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l y eut au temps de Dèce, comme nous l'enseigne l'épître 52 de saint Cyprien, un

personnage du nom de Trophime qui aposlasia. Mais ce scandale fut-il donné à la naissante
église d'Arles? Non, la scène s'est passée à Rome.
Un évêque d'Afrique , nommé Anionien, fut ébranlé dans son attachement au souverain
pontife Corneille par des lettres de l'antipape Novalien, qui reprochait à l'évê- que de Rome
de communiquer avec Trophime et d'autres apostats. Antonien consulta saint Cyprien, qui
lui répon- dit : « Frère très-cher,... sachez-le, nos collègues ont exa- miné et découvert avec
certitude que Corneille n'a pas été souillé de la faute des libellatiques (1), quoique certaines
gens le répètent, et qu'il n'a point eu de sacrilèges rap- ports avec les évêques qui ont brûlé
de l'encens devant les idoles, mais qu'il a rattaché à nous ceux dont il avait enfin reconnu
l'innocence après avoir jugé leur cause. Quant à Trophime, sur qui vous avez désiré que je
vous écrivisse, la chose ne s'est point passée de la manière que l'ont portée jusqu'à vous la
rumeur et le mensonge des méchants. Comme nos prédécesseurs l'ont fait souvent, notre
cher collègue, afin de réunir nos frères, a cédé à la nécessité. La plus grande partie du
peuple s'était séparée avec Trophime,... et ne serait pas revenue sans Trophime à l'Eglise.
Une discussion ayant donc été engagée avec un grand nombre d'évêques, Trophime fut
reçu. Le retour
e bien des frères et le chemin du salut qui leur était rendu servirent pour lui de rançon.
Toutefois, Trophime ne fut admis qu'à la communion laïque, et nullement au- torisé à
usurper le sacerdoce, ainsi que vous l'ont annoncé les épîtres d'hommes méchants. »
Saint Cyprien ne nous dit rien autre sur Trophime. Or, tout ce que l'évêque de Carthage
affirme de l'apos- tat, M. Thierry l'applique au Trophime mentionné par saint Grégoire de
Tours, à cause de la ressemblance des noms, de la concordance des temps et de l'influence
des deux personnages dans l'Eglise. Sans m'arrêter à recher- cher si le Trophime apostat
n'était pas un simple prêtre fort vénéré, je conviens que M. Thierry signale de curieux
rapports entre les deux homonymes; mais n'oublions pas de noter aussi les différences qui
les séparent. De quel- que façon que soit analysée la lettre de saint Cyprien à Antonien, rien
n'y fait soupçonner que l'événement rap- porté se soit passé à Arles, ou autre part en Gaule,
tandis qu'on y rencontre le pape Corneille jugeant, condamnant, pardonnant, et accusé
ensuite de complicité. Ce fut donc Rome et non pas Arles qui vit un des membres de son
clergé, nommé Trophime, sacrifier aux faux dieux (1).
3° M. Amédée Thierry croit que les clercs et les laïques restés fidèles déposèrent Trophime
et élevèrent Marcien à sa place. La preuve qu'il offre de ces faits, c'est l'épître 69 de saint
Cyprien. Mais à quoi bon citer cette épître, puisque, au lieu d'y être question de la nomina-
tion de Marcien, c'est, nous l'avons dit plus haut, sa dé- position que l'on demande à
Etienne?
4° A l'aide d'un emprunt fait à saint Grégoire de Tours, M. Thierry conduit à de nouvelles
conquêtes spirituelles

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