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Par rapport aux sujets de droit, le contentieux administratif permet au titulaire d’un
droit d’en jouir et le cas échéant de le défendre contre tous ceux qui veulent en
contester l’existence ou s’opposer à sa jouissance en tenant compte de l’inégalité des
parties.
Ainsi, l’aménagement du contentieux administratif est-il dans une large mesure
l’expression de la contrepartie du caractère inégalitaire de ces rapports juridiques
remplissant dès lors une
3) Quels sont les privilèges dont jouit l’administration dans le règlement des différends
l’opposant aux administrés ?
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Parmi les privilèges dont jouit l’administration dans le règlement des différends
l’opposant aux administrés on peut citer :
D’abord, l’existence d’une juridiction particulière excluant en principe les
juridictions de droit commun de la connaissance des litiges impliquant la
puissance publique incarnée par l’administration. Il s’y ajoute,
Au sens étroit, le contentieux administratif est défini comme l’ensemble des règles
juridiques qui régissent la solution par voie juridictionnelle des litiges
administratifs.
8) Quels sont les critères de définition du litige administratif ? (attention ce n’est pas la
même question que la précédente).
Le contentieux administratif ne recouvre pas tous les litiges auxquels est impliquée
l’administration. Il ne s’applique qu’à une catégorie particulière de litiges, ceux
présentant un caractère administratif.
Pour percer le caractère administratif d’un litige, deux critères ont été dégagés :
Un critère organique et
Un critère matériel.
Du point de vue organique, le litige administratif est défini comme le litige dans lequel
une personne publique au sens large est partie. Le litige administratif est
celui dans lequel la prétention ou l’opposition émane de représentants d’une
personne publique.
Cette définition donne au contentieux administratif un domaine très large. Elle fait
entré les litiges portés devant les juridictions judiciaires sans considération du droit
applicable en vue de leur solution. Elle conduit à une confusion partielle
entre le contentieux administratif stricto sensu et le contentieux privé de
l’administration.
En effet, l’activité de la personne publique sur laquelle porte le litige n’est pas
nécessairement une activité administrative, elle peut ne pas concerner l’exercice
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On peut caractériser le litige administratif non par les parties mais par son objet et y
voir ceux concernant les activités administratives à savoir les activités
d’intérêt général soumises en tant que telles à un régime
exorbitant de droit commun.
12) Qu’est ce qu’un litige administratif ? (attention ce n’est pas la même question que
celle du n°8)
D’autre part, au point de vue matériel, le litige qui concerne une activité
administrative quelque soient les parties du litige.
13) Le seul recours au juge suffit-il pour imprimer à un contentieux une nature
purement administrative ?
Le seul recours au juge ne saurait suffire pour imprimer à un contentieux une nature
purement administrative. Le juge habilité à connaître les litiges administratifs est
différent du juge des particuliers. Il s’agit d’une juridiction de l’ordre administratif
devant être saisie en application des règles particulières de procédure et qui doit
appliquer un droit distinct de celui qui régie les rapports entre les sujets de droit privé.
14) Quel est l’avantage de la conception du litige administratif qui exige que ce dernier
soit réglé par la voie juridictionnelle ?
15) Quel est l’inconvénient de la conception du litige administratif qui exige que ce
dernier soit réglé par la voie juridictionnelle ?
16) En quoi consiste la classification des contentieux administratifs fondés sur la nature et
les pouvoirs du juge ?
(Question subsidiaire)
Cette classification proposée par Laferrière à la fin du XIXème siècle repose sur les
pouvoirs du juge à l’occasion de la décision juridictionnelle qu’il peut être amené à
prendre.
Quatre types de contentieux peuvent être observés à partir de cette classification. Il
s’agit du
Contentieux de l’annulation, du
Contentieux de pleine juridiction, du
Contentieux de l’interprétation et de l’appréciation, et du
Contentieux de la répression.
Le recours pour excès de pouvoir est ouvert même sans texte contre tout acte
administratif et a pour effet d’assurer, conformément aux principes généraux du
droit, le respect de la légalité
CE, ass. 17 février 1950, Ministre de l’agriculture c/ Dame Lamotte2.
Il en est de même du recours en cassation qui est toujours possible contre les
décisions des juridictions administratives statuant en dernier ressort, CE ass. 7 février
1947, D’aillières2.
Toute loi excluant l’exercice d’un recours pour excès de pouvoir ou l’exercice d’un
recours en cassation ne peut être interprétée comme excluant ces deux recours
devant le conseil d’Etat sauf volonté contraire clairement manifestée par le
législateur. Sauf dans le cas où l’auteur du texte a exprimé formellement sa volonté
d’exclure tout recours, le juge administratif tient peu compte de l’intention du
législateur au sens psychologique du terme.
Lorsque le texte est clair par lui-même, le Conseil d’Etat se borne à l’appliquer. S’il
laisse place à un doute, il préférera l’interpréter en fonction de sa propre jurisprudence
et des principes généraux du droit.
Le contentieux électoral bien que ne relevant pas du juge de l’excès de pouvoir sauf
pour ce qui concerne les opérations administratives détachables de l’élection, fait
partie du contentieux de l’annulation puisqu’il est demandé au juge d’annuler des
opérations d’un bureau de vote violant les dispositions de la loi. Mais en raison de sa
nature et de ses caractéristiques, il n’intègre pas le contentieux objectif de la légalité.
Le contentieux de l’annulation présente des effets absolus car l’acte ainsi annulé est
censé n’avoir jamais produit des effets juridiques et l’annulation vaut erga omnès.
Le contentieux de pleine juridiction porte généralement sur des droits subjectifs c’est
à dire les privilèges ou prérogatives que le droit objectif reconnaît aux différents
sujets de droit. Il est demandé au juge de trancher un différend opposant des parties
en prenant toute décision utile.
Les pouvoirs du juge de plein contentieux sont plus étendus que ceux du juge de
l’annulation.
Il peut ainsi annuler un contrat, une élection, peut réformer une décision, il peut
prononcer une condamnation pécuniaire, il peut aussi réduire le montant d’une cote
d’imposition.
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Devant le juge de plein contentieux, tous les moyens de droit ou de fait ayant une
portée juridique peuvent être invoqués. On peut par exemple invoquer l’illégalité ou
la violation d’un contrat ce qui n’est pas possible à l’appui d’un recours pour excès de
pouvoir. On peut évoquer la faute qui peut ne pas résider dans une illégalité ou bien
la rupture du principe d’égalité.
Ensuite, les pouvoirs du juge ne sont pas les mêmes d’un contentieux l’autre.
En effet, les pouvoirs du juge du plein contentieux sont plus étendus. Il peut ainsi
annuler un contrat, une élection, peut réformer une décision, il peut prononcer
une condamnation pécuniaire, il peut aussi réduire le montant d’une cote
d’imposition alors que les pouvoirs du juge de l’annulation se limitent à
l’annulation des actes administratifs unilatéraux.
Enfin, une différence réside dans les moyens susceptibles d’être invoqués dans
les deux types de contentieux.
Les moyens susceptibles d’être invoqués dans le plein contentieux sont plus
nombreux que dans le contentieux de l’annulation dans la mesure où tous les
moyens de droit ou de fait ayant une portée juridique peuvent être invoqués
alors que dans le contentieux de l’annulation, seuls les moyens de droit sont
recevables. On peut par exemple invoquer l’illégalité ou la violation d’un
contrat, la faute qui peut ne pas résider dans une illégalité ou bien la rupture du
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principe d’égalité ce qui n’est pas possible à l’appui d’un recours pour excès de
pouvoir.
Il porte sur des actes administratifs mais ne conduit pas au même résultat que le
contentieux de l’annulation. En effet, il est demandé au juge d’interpréter c’est à dire
de donner un sens, d’éclairer ou de clarifier le sens et la portée d’une règle juridique
ou bien de déterminer la valeur juridique d’une décision contestée à d’autres niveaux
du recours en justice.
- Une seconde différence se site dans les moyens susceptibles d’être invoqués à
l’appui de la demande du requérant : En effet, si dans l’interprétation, tous les
moyens de droit de nature à éclairer la portée de l’acte à interpréter sont
recevables, il importe de distinguer que dans l’appréciation de la légalité, seuls les
moyens à invoquer à l’appui d’un recours pour excès de pouvoir peuvent être
soutenus à l’appui d’une demande visant à obtenir du juge une déclaration
d’illégalité, c'est-à-dire que seuls les moyens de droit peuvent être invoqués.
C’est ainsi qu’au Mali, il résulte de l’article 8, 2ème tiret de la loi n°94 - 006 du 18
mars 1994 portant organisation et fonctionnement des tribunaux
administratifs que ces derniers connaissent des recours en interprétation et en
appréciation de la légalité des décisions qu’ils peuvent prendre en vertu des
compétences qui leur sont dévolues.
23) Dans quels cas les juridictions judiciaires peuvent-ils être amenées à interpréter et à
apprécier les actes administratifs ? (ou bien : quelles sont les dérogations à la
compétence de principe des juridictions administratives pour interpréter et apprécier
les actes administratifs ?)
En matière civile,
Les tribunaux judiciaires chargés de l’application d’un acte réglementaire, sont
compétents pour en fixer le sens s’il se présente une difficulté d’interprétation
au cours d’un litige où ils sont compétemment saisis.
sur lequel se greffe également les théories de l’emprise : TC, 2 décembre 1902,
Société Immobilière Saint Just5.
25) En quoi consiste la classification des contentieux administratifs fondée sur la nature
de la question posée au juge ? (question subsidiaire)
Cette classification proposée par le doyen Léon Dugit prend en considération la nature
de la question posée au juge par le recours dont il est saisi.
Le contentieux est dit objectif lorsque le requérant invoque la violation d’une règle de
droit ou encore une atteinte à des droits faisant partie d’une situation générale et
impersonnelle c'est-à-dire d’une situation juridique objective.
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Le contentieux objectif pose au juge une question de droit objectif celle d’apprécier
la conformité d’un acte administratif à la légalité entendue au sens large comme
l’ensemble des règles qui s’imposent à l’activité normative de l’administration.
Les actes de nature contractuelle ne sauraient être attaqués par la voie du recours
pour excès de pouvoir parce qu’il s’agit d’actes bilatéraux pour lesquels les requérants
disposent d’un recours parallèle devant le juge du plein contentieux.
Les moyens de légalité qui sont seules recevables à l’appui d’un recours pour excès
de pouvoir sont excluent pour les contrats administratifs.
Le contentieux est dit subjectif lorsque le requérant invoque des droits faisant partie
d’une situation juridique individuelle subjective. Le contentieux subjectif porte sur
une question de droit subjectif c'est-à-dire sur l’étendue et les limites des privilèges
ou prérogatives qui sont reconnus aux différents sujets de droit.
Il oppose des parties. C’est un procès entre parties et non un procès contre un acte
comme l’est le contentieux objectif.
Un médecin avait été appelé pour soigner quelqu'un dans une maison, mais au moment où
il entrait, la maison explosait (gaz). Le médecin a intenté une action devant les tribunaux
judiciaires puisque réquisitionné par les services de police. Mais la Cour de cassation a
estimé que la Cour d'appel s'est appuyée, à tort, sur les dispositions de droit privé relatives
aux délits et quasi-délits, qui ne peuvent être invoquées pour fonder la responsabilité de
l'État; qu’elle avait, en revanche, le pouvoir et le devoir de se référer, en l'espèce, aux règles
du droit public. Le juge judiciaire est donc compétent pour le service public de la justice, de
la PJ mais il applique le droit public.
Aux termes d’un raisonnement très audacieux mais incontestablement indispensable pour
protéger les administrés contre l’arbitraire de l’État, le Conseil d’État juge qu’il existe un
principe général du droit selon lequel toute décision administrative peut faire l’objet, même
sans texte, d’un recours pour excès de pouvoir et que la disposition de la loi du 23 mai
1943, faute de l’avoir précisé expressément, n’avait pas pu avoir pour effet d’exclure ce
recours. Le même raisonnement prévaut s’agissant du droit au recours en cassation (CE,
ass. 7 février 1947, D’AILLIERES).
L'interprétation de la légalité d'un acte est une question préalable pour le juge civil
seulement s’il y a atteinte à une liberté individuelle ou à la propriété.
Devant le juge pénal, question de la légalité d'un acte est toujours une question préalable.
C'est la loi.
Cet arrêt établit la théorie des actes détachables. L’ensemble des actes relatifs à un contrat
était, en vertu de la théorie du « tout indivisible » insusceptible de REP jusqu’à cette
décision. Le CE, adoptant les conclusions du commissaire du gouvernement Romieu,
d’examiner un acte préparatoire au contrat. Le contrat demeure insusceptible de REP, mais
les actes qui en sont détachables peuvent faire l’objet d’un contrôle de légalité.
En cas de SPIC, la compétence des juridictions administratives est limitée aux dommages de
travaux publics causés par un SPIC à des tiers. En effet, aux termes de cet arrêt, tout ce qui
concerne les relations entre un SPIC et ses usagers relève de la compétence judiciaire.