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Royaume du Maroc

Université Abdelmalek Essaâdi

Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de Tanger

Master Droit International des Affaires

Exposé en

« Droit International Privé »

« Les théories du DIP »

Professeur : ALAOUI Faiza

Réalisé par : - BOURIHANE Safia

- MANAA Saad

- OUFOUSRA Maria

Année Universitaire : 2018 – 2019


Plan

Introduction

Chapitre I : La période doctrinale


1- L’école Italienne

2- L’école française

3- L’école hollandaise

4- L’école anglo-saxonne

Chapitre II : La période contemporaine


1- Le conflit de loi est un conflit de souveraineté

2- L’universalisme contre le particularisme

3- Le Nationalisme contre l’internationalisme

4- Le territorialisme contre le personnalisme

Conclusion

Bibliographie

1
Introduction :

La séparation du monde en États, conjuguée à l’existence de relations humaines dépassant le simple cadre
étatique, impose de recourir à une branche particulière du droit, destinée à tenir compte d’un tel
particularisme. Le droit international privé, s’est ainsi vu confier une place croissante comme instrument de
gestion de la diversité des droits, à la mesure du développement des relations privées internationales, de
circulation des personnes, de mondialisation et de globalisation des échanges1.

Pourquoi un Droit international privé ? Tout simplement parce que le monde n'est pas un, du point de vue des
lois qui le régissent, et que, dans leur très grande majorité, les hommes ne vivent pas, ou plus dans des
sociétés closes, comme les populations insulaires, montagnardes ou rurales d'autrefois2.

L’objectif principal de cette matière est celui de « trouver des solutions raisonnables aux problèmes
quotidiens des rapports juridiques familiaux ou commerciaux impliquant un élément d’extranéité »3. Trouver
des solutions pragmatiques aux problèmes juridiques rattachées à plusieurs systèmes juridiques 4, soit arriver
à la solution des conflits de lois. Qu'est-ce qu'un conflit de lois? On désigne sous ce nom les hypothèses dans
lesquelles un même rapport de droit, se rattachant par ses divers côtés à plusieurs législations, fait surgir un
doute sur le point de savoir quelle loi lui doit être appliquée. Par les circonstances dans lesquelles ce rapport
est né ou a acquis son développement, il a suscité la concurrence de lois diverses ; ces lois pouvant, à des
titres différents, prétendre à être observées, elles paraissent se combattre: on dit pour ce motif qu'il y a
conflit5.

Le droit international privé n'a pas pour seule fonction de trancher un tel « conflit de lois » mais d'apporter,
ou de contribuer à apporter, une réglementation adéquate aux questions suscitées par les situations
internationales6

Les questions de conflits sont certainement les plus nombreuses et les plus difficiles de celles qui servent
d'aliment à notre science ; bien plus, pendant longtemps on les a considérées comme constituant seules son

1
https://www.cairn.info/le-droit-international-prive--9782130577874-page-3.htm
2
Pierre Lalive. Tendances et méthodes en droit international privé.1997.Page 14.
3
M. BOGDAN, « Private International Law as Component of the Law of the Forum: General Course on Private International Law »,
Rec. cours La Haye, vol. 348, 2011, p. 28.
4
Monica-Elena Buruianã. L’application de la loi étrangère en droit international privé. 2016. Thèse présentée pour obtenir le grade
de docteur. Page 9.
5
A Pillet. Principe de droit international privé. Attelier frères éditeurs. 1903. Page 24.
6
Pierre Lalive. Op.cit.page 33.

2
objet, de telle sorte que le droit international pouvait être-défini comme la science qui a pour objet la solution
des conflits de lois7.

C’est pourquoi le droit international privé est considéré comme l’une des matières les plus complexes parmi
celles qui peuvent occuper l’esprit d’un juriste et il constitue, de ce fait, un terrain propice pour les
mésententes et les controverses doctrinales8.

Les conflits sont nés dans l’antiquité grecque. Quand un contentieux opposait deux citoyens de cités
différentes, le droit grec tranchait le conflit de loi de manière très simple. L’étranger devait trouver dans la
cité du défendeur un citoyen qui le représenterait dans l’instance, celui-ci était considéré comme un
proxénète (souteneur).

Chez les romains, la distinction juridique était fondée sur la citoyenneté des parties. L’application
systématique de la Loi du juge saisi était de principe. Ce système a disparu avec l’édit de Caracalla 212 9 qui
accorde la citoyenneté romaine à tous les membres de l’empire.

Les conflits de lois réapparaissent une autre fois avec la chute de l’empire romaine et après les invasions
barbares. Le Principe de la territorialité de la Loi compétente s’est, alors, imposé. . Mais ce système a été
brouillé avec l’apparition de la personnalité des lois, ce qui a entrainé des solutions diverses, soit le maintien
de la territorialité, soit l’application d’un système de personnalité. Cette revue superficielle a souvent conclu
au chaos.

Le système féodal en Europe a conduit un retour en force de la notion de territorialité. La loi du seigneur
s’applique à tous les biens et à toutes les personnes se trouvant sur son fief.

Cependant, l’apparition réelle de la théorie des conflits pour la première fois fut au moyen âge en Europe en
Italie chez la doctrine italienne puis la doctrine française et enfin celle hollandaise. Et depuis, La matière n'a
jamais cessé d’être dépourvue de controverses doctrinales.

Les juristes du moyen âge se trouvant, ainsi, en face du problème tout nouveau des conflits de lois qui sont
particulièrement prolixes dans l’accumulation des hypothèses et des arguments10.

7
A Pillet.op.cit. Page 26.
8
Voyons l’opinion du juge américain Porter dans une décision rendue en 1827 par la Cour Suprême de Louisiane, cité par F. K.
JUNGER, «General course on private international law », Rec. cours La Haye, vol. 193, 1985, p. 166, qui considère la matière du droit
international privé comme « one of the most intricate and perplexed of any that has occupied the attention of lawyers and courts :
one on which scarcely any two writers are found entirely agree ».
9
également appelé Constitution antonine, est une des lois les plus connues de l'Empire romaine Il a accordé la citoyenneté romaine
à tout homme libre de l'Empire qui ne l'avait pas encore.
10
Henri Batiffol et Paul Lagarde. Traité de droit international privé. Librairie générale de droit et de jurisprudence. 1993. Page 372.

3
L’intérêt de cette étude est déterminé par le désir de porter une réflexion sur l’évolution de la matière, vu le
morcellement juridico-politique du monde et la mobilité croissante des personnes, des biens et des idées.

Tout ce qui précède nous mène à poser une panoplie de questions : Ces divers systèmes juridiques étatiques
ont-ils entre eux des rapports de coexistence pacifique, de juxtaposition (rapprochement) sans contacts, ou
de concurrence hiérarchique ? Comment la discipline du DIP s’est évoluée au fil du temps pour traiter cette
question pertinente qui ont occupé l’esprit des penseurs classiques et contemporains ?

Pour répondre à ces questions le sujet traitera dans un premier chapitre la période doctrinale du droit
international privé et dans un second celle contemporaine.

4
Chapitre 1 : La période doctrinal

L’émergence du droit international privé comme discipline a connu plusieurs phases et s’est développé au fil
du temps, en effet « l’évolution des idées a suivi une voie relativement continue11 », le DIP n’a point été conçu
de la même manière à toutes les époques12. Dans une première période, qui correspond à l’école italienne du
moyen âge, se sont retrouvées dégagées les règles de rattachement, la seconde période est celle qui aborde
le problème de qualification, c’est l’école française du 16ème siècle, c’est la même école qui pose le principe de
la territorialité des lois qui fut par la suite adapté en hollande et ultérieurement dans pays anglo-saxons.

1- L’école italienne :
La doctrine des conflits des lois s’est développée au début en Italie au 12 ème siècle, surtout en Italie de nord
qui était une région riche et diversifiée, chaque ville avait ses propres coutumes qu’on appelait « statuts ».

Mais ce sont les échanges commerciaux qui ont été la raison qui a poussé les gens à s’interroger sur la façon
de régir les statuts entre des personnes de différentes coutumes en cas de conflits.

Tout a démarré à l’université de Bologne. Les universitaires vont s’intéresser à deux types de conflits. D’abord,
le conflit entre le droit romain et le droit propre à chaque cité. Puis ils vont s’intéresser aux conflits entre le
droit de deux cités, donc entre des statuts différents. Pour résoudre ces problèmes, ils vont partir de la
méthode de la glose des textes romains. C’est la phase des glossateurs et des post glossateurs. Ils vont
élaborer les solutions, à principe que ça doit être un droit commun à l’ensemble des cités et supérieur qui
peut obliger les juges d’une cité à appliquer les statuts d’une autre cité et à quelles conditions. Or le droit
commun et supérieur est le droit romain. C’est dans les textes de droit romain qu’on va aller chercher les
solutions. Mais comment trouver des solutions de droit international privé dans le droit romain 13 ?

La diversification et la fréquence des situations ne permirent pas de créer une législation propre à la matière,
au surplus, chaque cité considérait ses statuts comme les mieux adaptés aux intérêts à régir14.

Il apparut que la solution la plus rapide et la plus satisfaisante est de déterminer quels intérêts chaque
législation régissait.

Les résultats atteints, étant à l’origine directe de la conception actuelle des conflits de loi15.

11
Henri Batiffol et Paul Lagarde. Traité de droit international privé. Librairie générale de droit et de jurisprudence. 1993. P371
12
Lambrechts Hector Les bases philosophiques de DIP. Revue philosophique de Louvain. n°7, 1895 .page 312.
13
http://www.cours-de-droit.net/droit-international-prive-c27647480
14
Henri Batiffol et Paul Lagarde .Op.cit. page 27.
15
Ibid. page 28

5
La théorie italienne a donc imposé le processus du conflit de lois pour réglementer les relations
internationales : au lieu d’élaborer une règle propre à la relation internationale, on fait un choix entre les lois
internes des états qu’elle met en cause16.

C’est ainsi que l’école italienne du moyen âge a posé les grandes catégories de rattachement « qui n’ont plus
été abandonné depuis »17.

Mais cette théorie ne s’est intéressée point au problème de qualification, c’est la doctrine française qui a
tenté le premier essai sur le problème de qualification.

2- L’école française :

Les italiens ont beaucoup influencé la doctrine française. Au 16 ème siècle, deux auteurs français vont
fortement œuvrer pour la théorie des statuts en France alors même qu’ils sont très opposés, ce sont
Dumoulin (1500-1560) et D’Argentré (1519-1590)18, le 16éme siècle vit apparaitre avec les œuvres de ces
deux auteurs une construction nouvelle, que l’on oppose traditionnellement à celle des italiens, mais qui peut
en être considérée comme la continuation et l’approfondissement malgré l’esprit particulariste du second des
auteurs19.

Dumoulin met en lumière la question des qualifications à propos du régime matrimonial légale qu’il analyse
comme un contrat tacite20, il apporte à la théorie des statuts une innovation fondamentale, il va dire qu’il
existe des statuts dont l’application dépend de la volonté des parties.

Dumoulin qui était un avocat au parlement de Paris, a été consulté en 1525 au sujet du régime matrimonial
des époux de Ganey sur la possibilité d’éviter l’application des coutumes de la situation de chacun de leurs
biens quant à ce régime,21 Ces époux De Ganey s’étaient mariés à Paris et possédaient des immeubles à Paris
et en Bourgogne. La coutume de Paris s’appliquait et le droit romain s’appliquait lui en Bourgogne. On
considérait que le problème de régime matrimonial s’appliquait selon le territoire. Les immeubles situés à
Paris étaient communs alors que ceux situés en Bourgogne étaient séparés. Dumoulin se prononça en n faveur
de l’application à l’ensemble de ces biens des règles de la coutume de Paris, domicile des époux à l’époque du
mariage, pour la raison que le régime matrimonial devait être regardé comme un contrat tacite et que les

16
Jean Derruppé. Droit international privé. Dalloz.14ème édition. 2001
17
Ibid. page 376.
18
http://www.cours-de-droit.net/droit-international-prive-c27647480
19
Henri Batiffol et Paul Lagarde. Op.cit. page 28.
20
Jean Derruppé.op.cit. page 72
21
Henri Batiffol et Paul Lagarde.op.cit. page 378

6
époux étaient censés avoir soumis ce contrat à la loi de leur domicile matrimonial.22 Le parlement de Paris a
été saisi et donna raison à Dumoulin, cette solution donné par l’avocat est devenue le droit positif en France
qui est appliqué jusqu’à nos jours.

Même si Dumoulin a énoncé la territorialité des coutumes, c’est Argentré qui a présenté à ce sujet un
véritable système, ce dernier a été fondé sur une conception de particularisme provincial, pour cet écrivain,
les lois et les coutumes ont un domaine essentiellement territorial, leur application extraterritoriale doit être
exceptionnelle.23

Tout l’effort de l’auteur consiste à établir que l’ensemble des lois et coutumes concerne soit les personnes
soit les choses ; dans le premier cas elles suivent les personnes même hors de leur domicile, elles sont donc
extraterritoriales, dans le second elles s’appliquent à tous les biens, quels que soient l’origine ou le domicile
des parties, elles sont territoriales.

Le point crucial est de déterminer quels statuts concernent les personnes, et quels statuts concernent les
choses24.

Les lois donc, selon Argentré peuvent se répartir en deux catégories : statut personnel et statuts réel, si elles
sont réelles c’est la situation du bien qui commande leur application, si elles sont personnelles, c’est le
domicile.25

Mais ce système de territorialisme d’Argentré a été critiqué par d’autres auteurs qui voyaient que la loi
personnelle et la loi réelle ne sont pas les seuls rattachements, il existe aussi la loi du délit, la loi du contrat, la
loi du for pour la procédure…

3- L’école hollandaise :

Les Pays-Bas au 17ème siècle se trouvaient dans une situation comparable à celle de l’Italie du Moyen âge, des
villes nombreuses dont la prospérité économique croissante et la communauté de la civilisation
développaient les relations mutuelles dans un esprit d’indépendance prononcé, manifesté par la révolte
contre l’Espagne26 .Les auteurs hollandais vont chercher donc à résoudre les conflits de loi, ils vont se référer
aux travaux les plus récents qui sont ceux d’Argentré.

22
Ibid. page 378
23
Jean Derruppé.op.cit. page 72
24
Henri Batiffol et Paul Lagarde.op.cit. page 379
25
Jean Derruppé. Op.cit.page 72.
26
Henri Batiffol et Paul Lagarde.op.cit. page 29.

7
Les auteurs hollandais vont développer un fondement théorique sur l’idée de souveraineté des Etats. Cela va
avoir un impact en DIP car ces auteurs vont exacerber les idées D’Argentré et accentuer son territorialisme. Ils
vont dire que tous les statuts sont, par nature, d’application territoriale. Un Etat ne peut imposer sa loi que
sur son territoire, c’est une question de souveraineté. Un Etat a le droit d’imposer ses statuts à tous sur son
territoire.

Rodenburgh (1618-1668) signale que la raison d’être du statut personnel se trouve dans la nécessité que les
lois sur l’état et la capacité des personnes suivent celles-ci à travers leurs déplacements sous peine de perdre
toute valeur27, d’une autre part Huber (1636-1694) souligne d’une manière générale que « chaque état est en
droit de refuser toute application des lois étrangères ; s’il ne le fait pas c’est par courtoisie internationale et
par souci de ses propres intérêts commerciaux »28.

Cette notion de courtoisie internationale est l’apport essentiel de la doctrine hollandaise, cette notion est
considérée comme le fondement de l’application des lois étrangères.

La signification réelle de la doctrine hollandaise est « d’avoir mis en relief que l’Etat édicte les règles de
conflits de lois sans être lié par des obligations positives vis-à-vis d’autres Etats29.

En France, cette théorie a eu peu d’impact. En revanche, elle a eu un énorme succès en Angleterre et aux USA.
Le premier grand traité, élaboré par Story en 1834, reprend la théorie hollandaise des statuts. Dicey, en
Grande Bretagne, aura sensiblement la même influence30.

4- L’école anglo-saxonne :

Les auteurs hollandais ont exercé une influence directe sur les Anglais, puis les Américains31.

L’ouvrage American story apparut en 1834, constitue une date dans l’histoire du DIP, l’influence de Huber est
digne de remarque sur cet ouvrage, les treize colonies libérées de la domination anglaise, avaient conservé
leur indépendance respective quant à la législation32.

L’ouvrage de Story, a employé pour la première fois l’expression « private international law » ce qui a eu une
profonde influence sur la jurisprudence américaine ; et c’est grâce à cet ouvrage que l’Amérique a instruit
l’Europe.
27
Ibid. page 383.
28
Jean Derruppé. Op.cit.page 72.
29
Henri Batiffol et Paul Lagarde.op.cit. page 385.
30
http://www.cours-de-droit.net
31
Henri Batiffol et Paul Lagarde.op.cit. page 30
32
Ibid.

8
En effet le premier ouvrage de droit international privé publié en France au 19ème siècle se réfère
expressément à l’œuvre de Story comme la plus récente et la plus complète33.

Story a mis l’accent sur la doctrine particulariste des hollandais qui convenait au tempérament indépendant
des Anglo-Saxons et notamment des Américains au lendemain de l’indépendance34.

Conclusion

Le conflit des lois a fait l’objet de dispositions de plus en plus développées au fil du temps, les échanges et les
problèmes entre les pays se multipliaient et donc le caractère du droit international privé paraissait évident,
ce qui a amené à la formation d’un droit international privé propre à chaque Etat.

33
Henri Batiffol et Paul Lagarde.op.cit. page 30
34
Ibid.

9
Chapitre 2 : La période contemporaine

La période contemporaine se caractérise en droit international privé par une très importante diversification
des sources. Cette diversification est particulièrement présente dans le domaine des conflits de lois. Depuis le
début du XXe siècle, de nombreuses règles de conflit nouvelles ont été adoptées : certaines sont issues de
règlements régionaux ou de conventions internationales ; d’autres ont été créées à l’initiative des législateurs
nationaux. À la diversité des sources, s’ajoute une diversité des matières concernées : obligations
contractuelles et non contractuelles, divorce et séparation de corps, successions, obligations alimentaires,
adoption, partenariats enregistrés, mariage, etc. On constate ainsi une accumulation de textes spéciaux. Ce
double mouvement, diversification des sources et multiplication des textes spéciaux, invite à s’interroger sur
l’avenir de la théorie générale des conflits de lois. On assiste en somme à un profond renouvellement 35.

L’évolution continue de la théorie des conflits de lois qui se traduit par un affinement, un approfondissement,
un enrichissement, a paré la règle de conflit actuelle d'une nouvelle jeunesse et lui a conféré une physionomie
profondément différente de celle qui était autrefois la sienne, en revanche, les bases fondamentales,
concernant la règle de conflit de loi, qui étaient déjà posées, ont été dans l'ensemble respectées36.

Cette évolution ainsi schématisée a été déterminée par plusieurs théoriciens et praticiens qui ont eu une
influence décisive et prépondérante sur elle. Tout a débuté par la querelle qui s'élevait, autrefois, entre ceux
qui considéraient le conflit de lois comme un conflit de souverainetés et ceux qui le ramenaient à un simple
conflit d'intérêts privés37.

1- Le conflit de lois est-il un conflit de souveraineté ?


Largement absente du débat moderne de droit international privé, la notion de souveraineté peut pourtant
être utilisée pour décrire les hypothèses d'implication de l'Etat dans les relations internationales d'ordre privé.
Une telle acception, purement descriptive, de la notion de souveraineté permet en effet de mesurer l'impact
des intérêts privés sur l'intérêt de l'Etat dans le litige international. Un tel projet suppose de vérifier les liens
entre l'implication de l'Etat et les conflits de lois38.

Ce conflit de lois fut d’abord appréhendé comme un conflit de souverainetés. Chaque Etat étant souverain
pour déterminer le droit applicable à ses ressortissants ; le droit étatique, national ou interne, est alors seul
considéré comme juridiquement applicable. Lorsqu’une règle étrangère est prise en compte pour résoudre un
problème juridique, ce n’est que par courtoisie et afin de respecter les droits acquis à l’étranger.

35
Olivera Boskovic, Tristan Azzi. Quel avenir pour la théorie générale des conflits de lois ? bruylant. 1re édition 2015. description.
36
Yvon Loussouarn. L'évolution de la règle de conflit de lois. Comité français de droit international privé 1985. Page 79
37
Ibid. Pages 85 et 86.
38
Étienne Pataut. Principe de souveraineté et conflits de juridictions: étude de droit international privé. L.G.D.J., 1999. Résumée.

10
Appliquer une loi étrangère est, en revanche, inconcevable : ce serait abdiquer sa souveraineté. L’ordre
juridique étatique est affirmé sur un mode exclusif. Deux Etats peuvent néanmoins prétendent régir la même
situation juridique. Le constat de la diversité des droits étatiques ne peut être évité39.

Ainsi une question se pose : celle de savoir si un Etat peut, ou non, fixer librement le domaine d'application de
ses propres règles, c'est-à-dire s'il peut à sa guise donner à ses propres lois une certaine étendue
d'application, sans tenir compte de l'existence des autres Etats et des lois de ces derniers. La même question
peut être formulée de diverses manières, mais elle se ramènera toujours, en définitive, à ce point central : y a-
t-il à cet égard un pouvoir absolu ou limité de l'Etat souverain ? Y a-t-il, d'après le droit des gens (droit
international), un pouvoir absolu pour chaque souveraineté indépendante de refuser entièrement sur son
territoire toute application des lois étrangères40 ?

Il existe ainsi plusieurs théories qui tentent d’apporter une solution à ce type de problème de droit
international privé, certaines désuètes, d’autres qui ont évolué gardant ainsi leur influence en la matière.

Dans la catégorie des théories désuètes on retrouve celle considérant le conflit de lois en tant que conflit de
souverainetés. Dans cette perspective, chaque État est souverain pour déterminer le droit applicable à ses
ressortissants. Le droit étatique seul est ainsi considéré comme juridiquement applicable et l’application
d’une loi étrangère est inconcevable car ce serait renoncer à sa souveraineté.

Cependant la diversité des droits étatiques ne peut pas être évitée et des théories ont été conçues afin de
permettre une coexistence pacifique des souverainetés41 ce qui supposait la formation d’une véritable
doctrine susceptible de combattre les divergences qui résultaient des codifications nationales ; la doctrine
était surtout universaliste. Lors même que celle-ci commençait à se constituer, d’autres auteurs dits «
particularistes », convaincus que, la diversité des règles de conflit de lois, était inévitable, ont condamné le
mouvement d’unification de la matière42.

2- L’universalisme contre le particularisme


Le problème constitué par l’opposition de l’universalisme au particularisme consiste dans la question de
savoir si les règles de droit international privé, et plus particulièrement de conflits de lois de droit privé, sont

39
Rafael Encinas de Munagorri. Droit international privé et hiérarchie des normes, Observations sur une rencontre. Journal for
Constitutional Theory and Philosophy o fLaw. Klub Revus. 10 décembre 2013. Page 74.
40
Pasquale Mancini. Droit international privé. Session de Genève de l'lnstitut de droit international. 1874
41
Monica-Elena Buruianã. L’application de la loi étrangère en droit international privé. Thèse présentée pour obtenir le grade de
docteur. 2016. Pages 23 et 24
42
Bénédicte Fauvarque-Cosson. Vers un universalisme renouvelé : quelles en sont les manifestations en droit ?. Diogène 2007/3 (n°
219), pages 68 à 81.

11
ou devraient être communes à l’ensemble des Etats, ou, au contraire, sont légitimement et doivent rester
particulières au différents Etats, qui, actuellement, les formulent et les mettent en œuvre 43.

Le conflit de lois se voit alors proposé une réponse sur un mode universaliste. Les auteurs de cette théorie
soutiennent que les problèmes concernant la société internationale sont de nature internationale et doivent
recevoir une solution internationale. Les solutions nationales existant en fait sont des pis-aller, au fond
inacceptables, et qu’il faut éliminer44.

A mesure que les relations entre les divers peuples deviennent plus nombreuses et plus animées, on devra se
convaincre de plus en plus qu'il convient de ne pas s'attacher à ce principe rigoureux, d'appliquer toujours la
loi nationale45, mais de se proposer des solutions de valeur universelle46.

Au cours du XXe siècle, une nouvelle forme d’universalisme s’est imposée, à partir de l’idée que le
rapprochement devait se faire progressivement, de manière partielle, après d’importantes études de droit
comparé. Plutôt que de préconiser l’élaboration dogmatique de règles uniformes, les auteurs privilégiaient la
recherche des réels points de convergence, s’inspirant pour cela du droit comparé et de l’histoire du droit47.

Sur la base de cet universalisme renouvelé, les codifications nationales du droit international privé se sont
multipliées. Fondées sur une importante démarche comparative, elles n’ont pas cristallisé les différences ,bien
au contraire, illustrant ainsi l’idée que loin de marquer la défaite d’un droit commun international, la
codification des droits nationaux peut constituer « le point de départ de la constitution d’un droit commun
législatif48.

Pour progresser sur la voie d’un universalisme renouvelé, il faut intégrer les avancées du droit international,
favoriser son essor et, dans le même temps, développer de nouvelles formes d’universalismes, fondées sur la
coexistence des droits, tant au plan horizontal (des différents droits nationaux) que vertical (droit
international, régional, national). Cela suppose d’admettre la coexistence des normes, de rechercher les
moyens de les coordonner, sans nécessairement toujours les hiérarchiser49.

On a pu dire de cette doctrine qu’elle appelait au moins l’universalisme. Mais c’est sans doute un signe de
l’ampleur et de l’objectivité de ses vues, qu’elle ait engendré le particularisme, le plus décidé fondé sur le lien

43
Academie de Droit International de la Haye. Recueil des Cours:Volume 72 (1948/I). Springer Netherlands. 1968. Page 9.
44
Henri Batiffol et Paul Lagarde.op.cit. 1993. Page37.
45
Hector Lambrechts. Les bases philosophiques du Droit International Privé. Revue néo-scolastique. 2ᵉ année, n°7, 1895. Page 318.
46
Jean Derrupé. Op.cit. Page 75
47
Bénédicte Fauvarque-Cosson. Op.cit.pages 68 à 81.
48
Bénédicte Fauvarque-Cosson. Op.cit pages 68 à 81.
49
Hélène Gaudemet-Tallon. Le pluralisme en droit international privé : richesses et faiblesses. cours général (Volume 312).

12
entre la règle de conflit et la règle interne, qui constitue aujourd’hui la pierre de base de l’édifice de cette
doctrine50.

La théorie particulariste est parvenu à la conviction selon laquelle ; la diversité des règles de conflits était
inévitable en raison de la diversité des lois internes de sorte qu’elle propose une solution des conflits de lois
propre à chaque État51, en avançant l’idée que le droit international privé positif s’est affirmé à partir des
droits nationaux.

Le particularisme est, persuadé de l’impossibilité d’arriver à la suppression définitive des conflits de lois, car
les règles de conflits de lois se déduisent de l’analyse du droit interne dont elles ne sont que la projection sur
le plan international.la divergence des règles internes conduit nécessairement à la divergence des solutions de
conflit.

Voilà pourquoi, il estime impossible l’unification définitive des règles du droit international privé, parce que
chaque Etat retient ses propres conceptions des institutions juridiques, divergence que les règles de conflit ne
peuvent gommer. Au contraire, elles l’amplifient52.

Par conséquent, la théorie accepte diverses techniques qui avantagent le droit du for lors de la solution d’un
conflit de lois. Cette solution est liée à la nature du droit interne. Même les traités internationaux sur les
conflits de lois se révélèrent, à l’usage, difficiles à mettre en œuvre. Les nombreuses dénonciations dont ils
furent l’objet accrurent la conviction qu’il n’était pas possible d’atteindre pratiquement des règles uniformes
de solution des conflits de lois53.

Actuellement, le développement des relations internationales et des connaissances comparatives a confirmé


la conviction que l’ouverture au droit comparé permettait de dépasser l’opposition entre particularisme et
universalisme ; la multiplication des traités concernant le droit privé est aussi un effet de ce développement54.

3- Le nationalisme contre l’internationalisme


Doctrines nouvelles. Il est vrai que, vue d'une certaine hauteur, celles-ci, loin de rompre avec le passé
immédiat, en découlaient au contraire directement car cette opposition recoupe partiellement la précédente.

50
Henri batifol. Recueil des cours tom 72. Recueil sirey 1948. Page 10.
51
Le particularisme a pu être défini comme « l’attitude consistant à reconnaître que les sources des règles de droit international
privé se trouve dans chaque État, et non dans l’ordre international » P. MAYER, « Le mouvement des idées dans le droit des conflits
de lois», loc cit., p. 133. Cette attitude conduit le plus souvent à favoriser le droit national au détriment du droit étranger.
52
http://www.sfdi.org/internationalistes/bartin/
53
Henri Batifol. Opcit. Page 14.
54
Henri Batifol et Paul Lagarde.op.cit.Page 405.

13
Dès avant le début du XXe siècle, au creux d'une période pacifique on a sapé les fondements de la doctrine
internationaliste en récusant le postulat du rattachement des conflits de lois au droit des gens. En revanche, la
doctrine nationaliste avait procla

mé la liberté du souverain national de régler les questions de droit international privé à sa guise, pour
défendre en tout premier lieu ses propres intérêts.

La thèse prend appui chez les nationalistes sur une démonstration qui se veut strictement juridique, celle de la
primauté prétendue inéluctable des concepts du droit civil interne dans l'élaboration des catégories du droit
international privé, d'où découlerait une impossibilité proprement logique d'aboutir à des solutions des
conflits de lois valables pour tous les Etats55.

La doctrine nationaliste du droit international privé s’est imposée dans l'Europe, l'Europe des patries. En
France notamment, la pensée juridique se montrera impatiente à l'égard de tout impératif juridique non
émané de l'ordre interne56.

C’est vrai que la nationalité était naturellement le point de rattachement par excellence, mais on ne doit
perdre de vue qu’un certain élargissement se manifestait dans la conséquence du nationalisme ; pour le statut
personnel des ressortissants d’un Etat étranger leur loi nationale était applicable57. Ceci a fourni un point de
départ pour une évolution de l’antithèse entre une tendance nationaliste et internationaliste.

Grace au développement des relations internationales, les actes établis conformément à une loi étrangère
sont désormais reconnus. En n’est pas devant une application d’une loi étrangère certes, mais d’une
reconnaissance de cette loi ce qui fait un pas envers la tendance internationaliste58.

Plus tard, ce fut le commerce international et ensuite la migration (étudiants et ouvriers) qui exigeaient une
stricte coopération entre les Etats en matière de droit international privé59.

D’une manière analogue, ce sont les doctrines internationalistes qui ont pu situer le problème central du droit
international privé dans le cadre des relations entre Etats60 par une vision idéalisée où tous les Etats seraient
traités sur un pied d’égalité (même par le juge saisi). Considérant que tous les Etats sont égaux, il ne faut pas
privilégier l’intérêt national au détriment des intérêts des autres Etats, et par la suite, la loi étrangère a
vocation à être appliquée.

55
PHOCION FRANCESCAKIS. Perspectives du droit international privé français actuel. A propos de la deuxième édition du Traité de
M. Henri Batiffol. . Revue internationale de droit comparé. Vol. 7 N°2, Avril-juin 1955. Page 351
56
PHOCION FRANCESCAKIS.op.cit. pages de 349 à 360.
57
Fritz Schwind. Aspects et sens du droit international privé. Nijhoff Publishers, 1985. Page 76.
58
ibid. Page 101.
59
Ibid. Page 101.
60
Recueil Des Cours - Collected Courses, 1991-II. Martinus Nijhoff Publishers, 1992. Page 291

14
L’application d’une loi étrangère par le système juridique du for représentera dès lors, la conséquence de la
spécificité du droit international privé61.

4- Le territorialisme contre le personnalisme


Le choix entre la « territorialité » et la « personnalité » du droit applicable est tributaire du fondement que
l'on assigne au droit international privé : la territorialité étatique ou la personne du sujet de droit. Ce thème
alimente les controverses doctrinales depuis le Moyen Age, et surtout depuis le XVIIIe siècle qui amorce la
première grande vague de codification juridique et consacre le rôle majeur de la loi étatique sur le plan
national, cependant que s'ébauche une certaine internationalisation du droit applicable aux étrangers sur le
territoire de chaque État62.

C’est ainsi que, la doctrine territorialiste ramène à la thèse de l'exclusivité de l'intérêt national, puisque cette
théorie soumet les relations juridiques à la loi du territoire sur lequel elles se sont réalisées de préférence à
celle des personnes qui en sont les sujets.

Les relations internationales qui intéressent l'ordre juridique d’un Etat se réalisent le plus souvent sur son
territoire (surtout pour les Etats d’immigration comme la France), le territorialisme conduira donc le plus
souvent à l'application de la loi interne de cet Etat63.

Par contre, la puissance territoriale de l’Etat doit, selon la théorie personnaliste, correspondre à la nationalité
de ses sujets, nationalité qui est considérée comme étant le fondement du droit international privé 64. Ainsi,
les personnalistes faisaient de la loi nationale quasiment un attribut de la personne, non seulement en
privilégiant son application indépendamment de la matière, mais encore, en cherchant à étendre le champ
d'application de la loi nationale.

Cette règle fondée sur le principe de nationalité et érigée en règle de droit international privé, qui veut que la
loi personnelle gouverne le statut des individus ( partout où ils se trouvent) ; la famille, la succession, etc,
n’est pas, pour sa part, systématique en ce sens qu’elle ne doit pas s’appliquer dans tous les cas et en toute
matière65.

61
Monica-Elena Buruianãop.cit. Page 65.
62
J.-L. Halperin, Entre nationalisme juridique et communauté de droit. Revue internationale de droit comparé. Vol. 51 N°3, Juillet-
septembre 1999. pp. 699-700.
63
PHOCION FRANCESCAKIS.op.cit. pp. 349-360.
64
Fawcett. Recueil Des Cours: Collected Courses of the Hague Academy of International Law, Volume 1 ;Volume 238. Martinus
Nijhoff Publishers, 1 mar. 1994. Pages 277 et 278.
65
Ibid. Pages 277 et 278.

15
Conclusion
Différents courants, depuis l’Antiquité jusqu’à la période contemporaine, ont mené à la construction par
couches successives de la théorie des conflits de loi. Aujourd’hui, il est difficile d’infirmer la prédominance
d’un courant sur un autre, il s’agirait plutôt d’une combinaison d’idées ; l’idée de souveraineté, l’idée de
proximité et celle du principe de volonté.

16
Conclusion générale

Droit savant mais aussi droit vivant, le droit international privé, à travers la théorie des conflits de lois et de
celle des conflits de juridictions, est en perpétuelle évolution. Patiemment construit en Europe par la
jurisprudence, sous l'autorité souvent déterminante de la doctrine, il se renouvelle aujourd'hui en profondeur
sous l'influence des textes fondamentaux (Conventions) et surtout du droit communautaire.

Le droit international privé est essentiellement marqué par le rôle central des États-nations souverains.
National, le droit l’est par sa formation, son contenu et son objet, cependant, Le souhait permanent de
l’humanité vers plus de mobilité et vers le dépassement des frontières s’incarne aujourd’hui dans le
mouvement général de mondialisation.

Outre la mondialisation, le déplacement des personnes et le développement des organisations internationales


et de leurs activités, constituent autant de facteurs qui contribuent à l’internationalisation du droit, à sa
modernisation également. Il en résulte une certaine remise en cause de l’autorité du système juridique
interne pour que le droit international privé puisse réaliser sa finalité, consistant, à préserver I'unité des
relations de droit privé du danger de leur fractionnement en raison de la division de la terre en pays
souverains66.

66
Werner Coldschmidt, < Droit international privé latino-américain >¡, Journal du droit international (ci-après cité CIuneù, 100, 1973, e 27. p.84.

17
Annexes
Arrêt « Simitch »

Références

Cour de cassation
chambre civile 1
Audience publique du mercredi 6 février 1985
N° de pourvoi: 83-11241
Publié au bulletin Cassation

Pdt. M. Joubrel, président


Rapp. M. Massip, conseiller rapporteur
P.Av.Gén. M. Sadon, avocat général
Av. Demandeur : SCP Lyon-Caen Fabiani et Liard, avocat(s)

REPUBLIQUE FRANCAISE

AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

SUR LE MOYEN RELEVE DANS LES CONDITIONS PREVUES A L'ARTICLE 1015 DU NOUVEAU CODE DE PROCEDURE CIVILE : VU LES
PRINCIPES QUI REGISSENT LA COMPETENCE JURIDICTIONNELLE INTERNATIONALE, ENSEMBLE L'ARTICLE 1070 DU NOUVEAU CODE
DE PROCEDURE CIVILE ;

ATTENDU QUE, TOUTES LES FOIS QUE LA REGLE FRANCAISE DE SOLUTION DES CONFLITS DE JURIDICTIONS N'ATTRIBUE PAS
COMPETENCE EXCLUSIVE AUX TRIBUNAUX FRANCAIS, LE TRIBUNAL ETRANGER DOIT ETRE RECONNU COMPETENT, SI LE LITIGE SE
RATTACHE D'UNE MANIERE CARACTERISEE AU PAYS DONT LE JUGE A ETE SAISI, ET SI LE CHOIX DE LA JURIDICTION N'A PAS ETE
FRAUDULEUX ;

ATTENDU QUE MME MARIA F., DE NATIONALITE BRITANNIQUE, A FORME UNE ACTION EN DIVORCE CONTRE SON MARI, M.
ALEXANDRE S., CITOYEN AMERICAIN, DEVANT LES JURIDICTIONS ANGLAISES ;

QUE, PAR DECISION DU 2 MAI 1980 UNE PENSION ALIMENTAIRE LUI A ETE ACCORDEE AU TITRE DES MESURES PROVISOIRES
PENDANT L'INSTANCE ;

QUE L'ARRET ATTAQUE A DEBOUTE MME F. DE SA DEMANDE TENDANT A CE QUE CETTE DECISION SOIT DECLAREE EXECUTOIRE EN
FRANCE AU MOTIF QU'IL EST DE PRINCIPE QUE LA COMPETENCE JURIDICTIONNELLE INTERNATIONALE EST DETERMINEE PAR
L'EXTENSION DES REGLES DE COMPETENCE TERRITORIALE INTERNE, SOUS RESERVE D'ADAPTATIONS JUSTIFIEES PAR LES
NECESSITES PARTICULIERES DES RELATIONS INTERNATIONALES ;

QU'IL RESULTAIT DE L'ARTICLE 1070 DU NOUVEAU CODE DE PROCEDURE CIVILE QUI REGIT LA COMPETENCE EN MATIERE DE
DIVORCE QUE LA JURIDICTION ANGLAISE ETAIT INCOMPETENTE POUR CONNAITRE DE L'ACTION, LE DEFENDEUR AYANT SA
RESIDENCE EN FRANCE ;

ATTENDU CEPENDANT QUE LA COUR D'APPEL A CONSTATE QUE MME F. ETAIT DE NATIONALITE BRITANIQUE, AVAIT SON
DOMICILE EN ANGLETERRE OU LES EPOUX S'ETAIENT MARIES, OU ILS AVAIENT FIXE LE DOMICILE CONJUGAL ET OU LE MARI
POSSEDAIT CERTAINS BIENS, DE SORTE QU'IL RESULTAIT DE L'ENSEMBLE DE CES ELEMENTS UN LIEN CARACTERISE AVEC LE PAYS
DONT LE JUGE A ETE SAISI ;

ATTENDU, DES LORS, QU'EN SE DETERMINANT COMME ELLE L'A FAIT, ALORS QUE L'ARTICLE 1070 DU NOUVEAU CODE DE
PROCEDURE CIVILE NE DONNE PAS UNE COMPETENCE EXCLUSIVE AUX JURIDICTIONS FRANCAISES POUR CONNAITRE DU DIVORCE
DANS LES CAS AUXQUELS IL SE REFERE, LA JURIDICTION DU SECOND DEGRE A VIOLE LES PRINCIPES SUSVISES ET FAUSSEMENT
APPLIQUE CET ARTICLE ;

18
PAR CES MOTIFS ET SANS QU'IL Y AIT LIEU DE STATUER SUR LE MOYEN DU POURVOI : CASSE ET ANNULE L'ARRET RENDU LE 5
NOVEMBRE 1982, ENTRE LES PARTIES, PAR LA COUR D'APPEL DE PARIS ;

REMET, EN CONSEQUENCE, LA CAUSE ET LES PARTIES AU MEME ET SEMBLABLE ETAT OU ELLES ETAIENT AVANT LEDIT ARRET ET,
POUR ETRE FAIT DROIT, LES RENVOIE DEVANT LA COUR D'APPEL DE PARIS AUTREMENT COMPOSEE, A CE DESIGNEE PAR
DELIBERATION SPECIALE PRISE EN LA CHAMBRE DU CONSEIL ;

Analyse

Publication : Bulletin 1985 I N. 55 p. 54

Décision attaquée : Cour d'appel de Paris chambre 1 supplémentaire , du 5 novembre 1982

Titrages et résumés : CONFLIT DE JURIDICTIONS - Effets internationaux des jugements - Exequatur - Conditions - Compétence du
tribunal étranger - Règle française de conflit n'attribuant pas compétence exclusive à la juridiction française.
Toutes les fois que la règle française de solution des conflits de juridictions n'attribue pas compétence exclusive aux tribunaux
français, le tribunal étranger doit être reconnu compétent si le litige se rattache d'une manière caractérisée au pays dont le juge a
été saisi et si le choix de la juridiction n'a pas été frauduleux. Par suite encourt la cassation l'arrêt qui déboute l'épouse d'un citoyen
américain, de sa demande tendant à ce que soit déclarée exécutoire en France la décision de la juridiction anglaise, qui lui a
accordé une pension alimentaire au titre des mesures provisoires pendant leur instance en divorce, au motif qu'il est de principe
que la compétence juridictionnelle est déterminée par l'extension des règles de compétence territoriale interne, alors que le lien
avec la juridiction anglaise était caractérisé, outre la nationalité britannique de l'épouse, par le fait qu'elle avait son domicile en
Angleterre où les époux s'étaient mariés, où ils avaient fixé leur domicile et où le mari possédait certains biens.

CONFLIT DE JURIDICTIONS - Compétence internationale des juridictions françaises - Application des règles françaises internes à
l'ordre international - Compétence territoriale - Divorce séparation de corps. CONFLIT DE JURIDICTIONS - Effets internationaux des
jugements - Exequatur - Conditions - Absence de fraude à la loi - Litige se rattachant d'une manière caractérisée au pays du juge
saisi. DIVORCE, SEPARATION DE CORPS - Mesures provisoires - Mesures ordonnées par une décision étrangère - Exécution en
France - Conditions.

Précédents jurisprudentiels : A rapprocher : Cour de cassation, chambre civile 1, 1984-10-02 Bulletin 1984 I N. 242 (1) p. 204 (rejet)

Application de la loi étrangère

Cour de Cassation
Chambre civile 1

Audience publique du 9 mars 1983 REJET

N° de pourvoi : 82-10654
Publié au bulletin

Pdt M. Joubrel
Rpr M. Fabre
Av.Gén. M. Baudoin
Av. Demandeur : SCP Labbé et Delaporte
Av. Défendeur : SCP Coulet et Parmentier

19
REPUBLIQUE FRANCAISE

AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

SUR LE PREMIER MOYEN : ATTENDU, SELON LES ENONCIATIONS DE L'ARRET ATTAQUE, QUE POUR LES BESOINS DE SON ACTIVITE
INDUSTRIELLE, LA SOCIETE VACU LUG FRANCE AVAIT PASSE COMMANDE A LA SOCIETE VACU LUG TRACTION TYRES OVERSEAS (CI-
APRES VACU LUG ANGLETERRE) D'UN AUTOCLAVE QUI DEVAIT ETRE FABRIQUE EN ANGLETERRE PAR LA SOCIETE LEEDS AND
BRADFORD BOILER LTD ;
QUE CET APPAREIL, LIVRE LE 7 NOVEMBRE 1973 ET INSTALLE DANS LES LOCAUX DE VACU LUG FRANCE PAR DES TECHNICIENS DE
VACU LUG ANGLETERRE, A FAIT EXPLOSION LE 13 DECEMBRE 1973 PROVOQUANT D'IMPORTANTS DEGATS ;
QUE LA SOCIETE DES ASSURANCES MUTUELLES DE SEINE ET SEINE-ET-OISE, AUX DROITS DE QUI EST PRESENTEMENT LA SOCIETE
ASSURANCES MUTUELLES DE FRANCE, AGISSANT PAR SUBROGATION, APRES AVOIR INDEMNISE SON CLIENT, VACU LUG FRANCE, A
INTENTE L'ACTION EN GARANTIE POUR VICE CACHE CONTRE LA SOCIETE VACU LUG ANGLETERRE ET CONTRE LA SOCIETE LEEDS
AND BRADFORD BOILER LTD ;
QUE LA COUR D'APPEL A DECLARE CES ACTIONS IRRECEVABLES AUX MOTIFS, POUR CE QUI EST DE CELLE FORMEE CONTRE LA
SOCIETE VENDERESSE, QU'ELLE ETAIT TARDIVE AU REGARD DES DISPOSITIONS DE L'ARTICLE 1648 DU CODE CIVIL, ET, POUR CE QUI
CONCERNE LA SECONDE CONTRE LE FABRICANT, QU'IL N'Y AVAIT AUCUN LIEN DE DROIT ENTRE CELUI-CI ET LE DETENTEUR DE
L'APPAREIL ;
QU'ELLE A, EN REVANCHE, ACCUEILLI L'ACTION INDEMNITAIRE FORMEE POUR LA PREMIERE FOIS EN CAUSE D'APPEL CONTRE LA
SOCIETE LEEDS AND BRADFORD BOILER LTD SUR LE FONDEMENT DE L'ARTICLE 1382 DU CODE CIVIL, EN RETENANT POUR FAUTE LE
MAUVAIS FONCTIONNEMENT DES DISPOSITIFS DE SECURITE ;
ATTENDU QUE LA SOCIETE LEEDS AND BRADFORD BOILER LTD REPROCHE A LA JURIDICTION DU SECOND DEGRE D'AVOIR STATUE
AINSI EN FAISANT APPLICATION DE LA LOI FRANCAISE, ALORS, SELON LE MOYEN, QU'IL RESULTE DE SES PROPRES CONSTATATIONS
QUE L'APPAREIL AVAIT ETE FABRIQUE EN ANGLETERRE ET VENDU PAR UN CONTRAT CONCLU EN ANGLETERRE ENTRE DEUX
SOCIETES ANGLAISES, DE SORTE QUE LA SOCIETE LEEDS AND BRADFORD BOILER LTD NE S'ETAIT OBLIGEE QUE PAR UN CONTRAT
ENTIEREMENT LOCALISE EN ANGLETERRE ET DONC SOUMIS A LA LOI ANGLAISE ET QUE SA RESPONSABILITE A RAISON D'UN
DEFAUT DE LA CHOSE VENDUE NE POUVAIT ETRE RECHERCHEE QUE SUR LE FONDEMENT DE CETTE LOI ;
MAIS ATTENDU QU'AUCUNE CONVENTION INTERNATIONALE NE REGISSAIT LE RAPPORT DE DROIT LITIGIEUX ;
QUE, LA SOCIETE LEEDS AND BRADFORD BOILER LTD N'AYANT PAS SOUTENU DANS SES CONCLUSIONS QUE LA QUESTION DE SA
RESPONSABILITE DEVAIT ETRE REGIE PAR LA LOI ANGLAISE, LA COUR D'APPEL N'ETAIT PAS TENUE DE RECHERCHER D'OFFICE SI
CETTE LOI, QUI RELEVAIT DE L'AUTONOMIE DE LA VOLONTE DES PARTIES, ETAIT APPLICABLE ;
QUE LE MOYEN NE PEUT DONC ETRE ACCUEILLI ;
SUR LE SECOND MOYEN, PRIS EN SES DEUX BRANCHES : ATTENDU QUE L'ARRET EST ENCORE CRITIQUE POUR AVOIR RETENU EN
L'ESPECE LA RESPONSABILITE DU FABRICANT VENDEUR SUR LE FONDEMENT DE L'ARTICLE 1382 DU CODE CIVIL, ALORS, SELON LE
MOYEN, D'UNE PART, QUE L'ACTION DIRECTE DONT DISPOSE LE SOUS-ACQUEREUR CONTRE LE FABRICANT OU UN VENDEUR
INTERMEDIAIRE, POUR LA GARANTIE DES VICES CACHES AFFECTANT LA CHOSE VENDUE DES SA FABRICATION, EST
NECESSAIREMENT DE NATURE CONTRACTUELLE, ET QU'AYANT ETABLI PAR AILLEURS QUE L'ACTION FONDEE SUR L'ARTICLE 1641
DU CODE CIVIL ETAIT EN L'ESPECE IRRECEVABLE PARCE QUE TARDIVE, LES JUGES D'APPEL ONT VIOLE LES ARTICLES 1147 ET 1648
DU CODE CIVIL ;
ET ALORS, D'AUTRE PART, QUE L'EXISTENCE D'UNE RESPONSABILITE CONTRACTUELLE NE PEUT CARACTERISER, PAR ELLE-MEME ET
EN DEHORS DE TOUTE AUTRE CIRCONSTANCE, UNE FAUTE DELICTUELLE, ET QU'EN DEDUISANT UNE TELLE FAUTE DE LA SIMPLE
CONSTATATION DE FONCTIONNEMENT DEFECTUEUX DE LA CHOSE, SANS RELEVER AUCUNE AUTRE CIRCONSTANCE
CARACTERISANT UNE FAUTE A L'EGARD DES TIERS, LA JURIDICTION DU SECOND DEGRE N'A PAS DONNE DE BASE LEGALE A SA
DECISION ;
MAIS ATTENDU QUE LA COUR D'APPEL, QUI A RELEVE QUE LA SOCIETE LEEDS AND BRADFORD BOILER LTD AVAIT LIVRE UN
AUTOCLAVE DE SA FABRICATION DONT LES DISPOSITIFS DE SECURITE ETAIENT DEFECTUEUX, CE QUI RENDAIT CET APPAREIL NON
CONFORME A CELUI QUI AVAIT ETE COMMANDE, A AINSI CARACTERISE UN MANQUEMENT A L'OBLIGATION DE DELIVRANCE ;
QU'IL S'ENSUIVAIT QUE L'ACTION EN REPARATION, TRANSMISE AU SOUS-ACQUEREUR, ETAIT SOUMISE AUX REGLES DU DROIT
COMMUN EN MATIERE DE RESPONSABILITE CONTRACTUELLE ET NON AUX DISPOSITIONS SPECIALES DE L'ARTICLE 1648 DU CODE
CIVIL ;
QUE, PAR CE MOTIF, L'ARRET EST LEGALEMENT JUSTIFIE ;
QUE LE MOYEN N'EST DONC FONDE EN AUCUNE DE SES DEUX BRANCHES ;
PAR CES MOTIFS : REJETTE LE POURVOI FORME CONTRE L'ARRET RENDU LE 29 OCTOBRE 1981 PAR LA COUR D'APPEL DE
VERSAILLES.

20
Publication : Bulletin des arrêts Cour de Cassation Chambre civile 1 N. 92
Jurisclasseur Périodique 1984 N° 20295, note Patrick COURBE.
Décision attaquée : Cour d'Appel Versailles (Chambre 3) 1981-10-29
Titrages et résumés 1) CONFLITS DE LOIS - Application de la loi étrangère - Nécessité pour les parties de l'invoquer -
Application d'office (non).

Aucune convention internationale ne régissant un rapport de droit litigieux, une Cour d'appel n'est pas tenue de rechercher d'office
si la loi étrangère, qui relève de l'autonomie de la volonté des parties, est applicable.

* LOIS ET REGLEMENTS - Loi étrangère - Application par les tribunaux français - Application d'office (non).

2) VENTE - Garantie - Vices cachés - Action rédhibitoire - Différence avec l'action en inexécution du contrat.

Une société qui a vendu un autoclave de sa fabrication a manqué à son obligation de délivrance en fournissant un appareil dont le
dispositif de sécurité défectueux le rendait non conforme à celui qui avait été commandé. Il s'ensuit que l'action en réparation
transmise au sous acquéreur est soumise aux règles du droit commun en matière de responsabilité contractuelle.

* VENTE - Délivrance - Inexécution - Chose non conforme - Autoclave - Dispositif de sécurité - Caractère défectueux.
* VENTE - Garantie - Vices cachés - Action rédhibitoire - Sous acquéreur - Action directe contre le fabricant ou un vendeur
intermédiaire - Caractère contractuel.
* VENTE - Vendeur - Obligations - Délivrance - Chose conforme - Article ne répondant pas aux conditions d'utilisation de la
commande.

Précédents jurisprudentiels : CF. Cour de Cassation (Chambre civile 1) 1977-05-10 Bulletin 1977 I N. 215 (1) p. 169 (REJET) et l'arrêt
cité. (1) CF. Cour de Cassation (Chambre civile 1) 1979-10-09 Bulletin 1979 I N. 241 (1) p. 192 (CASSATION). (2) CF. Cour de
Cassation (Chambre commerciale) 1981-02-17 Bulletin 1981 IV N. 92 p. 70 (CASSATION) et l'arrêt cité. (2)

21
DENATURATION DE LA LOI ETRANGERE

ARRET MONTEFIORE

COUR DE CASSATION

(Ch. Civ., 1re sect.)

21 novembre 1961

(Rev. Crit., 1962. 329, note P. Lagarde, Clunet 1962. 686, note Goldman, J.C.P. 1962. II. 12521, note Louis-Lucas, D. 1963, p. 37, note
Ph. F. et chr. Francescakis, p. 7).

ARRET

La Cour ; - Sur le moyen unique en ses deux premières branches : - Vu l’article 1134 du Code civil ; - Attendu que Montefiore ayant
formé contre la Colonie belge du Congo une action en paiement de coupons des obligations (dites « rente congolaise ») émises en
1901 par l’Etat du Congo, et en remboursement du capital de titres amortis, l’arrêt infirmatif attaqué a admis que depuis le traité
du 20 novembre 1907, réalisant la cession par la loi Léopold II du Congo à la Belgique, la Colonie du Congo se confondait avec la
Belgique et qu’en conséquence l’action dirigée contre la Colonie visait et atteignait directement l’Etat belge lui-même,
immédiatement tenu des dettes de la Colonie, devenues sont propre passif, de sorte que la Colonie défenderesse, bien qu’ayant
cessé d’être un Etat, devait néanmoins en l’occurrence profiter de l’immunité de juridiction bénéficiant, en sa qualité d’Etat
indépendant et souverain, à la Belgique, de la personnalité de laquelle elle ne se distinguait pas ; - Attendu toutefois que la loi
belge du 18 octobre 1908 « sur le gouvernement du Congo Belge », document versé aux débats et sur lequel s’appuyait
Montefiore, dispose en son article 1er : « Le Congo Belge a une personnalité distincte de celle de la Métropole. Il est régi par des
lois particulières. L’actif et le passif de la Belgique et de la Colonie demeurent séparés. En conséquence, le service de la rente
congolaise demeure exclusivement à la charge de la Colonie » ; d’où il suit qu’en statuant comme il l’a fait, l’arrêt attaqué a
méconnu et dénaturé le sens clair et précis d’un document législatif consacrant la distinction de l’Etat belge et de sa Colonie,
comme de leurs passifs, et définissant la Colonie comme seule débitrice de l’emprunt envers les porteurs de titres, et a, en
conséquence, violé le texte susvisé ;

Par ces motifs et sans qu’il soit besoin de statuer sur la troisième branche du moyen : - Casse.

Du 21 novembre 1961. – Cour de cassation (Ch. civ., 1re sect.) – MM. Battestini, prem. Prés. ; Holleaux, rapp. ; Jodelet, av. gén. ; -
Mmes Célice, Martin-Martinière et Coutard, av.

22
Bibliographie

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Académie de Droit International de la Haye. Recueil des Cours : Volume 72 (1948/I). Springer Netherlands. 1968. Page 9.

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2007/3 (n° 219).

Étienne Pataut. Principe de souveraineté et conflits de juridictions: étude de droit international privé. L.G.D.J., 1999.

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Hélène Gaudemet-Tallon. Le pluralisme en droit international privé : richesses et faiblesses. cours général (Volume 312).

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J.-L. Halperin, Entre nationalisme juridique et communauté de droit. Revue internationale de droit comparé. Vol. 51 N°3,
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M. BOGDAN, « Private International Law as Component of the Law of the Forum: General Course on Private
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Monica-Elena Buruianã. L’application de la loi étrangère en droit international privé. Thèse présentée pour obtenir le
grade de docteur. 2016.

Olivera Boskovic, Tristan Azzi. Quel avenir pour la théorie générale des conflits de lois ? bruylant. 1re édition 2015.

Pasquale Mancini. Droit international privé. Session de Genève de l'lnstitut de droit international. 1874.

PHOCION FRANCESCAKIS. Perspectives du droit international privé français actuel. A propos de la deuxième édition du
Traité de M. Henri Batiffol. . Revue internationale de droit comparé. Vol. 7 N°2, Avril-juin 1955.

Rafael Encinas de Munagorri. Droit international privé et hiérarchie des normes, Observations sur une rencontre.
Journal for Constitutional Theory and Philosophy o fLaw. Klub Revus. 10 décembre 2013.

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Yvon Loussouarn. L'évolution de la règle de conflit de lois. Comité français de droit international privé 1985.

Werner Coldschmidt, < Droit international privé latino-américain >¡, Journal du droit international (ci-après cité CIuneù,
100, 1973

https://www.cairn.info/le-droit-international-prive--9782130577874-page-3.htm

http://www.cours-de-droit.net

http://www.cours-de-droit.net/droit-international-prive-c27647480

23
http://www.sfdi.org/internationalistes/bartin/

24
Table de matières

Plan ......................................................................................................................................................................................... 1
Introduction : .......................................................................................................................................................................... 2
Chapitre 1 : La période doctrinal ............................................................................................................................................ 5
1- L’école italienne : ........................................................................................................................................................ 5
2- L’école française : ....................................................................................................................................................... 6
3- L’école hollandaise :.................................................................................................................................................... 7
4- L’école anglo-saxonne :............................................................................................................................................... 8
Conclusion........................................................................................................................................................................... 9
Chapitre 2 : La période contemporaine ................................................................................................................................ 10
1- Le conflit de lois est-il un conflit de souveraineté ? ................................................................................................. 10
2- L’universalisme contre le particularisme .................................................................................................................. 11
3- Le nationalisme contre l’internationalisme .............................................................................................................. 13
4- Le territorialisme contre le personnalisme............................................................................................................... 15
Conclusion......................................................................................................................................................................... 16
Conclusion générale.............................................................................................................................................................. 17
Annexes................................................................................................................................................................................. 18
Bibliographie ......................................................................................................................................................................... 23
Table de matières ................................................................................................................................................................. 25

25

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