Physique-Chimie Mécanique et Électrocinétique CPES - M4

Oscillateurs amortis

À la fin de ce chapitre, vous saurez · · ·

⋆ réaliser l’acquisition d’un régime transitoire du deuxième ordre et analyser ses caractéristiques ;
⋆ analyser, sur des relevés expérimentaux, l’évolution de la forme des régimes transitoires en fonction des
paramètres caractéristiques ; prévoir l’évolution du système en utilisant un portrait de phase fourni ;
⋆ écrire sous forme canonique l’équation différentielle afin d’identifier la pulsation propre et le facteur de
qualité ; connaître la nature de la réponse en fonction de la valeur du facteur de qualité ; déterminer la
réponse détaillée dans le cas d’un régime libre ou d’un système soumis à un échelon en recherchant les
racines du polynôme caractéristique ;
⋆ déterminer un ordre de grandeur de la durée du régime transitoire, selon la valeur du facteur de qualité.

I. Étude théorique d’un oscillateur électrique amorti

I.1. Présentation du dispositif

On considère le régime libre d’évolution d’un circuit RLC, c’est à dire la décharge d’un condensateur (capacité
C) au sein d’une association série comprenant une bobine (inductance L, résistance r) et un conducteur
ohmique de résistance R1 variable.
Le condensateur étant initialement chargé sous la tension U0 = 6 V, à t = 0, on ferme l’interrupteur.
K L r
i

uc uL
C R1 uR
1

On réalise une première expérience avec C = 5, 0 µF et R1 = 10 Ω.

8
6
4
uc (t) (V)

2
0
2
4
6
0.000 0.005 0.010 0.015 0.020
0.04
0.03
0.02
i(t) (A)

0.01
0.00
0.01
0.02
0.03
0.000 0.005 0.010 0.015 0.020
t (s)

On réalise une nouvelle série d’expériences pour différentes valeurs de la résistance R1 .

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6
4 R1 =10 ohms

uc (V)
2
0

0.000 0.005 0.010 0.015 0.020

6 R1 =40 ohms
uc (V)
4
2
0

0.000 0.005 0.010 0.015 0.020

6
R1 =130 ohms
uc (V)

4
2
0
0.000 0.005 0.010 0.015 0.020
6
R1 =400 ohms
uc (V)

4
2
0
0.000 0.005 0.010 0.015 0.020
t (s)

I.2. Équation différentielle vérifiée par uc

On applique la loi des mailles pour ce circuit série :

uc = uR1 + uL
Les caractéristiques des dipôles s’écrivent :
duc di
i = −C ; uR1 = R1 i et uL = L + ri
dt dt
En utilisant ces relations, on obtient une équation différentielle ne portant que sur la tension uc (avec
R = R1 + r) :
duc du2 uc du2 uc R duc 1
uc = −RC − LC 2
⇔ 2
+ + uc = 0
dt dt dt L dt LC
Il s’agit d’une équation différentielle du second ordre à coefficients constants sans second membre.
On peut écrire l’équation différentielle sous sa forme canonique :

d2 uc ω0 duc
∀t > 0, + + ω02 uc = 0 (1)
dt2 Q dt

Avec :
1
⋆ ω0 = √ la pulsation propre,
LC r
Lω0 1 L
⋆Q= = , le facteur de qualité, une grandeur sans dimension.
R R C
Application 1 : Vérifier que Q est sans dimension.

On constate que lorsque Q → ∞, R → 0, on retrouve l’ED d’un oscillateur harmonique.

Expérimentalement, on constate qu’on peut observer, en fonction de la valeur de R1 , des oscillations.

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6
4 R1 =10 ohms
uc (V)
2
0

0.000 0.005 0.010 0.015 0.020

6 R1 =40 ohms
uc (V)

4
2
0

0.000 0.005 0.010 0.015 0.020

6
R1 =130 ohms
uc (V)

4
2
0
0.000 0.005 0.010 0.015 0.020
6
R1 =400 ohms
uc (V)

4
2
0
0.000 0.005 0.010 0.015 0.020
t (s)

Figure 1 – Tension aux bornes d’un condensateur initialement chargé, dans un circuit RLC.
C = 5, 0 µF, L = 50 mH et r = 8, 75 Ω

I.3. Résolution de l’équation différentielle

⋆ Équation caractéristique de l’ED (1) :

ω0
x + ω02 = 0
x2 + (2)
Q
Les solutions de cette équation du second degré dépendent du signe du discriminant.
⋆ Discriminant de l’équation caractéristique (2)
 2  
ω0 2 2 1
∆= − 4ω0 = 4ω0 −1
Q 4Q2

I.3.1. ∆>0 ou Q < 1/2 : Régime apériodique

Application 2 : Vérifier que si ∆ > 0, alors Q < 1/2

⋆ Solutions de l’équation caractéristique (2) :

s  
ω0 2 1
− ± 4ω0 −1
Q 4Q2 ω0 ω0 p ω0 p
x= =− ± 1 − 4Q2 = − ± 1 − 4Q2 = −λ ± Ω
2 2Q 2Q 2Q

⋆ Solutions de l’équation différentielle (1) :

uc (t) = e−λt A eΩt +B e−Ωt

ω0 ω0 p
⋆ A et B sont des constantes à déterminer avec les conditions initiales ; λ = et Ω = 1 − 4Q2
2Q 2Q
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Application 3 : Déterminer A et B dans l’exemple du cours

I.3.2. ∆ = 0 ou Q = 1/2 : Régime critique

⋆ Solutions de l’équation caractéristique (2) :

ω0
x=− = −ω0 = −λ
2Q

⋆ Solution de l’équation différentielle (1) :

uc (t) = (A × t + B) e−ω0 t

⋆ A et B sont des constantes à déterminer avec les conditions initiales.

Application 4 : Déterminer A et B dans l’exemple du cours

I.3.3. ∆<0 ou Q > 1/2 : Régime pseudo-périodique

⋆ Solution de l’équation caractéristique (2) :

s
ω0 2
 
ω0
− ± j 4ω02 −
Q 2Q ω0 ω0 p 2
x= =− ±j 4Q − 1 = −λ ± jΩ
2 2Q 2Q

Ω ̸= ω0 et Ω < ω0

⋆ Solutions de l’équation différentielle (1) :

uc (t) = e−λt (A cos (Ωt) + B sin (Ωt))

ω0 ω0 p 2
⋆ A et B sont des constantes à déterminer avec les conditions initiales ; λ = et Ω = 4Q − 1
2Q 2Q
2π 2π 2Q
⋆ Pseudo-période : T = = ×p
Ω ω0 4Q2 − 1
1 2Q
⋆ Temps caractéristique d’amortissement : τ = =
λ ω0
Pour une résistance R1 suffisamment « faible », il est possible d’observer des oscillations amorties, on parle
de régime pseudo-périodique. Dans ce cas, la constante de temps associée à l’amortissement τ est très
inférieure à T la période des oscillations.

U0
regime transitoire permanent

0
uc

−U0
0.000 0.005 0.010 0.015 0.020 0.025 0.030 0.035
t (s)
Application 5 : Déterminer A et B dans l’exemple du cours

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I.4. Analyse énergétique

Dans le cas du circuit RLC, les deux formes d’énergie échangées sont l’énergie électrostatique du conden-
sateur et l’énergie magnétique de la bobine. On peut ainsi observer des oscillations électriques.
L’énergie électrique du système est progressivement dissipée par effet Joule dans la résistance.

I.5. Portrait de phase

duc
Le portrait de phase de l’oscillateur électrique consiste à représenter en fonction de uc .
dt

6000 500
4000 0
2000 500
duc /dt (V/s)

0 1000
2000 1500
4000 2000
6000 2500
R =10 ohms R =400 ohms
8000 3000
6 4 2 0 2 4 6 6 4 2 0 2 4 6
uc (V) uc (V)
Figure 2 – Portrait de phase d’un oscillateur électrique amorti

Application 6 :
1. Indiquer le point correspondant à l’instant initial, compte tenu des conditions initiales.
2. Indiquer le point correspondant à l’instant final.
3. En déduire le sens des trajectoires de phase.
4. Indiquer le type de régime dans les 2 cas.

⋆ Partant de l’état initial uc (0+ ) ≃ 6, 5 V et i(0+ ) = 0 A, la trajectoire de phase converge vers l’état
final caractérisé par une tension et une intensité nulles ;
⋆ dans le cas du régime pseudo-périodique, la trajectoire s’enroule autour de l’état final, on retrouve les
oscillations amorties ;
⋆ pour le régime apériodique, la trajectoire converge directement vers l’état final ;
⋆ la trajectoire de phase est décrite dans le sens horaire ;

II. Étude théorique d’un oscillateur mécanique amorti

II.1. Présentation du dispositif

On considère un système masse-ressort vertical. La masse m est attachée à un ressort de constante de raideur
k et de longueur à vide ℓ0 . Le système est soumis à une force de frottement fluide f⃗ = −α⃗v . On lâche la
masse pour un allongement initialement nul.

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ux
l0
g

II.2. Équation différentielle vérifiée par l’allongement

Dans le référentiel terrestre supposé galiléen, on applique la deuxième loi de Newton à la masse qui est
soumise à la tension du ressort, à son poids et à la force de frottement fluide ; en projection selon l’axe (Ox),
on obtient :
α k
mẍ = mg − kx − αẋ ⇔ ẍ + ẋ + x = g
m m
Avec ω02 = k/m et α/m = ω0 /Q, l’équation différentielle prend sa forme canonique :

ω0
∀t > 0, ẍ + ẋ + ω02 x = g (3)
Q
Il s’agit d’une équation différentielle du second ordre à coefficients constants avec second membre.

II.3. Résolution de l’équation différentielle dans le cas d’un régime critique

⋆ Dans le cas d’un régime critique, Q = 1/2.

Application 7 : Déterminer l’expression de x(t) compte de tenu des conditions initiales

⋆ La solution de l’équation diffréntielle (3) est la somme de :

— la solution de l’équation homogène :

xh (t) = (A × t + B) e−ω0 t

— la solution particulière :
mg
xp = xeq =
k
La solution particulière est la solution du régime permanent (t → ∞) pour lequel le poids et la tension
du ressort se compensent.

⋆ Donc,
x(t) = (A × t + B) e−ω0 t +xeq

⋆ Les conditions initiales x(0+ ) = 0 et v(0+ ) = 0 imposent :

0 = B + xeq et A − ω0 B = 0
On en déduit finalement :
∀t ≥ 0, x(t) = xeq − xeq (1 + ω0 t) e−ω0 t

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xeq

x(t)
00 2 4 6 8 10
ω0 t

Figure 3 – Oscillateur mécanique masse/ressort – Régime critique

II.4. Analyse énergétique

Pour le ressort, on observe des oscillations qui résultent d’un échange entre l’énergie cinétique et l’énergie
potentielle élastique.
Du fait du frottement fluide, l’énergie mécanique diminue au cours du temps, les oscillations sont amorties.

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