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Grammaire de Proto-Indo-Européen (PIE)

La première version de cette grammaire ayant reçu un accueil positif (« swérxmen jéryom »),
j'ai décidé de l'actualiser avec, notamment, les résultats de mes recherches (
https://www.academia.edu/17299209/Cons%C3%A9quences_du_non-
marquage_morphologique_de_la_transitivit%C3%A9_en_Proto-Indo-Europ
%C3%A9en_sur_son_syst%C3%A8me_verbal ), ainsi que des ajouts principalement sur la
phonotactique et le nom verbal.

O.SIMON
Mars 2016.

Mes dernières recherches sur la syntaxe, la déclinaison et les particules PIE imposaient une
nouvelle édition de cette grammaire qui, à présent, offre un cadre entièrement régulier pour
le PIE. (+ ajout des règles pour la prédictibilité des formes non-sémantiques d'imperfectif en
janvier 2019, et précisions sur les formes de noms et d'adjectifs verbaux en septembre 2019)

Conventions orthographiques :

Elle suit celle de l’indo-européen reconstruit. Le « w » sert pour les labio-vélaires : kw, gw,
ghw. Par convention, les laryngales de l’indo-européen sont rendues ainsi :
- « x » pour H1, qui est un son proche du « h » français dans « la hache », qui varie
entre un « h » aspiré véritable et un coup de glotte.
- « j » pour H2 (et H4 pour ceux qui la reconstruisent) est entre la « jota » espagnole
(ou « ach-laut » allemand) et le H emphatique arabe, un peu comme quelqu’un qui
souffle sur ses verres de lunettes pour les nettoyer, depuis le fond de sa gorge.
- « q » pour H3 qui correspondrait à H2 + w.

Les laryngales et les liquides (r, l) et nasales (m, n) peuvent fonctionner, entre deux
consonnes, comme des voyelles. Elles sont même parfois accentuées. En termes d'API, cela
correspond à l'ajout du « schwa indogermanicum » [ə] audit son.

« s », « z » et « $ » noteront la sifflante [s], qui devient souvent [z] avant une sonore. Seul
« s » compte comme un phonème (au sens phonotactique du terme) sourd et, en début de
mot, « assourdit » l'occlusive suivante. Sinon, s, z et $ suivent les fluctuations de leur
environnement phonétique.

Le système retenu ici permet d'utiliser les ouvrages se servant de la reconstruction


« conventionnelle ». Il ne s'agit pas d'un rejet de la théorie glottalique (qui représente peut-
être l'état ancien du PIE jusqu'au départ du rameau germanique) mais de la conséquence de
la régularité des changements phonétiques qui rend difficile de trancher en faveur d'un
système ou d'un autre.

Outre les sifflantes, les voyelles « pures » (toujours sonores), ne sont pas notées dans le
tableau ci-dessous ; ce sont : e, o, i, u et leurs versions longues : ê, ô, î, û. L'existence de [a]
n'est attestée que dans des mots qui semblent empruntés. Sinon, l'on considère que « a » =
H2e (ou « je »).

J'ai gardé la dénomination classique de « palatales » pour k^, g^, gh^, même si je considère
plausible que ces phonèmes avaient une autre valeur.

© Dr. Olivier Simon 1


sourdes sonores
Occlusives (y compris $ + Nasales Liquides semi- laryngale
occlusive & z + occlusive qui (peuvent (peuvent voyelles s
comptent pour un seul se se
phonème) vocaliser vocaliser
) )
Plates/ k g gh H1, H2,
gutturale H3 (x,j,q)
s
palatales k^ g^ gh^ y
dentales t d dh n, nz l, lz
labiales p b bh m, mz w
labio- kw gw ghw
vélaires
cérébrale r, rz
s

Phonotactique :

Il s'agit de l'agencement des phonèmes du PIE. Un phonème est une unité sonore
considérée comme telle par une langue donnée. Ainsi, « kw » est un phonème pour le PIE,
même si d'un point de vue externe, on pourrait l'analyser comme consistant de deux sons [k]
+ [w].

Une syllabe consiste au minimum en un noyau qui est une voyelle (du moins ce que la
langue considère comme tel, comme les laryngales, liquides et nasales vocalisées du PIE)
qui est le plus souvent entouré de part et d'autre de consonnes et semi-voyelles. Ce qui est
avant le noyau est l' « attaque ». Ce qui vient après est le « coda ». La phonotactique
détermine quelle syllabe est « légale » (« a le droit d'exister ») ce qui conduit, en PIE, à
déduire si certains sons (laryngales, nasales, liquides, semi-voyelles) vont fonctionner
comme voyelle (noyau) ou consonne. Les emprunts et les onomatopées ne sont pas soumis
à ces contraintes (ex : « atta- »).

Un mot est un élément de phrase ayant une fonction syntactique précise (verbe, substantif,
etc..). A l'exception des interjections et de plusieurs clitiques (qui n'ont pas d'accentuation
propre), un mot se compose d'un ou de plusieurs morphèmes. Un morphème est au
minimum une « racine », porteuse d'un sens et qui peut parfois former un mot à elle seule,
ou bien un affixe, une désinence, qui ne fait que préciser le sens de la racine. En raison des
contraintes phonotactiques, il est donc inexact d'affirmer que les « morphèmes du PIE sont
toujours monosyllabiques ». En réalité, il faut plutôt dire qu'un morphème PIE ne peut
contenir plus d'une voyelle sujette à l'ablaut.

© Dr. Olivier Simon 2


Voici les phonèmes PIE pour l'attaque et le noyau, et leur ordre « légal » de gauche à droite
(sens de l'écriture)

s Dentales : t – d – dh
Labiales : p – b – bh m r y–i x (H1) e–ê
Labio-vélaires : kw – j (H2)
gw – ghw n l w-u q (H3) o-ô
Palatales : k^ – g^ –
gh^
Plates : k – g – gh
Sifflante Occlusives Nucléables (peuvent servir de noyau)
Une attaque ou un coda ne peut contenir plus de 2 de ces
phonèmes (sinon, on rend nucléable ce qui peut l'être)

En ce qui concerne le coda, on prend le même tableau, mais dans le sens inverse (de droite
à gauche), et on admet les phonèmes suivants :

Pour les nucléables : mz, nz, rz, lz.


Pour les occlusives : z + occlusive (ex : zdh-) ou occlusive + -s.

Pour déterminer ce qui doit être « nucléisé », il faut se baser sur les voyelles préexistantes (e
– ê – o – ô – i – u) et partir de celle qui est accentuée. Le PIE « adore » les amas de
consonnes, mais reste toujours dans la « légalité ».

Notons que sauf emprunts, le PIE n'admet pas la gémination (deux phonèmes similaires l'un
derrière l'autre). Dans le cas de s + s, l'on obtient un seul « s ». Sinon, on peut par exemple
vocaliser : gwm + mé = gw°m-mè (« nous vînmes »)

Soit la racine « yeug » = « joindre ». Avec infixe nasal, sa troisième personne du pluriel est
« yungént ». Les syllabes se décomposent en yun-gént, car une attaque « ng- » serait
illégale pour la deuxième syllabe.

Soit *pH2trés, génitif de « pjter » = « père ». Selon une loi phonétique, une laryngale
disparaît entre 3 consonnes. Cependant *ptrés aurait une attaque illégale (3 phonèmes), ce
qui amène à garder la laryngale : « pjtrés ».

Mesure syllabique :

On décompose le mot selon ses voyelles, auxquelles on ajoute le premier phonème avant
chacune de ces voyelles.

Ex : « yungénti » donne : yun-gén-ti

Au contraire des langues classiques, je pars de l'hypothèse qu'une voyelle courte peut
admettre un phonème après elle sans compter comme syllabe longue pour autant.

Mutations sonores :

Celles-ci sont fréquentes en indo-européen, et de natures différentes.

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La plus remarquable est la mutation consonantique ou ablaut. La voyelle centrale d’une
racine indo-européenne est presque toujours « e » entourée de consonnes, semi-voyelles ou
laryngales.

Ce degré normal « e » peut muter qualitativement en degré « o » (ex : « bher » = « bhor »)
ou quantativement en degré long « ê/ô » ou en degré zéro, c'est-à-dire sans voyelle centrale
(ex : « leikw » = « likw »), sauf si cela contrevient aux règles phonotactiques et/ou crée une
confusion avec le « s mobile ». Ex : s-d + t = sed$t

Les recherches récentes tendent à démontrer que les occlusives sourdes en fin de mot se
sonorisaient si elles suivaient une sonore. Pour des raisons de lisibilité, on continuera à les
écrire comme sourdes.

« d » à la fin d'un mot après une autre consonne tombe mais allonge la voyelle précédente.
Ex : k^erd > k^êr

« -yn » à la fin d'un mot : « n » tombe mais allonge la voyelle précédente.

Quand deux « s » se rencontrent, ils se fondent en un seul. Ex : xés + si = xési « tu es ».

Quand une occlusive sonore précède une occlusive sourde (p, t, k, kw, k^), elle devient
sourde à son tour ; ex : yug + tos = yuktos

Quand un dentale (d, t, dh) précède une occlusive, quelle qu'elle soit, on intercale « $ » entre
les deux. Cette sifflante ne compte pas comme phonème ; c'est la conséquence
« technique » inévitable (sifflement) entre deux occlusives. Cependant, si la première syllabe
devient longue à cause de cet ajout, on supprime alors l'occlusive du premier morphème
pour rétablir la qualité de syllabe courte.

Exemples :

wid + tos = wid$tos [wid-tos] (« su »)


woyd + tje = woid$tje [woyd-tje] (la première syllabe était déjà longue) (« tu sais »)

med + trom = metrom ; *med$trom = medt-rom, la première syllabe aurait été allongée.
(« mesure »)
Sed + dhlom = sedhlom ; sed$dhlom = seddh-lom, la première syllabe aurait été allongée.
(« selle »).

Loi de Szemerényi : Une voyelle suivi d’une sonore (r, l, n, m, y, w) à laquelle on ajoute « s »
(nominatif singulier masculin ou féminin) ou « j » (neutre pluriel nominatif ou accusatif) perd
cette finale et s’allonge. Si on obtient « ôn », ce « n » disparaît. Ex : « chien » : k^uon + s =
k^uô. Dans les autres cas de nominatifs où « s » ne disparaît pas, « s » allonge la première
voyelle précédente s’il s’agit d’un « o » et s’il n’en est séparé que par une consonne.

Sinon, quand une laryngale suit « o » dans une même racine, mais en est séparée par une
sonore, cette laryngale disparaît. Ex : tòrxmos > tòrmos (trou)

Lois de Stang : w ou m + m/n = suppression de w ou m et allongement de la voyelle


précédente. y + i = disparition de « i » et allongement de la consonne précédente.

Loi de Pinault : Un laryngale disparaît entre une consonne et « y ».

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Règle de la laryngale et des 3 consonnes : Une laryngale entre 3 consonnes disparaît si cela
ne crée pas de syllabes « illégales ».
Ex : « dhùgjter » = fille ; au génitif, on obtient « dhuktrés » car les syllabes sont « légales » :
dhuk-trés.

Règle du « boukolos » : Un second « w » dans une séquence de phonèmes contenant déjà
un premier « w » disparaît.
Ex : gwow + kwolos (vache – gardien) = gwowkolos (« vacher »)

y ou palatale + w = yu ; ex : k^wô > k^uô (« chien »)

Mon hypothèse sur les hétéroclitiques : ceux-ci se terminent par une séquence de liquides
et/ou nasales. Dans la déclinaison, si cette terminaison est seule à la fin d'un mot, la dernière
liquide ou nasale tombe (n'est pas prononcée). Sinon et après application des lois de
Szemerényi, si un autre son suit (même « x »), c'est la première liquide ou nasale qui tombe.

Accentuation :

Celle-ci doit toujours être indiquée au moyen d’un accent. L’ « accent » indo-européen aurait
été en fait non pas une « accentuation » comme en allemand ou en anglais (c’est-à-dire une
syllabe du mot prononcée plus fort que le reste) mais un ton élevé comme souvent en grec
ancien ou en védique (c’est-à-dire que le ton monte plus haut, comme dans la dernière
syllabe d’une phrase interrogative française : « tu as vu le facteur ? », où « eur » est
prononcé en haussant le ton).
[nota : l’usage d’un accent grave dans cette grammaire est seulement dû à des contraintes
techniques résultant du traitement de texte].

L’accent d’un mot indo-européen est souvent mobile, et ses règles seront indiquées pour
chaque paradigme (déclinaison, conjugaison). Cependant, chaque mot ne comporte, au
maximum, qu’un seul accent. Dans les mots composés, c’est le premier élément qui porte
l’accent, comme le montrent, par exemple :
- déms-potis = « maître de maison »
- xé-gwment = « ils étaient venus » (avec accent) face à « gwmént » (même sens,
sans augment).

Certains mots, dits « clitiques », n’ont pas d’accent et se placent habituellement en seconde
position. Les « proclitiques » se basent sur l’accentuation du mot suivant, et les
« enclitiques » sur celle du mot avant eux. D’un point de vue accentuel, ils se rattachent à un
mot voisin accentué. Si deux clitiques se suivent, l’un d’eux est alors accentué.
Un nom au vocatif n’est pas accentué sauf s’il est en première position. Les verbes
conjugués dans une phrase principale sont inaccentués sauf s’ils sont en première position
(ce qui est toujours le cas des verbes à l’imperfectif utilisant les désinences primaires).

Substantifs :

Les substantifs se répartissent en trois genres (masculin, féminin, neutre) et se déclinent en


trois nombres (singulier, duel1, pluriel) et huit cas (nominatif, vocatif, intégratif, datif, génitif,
ablatif, locatif, instrumental). En Indo-Européen, le neutre nominatif et accusatif sont toujours
identiques. Le neutre duel et pluriel régissent un verbe au singulier. Dans une époque
ancienne du PIE, il est possible que les terminaisons neutres nominatif pluriel et duel
1 L'existence même du duel en PIE originel n'est pas assurée, mais on l'indiquera quand même par souci
d'exhaustivité.

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n'étaient que des collectifs au singulier (donc désinences de singulier et régissant des
adjectifs au singulier).

Le nominatif est selon la vision classique le cas du sujet et de son attribut. En réalité, c'est
d'abord, comme son nom l'indique, le cas par lequel on désigne, on nomme les substantifs. Il
est très vraisemblable qu'en PIE comme dans certaines langues-filles, dans la phrase « On
l'appelle X », X sera au nominatif, et non à l'accusatif en tant qu'apposition du pronom
personnel « l(e) ». Ceci est prouvé par l'usage du nominativus pendens ; généralement au
début d'une phrase, le nominatif est utilisé pour qualifier, décrire un pronom ou un substantif
qui lui apparaîtrait à un autre cas dans l'autre phrase (la différence avec les constructions
absolues tient à ce que celles-ci n'ont pas besoin d'être reprises par un pronom ou un
substantif). L'hypothèse de départ est donc que le nominatif ait été le « cas par défaut » du
PIE, quand aucun autre cas ne pouvait s'appliquer.

Le vocatif est le cas de l’adresse : « ô ! ». Conformément à ce que nous venons de dire sur
le cas précédent, les membres de l'adresse après le premier terme se mettent au nominatif.

L'intégratif est le cas concerné par le verbe conjugué en sa totalité, il désigne non seulement
le simple objet de l’action (« accusatif »), mais la destination (où l’on va) et tout ce qui la
subit en totalité (le partitif étant exprimé par le génitif), d’où l’existence de « doubles
accusatifs » après des verbes comme « dire à », « enseigner à », « demander à » et les
verbes factitifs. Sauf exception, c’est le cas des adverbes et des constructions absolues. On
le remarque dans le fait que, traditionnellement dans les langues indo-européennes
classiques, l’accusatif exprime les notions de durée et de mesure. Il peut donc être
complément d’adjectif : « long de trois pieds », « rapide de mouvement » : le complément
introduit par « de » dans ces exemples en français serait à l’intégratif en indo-européen.

L’instrumental exprime avec quoi l’action est réalisée et, avec un verbe passif, qui ou quoi
réalise cette action. Il exprime aussi par où on passe et l’accompagnement (« avec »
« parmi »).

Le datif est le bénéficiaire ou la victime de l’action (objet indirect) ; avec un verbe intransitif
ou passif, il peut s’agir de qui émet le jugement. Le locatif exprime là où l’on se trouve (sans
mouvement) ou bien la date (ex : « peruti » = « l’année dernière »). Il est possible que ces
deux cas aient été fondus dans un stade ancien de la langue.

Le génitif exprime non seulement l’appartenance, mais tout ce qui a rapport au nom dont il
dépend « complément de nom ». Ses autres usages peuvent être la période de temps où
s’est déroulée l’action « de nuit », ou des valeurs « relatives » : « au sujet de », « penser à »
ou « partitives » : « le plus puissant des soldats ». Il exprime en quelque sorte l’objet de
l’action, mais qui n’est concerné qu’en partie par cette action (le totalité étant du ressort de
l’intégratif), ex : « je bois de l'eau ». L’ablatif exprime la provenance, mais souvent aussi la
cause et la comparaison « plus grand que ». Dans un état ancien de la langue – ce que
prouvent encore certaines désinences communes – il est possible que ces deux cas étaient
un seul « partitif ».

On oppose les déclinaisons thématiques à celles athématiques, les premières se distinguant


des secondes par le fait qu’elles ajoutent une voyelle entre la racine et la terminaison.

Dans les déclinaisons thématiques, l’accent reste toujours sur la même syllabe. Dans les
déclinaisons athématiques, l’accent se déplace souvent selon un schéma précis. Cependant,
dans toutes les déclinaisons, le vocatif est inaccentué, sauf s’il se situe en début de phrase.
Dans ce cas, la première syllabe du mot est accentuée, quelle que soit sa catégorie. Dans

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certains cas (propres aux langues-filles ou déjà PIE?), l'accusatif pluriel non-neutre suit le
modèle des autres cas obliques.

Les mots athématiques se regroupent en 4 catégories accentuelles, décrites par la place de


l’accent au nominatif et au génitif singulier. De plus, ces formes exhibent un ablaut à tous les
nombres au nominatif et au vocatif et intégratif.

C’est pourquoi chaque substantif ou adjectif devra être indiqué, dans les glossaires, dans
ces deux formes. Les quatre types sont :

- Acrostatique : nòkwts – nékwts (nuit). L’accent reste toujours sur la racine.


- Protérocinétique : méntis – mntéis (pensée). L’accent passe de la racine au suffixe.
- Hystérocinétique : pjtêr – pjtrés (père). L’accent passe du suffixe à la terminaison.
- Amphicinétique : jéusôs – jussés (aurore). L’accent passe de la racine à la
terminaison.

J'ai créé un corpus de règles permettant de déterminer à quel type de déclinaison se


rattache un athématique, d'après sa forme de base au nominatif. (la première règle vaut
également pour les thématiques) :

Règle n°1 : Au vocatif, l'accent de tous les substantifs PIE, quel que soit leur modèle
de déclinaison, porte sur la première syllable vocalisable de ce mot sous sa forme
nominative.
Règle n°2 (supplétive) : La priorité accentuationnelle des substantifs PIE joue souvent
dans cet ordre de préférence : e > o > i/u > consonne vocalisée. Pour « e » et « o »,
l'accent commence le plus vers la gauche, mais le plus vers la droite pour « i/u » ou
une consonne vocalisée.

Règle n°3 : La racine d'un substantif ne peut disparaître en tant que syllable (c'est-à-
dire qu'elle doit contenir au moins une consonne vocalisée). Sinon, un « e » est
maintenu.

Règle n°4 : Le locatif singulier ne suit pas le schéma général : l'accentuation porte
alors sur la dernière voyelle accentuable du paradigme de déclinaison (racine ou
suffixe, mais pas sur le « -i » qui est la désinence!) ; cette voyelle accentuée est « e »,
mais « o » si « e » n'apparaît jamais aux autres cas.

Règle n°5 : (« Narten ») : Si la voyelle accentuée (hors mutations phonétiques) est


« ê » au nominatif (et donc à l'accusatif et au vocatif), elle est « e » aux autres cas,
tout en restant accentuée.

Règle n°6 : Les modèles de déclinaisons opposent le nominatif/vocatif/accusatif (qui


portent l'ablaut) aux autres cas. Dans la déclinaison amphicinétique non-neutre,
l'accusatif porte l'accent.

Pour la suite : « C » = une ou plusieurs consonnes (pouvant faire partie de la même
attaque ou du même coda, voire phonotactique dans « Grammaire ») ; > signifie le
changement entre le nominatif et les cas hors nominatif-vocatif-accusatif ; ? =
n'importe quelle voyelle ou consonne vocalisée.

Règle n°7 : CòC > CèC (acrostatique); cependant si les deux C sont des occlusives,
on a CòC>CeCè- (amphicinétique)

Règle n°8 : CèC>CCè (amphicinétique)

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Règle n°9 : Cò/èCeC>idem (acrostatique)
Règle n°10 : C(ni ò ni è)Cò/éC>C?CCé- (hystérocinétique)

Règle n°11 : Cò/èCoC>CCCé- (amphicinétique, avec accusatif CCòC-)

Règle n°12 : Cò/èC(ni o ni e)(C)>CCéC- (protérocinétique). Cependant, à une époque


ancienne du PIE, on a eu CòC(ni o ni e)(C)>CèC(ni o ni e)(C) (acrostatique)

Règle n°13 : Si le substantif ne contient ni « o » ni « e » au nominatif, l'accent est


alors fixe sur la voyelle la plus à la droite (selon la préférence de la règle n°2). Pour
maintenir la place de cet accent durant la déclinaison, on peut ajouter un « e » à cette
syllabe (toujours selon le principe de la règle n°2)

Règle n°14 : Dans les mots composés, seul le premier élément porte l'accentuation.

Mes recherches tendent à démontrer que les désinences (hors nominatif, accusatif, vocatif),
sont vraisemblablement d'anciennes postpositions. Cependant, par commodité, je présente
ici le modèle classique de déclinaison.

Cas/Nombre Singulier Duel Pluriel


Nominatif -s (rien au neutre) -x(e) (-ix au neutre) -es (-j au neutre)
Vocatif rien -x(e) (-ix au neutre) -es (-j au neutre)
Intégratif -m (rien au neutre) -x(e) (-ix au neutre) -nz (-j au neutre)
Génitif -(é)s -ow -ôm
Ablatif -(é)s -bhyom -mos
Datif -ei -bhyom -mos
Locatif -i ou rien + degré ô -ow -su
ou ê
Instrumental -(e)x -bhyom -bhi

La déclinaison des thématiques masculins/neutres se présente comme suit :

Cas/Nombre Singulier Duel Pluriel


Nominatif -os (neutre : -om) -ox (-oix au neutre) -oes (-ej au neutre)
Vocatif -e (neutre : -om) -ox (-oix au neutre) -oes (-ej au neutre)
Intégratif -om -ox (-oix au neutre) -onz (-ej au neutre)
Génitif osyo -oow -osôm
Ablatif -od -obhyom -omos
Datif -oey -obhyom -omos
Locatif -ey -oow -oysu
Instrumental -ox -obhyom -ôys

Les formes thématiques en –ej (voire –ij) sont presque toutes féminines (souvent –a dans les
langues filles) et présentent une déclinaison semblable :

Cas/Nombre Singulier Duel Pluriel


Nominatif -ej -ejix -ejes
Vocatif -j -ejix -ejes
Intégratif -ejm -ejix -ejnz
Génitif -ejs -ejow -ejôm
Ablatif -ejs -ejbhyom -ejmos
Datif -ejey -ejbhyom -ejmos
Locatif -eji -ejow -ejsu

© Dr. Olivier Simon 8


Instrumental -ejx -ejbhyom -ejbhi

Les adjectifs :

Les adjectifs en indo-européen s’accordent en genre, nombre et cas avec le substantif qu’ils
accompagnent. Les déclinaisons sont donc généralement semblables à celles des
substantifs. Cependant, certaines déclinaisons sont typiques des adjectifs.

Les formes en « u » :

Exemple « ténju » = « mince, fin ». (protérocinétique)

Cas & nombre / masculin féminin neutre


genre
Nominatif singulier ténjus tnjéwij ténju
Vocatif singulier ténju tnjéwij ténju
Intégratif singulier ténjum tnjéwijm ténju
Instrumental tnjùx tnjuyéjx tnjùx
singulier
Datif singulier tnjéwey tnjuyéjey tnjéwey
Ablatif & génitif tnjéws tnjuyéjs tnjéws
singulier
Locatif singulier Tnjéw(i) Tnjuyéj(i) Tnjéw(i)
Nominatif, vocatif, ténjux tnjéwijix ténjuix
intégratif duel
Génitif & locatif duel tnjéwow tnjuyéjow tnjéwow
Ablatif, datif & tnjéwbhyom tnjuyéjbhyom tnjéwbhyom
instrumental duel
Nominatif & vocatif ténjewes tnjéwijes ténjuj
pluriel
Intégratif pluriel ténjunz tnjéwijnz ténjuj
Instrumental pluriel tnjùbhi tnjuyéjbhi tnjùbhi
Datif & ablatif pluriel tnjùmos tnjuyéjmos tnjùmos
Génitif pluriel tnjéwôm tnjuyéôm tnjéwôm
Locatif pluriel tnjùsu tnjuyéjsu tnjùsu

Les adjectifs en « -u » font partie du système dérivationnel de « Caland ». D’autres adjectifs
du même système se forment sur la racine au degré zéro en suffixant « rò » (« opposé à un
autre ») ou « mò » (« opposé à tout le reste »). Le substantif correspondant est, sur degré
« e », suffixé en « -es » (ex : ténjos), neutre, ou en « (i)mérn ». Comme début d’un
composant, il est au degré zéro avec une terminaison « i » et a une valeur de préfixe (donc
inaccentué), tandis qu’en dernier élément, il est au degré « e » avec voyelle thématique.

Autre exemple de déclinaison adjectivale : xsont (participe présent actif de xes = « être »),
hystérocinétique.

Cas & nombre / masculin féminin neutre


genre
Nominatif singulier Xsonts xsòntij xsont
Vocatif singulier xsont xsònti xsont
Intégratif singulier xsontm xsòntijm xsont
Instrumental xsntéx xsntyéjex xsntéx
singulier

© Dr. Olivier Simon 9


Datif singulier xsntéy xsntyéjey xsntéy
Ablatif & génitif xsntés xsntyéjs xsntés
singulier
Locatif singulier xsònti xsntyéji xsònti
Nominatif, vocatif, xsòntxe xsòntijxe xsòntix
intégratif duel
Génitif & locatif duel xsntéwow xsntyéjow xsntjéwow
Ablatif, datif & xsntéwbhyom xsntyéjbhyom xsntéwbhyom
instrumental duel
Nominatif & vocatif xsòntes xsòntijes xsòntj
pluriel
Intégratif pluriel xsòntnz xsòntijnz xsontj
Instrumental pluriel xsntbhì xsòntyébhi xsntbhì
Datif & ablatif pluriel xsntmòs xsntyéjmos xsntmòs
Génitif pluriel xsntôm xsntyéjôm xsntôm
Locatif pluriel xsntsù xsntyéjsu xsntsù

Signalons également :

L’adjectif amphicinétique még^j = « grand », l’hystérodynamique mljék^ = « doux »,


l'acrostatique nogw/negw = « nu ».

Les adjectifs thématiques en –o ont un comparatif en -tero un superlatif en –tmo.


Le comparatif des autres adjectifs est hystérocinétique et consiste à suffixer « ios/is » à la
racine nue au degré « e ». Le féminin est identique au masculin. Ce suffixe signifiait
« assez... » à l'origine.
Le superlatif se forme en –isto-.
L’opposition à un autre élément se forme avec l’ablatif, et la comparaison à un ensemble
avec le génitif. Il est même possible que l’indo-européen n’ait pas eu de comparatif ni de
superlatif, et se soit basé sur ces temps. Ex : « grand par rapport à Pierre » = « plus grand
que Pierre » ; « grand des Dieux » = « le plus grand des Dieux ».

L’adverbe :

Nous considérons que la forme normale de l’adverbe indo-européen est l’accusatif singulier
neutre sauf si le contexte impose logiquement un autre cas. Exemples :
« péruti » = « l’année dernière », de « wetos » = « année » ; « temxesì » = « dans le noir »
de « témxes » = « ténèbres ».
« meg^j » = « très » (accusatif neutre)

Futures pré-/post-positions  :

Mes recherches tendent à démontrer que, dans le cadre de la syntaxe PIE, il s'agissait de
postpositions pour les substantifs (certaines étant devenues des désinences de déclinaison)
mais des prépositions pour les verbes (futurs préfixes verbaux). Les éléments de base (qui
se sont combinés pour former les prépositions des langues classiques, et peuvent se
combiner avec des démonstratifs) sont les suivants :

de : idée de séparation, «(d')autre (part) »


et : idée d'ablatif
gh^-: « être dos à (au référent) »
x(e)- : « ce qui est avant »

© Dr. Olivier Simon 10


je- : exprime la direction inverse (jèn(j) = « en haut »)
k^e/om : particule centripète
me- : « à l'emplacement de, chez »
ni : « en bas »
per : « idée d'aller au delà, de traverser » « en entier » (preq = « au devant de »)
pq : « à » (idée de proximité, ou d'instrument)
-s : idée de partitif
se/om : particule centrifuge
su : « (dans) le groupe »
-ter : choix d'un membre d'une paire
-ti : « de, par » (manière, direction)
-trj : « en/au travers de »
we : exprime l'opposition.

En général, -e est la finale de base, notamment lors des combinaisons, -i (la particule « hic
et nunc ») donne un sens spatial ou temporel, et -(e)q indique le lieu de destination.

Interjections  :
bhej = « dis donc »
bhû = exprime le dégoût
way = « hélas »
ô = particule utilisée avant vocatif (qui reste accentué sur la première syllabe).

Le verbe :

Le verbe indo-européen se fonde sur une base monosyllabique à laquelle s’ajoutent des
terminaisons, et souvent des suffixes ou infixes. Ce verbe connaît deux voix (active et
médio-passive), trois modes (indicatif, optatif, subjonctif), trois nombres (singulier, duel,
pluriel) se divisant chacun en trois personnes. A partir de cette nomenclature classique, nous
avons extrapolé une terminaison « impersonnelle », qui correspond au français « on ». Le
verbe s’accorde avec son sujet (même si celui-ci n’est pas exprimé dans la phrase) ;
cependant, le neutre duel ou pluriel régit toujours le singulier (le duel et pluriel neutres sont
en effet d’anciens collectifs).

Le verbe indo-européen a durant la quasi-totalité de son histoire été axé sur un système non
pas temporel, mais aspectuel. Voici ma reconstruction, en remontant vers le passé, de
l'évolution des trois principaux types de conjugaison :

Système temporel Présent Aoriste Parfait


(ex : dans les langues
classiques)
Aspect narratif Imperfectif Perfectif Résultatif
Aspect descriptif (le Divers « synoristes » « Véritable » Statif
plus ancien) aoriste : racine
thématique avec
apophonie

Dans les langues classiques comme le grec ancien ou le sanskrit, et peut-être même dans
l'indo-européen le plus tardif, c'est un système majoritairement temporel qui organise le
verbe, comme en français. Les conjugaisons principales, à partir desquelles on peut déduire
toutes les autres, sont le présent, l'aoriste (qui correspond en gros au passé simple français,

© Dr. Olivier Simon 11


mais au-delà de son usage purement littéraire) et le parfait, que l'on peut comparer au
« present perfect » anglais, c'est-à-dire une action qui s'est déroulée dans le passé, mais
dont les conséquences se font encore sentir actuellement (ex : « J'ai oublié mes clefs » = I
have forgotten my keys).

Ce que j'appelle l'aspect « narratif » est celui que décrivent les principaux ouvrages récents
sur le PIE et qui sera le plus détaillé ici. Dans ce système, la chronologie verbale ne dépend
pas de la réalité (avant, maintenant, après), mais du point de vue du narrateur. L'imperfectif
décrit une action qui se déroule toujours de son point de vue. Ce peut tant être un présent
qu'un passé, notamment un imparfait. On peut comparer ça à un commentateur sportif qui
décrit ce qu'il voit : « il prend la balle, tire... ». Plus tard, en français et pour décrire les
mêmes actions, le commentateur utiliserait le passé simple. En PIE « classique » et dans les
deux cas, l'imperfectif serait utilisé. Ex : ghwent qogwim = Il tue/tua le dragon. Le temps, en
PIE, était rendu par des particules adverbiales et surtout, pour l'imperfectif, par l'usage de
l'augment pour le passé et des désinences primaires pour le présent.

Dans l'aspect narratif, l'imperfectif formait couple avec le perfectif qui lui désignait une action
révolue du point de vue du narrateur. Le système reconstruit dans cette étude est que le type
de conjugaison utilisé par le verbe dans l'un de ces aspects permet de déduire celui qui sera
utilisé dans l'autre. Dans le lexique, les verbes sont donnés sous leur forme d'imperfectif
« narratif ».

Reste le résultatif-statif, qui exprime une action révolue du point de vue du narrateur, mais
dont les conséquences lui sont toujours actuelles.

Ce système de l'aspect narratif décrit la majorité des formes conjuguées reconstruites pour
le PIE et correspond vraisemblablement au système qui a prédominé dans la seconde partie
de l'existence du PIE commun. Cependant, les formes verbales dérivées ne semblent pas
fournir de reconstructions pour plus d'un aspect en PIE, les formes conjuguées des langues
classiques étant le plus souvent des innovations. La majorité des perfectifs « narratifs »
consistent en une forme « nue » (la racine verbale + les désinences personnels), mais pas
toutes, car certains imperfectifs narratifs – très bien attestés par la reconstruction –
présentent également cette forme simple. (ex : xest = il est ; ghwent = il met un terme à).

Mon hypothèse (voir mon article) est que le système aspectuel le plus ancien du PIE était un
aspect « descriptif », où seul comptait le type d'action (ou d'inaction) verbale. D'un côté, il y
avait le statif qui exprimait un état (ex : « la montagne va (atteint) jusqu'à la mer »). Sinon,
l'autre aspect important était ce que j'appelle « le véritable aoriste » puisqu'αοριστος signifie
« illimité » en grec ; il peut s'agir tant d'une action ponctuelle que d'une action dont les limites
(temporelles) sont inconnues, comme par exemple dans le cas des aoristes gnomiques (qui
servent à énoncer des vérités générales ou tenues comme telles, ex : « les femmes aiment
les bijoux »). Il correspondait aux formes reconstruites de « formes nues » (et de dégré zéro
+ voyelle thématique) de verbes qui ont pu donner tant des perfectifs narratifs que certains
imperfectifs en raison de l'action qu'ils expriment (« être », « mettre un terme à »,
« vomir »...).

Restent alors les divers « synoristes », formes affixées exprimant diverses modalités d'une
action ; si les formes elles-mêmes sont reconstructibles, il n'en est pas vraiment de même de
la signification « descriptive » de chacune, puisqu'elles ont été généralement regroupées
dans l'imperfectif narratif.

La compréhension de cette « histoire » aspectuelle du PIE telle que je l'ai reconstruite est
nécessaire pour le maniement du verbe PIE, même pour un stade tardif, car il faut garder à
l'esprit que ces changements ont été graduels et ont pu varier selon les verbes ! L'exemple
le plus connu est *woidje = « je sais », qui exhibe une forme archaïque de statif descriptif,

© Dr. Olivier Simon 12


mais qui s'est maintenu dans plusieurs langues classiques avec sa conjugaison irrégulière,
et même dans quelques langues modernes. Ex : luxembourgeois ech weess alors qu'une
forme de présent régulier serait *ech wëssen.

Notons enfin que le verbe indo-européen, tout au long de son histoire, a vu son sens
complété par des clitiques : l'augment « xé- » exprimant le passé, « kom » exprimant la
complétion, preq au sens de « d'ores et déjà ».

Dorévanant, sauf indication, je me référerai aux aspects narratifs.

A l’imperfectif, on peut exprimer l’action qui se déroule actuellement (= « présent » français)


grâce à des désinences primaires, qui se différencient des désinences secondaires par
l’ajout d'une particule « hic et nunc » (-i au singulier et à la 3° plu., -xe à la 2° pluriel et -s
ailleurs).

L’action qui s’est déroulée au passé (au sens que lui donne la grammaire française) peut
être exprimée par l’ajout d’une particule « xé », l’augment, habituellement préfixée au verbe.

Nous avons essayé de développer un système régulier pour la conjugaison du verbe indo-
européen, si bien que celle-ci devra normalement être déduite de la simple présentation de
la forme à l’imperfectif, d’une manière inspirée de celle trouvée dans le « Lexikon der
Indogermanischen Verben », de H.Rix (2001). En effet, le LIV ne liste pas moins de 22
formes différentes d’imperfectif, contre 3 de perfectif (4 en ce qui nous concerne) et 1 de
statif. C’est pourquoi il est préférable de partir de l’imperfectif.

Les personnes, et, pour certaines d’entre elles, la voix, ne se distinguent pas seulement par
leurs terminaisons, mais souvent aussi par l’accentuation et/ou l’ablaut. Si une telle
distinction existe, il faut se rappeler qu’elle oppose, à l’indicatif, le singulier actif à tout le
reste.
Prenons le verbe « ghwen »
« Il met un terme à » = ghwent
Mais : « ils mettent un terme à » = ghwnént, avec degré zéro, et accentuation sur la
terminaison.
De même, au passif, « il est terminé » = ghwné

Avant de passer à l’étude des aspects (en partant du plus simple au plus complexe),
mentionnons l’existence d’une voyelle thématique pour certains verbes. Cette voyelle est
« e », sauf aux 1° personnes, à l’impersonnel et à la 3° personne du pluriel.
Ainsi, pour le verbe : bhér-e, « porter », on obtient l’imperfectif :

Bhérom, bhéres, bhéret, bhérowe, bhéreto, bhéretej, bhérome, bhéretx, bhéront, bhéror

Mes recherches suggérent, pour les désinences primaires thématiques du singulier,


l'existence de formes « populaires » : -oim > -ô, -eis, -eit.

Le statif :

Le statif actif de l'aspect descriptif est simple à obtenir : la racine verbal est au degré « o »
accentué à l’actif singulier, et au degré zéro pour le reste, avec accentuation terminale. Ex :
« wòidje » = « je sais ». Le statif utilise partiellement des terminaisons spéciales :

je, tje, (t)e, wé, tò, téj, mé, (t)`x [é]nt, [é]r

© Dr. Olivier Simon 13


Le médio-passif correspondant s'obtenait avec les mêmes formes, mais en redoublant la
première consonne avec « e » intercalé. Ex : wewòydje = je suis su.

L'on devine que les formes du duel et du pluriel du statif actif pouvaient se confondre avec
les formes correspondantes de l'aoriste (racine nue). D'où ma conclusion que dans le stade
le plus archaïque du PIE, le médio-passif et le statif actif ne se conjuguaient qu'au singulier,
et régissaient un sujet à l'accusatif.

Quand les désinences du pluriel ont été introduites, le risque de confusion a entraîné –
vraisemblablement par le biais des verbes intransitifs – à utiliser la conjugaison redoublée
pour l'actif ; et c'est pourquoi les médio-passifs parfaits des langues-filles présentent des
formes refaites (ou même synthétiques, comme en latin). Et c'est également la raison de
l'imprécision des manuels spécialisés quant au parfait-statif médio-passif PIE, certains
suggérant que cet aspect n'aurait pas distingué entre actif et médio-passif (ce qui est en soi
ridicule).

Cette évolution explique les multiples « irrégularités » que les langues-filles présentent dans
leurs conjugaisons de parfait.

Le système perfectif/imperfectif dans l'aspect narratif :

Comme leur nom l’indique, ces deux aspects sont liés l’un à l’autre. Ils utilisent des
terminaisons semblables et même des mécanismes semblables selon les verbes.

Presque tous les verbes utilisent une forme « nue », c’est-à-dire qui consiste en la simple
racine verbale, au degré « e » au singulier actif, et au degré zéro ailleurs. L’accentuation est
sur la racine au singulier actif, et sur la terminaison ailleurs. Ex : xest = ilest ; xsent = ils sont.

En revanche, cette forme « nue », quand elle existe, est un imperfectif pour certains verbes,
et un perfectif pour d’autres.

Ainsi : gwemt/gwmént sont des perfectifs (de « gwem » = « venir »), tandis que
ghwent/ghwnént sont des imperfectifs (de « ghwen » = « mettre un terme à »).

Dans l'aspect descriptif, le « véritable aoriste » était cette forme « nue » (ou celle à degré
zéro avec voyelle thématique pour les verbes dont la forme le requérait). Dans l'aspect
narratif, ce véritable aoriste s'est réparti entre imperfectif et perfectif (le plus souvent) selon le
type d'action exprimé par le sens du verbe.

Il faut donc partir du principe que, si la forme « nue » n’est pas utilisée à l’imperfectif, celle-ci
le sera au perfectif, sauf si des exceptions s’y opposent.

Voici les terminaisons des deux aspects aux deux voix. Les désinences « primaires » ne
s’utilisent que pour le présent de l’imperfectif. Le « e » des désinences devient « ò » sous
l’accentuation ou avant le « r » intercalé entre lui et la particule hic et nunc. (cette fonction
initiale du « r » qui deviendra désinence de médio-passif dans des langues comme le latin ou
le vieil-irlandais est montrée par le hittite).

Désinences Désinences Désinences Désinences secondaires


secondaires primaires primaires passives
actives actives passives
1S -m -mi -jori -je
2S -s -si -tjori -tje
3S -t -ti -[t]ori -[t]e

© Dr. Olivier Simon 14


1D -we -wes -wesdhj -wedhj
2D -te -tes -tesdhj -tedhj
3D -tej -tejs -tejsdhj -tejdhj
1P -me -mes -mesdhj -medhj
2P -tx -txe -txedhj -t(x)$dhj
3P -[é]nt -nti -ntori -nte
Imp -[é]r -ri -rori -re

Le perfectif :

Comme nous l’avons dit supra, le perfectif n’utilise que les désinences secondaires.

La règle générale pour trouver le perfectif à partir de l’imperfectif est très simple.

- Si l’imperfectif n’utilise pas la forme « nue » du verbe, alors celle-ci apparaît au


perfectif. Ex : linékwt = il laisse : léikwt = il avait laissé.
- Cependant (cas non pris en compte par le LIV), il y a des verbes qui devraient utiliser
la forme nue au perfectif. Cependant, si ces racines se terminent par une dentale,
leur contact avec une terminaison commençant par une dentale provoquerait
l’irruption d’un « $ » intermédiaire que l’on pourrait confondre avec le « s » de l’aoriste
sigmatique. C’est pourquoi le perfectif de ces formes consiste en une racine au degré
zéro, avec accentuation sur voyelle thématique.
Exemples : - xleudh (s’élever) : xléudhont = « ils s’élèvent »
Au lieu de *xléudh$t, le perfectif est xludhét = « il s’était élevé ».
De même, -weid (voir, apprendre) : winéd$t = « il apprend, voit »
Au lieu de *weid$t, le perfectif est widét = « il savait ».

Cependant, tout n’est pas si simple.

- Il y a d’abord le cas des verbes qui devraient utiliser une forme « nue » au perfectif, mais
dont la racine verbale se termine déjà avec un « s », ou bien dont la forme « nue » aboutirait
à des aberrations lors de l’accentuation de la terminaison. Ces verbes utilisent au contraire
une forme redoublée avec « e » accentué, degré zéro, et voyelle thématique.
Ex : « sekw » (au médio-passif = « suivre ») : sékwoje = « je suis », le perfectif serait *skwjé,
où le « s » initial laisserait croire à une racine avec « s mobile ». Donc, on obtient séskwoje =
j’avais suivi.
Tombent également dans cette catégorie plusieurs verbes à forme nue à l’imperfectif de
l'aspect narratif, mais où l’usage de l’aoriste sigmatique (cf. ci-dessous) n'est pas approprié
en raison de leur sens :
Ex : : « ghwéghwnes » = tu avais terminé (de « ghwen » = mettre un terme à)

Mentionnons un paradigme promis à un grand avenir, celui de l'aoriste sigmatique. Certains


verbes de l'aspect narratif (sans que l'on puisse en dégager une systématique) forment leur
perfectif en suffixant un -s, avec degré long « ê » à l'actif singulier, et normal « e » ailleurs
(ablaut de type Narten). Ex : wegh^ = transporter en véhicule ; 1° sing. : wêgh^sm ; 3° plu :
wéghsent

Ce paradigme semble avoir eu, dans l'aspect descriptif, un sens télique, « finir de ».

Terminons par la mention de l'aoriste médio-passif archaïque, qui se formait sur la racine au
degré zéro, avec les terminaisons de l'actif.

© Dr. Olivier Simon 15


On obtient notamment : bhujm, bhujs, bhujt = je devins, je fus, etc.

Cette conjugaison était visiblement inspiré de ce qui se pratiquait au statif, qui exhibait des
terminaisons semblables à l'actif et au médio-passif. Il est vraisemblable, en raison des
risques de confusion avec l'actif, que cette conjugaison fonctionnait seulement au singulier,
comme le statif archaïque. Ce système explique en tout cas les formes irrégulières des
langues-filles. Ainsi on trouve : bhj'gm = j'obtins comme part, d'rk^m = j'aperçus.

L’imperfectif

Cet aspect présente le plus de formes ; c’est pourquoi c’est celle-ci qui sert à définir le verbe.
En général, le verbe est présenté à la 3° du singulier, voire à celle du pluriel.

1°) Forme « nue » : ghwént/ghwnént : degré normal au singulier actif avec accentuation sur
la racine ; ailleurs, degré zéro avec accentuation sur la terminaison, voire sur la voyelle
thématique si celle-ci est utilisée.

2°) Forme acrostatique, ou « Narten » : stêwt/stéwnt (louer) : degré « e » allongé au singulier
de l’actif avec accentuation ; degré « e » normal avec accentuation ailleurs.

3°) Forme redoublée avec « e » accentué : dhédhoxt/dhédhxnt (poser) : degré « o » au
singulier actif, zéro ailleurs.

4°) Forme redoublée avec « i » : sistéjt/sistjént (être debout) : degré « e » accentué au
singulier actif, degré zéro avec accentuation sur la terminaison ailleurs.

5°) Forme à infixe nasal : linékwt/linkwént (laisser) : infixe accentué « né » au singulier actif,
ailleurs, infixe inaccentué avec accentuation sur la terminaison. La racine verbale est
« leikw ». Dans l'aspect narratif, cette forme servait vraisemblablement à exprimer un
changement d'état.

6°) Forme acrostatique à degré « e » accentué partout, et généralement usage de la voyelle
thématique : bhéret/bhéront (porter).

8°) Forme à degré zéro, suffixe « sk^ » et voyelle thématique accentuée :


gwmsk^ét/gwmsk^ònt (venir). Dans l'aspect descriptif, cette forme avait sûrement une valeur
inchoative.

9°) Forme à degré zéro, suffixe « -yé ».

10°) Forme à degré « e » avec suffixe « -ye »

(etc…). Il suffit de se rappeler qu’une forme « nue » - avec ou sans voyelle thématique –
exhibe toujours un ablaut à l’actif distinguant le singulier des autres nombres.

Ainsi, pour l'imperfectif-synoriste hors racines sémantiques (changement


d'état/inchoatif/thélique), il est possible que la forme était déterminable à partir de la structure
de la racine, en estimant que les racines « Narten » contiennent déjà un « e », selon le
schéma suivant :

Règle n°1  : Les racines « Narten » suivent leur modèle propre : CêC/CèC

Règle n°2  : Les racines en Hei- suivent le modèle rédupliqué HiHèi-

© Dr. Olivier Simon 16


Règle n°  3  : Suivent le modèle CèC-ie

la racine -CeH(semi?), avec C étant n'importe quelle consonne sauf une occlusive
juste avant « e », et possibilité d'une semi-voyelle après H (sinon ce H est final).
La racine C?L?eL?C?, c'est-à-dire que le « e » est environné d'un L d'un côté ou d'un
autre ainsi que de deux autres consonnes (y compris semi-voyelles, mais pas plus
d'une occlusive).

Règle n°4  : Suivent le modèle -CeC > -Cciè

La racine où le « -e- » est au contact d'un H, à la rigueur en est séparé par L ou une
semi-voyelle

Les racines en -eu- contenant un H

Les racines en eu ou we suivies d'une occlusive.

Règle n°5  : Si la règle précédente aboutit à une forme monosyllabique en PIE (voir ma
« phonotactique », l'on obtient :

pour *C(H)iè > CèCoC


pour *CC(H)iè > CiCèC

Les formes aboutissant à un amas de laryngales **HH-iè mènent à > CèCoC

Règle n°6  : Les racines restantes suivent le modèle : CeC > CèCe-

Cependant, en ce qui concerne le lexique à la fin de cette grammaire, j'ai gardé les formes
d'imperfectif prédéterminées (principalement sur la base de données comparatives)

Les modes :

En sus du mode indicatif, qui vient d’être présenté, l’indo-européen connaît le subjonctif et
l’optatif. Ils existent aux deux voix et à tous les aspects.
Le subjonctif peut se traduire en français par l’expression « puisse-t-il faire » si l’on pense à
la 3° personne du singulier du verbe « faire ». Ce mode s’obtient en utilisant la forme verbale
telle qu’elle existe à l’actif singulier. L’accentuation reste la même tout au long de la
conjugaison. Cependant, si l’accentuation tombe sur une voyelle à « ablaut », celle-ci devient
obligatoirement « e ». On ajoute obligatoirement la voyelle thématique. Si cette voyelle
thématique était déjà utilisée à l’indicatif, elle se trouve allongée. Enfin, on utilise les
désinences primaires ou secondaires du perfectif et imperfectif (même au statif).

Exemples :

Gwmsk^ét = gwmsk^êt
Stêwt = stéwet
Bhéront = bhérônt
Lelikwént = leléikwont

L’optatif correspond à l’expression française « il pourrait faire » si l’on pense à la 3° personne
du singulier du verbe « faire ». Pour l’obtenir, on utilise la forme verbale de la 3° personne
pluriel actif (y compris avec voyelle thématique « o » le cas échéant, mais sans terminaison
–(é)nt) et on ajoute « -ix », qui devient « iex » au singulier actif si, à l’indicatif pluriel,
l’accentuation tombe sur la terminaison, puis les désinences secondaires.

© Dr. Olivier Simon 17


Exemples :

Gwmsk^ét = gwmsk^òixt
Stêwt = stéwixt
Bhéront = bhéroixnt
Lelikwént = lelikwixént

L’impératif :

Seul l’impératif actif est bien connu. Les formes des 2° personnes duel et pluriel, et de la 3°
personne du duel sont identiques à celles du discours (un indice laisse supposer qu’il en
allait de même pour le passif). La forme de la 3° personne du pluriel suffixe un « -u » ; il en
est de même pour la 3° personne du singulier quand elle se termine en « -t ». Enfin, la 2°
personne du singulier consiste soit en la forme basique verbale avec voyelle thématique le
cas échéant (ex : « bhére » = « porte ! ») ou bien en cette forme basique au degré zéro,
auquel on suffixe « -dhì ». Ex : xsdhi = « sois ! ».
Le latin « mementô » laisse penser que le parfait-statif avait ses formes propres d'impératif
(les mêmes que l'indicatif). Dans la mesure où le PIE n'avait pas de système temporel,
l'existence d'un « impératif futur » est sujette à caution, même si les langues-filles ont pu en
former un, parfois avec des formes refaites (comme dans l'exemple de « mementô », où le
« ô » final peut avoir été influencée par *tod = « ça »).

Pour les autres formes, on peut supposer que le subjonctif était utilisé.

Les verbes dérivés :

Ces verbes sont issus (le plus souvent par suffixation), de noms, d’adjectifs ou d’autres
verbes. Les manuels spécialisés sont peu clairs sur leur existence (hors imperfectif) aux
autres aspects narratifs. Notre théorie est qu'il s'agit tous de formes issues de l'aspect
descriptif.

- Verbes essifs en –éxe sur les adjectifs « Caland ». Ex : xrudhròs = rouge ; xrudhéxet
= il est rouge, il rougeoie.
- Le factitif du même type de verbes se constitue par infixe nasal sur l’adjectif en « u »
avec accentuation terminale. Ex : sur  tnjéw- = « fin, mince » on obtient tnjnéw =
« tendre, étirer » ; tnjnéwt = « il tend », tnjnwént = « ils tendent ». Sur *xrudhéw (non
attesté étymologiquement), on obtient *xrudhnéw- = « rendre rouge, rougir »
- Pour les adjectifs thématiques en « -o », le factitif correspondant est en –eje. Ex :
néwos = « neuf, nouveau » ; néweje = « rendre nouveau, renouveler ».
- Les causatifs et itératifs suivent tous deux le même modèle : -éie est suffixé à la
racine verbale au degré « o ». Un causatif correspond à « faire + verbe ». Ex :
spok^éie- (de « spek^ ») = « faire regarder ». Un itératif correspond à une action
répétée ; ex : bhoréie = porter encore.
- Les désidératifs « vouloir + verbe » se forment de diverses manières. Les verbes se
terminant en voyelle ou laryngale se mettent au degré zéro, et suffixent –sié. Ex :
« stjsiònt » = « ils veulent être debout ». Pour les autres verbes, une catégorie peut
prendre la forme nue + « s » suffixé, avec degré « é » accentué au singulier actif, et
degré zéro avec accentuation sur la désinence ailleurs. Ex : (de « winéd »).
« weidst » = il veut (sa)voir ; « widsént » = « ils veulent (sa)voir. Cependant, ce
procédé n’est utilisable que s’il ne crée pas de confusion avec une autre forme de
l’indicatif. Sinon, on utilise la racine redoublée avec « ì » accentué et racine au degré

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zéro + se. Exemple : « ghwen » = « mettre un terme à » ; ghwìghwnsont = « ils
veulent mettre un terme à ».
- Les dénominatifs en « ié ». A partir de xneqmn « nom », on obtient xneqmniònt = « ils
nomment ». Si le nom est thématique, cette voyelle devient « e » devant « ié ».
- Un intensif (il fait petit à petit) est formé en rédupliquant la racine verbale (et en
supprimant les occlusives entre les deux racines). Le premier membre est, sauf
exception, accentué. Ex : wert > wérwert

Les participes :

A l’imperfectif et au perfectif actifs, les participes s’obtiennent à partir de la forme du verbe


utilisée pour la 3° personne du pluriel sans la désinence en y ajoutant l’hystérocinétique –nt,
(« -ont » sous l’accentuation).
Exemples : bhéront = « ils portent » ; bhéro + nt = bhéront ;
Pour ghwnént = « ils abattent », on obtient ghwnònt- = « abattant ».

Pour le statif actif, on utilise l’hystérocinétique wontt/wntt (féminin en –wnttìj) sur


(vraisemblablement) le forme au degré normal, mais zéro pour le féminin.

Le participe passif de l’imperfectif et du perfectif est obtenu en suffixant –mxnos (thématique,


féminin en –ij) à la forme utilisée pour la 1° personne du pluriel, sans la désinence.
L’accentuation est finale si ce suffixe doit la porter.

Exemples :
Bhéromxnos = « en train d’être porté » ; dqmxnòs = « qui fut donné » (perfectif) ;

Le participe passif statif ou « adjectif verbal » s’obtient en suffixant –tò (ou –nò ; même sens)
sur la racine verbale nue au degré zéro.

Exemple : de « wegh^ », on obtient ugh^tò- = « transporté » ou « parcouru par un véhicule »

Un adjectif de possibilité est obtenu par l’utilisation des formes de subjonctif, c’est-à-dire de
la voyelle thématique. Cependant, l’adjectif verbal est au degré « e ». Ex : « derk^etòs » =
« visible ».

Enfin, sur la forme verbale nue au degré « e », on obtient un adjectif d’obligation « devant
être… ». De « ghwen », on obtient  ghwényo- = « devant être terminé ».

Le nom verbal :

Le verbe PIE n'avait pas un infinitif précis comme en français, mais des noms verbaux
présentant une déclinaison. On peut reconstruire les usages suivants :

– Le nominatif concernait bien entendu le cas du sujet d'un verbe. (Ex : « marcher est
bon pour la santé »)
– L'accusatif était surtout utilisé dans son sens directif (Ex : « je vais/viens faire ça là-
bas »). La formation la mieux attestée dans cet usage est celles des noms verbaux
d'action en -tum. En effet, dans la mesure où l'accusatif dépend directement du verbe
conjugué, il n'est pas nécessaire d'utiliser un nom verbal donnant beaucoup de
précision sur l'aspect.
– Le datif-locatif était très utilisé, et se voyait concurrencé par des composés avec un
membre à caractère locatif, principalement -xen(i) en deuxième membre. Ce cas
correspondait à plusieurs usages : -1°) Souvent rendre l'idée de médio-passif

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(puisque le nom verbal ne l'exprime pas en lui-même) ou bien l'idée de « pour +
infinitif », ce que l'on retrouve dans des expressions françaises comme « un livre à
lire » (c'est-à-dire « un livre à être lu ») et « une machine à écrire » (c'est-à-dire « une
machine pour écrire »). -2°) Par le biais du locatif, l'idée de date, de simultanéité,
comme dans l'espagnol « al + infinitif », exemple : Al llegar a su casa, mi padre abre
la puerta = « En arrivant à la maison, mon père ouvre la porte ».
– L'usage du génitif-ablatif était rare et correspondait à ce qui était induit par la syntaxe.
Par conséquent, comme pour l'accusatif, l'usage des noms verbaux d'action semble
avoir prédominé.
– Enfin, l'usage de l'instrumental semble avoir rendu une sorte de gérondif, sauf que
son usage était restreint à l'expression d'une cause, d'une condition ; ex : « En faisant
du sport, tu deviendras musclé ».

Il est difficile de trouver une véritable systématique dans les noms verbaux IE, tant les
formations sont diverses dans les langues-filles.

On peut ranger d'un côté les noms verbaux d'action en -tu- et -ti- (voir « dérivation »), où
l'expression de l'action verbale se limitait logiquement à l'opposition perfectif-imperfectif. Les
langues-filles attestent des formes dérivées en -tèwos (« qui doit..., ce qui est à/pour », idée
de destination) et une dérivation interne en -teys (nom d'agent).

Viennent de l'autre côté toutes les autres formations. Des noms-racines sont attestés, ainsi
qu'une formation à degré « o » au nominatif et zéro ailleurs, avec suffixe en -ey/i. Ex : de
« ghwen », nominatif : « ghwònis », cf. vieil-irlandais « guin » = « blessure », latin « finis ».
(genre variable, cf. mori = « mer » (neutre), c'est-à-dire « lieu de la disparition »). Cette
formation devait signifier « là où » (lieu ou temps).

Il y a de nombreux noms verbaux en -es, avec degré normal. Ex : bhéreti = il porte ; donc
« bheres-xéni » = « pour porter » (cf. védique « bharasani », grec « pherein », « bhéresex »
= « en portant » (cf. latin « ferre »). Peut-être s'agissait-il de l'expression d'un état, d'une
qualité, un peu comme certains langues-filles utilisent un vrai infinitif comme substantif (« le
porter », « le rire »).

Les athématiques devaient, si on se fie au hittite, former des noms verbaux hétéroclitiques
protérocinétiques, ayant un sens de « résultat »:

– les racines monosyllabiques (le restant au cours de la conjugation) devaient utiliser


un suffixe en -trn. Ex : « xei/xi » (aller) > xéitr(n) / xitérn-
– les racines se terminant en -w, -q ou occlusive devaient utiliser -mrn.
– Les autres devaient utiliser -wrn.

Il semble y avoir un système spécial pour les verbes qui fonctionnent avec des infixes
nasaux, par exemple  : linèkwt – punèjt – unèd$t.

Soit : peuj = pew + j ; la racine est bissyllabique : on inverse les deux derniers phonèmes de
la racine, et on obtient : pju + rn

Soit : leikw : unissyllabique, mais à trois phonèmes au degré zéro : likw : on le soumet à une
inversion = lyekw.

Soit : wed, qu'on ne peut soumettre à aucune déformation : le dérivé sera au degré plein
« o ».

On obtient ainsi : lyékwrn, péjurn, wòdrn qui sont des protérocinétiques de la règle n°12.

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Donc : lyèkw-r(n) (nom. & acc.) > likwèrn-es (gén.)
pèjwr-(n) (nom. & acc.) > pjw-èrn-es (gén.)
wòd-r(n) (nom. & acc.) > udèrn-es (gén.)

Un suffixe « -teli- » sur racine à degré zéro signifiait « apte à/susceptible de ». Un suffixe « -
édhi » (avec réduplication pour les racines n'ayant qu'une laryngale comme voyelle au degré
zéro) signifie « susceptible d'être ». Ces deux adjectifs verbaux s'accordent donc avec le
substantif correspondant.

Les pronoms :

L’existence d’un duel pour les pronoms, bien que théoriquement possible, n’est que
difficilement reconstructible, si bien que l’on peut supposer que, déjà en indo-européen, l’on
utilisait les pronoms pluriels en lieu et place des pronoms duels indo-européens. Si l’on
exclut les pronoms personnels des 1° et 2° personnes, les pronoms indo-européens
semblent avoir suivis l’un des deux modèles suivants de déclinaison, tous acrostatiques.
Notons que certaines formes présentent le clitique « s(e)m » en suffixe :

Cas / genre Masculin Féminin Neutre


Nominatif singulier Kwis/kwos kwij/kwej Kwid/kwod
Accusatif singulier Kwim/kwom kwijm/kwejm Kwid/kwod
Dative singulier Kwe(sm)ey/ Kwij(sm)ey/
kwo(sm)ey kwej(sm)ey
Genitif singulier Kwesyo/kwosyo Kwijsyo/kwejsyo
Locatif singulier Kwe(sm)i/kwo(sm)i Kwij(sm)i/kwej(sm)i
Ablatif singulier Kwe(sm)ed/ Kwij(sm)ed/
kwo(sm)ed kwej(sm)ed
Instrumental Kwex/kwox Kwijx/kwejx
singulier
Nominatif pluriel Kweyes/kwoy kwijes/kwejes Kwij/kwej
Accusatif pluriel Kwinz/kwonz kwijenz/kwejnz Kwij/kwej
Dative pluriel Kwimos/kwomos Kwijmos/kwejmos
Genitif pluriel Kweysom Kwijysom/kwejysom
/kwoysom
Locatif pluriel Kweysu/kwoysu Kwijysu/kwejysu
Ablatif pluriel Kwimos/kwomos Kwijmos//kwejmos
Instrumental pluriel Kwibhi/kwobhi Kwijbhi/kwejbhi

Les formes non-indiquées du neutre sont semblables au masculin.

Très vraisemblablement, « kwis » était utilisé tant pour le masculin que pour le féminin. En
effet, comme le prouve le hittite, la forme la plus archaïque d’indo-européen opposait l’animé
en « -is » à l’inanimé neutre. Cependant, pour d’autres formes, la présence ultérieure de
pronoms féminins est avérée, et nous avons préféré intégrer le féminin dans la déclinaison
de « kwis » pour obtenir un tout cohérent.

« kwis » est le pronom interrogatif, et, inaccentué, signifie selon le genre


« quelqu’un/quelque chose ». « kwos » est l’adjectif interrogatif « (le)quel ? »
Sur la base de « kwos », on obtient le pronom/adjectif demonstratif principal : il est irrégulier
au nominatif singulier « so » et féminin « sej », mais utilise pour le reste la base « t ». Ex, au
neutre : tod, tod, tosmei, etc.

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« Celui-là » utilise aussi la base de « kwos » sur jen- . On obtient jenòs, jenèj, jenòd, etc…
« Celui-ci » utilise la base de « kwis » sur « k^ ». Ainsi : k^is, k^ij, k^id.
« is, ij, id » est le pronom personnel de la 3° personne, ainsi qu’un pronom démonstratif à
valeur faible (préfigure l’article défini).
Notons les suffixes -dhi (lieu), -tro (direction), -tos (provenance) et -ti (manière).

Le pronom relatif « non-restrictif » est « xyos » (suit « kwos ») ; une subordonnée non-
restrictive peut être supprimée sans rendre la principale grammaticalement incorrecte, ou
privée de sens. Pour les subordonnées restrictives on utilise, selon les cas, « kwis » ou
« kwos ».
« jèlyos » signifie « autre » (de plusieurs), tandis que « jèlteros » est « autre » (de 2). La
même distinction se retrouve dans « oinòs » = « (un) seul » (de plusieurs) face à « oiteròs »
« (un) seul » (de 2). Signalons enfin « kwòteros » = « lequel des deux ».
En suffixant « kwe » à « kwis/kwod », on lui donne le sens de « tout, chaque ».

Voici les pronoms personnels des 1° et 2° personnes (entre parenthèses, formes atones,
clitiques), du moins pour la période post-anatolien (voir la thèse d'A Kloekhorst)

Cas / Personne 1° Singulier 2° Singulier 1° Pluriel 2° Pluriel


Nominatif ég^ tû wei yû
Accusatif Xme (xme) Twé (twe) Nsmé (nos) Usmé (wos)
Datif / Locatif Xmégh^i (xmoi) Tébhi (toi) nsméi usméi
Génitif xméne téwe nsmérôm usmérôm
Ablatif xmed ted nsméd usméd
Instrumental xmex tex nsméx usméx

Le pronom réfléchi, valable à toutes les personnes, n’a pas de nominatif et se décline
comme « twé » en replaçant le « t » par « s » ; ainsi : swé (se), sébhei…

Le pronom possessif, qui se décline comme un adjectif normal, est xmos, twos, nsos, usòs.
« swos » est le pronom possessif réfléchi, mais se réfère souvent au substantif qui vient
d’être évoqué ; sa véritable est donc plutôt « mon/ton/… propre ».

Les nombres :

« 1 » est, on l’a vu, ou bien « oiwòs » = « un seul », ou bien « sêm » = « un quelconque »,
qui se décline comme suit :
Cas/genre masculin féminin neutre
nominatif sêm sémij sem
accusatif sêm sémijm sem
datif sméi smiéjei sméi
instrumental smex smiéjex smex
Ablatif-génitif smés smiéjs smés
locatif Sém(i) Smiéj(i) Sém(i)

« 2 » est « dwo ». « Tous deux » est « bho » ou « jémbho » se décline comme lui, c’est-à-
dire comme un thématique au duel.

« 3 » se décline ainsi :

Cas/Genre Masculin Féminin Neutre


nominatif tréyes tìsres trij
accusatif trìnz tìsrnz trij

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instrumental tribhì tisrbhì tribhì
Datif/ablatif trimòs tisrmòs trimòs
génitif triôm tisrôm triôm
locatif trisù tisrsù trisù

« 4 » :

Cas/Genre Masculin Féminin Neutre


nominatif kwetwòres kwétesres kwetwôr
accusatif kwetwòrnz kwétesrnz kwetwôr
instrumental kwetwrbhì kwetesrbhì kwetwrbhì
Datif/ablatif kwetwrmòs kwetesrmòs kwetwrmòs
génitif kweturôm kwetesrôm kweturôm
locatif kwetwrsù kwetesrsù kwetwrsù

Les nombres suivants ne se déclinent pas : pénkwe, swek^s, sept`m, ok^tôw, xnewn,
dek^mt.
Les nombres de 11 à 19 consistent en les unités suivies de « dek^mt ». Ex : 11 = sêm
dek^mt.

Les dizaines se forment par un composé se terminant par « dk^mt » décliné. Ainsi, 20 est
dwìdk^mtix, 30 est trìjdk^mtj, puis kwetùrdk^mtj, pénkwedk^mtj, swéksdk^mtj, sept`mdk^mtj,
qek^’tqdk^mtj, xnéundk^mtj. Ils déclenchent le génitif.
100 est k^mtòm, indéclinable, mais, comme pour 10, les centaines se déclinent. Ex : 200 =
dwìk^mtoix. Pareil pour 1000 = ghéslom.

Les ordinaux consistaient, au début du PIE, souvent en « ò » suffixé au nombre, sauf pour
les deux premiers : prqwò, jenterò, triò, kwturò, pnkwò, suksò, sptmò, qk^tqwò, xnunò,
dk^mtò… Cependant, au fil de l'évolution du PIE, la finale de 10° s'étendit à tous, sauf 7°, 8°
et 9°. Soit : tritò, kweturtò, penkwtò, swekstò

Signalons les multiplicatifs « dwoiò » = double, « treiò » = « triple », « kwetuerò » =


« quadruple », et les adverbes « dwis », « tris », « kwetùrs » = 2, 3, 4 fois. « Une fois » est
« smej ».

Syntaxe :

En PIE, les éléments inaccentués se placent traditionnellement en seconde position (ex :


clitiques), c'est à dire après le premier élément accentué de ce groupe syntactique. En
revanche, un élément que l’on veut mettre en exergue figurera en première position.
Les adjectifs épithètes précèdent normalement le substantif s’ils servent à le décrire, mais le
suivent s’ils servent à le distinguer. De même, les appositions suivent le nom qu’elles
décrivent, comme le montre l’appellation « dyews pjtêr » = « Dieu le père ».
L’indo-européen a pu connaître des constructions absolues, comme ses langues-filles, sauf
que plusieurs cas étaient utilisés selon le sens : accusatif pour le contexte, locatif pour la
date, la simultanéité, génitif pour désigner une durée plus longue que l'action verbale, etc.

Il est donc possible que le PIE ait eu des propositions subordonnées introduites par « kwid »
= « que ».

La phrase PIE se divise (comme en français), en propositions, que je dénommerai


désormais par l'anglicisme « clause » par clarté. Le cœur de chaque clause est le groupe
verbal. Chaque groupe verbal contient un verbe conjugué ; des prépositions nécessaires au

© Dr. Olivier Simon 23


sens de ce verbe gravitent (en général le précèdent), avec des éléments enclisés.
L'extraposition correspond à l'expression d'une apposition, grâce à ce verbe (juste apr ès
celui-ci). Les cas de « rejet » peuvent correspondre à une nécessité expressive. Ces rejets
se distinguent de l'extraposition et du « left-fronting » (mise en exergue) par le fait qu'ils sont
repris au sein du groupe verbale par un pronom ou du moins exprimés par la terminaison du
verbe conjugué. Souvent, en PIE, le nominatif ne peut être distingué de l'accusatif, et
notamment de l'accusatif désignant l'objet direct. Outre la possibilité de l'ordre des mots
(sujet – objet) par défaut, les éléments du groupe verbal peuvent permettre de « séparer »
l'objet ; c'est sûrement pourquoi on a analysé le PIE comme SOV : l'objet se trouve dans le
groupe verbal (donc, dans la majorité des cas, avant le verbe, mais ce n'est pas obligatoire).

J'ai été amené à observer une variante de la loi de Wackernagel : la phrase indo-
européenne semble aimer mettre « en sandwich » des éléments de groupes syntactiques
divers (clauses, groupes verbaux...) pour distinguer chaque constituant des groupes par la
présence d'un « intrus », éventuellement pour fournir un support phonétique à un clitique, et
pour « lier le tout ». Il y a donc une loi de limitation :

« 2 éléments d'un même groupe syntactique (clause, groupe verbale, complément d'un nom)
ne peuvent pas être séparés l'un de l'autre par plus d'un mot accentué. »

A part un verbe conjugué, il apparaît que la clause PIE doit comporter également l'un (ou
plusieurs) de ces éléments :

– Un introducteur clausal : Un mot (accentué ou accentuable) qui constitue le début


du groupe verbal, qui se réfère au verbe conjugué, et précise la nature générale de la
clause (narrative, interrogative, subordonnée...)
– Un connecteur clausal : En « deuxième position, c'est-à-dire après le premier mot
accentué de la clause » (le premier mot du groupe verbal se trouvant ainsi « mis en
avant ») : c'est un mot – qui peut être enclitique – qui indique le lien de ce groupe
verbal avec le reste de l'énoncé (opposition, continuation, subordination, diférence...)
– Un séparateur clausal : Plus rare : *iti.
Tout en gardant en tête les limitations et libertés syntactiques déjà mentionnées, on peut
proposer le tableau schématique suivant :

Introducte Connecteu Prépositio Clitique Verbe Séparateur


ur clausal r clausal n verbale conjugué clausal
(en
deuxième
position –
implique
que le mot
précédent
[qui peut
être le
verbe] est
« mis en
avant »
*nu : *-de : Espace Précise le Espace Coeur de la *iti
introduit du indique une permettant sens du idéal pour clause
« nouveau  séparation, de verbe insérer un PIE....
» une « caser », conjugué clitique,
*su : après différence, par notamment
*nu, indique « pas la exemple, un pronom
quelquecho même un décliné

© Dr. Olivier Simon 24


se de chose » ou substantif
moins « du décliné.
précis, nouveau » Notons que
dans le *kwe : sa
passé « aussi » : désinence
*to : après indique un (hors
*nu, indique lien, une nominatif-
un continuatio accusatif-
événement n avec la vocatif) a
précis, clause pu servir du
dans le précédente préfixe
« présent » *-we : verbal dans
*kw- : indique une une époque
indique que opposition ancienne
la clause avec la du PIE.
est clause
interrogativ précédente
e, ou (« mais, en
relative- revanche,
restrictive cependant..
(un ..)
démonstrati *xyos :
f en *to lui pronom
est opposé relatif non-
ou est du restrictif,
moins suit souvent
sous- le verbe
entendu) conjugué
qui est lui
*xésti = « il en première
y a » (avec position
accord en *ghi : « en
nombre effet,
sauf donc» :
neutre) ; ajoute,
introduit explique la
une clause
« constatati précédente
on ») *pqo :
« parce
*jen : que » ?
introduit *me/o- :
une introduit
interrogatio une
n opposition

(autre divers
chose????) autres
clitiques
dérivés des
« apposition
s » du PIE.

© Dr. Olivier Simon 25


Dérivation :

Certains systèmes de dérivations ont déjà été décrits supra.

Dérivation interne et suffixes :

- La dérivation interne aux racines athématiques consiste à décaler vers la droite le schéma
accentuationnel du mot. Ainsi, à partir d’un acrostatique kròtus/krétus (intelligence), on
obtient un protérocinétique krétus/krtéus (mentalement fort). De même, à partir d’un
protérocinétique bhlégh^mrn (sacrement), on obtient un amphicinétique bhlégh^morn
(prêtre).
Enfin, des dérivés peuvent être formés à partir d’un locatif. L’amphicinétique dhégh^om
(terre) a un locatif dhgh^men(i), duquel est dérivé un nouvel amphicinétique dhgh^émon
(génitif : dh$ghimnés) = « humain, terrien »

- Le « proto-vrddhi » fonctionne sur les racines avec ablaut. La racine est réduite au degré
zéro, puis on lui ajoute un « e », généralement à une position différente de la précédente, et
on suffixe la voyelle thématique accentuée.
Ex : diew (jour) = diw = deiw = deiwòs (dieu, « habitant du ciel »)
- Ensuite, le vrrdhi qui consiste à ajouter un « e » dans la racine d’un mot thématique,
et à accentuer la voyelle thématique. Ex : swék^uros (beau-père) fournit swêk^uròs
(beau-frère, c’est-à-dire « appartenant au beau-père »).
- Avec la racine au degré « o » accentué et la terminaison du masculin thématique, on
obtient le résultat ou l’action exprimée par ce verbe. Ex : de g^enx = « engendrer »,
on obtient g^ònxos = « créature ». Le pluriel utilise le féminin singulier en « -éh » ;
ex : g^onxéh = « la création ».
- Avec la racine au degré « o » et la terminaison du masculin thématique accentué, on
obtient l’acteur du concept exprimé par le verbe. Ex : g^onxòs = « créateur, parent ».
- Le suffixe –éj accentué sur racine au degré zéro fournit des noms d’action. Ex :
bhugéj « fuite » de bheug « fuir ».
- -òm sur racine au degré zéro fournit un nom d’instrument. Ex : yugòm « joug » de
yeug « joindre »
- -om sur racine au degré « e » accentué fournit un nom d’action. Ex : wérg^om
« travail » de werg^ = « travailler ».
- -òs masculin accentué sur racine au degré zéro décrit le lieu de l’action. Ex : nisdòs
« nid » de nì-sed « se poser ».
- Le suffixe neutre -es, sur une racine verbale accentuée fournit des noms à valeur
médio-passive. Ex : g^énxes « genre, race » de g^enx « engendrer », k^léwes
« gloire » de k^lew « écouter, entendre », wékwes « mot, expression » de wekw
« parler, s’adresser à »
- Le suffixe -os, mais féminin athématique (en général), fournit une abstraction à nom
d’agent. Ex : jéusos/jussés = « aurore » de jwes « briller, se lever ».
- Le suffixe masculin –mos sur racine verbale (degré du présent imperfectif) indique le
résultat de l’action. Si la racine est accentuée, elle prend le degré « o ». Ex : tòrxmos
(trou) de térx (percer, aller à travers). Sinon dhujmòs (fumée) de dhuj « émettre de la
fumée ».
- Les suffixes ti/tey (féminin) et tu/tew (masculin), protérocinétiques fournissent des
noms d’action verbale. Ex : gwémtis/gwmtéy = le fait de venir ; gwémtu/gwmtéw =
venue ; pértus/prtéw ; mértis/mrtéy = mort, bhértis/bhrtéy = le fait de porter. « ti/tey »
régit l’accusatif, et « tu/tew » le génitif.

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- Le suffixe « -tér » hystérocinétique sur racine verbale au degré zéro désigne celui qui
accomplit régulièrement une action, le « professionnel ». Il régit le génitif. Ex : dqtér =
« donneur » de déq = « donner ». C’est le pendant de « tu/tew »
- Le suffixe « -tor » amphicinétique sur base verbale à degré « e » désigne celui qui
accomplit occasionnellement une action. Il régit l’accusatif. Ex : déqtor = donateur,
g^énxtor = parent, géniteur. C’est le pendant de « ti/tey »
- A partir de « -ter », on obtient une série de suffixes neutres en –trom, -tlom, -dhrom, -
dhlom sur racine accentuée, au même degré qu’à l’imperfectif singulier : péqtlom =
« gobelet » ; jérqtrom « araire », kréidhrom « crible », syùqdhlom « alène », stéjtlom
« endroit où l’on se tient debout », stéjdhlom « étable [où les animaux sont debout]),
(s)néjtlom « aiguille ».
- Un suffixe féminin d’abstraction est en –tej. Ex : jyuxntéj = « jeunesse ». Ou en –
tejt(s) : néwotejts = « nouveauté ».
- Le principal suffixe de dérivation d’adjectifs est –yòs, avec suppression de la voyelle
thématique. Ex : kòros (division militaire) > koryòs (détachement militaire). De jég^ros
(champ, campagne) on obtient jegryòs (campagnard, champêtre), de diews (ciel) >
diwyòs (céleste), de pjtér (père) > pjtryòs (paternel)
- Outre le suffixe d’appartenance « (i)ko- », les suffixes tò/-nò signifient « doté de ».
Ainsi « -isko- » = is(yes) + -ko = qui est assez...
- Le suffixe d’adjectif « -went/-wnt- » signifie « pourvu, doté de, riche en ». (féminin :
wntij)
- Le suffixe –xen (ou –qen ?) a une valeur signifiant « ayant « x » en grande quantité ».
Il est alternant xon/xn, comme dans jyùxô(n) = « jeune », génitif jyùxnes.

Pour les adjectifs thématiques et accentués sur le thème, une règle simple de
substantivisation est le déplacement de l’accent sur la première syllabe.

Le suffixe -on renforçait l'adjectif ou le substantif (« ce... précis »). « -pet » renforçait


l'individualité du pronom ou du substantif auquel il était suffixé. De même que -s-m- se trouve
enclisé à certains pronoms pour renforcer leur caractère exclusif (ex : « nous autres »).

La composition était très répandue en indo-européen et suivait l’ordre trouvé en anglais ou


allemand, c’est-à-dire que le déterminant précède le déterminé. Ex : démspotis = « seigneur
de la maison ». Le premier élément porte l’accent, sauf s’il s’agit d’un préfixe.

Avec un verbe, on distingue entre le déterminant antéposé et le postposé. Ce premier


précède la racine verbale accentuée. Il s’agit de l’auteur habituel d’une action, du
« professionnel ». Un célèbre exemple est medhwxéd = « mangeur de miel », qui a donné le
nom slave de l’ours.
En revanche, s’il s’agit juste de l’auteur passager d’un acte, le verbe vient en premier. Le
védique « dâti-vara » = « qui donne un trésor ». Ceci correspond aux mots français du type
« trompe-la-mort », contenant un verbe conjugué. On en déduit que si le verbe est
thématique, la terminaison disparaît et le thème est accentué. Sinon, la racine (sans
réduplication) est accentuée et la terminaison primaire reste.

Préfixes : Les préfixes suivants sont très utilisés en indo-européen :

n- = préfixe négatif « sans » (en revanche, « non » est accentué)


(we)su- = « bien »
dus- = « mal »
sêmi- = « demi »
wi- = exprime l'opposition

© Dr. Olivier Simon 27


Lexique indo-européen – français

Les verbes sont indiqués avec leurs bases des 3° personnes singulier et pluriel de
l’imperfectif (aspect narratif), sans untilisation des règles de prédictibilité exposées plus haut.
.

Bhòros :: (sm) charge, fardeau


Bhor-s: (sm) voleur
àttas : père, papa Bhosòs : dénudé
baitéj : manteau Bhrédh$t/bhrdhént : patauger, guéer
Bhébhr-s : castor Bhrèjter-s : frère
Bhédhjet/bhédhjont : creuser Bhrémet/bhrémont : grogner, gronder
Bhêgwet/bhégwont : s’enfuir Bhrentòs : cerf
Bhéidhet/bhéidhont : persuader Bhréxg^ete/bhréxg^onto : irradier
Bhéijeto/bhéijonto : craindre Bhréxwrn: (sn) source
Bhejg^òs : (sf) hêtre Bhrgh^iét/brgh^iònt : mettre hors d’atteinte
Bhejt/bhjént : dire, parler Brgh^iònts : (adj) élevé
Bhélgh^et/bhélgh^ont : gonfler (vint) Bhrnék^t/bhrng^ént : briser (vtr)
Bhéljg^-s: (sf) planche Bhrodhnòs : pâle
Bhéndhet/bhéndhont : lier Bhròntij :: (sf) enceinte (femme)
Bhéngh^us : abondant Bhrstì-s : (sf) pointe
Bhéqget/bhqgònt : cuire, rôtir Bhudhròs : vigilant
Bhéret/bhéront : porter Bhughiét/bhughiònt : profiter de
Bhéretlom : civière, litière Bhugiét/bhugiònt : fuir
Bhérmrn/bhrmérns : (sn) fardeau Bhujiét/bhujiònt : faire devenir
Bhérwet/bhérwont : bouillir (vtr) Bhunékt/bhungént : rendre utile
Bhéudhet/bhéudhont : attirer l’attention de, Dédoqt/dédqnt : donner
éveiller (vtr) Dêget/dégont : toucher
Bhéukt/bhughént : courber Déik^et/déik^ont : montrer, indiquer
Bhéujtlom : monde, univers Deksiòs : (de) droite (adj)
Bhinéd$t/bhindént : fendre Dêk^et/dék^ont : recevoir
Bhjéget/bhjégont : donner comme part, Démjpedom : plancher, sol de la maison
partager Dénk^et/dénk^ont : mordre
Bhjégos : (sm) dieu répartiteur Dénk^mrn: (sn) morsure
Bhjéjes: (sn) lumière Déret/déront : déchirer
Bhjers: (sn) épeaûtre Dérjghet/dérjghont : tirer
Bhjersdhéj (sf) : barbe Dérk^eto/dérk^onto : apercevoir
Bhldiét/bhldiònt (bhled) : gicler, jaillir Déuket/dukònt : (a)mener
Bhlég^et/bhlg^ént : briller Deywòs : dieu
Bhléiget/bhléigont : frapper Dhbhnéut/dhbhnuént : enfoncer, baisser
Bhléig^et/bhléig^ont : frapper Dhébhus : profond
Bhléjget/bhléjgont : frapper Dhédhoxt/dhédhxnt : mettre
Bhléndhet/bhléndont : troubler, mêler Dhégh^om-s : (sf) terre
Bhléqiet/bhléqiont : fleurir Dhégwhyet/dhghwyònt : mettre le feu à
Bhléxt/bhlxént : hurler Dhêlbhet/dhélbhont : excaver, creuser
Bhlunékt/bhlunként : pâlir (vtr) Dhénut/dhnwént : s’en aller, s’écouler
Bhnékt/bhngént : (fra)casser Dherst/dhrsént : s’enhardir
Bhnàjt/bhjént : briller Dhérsus : hardi, téméraire
Bhod(i)ròs : sourd Dhéxyet/dhxyònt : têter
Bhoidhéj : (sf) engagement Dhgh^émon-s: humain, terrien
Bhòliom : feuille Dhghwyiyét/dhgh^iyònt : détruire, abîmer
Bhòlom : front Dhghwnéjt/dhghwnjént : rattraper

© Dr. Olivier Simon 28


Dhgh^ùw-s: (sm) poisson Ghrémet/ghrémont : gronder (vint)
Dhidhért/dhidhrént : fixer Ghrdhiét/ghrdhiònt : ceinturer
Dhijiét/dhijiònt : observer, considérer Ghrinédh$t/ghrindhént : marcher à grands
Dhinék^t/dhingh^ént : façonner pas
Dhjlxròs : verdoyant Ghwent/ghwnént : finir, achever, mettre un
Dhlnéxt/dhlnxént (dhal) : fleurir, rendre terme à
prospère (vtr) Ghwermòs : chaud
Dhmbhiét/dhmbhiònt : immoler Ghwighwréxt/ghwighwrxént : sentir (une
Dhòljos : (sm) vallée odeur ; vtr)
Dhòngus: sombre Ghwonòs : suffisant
Dhoxnéj : grain (à manger) Ghwréndet/ghwréndont : frotter
Dhrégh^et/dhrgh^ént : tirer, traîner Ghwrnéut/ghwrnuént : (ré)chauffer
Dhrigh-s: (sf) cheveu, poil gh^diét/gh^diònt : chier
Dhrjghiét/dhrjghiònt : bouleverser gh^ébhet/gh^ébhont : saisir
Dhrnéut/dhrnùnt : annoncer gh^éigh^et/gh^éigh^ont : être avide de
Dhròghejes : (sf plu) marc gh^éiom-s: (sm) hiver
Dhroughòs : (sm) camarade gh^éyos : cheval de trait
Dhrsnéut/dhrsnuént : encourager gh^énghet/gh^énghont : marcher à grands
Dhrughiét/dhrughiònt : tromper pas
Dhugjtér-s: fille (descendante) gh^ériet/gh^ériont : se réjouir de
Dhujmòs : (sm) fumée gh^igh^éut/gh^igh^uént : verser
Dhuor-s: (sf) porte gh^inést/gh^insént : effrayer
Dhwéjt/dhujént : fumer (vint) gh^inéxt/gh^inxént : bâiller
Dhwéret/dhwérwont : ouvrir, blesser gh^jbiét/gh^jbiònt : comprendre
Didénst/didnsént : enseigner gh^jens/gh^jnés : (sm) oie
Dig-s: chèvre, bouc gh^jel(i)ròs : mauvais, déplaisant, malsain
Djéiet/djéiont : partager gh^nsk^ét/gh^nsk^ònt (gh^an) : ouvrir
Dlxghòs : long béant
Dmnéjt/dmnjént : dresser gh^réxdet/gh^réxdont : pleurer
Dngh^(u)wéj-s: (sf) langue gh^rsiét/gh^rsiònt : se hérisser
Dòm(j)s: (sf) maison gh^waks/gh^wakés (sf) : torche
Dòrkwom : dîner, repas du soir gh^wêr-s: (sm) bête sauvage
Dòru: (sn) arbre, bois Gnet$t/gntént : pétrir
Dqgh^mòs : de travers, oblique Gordebhòs : âne
Drjsk^ét/drjsk^ònt : courir Grest/grsent : manger (animaux)
Drmiét/drmiònt : dormir Gudòm : intestins
Drnékt/drnghént : tenir Gwégwojt/gwégwjnt : aller
Dughét/dughònt : faire arriver Gwéiet/gwéiont : vaincre
Dwisk^ét/dwisk^ònt : avoir peur Gwéjmn: (sn) pas
Dxiét/dxiònt : attacher Gwénj: femme
Dyew-s: ciel brillant, jour, Zeus Gwérdus : lent, paresseux
Gémet/gémont : compresser, ceindre Gwétet/gwétont : dire
Gerbht/grbhént : inciser Gwgh^éret/gwgh^rònt : couler (vint)
Ghdhyies : hier Gwièj-s: (sf) nerf de bœuf, corde d’arc
gh^égh^oxt/gh^égh^xent : venir Gwiéqt/gwiqént : vivre
Ghéidhet/ghéidhont : s’attendre à Gwiéqiom : animal, être vivant
Ghesrn: (sf) main Gwiqòs : vivant, vif
Ghlnnédh$t/ghlnndhént : jeter un coup Gwjbhiét/gwjbhiònt : enfoncer, aplatir
d’oeil Gwlnqé/gwlnqénto : souhaiter, vouloir
Ghnéd$t/ghndént : prendre Gwmsk^ét/gwmsk^ònt : venir
Ghòsti-s: hôte Gwòrx-s(sm) : mont, montagne
Ghrbnéjt/ghrbnjént : aggripper Gwôws/gwows : bœuf, vache
Ghrébhet/ghrbhònt : creuser Gwowstjòs : (sm) étable
Ghréibhet/ghréibhont : aggripper Gwrémet/gwrémont : rugir
Ghréiet/ghréiont : enduire Gwréjus : lourd

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Gwrnéjt/gwrnjént : louer, louanger Jénxmrn/jnxmérns : souffle, respiration
Gwrqét/gwrqònt : avaler, engloutir Jénxmos : (sm) souffle, respiration
g^émbhet/g^émbhont : happer, mordre Jérg^us : brillant, blanc
g^énxes: (sn) genre, famille Jérkwos : (sm) arc et flèches
g^érjet/g^érjont : mûrir, user, vieillir (vtr) Jérqiet/jérqiont : labourer, faire des lignes
g^éwstu-s: (sm) goût Jéuget/jugònt : augmenter (vint)
g^ig^énxt/g^ig^nxént : engendrer Jéusos-s: (sf) aurore
g^ig^éust/g^ig^usént : goûter Jéwi-s: (sf) oiseau
g^jdhsk^ét/gh^dhsk^ònt : se réjouir Jéwjos : grand-père
g^ljèkt: (sn) lait Jeywon-s: (sm) éternité
g^léubhet/g^lubhònt : tailler Jghlù-s: (sf) nuage de pluie
g^néqmn: (sn) signe distinctif Jg^iét/jg^iònt : dire
g^nòqtlom : (sn) signe de reconnaissance Jidnéut/jidnuént : enfler, gonfler (vtr)
g^nqsk^ét/g^nqsk^ònt : (re)connaître Jissk^ét/jissk^ònt : chercher
g^ònu: (sn) genou Jlékset/jléksont : protéger, défendre
g^rjnòm : grain moulu Jlinéjti/jlinjénti : enduire
Iénjter-s: (sf) belle-sœur (sœur du frère du Jlksk^ét/jlksk^ònt : défendre
mari) Jmélg^et/jmlg^ònt : traire
Iyéxt/iixént (yéx) : lancer Jmérdet/jmrdònt : faire du mal à
Jèirn : (sn) matin Jmérgh^et/jmrgh^ònt : effacer, essuyer
Jak^séj : essieu, axe Jméxiet/jméxiont : tondre, faucher
Jèpon-s : (sf) fleuve Jnér-s: (sm) homme (mâle)
Jep-s : (sf) eau courante Jnk^iét/jnk^iònt : atteindre
Jébol-s: (sm) pomme Jnnékwt/jnngwént : oindre
Jéghet/jéghont : appeurer jntyét/jntént : produire du tissu
Jéghes : (sn) peur, honte Jògej : baie, fruit
Jéghlej : affliction Jòg^mos : (sm)  trajectoire
Jégh^rn : (sn) jour(née) Jòk^ri-s : (sf) pointe
Jég^et/jég^ont : mener, pousser Jomòs : cru
Jég^mrn: train, armée Jòzdos : (sm) branche
Jeg^ìnom : peau de chêvre Jòus: (sn) oreille
Jég^os : bouc Jowikéj : brebis
Jég^ros : (sm) campagne, champ Jòwi-s : mouton
Jéidhet/jéidhont : allumer Jowistjòs : (sm) bergerie
jekwej : eau courante Jòyu: (sn) force vitale, âme
Jék^es: (sn) épi Jpiét/jpiònt : faire joindre les deux bouts,
Jek^iéj : fil, tranchant fermer
Jék^mon-s: (sm) voûte Jrg^intòm : (sn) argent
Jék^ru: (sn) larme Jrg^ipiòs : (sm) aigle
jelbhòs : blanc Jrg^ròs : blanc, rapide
Jélet/jélont : élever, alimenter Jrnéut/jrnuént : mettre en ordre
jélyos : un autre (irrégulier) J 'rtkos : (sm) ours
Jélghwet/jélghwont : remporter, rapporter Jsêut$t/jséutnt : bouillir (vint)
Jélisos : (sf) aulne (glutineux) Jster-s (sm) étoile
Jémgh^et/jmgh^ònt : serrer Jsousòs : sec
Jémgh^us : étroit, serré Jsusiét/jsusiònt : (se) sécher (vint)
Jémqet/jmqònt : s'attacher à Jugròs : fort
Jendhòs : aveugle Juksiét/juksiònt : grossir (vint)
Jéngh^us : étroit Jupélos : mauvais
jènjot-s : montant de porte Jusiét/jusiònt : épuiser
Jênk^t/jenk^nt : attribuer, impartir Jussk^ét/jussk^ònt : se lever, poindre
Jenkt/jnként : plier, ployer (vtr) (astre)
Jéntjis/jnjtéys : (sm) canard Jwérget/jwérgont : tourner (vint)
Jént-s: front (sm) Jwérset/jwérsont : pleuvoir
Jénxet/jnxònt : respirer Jwéset/jwsònt : séjourner

© Dr. Olivier Simon 30


Jwéxnt-s: (sm) vent Kwixsk^ét/kwixsk^ònt : se reposer
Jwéxt/jwxént : venter, souffler (vint) Kwjétjet/kwjétjont : mousser (vint)
Jw`lnej : laine, feutre Kwndhsk^ét/kwndhsk^ònt : souffrir, subir
Jyéu : déjà Kwodéj : quand
Jyuxnk^òs : jeune homme Kwrinéjt/kwrinjént : acquérir, acheter
Jyùxon-s : jeune Kwrsk^ét/kwrsk^ònt : couper, fabriquer
Kékloubt/kéklubnt : bondir Kwrsnòs : noir
Kékojut/kékujnt : cogner Kwswibhét/kwswibhònt : osciller
Kékopt/kékpnt : hacher k^éie/k^éinto : être allongé, couché
Kélet/klònt : mouvoir, bouger (vtr) k^éiwo-s: (con)citoyen
Kélpet/kélpont : rendre utile k^éjket/k^éjkont : sauter
Kéndet/kéndont : porter à incandescence k^élet/k^élont : cacher, dissimuler
Kjéidet/kjéidont : abattre k^enòs : vide
Kjelòs : beau k^énset/k^énsont : estimer
Kjépros : animal mâle k^erd : (sn) coeur
Kjéykos : borgne k^érqet/k^érqont : nourrir (animaux),
Kjpiét/kjpiònt : attraper rassasier
Kléinu-s: (sf) érable k^éuket/k^éukont : appeler à grands cris
Klépet/klpònt : voler, dérober k^éxt/k^xént : déclarer solennellement
Klnéqt/klnqént : mettre en hauteur (s)k^éxurs/k^xurés : (sm) vent du nord
K`mjros : écrevisse, langouste k^ijnéut/k^ijnuént : mettre en mouvement
Knéibhet/knéibhont : relâcher, laisser k^jédet/k^jéàdont : tomber
tomber k^jéghet/k^jéghont : enclore
Knéighwet/knighwònt : se pencher k^jémos : espadon
Knéjiét/knéjiont : râcler, raboter, écrocher k^jénet/k^jénont : chanter, faire de la
Knjònk-s: couleur de miel, doré musique
Kolnòs : borgne k^léutrom : son, bruit
Kolqòn-s : (sm) colline k^léwes: (sn) gloire, renommée
Kòlsos : (sm) cou k^lnéit/k^lniént : adosser, appuyer
krék^et/krék^ont : battre (vtr) k^lnéut/k^lnuént : entendre, écouter
Krétet/krétont : secouer k^mnéjt/k^mnjént : travailler, fatiguer,
Kréps : (sn) corps préparer (vtr)
Kréuj : (sn) sang versé k^òimos : (sm) village
Krinéxt/krinxònt : cribler, séparer k^òkwrn: (sn) excrément animal, fumier
Krnétst/krntnént : tresser k^òpjelos : carpe
Kruj(i)ròs : sanglant k^opjòs : (sm) sabot (d’animal)
Ksent/ksnent : carder de la laine k^os-s: (sf) pin
Ksuròm : rasoir k^òxkoj-s : (sf) branche fourchue
Kubhiét/kubhiònt : se baisser k^erjs : (sn) tête
Kunédhst/kundhént : dissimuler, cacher k^sùlom : pilier, poteau
Kupiét/kupiònt : réclamer k^ubnéjt/k^ubnjént : coucher (vtr)
Kùzdhos : (sm) trésor, chose cachéz k^unést/k^unsént : embrasser, baiser
Kwéiet/kwiònt : payer k^uxéiet/k^uxéiont : être gonflé, enflé
Kwêit/kweint : percevoir k^wést/k^usént : souffler, soupirer
Kwekwléj : (snplu) : ensemble de roues k^won-s (k^wô): chien
Kwékwls : (sm) roue k^winétst/k^wintént : briller, se distinguer
Kwêk^et/kwék^ent : voir, vérifier k^wséubhet/k^wséubhont : se balancer
Kwélet/kwélont : tourner, mettre en k^wséudet/k^wséudont : se pulvériser
mouvement Laywòs : gauche
Kwélpet/kwélpont : se plier en deux Léghet/léghont : être couché
Kwétworpods/kwétworpedos : quadrupède Lég^et/lg^ònt : récolter, rassembler
Kwik^wiéut/kwik^wiuént : mettre en Léigh^et/ligh^ònt : lécher
mouvement Léjiet/léjiont : aboyer
Kwinét/kwintént : remarquer, distinguer Lénket/lnkònt : plier (vtr)
Kwinéut/kwinuént : ranger Lépet/lpònt : éplucher

© Dr. Olivier Simon 31


Léqt/lqént : envahir, inonder, laver Mòdheros : bleu
Leqòs : (sm) peuple en armée Moisòs : (sm) peau de mouton, sac
Lest/lsént : récolter, glâner Mòk^su : bientôt
Lêubht/léubhnt : aimer bien, chérir Mori: (sn) mer
Leukòs : brillant, clair Mormîkej : fourmi
Léxdet/léxdont : laisser Mòrom : mûre
Léymon-s: (sm) lac Mrégh^u-s : court, bref
Linékwt/linkwént : laisser, quitter Mriéto/mriònto : mourir (disparaître)
Litiét/litiònt : aller, s’en aller Mrnéjt/mrnjént : se saisir de
Lmbhéto/lmbhònto : s’emparer de Mrsiéto/mrsiònto : oublier
Lndhiét/lndhiònt : toucher terre/le fond Mudròs : allègre
Lòikwnom : legs, héritage Munékt/munként : (re)lâcher
Lok^s-s: (sm) saumon Mûs: (sf) souris
Lòwkos : (sm) clairière Musnéjt/musnjént : dérober, voler
Lugét/lugònt : détacher, briser Nébhet/nébhont : être brumeux
Lughiét/lughiònt : mentir Nébhes: (sn) nuage, brouillard
Lunédh$t/lundhént : empêcher, gêner Neghwròs : (sm) rein
Lupét/lupònt : éplucher Német/nmònt : soumettre, baisser
Lyekwrn: (sn) foie Néixet/nixònt : guider, mener
Medhmmòs : intermédiaire Nejs-s: (sm) nez
Médhu: (sn) hydromel Néju-s : (sf) navire, bateau
Médhyos : au milieu (adj) Nék^u-s : (sm) cadavre
Mêd$t/médnt : mesurer Népot-s: petit-fils, neveu
Med$tòs : repu, bourré Nésete/nésonte : s’en sortir
Még^js/mg^jés : grand Néudet/néudont : utiliser
Méiet/méiont : (é)changer Néwet/néwont : hocher la tête
Méighwet/méighwont : cligner Néwos : nouveau
Méitjet/méitjont : changer de Nigwiét/nigwiònt : laver, baigner
Méjters: mère Ninénkt/ninként : se soulever
Méjtrow-s : parent maternel Nisdòs : (sm) nid
Méldet/méldont : s’amollir Nìtyos : proche, parent
Méldus : mou Nk^iét/nk^iònt : périr
Mélit: (sn) miel Nmrtòs : immortel
Méljet/mljònt : moudre Nogw-s: nu
Mêms/mémses : (sn) viande Nòkwt-s: (sf) nuit
Ménet/mnònt : rester Oibhròs : sauvage
Mêns/ménses : (sf) lune, mois pedòm : (sn) pas
Ménti-s: (sf) esprit péd$tum : (adv) au fond
méqyet/méqyent : être pénible Péjet/pjònt : garder, protéger, faire paître
Méntjet/mntjònt : baratter, frictionner Péjwrn/pjwérnes : (sn) feu
Méryos : jeune homme/guerrier Pékwet/pékwont : cuire
Mézget/mézgont : plonger (vint) Pék^et/pk^ònt : peigner, recueillir la laine
Métet/métont : faucher Pék^u: bétail, troupeau (ovidés)
Méudjet/méudjont : réjouir Pélxus : beaucoup
Miéuxet/mixuònt : bouger (vtr) Pénkwsti-s: (sf) poing
Mik^sk^ét/mik^sk^ònt : mélanger Péntet/péntont : trouver son chemin
Minéwt/minwént : diminuer, réduire (vtr) Péport/péprnt : traverser
Mik^ròs : mélangé Pérdeto/pérdonto : pêter, foirer
Mizdhòs : (sm) récompense Pérsnej : talon
Mjk^ròs : maigre Pésdet/pésdont : pêter, empuantir
Mjzdòs : (sm) mât Pétjeto, pétjonto : voler (en l’air)
Mléujt/mlujnt : parler Péuk^s/puk^és : (sf) conifère
Mlkwiét/mlkwiònt : mettre hors jeu Pik^ròs : piqueté
Mjnékt/mjnghént : accorder, permettre Pinékt/pingént : orner, peindre
Mnjiét/mnjiònt : faire penser à (+ génitif) Pinést/pinsént : pilonner, piler

© Dr. Olivier Simon 32


Pinéqt/pinqént : engraisser, nourrir, grossir Qelénej : coude
(vtr.) Qépes: travail, activité productrice
Pipdé/pipdénto : tomber qèstx : (nt) os
Pipqét/pipqònt : boire Qkwiéto/qkwiònto : voir
Pisdéj : vulve, sexe féminin Qlnéxt/qlnxént : détruire
Pjnék^t/pjng^ént : fixer, régler, paralyser, Qméigh^et/qmigh^ònt : uriner
arrêter Qméigh^mrn : urine
Pjtér-s : père Qmighléj : brume, bruine
Pjtrow-s: parent paternel Qmoigh^òs : sans vergogne (adj)
Pljètjus : large, vaste Qmrnék^t/qmrng^ént : effacer
Plék^et/plk^ònt : tresser Qnéidet/qnidònt : invectiver
Pléqiet/pléqiont : nager Qnòbhi-s: (sf) nombril
Pléqket/plqkònt : plaire à Qnòghw-s: (sm) ongle
Plétjet/plétjont : élargir Qòkw: (sn) œil
Pléudet/pléudont : couler, flotter Qòrbhos :: (sm) orphelin
Pléuket/pléukont : flotter Qrêg^iom : royaume
Pléumon-s: (sm) poumon Qrêg^nij : reine
Pléwet/plwònt : flotter Qrêg^-s: roi
Pljnékt/pljngént : frapper Qrek^tòs : droit, dressé
Plnéjt/plnjént : approcher Qrnék^t/qrng^ént : commander, mettre
Plnéxt/plnxént : remplir dans une direction
Plus-s : (sf) puce, pou Qrnéut/qrnuént : bouger, mouvoir (vtr)
Plxnòs : plein, rempli Qsléidhet/qsléidhont : glisser (vint)
Pnéwet/pnwònt : haleter, souffler Qwrédhet/qwrédhont : donner forme,
Pod-s: (sm) bas (de quelquechose), pied dresser
Pòjiwej : pâturage Qwrédhus ; levé, dressé
Polk^éj : jachère Qwròdhrn: aube, lever du soleil.
Pòntoj-s : (sm) chemin Ràsdet/ràsdont : gratter, raser
Pòrk^os : (sm) porc, marcassin Rbhiét/rbhiònt : enrager, faire rage (vint)
Pornòm : aile, plume Rédet/rédont : érafler, gratter
Pòti-s: maître, seigneur Rég^et/rég^ont : goutter
Pòtnij : dame, maîtresse Réidhet/réidhont : se déplacer
Poximên-s: berger (chariot/monture)
Prépet/prpònt : (ap)paraître Réik^et/réik^ont : déchirer, casser
Préutjet/préutjont : s’ébrouer, écumer Réket/rékont : ranger, déterminer
Prinéjt/prinjént : être cher à Rêpet/répont : arracher, enlever
Pristjòs : (sm) délai, durée Résget/résgont : tresser (une corde),
P`rk^ej : sillon tricoter
Prk^sk^ét/prk^sk^ònt : demander Reudjt/rudjént : pleurer (quelqu’un)
Prnéjt/prnjént : vendre Réxpet/rxpònt : ramper
Prnéqt/prnqént : procurer Runépt/runpént : rompre (vtr)
Prnést/prnsént : presser, faire gicler Rxdhéiet/rxdhéiont : réussir (vtr)
Prostjòs : (sm) plateau, contrefort Rxo/rxntò : calculer, compter
Pròtiqkwej : visage, face Sàmjdhos : (sm) sable
Prqk^tòs : (sm) anus Sasyòm : grain
Prxiét/prxiònt : attiser Sawsòs : sec
Punék^t/pung^ént : piquer (vtr) (S)bhénget, sbhéngont : scintiller
Punéjti/punjènt : nettoyer, purifier (s)dhérbhet/sdhérbhont : se raidir
Putlòs : fils, garçon sédes : siège
Qbhrew-s : (sf) sourcil séget/ségont : accrocher
Qdònt-s: (sm) dent ségh^et/ségh^ont : se rendre maître de
Qéd$t/qdént : émettre une odeur ségh^es: (sn) mainmise, victoire
Qék^us : rapide séibet/séibont : laisser couler
Qék^wej : jument séidhst/sidhént : emporter, charrier
Qék^wos : cheval séjg^iet/séjg^iont : suivre à la trace

© Dr. Olivier Simon 33


séjiet/séjiont : rassasier slnék^t/slng^ént : s’endormir
séjl-s: (sm) sel slòugos : serviteur
sékwet/sékwont : associer (s)lunékt/slungént : avaler
sélket/sélkont : traîner, tirer sméie/sméinto : sourire
sélpjes: (sn) graisse smeukt/smuként : glisser (vtr)
sélxet/sélxont : retirer, épargner smrjiét/smrjiònt : faire participer
sénghwet/sénghwont : chanter snéighwet/snéighwont : neiger
séno-mejters: (sf) grand-mère (s)néjet/snjònt : se baigner, nager
sénos : vieux snékt/snként : venir à bout de
sept/spent : prendre soin de snéubhet/snubhònt : épouser (un homme)
sérpet/sérpont : serpenter, ramper snéut/snuént : faire couler, faire jaillir
sérut/srwent : garder, conserver snéxet/snxònt : filer (vtr)
sest/ssént :se reposer, dormir snighws: (sf) neige
séuk^et/suk^ònt : sucer snnéjt/snnjént : obtenir, accomplir
séuxet/suxònt : mettre en mouvement snòighwos : (sm) neige
seuyòs : gauche snusòs : (sf) bru
séxiet/séxiont : planter, semer séjwoln-s : soleil
séxmrn : (nt) semence sòkwji-s: compagnon
(s)ghwjélet/sghwjélont : faire tomber, faire sòk^rn: (sn) excrément humain
trébucher sòlpej : enduit
(s)gwsnéjt/sgwsnjént : éteindre sòlwos : entier
siknéut/siknuént : atteindre spék^et/spk^ònt : regarder, épier
sinéjt/sinjént : ligoter spelgh^éns/spelgh^nés : (sm) rate
sinékwt/sinkwént : déverser (s)péndet/spéndont : suspendre
singh^òs : léopard spénd$t/spndént : faire libation, dépenser
sisénkwt/sisngwént : s’affaisser, sombrer spérdhet/spérdhont : être en compétition,
sisdét/sisdònt : être assis courir
sisjélt/sisjlént : faire saillir, laisser partir spéret/sprònt : répandre, disperser
sjéut/sjuént : pleuvoir spérgh^et/sprgh^ònt : dépêcher, hâter
(s)kdnéjt/skdnjént : éparpiller spéudet/spudònt : dépêcher, hâter
skéket/skékont : sauter, faire des bonds sphrjgéiet/sphrjgéiont : faire éclater au feu
skéndet/skéndont : sauter spiqròs : riche, gras
(s)kéng^et/skéng^ont : boiter (s)prénghet/sprénghont : éclater, sauter
(s)kérbhet/skérbhont : être pointu, coupant (vint)
skérdhet/skérdhont : piquer, couper sprnéxt/sprnxént : donner un coup de pied
(s)kéret/skrònt : couper, tondre sprxòm : talon
(s)kérpet/skrpònt : découper sréumrn: cours d’eau
(s)kérst/skrsént : carder sréwes: courant, flot
skéubhet/skéubhont : pousser, bousculer sréwet/srwònt : s’écouler (vint ; cours
(s)kéudet/skéudont : propulser d’eau)
(s)kéuxet/skuxònt : remarquer srìg^es/srìg^ses : (sn) froid
skhyidròs : clairsemé srnék^t/srnk^ént : réparer, indemniser
skhyinéd$t/skhyindént : scinder, couper sromòs : paralysé
skjébhet/skjébhont : râcler srowéj : courant, flot
skjeywòs : gauche (s)téget/stgònt : couvrir
(s)krept/skrbént : inciser, gratter (s)tégus : épais
skréitet/skréitont : décrire un cercle stéibet/stéibont : raidir (vtr)
(s)krnébt/skrnbént : rétrécir (vint) stéighet/stéighont : monter (vint)
(s)krnét$t/skrntént : couper (s)téikt/stigént : piquer, être pointu
skunéjt/skunjént : marquer stejuròs : poteau (sm)
(s)kuxtiét/skuxtiònt : secouer stélyet/stlyònt : poser, mettre debout
(s)kwàlos : silure sténet/sténont : gémir, geindre
sk^xthiét/sk^xthiònt : endommager sténgwet/stngwònt : donner un coup à
slénkwet/slénkwont : glisser (vint) (s)ténjiet/sténjiònt : tonner
slg^ét/slg^ònt : sortir (vtr) stérget/strgònt : se soucier de

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stêwt/stéwnt : louer, glorifier tjêk^t/tjèg^ent : toucher
stistéjt/sistjént : être debout tlnéjt/tlnjént : soulever
stnékt/stnghént : piquer tmnéxt/tmnxént : trancher
strénghet/strnghònt : serrer tnéjt/tjnént : fondre, dégeler (vint)
(s)trépet/strépont : bruire tng^iét/tng^iònt : (tjeng^) sembler, paraître
stréuget/stréungont : lessiver, essorer tnjnéut/tnjnwént : étendre, étirer
stréwet/stréwont : répandre, joncher tòksom : arc (en bois d’if), if
(s)trnék^t/strngh^ént : démolir (propre & tònjos : (sm) ton
figuré) tòr(x)mos : (sm) trou
strnéqt/strnqént : étaler, déployer tpiuxét/tpiuxònt : cracher
(s)tunédst/stundént : frapper, percuter tprnéut/tprnuént : éternuer
(s)tunékt/stungént : s’exciter treb-s: (sf) habitation, bâtiment
(s)tupiét/stupiònt : frapper, heurter trémt/trmént : trembler, tressaillir
sujnu-s: fils trénkt/trnként : bousculer, acculer
sujté/sujénto : enfanter trépet/trépont : tourner (vtr)
supiét/supiònt : balancer tréset/trsònt : trembler, tressaillir
supsk^ét/supsk^ònt : s’endormir tréudet/trudònt : écraser
sû-s: cochon tritostjòs : (sm) témoin
swéjdus : doux, suave trnépt/trnpént : se satisfaire
swék^uros : père du mari tròsdos : grive
swêk^uròs : frère de l’épouse trsiét/trsiònt : s’assécher
swélet/swélont : enfler, brûler (vint) trupét/trupònt : s’effriter
(s)wéndhet/swéndhont : s’estomper twork^òs : verrat, sanglier
swénjet/sunjònt : (ré)sonner ùdrej : vipère
swérghet/swérghont : se sentir mal udròs : (sm) loutre
(s)wérxet/surxònt : dire, prononcer ujg^néut/ujg^nuént : enfoncer, briser (vr)
swésor-s : soeur uksen-s : boeuf
swidiét/swidiònt : transpirer, suer ulnéut/ulnuént : enrouler, envelopper (vtr)
swòiniyos : mari de la sœur de la femme unébht/unbhént : tisser
swòpniyom : rêve, songe ursét/ursònt : balayer
swòpnos : (sm) sommeil, rêve wjêstu : (sn) ville, établissement
sxpiét/sxpiònt : prendre connaissance de wédhet/udhònt : conduire, épouser (une
tagòs : chef femme)
tàwros : taureau wêdhxet/wédhxont : frapper
téjiet/téjiont : voler, dérober wék^t/ugh^ént : transporter en véhicule
tejketo/tejkonto : fondre (vtr) wékwt/ugwént : humidifier
téjwot : tellement, tant wéipet/wéipont : osciller, trembler
teknòm : (sn) enfant, descendant wéixes/wéixses : force, violence
tékwet/tkwònt : s’écouler wéjdhet/ujdhònt : traverser, guéer
télpet/télpont : faire de la place wêk^t/wék^nt : vouloir
témet/témont : atteindre wélpeto/wélponto : espérer, s'attendre à
témpet/tmpònt : étendre, allonger wélut/wlwént : rouler, se renverser (vpr)
téng^et/tng^ònt : tremper wêlxet/wélxont : choisir
ténjus : mince, ténu wémxt/wmxént : vomir
tépet/tpònt : chauffer (vint) wéndhet/wéndhont : tourner (vtr)
térget/térgont : frotter, essuyer wéneto/wénonto : désirer
térgwet/térgwont : menacer wéngiet/wéngiont : se replier
térjet/térjont : traverser, surmonter wérg^om : travail
térsus : sec wérqt/wrqént : protéger, entourer
térxt/trxént : traverser, percer wértet/wértont : tourner (vtr)
térxtrom : tarrière wésperos : (sm) soir
téujt/tujént : gonfler, grossir (vint) wesrn: (sn) printemps
teutéj : tribu, peuple wêst/wésnt : vêtir
tiégwet/tigwònt : renoncer à wéstrom : vêtement
titk^ét/titk^ònt : produire, faire wételos : jeune animal (de l’année)

© Dr. Olivier Simon 35


wéxros : vrai Xòlej : alêne
wikét/wikònt : prendre la place de, éliminer Xònxes: chargement
wìk^s/wik^és : (sf) lieu, place Xòrsos : (sm) : cul, derrière
winéd$t/windént : prendre connaissance xòsrn : automne (nt)
de Xòûdhrn: (sn) pis, outre, mamelle
wiwékwt/wiwkwént : dire, parler Xoxs : (sn) bouche
wis-s: (sm) poison, venin Xrégwes: (sn) crépuscule
witeròm : à l'opposé, de l'autre côté Xrémet/xremònt : se calmer
wixròs : homme, mâle (sm) Xrgh^sk^ét/xrgh^sk^ònt : mettre en
wjg^neut/wjg^nwént : fracasser marche
w'jg^ros : (sm) massue Xrgwéxet/xrgwéxont : se coucher (astre)
wlkwìj : louve Xréuget/xréugont : roter
w`lkwos : loup Xroudhòs : roux
wnnjèt$k-s: seigneur, chef Xrudh(i)ròs : rouge
wòdrn: (sn) eau Xrxiét/xrxiònt (xrex) : ramer
wògh^os : (sm) chariot Xsudhxénos : riche
wòixnom : vin Xunékt/xunként : apprendre, s’habituer à
wokw-s: (sf) voix Xwérus : large
wok^éj : vache Xwésus : bon
wòlswom : gencives Xwidhéwj-s : veuve
wòrgh-s: (sm) chaîne, série Yébhet/ibhònt : pénétrer, avoir une relation
wrèjd- (urèjds) : racine sexuelle avec
wréxt/wrxént : trouver Yemòs : jumeau
wrg^iét/wrg^iònt : travailler, fonctionner Yéqset/iqsònt : ceinturer
wrnéut/wrnuént : parer, contenir Yéset/yésont : bouillonner (vint)
w`rsen-s mâle Yeudhmòs : combattant
wrxnék^t/wrxng^ént : briser Yéxgwej : vigueur juvénile
wrxtòm : mot, parole Yjég^et/yjg^ònt : honorer, révérer
xdònt-s: (sm) dent Yòqsnej : ceinture
xédmrn: nourriture, repas Yugòm : joug
xédrn/xédrns : (sn) manger, nourriture Yunékt/yungént : joindre, atteler
Xêd$t/xédnt : manger Yuqsn: (sn) brouet, jus
Xékwt/xghwént : boire (de l’alccol)
Xeit/xiént : aller
Xéitrn: (sn) route, itinéraire
Xélem-s : (sf) orme
Xémet/xémont : prendre
Xéniqkwej : visage
Xêse/xésnto : être assis
Xest/xsent : être
Xéuset/xéusont : brûler, roussir (vtr)
Xéxeit/xéxient (xai) : faire un don à
xéxjorgh^t/xéxjrgh^ent : mettre en marche,
en branle
Xéxwokwt/xéxughwnt : faire un vœu, jurer
Xgéret/xgéront : se réveiller
Xisnéjt/xisnjént : donner une impulsion à
Xléig^et/xléig^ont : s’agiter
Xlénghus : léger
Xléudheros : libre
Xléudhet/xléudhont : s’élever
Xlnghwròs : léger
Xnêqmrn/xnéqmrnes : (sn) nom
Xòghwi-s: (sm) serpent
Xokétej : herse

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