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MODULE DE LA GOUVERNANCE TERRITORIALE

LA GOUVERNANCE TERRITORIALE DE LA S
CRISE PANDEMIQUE  U
Approche technique JE
T

AMINE AOUFI
Réalisé par

LOUBNA EL HAOUAS
ILYASSE SAYAH
ACHRAF SLIMANI

Encadré par  Pr. Abdellatif JABRANI


Professeur à la FSJES Tanger |Université ABDELMALEK ESSAADI

Année Universitaire 2021-2022


FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ECONOMIQUES ET SOCIALES DE TANGER – FSJEST
MASTER : LA DECENTRALISATION ET LA GOUVERNANCE LOCALE | DGL | SEMESTRE S3

RESUME

La crise pandémique a exacerbé la problématique de la trop forte centralisation des


pouvoirs et des finances, notamment dans un contexte où la circulation des biens et des
personnes était particulièrement délicate. Cela a montré qu’il faut, plus que jamais,
renforcer l’autonomie et les moyens des régions, afin que chacune puisse adopter des
actions de proximité liées à leur environnement particulier.

Summary

The pandemic crisis has exacerbated the problem of the excessive centralization of powers
and finances, especially in a context where the movement of goods and people was
particularly delicate. This has shown that it is necessary, more than ever, to strengthen the
autonomy and resources of the regions, so that each can adopt local actions linked to their
particular environment.

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MASTER : LA DECENTRALISATION ET LA GOUVERNANCE LOCALE | DGL | SEMESTRE S3

Mots clés

La crise pandémique - La gouvernance territoriale – le système de santé - les collectivités


locales - la gestion de COVID-19- L’Approche technique - L’Etat centrale – Le Pilote
décisionnel- La mobilisation du secteur de la santé - L’approche technique - Les stratégies
innovante -L’appuie étatique incomparable

Keywords

The pandemic crisis - Territorial governance - the health system - local communities - the
management of COVID-19 - The technical approach - The central State - Decision-making
pilot - the mobilization of the health sector - The technical approach - Innovative strategies -
Incomparable state support

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MASTER : LA DECENTRALISATION ET LA GOUVERNANCE LOCALE | DGL | SEMESTRE S3

PLAN DE LA RECHERCHE

Introduction

I- La crise pandémique et La gouvernance territoriale

A : La Crise pandémique : Un système de santé fragile.


B : La gouvernance territoriale : Le rôle des collectivités locale dans la gestion
de COVID-19

II- L’Approche technique : L’Etat centrale ; Pilote décisionnel

A : La volonté suprême du roi et la mobilisation du secteur de la santé


B : L’approche technique : des stratégies innovante et l’appuie étatique
incomparable
Conclusion

Bibliographie

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Introduction

Elle est certes que la gestion des phénomènes qui menacent la santé publique relève
du régalien et donc de l’Etat. Tel est le cas en temps de pandémie. De par ses
responsabilités à l’égard des citoyens marocains, l’Etat a mobilisé l’ensemble de son
appareil pour faire face à la pandémie du coronavirus et lui apporter une réponse efficace et
transversale pour protéger les citoyens.

Sous l’égide de Sa Majesté le Roi, les structures de l’Etat ont mobilisé, dans un cadre
harmonisé et coordonné, toutes leurs potentialités d’action et d’organisation à l’effet de
contenir le fléau, en limitant sa propagation afin de réduire l'impact et conséquences qu’il
pourrait générer.

Tous les aspects de la vie sociale susceptibles d’être bousculés par la pandémie ont
eu leur part d’attention et d’action. Qu’il s’agisse de la santé physique ou psychique, de
l’économie, de l’ordre public ou du social, tous les secteurs se sont rencontrés dans une
planification cohérente en dépit de quelques dysfonctionnements dont le pays ne manquera
pas de tirer les leçons utiles, pour les corriger à plus ou moins brève échéance. Cet effort a
bénéficié de l’engagement et de l'adhésion des citoyens et des associations qui les
encadrent.

Les autorité ont adopté Sur le plan sanitaire un monitoring en temps réel de
l’évolution de la pandémie et en renforçant l’infrastructure sanitaire ; une expérience qui
peut inspirer notamment dans le cadre des échanges Sud-Sud, mais qui reste aussi ouverte
à l’apprentissage dans le cadre de l’universalité du savoir. Globalement, l’Etat a montré une
capacité à faire face aux enjeux graves du choc pandémique en ayant recours à des
approches préventives, innovantes et en faisant preuve de pédagogie et mesure pour faire
respecter le dispositif mis en place dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire.

Le COVID-19 amène tous les niveaux de gouvernement à travailler dans un contexte


d’incertitude totale. Cette crise a des incidences locales très hétérogènes, ce qui a des
conséquences importantes au regard de la gestion de crise et de l’action des pouvoirs
publics.

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Le présent travail examine l’impact territorial de la crise du COVID-19 sur le secteur


de la santé en examinant l’approche technique de la crise au regard de la gouvernance pluri-
niveaux, ainsi que les stratégies qui ont été pris en compte par les responsables de l’action
publique pour renforcer la résilience territoriale.

Etant en Master de la Gouvernance Territoriale, un aspect important de cette recherche


portera sur le rôle joué par les collectivités locales dans la gestion en temps de crise. Il faudra
répondre à la question : quelles est la place de la gouvernance locale dans la gestion de crise
sanitaire au Maroc ?
Notre travail sera réparti en deux axes ; La crise pandémique et La gouvernance
territoriale (I) et L’Approche technique : L’Etat centrale ; Pilote décisionnel (II) et ce, selon
une méthode analytique descriptive.

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I- La crise pandémique et La gouvernance territoriale

A : La Crise pandémique : Un système de santé fragile.

Comme la plupart des pays en développement, la pandémie de Corona a mis en


évidence les failles du secteur de la santé au Maroc. Il est vrai que depuis le début du
troisième millénaire, les décideurs se sont engagés dans un processus de réforme
progressive de ce secteur vital en fixant un agenda politique pour réforme dans un contexte
caractérisé par des changements démographiques et épidémiologiques rapides.

Cependant, des facteurs différents et imbriqués, tels que les faibles capacités,
l'improvisation et la présence de forces d'opposition de l'intérieur du secteur, qui ont affecté
négativement la meilleure mise en œuvre des stratégies et la difficulté d'accéder à
traitement.

A cet égard, les chercheurs en politiques et systèmes de santé ont évoqué


l'existence de plusieurs aspects pour mesurer l'impact de la pandémie sur la santé et le
système de santé, soulignant que « l'impact direct, c'est-à-dire l'effet de terrain dans le
système de santé a montré des ressources humaines faibles en termes de médecins et
d'infirmières, avec environ 28 000 médecins dans le pays, tandis que 10 à 15 000 autres
travaillent hors du Maroc alors que le pays a besoin de 32 000 médecins selon les normes de
base de l'Organisation mondiale de la santé, Ils ont ajouté : "Nous, en tant que
professionnels marocains, avons essayé de combler la pénurie pendant la pandémie par le
volontariat, le double travail et le sacrifice dans le cadre d'efforts concertés entre les
secteurs privé et public afin que le système de santé ne s'effondre pas".

En effet, la pandémie a également révélé la faiblesse des infrastructures du secteur


de la santé, en termes de nombre de lits à l'intérieur des hôpitaux, notamment dans les
salles de réanimation et les équipements, malgré les progrès du Royaume dans le domaine,
mais le nombre limité de ces approvisionnements pendant la pandémie a nécessité
l'acquisition d'un budget spécial, alors que le nombre de médecins réanimateurs restait peu
nombreux.
la pandémie a mis en évidence la faiblesse du budget alloué au ministère de la
Santé, le considérant "faible par rapport aux budgets publics, qui sont inférieurs aux
pourcentages recommandés par l'Organisation mondiale de la santé, la pandémie montrait
également « la mauvaise couverture sanitaire des citoyens, car seul un tiers des Marocains
ont une véritable couverture sanitaire et le deuxième tiers est impliqué dans le programme
d'assistance médicale 'Ramid' qui n'a pas réussi son orientation, et le troisième tiers n'a
aucune couverture sociale et c'est pourquoi on a parlé de sponsoring.
Cependant, Le système de santé au Maroc a été confronté à deux défis majeurs et
dangereux pendant la pandémie et il a dû changer pour suivre le rythme de ces
changements, qui est le changement démographique que connaît le Maroc, car les
personnes de plus de 60 ans constituent actuellement 10 pour cent, et ce nombre va

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augmenter Le ratio est d'environ trois fois d'ici 2050, ce qui pose un problème majeur, car
les personnes âgées nécessitent des traitements différents, intensifs et coûteux.
Par conséquent, plus la société est âgée, plus les coûts de santé sont élevés, ce qui pose un
défi du financement des traitements.
Le deuxième défi, selon les chercheurs en politiques et systèmes de santé, est lié à la
propagation épidémiologique, car le Maroc, comme le reste du monde, est passé de la lutte contre
les maladies transmissibles avec des traitements peu coûteux, aux maladies chroniques qui causent
les trois quarts des décès. et ont des traitements très coûteux. Ce changement intervient à un
moment où 3% de la couverture santé assurée consomme plus de 50% des traitements des maladies
chroniques, la pandémie est donc venue comme un diagnostic précoce de ce qui pourrait arriver au
pays au cours des 20 ou 30 prochaines années.

la crise a exacerbé la problématique de la trop forte centralisation des pouvoirs et


des finances, notamment dans un contexte où la circulation des biens et des personnes était
particulièrement délicate. Cela a montré qu’il faut, plus que jamais, renforcer l’autonomie et
les moyens des régions, afin que chacune puisse adopter des actions de proximité liées à
leur environnement particulier.

B : La gouvernance territoriale : Le rôle des collectivités locale dans la gestion de


COVID-19

Les collectivités territoriales sont d'une grande importance à tous les niveaux en tant
que partenaire important et essentiel de l'État au niveau territorial, la crise du corona qui a
touché le Maroc depuis le 02 mars 2020, date de la découverte du premier cas et ses
répercussions, nous fait noter concrètement que la présence de ces CT en face de la gestion
de cette pandémie a été faible ou Quasi inexistant, en contrepartie pour l'Etat et les
autorités centrales et déconcentrés la responsabilité de la confrontation directe avec
l'épidémie au niveau national et local à travers des procédures et mesures de dimension
centrale.
1- Le rôle et les attributions des CT dans la gestion des états de crises « la pandémie
du coronavirus » :
La décentralisation (CT) et la déconcentration à l'heure actuelle sont devenues une
nécessité fondamentale dans la gestion de l’affaire local, du développement, et une pièce de
base dans la construction de l'État moderne.
La constitution marocaine de 2011 a consacré cette orientation en allouant un chapitre
entier dans son préambule aux collectivités territoriales, consciente de l'importance de
l'acteur territorial dans l’application des politiques de développement et la réalisation de la
justice régionale.
Ce choix stratégique a ensuite été confirmé par les lois organiques des collectivités
territoriales n°111 ; 112 et 113-14, qui repose sur les principes de libre administration, de
coopération et de solidarité, et assure la participation de la population à la gestion de ses
affaires locales, et l'accroissement de ses contributions pour un développement territorial et
humain durable.
Les CT exercent des compétences propres et des compétences partagées avec l'État, en
plus des compétences transférées. Ce qui nous intéresse dans cette discussion, c'est la

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nature des compétences exercées par les CT dans le domaine de la confrontation aux crises
sanitaires et du maintien de l'ordre public.

a- Les compétences propres de la CT dans le domaine du maintien de l’ordre


public en relation directe avec la crise de covid 19 « la commune » sont  :
La commune crée et gère les services et équipements publics nécessaires à I ‘offre des
services de proximité dans1 :
- Le transport public urbain ;
- L ‘assainissement liquide et solide et les stations de traitement des eaux usées ;
- Le nettoyage des voies et places publiques et la collecte des ordures ménagères et
des déchets assimilés, leur transport à la décharge, leur traitement et leur
valorisation ;
- La préservation de I ‘hygiène ;
- Le transport des malades et des blessés ;
- Le transport de corps et I’ inhumation ;
Le président du conseil communal exerce la police administrative, par voie d’arrêtés
réglementaires et de mesures de police individuelles, portant autorisation, injonction ou
interdiction, dans les domaines de l’hygiène, la salubrité, la tranquillité publique et la sureté
des passages, et prend les mesures nécessaires pour prévenir ou lutter contre les maladies
endémiques ou dangereuses, conformément aux lois et règlements en vigueur 2 ;
b- Les compétences partagées avec l’Etat en relation avec covid19  :
La commune exerce des compétences partagées avec l'Etat et peut contribuer à :
▪ L ‘entretien des dispensaires situes dans Ie ressort territorial de la commune ;
▪ La création des maisons de bienfaisance et des maisons de retraite ; - la création des
centres sociaux d'accueil ;
2- La gestion de la crise du covid19 entre l’intervention limitée des CT et le
renforcement de la présence du pouvoir central et déconcentré :
L'adepte du débat national lié à la pandémie remarquera clairement que les autorités
centrales ont exercé leurs pouvoirs exceptionnels et ont mobilisé tous leurs moyens pour
faire face à cette crise épidémiologique, par l’adoption de l’urgence sanitaire et les
modalités de sa déclaration au niveau du territoire national.
Primo, en lisant les exigences du décret n° 292.20.02 relatives à l'édiction des
dispositions relatives à l'état d'urgence sanitaire et aux modalités de sa déclaration, on
constate que ce décret déclarant l'état d'urgence sanitaire faisait presque totalement
suspension aux pouvoirs des CT et de leurs dirigeants dans la gestion et la lutte contre
cette pandémie en échange du renforcement des pouvoirs et des compétences des
autorités locales désignées , et cela en violation de la hiérarchie Juridique, au motif que les

1
Loi organique 113-14, les compétences propres de la commune ; Art 83, Page 33
2
Loi organique 113-14, les attributions du président du conseil de la commune, Art 100, page 40

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lois réglementaires transcendent les décrets-lois et cela se justifiait sur la base de l'exception
légitimité des autorités, qui découle de la théorie des conditions d'urgence
Segundo , on constate également, à travers le suivi quotidien de la plupart des
procédures et mesures prises pour faire face aux répercussions de la crise Covid 19, que
l'agent d'autorité est l'exécutant effectif de tous les pouvoirs et autorités liés au maintien
de l'ordre public, à savoir , la veille sur l’application du confinement , de porter les masques ,
les compagnes de sensibilisation, de la fermeture des restaurants , café , d’assurer la
présence des aliments nécessaires au même prix , de ne déplacer qu’en cas de nécessité et
par autorisation écrite , et de punir les délinquants alors que l’intervention de l'acteur élu
de la collectivité territoriale est quasi absente et modeste, et se limite à des domaines
secondaires, comme la stérilisation de certains lieux et routes, l'organisation des démarches
pour que les familles bénéficient d'un accompagnement et la participation aux campagnes
de sensibilisation sur la gravité de l'épidémie.
La faiblesse et l'ingérence limitée des CT dans la gestion de cette crise est due aux
exigences du décret susmentionné, qui a confié la tâche presque entièrement aux ministères
de la Santé et de l'Intérieur, ainsi que les notes du ministre de l'Intérieur, par lequel il
demande aux CT de suspendre les réunions et les reporter, en plus des ressources
humaines et financières limitées des communes, ainsi que du faible niveau d'éducation et
de connaissances de certains présidents élus et de leur incapacité à assimiler leurs pouvoirs
constitutionnels et organisationnels.
Tercio , On peut dire que les collectivités territoriales n'étaient pas préparées à une
telle crise et ont été très surprises, étant donné que les programmes d'action des CT
n'avaient pas de plans pour faire face à de telles situations d'urgence et qu'aucune
ressource financière n'était alloué pour elles, et que l'intervention de l'état leurs a fait se
sentir inutile en plus s'ajoute la crainte de certains élus et présidents d'être accusés
d'exploiter la crise à des fins politiques et électorales.
Alors on peut dire qu'il y a ceux qui ont considéré que la vraie raison de l'affaire est
principalement due à l'ignorance de certains conseils et de leurs présidents de leurs
compétences constitutionnelles et organisationnelles, notamment dans le domaine de la
police administrative et du maintien de l'ordre public.
3- L’impact du Covid-19 sur les collectivités territoriales :
Lors d’une rencontre par visioconférence qui a réuni la Direction générale des collectivités
locales, l'Association des régions du Maroc (ARM), l'Association marocaine des présidents
des conseils préfectoraux et provinciaux (AMPCPP) et l'Association marocaine des
présidents des conseils communaux (AMPCC).
Les interventions des présidents des collectivités territoriales ont porté sur
l'importance des attentes placées en ces collectivités pour relever les défis du
développement local et répondre aux revendications et aux préoccupations des citoyens,
ainsi que sur les contraintes subies en raison de la diminution des ressources financières et
des recettes, ce qui pourrait entraver leurs missions et leurs engagements vis-à-vis des
citoyens, dans ces circonstances marquées par les répercussions négatives de la pandémie
sur la situation économique et sociale en général.

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Les interventions ont également posté sur l'importance de soutenir les collectivités
territoriales et de redoubler d'efforts en vue de surmonter les effets négatifs de la crise du
coronavirus, aggravée par le manque de leurs ressources financières.
A cet égard, M. Boudra à appeler à s'inspirer du principe de solidarité, en tant que
principe constitutionnel, notamment entre le gouvernement et les collectivités territoriales
et inter collectivités, rappelant l'élan de solidarité et la mobilisation nationale face à la crise
sanitaire.
Pour sa part, M. Khalid Safir a fait observer que même si la situation épidémiologique
est sous contrôle, plusieurs secteurs économiques ont enregistré une baisse dans leurs
activités et qu'en dépit des efforts déployés et des mesures prises, les lourdes conséquences
économiques ont impacté la finance locale et créé des déséquilibres, auxquels la circulaire
du ministre de l'Intérieur, avec d'autres initiatives, a tenté de remédier en prônant la gestion
optimale des dépenses des collectivités territoriales.
M. Safir a également invité les présidents des collectivités territoriales à se mobiliser
davantage pour la mise en œuvre de ces mesures, qui peuvent constituer un modèle de base
pour orienter les dépenses, en réponse aux contraintes imposées par les répercussions de la
pandémie.

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II- L’Approche technique : L’Etat centrale ; Pilote décisionnel

A : La volonté suprême du roi et la mobilisation du secteur de la santé


Quant au roi, Sa majesté a donné l’ordre de créer une « caisse spéciale pour faire face
à la pandémie du coronavirus », « assurer les équipements et des infrastructures sanitaires »,
« PPP» , «la coopération relatifs aux essais cliniques du vaccin anti-Covid-19»
Devant la précarité des infrastructures et des services sanitaires, se tourner vers Dieu
reste pour beaucoup le seul refuge. À Tanger, à Tétouan et à Fès, des habitants ont ainsi
scandé : « Dieu est grand, et Il est le seul capable de nous aider ! » 
 Caisse spéciale pour faire face à la pandémie du coronavirus

Le Maroc a rassemblé à ce jour 23,5 milliards de dirhams pour lutter contre le


coronavirus, soit 2,7 % de son PIB . Le 27 mars, les autorités ont annoncé que des aides
financières seront apportées aux ménages les plus précaires, dont le chiffre est
officiellement estimé à 8 millions. Ainsi, à partir du 6 avril, les ménages composés d’une ou
deux personnes recevront une aide de 800 dirhams, ceux de 3 à 4 personnes toucheront
1 000 dirhams et ceux de plus de 4 personnes 1 200 dirhams.3
 d’assurer les équipements et des infrastructures sanitaires 

Les autorités savent bien qu’elles ne peuvent pas juste s’appuyer sur les hôpitaux qui
comptaient, selon le chef du gouvernement, 250 lits de réanimation à travers le pays (pour
un total de 35 millions d’habitants). Devant les craintes suscitées par cette déclaration, ce
dernier a revu le nombre à la hausse, évoquant le chiffre de 1 600 lits et affirmant que « les
250 lits évoqués dans un premier lieu sont exclusivement consacrés aux malades du
coronavirus, mais nous pouvons augmenter cette capacité selon nos besoins ».
Dès le 20 mars 2020, tous les ministères se mettent en télétravail, le courrier se traite
électroniquement et les réunions se tiennent de façon virtuelle. Les processus administratifs
continuent, quelque fois avec une efficacité plus grande qu’auparavant. Début avril, des
structures hospitalières additionnelles voient le jour. Un premier hôpital militaire de
campagne est achevé par les Forces armées royales à Benslimane, disposant de 360 lits, de
20 unités de réanimation et de 13 médecins. Quelques jours plus tard, les autorités
annoncent que le hall de la foire de Casablanca sera prochainement transformé en un
hôpital de 700 lits, équipé de tous les matériels médicaux nécessaires. 4
 PPP

En effet, les PPP partent du constat que les entités publiques et privées ont
respectivement des compétences et des savoir-faire spécifiques, à mettre ensemble dans un
projet pour plus d’efficience, et pour un meilleur rapport qualité-coût. Cette mutualisation
3
Covid-19: Mesures rapides et ambitieuses prises par le Royaume du Maroc ONU
4
https://orientxxi.info/magazine/maroc-le-roi-le-coronavirus-et-la-volonte-divine,3766

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efficace des ressources ne peut bien entendu réussir sans un partage de risques pour une
relation de « gagnant-gagnant ».5
 les accords de coopération entre rabat et pékin relatifs aux essais cliniques du
vaccin anti-covid-19 “consolident et étoffent” la dynamique de coopération entre
les deux pays

D’après les ordres de sa majesté le roi Mohamed 6 deux accords de coopération en


matière d’essais cliniques du vaccin anti-covid-19, signés jeudi via visioconférence,
simultanément à Rabat et à Pékin, viennent "consolider et étoffer" la dynamique de
coopération entre le Maroc et la Chine, avec "une dimension de coopération nouvelle et
prometteuse", a déclaré le Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Africaine et
des Marocains Résidant à l’Etranger, M. Nasser Bourita.
Ces accords, a-t-il poursuivi, consacrent une coopération à trois volets, dont le premier
concerne la coopération en matière d’essais cliniques de Phase III du vaccin anti-Covid-19.
M. le Ministre a fait savoir que le deuxième volet porte sur une coopération globale, alors
que "le troisième volet concerne une volonté de transcender nos deux seuls pays, pour
s’ouvrir au Sud et au Nord".6

B : L’approche technique : des stratégies innovante et l’appuie étatique


incomparable
Le diagnostic établi par les pouvoirs publics au lendemain des premiers signaux de
l’épidémie Covid 19 établissait que le Maroc risquait d’être exposé rapidement à la
pandémie. Le Maroc dispose d’une infrastructure sanitaire qui le classe certes parmi les
premiers pays africains mais qui reste malgré tout deçà d’une couverture diversifiée et
territorialement équilibrée. Réaliste quant à ses moyens sanitaires limités (notamment ses
capacités litières) et conscient que la pandémie évolue à une grande vitesse, le Royaume se
devait d’être très réactif en déployant un plan d’action à plusieurs niveaux.
-Successivement le plan d’action de Maroc et sa stratégie est basée sur :
1. Une réaction anticipée et à double détente, sanitaire et financière
Sanitaire : Des actions ont été très rapidement lancées pour minimiser la portée de
la chaîne de contamination de l’épidémie : des « Postes de Commandement Coronavirus »
ont été mis en place aux échelles territoriales appropriées pour assurer la veille et la
coordination avec les services sanitaires de l’identification et de la localisation de l’épidémie.
Cette initiative a été renforcée par un verrouillage des frontières, une interdiction des
rassemblements, la fermeture des écoles, puis des mesures drastiques incitant à un
confinement volontaire puis obligatoire.
Financière : Parallèlement, Sa Majesté le Roi a créé un « Fonds spécial pour la
gestion de la pandémie du coronavirus 19 «  Covid 19  ». (10 milliards DH). Doté initialement
de ressources budgétaires puis abondé par des contributions du privé et du public, le Fonds
devait servir à :
5
Le partenariat public-privé : Condition sine qua none pour la relance économique post-crise covid-19
6
https://www.diplomatie.ma/fr/m-nasser-bourita-les-accords-de-coop%C3%A9ration-entre-rabat-et-p
%C3%A9kin-relatifs-aux-essais-cliniques-du-vaccin-anti-covid-19-%E2%80%9Cconsolident-et-%C3%A9toffent
%E2%80%9D-la-dynamique-de-coop%C3%A9ration-entre-les-deux-pays ministère des affaires étrangères de
la coopération africaine et des marocains résidant à l'étranger

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- la « prise en charge des dépenses de mise à niveau du dispositif médical »,


- le soutien de l’économie nationale pour faire face au choc ;
- la préservation des emplois et l’atténuation des répercussions sociales de
la pandémie. Les ressources du fonds affectées au secteur de la santé ont servi
essentiellement à :
- l’achat d’équipement médical et hospitalier ;
- l’achat de médicaments et de consommables médicaux,
- le renforcement des moyens de fonctionnement du ministère de la Santé

2. Un accroissement de l’offre en infrastructures, matériels et produits de santé


Les actions ont concerné l’augmentation et le réaménagement des capacités
hospitalières et l’amélioration des conditions d’accueil des patients dans différentes villes du
Maroc, plus particulièrement les villes à forte densité humaine les plus exposées au risque.
Des hôpitaux militaires de campagne ont été déployés dans des villes ou à leurs périphéries
pour renforcer le dispositif sanitaire civil en lits et équipements en soins intensifs. Des lots
d’équipements médicaux et sanitaires ont été importés avec célérité et, progressivement
déployés dans les établissements sanitaires. Des stocks de médicaments ont été constitués,
plus particulièrement la chloroquine produite par un groupe pharmaceutique installé au
Maroc. Des entreprises marocaines, spécialisées dans la fabrication de matériel médical,
(respirateurs, moyens matériels des hôpitaux) ont été aussi sollicitées par des procédures
accélérées. Des entreprises industrielles ont pu réadapter leur outil de production pour
produire des respirateurs et sécuriser la production des masques.
3. Une prise en charge des patients
Sur ce volet, le ministère de la Santé a mis l’accent sur la détection : la définition des
« cas suspects » pour identifier les contaminés a été soumise à des révisions successives.
Une fois éliminés les foyers importés, la vigilance s’est tournée vers les clusters internes. Le
ministère a renforcé progressivement ses capacités de dépistage par la programmation de
l’achat de kits de dépistage et l’acquisition de divers tests de diagnostics rapides. La
couverture territoriale des tests et analyses a été élargie pour : s’étendre aux Centres
Hospitaliers Universitaires (CHU) dans différentes métropoles régionales et aux hôpitaux
militaires. Enfin, la gratuité de l’accès aux soins a été assurée : des tests de dépistage jusqu’à
l’admission à l’hôpital, voire dans un établissement hôtelier si les patients doivent être
placés à l’isolement
4. L’implication solidaire des acteurs de la société civile
L’implication des acteurs économiques et sociaux a été diverse dans ses formes et
ses moyens. Des entreprises citoyennes (publiques et privées) ont aménagé des services
hospitaliers et des centres de consultation. Des unités hôtelières et de restauration se sont
portées volontaires pour offrir des chambres d’accueil et les prestations de restauration aux
patients convalescents ou aux personnels de santé. Le bénévolat s’est manifesté par
différentes actions : constitution de réseaux de fournisseurs/donateurs de denrées
alimentaires, mobilisation des élèves des écoles spécialisées de l’hôtellerie et de la
restauration, des collectifs de citoyens et de professionnels de l’événementiel et de la
production artistique. Des chercheurs universitaires se sont impliqués dans l’élaboration de
modèles mathématiques de prédiction de la propagation du Covid-19 au Maroc.

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5. Une gouvernance et une politique de communication adaptées


L’Etat a mobilisé les départements ministériels concernés et les professionnels de la
santé, mais aussi les acteurs de la vie socio-économique pour permettre une meilleure
maîtrise de l’épidémie. Un Comité de veille interministériel a piloté le plan d’action sous ses
différents volets. Le ministère de la Santé  a déployé une série d’actions pour élever son
niveau de vigilance dans le suivi de la situation épidémiologique en temps réel, puis il a
ajusté son mode de fonctionnement par la mise en place d’un Comité technique et
scientifique consultatif dont l’une des missions est la définition d’un protocole de prise en
charge des malades atteints de COVID-19, et par l’adaptation de l’organisation du système
de soins en réponse à une nouvelle logique d’intervention: identification des structures de
référence pour l’orientation des cas possibles et prise en charge des cas confirmés
d’infection.
Un plan de communication crédible a été déployé à l’adresse :
- de l’opinion publique : information en continu sur les médias sur le suivi de la
situation sanitaire du pays, production de kits d’information en langues nationales
et étrangères, développement de supports éducatifs pour la sensibilisation en milieu
scolaire, et
- des professionnels publics et privés de la santé : lancement d’une plateforme
communautaire digitale et création d’une nouvelle dynamique de communication
en vue de permettre un accès en temps réel à l’actualité et la formation médicale. A
toutes les étapes, l’information diffusée à l’attention du public se basait sur des
recommandations du comité scientifique mobilisé dans la gestion de la pandémie
pour éviter toute désinformation inutile pouvant fausser la crédibilité des autorités
et l’efficacité de la riposte.

Dans l’ensemble, l’efficacité de l’action sanitaire a reposé sur la programmation et la


coordination des actions des parties prenantes pour contrôler l’extension et l’impact du
virus. L’approche plurisectorielle de réponse a été soutenue par des actions sanitaires
efficaces, l’organisation de la conduite de crise, ainsi que des mesures transverses de
communication. Devant la menace persistante de la pandémie, la mise en œuvre de ce plan
d’action demeure une priorité pour le Maroc. Dans cette démarche, la mobilisation de tous
les corps de l’Etat et de la société civile pour veiller aux respects des mesures préconisées et
apporter les aides nécessaires pour accommoder les citoyens aux lourdes conséquences
économiques de la crise sanitaire a été stratégique.

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FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ECONOMIQUES ET SOCIALES DE TANGER – FSJEST
MASTER : LA DECENTRALISATION ET LA GOUVERNANCE LOCALE | DGL | SEMESTRE S3

Conclusion
La crise de la COVID-19 aura été tant un point de départ que le révélateur de
profonds bouleversements économiques, sociaux, et humains au Maroc et dans le reste du
monde.
Cette pandémie aura également été à l’origine d’un vent d’incertitude pour les populations,
marquée par un système sanitaire qui connait, Malgré les grandes efforts et sacrifices
déployés par l’ensemble de son personnel, plusieurs contraintes entraînant ainsi de fortes
répercussions sur la santé publique, la quiétude de l’humain et sa sécurité.
En effet, les dimensions sécuritaire et sanitaire, ainsi que les enjeux posés, ont
contribué à la consécration de l’Etat comme seule entité capable de protéger les
populations et contrecarrer les impacts négatifs de la crise.
L’influence des Etats – qui se caractérisait par un désengagement progressif et leur
retrait de plusieurs secteurs clés – se voit ici renforcée par l’idée que seul un Etat fort,
régulateur et doté de moyens importants, est capable de recevoir et d’amortir les chocs.
Néanmoins, plusieurs défis se posent aux institutions des pays.
Bien que les populations voient leur relation avec l’Etat changer afin d’inclure leurs
intérêts et besoins, la question de l’impact et du rôle des collectivités territoriales reste en
suspens.
En effet, il a été donné d’observer une faible implication des élus locaux et des
services déconcentrés dans leur traitement de la pandémie. Une décentralisation inachevée
et une déconcentration hésitante sont dans une large mesure la cause de ce phénomène. Il
faudra ainsi penser un renouvellement des relations entre l’Etat et les collectivités locales
pour parvenir à la formulation de politiques novatrices qui viseraient à réduire les fractures
territoriales.

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MASTER : LA DECENTRALISATION ET LA GOUVERNANCE LOCALE | DGL | SEMESTRE S3

Bibliographie

- Covid-19 et infection au SARS-CoV-2 Manuel de procédures de veille et de


riposte 2021
- Covid-19 : Mesures rapides et ambitieuses prises par le Royaume du Maroc ONU
- impact de la pandémie de covid-19 sur le marché du
- Gestion de l’état d’urgence sanitaire au Maroc - Gouvernance sécuritaire et droits
humains -2021
- Le partenariat public-privé : Condition sine qua none pour la relance économique
post-crise covid-19
- travail marocain et réponse publique face à la crise – 2021

- Loi organique 113-14, les compétences propres de la commune ; Art 83, Page 33
- Loi organique 113-14, les attributions du président du conseil de la commune, Art
100, page 40
- https://orientxxi.info/magazine/maroc-le-roi-le-coronavirus-et-la-volonte-
divine,3766
- https://www.diplomatie.ma/fr/m-nasser-bourita-les-accords-de-coop
%C3%A9ration-entre-rabat-et-p%C3%A9kin-relatifs-aux-essais-cliniques-du-vaccin-
anti-covid-19-%E2%80%9Cconsolident-et-%C3%A9toffent%E2%80%9D-la-
dynamique-de-coop%C3%A9ration-entre-les-deux-pays ministère des affaires
étrangères de la coopération africaine et des marocains résidant à l'étranger

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