Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Introduction
Présentation
Personnage marquant de la littérature au même titre qu’un Figaro ou qu’un Lorenzaccio
« âme » de Cyrano, « panache » , « hétéroclite », « admirable »
« plus beau lorsque c’est inutile »
Situation
Roxane allée courageusement au front pour retrouver Christian (son amant)
Mort de Christian (sur scène !) (rupture avec la bienséance classique)
Mort choquante et séduisante pour le spectateur de la fin 19e s.
Belle mort (héroïque) de celui (Christian) qui n’est pas le héros
// avec la mort du héros éponyme (Cyrano) qui arrivera à l’acte V
Enjeux ?
v. 2216 « et je n’ai qu’à mourir aujourd’hui » – fin de la scène
Christian est mort, la bataille fait rage. Cyrano, qui perd son double, annonce sa mort mais il
ne meurt pas = contradiction
Paradoxe, mélange inconfortable tragique / militaire-héroïque, exigence d’action
• Scène décevante ?
Cyrano ne révèle rien => spectateur frustré
Cyrano est enfin celui qu’on annonçait qu’il soit : un militaire, un combattant
(Sens auditif ; « épée » ; répliques courtes, stichomythie) => spectateur rassuré
• Enjeux divers mélangés : deuil, pathos / enjeu sentimental (sauver Roxane), intrigue
amoureuse
• Quelle est la fonction de cette scène ? Dilatoire (qui fait attendre la déclaration de
Cyrano à Roxane) ? Enjeu dramatique de caractérisation du personnage ? Enjeu moral
(revient sur la mort de Christian, suicide déguisé ? Christian qui s’est sacrifié ?)
Confusion pour le spectateur = état d’instabilité émotionnelle du personnage (sans Christian,
comment exister ?)
Mouvements
La scène permet à Cyrano de rejouer son existence à trois niveaux : galant, héroïque et
identitaire (il vit au travers du groupe comme il vivait par l’intermédiaire de Christian)
La scène qui fait mourir Christian fait, en parallèle, renaître Cyrano, qui se réinvente ici
une identité et justifie, plus que jamais, juste avant l’acte final, son statut de héros aux
yeux du spectateur.
Etude linéaire
Conclusion
Bilan
Scène qui nous permet de retrouver un Cyrano ragaillardi, qui se définit par ce qu’il sait le
mieux faire :
➢ Manier la langue, parler : « récitant »
➢ Epater la galerie (groupe des Gascons)
➢ Bouger, s’agiter (« s’élançant »)
Scène qui met en lumière le mode de fonctionnement du personnage : se faire porte-parole,
écho (avant, de Christian, désormais des cadets de Gascogne) de quelqu’un d’autre =
personnage qui vit par procuration, toujours émissaire de quelqu’un ou d’une cause. =
difficulté d’exister donc se mettre au service d’autres existences qu’il aide ou promeut.
Ouverture
Difficulté à être soi pour soi pour notre héros qui, après avoir affirmé « Je suis Cyrano
Savinien-Hercule de Bergerac » au premier acte, n’est pas sans rappeler Ruy Blas « Je
m’appelle Ruy Blas » (fin de l’acte final) = en cela, il est ce héros romantique qui peine à avec
lui-même, ruse avec lui-même (travestissement, double identité souvent) jusqu’à se perdre
(Cyrano à l’identité éclatée ou diluée, Chatterton ou Ruy Blas qui se suicident).
Victor HUGO, Ruy Blas (1838), V, 4
RUY BLAS, posant la fiole. Si ! C'est du poison. Mais j'ai la joie au cœur.
Rien. Mes maux sont finis. Tenant la reine embrassée et levant les yeux
au ciel.
Rien. Vous me maudissez, et moi je vous
bénis. - Permettez, ô mon Dieu, justice souveraine,
Don César !
LA REINE.
Fuyez d'ici !
RUY BLAS.
- Tout restera secret. - je meurs.
Je m'appelle Ruy Blas.
Il tombe.
Ce n'est pas du poison, cette affreuse liqueur ? RUY BLAS, qui allait mourir, se réveille à
son nom prononcé par la reine.
Dis ?
Merci !
RUY BLAS.