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CHANGEMENT D’IDENTITE

Abram - Abraham (Gen. 17 : 5)


Quand Dieu donne un nouveau nom à quelqu'un, c'est généralement pour marquer
un changement d'identité. Dieu a changé le nom d'Abram, qui signifie « père
vénérable », en Abraham, qui signifie « père d'une multitude » (Genèse 17.5). Il a
aussi changé le nom de la femme d'Abraham, de Saraï, qui signifie « ma princesse »,
en Sara, qui signifie « mère des nations » (Genèse 17.15). Ce changement de nom a
eu lieu au moment où Dieu a fait alliance avec Abraham et lui a donné le signe de la
circoncision. Il lui a également réaffirmé sa promesse de lui donner un fils, de son
épouse Sara, et lui a demandé de l'appeler Isaac, ce qui signifie « il rit ». Abraham a
eu un autre fils, Ismaël, par Agar, la servante de Sara, mais la promesse de Dieu de
bénir les nations à travers Abraham s'est accomplie par la lignée d'Isaac, dont Jésus
est issu (Matthieu 1.1-17, Luc 3.23-38). Isaac était le père de Jacob, qui a reçu le nom
d'Israël. De ses douze fils sont issus les douze tribus d'Israël, les Juifs. Beaucoup de
nations sont issues de la descendance physique d'Abraham et de Sara et leur
descendance spirituelle est encore plus nombreuse. Galates 3.29 dit que tous ceux
qui appartiennent à Jésus-Christ, hommes et femmes, Juifs ou non-Juifs, sont « la
descendance d'Abraham[,] héritiers conformément à la promesse
Abram signifie « père élevé ». Le terme père désignait déjà cet homme comme le chef
de la famille de la foi. Sa descendance est évoquée dès son entrée dans le pays de
Canaan, et même avant (Gen. 12 : 2, 7). L’Eternel en donne plus tard la confirmation
au patriarche longuement mis à l’épreuve (15 : 1-6). Dieu lui-même s’engage
formellement par une alliance sans demander à Abram de s’engager lui aussi. Le
brandon de feu passant entre les pièces des animaux manifeste la fidélité de Dieu et
le caractère inconditionnel de ses promesses (v. 17-18).
Appelé à sortir d’un milieu idolâtre, Abram a été élevé dans la proximité de l’Eternel
et dans sa communion. Dans l’action de grâce qu’elle adresse à Dieu après la
naissance de Samuel, Anne déclare : « Il élève le pauvre, pour les faire asseoir avec les
nobles ; et il leur donne en héritage un trône de gloire » (1 Sam. 2 : 8). Et Marie, la
mère du Seigneur, dira : « Il a élevé les humbles » (Luc 1 : 52).
Abram et Saraï utilisent un triste expédient pour réaliser la promesse divine par des
moyens humains (Gen. 16 : 1-6). Mais treize ans plus tard, l’Eternel réaffirme qu’il
donnera une descendance à Abram, et cela par le moyen de Saraï (17 : 4, 16). La
promesse se précise et le caractère de l’alliance s’en trouvera changé. Le patriarche
reçoit alors un nouveau nom : « Abraham », c’est-à-dire « père d’une multitude » (v.
5). Ainsi l’Eternel lie sa promesse au nom même de celui qu’il traite comme son ami.
Sa descendance ne se limitera pas au peuple terrestre ; cette « multitude de nations »
comporte tous les croyants, quelle que soit leur origine. La foi est le trait de famille
qui les unit entre eux et les lie à Abraham, le père de la foi (Luc 3 : 8; Rom. 4 : 16).
Jacob - Israël (Gen. 32 : 28)
Dieu a changé le nom de Jacob, qui signifie « trompeur », en Israël, qui signifie « qui
lutte avec Dieu » (Genèse 32.28). Avant cela, il s'était approprié le droit d'aînesse de
son frère Ésaü (Genèse 25) et l'avait trompé pour recevoir la bénédiction qui lui
revenait (Genèse 27), puis s'était enfui chez son oncle Laban (Genèse 28), avait
épousé Léa et Rachel (Genèse 29), avait fui Laban (Genèse 31) et avait lutté avec Dieu
en se préparant à sa rencontre avec Ésaü. Jacob avait trompé son frère, avant d'être
trompé par son oncle et de le tromper en retour (Genèse 30). Maintenant, il entrait
sur le territoire de son frère pour échapper à la colère de son oncle. Il savait qu'Ésaü
viendrait à sa rencontre et craignait pour sa vie. Cette nuit-là, il a lutté avec un
homme, qui s'est ensuite identifié comme Dieu et qui est considéré comme une
théophanie, ou peut-être comme Christ pré-incarné. Il ne l'a pas laissé partir avant
qu'il ne l'ait béni. C'est à ce moment-là que Dieu a changé son nom : dorénavant, il
ne serait plus un trompeur et un manipulateur, mais serait connu comme celui qui
avait « lutté avec Dieu et avec des hommes et […] été vainqueur » (Genèse 32.28). 
La vie de Jacob comporte deux parties: la première va de sa naissance jusqu’à Peniel
(Gen. 32 : 30), et la deuxième commence avec le jour nouveau qui se lève alors sur lui,
lorsqu’il déclare : « J’ai vu Dieu face à face, et mon âme a été délivrée » (v. 30-31).
Jacob signifie « supplanteur ». Pendant toute la première période de sa vie, sa propre
volonté prend les devants ; Jacob cherche à obtenir par ses propres moyens les
bénédictions que l’Eternel, dans sa souveraineté, veut lui donner. A Peniel, le combat
qui l’oppose à l’Ange dure toute la nuit, jusqu’au lever de l’aurore. Cette nuit est
comme le résumé de toute sa vie passée ; elle ressemble à celle où, avec une énergie
comparable, Simon Pierre pêchera sans rien prendre (Luc 5 : 1-11). Quel
enseignement pour nous ! Tant d’énergie dépensée, tant de fatigues inutiles dans nos
vies, perdues pour l’éternité ! Beaucoup plus tard, Jacob déclarera devant le Pharaon :
« Les jours des années de ma vie ont été courts et mauvais » (47 : 9).
Dans sa grâce, Dieu brise la propre volonté de Jacob : sa hanche est luxée (v. 25). Il ne
nous fera jamais verser une larme inutile ; ce qui paraît être un handicap définitif pour
Jacob devient au contraire une bénédiction dans la main de l’Eternel. La deuxième
partie de sa vie commence alors. Sa propre volonté brisée, Jacob apprend à se rejeter
sur l’Eternel. Un autre combat s’engage avec d’autres armes. C’est celui de la prière : «
Il lutta avec Dieu… il pleura et le supplia » (Osée 12 : 4-5). Ce combat amène la
victoire, et Jacob entend ces paroles : « Tu as lutté avec Dieu… et tu as prévalu » (Gen.
32 : 28). Il reçoit alors un nouveau nom : « Israël », vainqueur de Dieu. Ce nouveau
nom témoigne de la victoire remportée par sa prière et sa supplication. Mais « Israël »
signifie aussi prince de Dieu. Ce titre le relie à sa grand-mère Sara (princesse) et par
cette dignité de prince, Dieu reconnaît la valeur de ce qu’il a lui-même produit en
Jacob. En dépit de bien des faiblesses encore, l’homme « noble » qu’est devenu Israël
« se proposera des choses nobles » (Es. 32 : 8). Après les agissements charnels qui ont
émaillé sa vie de supplanteur, le prince de Dieu peut voir quelques rayons de la gloire
de l’Eternel, en attendant de jouir de sa communion à « Béthel », la maison de Dieu
(35 : 1).
Simon - Pierre (Jean 1 : 43)

Dans le Nouveau Testament, Jésus a changé le nom de Simon, qui signifie « Dieu a
entendu », en Pierre, qui signifie « rocher », quand il l'a appelé à devenir son disciple
(Jean 1.42). C'est Pierre qui a confessé que Jésus était « le Messie, le Fils du Dieu
vivant » (Matthieu 16.16). Jésus lui a répondu en l'appelant : « Simon, fils de Jonas »
et lui a dit qu'il était béni parce que Dieu lui avait révélé son identité. Il l'a ensuite
appelé Pierre et lui a dit que sa confession était le fondement, ou le « rocher », sur
lequel il bâtirait son Église (Matthieu 16.17-18). Pierre est souvent considéré comme
le premier des Apôtres. Jésus l'appelait tantôt Simon, tantôt Pierre. Pourquoi ?
Probablement parce qu'il continuait parfois à se comporter selon son ancienne
nature, au lieu d'être le rocher que Dieu l'avait appelé à être. Il en est de même pour
Jacob : Dieu a continué à l'appeler Jacob afin de lui rappeler son passé et son besoin
de dépendre de lui. 
Pourquoi Dieu donne-t-il un nouveau nom à certaines personnes ? La Bible ne nous
donne pas ses raisons, mais c'est peut-être pour leur faire comprendre qu'ils sont
appelés à accomplir une nouvelle mission. Leur nouveau nom leur révélait le plan de
Dieu pour leur vie et leur assurait qu'il s'accomplirait à travers eux

André, le frère de Simon, faisait partie de ceux qui avaient suivi Jésus. Il dit à son frère
: « Nous avons trouvé le Messie » (Jean 1 : 41), puis il le conduit auprès de Jésus.
Après avoir regardé Simon, le Seigneur change son nom : « Tu seras appelé Céphas
(ce qui se traduit par : Pierre) » (v. 42). Pierre était destiné à devenir « une pierre » de
la maison de Dieu dont Christ est le fondement ; cette vocation est confirmée par le
Seigneur lui-même en Matthieu 16 : 17-18.
Instruit par l’Esprit de Dieu, Pierre comprendra que l’édifice que le Seigneur bâtit est
constitué d’un grand nombre de pierres qui sont les croyants eux-mêmes. Il écrit aux
Juifs de la dispersion : « Vous-mêmes aussi, comme des pierres vivantes, êtes édifiés
une maison spirituelle, un saint sacerdoce, pour offrir des sacrifices spirituels,
agréables à Dieu par Jésus Christ » (1 Pier. 2 : 5). Comme des pierres d’une
construction, que chacun de nous, croyants, occupe fidèlement la place qui lui est
impartie dans l’assemblée qui est la maison de Dieu (1 Tim. 3 : 15) !
Saul - Paul (Act. 13 : 9)
A l’origine, Saul de Tarse porte le même nom que le premier roi d’Israël : « Saül ».
L’un et l’autre étaient Benjaminites (1 Sam. 9 : 1 ; Phil. 3 : 5). Saül, le roi selon le cœur
de l’homme, était grand et dépassait en stature tout le peuple (1 Sam. 9 : 2). Saul de
Tarse était grand dans le judaïsme : « Je faisais des progrès dans le judaïsme plus que
beaucoup de ceux de mon âge dans ma nation, étant extrêmement zélé pour les
traditions de mes pères » (Gal. 1 : 14). Si les fils d’Israël admiraient la grandeur et la
beauté physique du roi Saül, les coreligionnaires de Saul de Tarse pouvaient être
impressionnés par la stature religieuse du disciple de Gamaliel (Act. 22 : 3). Mais le roi
Saül restera le roi selon la chair que l’Eternel mettra de côté : « Je t’ai donné un roi
dans ma colère, et je l’ai ôté dans ma fureur » (Osée 13 : 11).
Quel contraste avec Saul de Tarse ! La grâce souveraine de Dieu en fait un « vase
d’élection » pour son service, un instrument pour porter le nom du Seigneur « devant
les nations, les rois et les fils d’Israël » (Act. 9 : 15). Comment pourrait-il garder son
nom de Saul de Tarse, alors que plus rien dans sa vie ne sera comme avant ? Au
début du service du grand apôtre des nations, l’Ecriture dit avec une grande sobriété :
« Saul, qui est aussi appelé Paul, rempli de l’Esprit… » (Act. 13 : 9). Or Paul signifie «
petit ». Devant la grandeur de son Seigneur, le grand Juif considéré prend sa place
dans la modestie, la petitesse et l’humilité. Il n’y a rien qui puisse nous mettre autant
de côté que de contempler la grandeur et la majesté de notre Seigneur. Paul renonce
à toute grandeur religieuse et accepte joyeusement d’être petit au service d’un Dieu
infiniment grand.

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