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Contrôles non-destructifs
Sommaire
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
2.2 Définition du contrôle non-destructif . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
2.3 Domaines d’application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.4 Ressuage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.5 Magnétoscopie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.6 Radiographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.7 Courants de Foucault . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
1
CHAPITRE 2. CONTRÔLES NON-DESTRUCTIFS
2.1 Introduction
Les techniques du Contrôle Non-Destructif (CND) jouent un rôle très important
dans le monde industriel actuel. En effet, les exigences en fiabilité qui ne cessent
d’augmenter et l’introduction de nouveaux matériaux à grande échelle nécessitent
une surveillance continue des biens et de leur fonctionnement. Les techniques du
CND sont utilisées pour caractériser les propriétés des matériaux (ou des compo-
sants) et évaluer leurs défauts. Cela permet généralement d’optimiser le dimension-
nement des structures et l’exploitation des biens. Ces techniques sont également
utilisées dans l’inspection des processus et des structures industriels notamment
les plus critiques. Ainsi, les CND sont, de nos jours, largement utilisées pour l’ins-
pection continue dans les industries aéronautique et spatiale, les installations nu-
cléaires, les centrales électriques, les usines de produits chimiques, etc.
Parmi les techniques du contrôle non-destructif existant, nous proposons d’étu-
dier, dans le présent chapitre, les techniques de ressuage, la magnétoscopie, la radio-
graphie et les courants de Foucault. D’autres techniques, telles que la thermographie
infrarouge et l’analyse des huiles, seront étudiées dans les prochains chapitres.
Lorsque ces techniques sont utilisées dans de telles applications, elles sont ap-
pelées “techniques d’évaluation non-destructive (END)” ou “Non-Destructive Evaluation
(NDE)” en anglais. Cependant, il se trouve que le terme END est plus large puisqu’il
couvre toutes les techniques de caractérisation des matériaux en plus des techniques
du CND. Ces techniques peuvent être trouvées sous une autre appellation, à savoir :
Inspection Non-Destructive (IND) où l’on trouve les techniques de CND utilisées
dans les programmes (ou politiques) d’inspection.
En effet, certains défauts peuvent être totalement inoffensifs compte tenu de leur
petite taille ou de leur position inoffensive (e.g. présence de micros-vides dans une
région faiblement sollicitée d’un composite). Cependant, d’autres défauts peuvent
être assez néfastes en raison de leur taille, type et position. Outre les catégories no-
cives et inoffensives, il existe également une troisième catégorie de défauts, à savoir,
les défauts bénéfiques. Ce genre de défauts n’est pas grave et leur localisation est
généralement avantageuse. En effet, certains défauts bénéfiques arrêtent ou gênent
la propagation d’une fissure et d’autres défauts bénéfiques détournent le chemin
de progression de la fissure en fournissant un chemin plus facile mais dans une di-
rection différente et relativement plus sûre. Par conséquent, l’ingénieur en CND ne
doit pas rejeter un matériau et/ou un composant simplement à cause de la présence
d’un défaut. Il doit déterminer si le défaut est inoffensif ou bénéfique et énoncer
catégoriquement les critères de rejet.
2.4 Ressuage
Le ressuage, appelé aussi ”liquid penetrant inspection” ou ”dye penerant inspection”
en anglais, est l’une des techniques de CND les plus simples et les plus largement
utilisées. Cette technique ne permet de détecter que les défauts de surface, quelle
que soient leur forme et leur taille, dans tous les matériaux. Cette condition (i.e.
présence d’un défaut de surface) est indispensable pour permettre la pénétration
du liquide dans le défaut.
Bien que la méthode de ressuage par huile et poussière est très simple à appli-
quer, elle avait ses propres limites. On notera en particulier :
rester dans la fissure). L’application d’une poudre révélatrice, qui n’est rien d’autre
qu’une version améliorée de la poussière de craie, sur la surface de la pièce permet
d’aspirer le pénétrant par effet de capillarité. La forme de la fissure sera dessinée
par le liquide colorant sur la poudre révélatrice. Il est à noter que la taille réelle
de la fissure est inférieure à celle révélée par la poudre. Les étapes de la méthode
d’inspection par ressuage sont schématisées sur la Figure 2.1
Le nettoyage des petits composants (i.e. petites surfaces) se fait en trois étapes :
(i) élimination des saletés (e.g. poussière, huile, graisse, etc.) en utilisant un
chiffon doux et propre. (ii) élimination des grosses particules de rouille, pous-
sière et autres avec une brosse métallique suivi d’un nettoyage avec une brosse
fine (e.g. pinceau), et (iii) nettoyage final à l’aide d’un liquide ”nettoyant” fait
à base d’acétone ou de tétrachlorure de carbone ayant la particularité d’être
très volatil.
Pour les petits composants, les meilleurs résultats sont obtenus par la pulvéri-
sation du pénétrant sur toute la surface du composant. Cette pratique assure
une répartition uniforme du pénétrant sur toute la surface à inspecter. La pul-
vérisation peut se faire soit à l’aide d’un pistolet pulvérisateur, soit avec une
bombe aérosol contenant le liquide pénétrant. Après la pulvérisation du pé-
nétrant, il faut lui laisser suffisamment de temps (i.e. environ 5 minutes) pour
qu’il puisse pénétrer dans les fissures profondes et tranchantes.
Dans certains cas, et dans le but de détecter les fissures les plus fines, les com-
posants sont chauffés puis immergés dans un liquide pénétrant plus froid.
Cette différence de température, entre le composant et le liquide, provoque
une zone de basse pression à l’intérieur du défaut facilitant l’aspiration du
pénétrant dans la fissure. Pour réussir cette étape aussi, l’utilisateur peut don-
ner des petits coups ou fait vibrer le composant pour que le liquide pénétrant
puisse accéder dans les fissures les plus fines.
Dans les deux cas (i.e. pour les petites et grandes surfaces), il est essentiel
d’avoir une couche uniforme du révélateur sur la surface. En effet, la pré-
sence de zones minces de révélateur peut empêcher l’aspiration du pénétrant.
Lorsque la couche du révélateur est trop épaisse, le liquide pénétrant peut ne
pas monter jusqu’en surface et les fissures seront masquées. Par conséquent,
il est essentiel d’appliquer un revêtement uniforme d’une couche appropriée
pour obtenir des indications appropriées sur la surface du révélateur.
(e) Interprétation des résultats : les indications obtenues par la procédure d’ins-
pection par ressuage ne fournissent pas de détails concernant la taille exacte de
la fissure (i.e. la profondeur, la longueur ou la largeur de la fissure). Cette tech-
nique permet uniquement de détecter la présence de fissures superficielles du
2.5 Magnétoscopie
La magnétoscopie est une technique de CND qui permet de détecter les défauts
de surface (i.e. défauts débouchant) ainsi que ceux proche de la surface (i.e. défauts
sous-jacents) dans les matériaux ferromagnétiques (e.g. les aciers ordinaires, le fer,
le nickel, le cobalt, etc.). Cette technique est caractérisée par sa simplicité de mise en
œuvre et son efficacité maximale dans la détection des défauts de surface. Cepen-
dant, sa sensibilité diminue très rapidement à mesure que la profondeur du défaut
sous la surface augmente. Par conséquent, il est déconseillé d’utiliser cette méthode
pour la détection des défauts internes. Il est à noter aussi que la magnétoscopie ne
peut pas être appliquée sur les matériaux non-ferromagnétiques tels que le cuivre,
le laiton, l’aluminium, le titane, la céramique, l’acier inoxydable, etc.
Matériau
ferromagnétique
S N
lignes du flux sont obligées de sortir de la matière produisant ce qui est commu-
nément appelé ”flux de fuite” (Figure 2.3), et c’est sur ce flux de fuite que repose le
principe de la magnétoscopie. En effet, dans tous les types de techniques de détec-
tion de défauts par magnétoscopie, le flux de fuite est soit mesuré, soit simplement
détecté.
N S
N S N S
S N
N S
Courant électrique
à ampérage élevé
Champ magnétique
Composant
à inspecter
Fissure
Courant magnétisant
La magnétisation circulaire est représentée sur la Figure 2.5. La Figure 2.6, quant
à elle, représente la magnétisation longitudinale. La direction des lignes du flux ma-
gnétique est obtenue en appliquant la regèle de la main droite. Selon cette règle, si
l’on pointe le pouce en direction du courant, les doigts pliés nous donnent la direc-
tion des lignes du flux magnétique (Figure 2.5a).
Aimant
permanant
Composant
à inspecter
Lignes de flux
magnétique
Fissure
(a) Magnétisation par courant électrique (b) Magnétisation par aimant permanent
Culasse
magnétisante
Composant
à inspecter
Fissure
Parmi ses applications, on peut citer l’inspection des vilebrequins, les bielles, les
pipelines, les tubes, les canalisations, les pièces coulées, les assemblages soudés, les
ressorts, les pièces filetées, les pièces forgées etc. Elle peut aussi être utilisée pour
détecter les inclusions non-métaliques sur la surface des pièces.
2.5.6 Précautions
Nous exposons dans ce qui suit quelques cas où une démagnétisation est re-
quise :
(a) lorsque le composant est concerné par des opérations d’usinage, la présence
de champ magnétique résiduel peut entraîner l’accumulation de copeaux sur
l’outil et nuire à l’opération d’usinage, ainsi qu’à la finition de la surface ;
(b) lorsque le composant est utilisé à proximité d’instrument sensible, le fonction-
nement de ces instruments peut être affecté par le champ magnétique résiduel.
C’est pour cette raison que les coques des navires sont démagnétisées pour
éviter de nuire au fonctionnement de leurs compas magnétiques ;
(c) lorsque la pièce inspectée doit subir une opération de soudage ultérieur à l’arc,
la présence d’un fort champ magnétique résiduel peut dévier l’arc ;
(d) les puissants champs magnétiques résiduels sont une source de friction exces-
sive entre les pièces mobiles. e.g. entre un piston et la paroi de cylindre ;
(e) les pièces rotatives ayant subi une inspection par magnétoscopie peuvent atti-
rer différentes particules (e.g. copeaux, grains, dépôts de fer) et ce en fonction
de l’environnement dans lequel la pièce fonctionne. Cela peut entraîner des
dysfonctionnements notamment sur les surfaces d’appui ;
(f) lorsque le composant inspecté n’a pas subi une opération de démagnétisation,
son nettoyage devient délicat en raison des particules ferromagnétiques qui
s’accrochent à sa surface.
Les techniques les plus utilisées pour la démagnétisation après une inspection
par magnétoscopie sont :
2.6 Radiographie
La radiographie est l’une des techniques de contrôle non destructif les plus lar-
gement utilisées. Dans cette technique, les rayons X (ou les rayons gamma) sont uti-
lisés comme moyen de détection. Le principe de fonctionnement de la radiographie
repose sur la différence d’absorption, i.e. l’absorption des rayons varie en fonction
du type de matériau. En effet, un matériau dense (e.g. plomb) absorbe pratiquement
toutes les radiations (i.e. rayons X), alors que l’air laisserait passer tous les rayons
sans aucune absorption. Par conséquent, s’il se trouve qu’une poche d’air est piégée
dans une pièce moulée, les rayons X seraient absorbés différemment par le défaut.
Cette propriété permet de détecter les défauts en vérifiant l’intensité des rayons X
reçus et affichés sur un film radiographique.
Outre leur usage en inspection, les rayons X sont largement utilisés dans le diag-
nostic médical. Le principe de fonctionnement de la radiographie médicale et la ra-
diographie industrielle est identique. La différence entre les deux réside dans le fait
qu’en médecine, le radiologue peut avoir une indication précise de l’endroit à diag-
nostiquer en questionnant le patient. L’ingénieur quant à lui est, dans la plupart des
cas, obligé à prendre une image à rayons X du matériau entier pour détecter d’éven-
tuels défauts. Cependant, l’ingénieur peut exposer le composant à inspecter aux
rayons X aussi longtemps qu’il le souhaite, contrairement au médecin qui ne peut
exposer le patient qu’une fraction de seconde. Cela est dû au fait que les rayons X
sont nocifs pour les tissus et les cellules du corps humain.
λc = 12.4/V (2.1)
contraste facilitant la détection des défauts. Il est donc important de sélectionner une
longueur d’onde optimale pour réussir l’inspection.
Étant donné que la capacité de pénétration des rayons X dans la matière dépend
de la longueur d’onde, les équipements de radiographie sont équipés de systèmes
permettant le réglage de la tension (en kilovolts) afin d’obtenir les longueurs adé-
quates.
Pratiquement tous les matériaux absorbent les rayons X, i.e. ils atténuent les
rayons X qui les traversent. Cette atténuation dépend de deux facteurs : (i) le coeffi-
cient d’absorption massique du milieu (e.g. le matériau à inspecter) et (ii) l’épaisseur
du matériau à inspecter. Plus le matériau est dense, plus l’atténuation du faisceau
de rayons x est importante. De même, plus le matériau est épais, plus l’atténua-
tion du faisceau des rayons X est importante. L’expression de l’intensité du faisceau
transmis (atténué) est donnée par :
It = I0 exp (−µt) (2.2)
avec : It : Intensité du faisceau transmis (atténué) ; I0 : Intensité du faisceau incident
(original) ; µ : Coefficient d’absorption massique ; t : Épaisseur du matériau à inspec-
ter.
Source de rayons X
Matériau (μ = μ)
Défaut (μ = 0)
A B
D’après la formule de la sensibilité, il est évident que pour avoir une sensibilité
maximale, le coefficient d’absorption massique (µ) devrait être au maximum. Étant
donné que µ dépend de la matière ainsi que de la longueur d’onde des rayons X, la
sensibilité peut être améliorée en choisissant une tension appropriée.
La Figure 2.9 représente un échantillon d’épaisseur variable et contenant une
inclusion à haute densité ainsi qu’une porosité (i.e. un vide, µ = 0). L’échantillon est
placé sous une source de rayons X. Un film radiographique à rayons X est placé sous
l’échantillon pour enregistrer l’intensité modulée du faisceau de rayons X. Selon le
même principe que les pellicules photographiques, les pellicules radiographiques
deviennent sombres dans les zones où l’exposition aux rayons X est plus importante
et deviennent plus clair dans les zones où l’exposition est plus faible.
Source de rayons X
Inclusion
Porosité
Echantillon
Film radiographique
En plus de leur large utilisation dans la détection des défauts des matériaux,
la radiographie est également utilisée pour l’inspection des structures, des équipe-
ments, des composants, etc. Elle permet notamment de détecter les porosités dans
les pièces moulées, les défauts de soudage (e.g. fissures, inclusions, soufflures, dé-
fauts de pénétration, etc.), les inclusions, les piqûres de corrosion, etc. Dans certains
cas, la radiographie est utilisée en conjonction avec d’autres techniques de CND tels
que le ressuage et les ultrasons.
Enfin, il est important de rappeler qu’une exposition excessive aux rayons X peut
entraîner une diminution du nombre de globules blancs dans le sang et peut causer
une leucopénie, une anémie et une hypotension artérielle. Une longue exposition
peut entraîner des brûlures cutanées pouvant être fatales. Par conséquent, les opé-
rateurs de radiographie doivent porter un dosimètre à rayons X ou un badge de
surveillance radiographique pour contrôler le niveau d’exposition.
Lorsqu’une bobine traversée par un courant alternatif est approchée d’un ma-
tériau conducteur d’électricité, des courants de Foucault sont induits dans le maté-
riau par induction électromagnétique (Figure 2.11). La magnitude des courants de
Foucault induits dépend de la magnitude et la fréquence du courant alternatif, la
distance entre la bobine et le matériau sous inspection et la présence de défauts ou
d’inhomogénéité dans le matériau et ses propriétés physiques. Les courants de Fou-
cault sont des boucles fermées de courants induits circulant dans des plans perpen-
diculaires au flux magnétique qui leur a donné naissance et circulent parallèlement
aux spires de la bobine et au plan de surface. Les courants de Foucault produisent
à leur tour un champ magnétique qui s’oppose au champ d’excitation. Le champ
d’équilibre est alors affaibli, ce qui provoque un changement de l’impédance de la
bobine ou de toute bobine secondaire située à proximité du matériau. En observant
la différence entre l’impédance de la bobine d’origine et celle modifiée par la pré-
sence des courants de Foucault, des informations significatives quant à la présence
de défauts ou de modifications physiques, chimiques ou microstructurales peuvent
être obtenues.
Champ magnétique
primaire
Courant alternatif
Courants de
Champ magnétique Foucault induit
secondaire
Matériau à inspecter
ϕ
Résistance R
Acier
Réactance inductive XL
Matériau magnétique
Air
Matériau non-magnétique
Aluminium
Résistance R
F IGURE 2.13 – Effet des courants de Foucault et de la perméabilité magnétique sur l’impé-
dance
Lorsque le circuit des courants de Foucault est équilibré dans l’air et ensuite ap-
proché à une pièce en aluminium, la composante de résistance augmentera (i.e. des
courants de Foucault sont générés dans l’aluminium provoquant des pertes d’éner-
gie de la bobine, et cela apparaît comme une résistance) et la réactance inductive
de la bobine diminue (i.e. le champ magnétique créé par les courants de Foucault
s’oppose au champ magnétique de la bobine et le champ magnétique d’équilibre
sera plus faible pour produire une inductance). La présence de fissures dans l’alu-
minium (ou autres composants non-magnétiques) conduira à des courants de Fou-
cault moins intenses. Par conséquent, la résistance décroîtra et la réactance inductive
augmentera.
Lorsque le test est effectué sur un matériau magnétique (e.g. l’acier), le com-
portement sera différent. En effet, tout comme pour un matériau conducteur mais
non-magnétique, des courants de Foucault sont induits dans le matériau. Cela re-
tirera l’énergie de la bobine conduisant à une augmentation de la résistance de la
bobine. Cependant, à cause de la perméabilité magnétique importante de l’acier, le
champ magnétique de la bobine est concentré et son intensité augmente. Cette aug-
mentation de l’intensité du champ magnétique masquera complètement le champ
magnétique induit par les courants de Foucault. Par conséquent, la réactance induc-
tive de la bobine augmente. La présence d’une fissure dans l’acier réduira l’intensité
des courants de Foucault provoquant une diminution de la résistance (i.e. l’énergie
retirée à la bobine est moins importante) et une augmentation de la réactance in-
ductive (i.e. le champ magnétique créé par les courants de Foucault, qui est censé
s’opposer au champ magnétique de la bobine, est moins intense).
augmente l’impédance de la bobine (Figure 2.14). Si la bobine est déplacée, avec une
vitesse régulière, le long du composant, un changement momentané dans la réac-
tance et le courant de la bobine sera enregistré lors du passage de la bobine sur le
défaut. Ce changement peut être détecté, amplifié et affiché par un détecteur de dé-
fauts par courants de Foucault. Il est également possible d’utiliser des instruments
à effet Hall pour détecter les changements de la densité de flux magnétique.
(a) Bobine excitée (b) Courants de Foucault (ab- (c) Courants de Foucault
sence de défauts) (présence de défauts)
F IGURE 2.14 – Effet des courants de Foucault sur la tension d’alimentation d’une bobine
entourée à un tube présentant un défaut
Batterie
Générateur
(a) Alliages : les alliages sont obtenus par la combinaison d’un ou plusieurs mé-
taux et/ou éléments chimiques avec un métal de base. Par conséquent, la
conductivité électrique du métal de base est affectée par chaque métal et élé-
ment chimique constituant l’alliage. De plus, cette conductivité peut ne pas
être homogène sur tout l’alliage.
(b) Dureté : la dureté est une mesure localisée de la résistance à la déformation
plastique d’un matériau induite par les procédés de fabrication mécanique ou
les traitements thermiques. Le changement de dureté d’un matériau affecte sa
conductivité et peut conduire à de fausses indications lors de l’inspection par
les courants de Foucault.
(c) Contraintes résiduelles : les contraintes résiduelles sont des contraintes multi-
axiales statiques auto-équilibrées existant dans un matériau en l’absence de
tout chargement extérieur. Ces contraintes qui provoquent des changements
locaux de conductivité peuvent être causées par divers mécanismes tels que :
la déformation plastique, les traitements thermiques, usinage, etc.
2.7.2.3 Fréquence
La fréquence est l’un des paramètres que l’opérateur des instruments d’inspec-
tion par les courants de Foucault doit choisir soigneusement. Le principal objectif
du réglage de la fréquence est de contrôler la profondeur de pénétration et la den-
sité des courants de Foucault induits. En général, des plages de fréquences élevées
sont utilisées pour détecter les défauts de surface, et des plages plus basses sont
utilisées pour la détection des défauts sous-jacents. Dans certains cas, des essais
multi-fréquences sont nécessaires pour distinguer les signaux de défaut des signaux
insignifiants.
2.7.2.4 Distance
2.7.2.5 Géométrie
2.7.2.7 Orientation
Pour que les défauts (e.g. fissures, impuretés, etc.) soient détectés, ils doivent
perturber le champ des courants de Foucault en circulant autour des défauts car ils
sont non conducteurs ou de conductivité différente. Ainsi, pour que la perturbation
soit maximale, les défauts doivent être perpendiculaires au flux des courants de
Foucault. Les défauts parallèles aux lignes du flux des courants de Foucault causent
des perturbations minimes ou nulles et sont donc moins détectables.
Ce sont àdes
Capteur capteurs
double fonctiondont
: le ou les éléments constituant le capteur jouent si-
multanément le rôle d’émetteur (i.e. c’est l’émetteur qui crée le champ magnétique
Le lorsqu’il
capteur àestdouble
traversé par un
fonction estcourant alternatif)
un capteur dont leet celui
ou lesdeéléments
récepteur (i.e le récep-
constitutifs jouent
teur se charge de mesurer le champ magnétique capté). Un exemple d’un
simultanément le rôle d’émetteur et de récepteur. Le capteur à double fonction le plus simple est capteur
à double
constitué d’unefonction est illustré
seule bobine sur
(cf. figure la Comme
1.8). Figure énoncé
2.16. Dans ce genre
en section dechamp
1.2.1, le capteurs, la pré-de
magnétique
réaction
sencevarie selon laprovoque
de défauts circulation une
des CF dans le matériau.
perturbation dans le Enflux
cas de
desperturbation,
courants deceFoucault
champ de
réaction
et parmodifie l’impédance
conséquent du bobinagede
une modification ; c’est-à-dire
l’impédance la réactance inductive
de la bobine. Ainsi,etlalaprésence
résistance
effective de la bobine.
de défauts sur le C’est une variation
composant de l’impédance
inspecté est indiquéede laenbobine qui estlamesurée,
mesurant variation donnant ainsi
de l’im-
unepédance.
information sur l’état du matériau inspecté. Les capteurs à double fonction sont les capteurs CF
les plus couramment utilisés.
Les capteurs à fonctions séparées sont composés d’éléments distincts pour l’émission et la réception.
La 2.7.3.2
fonction d’émission
Capteurs àest assurée par
fonctions au moins une bobine. En ce qui concerne la fonction de
séparées
réception, différentes technologies de capteurs de champ magnétique peuvent être envisagées telles
que lesDans
capteurs inductifs
cette classe (bobines), à effet
de capteurs, Hall, fluxgates,
l’émission et la àréception
magnétorésistance
sont faitegéante
par des(GMR)
élé-ou
encore
ments à magnéto-impédance
distincts. En effet, géante (GMI)d’émission
la fonction [Peng_2014]. estC’est le champ
assurée magnétique
par au moins une quibobine.
est dans
tous les cas mesuré. Dans l’exemple représenté en figure 1.9, la fonction de réception
Concernant la réception, différentes technologies de capteurs magnétiques sont en- est réalisée par
l’intermédiaire d’une bobine.
visageables telles que : les capteurs inductifs (bobines), les capteurs à effet Hall,
les capteurs fluxgates, les capteurs à magnétorésistance géante ou les capteurs à
magnéto-impédance géante. Notons que pour tous ces capteurs, c’est le champ ma-
gnétique qui est mesuré. Un exemple d’un capteur à fonctions séparées est montré
sur la Figure 2.17 où la fonction de réception
24 est assurée par une bobine.