compte de ce
phénomène au stade de la conception de la structure et l’étude géotechnique détaillée avec
mesure des différents paramètres physico- mécaniques gouvernant le comportement du sol est
une nécessité absolue.
- Les méthodes de traitement développées dans les laboratoires de recherche sont
d’une application limitée et se chiffrent à des coûts élevés.
- L’application des dispositions constructives énumérées précédemment contribue
également à la réduction voire l’annulation des effets du gonflement des argiles sur les
constructions.

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7. Stabilité des fouilles non soutenues :


On observe fréquemment, soit dans la nature, soit à l’occasion de travaux, que les sols
peuvent se tenir verticalement sur une certaine hauteur. C’est la limite de cette hauteur qu’on
appelle la hauteur critique Hc.
Pou les sols cohérents Hc se détermine par les expressions suivantes :

1 π ϕ π ϕ 4 .C u
σh = .γ .h 2 .tg 2 ( − ) − 2 .C u .h .tg ( − ) , σh = 0 ⇒ Hc =
2 4 2 4 2 π ϕ
γ .tg ( − )
4 2
4 .C u
Pour un sol purement cohérent ( ϕ u = 0 ), ⇒ H c =
γ
3,85 .C u
Observation : Fellenius propose H c =
γ
5 ,14 .C u
Caquot et Kerisel H c =
γ

La stabilité du sol sur la hauteur critique peut se maintenir à court terme, mais l’éboulement
peut se produire sous l’effet des actions atmosphérique ou de l’érosion du sol sous l’action des
eaux. La protection des talus par film de polyane est nécessaire pendant la réalisation des
terrassements.

Hc

(π/4+φ/2)

σh = Ka.γ.Z +

Figure 18: Hauteur critique d’une fouille à parois verticales.

8. Quelques causes de la pathologie des fondations :


8.1. Fondations superficielles:
- Terrain très compressible avec tassement excessif de fondations superficielles.
- Fondation à cheval sur une partie molle et une partie résistante.

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- Répartition régulière des charges sur un terrain hétérogène ou répartition de charges


inégales sur un terrain homogène.
- Liaison entre bâtiment neuf et bâtiment ancien contigu.
- Modification du comportement des sols (surtout argileux) par l’action de l’eau
(gonflement des argiles).
- Problème de fouille de plus en plus profondes en milieu urbain, amenant la
décompression du sol par libération de l’état de contrainte, entraînant des tassements.
- Fouilles laissées longtemps ouvertes.
- Actions de l’eau sur le gonflement des argiles et la réduction des propriétés mécanique
du sol.
- Glissements de terrain.
- Vibrations des engins lourds au voisinage des fondations existantes.
- Présence d’anciennes carrières, de cavités naturelles ou d’ancien collecteur.
8.2. Ouvrages de soutènement :
- Sinistres imputables au manque de calcul de stabilité et de résistance (25%).
- Sinistres imputables à une absence ou défaillance du système de drainage (33 %).
- Sinistres provoqués par une faute de remblaiement.
- Désordres dus à une défaillance des appuis supérieurs ou latéraux du voile de
soutènement.
- Sinistres dus à un manque de précaution dans les travaux.

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Références bibliographiques
(Les références suivantes ont été utilisées pour établir ce rapport)

[1] Fascicule n° 62 titre V (1993).règles techniques de conception et de calcul des


fondations des ouvrages de génie civil (équipement -logement) ministère de l’équipement et
du logement, France
[2] G. Philipponnat et B. Hubert (2002).Fondation et ouvrage en terres (troisième tirage)
éditions Eyrolles (p.548)

[3] Bahar Ramdane (1998) : les essais in situ, programme de formation continue dans le cadre
du Gecotec, programme 1997-1998.

[4] M. Cassan T1, 1988 : les essais in situ en mécanique des sols : réalisation et interprétation.
Deuxième édition.
[5] M. Cassan T2, 1978: les essais in situ en mécanique des sols : Applications et méthodes de
calcul.
[6] G. Filliat (1981), Sols et fondations, édition Dunod.
[7] O. Sadaoui, Analyse expérimentale et numérique du comportement des sols compressibles
renforcés par des colonnes ballastées, thèse de magistère génie civil.
[8] A. Bouafia, 2000 : Mécanique des sols appliquée, problèmes résolus.

[9] R. Bahar et B. Cambou, 1993 : Contribution à l’identification des paramètres de


comportement des sols à partir de l’essai pressiomètrique, revue Algérie équipement n° 8,
Avril 1993.
[10] Ammar Dhouib et Francis Blondeau, Colonnes ballastées, techniques de mise en ouevre,
domaines d’application, justification, contrôle, axe de recherche et de développement.
[11] O. Combarieu, 2006 : L’usage des modules de déformation en géotechnique, revue
française de géotechnique n°114, 1er trimestre 2006.
[12] O. Sadaoui, Avril 2008 : Analyse critique des résultats des essais in situ et calcul des
fondations en utilisant le pressiomètre et le pénétromètre statique CPT, dans le cadre de la
formation interne au CTC centre.
[13] O. Sadaoui (2006) : La construction sur les sols gonflants : séminaire du CTC centre.
[14] O. Sadaoui, Avril 2005 : Renforcement des sols par colonnes ballastées, séminaire du
CTC centre dans le cadre de la formation interne.
[15] O. Sadaoui et R. Bahar (2008), Analyse des tassements se silos fondés sur sols
compressibles renforcés par colonnes ballastées, cas de la zone portuaire de Bejaia, conférence
internationale sur la géotechnique, 24, 25 et 26 mars à Hammamet Tunisie.
[16] RFG 2007, Sols gonflants, revue française de géotechnique n° 120 et 121 des 3eme et 4eme
Trimestre 2007.
[17] Revue d’Algérie équipement 1994, Contribution à l’étude de la stabilisation des sols
gonflants par ajout de sable.
[18] Manuel du BRGM édition 1988 : La construction économique sur sols gonflants.

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