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Laboratoire Optimisation de La Conception Et Ingénierie de L Environnement (LOCIE) Equipe Génie Civil Et Habitat (GCH) THESE
Laboratoire Optimisation de La Conception Et Ingénierie de L Environnement (LOCIE) Equipe Génie Civil Et Habitat (GCH) THESE
THESE
Présentée devant l’Université de Savoie
Pour obtenir le
DIPLOME DE DOCTORAT
Par
Nizar BEL HADJ ALI
Membres du jury :
Je remercie également toutes les personnes qui ont nourri la réflexion ou participé
ponctuellement à cette étude. Je pense notamment à Mohamed SELLAMI, Maître
Assistant à l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Gabes en Tunisie, qui a apporté son
expérience à ce travail et m’a aidé à le démarrer.
Je remercie enfin mes collègues au sein de l’équipe Génie Civil et Habitat du LOCIE,
les enseignants-chercheurs, les secrétaires, les thésards et les jeunes docteurs qui
m’ont précédé, avec qui j’étais heureux de passer trois années dans ce laboratoire.
i
Mon père Mohamed et ma mère Yemna,
merci pour votre patience et
pour votre soutien constant …
ii
Résumé
Pour mettre en place une procédure réaliste et efficace, la recherche des solutions
de conception globale est basée sur l’optimisation du coût de production de la
structure intégrant les coûts de la superstructure et des fondations et faisant
intervenir tous les postes de production (matériaux, mise en œuvre, fabrication,
montage, etc.). Un modèle d’évaluation économique des solutions de conception a
été réalisé à cette fin. En plus des caractéristiques dimensionnelles des éléments, la
conception tient compte du comportement semi-rigide des assemblages ainsi que de
la conception des appuis de la structure.
iii
Abstract
The overall design of steel structures related to the definition of structural joints,
connections and supports plays an important role in the analysis of steel structures
and affects considerably its whole production cost. However, due to time and
resource constraints, structural designers tend to limit the range of alternative
configurations considered especially in early design.
A genetic algorithm (GA) based optimisation method is presented for the overall
design of steel structures. In the objective function, the whole production cost is
minimised. The design constraints are formulated according to Eurocode 3. They are
handled through the concept of penalty function. Three design variables are
considered: cross-sectional size of members, type of beam-to-column connections
and the type of supports.
iv
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE 1
CONCLUSION 28
v
2.1 – EVOLUTION DE LA REGLEMENTATION EN CM 34
2.2 – L’EUROCODE 3 ET SES PARTICULARITES 35
3 – LA NOTION DE SEMI-RIGIDITE DES ASSEMBLAGES 35
3.1 – MODELISATION DES ASSEMBLAGES 36
3.2 – CARACTERISATION DES ASSEMBLAGES 37
3.3 – CLASSIFICATION DES ASSEMBLAGES 39
3.4 – ANALYSE DES STRUCTURES SEMI-RIGIDES 41
3.5 – LOIS MOMENT ROTATION SIMPLIFIEES – LE PROJET SPRINT 41
4 – L’ANALYSE DES STRUCTURES AU MOYEN DE L’EUROCODE 3 43
4.1 – CHOIX DES METHODES - CLASSIFICATION 43
4.2 – COMBINAISONS D’ACTIONS SELON L’EUROCODE 3 50
4.3 – CRITERES DE JUSTIFICATION DES STRUCTURES AUX ELU 51
4.4 – VERIFICATION DES SECTIONS TRANSVERSALES AUX ELU 52
5 – CONCEPTION DES SYSTEMES DE FONDATIONS DES STRUCTURES METALLIQUES 56
5.1 – DIMENSIONNEMENT DES ATTACHES EN PIED DE POTEAU 57
5.2 – DIMENSIONNEMENT DES MASSIFS DE FONDATION 60
5.3 – CALCUL DES SEMELLES DE FONDATIONS RECATNGULAIRES SOUS POTEAUX DE 62
SECTION RECATNAGULAIRE
CONCLUSION 87
vi
2.1 – LA METHODE SEP 90
2.2 – LE RECUIT SIMULE 91
2.3 – LES ALGORITHMES GENETIQUES 92
2.4 – LES METHODES DE PENALISATION 93
2.5 – CHOIX D’UNEMETHODE D’OPTIMISATION 93
3 – CONCEPTS GENERAUX DES ALGORITHMES GENETIQUES 94
3.1 – PRINCIPE DE BASE 94
3.2 – GENERATION DE LA POPULATION INITIALE 96
3.3 – EVALUATION 96
3.4 – SELECTION 96
3.5 – CROISEMENT 97
3.6 – MUTATION 98
3.7 – PRISE EN COMPTE DES CONTRAINTES DANS L’AG 98
4 – AG POUR L’OPTIMISATION GLOBALE EN CONSTRUCTION METALLIQUE 100
4.1 – CODAGE DES SOLUTIONS DE CONCEPTION 101
4.2 – EVALUATION DES CHROMOSOMES 102
4.3 – OPERATEURS DE L’AG 104
5 – CALAGE DES PARAMETRES DE L’AG 107
5.1 – ETUDE DE L’INFLUENCE DES DIFFERENTS PARAMETRES 107
5.2 – APPLICATION DE LA METHODE DES PLANS D’EXPERIENCES POUR LE CALAGE
DES PARAMETRES DE L’AG 110
CONCLUSION 160
vii
3.1 – LA BASE DE PROJETS 165
3.2 – LA BASE DE CONNAISSANCES 168
3.3 – LES MODULES D’OPTIMISATION, DE CALCUL ET D’EVALUATION 169
4 – RESULTATS FOURNIS PAR L’OUTIL COMAG 171
CONCLUSION 206
BIBLIOGRAPHIE 210
ANNEXES 218
viii
Introduction Générale
INTRODUCTION GENERALE
L’activité de construction est très ancienne et son évolution s’est accélérée ce qui a donné
lieu à de nouvelles demandes plus complexes et beaucoup plus urgentes. Les actions
entreprises pour répondre à ces exigences et en particulier à des gains de productivité ont suivi
principalement deux directions :
9 l’industrialisation et donc la préfabrication d’éléments de construction ;
9 la construction assistée par ordinateur, concrétisée par le développement important
d’outils de calculs de nature prévisionnelle permettant de vérifier la validité d’un
objet préalablement conçu et de contrôler, a posteriori, son fonctionnement.
Cependant, les outils décisionnels, donnant directement les caractéristiques de
l’objet à partir des spécifications, sont très rares, voire inexistants, dans les phases
précoces de conception.
Le progrès dans le domaine de la technologie acier et le développement des outils de
calcul, en réponse aux diverses évolutions des normes ont pris, depuis quelques années, une
grande ampleur : l’intérêt pour la construction en acier est toujours très vif. Par conséquent
proposer aux ingénieurs des moyens d’aide à la décision pour parvenir, dès les phases initiales
de la conception, à des solutions techniquement envisageables et économiquement rentables
pour un projet donné demeure l’une des préoccupations majeures actuelles pour promouvoir
la productivité dans le secteur de la construction métallique.
Dans le processus de réalisation d’une structure en acier, la conception des assemblages et
des fondations a été reconnue par les bureaux d’études comme étant un point critique. La
multiplicité des solutions et le manque d’homogénéité au niveau des pratiques rendent
difficile l’optimisation globale du processus de conception.
D’une part, la rigidité des assemblages et leur résistance affectent la réponse de l’ossature
dans sa totalité. Les ossatures en acier destinées aux bâtiments ont été habituellement
calculées sur la base de liaisons poutre-poteau articulées ou rigides. Les assemblages les plus
courants ont, en réalité, un comportement intermédiaire par rapport au comportement idéalisé
de ces deux types de liaisons.
La prise en compte du comportement des nœuds lors de l’analyse globale est encouragée
par la réglementation européenne Eurocode 3. C’est un aspect novateur, mais prometteur. Sa
mise en œuvre se trouve largement facilitée par des logiciels d’analyse appropriés déjà
disponibles sur le marché, et les avantages économiques de cette démarche ont déjà fait
l’objet de nombreuses recherches.
D’autre part, l’étude de l’infrastructure est souvent négligée par les ingénieurs en
construction métallique qui laissent le soin aux géotechniciens et ingénieurs béton armé de
définir les fondations.
Le système de fondations est donc généralement conçu après la superstructure métallique.
Cette pratique de conception, fréquente dans la réalité, engendre souvent des coûts excessifs
et rend difficile une optimisation globale de l’ouvrage prenant en compte simultanément les
données concernant la superstructure et les fondations.
1
Introduction Générale
Dans une vision globale, l’amélioration de la conception d’un ouvrage nécessite donc
l’intégration des paramètres techniques liés aux différentes composantes de l’ouvrage. Pour
être vraiment efficace, cette approche doit être adoptée dès les phases précoces de conception.
Lors de cette phase, les décisions prises par les concepteurs sont, en fait, d’une importance
capitale. Ces décisions influencent d’une façon considérable les caractéristiques techniques et
économiques du projet et la réalisation de l’ouvrage. Il est donc nécessaire de s’assurer que
ces décisions sont cohérentes.
L’expérience a montré que lorsque l’intégration des contraintes techniques en amont est
insuffisante, elle conduit parfois à des incohérences et nécessite la remise en question des
solutions proposées en amont. Ce qui peut être la source de coûts supplémentaires et de
retards dans la réalisation. Une approche globale de conception est de nature à améliorer la
qualité totale de l’ouvrage, en particulier la conception, et favorise, d’outre part, une
optimisation globale réelle de la conduite du projet.
Toujours dans cette même étape de conception globale, le concepteur se trouve
couramment confronté à un autre problème important : le nombre de solutions de conception
possibles est considérable. Cependant, des contraintes de temps et de ressources obligent
souvent les concepteurs à limiter le nombre de configurations à considérer, ce qui ne facilite
guère la tâche d’optimisation. La prise de décision en phase précoce de conception est
d’autant plus difficile que la connaissance mise en œuvre à cette étape est très floue et fait
appel simultanément à beaucoup de domaines : c’est là que peut intervenir l’aide à la
décision.
C’est dans cette perspective que s’inscrit l’objectif de notre travail de recherche. Ainsi, le
problème que l’on se propose de résoudre est celui de l’optimisation de la conception globale
des structures métalliques en utilisant, l’outil informatique comme support de l’ensemble des
connaissances et des approches proposées. Cette étude s’est effectuée au sein de l’équipe
Génie Civil et Habitat du Laboratoire Optimisation de la Conception et Ingénierie de
l’Environnement (LOCIE - Université de Savoie).
Ce manuscrit se compose de quatre parties.
La première partie présente le contexte général de la construction métallique qui fait l’objet
du premier chapitre de ce rapport. Le chapitre deux analyse l’importance d’une optimisation
de la conception globale des structures métalliques.
La deuxième partie de ce rapport est consacrée à l’étude de la conception technique des
ouvrages en construction métallique. Dans le chapitre 3, nous explorons les différentes
possibilités d’optimisation et d’amélioration de la productivité de ce processus afin de réduire
les coûts de production des ouvrages.
Cette étude nous permet d’identifier les paramètres du problème à résoudre et les objectifs
à atteindre, d’où la proposition d’une formulation générale du problème d’optimisation
globale des structures en construction métallique.
Pour choisir entre plusieurs solutions, le concepteur doit disposer de critères de jugement et
être en mesure d’évaluer et de comparer un ensemble de solutions vis-à-vis de ces critères. En
se basant sur les critères de coûts de production des structures, le problème que l’on a
rencontré est celui d’une évaluation économique des solutions de conception. Un modèle
d’évaluation des coûts des solutions de conception est proposé dans le chapitre 4 ; il intègre
les composantes superstructure et fondations.
Dans le chapitre 5, nous présentons la méthode proposée pour la résolution du problème
d’optimisation. Cette méthode est basée sur l’application des Algorithmes Génétiques. Dans
2
Introduction Générale
ce chapitre, nous exposons les motivations de ce choix et les concepts de base des
Algorithmes Génétiques ainsi que la mise au point technique appliquée pour adapter cette
méthode à notre problème d’optimisation.
La méthode d’optimisation de la conception a été implémentée sous la forme d’un
prototype informatique : Le système COMAG (Conception Optimisée en construction
Métallique par les Algorithmes Génétiques). Ce prototype est doté de fonctionnalités
suffisantes tendant à démontrer la pertinence et la faisabilité de la démarche d’optimisation de
la conception globale de structures métalliques.
Ce prototype, utilisé sous forme d’un « simulateur », est associé à une méthodologie
d’acquisition de nouvelles connaissances concernant la recherche de nouvelles solutions de
conception globale superstructure/fondations. Le chapitre 6 est consacré à la présentation de
cette méthodologie d’acquisition de ces connaissances.
Dans la dernière partie de ce document, un premier chapitre est consacré à la présentation
du prototype informatique COMAG. Le dernier chapitre de ce rapport est un recueil des
différentes simulations effectuées et des connaissances formulées.
En conclusion, on propose un aperçu des conclusions générales et perspectives auxquelles
ce travail de recherche a conduit.
3
Partie I : Contexte de la Construction Métallique
CHAPITRE 1
L’ACIER DANS LE MONDE DE LA CONSTRUCTION
4
Partie I : Contexte de la Construction Métallique
plébiscitée par les ingénieurs et les architectes, car elle répondait parfaitement à ces
contraintes et pouvait bénéficier d’une industrie métallurgique très forte (développements
importants durant les années 1940-1950 pour des raisons militaires). Cela contribua à une
utilisation massive de l’acier comme matériau de construction.
L’industrie sidérurgique européenne a opéré une mutation spectaculaire au cours des vingt
dernières années. Elle se situe aujourd’hui parmi les meilleures du monde au niveau des
compétences manufacturières, de la performance des équipements, de la qualité des produits
et de l’aptitude à innover.
Avec 158,7 Mt, la production d’acier dans l’Union Européenne en 2002 a baissé de près de
3 % par rapport à celle réalisée en 2000 où elle a enregistré sa plus forte production depuis
1979. Parmi les plus gros producteurs, c’est la Grande Bretagne qui a été la plus touchée avec
une baisse de production de plus de 13 % entre 2001 et 2002 (tableau 1.2).
5
Partie I : Contexte de la Construction Métallique
1.2.2. La consommation
Dans le monde, la destination finale de l’acier produit se répartit entre plusieurs secteurs
industriels : la construction (le BTP), l’automobile, la construction mécanique et électrique,
etc. La part dédiée à la construction, comportant tous les types d’aciers, varie d’un pays à
l’autre de 20 à 55 % suivant le degré de développement des pays considérés.
En construction métallique, la destination des aciers est elle même très variable. Ainsi, la
part destinée au logement peut aller de 2 %, en Europe, à 21 %, au Japon, alors que celle
attribuée aux bâtiments industriels est à la fois moins variée et plus élevée (de 33 % aux Etats-
Unis, à 58 %, en Europe).
6
Partie I : Contexte de la Construction Métallique
7
Partie I : Contexte de la Construction Métallique
Cette situation est en fait partagée par plusieurs pays européens. C’est pour cette raison que
la CECA1 a lancé, en 1994, le Mégaprojet visant à promouvoir l’utilisation de l’acier dans les
bâtiments d’habitation, à montrer les intérêts de ce type de matériau et à démontrer la
faisabilité technique et économique de conceptions basées sur le matériau acier [MPR 94].
Plusieurs pays dont la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et l’Italie ont participé à ce
projet européen.
De nombreuses réalisations expérimentales sont donc menées avec des maîtres d’ouvrages
comme des OPAC2. D’un autre coté, un guide pour la conception de bâtiments d’habitation à
ossature métallique a été réalisé dans le cadre de ce projet [ACI 96].
Bâtiments résidentiels Bâtiments tertiaires
Béton Métal
96% 80%
Bois 6%
Métal
Bois 2% 2% Béton
14%
Bâtiments agricoles
Bois 65%
Béton et
Métal
mixte 5%
30%
1
CECA : Communauté Européenne du charbon et de l’Acier
2
OPAC : Office Public d’Aménagement et de la Construction
8
Partie I : Contexte de la Construction Métallique
9
Partie I : Contexte de la Construction Métallique
Pour présenter le mode de travail de la construction métallique, nous allons présenter les
secteurs d’activité traditionnels de la profession ainsi que l’organisation et le rôle de ses
acteurs principaux. Nous étudierons ensuite le projet de construction métallique sous ses
différents aspects, tout d’abord, par l’étude des différentes étapes pratiques qui conduisent à la
réalisation physique de l’ouvrage, ensuite en étudiant la structure des prix dans un projet.
10
Partie I : Contexte de la Construction Métallique
une construction du type voiles béton, dans la mesure où les cloisons séparatives sont des
éléments porteurs.
La part de l’acier dans ce domaine est très minoritaire. Une des causes de cette désaffection
est la faible part que représente la structure dans le coût global de la construction [ACI 96].
2.2.2. Equipements
L’atelier de fabrication et le bureau d’études sont les pôles essentiels autour desquels
s’articule la production de l’entreprise. L’atelier possède les équipements nécessaires aux
opérations successives d’usinage et de pré-assemblage du produit fini.
Le bureau d’étude rédige les notes de calcul des projets en utilisant des programmes
informatiques reconnus et confectionne les plans d’études et d’exécution, soit avec les
moyens traditionnels, soit en DAO (Dessin Assisté par Ordinateur), soit encore avec les deux
systèmes, selon la complexité du projet.
11
Partie I : Contexte de la Construction Métallique
terrassement
fondations
infrastructures
Lot superstructures Lot
second-oeuvre technique
chauffage
serrurerie
climatisation
menuiserie
Lot électricité
cloisons séparatives
architectural plomberie
revêtement de façades
couvertures
12
Partie I : Contexte de la Construction Métallique
qualité environnementale ou par une logique d’exécution différente. Pour les bâtiments à
usage industriels, l’ossature est souvent complétée par la fourniture de poutres de roulement,
monorails et autres supports pour équipements et matériels [DPC 96].
2.3.1. Etudes
Les documents d’études peuvent se ramener à la liste suivante [EST 94] :
- les plans généraux pour finaliser la conception des structures métalliques en
conformité avec la conception architecturale ;
- les notes de calculs justifiant la résistance des ossatures principales et secondaires et la
stabilité générale de l’ouvrage et mentionnant des hypothèses de charges et de calcul
conformes aux règles en vigueur ;
- le tableau de descente de charges présenté par cas de charge ;
- les notes de calculs des assemblages principaux boulonnés ou soudés ;
- les spécifications et procédures de soudage en atelier et sur chantier ;
- les détails constructifs des assises de scellement ;
- le métré quantitatif et la liste des matériaux ;
- les plans de montage précisant les repères d’expédition.
13
Partie I : Contexte de la Construction Métallique
2.3.2. Fabrication
La fabrication en atelier suit les plans d’exécution et les carnets de détails avec une
tolérance très faible, notamment grâce à un équipement industriel performant. Les entreprises
les plus compétitives utilisent souvent des machines à commande numérique. Les techniques
de soudage ne cessent de se développer.
2.3.3. Montage
Le montage du lot charpente métallique conduit à exécuter les prestations suivantes :
- le contrôle et la réception des massifs de fondation réalisés par l’entreprise de gros
œuvre, avant le début du montage ;
- le montage des ossatures métalliques effectué par des équipes de monteurs avec leurs
propres engins de manutention et de levage, le réglage de la verticalité, des niveaux,
ainsi que tous les ajustements dimensionnels ;
- le contrôle des soudures sur un chantier par un service interne ou un organisme de
contrôle indépendant, selon les exigences du contrat et les normes en vigueur.
Selon le nombre d’étages, la procédure de montage peut varier [APK 96.2].
Bâtiments à un seul niveau : ce type de bâtiments est le plus facile et le plus rapide à
monter. L’utilisation de grues mobiles est courante. Une forte proportion de bâtiments
industriels sont à nœuds rigides et il est de pratique courante de boulonner et assembler au sol
les portiques puis de les lever.
Bâtiments à plusieurs étages : ils sont dans la plupart des cas montés niveau par niveau,
permettant ainsi aux étages inférieurs d’être complétés plus tôt, offrant accès, sécurité
aérienne et protection climatique. Selon le chantier, une grue à tour unique peut constituer le
seul dispositif de levage. Alors que la stabilité permanente du bâtiment complet peut être
réalisée de multiples façons, elle doit aussi être vérifiée pendant le programme entier de la
construction.
14
Partie I : Contexte de la Construction Métallique
15
Partie I : Contexte de la Construction Métallique
grosses affaires et de favoriser les petites. Nous citerons ici deux exemples de frais
représentatifs.
Frais généraux de l’entreprise
Ce sont, entre autres, les frais du Siège Social avec la Direction Générale, les services
commerciaux, administratifs, la direction du personnel, les services comptables, ainsi que les
amortissements de biens mobiliers et immobiliers et toutes les charges nécessaires au bon
fonctionnement de l’entreprise.
Frais financiers
Les frais financiers imputables à la commande sont généralement générés par le mode et
les termes de paiement du contrat, dont l’échéancier fait apparaître un décalage entre les
dépenses et les recettes. Les sorties de trésorerie de l’entreprise doivent donc être compensées.
CONCLUSION
Ce chapitre nous a permis de présenter le contexte général de la construction métallique. Il
apparaît que cette profession s’est développée largement dans la construction de bâtiments
industriels. Cependant, une conquête des parts de marchés est nécessaire pour les bâtiments à
usage d’habitation et des bâtiments du secteur tertiaire.
La réussite d’un tel challenge semble être liée principalement au développement de
solutions innovantes en termes de technologie et surtout compétitives en termes de coût.
L’ingénieur projeteur en construction métallique doit tenir compte des facteurs
économiques dans le choix d’une conception et ce, dès les phases précoces du processus de
conception. L’axe de recherche de la compétitivité tournera autour de l’utilisation rationnelle
de la matière, de solutions constructives bien adaptées aux possibilités de fabrication en
atelier, des moyens de transport et des capacités de montage sur le chantier.
Dans le deuxième chapitre de ce rapport nous allons étudier les possibilités d’optimisation
du processus de conception en construction métallique, cette étude nous permettra de définir
les objectifs de ce travail de recherche.
16
Partie I : Contexte de la Construction Métallique
CHAPITRE 2
CONTEXTE ET OBJECTIFS DE L’ETUDE
17
Partie I : Contexte de la Construction Métallique
Ressources COMMANDE
Entreprise Besoins Client Règlements
Devis client
Etat d'affectation des ressources
GESTION DU PROJET Délai par chapitre
A1
Spécifications techniques
de la commande
Shemas /
CONCEPTION GLOBALE Dimensionnement
A2
NOEUD NUMERO
TITRE
A0
PLANIFICATION, CONCEPTION ET REALISATION D'UN PROJET DE CONSTRUCTION METALLIQUE
18
Partie I : Contexte de la Construction Métallique
notes de
DIMENSIONNER calcul fond
LES FONDATIONS
A 33
C’est donc une phase d’exploration des différentes solutions techniques potentielles qui
peuvent être utilisées pour la superstructure mais éventuellement aussi pour les fondations.
Ceci se fait à la fois sur la base de l’identification initiale des différentes possibilités et de la
connaissance d’informations relatives au projet. Le résultat de cette exploration est décrit en
termes de modèles de solutions possibles.
La phase de conception détaillée (Figure 2.2) est la phase d’adaptation et de contrôle où la
conception s’effectue dans un espace fortement déterministe pour mettre en œuvre la solution
définitive.
Dans cette phase, il s’agit de fournir un dimensionnement des solutions retenues pour le
projet étudié, traduisant les éléments majeurs du programme. Cette phase aboutit à la
constitution des documents d’exécution (plan d’exécution des ouvrages (P.E.O)) et la
préparation des données de construction (quantitatifs, estimatifs, gestion des stocks, planning
de chantier, etc.).
19
Partie I : Contexte de la Construction Métallique
Conception Globale
"Point de vue de détail"
Conception Détaillée
"Fabrication - Montage"
Après cette brève analyse du cycle de vie de vie d’un projet de construction métallique, il
nous faut maintenant analyser les difficultés liées à la phase de conception globale et aux
possibilités d’optimisation du processus de conception.
20
Partie I : Contexte de la Construction Métallique
déterminants pour la phase de conception détaillée ainsi que pour la réalisation de l’ouvrage.
Le manque d’anticipation dans la phase de conception globale d’un projet peut être alors très
préjudiciable à sa réalisation, en termes de coûts supplémentaires, de délais et de qualité.
Dans le processus de réalisation d’une structure en acier, la conception des assemblages et
des fondations a été reconnue comme étant un point critique pour les bureaux d’études. La
multiplicité des solutions et le manque d’homogénéité au niveau des pratiques rendent
difficile l’optimisation globale du processus. On va analyser ces deux points et étudier
l’importance de leur prise en compte dès les phases précoces de conception.
21
Partie I : Contexte de la Construction Métallique
Montage Etudes
10 - 15 % 10 - 15 %
Protection
5 - 10 %
Matériaux
Fabrication 30 - 40 %
30 - 40 %
Selon le type de modélisation des assemblages, on peut distinguer deux types d’ossatures :
les ossatures contreventées et les ossatures non contreventées. Ces ossatures mettent en œuvre
les deux principes traditionnels de modélisation des assemblages : l’articulation et
l’encastrement parfait. Ils présentent chacun des avantages et des inconvénients.
Pour les ossatures contreventées, il s’agit d’une construction simple, prenant pour
hypothèse des liaisons articulées impliquant des sections de poutres importantes, donc des
structures lourdes et des coûts de matériaux importants mais en contre partie ils donnent
lieu à une mise en œuvre plus facile.
Les ossatures non contreventées, habituellement calculées comme des structures continues
en prenant pour hypothèse des liaisons rigides, ont représenté une solution pour réduire le
poids des structures et par la même occasion leur coût matériau. Jusqu’à récemment
encore, les structures à nœuds rigides ont été considérées comme des optima structuraux
[GUI 93]. Cependant cela se vérifie de moins en moins étant donnée la prépondérance du
coût de main d’œuvre sur celui de l’acier. En effet, avec une analyse élastique, l’exigence
habituelle pour les assemblages poutre-poteau est leur rigidité, mais ceci nécessite
l’utilisation de raidisseurs de poteaux coûteux en main d’œuvre (figure 2.5).
22
Partie I : Contexte de la Construction Métallique
23
Partie I : Contexte de la Construction Métallique
C’est donc sur ce type de bâtiment que le bénéfice des assemblages semi-rigides est le plus
sensible, bien qu’il n’y ait pas un gain évident sur la taille des profilés. Les comparaisons des
coûts associés à des structures planes ont mis en évidence la réalisation d’économies sur le
coût total des matériaux, de fabrication et de montage, de l’ordre de 20 % [GUI 93]. De telles
économies sont essentiellement dues à la réduction des coûts de fabrication.
Contrairement au cas des structures contreventées, il faut remarquer que les économies
réalisées seront moindres pour les structures à plusieurs travées, dans la mesure où les nœuds
intérieurs d’une structure rigide, peu sollicités en cisaillement, ne comprennent généralement
pas de raidisseurs diagonaux [GUI 93]. De plus, l’utilisation d’assemblages semi-rigides
devient de moins en moins économique si la hauteur des structures augmente [XU 95] du fait
de l’augmentation des déformations de la structures.
24
Partie I : Contexte de la Construction Métallique
de la proportion du poids des poutres dans le poids total. En effet plus elle est
élevée, plus les gains apportés par la semi-rigidité sont significatifs.
En conséquence, la prise en compte du comportement semi-rigide présente un intérêt
indéniable et interprétable :
- comparés aux nœuds articulés, les nœuds semi-rigides conduisent à une meilleure
répartition des efforts internes dans la structure, conduisant ainsi à une diminution du
poids de celle-ci ;
- comparés aux nœuds rigides, les nœuds semi-rigides sont plus simples à réaliser.
Il est donc possible de tirer avantage du calcul semi-rigide dans les deux types d’ossatures,
contreventées et non contreventées. C’est en ce sens que la semi-rigidité réalise le compromis
recherché entre les coût matériaux et réalisation. Elle constitue en quelque sorte la réponse (en
terme d’optimisation), en phase de conception globale, à l’évolution des coûts en construction
métallique.
3. CADRE DU TRAVAIL
25
Partie I : Contexte de la Construction Métallique
Mais il reste à signaler pourtant que la prédominance du coût de la main d’œuvre n’est pas
une raison suffisante pour chercher à minimiser « à tout prix » le temps de fabrication de la
superstructure, pas plus qu’il n’était judicieux, par le passé, de se concentrer sur une
conception à moindre poids. En effet, le programme de montage et le coût des systèmes de
fondation affectant aussi, par ailleurs, l’économie du projet, une optimisation globale
intégrant les postes superstructure et fondation doit être recherchée à chaque fois. Une
nouvelle logique de conception s’impose pour la profession : selon elle, un dimensionnement
optimal doit viser la diminution du coût de production, même si cela conduit, en certaines
occasions, à l’obtention d’une structure un peu lourde.
26
Partie I : Contexte de la Construction Métallique
Pour mettre en œuvre la première action, notre objectif premier sera de proposer une
formulation du problème de conception globale des structures métalliques. Il faut alors
identifier les variables et les contraintes à prendre en compte dans ce problème.
Comme on vient de le voir, une optimisation réelle de la conception globale doit être basée
sur une intégration des coûts superstructure et fondation faisant intervenir tous les postes de
production (matériaux, mise en œuvre, fabrication, montage)
Cet impératif soulève la question de la maîtrise des coûts en construction métallique. En
effet, il faut disposer des moyens nécessaires pour évaluer, avec une précision satisfaisante,
les coûts des différents postes de production de l’ouvrage.
L’élaboration d’une méthode d’évaluation du coût de production des solutions de
conception superstructure/fondation représente une partie importante du travail à effectuer.
Les objectifs étant définis et le problème d’optimisation étant formulé, il reste à chercher
une méthode de résolution. La méthode proposée sera implémentée sur un prototype
informatique.
Pour passer à la deuxième action, objectif de ce travail, le prototype est utilisé sous la
forme d’un « simulateur », associé à une méthodologie d’acquisition de nouvelles
connaissances concernant la recherche de nouvelles solutions de conception globale
superstructure/fondations.
Les simulations porteront sur des structures-types et la connaissance formalisée sera mise à
disposition des concepteurs.
27
Partie I : Contexte de la Construction Métallique
CONCLUSION PARTIE I
28
Partie II : Problème de la conception globale en CM
CHAPITRE 3
CONCEPTION TECHNIQUE DES STRUCTURES METALLIQUES
29
Partie II : Problème de la conception globale en CM
d’utiliser une représentation unifilaire (utilisant des éléments de type « barres ») à laquelle
sont associées des conditions particulières de liaisons (figure 3.2). En effet, pour le calcul
statique de tels ouvrages, il est courant de ne considérer que la structure principale constituée
de l’ensemble des éléments porteurs principaux (portiques, poutres, poteaux, éléments de
contreventement, etc.).
Il faut signaler qu’une modélisation bidimensionnelle est souvent suffisante pour les
structures industrielles constituées de portiques supportant des actions dans leur plan et dont
les déplacements sont situés dans le même plan.
Système de contreventement
Pannes
Lisse de bardage
Portique
Bâtiment
Figure 3.1 : Vue de l’ensemble d’une structure de type halle industrielle
Assemblage poutre-poteau
Pied de poteau
30
Partie II : Problème de la conception globale en CM
Rigide
Articulé
Semi-Rigide
Figure 3.3 : Exemple de classement des liaisons selon leur rigidité et représentation de la
modélisation correspondante
31
Partie II : Problème de la conception globale en CM
32
Partie II : Problème de la conception globale en CM
33
Partie II : Problème de la conception globale en CM
2. LA REGLEMENTATION DE LA CM : L’EUROCODE 3
La réglementation de la construction métallique en Europe s’appuie sur l’Eurocode 3.
Cette norme correspond à la synthèse des progrès réalisés tant au niveau de la fabrication que
de la connaissance du comportement de l’acier ; elle intègre également les avancées en
matière de calcul des structures et de leurs éléments (instabilités, comportement des
assemblages, etc.). Avant d’examiner les conséquences de l’application de la réglementation
sur la conception des ouvrages métalliques, une étude de l’évolution de la réglementation
depuis une quarantaines d’années est présentée.
34
Partie II : Problème de la conception globale en CM
plus grande intensité (ou des sollicitations plus importantes) ; l’analyse au second
ordre est imposée pour les structures déformables ;
- L’Eurocode 3 est bien basé sur une analyse en plasticité lorsque les caractéristiques
mécaniques des sections l’autorisent. La semi-rigidité des assemblages est prise en
compte. L’analyse au second ordre est souvent obligatoire sinon fortement conseillée.
Des coefficients partiels de sécurité, basés sur des analyses fiabilistes, sont appliqués
aux actions et aux matériaux. Le calcul se rapproche donc de plus en plus du
comportement réel des ouvrages. Ceci impose de maîtriser correctement l’ensemble
des données du problème, mais aussi de pouvoir calculer les sollicitations de la
manière la plus précise possible.
Cette évolution montre les nouvelles possibilités offertes aux concepteurs. La
réglementation permet maintenant de baser les calculs sur une analyse plastique et de prendre
en compte le comportement des assemblages. Il importe donc d’orienter la conception vers
une utilisation rationnelle des matériaux permettant l’optimisation globale des coûts de
production des ouvrages.
35
Partie II : Problème de la conception globale en CM
civil tant d’un point de vue expérimental, que théorique et numérique. Cette opération
nationale a permis – grâce au vif intérêt suscité par ses résultats dans de nombreux pays
européens – de lancer une action de coopération européenne dans le domaine de la recherche
scientifique et technique (COST), la première dans le champ du génie civil : action dénommée
COST C1 « semi-rigid behaviour of civil engineering structural connections » [COL 93].
Les différents essais expérimentaux et les travaux de modélisation numérique démontrent
tout l’intérêt de l’utilisation des liaisons semi-rigides en construction métallique, et
l’importance de bien maîtriser la semi-rigidité.
Pour illustrer les effets de la semi-rigidité sur la distribution des efforts internes dans une
structure, la figure 3.7 présente une comparaison de la distribution des moments fléchissants
dans une poutre uniformément chargée en fonction du type de liaisons aux extrémités.
Pl2/12 Pl2/16
Pl2/24 Pl2/16
2
Pl /8
Figure 3.7 : Influence du type de liaisons sur la répartition du moment fléchissant le long d’une
poutre
36
Partie II : Problème de la conception globale en CM
M
comportement réel
modèle de calcul
résistance
MR
Sj0
rigidité
capacité de rotation
Sj
φ
φC
Pour pouvoir prendre en compte la semi-rigidité des assemblages dans l’analyse d’une
structure, il est nécessaire de connaître leur loi moment-rotation. Plusieurs méthodes sont
disponibles à cette fin.
La première est la méthode expérimentale, qui présente l’avantage de fournir tous les
éléments nécessaires au calcul, mais elle est évidemment prohibitive en coût et en temps. Il
faut néanmoins signaler que des bases de données ont été établies, qui contiennent les
résultats relatifs à une très grande variété d’assemblages et qui peuvent être utilisées pour
calibrer un modèle numérique.
La seconde méthode est analytique. Elle s’appuie sur une méthode des composantes où la
rigidité de chaque élément est prise en compte (boulon, âme du poteau, semelle de la poutre,
etc.) dans le comportement global de la liaison. Ce concept a été introduit dans l’Eurocode 3
et plus particulièrement dans son Annexe J relative au dimensionnement des assemblages
métalliques entre une poutre et un poteau ou entre deux poutres mises bout à bout.
37
Partie II : Problème de la conception globale en CM
Selon la méthode des composantes, tout assemblage ne doit plus être considéré comme un
tout, mais comme un ensemble de composantes individuelles possédant chacune leur propre
résistance et leur propre raideur en torsion, compression ou cisaillement.
La procédure d’assemblage consiste à déduire les propriétés mécaniques du nœud à partir
de celles des composantes individuelles. Cela nécessite au préalable de distribuer les efforts
agissant sur l’assemblage en forces intérieures appliquées sur les différentes composantes de
manière à satisfaire les équations d’équilibre et, au minimum, de respecter le comportement
des composantes en termes de résistance et de capacité de déformation.
Dans le cas particulier de l’assemblage de la figure 3.9, qui correspond à un assemblage
traditionnel poutre-poteau par platine d’extrémité débordante, il faut considérer l’existence
simultanée des composantes suivantes :
• zone comprimée
- âme du poteau en compression (1)
- aile inférieure de la poutre en compression (2)
• zone tendue
- âme du poteau en traction (3)
- aile du poteau en flexion (4)
- boulons en traction (5)
- platine en flexion (6)
- aile et âme de la poutre en traction (7)
• zone cisaillée
- âme du poteau en cisaillement (8)
Chacune de ces composantes possède son propre niveau de résistance FR,i et son propre
coefficient de rigidité ki en traction, compression ou cisaillement.
4
6
5
3
7
8
1
2
Figure 3.9 : composante de l’assemblage ayant une influence sur le comportement moment-rotation
Les étapes de la méthode sont les suivantes :
1. identifier les composantes actives dans l’assemblage considéré ;
2. calculer la rigidité ki et la résistance FR,i de chaque composante ;
3. procéder à l’assemblage des composantes afin de calculer les caractéristiques Sj et MR de
l’ensemble du nœud.
Ces caractéristiques sont les suivantes :
38
Partie II : Problème de la conception globale en CM
E h2
Rigidité initiale S j0 = n
1
∑
i =1 k i
S j0
Rigidité sécante du nœud Sj =
2
Moment résistant M R = FR h
Avec :
h : distance entre les résultantes de traction et de compression
n : nombre de composantes dans le nœud
FR : valeur minimale des FR,i
Les Eurocodes 3 et 4 donnent les différentes formules de rigidité et de résistance à
appliquer.
39
Partie II : Problème de la conception globale en CM
M
m=
M pl
rigide
résistance totale
1
2/3
semi-rigide; résistance partielle
1/4
φ
articulé
φ =
M pl l
0.04 0.12 0.5
EI
Structures non contreventées
M
m=
M pl
rigide
résistance totale
1
2/3
semi-rigide; résistance partielle
1/4
φ
articulé
φ =
M pl l
0.125 0.2 0.5
EI
Structures contreventées
Figure 3.10 : Limites recommandées par l’Eurocode 3 pour la classification des assemblages
poutre-poteau
L’Eurocode 3 fournit des limites en coordonnées adimensionnelles ( m et φ ) délimitant les
domaines de comportement de chaque famille d’assemblages en fonction de la résistance et de
la rigidité de la liaison (figure 3.10). Les coordonnées des diagrammes de classification sont
les valeurs du moment M et de la rotation φ , normalisées par rapport au moment plastique de
la poutre Mpl et à la rotation d’extrémité sous flexion pure Mpl l / EI, respectivement. Il existe
deux diagrammes de classification : un pour les structures contreventées et un autre pour les
structures non contreventées. Le caractère adimensionnel de ces diagrammes trouve sa
justification dans le fait que ce ne sont pas les valeurs absolues de la résistance et de la
rigidité, mais bien leurs valeurs relatives, qui sont déterminantes. Autrement dit, un
assemblage donné pour une poutre donnée peut être rigide (respectivement semi-rigide) au-
delà d’une certaine portée de la poutre et semi-rigide (respectivement articulé) en deçà de
cette portée limite.
40
Partie II : Problème de la conception globale en CM
α = φ1
1
=
φ2 3 EI
1+
Sj LS j
φ1
EI
φ2
41
Partie II : Problème de la conception globale en CM
Assemblage poutre-poutre par platine d’extrémité Assemblage poutre-poutre par platine d’extrémité
débordante non débordante
42
Partie II : Problème de la conception globale en CM
Le catalogue du modèle simplifié « SPRINT » [SPR 96] donne, sous forme de procédures
de calcul, la marche à suivre pour calculer les rigidités et les résistances des composants
élémentaires, puis la manière d’assembler les résultats pour connaître les caractéristiques
globales de l’assemblage. Les procédures de calcul ont pour but d’assister le concepteur qui
désire tenir compte de toutes les possibilités de la semi-rigidité sans avoir à passer par
l’approche plus complexe de l’Annexe J de l’Eurocode 3.
Afin de simplifier plus encore la tâche du concepteur, le catalogue du projet SPRINT
donne des tableaux de dimensionnement qui peuvent, en principe, être utilisés directement,
comme alternative aux fiches de calcul. Ces tableaux de dimensionnement sont établis pour
des combinaisons courantes de profilés assemblés, et donnent au concepteur des valeurs
pour :
- les rigidités du nœud utiles au calcul (initiale et nominale) ;
- le moment résistant de calcul et la résistance au cisaillement de calcul du nœud ;
- la composante du nœud qui gouverne le moment résistant ;
- les longueurs de référence servant à la classification du nœud.
Les tableaux donnent aussi les nuances des aciers utilisés et des paramètres géométriques
caractérisant la platine d’extrémité, les boulons et les soudures.
Les tableaux de dimensionnement peuvent être utilisés, soit pour obtenir les propriétés
mécanique d’un nœud donné, soit pour choisir un nœud de façon à respecter des propriétés
spécifiques. Les éléments assemblés sont des profilés en I laminés à chaud, des IPE pour les
poutres et des HEB pour les poteaux.
43
Partie II : Problème de la conception globale en CM
Axe de flexion IPE 330 IPE-A360 HEM 120 HEB 180 HEA 220
Axe fort - yy 12,7 % 11,7 % 21,6 % 6,3 % 10,3 %
Axe faible - zz 56,0 % 54,7 % 53,9 % 40,7 % 52,3 %
Tableau 3.1 : Comparaison du gain en résistance obtenu, pour une section fléchie sans risque
d’instabilité, pour un calcul plastique par rapport à un calcul élastique (Wpl/Wel)
44
Partie II : Problème de la conception globale en CM
45
Partie II : Problème de la conception globale en CM
N N
Nφ
Nφ
N N
- Pour les structures non contreventées, une analyse au second ordre est impérative.
46
Partie II : Problème de la conception globale en CM
Le classement s’appuie sur la valeur d’un paramètre d’amplification critique αcr. Pour un
chargement donné, si l’on note V la charge verticale totale appliquée à la structure, αcr est, par
définition, le facteur par lequel il faut multiplier cette charge pour atteindre l’instabilité
élastique de la structure :
Vcr
α cr =
V
Pour un chargement donné, l’Eurocode 3 considère comme souple une structure pour
laquelle αcr < 10 et, dans ce cas, une analyse au second ordre est imposée. Dans le cas
contraire, la structure est classée rigide, c’est-à-dire qu’elle est considérée comme peu
sensible aux effets des déplacements horizontaux de ses nœuds et une analyse au premier
ordre est suffisante.
Certaines méthodes simplifiées sont proposées pour le calcul du paramètre d’amplification
critique. Il faut remarquer que ces méthodes particulières ne s’appliquent qu’à des structures
de configuration régulière (portiques ou structures multi-étagés).
Dans le cas de structures quelconques, αcr peut être déterminé à partir de logiciels ou de
méthodes spécifiques. A titre d’exemple, le logiciel FLAMBAR® développé au CTICM
permet de calculer un coefficient d’amplification critique d’un chargement donné conduisant
à une instabilité élastique pour des structures planes à barres [GAL 89].
47
Partie II : Problème de la conception globale en CM
l’exception du cas des ossatures contreventées. Dans ce dernier cas, l’effet des imperfections
globales de toute l’ossature doit être considéré pour le calcul du système de contreventement
lui même.
Sachant que, dans la plupart des cas, l’effet d’entraînement horizontal dû à cette
imperfection peut être négligeable, le Document d’Application Nationale français [DAN92]
autorise en effet à négliger les imperfections globales pour les combinaisons d’actions dans
lesquelles les charges horizontales sont significatives : les charges de vent, par exemple.
L’impact de telles imperfections est notable pour les combinaisons sans charges horizontales
pour lesquelles les charges verticales sont en général maximales.
En fonction du nombre de travées et du nombre d’étages, l’amplitude du faux-aplomb
global varie entre 1/200 et 1/600 (figure 3.14).
φ
F2 F2
φF2
F3 F3
φF3
nc = nombre de poteaux sur toute la hauteur et supportant au moins 50 % de la compression moyenne par
poteau.
ns = nombre d’étages intéressant tous les poteaux inclus dans nc.
1 1 1
φ= . 0,5 + . 0,2 +
200 nc ns
Figure 3.14 : Imperfections globales des ossatures
48
Partie II : Problème de la conception globale en CM
Dans les formules indiquées, l’élancement réduit ou la charge critique sont calculés sur la
base d’une longueur de flambement prise égale à la longueur d’épure de l’élément.
Lorsqu’il existe des éléments pour lesquels le seuil fixé est dépassé, l’analyse globale est
obligatoirement effectuée au second ordre et la modélisation de la structure doit inclure un
défaut de rectitude de ces éléments. Ce défaut est celui pris en compte, d’une manière
générale, pour justifier la stabilité au flambement des pièces comprimées et est défini dans les
clauses consacrées à ce sujet.
oui non
Ossatures rigides α cr ≤ 0,1 Ossatures souples
Ossatures
contreventées
oui α cr ≤ 0,25
non
Longueurs de flambement
noeuds fixes noeuds déplaçables noeuds fixes
Figure 3.15 : Organigramme de calcul élastique des sollicitations et vérification des poteaux pour
des bâtiments courants
On remarque que, pour l’analyse d’une ossature, l’Eurocode 3 offre de nombreuses
possibilités. Une place d’honneur est réservée à l’analyse au second ordre, mais l’analyse au
49
Partie II : Problème de la conception globale en CM
premier ordre, éventuellement aménagée pour prendre en compte d’une manière forfaitaire les
effets du second ordre, reste possible dans la plupart des cas : plusieurs options sont offertes
dans ce cadre, différentes par leur degré de complication, et par les moyens qu’elles
impliquent, notamment les logiciels de calcul.
• Combinaison fondamentale :
Elle comprend les actions permanentes G, une action variable « de base » Q1 avec sa
valeur nominale et éventuellement d’autres actions variables « d’accompagnement » Q avec
leurs valeurs de combinaison ψ0.Q.
∑γ G . G + γ Q1 . Q1 + ∑ γ Q . ψ 0 . Q
• Combinaison simplifiée :
Pour les structures de bâtiment, les combinaisons fondamentales peuvent être remplacées
par deux combinaisons simplifiées :
avec une seule action variable : ∑γ . G + γ . Q
G Q
fréquente ∑ G + ψ . Q + ∑ψ
1 1 2 .Q amplification dynamique des
déformations
50
Partie II : Problème de la conception globale en CM
Pour les structures de bâtiment, les combinaisons rares d’états limites de service peuvent
être remplacées par deux combinaisons simplifiées :
avec une seule action variable : G + Q1
Action variable ψ0 ψ1 ψ2
Charge d’exploitation 0,67 0,75 0,75
Neige
altitude < 500 m 0,67 0,15 0
altitude > 500 m 0,67 0,30 0,10
Vent 0,67 0,20 0
Température 0,53 0,50 0
Tableau 3.3 : Coefficients de combinaison.
Les critères d’état limite de service revêtent, en construction métallique, une importance
particulière : ils sont très fréquemment déterminants par rapport à la résistance aux états
limites ultimes et conditionnent alors directement le dimensionnement des structures.
Les vérifications d’états limites de service consistent à s’assurer que l’état de la structure,
lorsqu’elle est soumise à certaines combinaisons d’actions, respecte les limites imposées par
les critères d’exploitation. Ces critères visent la limitation des déformations et des flèches.
51
Partie II : Problème de la conception globale en CM
flèches autres
types de structures principalement combinaisons
dues au vent d’actions
structures simples à un seul niveau h/125 h/150
autres structures à un seul niveau h/250 h/300
structures des bâtiments à étages :
flèches différentielles entre étages h/250 h/300
flèches pour l’ensemble de la structure h/420 h/500
Tableau 3.5 : Valeurs limites des déformations horizontales d’ossatures
Dans le cadre général d’une justification de la résistance des sections transversales aux
Etats Limites Ultimes, les résistance de calcul doivent être affectées d’un facteur de sécurité
γM. Le tableau 3.6 synthétise les différents coefficients utilisés par l’Eurocode 3.
52
Partie II : Problème de la conception globale en CM
• Hypothèses :
- Maintien adéquat au déversement.
• Données :
- Caractéristiques de l’élément ;
- Nsd : effort normal pondéré appliqué ;
- Msd : moment fléchissant maximum pondéré autour de l’axe principal de flexion.
⎧ 0.25 N Pl
• Si N sd > min ⎨
⎩0.5 . ( Aw A). N Pl
La section est alors vérifiée en flexion simple selon les expressions suivantes :
53
Partie II : Problème de la conception globale en CM
⎧ 0.25 N Pl
• Si N sd ≤ min ⎨
⎩0.5 . ( Aw A). N Pl
La section est alors vérifiée en flexion composée selon les expressions suivantes :
1− n
- Section de classe 1 et 2 : M sd ≤ M Pl .
1 − 0 .5 a
a = min (Aw/A ; 0.5) ; n = Nsd /NPl
N sd M
- Section de classe 3 : + sd ≤ γ MO
A. f y M ely
N sd M sd + N sd . e y
- Section de classe 4 : + ≤ γ M1
Aeff . f y M effy
• Hypothèses :
- Maintien adéquat au déversement ;
- Le risque de flambement est à craindre dans le plan de la structure. On suppose
l’existence d’un maintien adéquat au flambement dans la direction perpendiculaire.
• Données :
- Caractéristiques de l’élément ;
- Nsd : effort normal pondéré appliqué ;
- Msd : moment fléchissant maximum pondéré autour de l’axe principal de flexion.
54
Partie II : Problème de la conception globale en CM
fy
λ = β A . A. N cr
φ y = . [1 + α y . (λ y − 0.2 ) + λ 2 y ]
1
2
1
χy =
φ y + φ y2 − λy 2
. (β MQ − β Mψ )
MQ
combinaison ψ, Q β M = β Mψ +
∆M
∆M = max M pour un diagramme sans changement de signe
55
Partie II : Problème de la conception globale en CM
facteurs µ :
⎛ W − W ely ⎞
sections de classe 1 et 2 : µ y = λ y (2. β My − 4 ) + ⎜ ply ⎟ avec µy ≤ 0.9
⎜ W ely ⎟
⎝ ⎠
sections de classe 3 et 4 : µ y = λ y (2. β My − 4) avec µy ≤ 0.9
µ y . N sd
sections de classe 1, 2 et 3 : k y = 1 − avec ky ≤ 1.5
χ y . A. f y
µ y . N sd
sections de classe 4 : k y = 1 − avec ky ≤ 1.5
χ y . Aeff . f y
2- La stabilité au flambement est assurée si :
• Sections de classes 1 et 2 :
N sd k y . M sd
+ ≤1
fy fy
χ min . A. wPl .
γ M1 γ M1
• Sections de classe 3 :
N sd k y . M sd
+ ≤1
fy fy
χ min . A. weff .
γ M1 γ M1
• Sections de classe 4 :
Les formules deviennent, en introduisant les sections et modules efficaces :
N sd k y . M sd + N sd . e N
+ ≤1
fy fy
χ min . Aeff . Weff .
γ M1 γ M1
avec eN décalage dans la direction y du centre de gravité de la section efficace sous
compression seule par rapport au centre de gravité de la section complète.
Les fondations d’une construction sont constituées par les parties de l’ouvrage qui sont en
contact avec le sol auquel elles transmettent les charges de la superstructure ; elles constituent
donc une partie essentielle de l’ouvrage puisque de leur bonne conception et réalisation
découle la bonne tenue de l’ensemble. La descente de charge permet de connaître les actions
de la structure sur les fondations. La mécanique des sols permet de connaître l’action du sol
sur les fondations.
Vis-à-vis du sol, la fondation assumera sa fonction tant que :
- son équilibre statique est assuré (pas de glissement, de basculement ou d’enfoncement
de la fondation) ;
56
Partie II : Problème de la conception globale en CM
(a) (b)
Les composants qui interviennent dans la constitution d’un pied de poteau sont
généralement les suivants :
- une platine soudée en bout du poteau, dont le rôle essentiel est de répartir, sur une surface
suffisante, la pression sur le béton engendrée par la compression du poteau ;
57
Partie II : Problème de la conception globale en CM
- des tiges d’ancrage scellées dans le béton dans le but d’empêcher tout décollement de la
platine de la surface de son support sous l’effet d’un effort de soulèvement dans le poteau
ou de moments d’encastrement de la charpente sur ses appuis ;
- d’autres éléments, moins systématiques, comme des raidisseurs de platine utilisés
essentiellement pour les encastrements, et des bêches d’ancrage, soudées sous la platine,
qui assurent, par épaulement, la transmission au béton des efforts tranchants et, le cas
échéant, celle du moment d’encastrement en torsion.
58
Partie II : Problème de la conception globale en CM
a
ar
h/2
a1
h/2
ligne de pliage
fc28 20 25 30
τs 1.1 1.2 1.3
Tableau 3.8 : Contrainte limite d’adhérence
Selon l’importance des efforts de traction à équilibrer et les dimensions offertes par le
support en béton, on peut recourir à des barres à scellement droit ou courbe ou à des tiges
munies d’une plaque d’ancrage d’extrémité.
59
Partie II : Problème de la conception globale en CM
l1
l2
r
60
Partie II : Problème de la conception globale en CM
M
H
N
q'min
q'max
Figure 3.21 : Diagramme des contraintes normales sous une semelle de fondation
61
Partie II : Problème de la conception globale en CM
δ ⎞
2
⎛
iδ = ⎜1 − ⎟
⎝ 90 ⎠
Pour les sols frottants (sables et graves), le coefficient minoratif iδβ est pris égal à :
2
δ ⎞ ⎛ ⎞ ⎡ ⎤ − De
⎟ + ⎢max ⎧⎨⎛⎜1 − δ ⎞⎟ ; 0⎫⎬⎥ . e B
2 D
⎛ − e
⎜1 + e B
iδ = ⎜1 − ⎟ ⎜ ⎟
⎝ 90 ⎠ ⎝ ⎠ ⎣ ⎩⎝ 45 ⎠ ⎭⎦
expressions dans lesquelles : δ désigne la valeur absolue de l’inclinaison par rapport à la
verticale de la charge sollicitant la fondation, exprimée en degrés ; B désigne la largeur de la
fondation et De sa hauteur d’encastrement.
Les fondations des structures métalliques sont le plus couramment des fondations
superficielles constituées par des semelles isolées ou des semelles filantes. Généralement, les
charges verticales transmises par ce type de structure au sol sont faibles et le recours à des
fondations profondes n’est observé que lorsque les caractéristiques géotechniques du sol de
fondation l’obligent.
Pour ces raisons, nous allons nous limiter aux cas des semelles superficielles. On présente
ci-après la démarche de calcul pratique des semelles isolées sous poteau de section
rectangulaire, solution de fondation la plus couramment utilisée en construction métallique.
Dans le cas général, les combinaisons d’actions à considérer pour déterminer les efforts
transmis par les points d’appuis sont celles exigées par les règles de calcul propres aux
matériaux de la superstructure, sous réserve que les sollicitations les plus défavorables pour
les fondations aient été examinées [MOU 00]. Les calculs de fondations sont effectués aux
états limites ultimes et de service pour le dimensionnement de la surface au sol ; le
dimensionnement vis-à-vis de leur comportement mécanique s’effectue à l’état limite ultime.
62
Partie II : Problème de la conception globale en CM
P P
largeur B
P/B
2P/B
• Dimensions de la semelle :
On appelle σu et σser la contrainte limite admissible au sol respectivement à l’ELU et à
l’ELS. La plaque d’assise a une section a x b, la semelle est un rectangle A x B, avec a ≤ b et
A ≤ B ; dans le cas général, on choisit les dimensions de la semelle de telle sorte qu’elle soit
A a P ⎛P P ⎞
homothétique de la plaque d’assise (avec = ), et en posant = Max ⎜⎜ ser ; u ⎟⎟
B b σ ⎝ σ ser σ u ⎠
Ab db
h
63
Partie II : Problème de la conception globale en CM
B−b
≤ (d a et d b ) ≤ A − a
4
• Détermination des armatures :
En utilisant la méthode des bielles, on obtient les sections d’armatures Aa dans le sens de la
largeur et Ab dans le sens de la longueur :
• Cas d’une répartition rectangulaire des contraintes au sol :
Pu ( A − a ) Pu (B − b )
Aa = et Ab =
8 d aσ s 8 d bσ s
• Cas d’une répartition bi-triangulaire des contraintes au sol :
9 B ⎛ 9 A⎞
Aa −bitr = Aa − rec × et Ab −bitr = Ab − rec × Max ⎜1 ; ⎟
8 A ⎝ 8 B⎠
• Dimensions de la semelle :
Les dimensions de la plaque d’assise étant a et b, on se fixe les dimensions A et B de la
A a
semelle, quitte à les rectifier par la suite s’il y a lieu, en respectant = .
B b
M
On vérifie que (avec e0 = ):
P
B ⎛ e ⎞P
• si e0 ≤ : A et B sont déterminés par : AB ≥ ⎜1 + 3 0 ⎟
6 ⎝ B ⎠σ
B 2P
• si e0 > : A et B sont déterminés par : ≤ 1.33 σ
6 ⎛B ⎞
3 A⎜ − e0 ⎟
⎝6 ⎠
Les hauteurs utiles sont :
B−b
≤ d a < db ≤ A − a
4
• Détermination des armatures :
B
• si e0 ≤ : les armatures ont comme section :
24
64
Partie II : Problème de la conception globale en CM
P'u ( A − a ) P ' (B − b )
Aa = et Ab = u
8 d aσ s 8 d bσ s
⎛ e ⎞
avec : P'u = Pu ⎜1 + 3 0 ⎟
⎝ B⎠
B
• si e0 ≥ : les armatures ont comme section :
24
P'u ( A − a ) M1
Aa = et Ab =
8 d aσ s d bσ s
avec :
2
⎛B ⎞ ⎛ e e b⎞ P B
M 1 = ⎜ − 0.35 b ⎟ ⎜1 + 4 0 + 1.4 0 2 ⎟ u si e0 ≤
⎝2 ⎠ ⎝ B B ⎠ 2B 6
2
⎛B ⎞
⎜ − 0.35 b ⎟ P
M 1 = (4 B + 0.35 b − 9 e0 ) ⎜2 ⎟ u B
si e0 >
⎜ B − e ⎟ 27 6
⎜ ⎟
⎝ 2 ⎠
0
CONCLUSION DU CHAPITRE 3
Nous avons consacré ce chapitre à l’étude de la conception technique des structures
métalliques et abordé respectivement les points de vue pratique et réglementaire de la
conception globale intégrant les éléments de la superstructure métallique et les fondations. De
plus, nous avons étudié la modélisation des assemblages qui a une importance particulière
compte tenu de son incidence sur la conception de l’ensemble des éléments d’une structure.
Ces éléments peuvent donner une idée des possibilités d’optimisation offertes par le processus
de conception des structures en construction métallique.
Enfin, cette étude a permis d’identifier les variables de la tâche de conception globale ainsi
que les contraintes pratiques et réglementaires qui la régissent. Cette étude constitue, de ce
point de vue, une étape indispensable à la formulation du problème d’optimisation de la
conception globale des structures métalliques.
Dans le chapitre 4, nous allons détailler la formulation proposée pour le problème
d’optimisation de la conception globale en CM.
65
Partie II : Problème de la conception globale en CM
CHAPITRE 4
FORMULATION DU PROBLEME D’OPTIMISATION DE LA CONCEPTION
GLOBALE EN CM
Dans le cycle de vie d’un ouvrage métallique, la phase de conception est souvent le lieu de
discontinuités qui nuisent à l’optimisation globale des coûts de production. Durant cette
phase, différentes analyses techniques ont lieu pour vérifier la faisabilité de l’ouvrage vis-à-
vis de contraintes structurelles, de voisinage, de mise en œuvre, etc. Cependant, ces
vérifications ont lieu une fois que le concepteur a effectué les choix principaux sur la forme
de l’ouvrage, la disposition des différents composants, le système porteur et le système de
fondation. Ces choix influencent d’une façon considérable les caractéristiques techniques et
économiques du projet et la réalisation de l’ouvrage. En effet, on constate qu’une part
significative (70-80 %) du coût total du projet est mise en jeu à cette étape du processus de
production en Construction Métallique [RAF 00]. Il est donc nécessaire de s’assurer que les
décisions prises au cours de cette phase sont cohérentes. Par contre, lorsque l’intégration des
contraintes techniques en amont est insuffisante, elle conduit parfois à des incohérences et
nécessite la remise en question des solutions proposées en amont ; ce qui peut être à l’origine
de coûts supplémentaires et de retards dans la réalisation.
Cependant, les contraintes de temps et de ressources obligent les concepteurs à limiter le
nombre de configurations à considérer en phase précoce de conception, ce qui rend difficile
l’optimisation de la conception des structures. De plus, la prise de décision en phase précoce
de conception est d’autant plus difficile que la connaissance mise en œuvre à cette étape est
floue et fait appel simultanément à beaucoup de domaines.
Pour choisir entre plusieurs solutions, le concepteur doit sélectionner des critères de
jugement, et être en mesure d’évaluer et de comparer un ensemble de solutions vis-à-vis de
ces critères.
D’un autre coté, dans une prise de décision, il faut pouvoir proposer un ensemble de
solutions qui doivent être admissibles, c’est-à-dire, respectant les contraintes liées aux
variables ou aux paramètres de décision. En construction métallique, ces variables sont les
caractéristiques des objets techniques comme la nature, la forme, les dimensions et les
composants.
Pour formuler le problème d’aide à la décision lié à la conception globale des structures en
CM, il faut tout d’abord étudier les critères d’optimisation : leur nature, leur évaluation, leur
prise en compte vis-à-vis du problème de conception globale.
66
Partie II : Problème de la conception globale en CM
CONCEPTION
conditionne
CRITÈRE
Architecture etc.
Quantité
des QE
matιriaux Mise
en
Oeuvre
67
Partie II : Problème de la conception globale en CM
- le nombre des éléments à assembler : plus le nombre des éléments est grand, plus le
temps nécessaire pour les phases de fabrication en atelier et de montage est grand ;
- le type des assemblages : il existe des types d’assemblages plus difficiles à réaliser
que d’autres, notamment ceux dont la conception inclut des raidisseurs ;
- le type des fondations : certaines fondations ne présentent pas de difficultés majeures
lors de leur mise en œuvre. Ces fondations ne demandent pas de grands moyens pour
être réalisées ; c’est le cas des fondations superficielles. Les fondations profondes, par
contre, sont plus difficiles à réaliser ;
- le type du sol : la qualité du sol de fondation a une influence directe sur le degré de
difficulté des opérations d’excavation. D’autre part, la présence d’une nappe
phréatique à faible profondeur peut gêner considérablement la mise en œuvre des
fondations ce qui nécessite parfois le recours à un rabattement de nappe. Le coût
d’exécution sera donc majoré ;
- la possibilité de préfabrication : les éléments de la structure peuvent être conçus de
façon à simplifier leur préfabrication. Aussi, le choix de ces éléments peut être fait de
telle sorte que l’on favorise l’utilisation des produits standards et préfabriqués existant
sur le marché. La préfabrication évite beaucoup de problèmes de montage sur le
chantier et réduit la durée de réalisation de la structure.
68
Partie II : Problème de la conception globale en CM
rapidité d’exécution d’un projet ou un aspect particulier tel que la préférence d’utilisation
d’une technique spécifique adaptée à la région.
Dans la liste des critères, nous n’avons pas évoqué les critères de vérification de la stabilité
(déplacements et contraintes). Ces critère seront, en fait, considérés comme des contraintes à
satisfaire par toute solution de conception et ne peuvent donc faire l’objet d’une optimisation.
69
Partie II : Problème de la conception globale en CM
70
Partie II : Problème de la conception globale en CM
Cependant, les assemblages qui constituent les liaisons réelles ont toujours un comportement
semi-rigide qui se situe quelque part entre ces deux cas extrêmes (chapitre 3).
La nature des liaisons internes et externes (dans ce document, nous utilisons la
dénomination appuis pour les liaisons externes (structure/fondations) et liaisons pour les
liaisons internes (entre les barres de la structure) peut avoir une grande influence sur la
répartition des efforts dans la structure et par conséquent également sur les efforts à reprendre
dans les fondations. En effet, avec des articulations en pied de poteau, on peut soulager les
fondations, mais évidemment en reportant davantage de sollicitations sur la superstructure
métallique. C’est donc une variable à considérer avec beaucoup de soin.
Type des assemblages
En construction métallique, l’élaboration d’un assemblage doit correspondre au type de la
liaison voulue (encastrement, articulation) ou à des caractéristiques de résistance et de rigidité
bien définies (liaison semi-rigide). De plus, le choix d’un type d’assemblage doit être en
accord avec les sections des profilés composant la structure. La conception des assemblages
doit être intégrée dans les phases préliminaires de l’élaboration du projet. On doit garder à
l’esprit le fait que le prix d’une ossature est constitué majoritairement par le coût de la main
d’œuvre et que le temps nécessaire à la fabrication des différents composants dépend
essentiellement de la complexité des assemblages [HAM 97].
Type des fondations
Les fondations d’une construction se divisent en deux grandes familles : les fondations
superficielles : semelles isolées, semelles filantes ou radier, et les fondations profondes
constituées par des pieux avec une multitude de dispositions pratiques. Généralement le choix
du type d’une fondation s’établit sur la base des données du sol et du type de structure.
Cependant, si plusieurs types de fondations sont possibles, le choix s’oriente généralement
vers la solution la plus économique.
Nature du sol de fondation
Normalement la nature du sol de fondation est une donnée relative aux caractéristiques du
site de construction, mais on peut jouer sur ces caractéristiques en faisant une substitution de
certaines couches du sol afin d’améliorer les qualités de portance. C’est souvent une
alternative très intéressante à la réalisation de fondations coûteuses (un radier ou des
fondations profondes, par exemple) sur un sol de mauvaise qualité.
Répartition des éléments de stabilité
Les éléments de stabilité (portiques, pannes, etc.) peuvent être faiblement, moyennement
ou fortement espacés. Le fait d’espacer les portiques de stabilité, si le programme
architectural le permet, entraîne une diminution du nombre d’éléments à fabriquer et à
monter, mais peut augmenter la quantité des matériaux mis en œuvre, réduire la performance
de la stabilité et augmente les charges à reprendre dans les fondations [SEL 95].
Autres variables
D’autres variables de conception peuvent être considérées, mais avec un plus faible impact
sur la conception globale comme l’orientation du sens des éléments de stabilité ou encore le
type des couvertures et des parois.
71
Partie II : Problème de la conception globale en CM
72
Partie II : Problème de la conception globale en CM
3 - Assemblage par platine d'extrémité débordante 4 - Assemblage par platine d'extrémité non débordante
(Liaison semi-rigide) (Liaison semi-rigide)
73
Partie II : Problème de la conception globale en CM
Dans le cas où l’on souhaite réaliser une liaison de type articulation entre deux poutres
mises bout à bout, une solution pratique consiste à disposer un couvre-joint boulonné aux
âmes de part et d’autre des deux éléments assemblés (Figure 4.4, assemblage 1) [CMQ 80].
Par contre, la rigidité d’un assemblage par platine d’extrémité boulonnée peut être
renforcée par des jarrets pour aboutir à une liaison encastrée. Cette solution est une
disposition courante dans les assemblages des traverses des portiques à nefs multiples des
structures de type halles industrielles.
74
Partie II : Problème de la conception globale en CM
L’assemblage 2 de la figure 4.4 constitue une solution technique intermédiaire pouvant être
modélisée comme liaison semi-rigide. Cet assemblage a été étudié dans le cadre du projet
« SPRINT », ce qui nous permet de disposer de ses caractéristiques de rigidité.
(a) (b)
75
Partie II : Problème de la conception globale en CM
76
Partie II : Problème de la conception globale en CM
Des séjours d’études dans des ateliers de construction métallique ont permis à Hamchaoui
d’associer un programme d’exécution décrivant la séquence d’opérations nécessaires à la
réalisation de chaque type d’assemblage étudié. Les programmes d’exécution sont présentés
sous forme de fiches, appelées fiches d’assemblage. La figure 4.6 montre un exemple de
fiche. Elle concerne un assemblage avec platine d’extrémité flexible pour liaisons articulées.
TABLEAU OPERATIONS
Barre 1
Barre 1 Barre 2 Plat 1
Barre 2 DEBIT – USINAGE
mise à longueur mise à longueur mise à dimensions
réaliser n trous grugeage supérieur réaliser n trous
ASSEMBLAGE – POINTAGE
Plat 1 sur Barre 2
SOUDAGE
Plat 1 Plat 1 sur Barre 2
PRE-MONTAGE (ATELIER)
-
MONTAGE
poser n boulons
L’évaluation des temps opératoires est basée sur des temps moyens recueillis par
l’intermédiaire d’une enquête auprès de différentes entreprises de construction métallique. Les
modèles de chiffrage ainsi constitués sont ensuite validés par comparaison avec la réalité
représentée par des chronométrages de temps opératoires. Le recueil des données en atelier a
été fait dans l’entreprise « PARISOT » (Aydoilles - 88). Cette entreprise a été sélectionnée
dans la mesure où elle était représentative du tissu industriel français de la construction
métallique. Ainsi, des tableaux récapitulatifs de recueil des durées des taches par poste de
production en atelier ont été établis. Un tableau analytique de recueil des durées des tâches
synthétise les informations issues de l’étude d’un poste de travail particulier. Un exemple de
tableau analytique est présenté dans le tableau 4.1.
Finalement, les données brutes et les règles empiriques, rassemblées lors de la phase
d’acquisition des connaissances sont transformées en règles générales, en vue de proposer un
modèle générique de chiffrage des opérations de fabrication en construction métallique
(tableau 4.1).
77
Partie II : Problème de la conception globale en CM
Tableau 4.1 : Recueil de durées de taches élémentaires au niveau d’un poste de travail et
formulation d’une règle générale de calcul des temps d’opération de fabrication
Que ce soit pour la superstructure métallique ou pour les fondations, le coût de production
intègre les deux composantes matière et main d’œuvre.
L’estimation des coûts des matériaux consiste à quantifier les volumes requis pour la
construction et à obtenir les prix des fournisseurs. Pour la superstructure métallique, les coûts
matière intègrent les prix des profils et des assemblages. Dans les coûts matière des
assemblages, on intègre les connecteurs (boulons, cordons de soudure, etc.) et les pièces
accessoires de liaison (plats, cornières, équerre d’attaches, etc.). L’évaluation des connecteurs
tient compte, dans le cas des boulons, des prix unitaires des produits, et dans celui des cordons
de soudure, des coûts du métal d’apport, de l’énergie et, éventuellement de celui du gaz
utilisé. Pour les fondations, les coûts matière intègrent le coût du béton et celui du ferraillage.
Les coûts de fabrication et de montage représentent des coûts de main d’œuvre. D’une
manière générale, les coûts d’exécution sont évalués en multipliant des temps opératoires par
le prix horaire d’exécution (en atelier, sur site pour le montage ou pour l’exécution des
fondations).
78
Partie II : Problème de la conception globale en CM
Les clefs d’une évaluation correcte du coût de la main d’œuvre sont les suivants :
- décomposer la construction en étapes élémentaires de fabrication et quantifier le
travail à effectuer pour chacune d’entre elles. Il faut pour cela avoir une
connaissance préalable des opérations élémentaires de chacun des éléments de la
structure ;
- évaluer la charge de travail à effectuer pour chaque poste dans le processus de
fabrication. Cette charge sera quantifiée en temps d’opération, qui sera ensuite
transformé en coût par l’application d’un ou de plusieurs coûts horaires : soit un
coût moyen global, soit des coûts horaires par activité.
Pour pouvoir évaluer la charge de travail pour chaque poste de fabrication en atelier, nous
allons nous baser sur la base de données construite par Hamchaoui. Nous avons apporté des
mises à jour qui nous semblaient nécessaires. Les mises à jour touchent essentiellement les
coûts horaires et les prix des matériaux qui évoluent très rapidement. Par contre, on estime
que les durées des opérations de fabrication en atelier n’ont pas changé d’une façon qui
justifie une mise à jour depuis la création de cette base de données.
Il faut rappeler que l’objectif de cette étude est essentiellement de permettre une
comparaison objective sur la base d’un coût global, des différentes solutions de conception
résultant du processus d’optimisation.
On va présenter dans le paragraphe suivant la méthode d’évaluation du coût global de
production d’une structure. Il faut signaler à cet effet, que cette même démarche est utilisée
pour évaluer des coûts plus élémentaires concernant un composant de la structure (coût de la
superstructure, par exemple) ou un poste de production bien précis (coût de fabrication en
atelier, par exemple).
79
Partie II : Problème de la conception globale en CM
unitaires des produits, et dans celui des cordons de soudure, des coûts du métal d’apport, de
l’énergie et, éventuellement de celui du gaz utilisé. Le coût des matériaux peut donc s’écrire :
Coût Matériaux = Coût Matériaux Profils + Coût Matériaux Assemblages
(CMat) (CMP) (CMA)
Le coût matière des profils considérés dans cette étude sera évalué sur la base de
l’expression suivante :
li
CMP = Pa . ρ a ∑i ( ∫ Ai (l ) dl )
0
avec :
Pa : prix unitaire d’une tonne d’acier (voir Annexe 3);
ρ a : densité de l’acier ;
Ai(l) : section transversale de l’élément métallique i ;
li : longueur d’un élément métallique i ;
Dans le cas où on a recours qu’à des profilés standards de section constante, cette
expression peut être remplacée par :
C MP = Pa . ρ a . ∑ Ai l i
i
Le coût matière des assemblages est la somme des coûts élémentaires des différents
composants des assemblages et des éléments d’attache en pieds de poteaux (platines, boulons,
cornières, raidisseurs, goujons, etc..).
na ⎡ nc ⎤
C MA = ∑ ⎢∑ Q j . Pj ⎥
i =1 ⎣ j =1 ⎦
j : matériau donné (1 boulon, 1 tonne de tôle, 1 m de cornière 60 × 60 × 5, etc.) ;
na : nombre d’assemblages (poutre-poteau, poutre-poutre ou pied de poteau) ;
nc : nombre de composants élémentaires d’un assemblage, j = 1, .., NC ;
Qj : quantité requise du matériau j ;
Pj : prix unitaire du matériau j (Euros/unité) (voir Annexe 3).
80
Partie II : Problème de la conception globale en CM
Le temps d’exécution d’une opération Tj est la somme des temps unitaires d’exécution
intégrant la préparation, la fabrication et la manutention. Le coût horaire Ch,i correspond au
coût de main d’œuvre et au coût d’exploitation des machines pour chacune des opérations de
fabrication dans l’atelier.
Bien que cette équation représente fidèlement le coût total de fabrication, elle masque la
diversité et la multitude des opérations élémentaires qui sont incluses dans le processus de
fabrication. La difficulté ne réside pas dans le calcul des équations, mais dans le travail de
subdivision du processus de fabrication en sous-opérations élémentaires d’exécution.
Pour les profils, les opérations d’exécution se limitent à des mises à longueur de barres
exécutées par sciage en atelier. Les autres opérations de fabrication en atelier concernent
essentiellement l’exécution des assemblages.
Pour faciliter l’évaluation du coût d’exécution des assemblages considérés dans cette
étude, nous avons établi, pour chacun de ces assemblages, une procédure de fabrication
représentée sous forme d’un programme d’exécution. Ces programmes d’exécution
permettent l’identification des différentes opérations élémentaires d’exécution nécessaires à la
réalisation de l’assemblage (Annexe 3).
La consultation de la base de données des opérations de fabrication permet, ensuite,
l’estimation des durées élémentaires des différentes opérations d’exécution. Ces temps par
opérations sont ensuite transformés en coûts d’opérations élémentaires par l’application des
coûts horaires de l’atelier (figure 4.7). Le coût de fabrication en atelier est alors calculé en
additionnant les coûts élémentaires des différentes opérations d’exécution pour l’ensemble
des éléments de la structure.
Elément 2
Programme d'exécution de l'élément
Elément 1
OPERATIONS DE FABRICATION
Elément 1 Elément 2 Plat
Estimation de la durée de fabrication DEBIT - USINAGE
Mise à longueur Mise à longueur
Mise à longueur
Usinage 6 trous Usinage 6 trous
SOUDAGE
Plat sur Elément 2
Base de Données
Opérations de fabrication MONTAGE
Boulonnage (6 boulons)
81
Partie II : Problème de la conception globale en CM
CF = CT + CEF
avec :
CEM : coût d’exécution mécanique par m3 des fouilles, y compris conducteur d’engin et
carburant, terres mises en dépôt ou chargées dans véhicule d’enlèvement.
VE : Volume d’excavation calculé par majoration du volume de la fondation à réaliser.
nf : nombre de fouilles.
Le volume d’excavation d’une fouille est déterminé en fonction des dimensions de la
semelle de fondation à réaliser. Il importe de tenir compte d’une majoration de ce volume
pour tenir compte des surlargeurs nécessaires à la réalisation des semelles notamment pour
des besoins de coffrage et pour tenir compte aussi de la pente des parois des fouilles dans le
cas où ces dernières ne sont pas étayées. On prend en compte pour les dimensions de la zone
d’excavation en fond de fouille une surlargeur de 10 %. On a aussi considéré dans les calculs
que les parois des fouilles sont taillées avec une inclinaison moyenne de 30 degrés par rapport
à la verticale (figure 4.8).
82
Partie II : Problème de la conception globale en CM
30°
h= hauteur
83
Partie II : Problème de la conception globale en CM
84
Partie II : Problème de la conception globale en CM
85
Partie II : Problème de la conception globale en CM
N sd ,i M sd ,i
+ ≤γM pour i =1, …,N avec N : nombre d’éléments ;
N R ,i M R ,i
- résistance des éléments vis-à-vis du flambement :
N sd ,i k i . M sd ,i
+ ≤1 pour i =1, …, Np avec Np : nombre de poteaux ;
χ i . N R ,i M R ,i
- limitation des déformations des éléments fléchis :
vi (I , X a , X n ) ≤ v lim,i pour i =1, …,Nb avec Nb : nombre de poutres ;
Avec
CG : le coût global de production de la structure ;
I : vecteurs des caractéristiques dimensionnelles des barres ;
Xa : vecteur nature des appuis ;
Xn : vecteur nature des nœuds ;
CONCLUSION
La formulation proposée pour le problème d’optimisation que nous traitons laisse
apparaître les caractéristiques suivantes :
- Au niveau de la formulation analytique du problème, on peut remarquer que la
fonction objectif ainsi que les contraintes ne peuvent pas être exprimées explicitement
en fonction des variables d’optimisation. On peut seulement avoir une mesure du coût
ou de la valeur d’une contrainte donnée en fonction des valeurs fixées des différentes
variables.
- D’autre part, les trois types de variables d’optimisation sont discrètes : les barres sont
à choisir dans une liste de profils standards, la nature des appuis et des liaisons
internes sont des variables qualitatives et sont aussi à choisir dans un ensemble
prédéfini de dispositions conceptuelles.
- Il est facile de constater aussi que le problème est fortement contraint. Les
professionnels de la construction le confirment : il n’est pas facile, au vu des
contraintes réglementaires, de construire une solution de conception avec un espace de
recherche très élargi par la considération de trois variables de conception.
La recherche d’une méthode efficace pour résoudre le problème d’optimisation de la
conception globale en construction métallique doit tenir compte des différentes constatations
citées ci-dessus. Cette recherche fera l’objet du cinquième chapitre de ce document. Nous
allons exposer la méthode de résolution proposée, basée sur les Algorithmes Génétiques, les
motivations de ce choix et la description générale de la démarche d’optimisation adoptée.
86
Partie II : Problème de la conception globale en CM
CONCLUSION PARTIE 2
Nous avons consacré cette partie à l’étude de la conception technique des structures
métalliques et abordé respectivement les points de vue pratique et réglementaire de la
conception globale en CM. Cette étude a été réalisé en intégrant les éléments de la
superstructure métallique et les fondations. De plus, nous avons étudié la modélisation des
assemblages qui a une importance particulière compte tenu de son incidence sur la conception
de l’ensemble des éléments d’une structure.
Cette étude nous a permis d’identifier les variables de la tâche de conception globale ainsi
que les contraintes pratiques et réglementaires qui la régissent. Sur la base de cette étude, nous
avons proposé une formulation analytique pour le problème d’optimisation de la conception
globale en CM. En plus d’une définition précise des variables et des contraintes du problème
d’optimisation, nous avons proposé un modèle d’évaluation économique des solutions de
conception. Ce modèle est conçu pour permettre une comparaison objective des différentes
solutions de conception résultant du processus d’optimisation d’une structure.
La proposition d’une méthode de résolution pour le problème d’optimisation abordé ainsi
que l’étude des moyens de formalisation de connaissances expertes destinées à aider les
concepteurs à faire les choix initiaux sur la conception des structures sont les objectifs de la
partie III de ce document.
87
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
CHAPITRE 5
RESOLUTION DU PROBLEME D’OPTIMISATION DE LA CONCEPTION
GLOABLE
Dans les chapitres précédents, nous avons étudié le champ de la conception globale en
construction métallique et nous avons exploré les différentes possibilités d’optimisation et
d’amélioration de la productivité de ce processus afin de réduire les coûts de production des
ouvrages. Cette étude nous a permis de proposer une formulation du problème d’optimisation
globale des structures en construction métallique. Dans le large panorama des méthodes
d’optimisation discrètes adaptées aux problèmes d’optimisation des structures, nous avons
choisi la technique des AG pour résoudre ce problème. Dans ce chapitre, nous allons exposer
les motivations de ce choix et on va présenter les concepts de base des algorithmes génétiques
ainsi que la mise au point technique qui a été faite pour adapter cette méthode au problème
d’optimisation à résoudre.
88
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
89
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
les plus utilisées pour traiter les problèmes à forte combinatoire. Nous présentons aussi les
méthodes de pénalisation qui ne sont pas particulièrement destinées aux problèmes
d’optimisation discrète, mais qui sont très utiles pour traiter les problème d’optimisation avec
contraintes.
1
1
2
4 5 2 3 4 5
3
6 7 8
8 6
7
9
9
A chaque sous-ensemble de solutions est associée une borne inférieure (dans le cas d’une
minimisation). Cette borne inférieure est une quantité inférieure à la plus petite valeur des
solutions du sous-ensemble considéré. Si une borne inférieure est plus grande que la valeur
d’une solution connue, alors tout ce sous-ensemble peut être ignoré puisqu’il ne contient
aucune solution pouvant être optimale (ici, minimale). Les sous-ensembles restants sont alors
séparés, de nouveau, en sous-ensembles plus petits.
Pour améliorer l’efficacité de la recherche, on utilise des techniques variées pour calculer
des bornes permettant d’élaguer le plus tôt possible des branches conduisant à un échec. On
peut aussi utiliser des heuristiques pour gérer la séparation progressive des sous-ensembles
ainsi que l’évaluation de ces derniers [HEN 95].
La première formulation rigoureuse de cette technique pour des problèmes de
programmation linéaire est attribué à Land et Doig [LAN 60]. Hajela et Shih ont combiné la
méthode SEP avec un algorithme de linéarisation séquentielle pour traiter des problèmes
d’optimisation multicritère à variables discrètes [HAJ 90]. Thanedar et Vanderplaats l’ont
90
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
utilisé pour l’optimisation de structures simples avec des variables discrètes et ont mis en
évidence les performances de cette technique comparée à d’autres méthodes d’optimisation
discrète comme les méthodes d’approximation et les algorithmes approchées [THA 95].
Cependant, le temps de calcul nécessaire d’une telle méthode augmente en général
exponentiellement avec la taille du problème à résoudre. De plus, l'efficacité de la méthode
ne peut pas toujours être garantie, particulièrement quand elle est appliquée à un problème
d'optimisation avec un grand nombre de variables[ARO 94].
91
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
Par contre, cette méthode ne gère explicitement aucune contrainte. Dans le cas d’un
problème d’optimisation avec contraintes, le concepteur devra lui même gérer ces fonctions
en introduisant par exemple un terme de pénalisation dans la fonction objectif.
92
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
93
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
optimales mais très proches de l’optimum et suffisantes en pratique) pour des problèmes très
variés, en sollicitant un investissement assez faible.
Pour le problème de conception globale, notre objectif est de rechercher dans l’espace des
différentes solutions de conception, un ensemble de solutions, de moindre coût afin d’orienter
la conception, en phase précoce, vers des configurations optimales.
Nous proposons, donc, une approche d’optimisation basée sur l’application de la technique
des algorithmes génétiques. Dans cette approche les contraintes du problème d’optimisation
sont prises en compte en utilisant une pénalisation extérieure. Nous présentons les algorithmes
génétiques dans leur formulation classique, puis nous allons présenter la mise en œuvre
technique réalisée pour adapter cette méthode à la structure particulière de notre problème
d’optimisation.
94
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
(6) On réitère ces opérations à partir de la 2ème étape jusqu’à ce qu’un certain critère
d’arrêt soit satisfait. Différents critères d’arrêt de l’algorithme génétique peuvent être choisis :
nombre de générations fixé (temps constant), convergence de la population, population
n’évoluant plus suffisamment, etc.
Démarrer
Population initiale
i=i+1
Evaluation
Sélection
Reproduction
Croisement - Mutation
Nouvelle population
non
Terminer ?
oui
Résultat
95
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
3.3. EVALUATION
Le but d’un algorithme génétique est d’optimiser une fonction donnée dans un espace de
recherche précis. Dans le cas général, un algorithme génétique a besoin d’une fonction qui
permette d’évaluer l’adaptation d’un chromosome, ce qui offre la possibilité de comparer des
individus. Cette fonction est construite à partir du critère que l’on désire optimiser.
L’application de cette fonction à un élément de la population donne son adaptation (fitness).
3.4. SELECTION
Nous appelons « génération » la population à un instant t donné. Une fois réalisée
l’évaluation de la génération, on opère une sélection à partir de la fonction d’évaluation. Seuls
les individus passant l’épreuve de sélection peuvent accéder à la génération intermédiaire et
s’y reproduire. Différents types de sélection sont couramment utilisés :
La sélection à la roulette de casino (Roulette wheel selection [MIC 92]) : pour chaque
individu, on reproduit sur un disque de périmètre unité un arc de cercle proportionnel à
sa fitness relative, puis on fait tourner la roulette aléatoirement (i.e. on tire au hasard un
nombre entre 0 et 1) et on reproduit l’individu sélectionné ; on recommence n fois pour
obtenir la nouvelle population. Le nombre de descendants d’un individu est ainsi
statiquement proportionnel à sa fitness. Cependant, plus la taille de la population est
faible, plus la sélection est biaisée à cause du petit nombre de tirages effectués.
La sélection par rangement : cette sélection remédie à un problème de convergence
prématurée rencontré avec le premier principe de sélection. Au début de l’algorithme,
certains génotypes associés à une fitness élevée peuvent dominer rapidement la
population, alors que les premières générations sont supposées découvrir les différents
modes de la fonction à optimiser. La sélection par rangement tente de remédier à ce
problème en associant à chaque individu une probabilité de sélection qui ne dépend que
du rang de sa fitness dans la population ; on parcourt ensuite la population en tirant
96
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
3.5. CROISEMENT
Le croisement ou « crossover » est un opérateur de recombinaison qui fournit un couple
d’enfants à partir d’un couple de parents de la génération précédente ; c’est traditionnellement
l’heuristique prépondérante de l’exploration d’un espace de recherche par un algorithme
génétique.
2 parents 2 enfants
Site de croisement
Figure 5.3.a : représentation du croisement en un point.
2 parents 2 enfants
Sites de croisement
Figure 5.3.b : représentation du croisement en deux points.
Dans une opération de croisement, deux individus sont choisis dans la population après la
phase de reproduction, puis on choisit un point de croisement sur leur chromosome et on tire
au hasard un nombre entre 0 et 1. Si le nombre tiré est inférieur à la probabilité de croisement
Pc, on intervertit alors les parties des parents de part et d’autre du point de croisement pour
former deux nouveaux individus. Il existe deux méthodes de croisement classiques suivant le
nombre de points de croisement (figures 5.3.a et 5.3.b).
97
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
3.6. MUTATION
L’opérateur de mutation effectue en général une modification locale sur la solution
représentée par un individu. La mutation est traditionnellement considérée comme un
opérateur marginal pour les algorithmes génétiques, bien qu’elle leur confère la propriété
d’ergodicité, c’est à dire que tous les points de l’espace de recherche peuvent être atteints ; cet
opérateur est donc d’une grande importance du point de vue théorique. L’opérateur classique
de mutation sur les chaînes de bits choisit aléatoirement un locus et le remplace par son
complémentaire pour construire l’individu mutant comme l’illustre la figure 5.4. On peut
généraliser cette mutation sur des chaînes de gènes à domaine discrets de taille quelconque en
changeant la valeur du gène choisi par une autre de son domaine, proche de la valeur initiale
si la notion de voisinage est définie.
Site de mutation
Chromosome Père
Chromosome Fils
98
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
Il faut remarquer ici que l’élimination des solution non admissibles est une procédure
efficace à condition que l’espace des solutions admissibles forme une partie raisonnable de
l’espace de recherche. Dans le cas contraire, une telle approche présente certaines limitations.
Par exemple, il peut être intéressant de conserver des individus qui ne satisfont pas toutes les
contraintes, mais qui contiennent des « morceaux » de solutions éventuellement utiles dans les
générations ultérieures. De même, quand il est difficile de générer des individus qui vérifient
les contraintes, on relaxe ces dernières (ou une partie seulement) pour pouvoir manipuler des
solutions « partielles » [MIC 95.1].
3.7.3. Pénalisation
Dans certains cas, l’algorithme peut atteindre l’optimum plus simplement lorsqu’il est
possible de « traverser » une région de solutions non admissibles au lieu de l’éviter
complètement [MIC 95.2]. La technique usuelle est alors d’intégrer à la fonction d’évaluation
des pénalités pour les individus qui ne respectent pas les contraintes. Ces pénalités dépendent
en général du nombre et/ou de « l’importance » des contraintes violées. On peut alors espérer
que l’algorithme génétique va faire évoluer la population vers des régions qui satisfont les
contraintes.
C’est l’approche la plus utilisée dans la résolution des problèmes d’optimisation par les
AG. La pénalisation se traduit par la définition d’une nouvelle fonction objectif, incluant un
terme supplémentaire destiné à pénaliser les contraintes non vérifiées :
φ (i ) = f (i ) + Q (i )
Q(i) représente une pénalisation pour la non-admissibilité de l’individu i, ou une estimation
du coût de sa réparation. La question la plus importante qu’on peut se poser est comment
construire une telle fonction. Une règle intuitive impose que la pénalisation reste la plus faible
possible, juste au dessus de la limite sous laquelle l’individu pourra être considéré comme
optimal (pénalisation minimum). Cependant, il est difficile de mettre cette règle en application
sur des cas réels d’optimisation [HAS 00.2].
Plusieurs chercheurs ont étudié différents schémas pour la conception des fonctions de
pénalisation, ce qui a amené à la formulation de certaines hypothèses à ce propos.
L’hypothèse de base présume que la valeur de la pénalisation doit être une mesure du degré
de non-admissibilité d’un individu. L’effort nécessaire pour réparer cet individu pourra être
pris en compte aussi [MIC 95.2].
99
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
L2 3 L3
Chromosome
2 5
1 2 3 4 5 6 1 2 3 4 1 2
L1 4 L4
203 203 108 110 203 203 1 4 4 1 1 1
1 6
Barres Liaisons Appuis
A1 A2
100
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
101
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
102
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
Décodage du chromosome
Données Structure
- géométrie,
Base de Données -charges, Base de Données
Profils -... SPRINT
103
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
g i (I , X a , X n ) =
fi
−1 ≤ 0
bi
Avec I, Xa, Xn : vecteurs des variables de conception (profils, appuis et liaisons).
Cette méthode de pénalisation permet de minimiser sans contrainte la fonction F suivante :
⎛ m
⎞
F = C ⎜1 + K
⎝
∑ P ⎟⎠
i =1
i
où C est la fonction objectif coût du problème initial, K est une constante servant à
amplifier la valeur de la pénalisation (sa valeur est prise égale à 10 dans ce travail) et Pi est la
valeur de la pénalisation évaluée de la façon suivante :
⎧ g si gi > 0
Pi = ⎨ i avec i = 1,.., m : nombre total de contraintes.
⎩0 si gi ≤ 0
4.3.2. Croisement
La première procédure de croisement que nous avons utilisée consiste à choisir
aléatoirement deux chromosomes dans la population courante après sélection et à leur
104
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
appliquer un croisement à un point sur les trois parties du chromosome. Trois sites de
croisement sont alors choisis aléatoirement sur les deux chromosomes. Chacun de ces trois
sites concerne une variable de conception. Pour chaque partie, on intervertit les tronçons des
chromosomes parents de part et d’autre du point de croisement pour former deux nouveaux
individus. Les enfants remplacent alors les parents dans la nouvelle génération (figure 5.7).
Le croisement n’est pas appliqué de façon systématique : en général, on a une probabilité
de croisement Pc comprise entre 0.6 et 1. Tel est le résultat des valeurs proposées dans de
nombreux travaux [HAS 00.1][GOL 94]. Si le croisement n’est pas appliqué, les deux
individus choisis pour se reproduire sont simplement copiés dans la nouvelle population.
Sites de croisement
105
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
croisement
E1 E2 E3 E4 E5 E6
évaluation
4.3.3. Mutation
L’opérateur de mutation doit garantir l’exploration de l’espace de tous les
chromosomes possibles. En effet, quand deux individus ont un gène identique en une même
position, leurs descendants issus du croisement auront le même gène. La mutation peut mettre
fin à cette situation en introduisant des altérations au niveau des gènes.
Au cours d’une opération de mutation, la mutabilité de chaque chromosome est testée en
comparant la probabilité de mutation Pm avec un nombre tiré aléatoirement. Si le nombre est
inférieur à Pm le chromosome subit alors une perturbation sur l’un au mois de ses gènes.
Les parties du chromosome correspondant aux données des liaisons et des appuis de la
solution de conception seront altérées aléatoirement. Des sites de mutation sont alors choisis
sur les séquences de gènes décrivant les liaisons et les appuis de la structure et les gènes
choisis seront remplacés par de nouvelles valeurs conformément au codage adopté pour ces
deux variables de conception (figure 5.9).
Sites de mutation
106
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
Pour les données des éléments, on a choisi un schéma qui permet la réparation des
individus non admissibles (figure 5.10). Pour chaque gène, les données sauvegardées dans le
chromosome après la phase d’évaluation permettent de savoir si le profilé utilisé vérifie les
contraintes de résistance et de stabilité ou non. Dans le cas de la violation d’une des
contraintes, on choisira d’augmenter la taille du profilé utilisé. Cette procédure de réparation
permet d’orienter la recherche vers des zones d’individus admissibles.
Données Barres
gène i
i = i+1
oui
Vérification ?
non
Augmenter la taille
du profilé
107
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
facteurs. Au total, nous aurons une grande quantité d’informations. Le problème est de savoir
si nous avons une bonne connaissance du fonctionnement de l’AG grâce à ces informations.
Pour appliquer cette démarche à notre algorithme génétique, nous avons tester l’algorithme
pour optimiser la conception de la structure représentée sur figure 5.11. Il s’agit d’un portique
double à deux étages. Les variables de conception sont les sept groupes de barres (B1, B2, B3,
B4, B5, B6 et B7), les quatre groupes de liaisons (L1, L2, L3 et L4) et les trois appuis de la
structure (A1, A2 et A3). Les valeurs des charges appliquées à la structure sont données dans
le tableau 5.4.
q' q'
P/2 L1 B4 L1 L3 B6 L3
4 B1 B2 B3
q q
P L2 B5 L2 L4 B7 L4
4 B1 B2 B3
5 7 A1 A2 A3
ELU ELS
q (KN/m) 45 33.0
q’ (KN/m) 32.4 24.0
P (KN) 14.0 10. 3
Tableau 5.4 : Combinaisons de chargement aux Etats Limites
108
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
Pm = 0,2 - T = 70
6400
6200 Pc = 0,6
6000 Pc = 0,7
5800 Pc = 0,8
5600 Pc = 0,9
Coût (Euros)
5400
5200
5000
4800
4600
4400
4200
4000
3800
0 50 100 150 200 250 300
Nom bre de générations
Figure 5.12 : Evolution du coût de la meilleure solution de conception pour différentes valeurs de Pc
Pc = 0,8 - T = 70
6400
6200 Pm = 0,05
6000 Pm = 0,1
5800 Pm = 0,15
5600 Pm = 0,2
Coût (Euros)
5400
5200
5000
4800
4600
4400
4200
4000
3800
0 50 100 150 200 250 300
Nom bre de générations
Figure 5.13 : Evolution du coût de la meilleure solution de conception pour différentes valeurs de Pm
109
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
Pc = 0,8 - Pm = 0,2
6400
6200
6000 T = 50
5800 T = 70
5600 T = 100
Coût (Euros)
5400 T = 150
5200
5000
4800
4600
4400
4200
4000
3800
0 50 100 150 200 250 300
Nom bre de générations
Figure 5.14 : Evolution du coût de la meilleure solution de conception pour différentes valeurs de T
L’analyse des résultats de cette étude permet de définir les limites de variation des
différents paramètres de l’algorithme. Nous pouvons conclure que les probabilités
d’application des opérateurs de mutation et de croisement doivent être comprises entre les
valeurs suivantes : 0,1 à 0,2 pour Pm, 0.7 à 0.9 pour Pc. Une bonne convergence est assurée si
on a une taille de population d’au moins 100 individus et le nombre de génération nécessaires
ne doit pas être inférieur à 200. Cependant, le temps de calcul est proportionnel à ces deux
derniers paramètres. Les tests réalisés avec une population de 100 individus et 200
générations nécessitent un temps moyen de calcul de l’ordre de 7 minutes. Ce temps moyen
risque d’augmenter si la structure étudiée était de plus grande taille. Une optimisation du
temps de calcul nécessite donc un calage plus fin des paramètres de l’algorithme.
Pour affiner l’étude destinée au calage des paramètres de notre algorithme génétique nous
proposons une solution qui consiste à appliquer la méthode des plans d’expériences pour
étudier la convergence de l’algorithme. Après en avoir donné une brève présentation, nous
exposons ensuite les résultats de l’application de cette méthode à l’algorithme génétique objet
de l’étude.
110
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
est souvent très difficile de réaliser de telles relations entre réponses et facteurs, surtout s’il
existe des interactions entre les facteurs [PIL 97].
Facteurs non contrôlables
Entrées Réponses
Système
Facteurs contrôlables
111
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
- B : la probabilité de mutation, Pm ;
- C : la taille de la population, T ;
- D : le nombre de générations, N.
Nous définissons le domaine de validité de l’étude comme étant les limites raisonnables de
variation des facteurs1. L’étude plus générale que nous avons présentée dans le paragraphe
précédent, nous a permis de les fixer. Ces niveaux2 sont présentés dans le tableau suivant :
N° essai A B C D Réponse3
1 1 1 1 1 4745,1
2 1 1 1 2 4044
3 1 1 2 1 4141,8
4 1 1 2 2 4286,6
5 1 2 1 1 4303
6 1 2 1 2 4006,5
7 1 2 2 1 4041,8
8 1 2 2 2 4274
9 2 1 1 1 4452,8
10 2 1 1 2 4362
11 2 1 2 1 4140
12 2 1 2 2 4030,1
13 2 2 1 1 4050,4
14 2 2 1 2 4037,2
15 2 2 2 1 4041,8
16 2 2 2 2 3972,0
Moyenne générale = 4182,97
Tableau 5.6 : Plan complet des 16 essais réalisés
1
Un facteur est une variable, ou un état, qui agit sur le système étudié.
2
Les niveaux d’un facteur indiquent les valeurs que peut prendre ce facteur au cours des essais.
3
La réponse du système est la grandeur que l’on mesure pour connaître les effets des facteurs sur le système.
112
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
Les essais ont été réalisés sur la structure de la figure 5.11. Le coût global de production de
la meilleure solution trouvée pour chaque essai est indiqué dans la colonne réponse du tableau
5.6.
Pour formaliser le calcul, nous établirons un tableau des moyennes (tableau 5.7) :
A B C D
Niveau 1 4250,1 4239,4 4249 4256,5
Niveau 2 4115,8 4126,5 4116,9 4109,4
Tableau 5.7 : Tableau des moyennes
La moyenne générale des essais correspond au point central du domaine de validité. Nous
pouvons donc calculer l’effet moyen de chaque facteur à partir du tableau des moyennes. On
calcule l’effet des facteurs de la manière suivante :
A B C D
Niveau 1 67,15 56,4 66,0 73,5
Niveau 2 - 67,15 - 56,4 - 66,0 - 73,5
Tableau 5.8 : Tableau des effets
Afin de comparer les effets des différents facteurs, nous présentons ces effets sur un
graphique (figure 5.16). Il apparaît de l’analyse de ces résultats que les effets des différents
facteurs sont du même ordre de grandeur.
Réponse
4256
4183
4109
A B C D
Facteur
113
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
114
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
N° essai A B C D Réponse Y
1 1 1 1 1 4745,1 4604
2 1 1 1 2 4044 4375,1
3 1 1 2 1 4141,8 4436,5
4 1 1 2 2 4286,6 4135,6
5 1 2 1 1 4303 4211,1
6 1 2 1 2 4006,5 4058,8
7 1 2 2 1 4041,8 4202,8
8 1 2 2 2 4274 3977,9
9 2 1 1 1 4452,8 4235,6
10 2 1 1 2 4362 4166,1
11 2 1 2 1 4140 4051,9
12 2 1 2 2 4030,1 3910,4
13 2 2 1 1 4050,4 4167,7
14 2 2 1 2 4037,2 4174,2
15 2 2 2 1 4041,8 4143,2
16 2 2 2 2 3972,0 4077,7
Tableau 5.10 : Plan complet des 16 essais réalisés
Le résidu4 moyen est de 109,6 ce qui ne représente qu’un peu plus de 2 % de la valeur de
la réponse optimale du modèle. Cela donne une idée sur la précision de la modélisation adopté
pour le comportement de l’algorithme génétique.
L’étude de ce premier plan d’essais permet de dire que la convergence de l’algorithme est
meilleure quand les facteurs sont au niveau deux. Cependant les résultats restent très proches
de la valeur optimale même si certains facteurs sont au niveau un. Pour affiner encore plus
l’étude des différents paramètres de l’AG, nous avons réalisé un plan d’expérience pour
étudier les facteurs sur 3 niveaux au lieu de deux. Nous fixons le nombre de générations de
l’algorithme pour chercher à optimiser le temps de calcul. Le plan réalisé est un plan complet
à 3 facteurs (Pc, Pm et T) et à 3 niveaux (tableau 5.11).
4
Le résidu est la différence entre la valeur donnée par le modèle et la valeur trouvée à partir de l’essai
115
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
N° essai A B C Réponse
1 1 1 1 4107,7
2 1 1 2 4061,7
3 1 1 3 4197,2
4 1 2 1 4260,1
5 1 2 2 4394
6 1 2 3 4145,2
7 1 3 1 4385
8 1 3 2 4375,6
9 1 3 3 4102,8
10 2 1 1 4194,9
11 2 1 2 4110,4
12 2 1 3 4139,7
13 2 2 1 4240
14 2 2 2 3946,6
15 2 2 3 4149
16 2 3 1 4139,7
17 2 3 2 4161,8
18 2 3 3 4127,2
19 3 1 1 4052
20 3 1 2 4157,1
21 3 1 3 4076
22 3 2 1 4099
23 3 2 2 4139,7
24 3 2 3 4093,9
25 3 3 1 4076
26 3 3 2 4139,7
27 3 3 3 3946,6
MG = 4183,875
Tableau 5.12 : Plan complet des 27 essais réalisés
A partir des résultats des 27 essais du tableau 5.12, nous pouvons calculer les effets des
différents facteurs (tableau 5.13).
A B C
Niveau 1 76,64 -26,98 23,87
Niveau 2 -14,47 14,22 16,34
Niveau 3 - 62,17 12,76 -40,21
Tableau 5.13 : Tableau des effets
Les plans à 3 niveaux ne permettent pas d’étudier les interactions entre les facteurs [PIL
97]. C’est pour cela qu’on va se contenter du modèle suivant :
Y=M+A+B+C
On tient compte dans ce modèle de la moyenne générale des essais (M) et des effets des
trois facteurs (A, B et C).
Les réponses du modèle théorique (colonne Y dans le tableau 5.14) pour les essais du plan
complet sont comparées aux résultats de l’algorithme génétique.
116
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
N° essai A B C Adaptation Y
1 1 1 1 4107.7 4222.37
2 1 1 2 4061.7 4214.84
3 1 1 3 4197.2 4158.29
4 1 2 1 4260.1 4263.57
5 1 2 2 4394 4256.04
6 1 2 3 4145.2 4199.49
7 1 3 1 4385 4262.11
8 1 3 2 4375.6 4254.58
9 1 3 3 4102.8 4198.03
10 2 1 1 4194.9 4131.26
11 2 1 2 4110.4 4123.73
12 2 1 3 4139.7 4067.18
13 2 2 1 4240 4172.46
14 2 2 2 3946.6 4164.93
15 2 2 3 4149 4108.38
16 2 3 1 4139.7 4171
17 2 3 2 4161.8 4163.47
18 2 3 3 4127.2 4106.92
19 3 1 1 4052 4083.56
20 3 1 2 4157.1 4076.03
21 3 1 3 4076 4019.48
22 3 2 1 4099 4124.76
23 3 2 2 4139.7 4117.23
24 3 2 3 4093.9 4060.68
25 3 3 1 4076 4123.3
26 3 3 2 4139.7 4115.77
27 3 3 3 3946.6 4059.22
Tableau 5.14 : Plan complet des 27 essais réalisés – réponses théoriques
Le résidu moyen pour ce plan est de 66,8 ce qui représente moins de 1,5 % de la réponse
moyenne du plan. Le plan à trois niveau est donc plus précis que le premier plan à deux
niveaux malgré que le modèle utilisé ne prend pas en compte les différentes interactions des
facteurs.
La meilleure réponse du modèle est obtenue avec les facteurs A et C au niveau 3 et le
facteur B au niveau 1 (essai 21).
En plus des résultats donnés par le modèle, l’analyse des effets des différents facteurs nous
permettent de déterminer les valeurs des paramètres de fonctionnement de l’algorithme qui
assurent une bonne convergence tout en optimisant le temps de calcul. Les paramètres sont les
suivants :
117
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
Conclusion
Après une étude des différentes méthodes d’optimisation qui peuvent être utilisés dans la
résolution du problème d’optimisation de la conception des structures métalliques tel qu’on
l’a formulé au chapitre 4, nous avons exposé la méthode proposée pour la résolution de ce
problème. Cette méthode est basée sur l’application de la technique des algorithmes
génétiques. Différentes améliorations ont été faites pour adapter cette méthode au problème
traité et chercher à optimiser ses performances. Ainsi, les différents opérateurs de l’AG sont
étudiés pour améliorer l’efficacité de l’algorithme au niveau de la génération de solutions de
conception optimales. D’un autre coté, la méthode des plans d’expériences est utilisée pour
caler les paramètres de fonctionnement de l’algorithme afin de rechercher le meilleur
compromis entre convergence et temps de calcul.
Notre objectif est maintenant d’exploiter cette méthode pour la formalisation des
connaissances expertes dans le domaine de la conception globale en construction métallique.
Dans le chapitre 6, nous présentons la méthodologie qu’on a adopté pour aboutir à cette fin.
118
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
CHAPITRE 6
METHODE DE FORMALISATION DES CONNAISSANCES EXPERTES
Dans le chapitre 5 nous avons introduit la méthode d’optimisation proposée pour résoudre
le problème de la conception globale des structures métalliques. Notre objectif est maintenant
d’exploiter cette méthode pour formaliser des connaissances expertes concernant la
conception globale en construction métallique. Ces connaissances expertes permettront de
guider les ingénieurs vers de bonnes solutions de conception dès les phases précoces du
processus de conception technique.
La simulation est la méthode retenue : elle consiste à étudier des structures-types en
faisant varier les paramètres qui caractérisent la structure et son environnement.
Dans un premier temps, nous aborderons le principe de la simulation et nous définirons le
programme de simulation envisagé. Ensuite, l’étude détaillée d’un cas de structure nous
permettra de valider les choix effectués concernant les variables et les critères d’optimisation.
La dernière partie de ce chapitre sera consacrée à la présentation de la démarche adoptée
pour l’analyse des résultats de simulation et la méthodologie d’acquisition de connaissances.
119
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
i=1
120
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
qui vise à rechercher un ensemble de solutions non dominées vis-à-vis des critères
retenus ;
• La formalisation de connaissances expertes : cette étape dépend entièrement des
précédentes. Si ces dernières ont été faites avec soin, les résultats sont alors
pertinents. On peut alors décider des configurations de conception à choisir en
fonction des paramètres de simulation.
121
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
Compte tenue de ces constatations nous avons choisi d’étudier les quatre types de
structures suivants (figure 6.2) :
- portiques à nefs multiples symétriques ;
- portiques à nef double dissymétrique ;
- portiques à étages symétriques ou dissymétriques.
L L
H1
H2
L1 L2
H H
H H
L L L1 L2 L1
122
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
a) Paramètres géométriques
- type de structure « symétrique ou dissymétrique » ;
- nombre de travées ;
- nombre d’étages ;
- hauteurs des poteaux ;
- portées des poutres ;
- entre-axes des portiques ;
- système de contreventement.
b) Paramètres du sol
- type de sol (capacité portante) ;
- tassement maximal ;
- niveau de la nappe.
c) Paramètres climatiques
- site de neige ;
- site de vent.
d) Paramètres de chargement
- charges permanentes ;
- charges d’exploitation (bureaux, habitation) ;
- pont roulant.
La prise en compte de tous ces paramètres dans un programme de simulation est une tâche
fastidieuse vu le nombre considérable de configurations qu’on peut générer en faisant varier
l’ensemble de ces paramètres. Par conséquent, nous sommes amenés à fixer les niveaux de
certains paramètres pour ne considérer que les paramètres qui influent directement sur le
critère d’optimisation de la conception.
Il nous semble évident de tenir compte des paramètres géométriques relatifs à un type de
structure ainsi que des paramètres relatifs aux types de chargement que la structure doit
supporter. Dans l’approche d’optimisation de la conception globale que nous avons adoptée,
nous tenons compte simultanément des données de la superstructure métallique et des
fondations. Il est donc intéressant de considérer aussi les paramètres liés au sol. On va se
limiter à la capacité portante du sol qui a une influence directe sur l’importance et le coût des
systèmes de fondation à envisager dans un projet de construction.
La présence ou non d’un système de contreventement est un paramètre très important
surtout dans les structures de type portiques à étages. Ce n’est pas le cas pour les structures à
un seul niveau de type halles industrielles qui sont calculées couramment comme des
structures à nœuds déplaçables.
Pour les portiques à étages, le contreventement est déterminant pour le choix des liaisons
internes et externes de la structure. La présence d’un système de contreventement permet, en
général, de diminuer la rigidité des nœuds sans risquer de nuire à la stabilité de la structure.
Par contre, dans une structure non contreventée, les exigences de stabilité imposent la
conception de nœuds d’assemblages présentant une bonne rigidité.
En résumé, les paramètres qui peuvent être retenus pour un programme de simulation
sont :
• Portiques à nefs simples ou multiples :
- nombre de nefs de portique ;
123
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
L L
124
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
Les actions du vent sont déterminées suivant les recommandation de l’EC1 (partie 2-4). Ce
document a été transposé en France en septembre 2000 en tant que norme expérimentale (P
06-102-4) dont l’application constitue désormais une alternative à l’utilisation des règles NV
65 [RNV 97].
L’effort du vent sur un ouvrage est calculé par le produit :
- de la pression de référence qref ;
- du coefficient d’exposition Ce(z) qui définit le profil du vent en fonction de l’altitude
en intégrant à la fois les effets de hauteur et les effets de rugosité du sol selon la
catégorie du terrain ;
- du coefficient dynamique Cd déterminé en fonction de la hauteur de la construction et
de sa largeur ;
- du coefficient de force Cf déterminé en fonction des dimensions en plan de la
construction et de son élancement.
Les calculs des effets du vent ont été effectués avec les hypothèses suivantes :
- vitesse de référence : v = 28 m/s ;
- pression de référence : qref = 49 daN/m² ;
- catégorie de terrain : zone urbanisée (III) ;
- bâtiment fermé : perméabilité µ ≤ 5 % ;
125
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
P1 P4 P1
L2 P3 L3 P3 L2
P1 P4 P1
A1 A2 A1
Au niveau des dimensions géométriques de la structure, nous avons choisi de faire varier
les portées des poutres de 4 à 10 m avec un pas de 2 m. Une portée de 10 m peut paraître un
126
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
peu excessive dans la mesure où, pour des structures de ce type, la portée d’une travée est
souvent comprise entre 3 et 7 m [ACI 96]. Cependant, il nous semble intéressant d’élargir le
champ d’étude et des traiter les cas un peu limites. Pour la hauteur des poteaux, nous avons
considéré 4 valeurs : 3, 4, 5 et 6 m. A eux seuls ces deux paramètres nous permettent de
générer 16 configurations différentes de structure.
Pour les chargements, deux paramètres sont à prendre en compte : la charge d’exploitation
et l’entre-axe des portiques. Nous avons considéré deux niveaux pour la charge d’exploitation
et trois valeurs pour l’entre-axe ce qui nous permet de générer différentes configurations de
chargement.
Au niveau des paramètres du sol de fondation nous allons tester deux configurations : un
sol à bonne capacité portante (0,25 MPa) et un sol à faible capacité portante (0,1 MPa). Ceci
nous permettra d’étudier l’influence de ce paramètre sur la conception globale.
Nous allons tester aussi les structures vis-à-vis du paramètre contreventement : deux
configurations sont alors possibles selon qu’on tient compte ou non de la présence d’un
système de contreventement.
Q = 1,5 KN/m² Q = 2,5 KN/m² Q = 2,5 KN/m² Q = 1,5 KN/m² Q = 2,5 KN/m² Q = 2,5 KN/m²
E=4m E=5m E=6m E=4m E=5m E=6m
L–H L-H L-H L-H L-H L-H
16 16 16 16 16 16
configurations configurations configurations configurations configurations configurations
Tableau 6.3 : Programme de simulation
16 configurations différentes sont générées en faisant varier les dimensions du portique (la
portée d’une travée L et la hauteur d’un étage H). Chacune de ces structures est étudiée sous
trois types de chargement d’intensité variable, avec deux types de sol et en considérant deux
hypothèses de contreventement.
Le programme de simulation défini est d’abord utilisé pour valider les choix retenus
concernant les variables de conception et les critères d’optimisation. Dans un premier temps,
nous étudions les conséquences de la prise en compte du comportement semi-rigide des
assemblages sur la conception globale. Ensuite, une étude comparative est réalisée pour
mesurer les effets des différents critères d’optimisation.
1
Un programme de simulation comporte un certain nombre de tests sur un système. L’analyse des résultats d’un
programme de simulation permet essentiellement d’étudier l’influence des différents paramètres de simulation
sur la réponse du système. De plus, certaines méthodes d’analyse comme la méthode de plans d’expériences
permettent d’étudier les interactions qui peuvent exister entre les paramètres [SAD 00].
127
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
128
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
des autres solutions de l’ensemble. En réalité, la notion de solution optimale perd toute
signification si la différence entre les valeurs du critère d’optimisation des meilleures
solutions est très faible.
Cette constatation nous a conduit à juger de l’optimalité des solutions en fonction d’un
seuil de sensibilité en dessous duquel nous ne considérons pas de différence entre les
solutions. Par exemple, dans une optimisation de coût global de production et avec un seuil de
2 %, sont considérées pseudo-optimales toutes les solutions de conception dont le coût de
production se situe dans une fourchette de 2 % par rapport au coût de la meilleure solution.
Ce type de seuil est appelé seuil d’indifférence. Cette notion de seuil d’indifférence est
utilisée dans plusieurs méthodes d’analyse multicritère telles que les méthodes ELECTRE
(Elimination Et Choix Traduisant la Réalité) ou encore la méthode PROMOTHÉE [ROY93].
129
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
On ne présente, dans ces deux tableaux, que la meilleure solution trouvée pour chaque
configuration portée/hauteur de la structure. Pour avoir une idée sur les résultats
d’optimisation pour chaque configuration, nous avons porté sur un graphique le nombre de
solutions pseudo-optimales pour différentes valeurs du seuils d’indifférence.
15
14
13
12
11
Nombre de solutions
10
9 seuil 1 %
8
seuil 2 %
7
6 seuil 5 %
5
4
3
2
1
0
0 13 42 53 6
4 35 46 5
7 6
8 3
9 4
10 5
11 6
12 3
13 4
14 5
15 616 H (m)
L=4m L = 6 mL = 4 m L=8m L = 10 m
130
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
nombre variant entre 6 et 9 solutions. Ce résultat peut être expliqué par le fait que la nature et
le nombre de variables de conception peuvent aboutir, dans certains cas, à des solutions de
conception très proches au niveau du comportement structurel global et aussi au niveau critère
d’évaluation (coût). Par exemple, pour une même configuration d’appuis, deux combinaisons
différentes d’assemblages semi-rigides au niveau des liaisons poutre-poteau peuvent conduire
à des coûts de production très proches.
10
9
8
Nombre de solutions
7
6 seuil 1 %
5 seuil 2 %
4 seuil 5 %
3
2
1
0
0 31 24 53 64 53 46 57 86 39 4
10 5
11 6
12 3
13 4
14 5
15 616 H (m)
131
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
L’analyse des résultats présentés aux tableaux 6.4 et 6.5 révèle l’importance du coût des
assemblages par rapport au coût global de production de la structure. La figure 6.7 montre le
coût des assemblages en pourcentage du coût global de production pour chacune des 16
configurations étudiées. Pour les structures semi-rigides, le coût des assemblages représente
une part variant de 8 à 20 % du coût total. Ces proportions sont encore plus importantes si on
considère le cas des structures avec des assemblages classiques, pouvant aller jusqu’à une
proportion de 33 %.
35
Structure semi-rigide
30 structure classique
Coût des assemblages (%)
25
20
15
10
0
H (m )
0 13 42 53 64 53 64 57 86 93 4
10 5
11 6 13
12 3 4
14 5 16
15 6 17
L=4m L=6m L=8m L = 10 m
40.00
Coût des assemblages par rapport au
Solutions semi-rigides
35.00
coût de la superstructure (%)
solutions classiques
30.00
25.00
20.00
15.00
10.00
5.00
0.00
H (m )
0 13 24 35 64 53 64 75 68 39 10
4 11
5 12
6 133 14
4 15
5 16
6 17
L=4m L=6m L=8m L = 10 m
132
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
12000
Solutions semi-rigides
Coût global de production (Euros)
8000
6000
4000
2000
0
H (m )
0 13 42 35 64 35 64 57 86 93 4 11
10 5 12
6 13
3 14
4 15
5 16
6 17
L=4m L=6m L=8m L = 10 m
Figure 6.9 : comparaison des coûts de production des solutions de conception semi-rigide et
classique
La figure 6.9 montre les écarts qui séparent les coûts de production des solutions de
conception classique et les coûts de production des solutions de conception semi-rigides. On
observe que les structures semi-rigides sont plus économiques dans les 16 configurations
étudiées. Le pourcentage des gains réalisés est très variable et dépend beaucoup des
dimensions de la structure. Les gains réalisés sont plus importants pour les petites structures
(L = 4 à 6 m et H = 3 à 4 m). Cela est certainement dû à la prépondérance du coût des
assemblages par rapport aux coûts des autres postes de production de la structure.
Pour ne pas se contenter de comparer les résultats de la meilleure solution dans chaque cas,
nous avons calculé le coût global de production moyen pour les 5 meilleures solutions de
conception pour chaque configuration. Les résultats sont portés à la figure 6.10. Les gains
réalisés pour l’ensemble des cinq solutions peudo-optimales de chaque configuration sont du
même ordre de grandeur que ceux réalisés pour la solution optimale.
133
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
12000
Solutions semi-rigides
6000
4000
2000
0
H (m )
0 13 24 53 64 53 64 57 68 39 10
4 11
5 12
6 133 144 15
5 16
6 17
L=4m L=6m L=8m L = 10 m
Figure 6.10 : comparaison des coûts de production moyens des solutions pseudo-optimales pour
les structures semi-rigides et classiques
10000
Solutions semi-rigides
9000
solutions classiques
8000
Coût de production de la
superstructure (Euros)
7000
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
31 42 53 64 H (m )
0 53 64 57 68 39 10
4 11
5 12
6 133 14
4 15
5 166 17
L=4m L=6m L=8m L = 10 m
Figure 6.11 : comparaison des coûts de la superstructure pour les solutions de conception semi-
rigide et classique
134
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
0.16
0.14
60
Solutions semi-rigides
Poids de la superstructure (KN)
50
solutions classiques
40
30
20
10
0
H (m )
0 31 42 35 46 53 64 57 86 93 4
10 5 12
11 6 13
3 4 15
14 5 6 17
16
L=4m L=6m L=8m L = 10 m
La figure 6.13 présente le poids des solutions de conception semi-rigide et classique pour
les 16 configurations étudiées. On constate que l’utilisation d’assemblages semi-rigides peut
s’avérer pénalisante pour le poids de la structure surtout pour les structures de petite taille (L
= 4 à 6 m). Par exemple pour L = 4 m et H = 6 m la solution de conception semi-rigide est
plus lourde de 5 % que la solution de conception classique. Cependant, si on analyse les 16
configurations d’une façon globale, on constate que les solutions semi-rigides permettent
d’alléger la structure. En moyenne sur les 16 configurations, les structures semi-rigides sont
plus légères de 2,5 % par rapport aux structures classiques.
135
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
La figure 6.14 présente une comparaison de la part du poids des assemblages dans le poids
total de la structure pour les deux types de structures étudiées. On constate que le poids des
assemblages ne représentent que 4,5 % du poids de la structure dans le cas des structures
semi-rigides. Dans le cas des structures classiques, le poids des assemblages représente en
moyenne 6 % du poids total de structure.
12
pourcentage du poids de la structure
Solutions semi-rigides
10 solutions classiques
Poids des assemblages en
8
(%)
0
H (m )
0 13 42 53 46 53 64 75 86 93 10
4 115 12
6 13
3 14
4 15
5 16
6 17
L=4m L=6m L=8m L = 10 m
Figure 6.14 : Poids des assemblages par rapport au poids total d’une structure
136
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
SR2 IPE 240 SR2 IPE 240 SR2 IPE 270 IPE 270
HEB 160 HEB 160 HEB 160 HEB 160 HEB 240 HEB 160
SR1 IPE 270 SR2 IPE 270 SR1 IPE 300 IPE 300
HEB 160 HEB 160 HEB 160 HEB 160 HEB 240 HEB 160
137
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
4500
4000
3000
solution classique
2500
2000
1500
1000
500
Figure 6.16 : Comparaison des coûts des différents postes de production d’une structure
138
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
139
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
25
Coût des assemblages par rapport au
Solutions semi-rigides
20 solutions classiques
coût global (%)
15
10
0
31 42 H (m )
0 35 64 35 46 57 68 93 4 11
10 5 12
6 13
3 14
4 15
5 16
6 17
L=4m L=6m L=8m L = 10 m
30.00
Coût des assemblages par rapport au
Solutions semi-rigides
coût de la superstructure (%)
20.00
15.00
10.00
5.00
0.00
H (m )
0 31 42 53 46 53 46 75 86 93 10
4 11
5 12
6 13
3 14
4 155 16
6 17
L=4m L=6m L=8m L = 10 m
140
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
10000
9000 Solutions semi-rigides
Coût global de production de la
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
31 42 H (m )
0 35 46 53 46 57 68 93 10
4 115 126 133 14
4 15
5 16
6 17
L=4m L=6m L=8m L = 10 m
Figure 6.19 : comparaison des coûts de production des solutions de conception semi-rigide et
classique
Comme pour le cas des structures non contreventées, les gains moyens réalisés pour
l’ensemble des cinq solutions peudo-optimales sont du même ordre de grandeur que ceux
observés avec la solution optimale de chaque configuration étudiée (figure 6.20).
141
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
10000
9000 Solutions semi-rigides
Figure 6.20 : comparaison des coûts de production moyens des solutions pseudo-optimales pour
les structures semi-rigides et classiques
9000.00
8000.00 Solutions semi-rigides
solutions classiques
Coût de production de la
7000.00
superstructure (Euros)
6000.00
5000.00
4000.00
3000.00
2000.00
1000.00
0.00
31 42 53 64 H (m )
0 53 64 75 86 93 10
4 11
5 12
6 13
3 14
4 15
5 16
6 17
L=4m L=6m L=8m L = 10 m
Figure 6.21 : comparaison des coûts de la superstructure pour les solutions de conception semi-
rigide et classique
142
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
14.00
12.00
6.00
4.00
2.00
0.00
0 13 42 53 64 53 64 75 86 93 10
4 11
5 12
6 13
3 14
4 15
5 16
6 17 H (m )
70
Solutions semi-rigides
Poids de la superstructure (KN)
60
solutions classiques
50
40
30
20
10
0
H (m )
0 13 42 53 46 53 64 75 68 39 4
10 5 12
11 6 13
3 4 155 16
14 6 17
L=4m L=6m L=8m L = 10 m
143
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
La figure 6.24 présente une comparaison de la part du poids des assemblages dans le poids
total de la structure pour les deux types de structures étudiés. On constate que le poids des
assemblages ne représentent que 4,4 % du poids de la structures dans le cas des structures
semi-rigides. Dans le cas des structures classiques, le poids des assemblages représente en
moyenne 5.5 % du poids total de structure.
10
pourcentage du poids de la structure
9 Solutions semi-rigides
8 solutions classiques
Poids des assemblages en
7
6
(%)
5
4
3
2
1
0
H (m )
0 31 42 53 46 53 46 75 86 39 10
4 11
5 12
6 13
3 14
4 15
5 16
6 17
L=4m L=6m L=8m L = 10 m
Figure 6.24 : Poids des assemblages par rapport au poids total d’une structure
SR2 IPE 240 SR2 IPE 240 SR2 IPE 300 IPE 300
HEB 160 HEB 160 HEB 160 HEB 160 HEB 160 HEB 160
SR1 IPE 270 SR2 IPE 270 SR1 IPE 330 IPE 330
HEB 160 HEB 160 HEB 160 HEB 160 HEB 160 HEB 160
144
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
4000
3500
solution semi-rigide
Coût de production (Euros)
3000
solution classique
2500
2000
1500
1000
500
Figure 6.25 : Comparaison des coûts des différents postes de production d’une structure
145
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
146
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
Solutions de conception pour une optimisation du coût de la superstructure (sans les assemblages)
Charges d’exploitation Q = 1,5 KN/m² – Entre-axe des portiques = 5 m
Mauvais sol : σsol = 0,1 MPa
Structure non contreventée
Configuration optimale Détail des coûts
Dimensions
Profils Appuis Liaisons
CG CA CF
P1 P2 P3 P4
L H A1 A2 L1 L2 L3 (Euros) (%) (%)
HEB IPE IPE HEB
3 140 180 200 140 E A SR2 SR2 SR2 2577,3 15,9 31,9
4 140 200 220 140 E E SR2 E E 3389,1 22,9 26,2
4
5 160 200 240 180 E E E E E 4499,1 22,0 21,4
6 160 220 330 220 E E SR1 E E 5639,2 17,6 20,4
3 160 240 270 160 E A SR2 SR2 SR2 4061,4 11,5 33,8
4 160 240 270 160 E E SR2 SR2 SR2 4477,0 10,8 31,7
6
5 160 240 300 180 E E SR2 E SR1 5248,2 12,6 27,4
6 160 270 330 200 E E E E E 6947,4 16,3 23,3
3 180 300 330 180 E A SR3 SR2 SR1 6236,9 10,1 35,9
4 180 300 330 180 A E SR3 SR2 SR1 6493,2 9,4 32,2
8
5 180 300 360 180 E E SR3 SR2 SR1 7211,3 9,1 30,1
6 180 330 360 220 E E SR2 SR1 SR1 8093,4 7,9 27,0
3 200 360 450 200 E A SR3 SR2 SR1 9153,5 7,7 34,3
4 200 360 450 200 A A SR3 SR3 SR2 8926,9 7,5 27,5
10
5 200 360 450 200 A E SR3 SR2 SR1 9696,2 7,1 27,8
6 200 400 450 200 E E SR2 SR3 SR1 10713,9 6,8 27,3
Tableau 6.12 : Optimisation du coût de la superstructure seule (sans les assemblages)
147
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
L’analyse des résultats d’optimisation montre que les solutions de conception trouvées en
optimisant le coût de la superstructure sans prendre en considération le coût des fondations
génèrent un surcoût pouvant dépasser 7 % du coût global de production de la structure. La
figure 6.26 représente les surcoûts enregistrés pour toutes les configurations étudiées.
10.00
9.00
Augmentation du coût (%)
8.00
7.00
6.00
5.00
4.00
3.00
2.00
1.00
0.00
0 31 42 53 6
4 35 46 57 86 39 10
4 11
5 12
6 133 14
4 15
5 16
6 17 H (m )
Figure 6.26 : Surcoûts générés par une optimisation du coût de la superstructure par rapport à une
optimisation du coût global de l’ouvrage
De la même manière, une optimisation basée sur le critère coût de la superstructure seule
(sans les assemblages) peut entraîner des surcoûts en termes de coût global de production. Ces
surcoûts dépendent largement de l’importance du coût des assemblages dans le coût global de
production : ils sont de l’ordre de 8 % pour les configurations étudiées. Cette proportion
augmente considérablement dans le cas des structures faisant intervenir des assemblages
classiques et aussi dans les configurations calculées avec un sol de bonne capacité portante.
14000
Optimisation du coût global
Coût global de production (Euros)
12000
Optimisation du coût de la superstructure
10000
8000
6000
4000
2000
H (m )
0 13 42 35 64 53 64 75 86 93 4 11
10 5 12
6 13
3 14
4 155 16
6 17
L=4m L=6m L=8m L = 10 m
Figure 6.27 : Comparaison des résultats d’optimisation avec deux critères différents
148
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
Dans cette étude, l’objectif principal est de proposer au concepteur, dès la phase précoce de
conception, un ensemble de solutions optimales pouvant faire l’objet d’une analyse détaillée
par la suite.
Vis-à-vis du choix des solutions possibles, deux approches sont possibles :
- la première consiste à se baser sur un critère unique : le coût global de production par
exemple, les solutions de conception sont alors triées sur la base de ce critère et un
ensemble de solutions peut être défini ;
- la deuxième approche consiste à faire intervenir, dans la sélection des solutions de
conception, plusieurs critères en même temps : les solutions sont alors l’objet d’une
analyse multicritère.
Si la première approche ne présente pas de difficultés particulières, la deuxième nécessite
quelques explications.
Ainsi, comme le définit Mangin : « l’analyse multicritère est une approche méthodologique
des problèmes de décision, née au cours des 25 dernières années, dans le but d’aider un
décideur à formuler et motiver un choix en présence de critères le plus souvent
contradictoires. » [MAN 97].
Compte tenu de cette définition, l’analyse multicritère permet de mieux prendre en compte
les préférences exprimées par les décideurs.
Dans notre cas, l’optimisation de la conception des structures consiste à dégager, parmi
l’ensemble des solutions de conception un sous-ensemble de bonnes solutions. Cet ensemble
est constitué des solutions non dominées. Une solution est dite non dominée lorsqu’elle ne
peut être meilleure qu’une autre sur un critère sans être plus mauvaise sur au moins un autre
critère.
Avant d’expliquer la démarche d’analyse des résultats, nous allons donner une petite
explication de la notion de « solutions non dominées » qu’on utilisera pour analyser les
résultats de simulation.
149
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
× × Optimums de PARETO
×
× ×
× × ×
× × × ××
× ×
× Solution optimale
× pour le critère 1
Figure 6.28 : Solutions non dominées dans une optimisation à deux critères
Les axes de la figure 6.28 traduisent les préférences du décideur pour chaque critère étudié.
C’est pour cela que les axes sont gradués en valeur décroissante puisque nous cherchons à
minimiser les coûts.
La partie grisée du domaine des solutions de conception représente l’ensemble des
solutions non-dominées ou optimums de PARETO. Pour toute solution S de ce domaine, on
ne peut pas trouver une solution de meilleure qualité par rapport à un critère sans altérer sa
qualité par rapport à l’autre critère : on dit alors qu’elle est non dominée.
Un solution SP(C1p, C2p) est non dominée s’il n’existe pas de solutions S(C1,C2) telle que
C1 ≤ C1p et C2≤ C1p.
Dans un ensemble de solutions de conception possibles, cette règle nous permet de
retrouver les solutions non dominées, dites optimums de PARETO.
150
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
Assemblages poutre-
Appuis Détails des coûts
poteau
Coût Coût de la Coût des
A1 A2 L1 L2 L3
Global superstructure fondations
SC1 E A SR2 SR1 SR2 3481,8 3053,5 428,3
SC2 E E SR2 SR2 SR2 3493,7 3057,5 436,7
SC3 E A SR2 SR2 SR1 3498,5 3071,7 426,8
SC4 E A SR2 SR1 SR1 3515,4 3090,0 425,4
SC5 E E SR2 SR2 SR1 3520,2 3090,7 429,5
SC6 E E SR2 SR1 SR2 3520,2 3073,1 447,1
SC7 E E SR2 SR2 SR1 3537.1 3105,6 431.5
Tableau 6.13 : Solutions de conception pour L= 6 m, H = 4 m
L’étude de ces solutions vis-à-vis des deux critères : coût de superstructure et coût des
fondations (figure 6.29) nous permet de trouver les solutions non dominées.
3050.0
Coût de la superstructure (Euros)
3060.0
3070.0
3080.0
3090.0
3100.0
3110.0
450.0 445.0 440.0 435.0 430.0 425.0 420.0
Les solutions les plus intéressantes vis-à-vis des critères étudiées se réduisent à trois
solutions qui forment l’ensemble des solutions de conception non dominées (tableau 6.14).
151
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
152
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
S1 S2 S3
S4 S5 S6
S7 S8 S9
S 10 S 11 S 12
S 13 S 14 S 15
153
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
154
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
Sj
EI
155
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
On présente dans la figure 6.31 les meilleures solutions de conception pour une structure
de hauteur H = 4 m et de portée variable de 4 à 10 m.
On remarque que, dans une large mesure, les valeurs des degrés de fixation sont du même
ordre de grandeur pour les quatre configurations étudiées. Partant de cette constatation on
peut expliquer le passage d’une configuration tout encastré en appuis (pour L = 4 m) à des
configurations de plus en plus articulées.
En fait, avec un même degré de fixation au niveau des liaisons, toute augmentation de la
portée entraîne l’augmentation des moments dans les barres de la structure et, en
conséquence, une augmentation des moments transmis aux fondations, ce qui pénalise
davantage la solution avec des appuis encastrés.
Il faut signaler que cette constatation ne reste valable que dans le domaine des petites
hauteurs d’étage (3 et 4 m). Avec des configurations plus élancées, les exigences de stabilité
vis-à-vis des efforts horizontaux favorisent plutôt les configurations avec des appuis encastrés
(pour H = 5 – 6 m).
L=4m L=6m
L=8m L = 10 m
Figure 6.31 : Facteurs de fixation au niveau des liaisons des solutions de conception (H = 4 m)
156
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
S1 S2 S3
S4 S5 S6
S7 S8 S9
S 10 S 11 S 12
S 13
Figure 6.32 : Les solutions de conception non dominées pour la configuration contreventée de la
structure
157
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
158
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
leurs caractéristiques de conception. Elles présentent toutes les deux une configuration
d’appuis articulés et deux combinaisons d’assemblages semi-rigides (deux liaisons SR2 et une
liaison SR1 pour S1 et 3 SR2 pour S2).
Pour L = 8 - 10 m
Les solutions S4, S5, S6 et S7 sont toutes articulées en pieds de poteaux et utilisant des
assemblages de type SR1 pour les liaisons poutre-poteau central. Ces quatre solutions sont
optimales ou pseudo-optimales pour toutes les configurations où la portée de la structure et
comprise entre 8 et 10 m.
La prépondérance de ces solutions cités pour les deux cas trouve en grande partie son
explication dans les critères de justification des éléments d’une structure. En fait, l’utilisation
d’assemblages semi-rigides au niveau des extrémités des poutres permet une meilleure
répartition des moment de flexion dans la barre mais aussi une diminution de la flèche de la
poutre par rapport au cas d’une poutre bi-articulée. Cela devient très important dans la mesure
où les critères de limitation des déformations (justifications aux ELS) sont souvent
prépondérants au niveau du dimensionnement des éléments fléchis de la structure. Dans ces
conditions, les assemblages semi-rigides permettent la réduction de la taille des profils pour
les poutres et deviennent préférables à des articulations malgré que les assemblages articulés
sont plus simple et moins coûteux au niveau de la réalisation.
CONCLUSION
Le but de ce chapitre était d’exposer la méthode d’exploitation de l’approche
d’optimisation de la conception globale en vue de la formulation de connaissances expertes
dans ce domaine.
A travers l’étude d’un exemple de structure, nous avons valider les choix effectués au
niveau des variables et des critères retenus pour le problème de l’optimisation de la
conception globale en construction métallique.
Ainsi, une étude comparative nous a permis de montrer les avantages de la prise en compte
de la semi-rigidité des assemblages au niveau de la conception globale des ouvrages en acier.
Aussi, l’étude des différents critères d’optimisation nous a permis de montrer d’un coté
l’importance de considérer les critères de coût de production au lieu des critères
d’optimisation traditionnel comme le poids. D’un autre coté, nous avons pu mettre en
évidence l’importance d’une approche globale d’optimisation prenant en compte
simultanément les caractéristiques de la superstructure et des fondations.
159
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
Dans cette partie, nous avons exposé la méthode proposée pour la résolution du problème
d’optimisation globale des structures métalliques. La résolution du problème d’optimisation
repose sur l’application des Algorithmes Génétiques. Cette technique d’optimisation a été
couplée avec une démarche de pénalisation dans le but de prendre en compte les contraintes
du problème d’optimisation. Les résultats de l’application des AG dans la résolution du
problème de la conception globale des structures ont montrés que cette technique convient
très bien aux caractéristiques de notre problème. Différentes améliorations ont été faites pour
adapter cette méthode au problème traité et chercher à optimiser ses performances.
A travers la démarche proposée, notre objectif est la formalisation de connaissances dans le
domaine de la conception globale en construction métallique. Dans le chapitre 6, nous avons
présenté la méthodologie globale d’exploitation de la démarche d’optimisation proposée en
vue de l’acquisition de connaissances.
A travers l’étude d’un cas de simulation sur la structure d’un portique double à deux
étages, nous avons proposé une validation des choix effectués au niveau des variables et des
critères retenus pour le problème d’optimisation traité.
Ainsi, une étude comparative nous a permis dévaluer les avantages économiques de la
prise en compte de la semi-rigidité des assemblages au niveau de la conception globale des
ouvrages en acier.
Aussi, l’étude des différents critères d’optimisation nous a permis de montrer d’un coté
l’importance de considérer les critères de coût de production au lieu des critères
d’optimisation traditionnel comme le poids. D’un autre coté, nous avons pu mettre en
évidence l’importance d’une approche globale d’optimisation prenant en compte
simultanément les caractéristiques de la superstructure et des fondations.
Pour réaliser l’automatisation de la démarche d’optimisation, celle-ci a été implémenté et
un prototype informatique en a résulté. La présentation des fonctionnalités de ce prototype
fera l’objet du premier chapitre de la dernière partie de ce document.
L’objectif principal de la création de ce prototype est la formalisation de connaissances
expertes visant à aider les ingénieurs à prendre les décisions adéquates concernant la
conception globale d’un ouvrage dès les phases précoces de conception. Pour ce faire, nous
avons choisi la voie de la simulation. Il s’agit d’effectuer plusieurs calculs sur des structures-
type en faisant varier les caractéristiques mécanique du sol de fondation et les caractéristiques
géométriques de la superstructure. Les résultats de simulation sont exploités selon une
méthodologie reposant sur les principes de l’analyse multicritère. Ainsi des connaissances ont
été formalisées sur plusieurs types de structures. L’ensemble de ces résultats est exposé au
dernier chapitre de ce document.
160
Partie III : Méthodologie de résolution du problème d’optimisation de la conception globale
161
Partie IV : Prototype et Résultats
CHAPITRE 7
PROTOTYPE D’OPTIMISATION DE LA CONCEPTION GLOBALE DES
STRUCTURES METALLIQUES
161
Partie IV : Prototype et Résultats
simulation, notre attention a été focalisée sur le corps du programme. C’est pour cette raison
qu’on a choisi de réaliser l’interface du programme en DELPHI 7®, en tant qu’outil de
développement rapide d’applications permettant la création de programmes conviviaux en
optimisant le temps de développement.
Le système COMAG est constitué de six modules distincts appelés à fonctionner dans un
environnement ingéré (figure 7.1). Ces différents modules sont :
1. une base de projets permettant de stocker :
- les données de la structure étudiée. Elles concernent principalement la géométrie et le
chargement de la structure ;
- les données concernant les variables et les critères d’optimisation ;
- les informations concernant les paramètres de fonctionnement de l’algorithme
génétique.
2. une base de connaissances avec les données suivantes :
- les programmes d’exécution des différents éléments de la structure (assemblages,
fondations, etc.) ;
- les valeurs nécessaires pour l’évaluation des coûts matière et exécution de chaque
élément de la structure ;
- les caractéristiques mécaniques des assemblages, ces informations sont issue de la
base de données SPRINT ;
- les caractéristiques des profilés standards.
3. un module d’optimisation qui résulte de l’implémentation informatique de
l’Algorithme Génétique utilisé comme méthode d’optimisation ;
4. un module de calcul composé de trois parties :
- une procédure permettant l’interfaçage d’un programme d’analyse de structure
(PepMicro) destinée à déterminer les sollicitations agissant sur les différents éléments
de la structure sous les charges de calcul ;
- une procédure de dimensionnement des fondations ;
- une procédure de vérification réglementaire des solutions de conception suivant
l’Eurocode 3.
5. un module d’évaluation économique des solutions de conception. Ce module est le
résultat de l’implémentation du modèle développé au chapitre 4 ;
6. une interface utilisateur essentiellement alphanumérique permettant de gérer la base
de projet.
162
Partie IV : Prototype et Résultats
Interface Utilisateur
Base de Connaissances
Module de contrôle
Module de
calcul
1
Les I.F.C sont développés par l’I.A.I : Alliance Internationale pour l’Interopérabilité. C’est un groupe de plusieurs
industriels et éditeurs de logiciels C.A.O, dans le secteur de l’A.E.C (Architecture, Engineering, Construction), qui proposent
une spécification des objets bâtiment par un ensemble de classes d’objets, pour le développement uniforme des nouveaux
outils et pour faciliter les échanges de données durant le projet.
163
Partie IV : Prototype et Résultats
STRUCTURE
ref_structure
NOEUD
num_noeud
coord_x est_modélisée_par
coord_y
coord_z joint
BARRE
EXTREMITE_BARRE ref_structure CARACT_MATERIAU
soumis_à ref_barre num_cara_matériau
ref_structure
ref_barre a type_barre module_ d'élasticité
num_noeud
num_section limite_d'élasticité
type_section
num_cara_matériau définit_matériau
CONDITION_LIMITE
LIAISON CARACT_SECTION
num_cond_limite
num_liaison assemble type_section
num_noeud num_section
rotation_x
rotation_y
type_assemblage moment_d'inertie_Ix
rotation_z définit_section
moment_résistant_M R moment_d'inertie_Iy
déplacement_x
déplacement_y rigidité_sécante_Sj Section_droite_A
déplacement_z
Le résultat de notre modélisation donne lieu à un modèle conceptuel (figure 7.2) qui
représente toutes les entités représentatives d’une structure. La description de la
superstructure métallique comprend les éléments suivants :
164
Partie IV : Prototype et Résultats
FONDATION
ref_fondation
formée_par
SEMELLE
PIED_POTEAU ref_fondation CARACT_SOL
ref_structure ref_semelle num_cara_sol
ref_barre reçoit
num_pied_poteau num_pied_poteau type_sol
type_semelle définit_sol capacité_portante
num_cara_sol hauteur_min_assise
Lx_semelle niveau_nappe
Ly_semelle
H_semelle
Ax_acier
Ay_acier
165
Partie IV : Prototype et Résultats
166
Partie IV : Prototype et Résultats
- la définition des variables de conception : il faut définir à cet effet les groupes de
barres, des liaisons et des appuis. Chaque groupe est constitué d’éléments similaires.
Cette option permet de tenir compte des paramètres de symétrie ou de continuité des
éléments qui peuvent être exigés par le concepteur (figure 7.6);
167
Partie IV : Prototype et Résultats
concepteur au niveau du choix des variables de conception. On peut par exemple, étudier les
solutions de conception d’une structure en fixant la configuration des appuis.
168
Partie IV : Prototype et Résultats
Module
d'évaluation
Données
Base Algorithme Base
de Connaissances Génétique de Projets
Résultats
Module de
calcul
169
Partie IV : Prototype et Résultats
Le fonctionnement de l’AG est guidé par les données concernant les paramètres de
l’algorithme : la taille de population, les probabilités de mutation et de croisement ainsi que le
nombre de générations.
Codage
Fichier de données structure
PepMicro
données Pep
COM AG
170
Partie IV : Prototype et Résultats
Vérifier le dimensionnement
Pour effectuer les vérifications réglementaires des différents éléments de la structure, des
procédures spécifiques sont implémentées sur la base des algorithmes de vérification
réglementaires de la résistance des sections transversales et des vérifications de la stabilité des
éléments vis-à-vis du flambement. Ces algorithmes sont conformes aux exigences de la
réglementation Eurocode 3.
Dimensionner les fondations
Les attaches en pied de poteau ainsi que les massifs de fondation sont dimensionnées à
partir des informations concernant les actions transmises par la structure au sol et en tenant
compte de la nature de l’appui considéré et des données géotechniques du sol de fondation.
P1 P4 P1
L2 P3 L3 P3 L2
P1 P4 P1
A1 A2 A1
171
Partie IV : Prototype et Résultats
Le tableau 7.2 complète les résultats d’optimisation. Pour chaque solution de conception,
on y trouve les valeurs de :
- CT : coût global de production en Euros ;
- CA : coût des assemblages par rapport au coût global ;
- PT : poids de la superstructure en KN ;
- VB : volume du béton des fondations en m3 ;
- CF : coût des fondations par rapport au coût global ;
- Pen : valeur éventuelle de la pénalisation dans le cas de la violation d’une contraintes
réglementaires.
Chr CT CA PT PA VB CF Pen
1 3481.8 0.139 19.09 0.044 1.31 0.123 0
2 3493.67 0.139 19.08 0.044 1.343 0.125 0
3 3498.48 0.142 19.1 0.045 1.31 0.122 0
4 3515.4 0.146 19.11 0.046 1.31 0.121 0
5 3520.16 0.147 19.11 0.046 1.319 0.122 0
6 3520.17 0.142 19.1 0.045 1.388 0.127 0
7 3537.17 0.15 19.13 0.046 1.319 0.122 0
8 3554.14 0.132 19.78 0.043 1.32 0.118 0
9 3564.55 0.136 19.79 0.044 1.251 0.116 0
10 3569.63 0.132 19.78 0.043 1.343 0.122 0
Tableau 7.2 : Détail de l’évaluation des solutions de conception
172
Partie IV : Prototype et Résultats
7000
Adaptation de la solution optimale (Coût en
6500
6000
5500
Euros)
5000
4500
4000
3500
0 50 100 150 200 250 300 350
Nombre de générations
CONCLUSION
Le prototype COMAG (Conception Optimisée en construction Métallique par les
Algorithmes Génétique) est destiné à mettre en évidence la démarche d’optimisation de la
conception globale des structures métalliques. Il peut aussi fonctionner comme une plate-
forme de simulation permettant de dégager les meilleures solutions de conception vis-à-vis de
critères multiples et d’apporter de nouvelles connaissances aux concepteurs visant à les aider
à effectuer les choix de base de la conception globale d’un ouvrage.
Dans sa conception informatique, nous avons privilégié l’aspect modulaire non seulement
pour assurer la souplesse et la facilité de son utilisation, mais aussi pour le rendre facile à
évoluer et extensible à d’autres spécifications. Ainsi la base de connaissances est évolutive et
peut être mise à jour.
Quant à l’algorithme génétique, son fonctionnement est pratiquement indépendant des
données des différents problèmes traités ce qui nous permet de faire évoluer les autres
modules du système sans avoir besoin à modifier cet outil d’optimisation.
Dans le chapitre 8, nous allons présenter une analyse des différents résultats des
simulations effectuées avec l’outil COMAG.
173
Partie IV : Prototype et Résultats
CHAPITRE 8
SIMULATIONS EFFECTUEES ET CONNAISSANCES DEDUITES
Dans ce chapitre, nous présentons les résultats de l’étude de quelques structures-type qui
ont fait l’objet d’un programme de simulation visant la formulation de connaissances expertes
au niveau de la conception globale.
Les simulations et l’exploitation des résultats sont faits en suivant la méthodologie exposée
au chapitre 6. Nous présentons dans ce chapitre les résultats de simulation ainsi que les
connaissances formalisées pour trois types de structures : portique symétrique à deux nefs,
portique à nef simple dissymétrique et portique à étages non symétrique.
174
Partie IV : Prototype et Résultats
10 %
175
Partie IV : Prototype et Résultats
L3
P3 P3
L1
L2
P1 P2
A1 A2
176
Partie IV : Prototype et Résultats
3 types d'assemblage
poutre-poutre en clef de faitage
5 types d' assemblage poutre-poteau E: Assemblage par platine
d'extrémité avec renfort par jarret
E : Assemblage par platine d'extrémité (liaison encastrée);
débordante avec renfort par jarret SR : Assemblage par platine
(liaison rigide);
d'extrémité (liaison semi-rigide);
A : Assemblage par couvre -joints
SR1 : Assemblage par platine
d'âme (liaison articulée).
d'extrémité débordante (liaison
sem-rigide);
177
Partie IV : Prototype et Résultats
178
Partie IV : Prototype et Résultats
179
Partie IV : Prototype et Résultats
Nous commençons par comparer les solutions de conception optimale pour les deux cas
étudiées du sol de fondation. La figure 8.4 présente les coûts des fondations des différentes
configurations étudiées.
Le coût des fondations représente en moyenne 17 % du coût global de production de
la structure dans le cas d’un mauvais sol (σsol = 0,1 MPa). Dans le cas d’un bon sol (σsol =
0,25 MPa), cette proportion est de l’ordre de 7 %. L’analyse des résultats d’optimisation
pour les deux cas de sol, montre que le coût des fondations est en moyenne multiplié par
deux si on passe d’un bon à un mauvais sol.
1500
1400 Mauvais sol
1300
Coût des fondations (Euros)
1200
Bon sol
1100
1000
900
800
700
600
500
400
300
200
100
0
H (m )
0 41 62 83 10
4 45 66 8 7 108 94 10
6 118 12
10 13
4 14
6 815 1016 17
L=8m L = 12 m L = 16 m L = 20 m
Figure 8.4 : Comparaison des coûts des fondations – bon et mauvais sol
5000
4500 Mauvais sol
Coût de la supertsructure (Euros)
180
Partie IV : Prototype et Résultats
Pour étudier l’importance de la prise en compte du coût des fondations dans le cadre d’une
optimisation de la conception de ce type de structure, nous avons comparé les solutions de
conception trouvées pour une optimisation du coût global de production de la structure
(tableau 8.2) à celles trouvées pour une optimisation du coût de la superstructure seule
(tableau 8.5).
L’analyse des résultats d’optimisation montre que les solutions de conception
trouvées en optimisant le coût de la superstructure sans prendre en considération le coût
des fondations génèrent un surcoût moyen de 18 % du coût global de production de la
structure.
La figure 8.6 représente le coût global de production pour les deux cas d’optimisation et
pour les 16 configurations étudiées.
7000
Optimisation du coût global
Coût global de production (Euros)
6000
Optimisation du coût de la superstructure
5000
4000
3000
2000
1000
41 62 H (m )
0 38 10
4 45 66 87 10
8 49 6 11
10 8 10 4 14
12 13 6 15
8 10
16 17
L=8m L = 12 m L = 16 m L = 20 m
Figure 8.6 : Comparaison des résultats d’optimisation coût global – coût superstructure
D’un autre coté, nous avons comparé les solutions de conception vis-à-vis des types
d’assemblages utilisés. Cette comparaison vise à étudier les conséquences économiques de la
prise en compte du comportement semi-rigide des assemblages.
7000
Solution semi-rigide
Coût global de production (Euros)
6000
Solution classique
5000
4000
3000
2000
1000
H (m )
0 14 62 38 10
4 45 6 87 10
8 49 6 11
10 8 10 4 14
12 13 6 15
8 16
10 17
L=8m L = 12 m L = 16 m L = 20 m
Figure 8.7 : Comparaison des coûts de production des solutions de conception semi-rigides et
classiques
181
Partie IV : Prototype et Résultats
7000.0
Solution semi-rigide
Coût de la superstructure (Euros)
6000.0
Solution classique
5000.0
4000.0
3000.0
2000.0
1000.0
41 62 83 10 H (m )
0 4 45 6 87
10
8 4 6 11
9 10 8 10 4 14
12 13 6 15
8 1610 17
L=8m L = 12 m L = 16 m L = 20 m
Figure 8.8 : Comparaison des coûts de superstructure des solutions de conception semi-rigides
et classiques
70
Solution semi-rigide
60
Poids de la structure (KN)
Solution classique
50
40
30
20
10
0
H (m )
0 14 62 83 10
4 45 66 87 10 8 49 10
6 11 8 10 4 14
12 13 6 815 10
16 17
L=8m L = 12 m L = 16 m L = 20 m
Figure 8.9 : Comparaison des poids des solutions de conception semi-rigides et classiques
182
Partie IV : Prototype et Résultats
La figure 8.9 présente le poids des solutions de conception semi-rigide et classique pour les
16 configurations étudiées. On constate que le poids de la structure ne subit que de légers
changements du fait de l’utilisation d’assemblages semi-rigides.
La réduction du coût de production de la superstructure est donc due essentiellement à une
réduction du coût de fabrication des assemblages.
2000
1800 Solution semi-rigide
Coût des fondations (Euros)
1600
Solution classique
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
H (m )
0 14 62 38 10
4 45 66 87 10
8 49 6 11
10 8 10 4 14
12 13 6 15
8 16
10 17
L=8m L = 12 m L = 16 m L = 20 m
Figure 8.10 : Comparaison des coûts des fondations des solutions de conception semi-rigides et
classiques
D’autre part, si on compare les coûts des systèmes de fondation pour les deux solutions de
conception semi-rigide et classique (figure 8.10), on constate que l’utilisation des assemblages
semi-rigide pénalise la structure, dans certains cas, en termes de coût de fondation. Cependant
la réduction des coûts de superstructure compense largement les surcoûts de fondation quand
il y en a. D’un autre coté, on a déjà vu que les poids d’acier sont très voisins dans les deux cas
de conception semi-rigide et classique.
Cela nous amène à affirmer que la réduction du coût global de production pour les
solutions semi-rigides est essentiellement dû à une diminution des coûts de fabrication
en atelier résultant d’une simplification des assemblages.
183
Partie IV : Prototype et Résultats
10.0
optimales avec un seuil d'indifférence
9.0
Nombre de solutions pseudo-
8.0
7.0
6.0
de 2 %
5.0
4.0
3.0
2.0
1.0
0.0
0 1
4 62 38 10
4 54 6 8 7 10
8 94 10
6 118 10
12 13
4 146 158 16
10 17 H (m )
L=8m L = 12 m L = 16 m L = 20 m
184
Partie IV : Prototype et Résultats
SR SR SR SR
SR2 SR2 SR2 SR1 SR2 SR1
A E A A E A
Solution S1 Solution S2
SR SR SR SR
SR2 SR1 SR2 SR1 SR1 SR1
A E A A E A
Solution S3 Solution S4
SR SR SR SR
SR2 SR1 SR2 SR1 SR1 SR1
E E E E E E
Solution S5 Solution S6
SR SR SR SR
SR1 SR2 SR1 SR2 SR2 SR2
E E E E E E
Solution S7 Solution S8
SR SR
SR2 E SR2
A E A
Solution S9
Figure 8.9 : Solutions de conception non dominées – mauvais sol
185
Partie IV : Prototype et Résultats
Les solutions de conception sont constituées majoritairement par des assemblages semi-
rigides de type SR1 et SR2 au niveau des liaisons poutre-poteau. Au niveau de l’assemblage
poutre-poutre en clef de faîtage, la solution semi-rigide est présente dans toutes les solutions
de conception.
- pour L = 8 m, les solutions de conception sont encastrées en pieds de poteaux (sauf
pour H = 4 m). Ceci peut être expliqué par la faible intensité des moments transmis
aux fondations du fait des petites dimensions de la structure ;
186
Partie IV : Prototype et Résultats
- pour L = 12 m, la faible résistance du sol favorise les solutions avec des appuis
articulés (surtout au niveau des appuis de rive qui sont les plus sollicités en flexion).
Cependant, pour une hauteur de 8 à 10 m, la structure devient plus sensible aux
efforts du vent et une plus grande rigidité au niveau des appuis est requise. Dans
tous les cas, les liaisons poutre-poteau sont constituées par différentes combinaisons
faisant intervenir des assemblages de type SR1 et SR2 ;
- pour L = 16 et 20 m, les solutions articulées en appuis de rive sont optimales jusqu'à
une hauteur de 8 m. Au niveau des liaisons poutre-poteau, les solutions optimales
tendent vers une plus grande rigidité avec l’apparition d’assemblages encastrés.
Cela est certainement du à la prépondérance des conditions de limitation des flèches
de l’ossature (justification aux ELS), surtout pour les structures de grandes portées
(L = 20 m).
187
Partie IV : Prototype et Résultats
SR SR SR SR
SR2 SR2 SR2 SR1 SR2 SR1
A E A A E A
Solution S1 Solution S2
SR SR SR SR
SR2 SR1 SR2 SR1 SR1 SR1
A E A A E A
Solution S3 Solution S4
SR SR SR SR
SR2 SR1 SR2 SR1 SR1 SR1
E E E E E E
Solution S5 Solution S6
SR SR SR SR
SR1 SR2 SR1 SR2 SR2 SR2
E E E E E E
Solution S7 Solution S8
SR SR SR SR
SR2 E SR2 SR2 SR2 SR2
A E A E A E
Solution S9 Solution S10
Figure 8.10 : Solutions de conception non dominées – Bon sol
188
Partie IV : Prototype et Résultats
Les solutions de conception sont très proches très solutions de conception dans le cas d’un
mauvais sol. Pour certains couple H – L, on retrouve les mêmes solutions non dominées que
dans le cas précédent.
- pour L = 8 m, les différentes configurations d’appuis sont présentes. Les liaisons
poutre-poteau sont assurées par des assemblages de type SR1 et SR2. Avec des
hauteur de 8 et 10 m, les solutions de conception deviennent plus rigides, avec des
appuis encastrés. Par rapport au cas d’un mauvais sol, une nouvelle solution apparaît
(S10) tandis que la solution S2 n’est plus optimale ;
- pour L = 12 m, la solution S3 vient s’ajouter aux solutions non dominées pour une
hauteur inférieure à 6 m. Pour les hauteurs plus importantes, les solutions S5 et S7
demeurent non dominées ;
- pour L = 16 et 20 m, les solutions articulées en appuis de rive sont optimales jusqu'à
une hauteur de 8 m (solutions S3 et S4). Une plus grande rigidité au niveau des
liaisons poutre-poteau est requise. Cela est traduit par l’utilisation d’assemblages
encastrés (solution S9).
189
Partie IV : Prototype et Résultats
E E E E
E E E E E E
A E A E E
Solution S1 Solution S2
A A A A
E E E E E E
A E A E E
Solution S3 Solution S4
E E
E E E
A A A
Solution S5
Figure 8.11 : Solutions de conception non dominées – mauvais sol
190
Partie IV : Prototype et Résultats
A E E E E E
S3 S1 S2 S4 S4 S2
E E
E E
L = 12
E E
A E E E
S1 S2
E E E
E E E
L = 16
E E E
A A (E) A E E E
S5 S1 S1 S2
E E E
E E E
L = 20
E E E
A E(A) A E E E
S1 S5 S1 S2
Tableau 8.8 : Solutions de conception non dominées – assemblages classiques
Si on compare les solutions classiques avec les solutions semi-rigides, on constate qu’on
retrouve les mêmes configurations au niveau des appuis. Par exemple, pour L = 8 met H = 4
m, les solutions de conception semi-rigides (tableau 8.6) sont les solutions S1, S2 et S3. Ces
solutions sont toutes articulées en appuis de rive et encastrées au niveau de l’appuis central.
Pour les mêmes dimensions, les solutions non dominées en conception classique sont les
solutions S1 et S3 (tableau 8.8) qui présentent la même configuration au niveau des appuis.
191
Partie IV : Prototype et Résultats
H1
H2
L1 L2
Pour les simulations nous fixons la pente du versant à 10 %, l’entre-axe des portiques est
pris égal à 6 m, et la portée de la deuxième travée L2 est prise égale à la moitié de la portée de
la première travée L1.
Les variables de conception considérées sont schématisées sur la figure 8.13, il s’agit de :
- quatre groupes de barres (P1, P2, P3 et P4) : respectivement les poteaux de la travée
principale, le poteau de la deuxième travée, les poutres de la travée principale et la
poutre de la deuxième travée ;
- les trois appuis de la structure A1 A2 et A3;
- trois groupes de liaisons (L1, L2 et L3) : respectivement les assemblages poutres –
poteau (L1 et L2) et l’assemblage en clef de faîtage (L3).
L4
P3 P3
L1 L1 L2
P4
L3
P1 P1 P2
A1 A2 A3
192
Partie IV : Prototype et Résultats
- E : assemblage par platine d’extrémité débordante avec renfort par jarret (idéalisé
comme liaison rigide).
Pour les liaisons poutre-poutre en clef de faîtage, nous considérons les trois configurations
suivantes :
- A : assemblage par couvre-joints d’âme (idéalisé comme liaison articulée);
- SR : assemblage par platine d’extrémité (liaison semi-rigide);
- E : assemblage par platine d’extrémité avec renfort par jarret (idéalisé comme liaison
rigide).
Les assemblages SR1, SR2 et SR3 et SR seront modélisés comme des assemblages semi-
rigides et seront caractérisés grâce à la base de données SPRINT.
Pour les attaches en pied de poteaux, nous considérons les deux cas suivants :
- A : pied de poteau fixé par platine d’extrémité (idéalisé comme liaison articulée);
- E : pied de poteau fixé par platine raidie (idéalisé comme liaison rigide).
Les charges sur la structure sont déterminées avec les mêmes hypothèses que pour la
structure étudiée au paragraphe précédent et on va considérer deux cas pour le sol de
fondation : un sol à bonne capacité portante (avec σsol = 0,25 MPa) et un sol à moyenne
capacité portante (avec σsol = 0,1 MPa ).
Au niveau des dimensions géométriques de la structure, nous avons choisi de faire varier
les portées des nefs de 8 à 20 m avec un pas de 4 m. Pour la hauteur des poteaux, nous
considérons 4 valeurs : 4, 6, 8 et 10 m. Ces deux paramètres nous permettent de générer 16
configurations géométriques de la structure étudiée.
193
Partie IV : Prototype et Résultats
SR SR
SR2 SR2 A E E SR1
SR2 SR1
A E A A E A
Solution 1 Solution 2
SR E
SR1 SR1 SR2 SR2 A
A
SR1 SR2
E E E E E E
Solution 3 Solution 4
SR SR
SR1 SR1 SR2 SR2 A
A
SR1 E
A E E A E E
Solution 5 Solution 6
SR SR
SR1 SR1 SR2 SR2 SR1
A
E SR1
A A E A A A
Solution 7 Solution 8
SR SR
E E SR2 SR2 A
SR1
SR1 SR2
A A A E E A
Solution 9 Solution 10
SR SR
SR2 SR2 E E SR2
A
SR1 SR2
E A E E E A
Solution 11 Solution 12
194
Partie IV : Prototype et Résultats
L = 12 S8 S1 S5 S3 S4 S4
L = 20 S8 S9 S9 S11 S12 S2
L’analyse des résultats de simulation pour cette structure va dans le même sens que les
constatations faites lors de l’étude du portique double à deux nefs.
Les solutions de conception sont pour la majorité constituées par des assemblages semi-
rigides de type SR1 et SR2, les assemblages de type SR3 sont probablement trop souples pour
assurer la rigidité requise dans les liaisons des solutions de conception.
Au niveau de la configuration des appuis de la structure on peut distinguer deux grandes
familles de solutions selon l’élancement de la structure (rapport H/L) :
- pour les structures peu élancées avec un rapport H/L inférieur à 0,5 : Les solutions de
conception sont articulées en pieds, soit partiellement (solutions S1, S2, S11 et S12),
soit complètement (S8 et S9). Ces configurations correspondent au triangle inférieur
du tableau 8.9. Ces configuration sont peu sensibles aux efforts du vent et d’autre
part, les poteaux ne sont pas très sensibles au flambement ;
- pour les structures relativement élancées avec un rapport H/L supérieur à 0,5 : les
solutions de conception présentent des configurations d’appuis plus rigides par
rapport au cas précédent. On trouve dans ce cas, des solutions de conception avec
trois appuis encastrés (solutions S3 et S4). Ceci peut être expliqué par une plus
grande sensibilité de la structure vis-à-vis des efforts horizontaux ce qui favorise les
solutions de conception plus rigides.
195
Partie IV : Prototype et Résultats
SR SR
SR2 SR2 SR2 SR2 SR2
A
SR2 SR1
A A E A A E
Solution 1 Solution 2
SR SR
SR2 SR2 SR2 SR2 SR2 A
SR1 SR1
A E E A E E
Solution 3 Solution 4
SR E
SR2 SR2 A SR1 SR1 SR2
SR2 SR2
E A E A E A
Solution 5 Solution 6
SR SR
E E SR1 SR1
SR2 SR2
SR2 SR2
E E A E E E
Solution 7 Solution 8
SR SR
SR2 SR2 SR2 E E
SR2
SR2 SR2
A A A A A A
Solution 9 Solution 10
196
Partie IV : Prototype et Résultats
L=8 S1 S2 S1 S3 S2 S5
L = 12 S6 S3 S3 S5 S8
L = 16 S9 S1 S2 S3 S1 S4 S8
L = 20 S10 S10 S6 S3 S7
Les solutions de conception pour ce cas sont très proches de celles trouvées dans le cas
d’un mauvais sol. Les solutions de conception non dominées pour le premier cas de sol (σsol =
0,25 MPa) le restent dans une majeure partie dans le cas d’un bon sol (σsol = 0,25 MPa).
Les solutions de conception sont constituées par des assemblages semi-rigides pour la
plupart d’entre elles. Les solutions encastrées au niveau des liaisons poutre-poteau (S7 et S10)
ne sont optimales que dans le cas des configurations avec une grande portée (L= 16 ou 20 m).
197
Partie IV : Prototype et Résultats
L1 L2 L1
198
Partie IV : Prototype et Résultats
Les actions du vent sont déterminées suivant les recommandation de l’EC1 (partie 2-4). Ce
document a été transposé en France en septembre 2000 en tant que norme expérimentale (P
06-102-4) dont l’application constitue désormais une alternative à l’utilisation des règles NV
65 [RNV 97].
L’effort du vent sur un ouvrage est calculé par le produit :
- de la pression de référence qref ;
- du coefficient d’exposition Ce(z) qui définit le profil du vent en fonction de l’altitude
en intégrant à la fois les effets de hauteur et les effets de rugosité du sol selon la
catégorie du terrain ;
- du coefficient dynamique Cd déterminé en fonction de la hauteur de la construction et
de sa largeur ;
- du coefficient de force Cf déterminé en fonction des dimensions en plan de la
construction et de son élancement.
Les calculs des effets du vent ont été effectués avec les hypothèses suivantes :
- vitesse de référence : v = 28 m/s ;
- pression de référence : qref = 49 daN/m² ;
- catégorie de terrain : zone urbanisée (III) ;
- bâtiment fermé : perméabilité µ ≤ 5 % ;
Les combinaisons d’actions considérées sont celles de l’EC3 :
Aux ELU : 1,35 G + 0,9 (1,5 Q + 1,5 W + 1,5 S)
Aux ELS : G + 0,9 (Q + W + S)
L3 L3 L4 L4 P5 P6
P1 P2 P3
L1 L1 L2 L2 P5 P6
P1 P2 P3
L1 L1 L2 L2 L3 L3 P5 P6 P5
P1 P2 P3 P4
A1 A2 A3 A4
199
Partie IV : Prototype et Résultats
Les paramètres de simulation considérés pour cette structure sont résumés dans le tableau
ci-dessous :
200
Partie IV : Prototype et Résultats
L1 L1 L2 L2
L1 L1 L2 L2 L3 L3
A1 A2 A3 A4
201
Partie IV : Prototype et Résultats
Pour les différents triplets (L1, L2, H), les solutions de conception ne sont pas très
différentes au niveau de la configuration des appuis et des liaisons. Les solutions de
conception sont constituées, pour la majorité d’entre elles, par des assemblages semi-rigides
de type SR2 et SR1.
L1 L1 L2 L2
L1 L1 L2 L2 L3 L3
A1 A2 A3 A4
202
Partie IV : Prototype et Résultats
203
Partie IV : Prototype et Résultats
L1 L1 L2 L2
L1 L1 L2 L2 L3 L3
A1 A2 A3 A4
Les solutions font intervenir des assemblages semi-rigides de type SR2 et SR3 avec des
configurations articulées pour les appuis de la structure.
204
Partie IV : Prototype et Résultats
CONCLUSION
Dans les chapitres 5, 6 et 7 nous avons présenté la méthode d’optimisation de la conception
globale en CM, son automatisation à travers l’outil COMAG et la démarche d’acquisition de
connaissances expertes à travers la simulation et l’analyse multicritère. Le chapitre 8 clôture
cette étude par la présentation des simulations effectuées et les connaissances déduites sur
trois exemples de structures-type.
La technique d’optimisation utilisée pour résoudre le problème d’optimisation de la
conception globale en CM est destinée surtout à l’expérimentation et à l’apprentissage. C’est
pour cela que nous avons choisi d’effectuer des simulations pour formaliser des connaissances
expertes permettant aux concepteurs de trouver rapidement les meilleures solutions de
conception globale. Ces connaissances qui prennent en compte les données du sol et de la
superstructure proposent un ensemble très restreint de solutions dans lequel se trouve la
meilleure.
Les deux exemples étudiés pour le cas des structures type halles industrielles : un portique
à nef double symétrique et un portique à nef dissymétrique ont permis de mettre en évidence
l’importance d’une analyse globale superstructure/fondations. En fait, l’analyse des résultats
d’optimisation montre que les solutions de conception trouvées en optimisant le coût de la
superstructure sans prendre en considération le coût des fondations génèrent souvent un
surcoût pouvant aller jusqu'à 20 % du coût global de production de la structure.
D’un autre coté, les solutions de conception semi-rigides permettent une réduction
moyenne de 10 % du coût global de production de la structure. Ainsi, la simplification des
assemblages et la considération de leur comportement dans l’analyse globale de la structure
s’avèrent des paramètres très importants permettant de réaliser une optimisation des coûts de
production.
Les résultats d’optimisation de la troisième structure étudiée vont aussi dans le même sens
malgré les différences qui existent entre ces structures du point de vue de leur conception.
Les exemples que nous venons d’étudier et d’analyser attestent de l’importance de la
démarche d’optimisation de la conception en phase précoce. Cette première approche que
nous proposons ouvre des perspectives très intéressantes à ce niveau. D’autant plus que les
pourcentages des économies réalisées doivent encourager les concepteurs à adopter cette
démarche d’optimisation.
205
Partie IV : Prototype et Résultats
CONCLUSION PARTIE IV
Dans cette partie, nous avons commencé par présenter l’outil COMAG, réalisé pour
implémenter informatiquement la démarche d’optimisation de la conception globale des
structures par la technique des Algorithmes Génétiques.
L’automatisation de cette démarche a pour objectif d’effectuer des simulations sur des
structures type en vue de formuler des connaissances expertes dans le domaine de la
conception globale des structures métalliques.
Ces simulations ont fait l’objet du chapitre 8 de ce mémoire. Au total, quatre types de
structures ont été étudiés. La première structure : un portique double à deux étages à servi
pour la présentation de la démarche d’acquisition de connaissances. Cette démarche basée sur
les principe de l’analyse multicritères nous permet de rechercher des solutions de conception
globalement optimales dans le sens où cette optimalité est garantie pour les deux critères :
coût de la superstructure et coût des fondations.
La deuxième structure étudiée est un portique à nef double symétrique. Cette structure est
très courante dans le domaine de la construction des halles industrielles. D’ou l’importance de
la considérer dans notre étude. Les résultats de simulation ont montré l’importance de la
considération du comportement des liaisons dans ce type de structure. D’un autre coté, la
recherche de solutions de conception globale superstructure/fondations acquiert une
importance particulière pour ce type de structure du fait de la sensibilité de ces structures aux
efforts du vent et les faible efforts verticaux transmis aux fondations.
La troisième structure étudiée rejoint elle aussi les structures de type halles industrielles.
C’est un portique à nef dissymétrique. Avec l’étude de cette structure, nous avons commencé
à déceler quelques tendances au niveau de la conception globale de ce type de structure. Ces
tendances ne peuvent être mises en évidence à travers les deux exemples testés. Il faut pour
cela élargir le champ de l’étude pour pouvoir confirmer les premières constations qu’on a
faits.
La dernière structure étudiée est une structure à trois étages dissymétrique. L’étude de cette
structure à permis de mettre en évidence, une fois de plus, les avantages économiques de
l’utilisation des assemblages semi-rigides pour les différentes configurations testées de la
structure (dimensions, contreventement, nature du sol, etc.).
206
Conclusions et Perspectives
207
Conclusions et Perspectives
208
Conclusions et Perspectives
reste estimatif et des simplifications ont été prises en compte, par exemple pour le calcul du
coût de montage des structures. Les possibilités offertes pour l’optimisation des coûts de
production des ouvrages doivent encourager la recherche d’une plus grande maîtrise des coûts
de production en construction métallique.
L’approche globale superstucture/fondations : L’intégration des données de
l’infrastructure dès les phases précoces de conception de la superstructure d’un ouvrage est
une approche très intéressante dans la mesure où elle vise la recherche de solutions de
conception globalement économiques. Nous avons testé cette démarche dans notre étude en
considérant certaines simplifications. Par exemple, nous n’avons considéré que le cas des
semelles isolées sous poteaux alors que d’autres types de fondations peuvent être aussi
envisagés : les semelles filantes, les radiers, les fondations profondes, etc. Pour les
caractéristiques du sol de fondation, il serait intéressant de considérer des paramètres tels que
le tassement maximal et le niveau de la nappe.
La conception des assemblages : dans ce travail, nous avons fait recours à la base de
données SPRINT pour déterminer les caractéristiques mécaniques des assemblages semi-
rigides. Le modèle simplifié utilisé dans le projet SPRINT peut être la base d’outils de
caractérisation rapide des assemblages. Cela est très utile dans la mesure où on peut élargir le
champ de la recherche à d’autres dispositions d’assemblages non traitées dans le projet
SPRINT.
La simulation : Elle semble être une voie susceptible d’apporter des résultats tangibles
pour aider les concepteurs à retenir, dès les phases précoces de conception, de bonnes
configurations structurelles. Le nombre important de variables de conception et de types de
structures à considérer fait qu’un vaste programme d’expérimentation doit être envisagé. Les
connaissances expertes en résultant pourraient alors être regroupées par classes de structure
comme cela a été montré dans ce document.
La méthodologie d’acquisition de connaissance : Les résultats obtenus nous encouragent
à élargir le champ de la présente recherche à d’autres types de structures et à la prise en
compte d’autres variables. A ce niveau, la démarche d’acquisition de connaissance pourrait
aussi être appliquée à des structures mixtes acier-béton.
209
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217
Annexes
ANNEXE 1
METHODES SADT ET IDEF1X
Mécanismes
Figure A1.1 : Représentation SADT
Chaque boite représente une action identifiée par un verbe (le « nom » de la boite), et
chaque flèche représente un flux de données : une activité produit des données en sortie par
transformation ou modification de données d’entrée, à partir de directives de contrôle, et en
s’appuyant sur des mécanismes.
SADT utilise le principe des modèles emboîtés représenté à la figure A1.2.
1
Annexes
2
Annexes
nom_entité
attribut_clé_1
attribut_clé_2 attributs appartenant à la clé
attribut_1
attribut_2 attributs propres à l'entité
3
Annexes
4
Annexes
ANNEXE 2
5
Annexes
6
Annexes
7
Annexes
Tableau A2.1 : Classe de section pour les profilés laminés courants à section en I
8
Annexes
La résistance au flambement des éléments comprimés est fortement liée aux conditions de
liaison aux extrémités de ces derniers. Pour le cas des éléments avec des liaisons parfaites
(articulation ou encastrement ) les paramètres nécessaires à la vérification sont bien définis et
le calcul peut se faire sans difficultés majeures. Dans le cas ou on a affaire à des liaisons semi-
rigides le calcul devient plus compliqué et nécessite l’introduction de nouveau paramètres
relatifs à la rigidité de la liaison elle même.
La longueur de flambement d’un élément comprimé peut être déterminée en fonction de sa
longueur nominale à l’aide de l’annexe E de l’EC3. Le principe de calcul est le suivant
[DAN92] :
• on calcule les facteurs de distribution de rigidité η1 et η2 respectivement en tête de et en
pieds de poteau (voir figure 1) suivant le type de liaison à ses deux niveaux.
K1
K11 K12
Kc
K2 K22
K21
K c + K1 Kc + K2
η1 = η2 =
K c + K1 + K11 + K12 K c + K1 + K 21 + K 22
Figure A2.1 : Facteurs de distribution de rigidité
avec :
K = I/L : rigidité de l’élément considéré ;
I : inertie de l’élément ;
L : longueur d’épure de l’élément.
Les expressions empiriques suivantes sont des approximations sécuritaires qui peuvent être
utilisées comme alternative aux valeurs tirées des figures E.2.1 et E.2.2 de l’annexe E de
l’Eurocode 3 :
(a) mode d’instabilité à nœuds fixes
9
Annexes
Lorsqu’une poutre possède des assemblages semi-rigides, sa rigidité effective doit être
réduite en conséquence en fonction de la rigidité initiale Sj de l’assemblage [SPR96].
Le tableau ci-après donne les rigidités effectives des poutres à assemblages semi-rigides
selon les conditions de chargement.
avec : α =
( L)
2.E. I
Sj
10
Annexes
11
Annexes
ANNEXE 3
BASE DE CONNAISSANCES
12
Annexes
13
Annexes
Cornière 1
Barre 1
Barre 2
Cornière 2
TABLEAU OPERATIONS
Barre 1 Barre 2 Cornières 1 et 2 Plat
DEBIT - USINAGE
Mise à Mise à longueur Cisaillage cornière à 6 Mise à dimension
longueur trous
Usinage 4 Usinage 8 trous
trous
ASSEMBLAGE - POINTAGE
Plat et cornières sur Barre 2
SOUDAGE
-
PRE-MONTAGE (atelier)
Boulonnage cornières 1 et 2 sur Barre 2 (8 boulons)
MONTAGE
Boulonnage (cornières + Barre2 ) sur barre 1 (4 boulons)
14
Annexes
Temps global de fabrication d’une cornière d’attache à x trous dans un lot de n pièces : Tn = ( t1+ t4 )/n + t2 . x + t3
Temps global de cisaillage d’une platine dans un lot de n pièces : Tn = ( t1+ t3 )/n + t2
15
Annexes
Temps global d’usinage de x trous dans une platine appartenant à un lot de n pièces : Tn = ( t1+ t4 )/n + t2 . x + t3
Temps global de perçage d’un axe de trous dans une série de n barres et de x axes de trous par barre : Tn = t1/n.x + t2 + t3/x
16
Annexes
Temps global de mise à dimension par sciage d’une barre : T = h/Vsciage , h : hauteur totale du profil
OPERATION : SOUDAGE
TECHNOLOGIE
(1) : la valeur de vitesse de soudage est calculé pour une soudure manuelle à l’arc avec un codon d’angle moyen a = 4 mm ;
(2) :le temps de retournement de l’assemblage est fonction du poids ; manuel (15’’) ou assisté (pont roulant 120’’,…)
on considère ici une moyenne de 4 retournements manuels ce qui donne un temps global de 60’’.
17
Annexes
Données d’évaluation
18
Annexes
Coûts d’exécution
Coût horaire atelier 30 Euros/h
Coût de montage sur site 0,65 Euros/Kg d’acier
19
Annexes
20
Annexes
21
Annexes
Les caractéristiques mécaniques (raideur en rotation et moment résistant) ont été calculées
pour les diverses configurations de poteaux HEB et poutres IPE, épaisseurs courantes de
platines et diamètres courants de boulons.
Les assemblages étudiés dans le cadre du projet « SPRINT » sont les types d’assemblages les
plus courants, a savoir :
- chargement statique ;
- effort normal faible dans les poutres (N/NP<0.1 où NP représente l’effort normal plastique
de la poutre) ;
- nœuds d’axes forts des profilés ;
- nuances d’aciers S235 à S355 ;
- profilés laminés à chaud ou reconstitués de dimensions similaires ;
- boulons de classe 8.8 et 10.9.
Le modèle mécanique est élastique linéaire, il est caractérisé par sa raideur en rotation Sj et le
moment maximum qu’il peut supporter (figure A3.1) :
M
comportement réel
modèle de calcul
résistance
MR
Sj0
rigidité
capacité de rotation
Sj
φ
φC
Figure A3.1 – Caractéristiques du modèle simplifiée.
22
Annexes
Lorsque l’on désire recourir à une analyse structurale de type élastique, une rigidité
équivalente réduite, Sj, peut être définie, on parle alors de rigidité nominale. L’utilisation de
cette rigidité permet de prendre en considération, de manière simple, les déformations
permanentes limitées dont l’assemblage est le siège lorsque l’on s’approche de la résistance
de calcul en flexion MRd.
Si pour une raison spécifique les assemblages doivent travailler strictement dans leur domaine
élastique, il convient alors d’utiliser la rigidité initiale Sj,ini mais en limitant le moment
maximum à 2/3 de MRd ce qui correspond approximativement au moment résistant élastique
théorique de l’assemblage (Me).
Les calculs de Sj et de MRd sont basés sur la méthode dite « des composantes » qui consiste à
examiner séparément les différentes zones qui constituent l’assemblage (boulons en zone
tendue, flexion de la platine en zone tendue, cisaillement du panneau d’âme du poteau..). Les
résistances élémentaires et les raideurs élémentaires de ces composantes sont calculées
individuellement puis assemblées en série ou en parallèle selon le cas pour déterminer les
deux caractéristiques globales recherchées.
Pour chacun des six cas d’assemblages présentés, le manuel [SPR96] présente une procédure
de calcul basée sur l’approche adopté par l’annexe J de l’Eurocode3. Cette procédure
comprend la présentation des propriétés mécaniques et géométriques utiles de l’assemblage
étudié, les expressions de la rigidité et de la résistance pour toutes les composantes de
l’assemblage ainsi que la façon de déduire ses propriétés caractéristiques à savoir ses rigidités
initiale et nominale et son moment résistant de calcul. Le tout est complété par des tableaux
de dimensionnement qui peuvent être utilisés directement, comme alternative à la procédure
de calcul. Ces tableaux de dimensionnement sont établis pour des combinaisons courantes de
profilés assemblés. Dans la page suivante de cet annexe, on donne une vue du catalogue
SPRINT.
23
Annexes
24