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;
BIS ïŒRKTS
DE NATURE,
EXTRAIT tant du Petit Albert que d'autres
philosophes Hébreux, Latins, Grecs, Arabes,
Calddens, et plusieurs autres Modernes ;
IL
y a beaucoup de choses que la prudepte
.
antiquité a établies à cette fin. Si vous désirez
vous débarrasser du lien amoureux, faites en
sorte de ne regarder votre sujet aimé, de peur
que par son regard il ne vous attire, et que
vos yeux ne soient joints aux siens, car il con-
vient 'd'ôter la cause si on veut guérir le mal,
puis retrancher petit à petit la, fréquentation.
Faites de forts exercices qui vous provoquent
à la sueur, flairez souvent l'hysope et les lis,
portez en votre doigt de la corne d'un âne sau-
vage, et vous verrez en peu de temps que votre
fantaisie se passera, et vous en serez délivré.
\r Pour qu'un chien vous suive.
Prenez de la graisse de la matrice d'une
chienne, et la donnez à manger au chien avec
du pain, et il vous suivra ; et si vous graissez,
vos souliers avec telle graisse, tous les chiens
vous suivront. l"
Pour faire les chiens muets.
Il faut porter sur soi une langue et les yeux
d'une chienne , laquelle rend non-seulement les
chiens muets, mais rend aussi celui qui les
orte,lui assuré d'iceux. Il en est de même de ce-
i qui portera sur lui le cœur d'un chien.
Pour guérir les chiens enrages.,
Il attt enfermer les chiens enrages, et ne
leur rien donner à manger l'espace d'un jour,
puis il faut mêler en leur breuvage un peu d'el-
lébore; et lorsqu'ils seront purgés, il les faut
nourrir avec du pain d'orge : oh guérira ainsi
ceux qui seront mordus par des chiens enragés.
Pour empêcher quelqu'un de dormir.
Un œuf d'hirondelle mis dans le lit, ne per-
mettra point que celui qui sera couché puisse
dormir, tandis que l'œuf n'en sera pas ôté.
Pour faire danser le pain.
Si vous mettez dans le pain, èh mettant au
four, une noix pleine de soufre vif, de salpêtre
l de vif-argent, diligemment close, quand il
échauffé, le pain danser
sera un peu vous verrez
de telle façon, qu'il donnera à ceux qui seront
présens, un plaisant spectacle et digne de frap-
pement de mains, et la même chose se fera eu
mettant une petite goutté de vif-argent dans un
pain chaud mis sur la table.
Tour plaisant à faire à des conviés en un ban-
quet quand on est à tabler f
SECRETS
1
POUR LES MOUTONS.
olirfaire que les brebis suivent quelqu'un.'
ESquibrebis
leur
sont accoutumées de suivre celui
bouché les oreilles de leur
aura
Uine.
Pour faire que les moutons et les brebis ne
choquent point.
] Prenez les
. „
cornes près des oreilles.
Pour connaître, la brebis étant pleine, de
quelle couleur sera l'agneau.
Ouvrez la bouche de la brebis pleine, et si
vous lui trouvez 'la langue noire, elle fera
agneau nojr ; et si elle est blanche, l'agneau
sera blone; et si elle est de diverses couleurs,
il sera de diverses couleurs.
Pour garantir les agneaux d'être malades.
Donnez-leur pendant sept jours durant, un
peu de lierre à manger, et ils ne seront pas
malades.
,
Pour faire que les' brebis ne devienent pas
rogneuses.
Prenez de la lie d'huile, laissez-la bien puri-
fier, puis de l'eau dans laquelle auront bouilli
des lupins et de la lie de bon vin \ il vous faut
mêler tout cela ensemble. Quand vous mettrez
vos brebis dehors, oignez-les toutes, et les
laisser suer deux ou trois jours puis les faut la-
,
ver dans l'eau de mer ; et si vous n'avez pas de
cette eau, faites de l'eau salée, ce faisant, elles
ne seront pas rogneuses, et auront plus de laine
et bien meilleure, et les triquets ne les es-
teront pas ; faites ainsi à toutes les bêtes à
quatre pieds si elles sont rogneuses.
Comme les brebis sont empêchées de manger.
La fiente de loup, cachée en l'étable, les
garde de manger, et les fait toujours tourmen-
ter et bêler comme si le loup y était, estimant
qu'il soit en embûches, et ne cessant qu'elle ne
soit ôtée. Par ce moyen, plusieurs imposteurs
étrangers ont tiré beaucoup d'argent des sith-
ples laboureurs, se disant médecins de bétail
malade, ou, au lieu d'argent, ont emporté quel-
ques brebis pu moutons gras. Rasis et Albert
enseignent que la queue du loup en' peut faire
autant, même toute partie de cet animal, por-
tée dans le bercail, tant se trouve grande l'antipa-
hie et naturelle discorde loup envers la brebis.
Merveilleux remède aux maladies des brebis.
Le ventre du mdùton cuit dans du vin et de
l'eau, étant donné en breuvage, guérit lesdites
brebis de plusieurs maladies, car il sympathise
dit Cardan. ,
Quand et comment il faut tondre les moutons.
On ne doit pas tondre les brebis quand il fait
encore froid , ni en été quand il fait trop chaud,
-
mais bien au milieu du printemps ; et il faut oin-
dre de poix liquide les plaies qui se fout en ton-
dant 5 il faut aussi oindre le reste du corps de
vin ou d'huile, ou du vin mêlé avec la lie d'huile,
ou de l'huile, vin blanc et cire, puis vous mê-
.
lerez le tout ensemble, car cela ne nuit nulle-
ment à la laine, et empêche la rogne et les
ulcères. Il faut prendre garde à les tondre au
soleil étant bien nettoyées après la première
,
heure du jour, et lorsque la rosée qui tombe
y
;
mettez-la sous les aisselles, tant que vous ayiez
sué frottez-en du pain, et donnez-en à manger
à un chien, et tous ceux qui, le sentiront vous
suivrdnt.
Pour faire courir un cheval pendant vingt-
quatre heures.
Faites-lui avaler une cuillerée de soufre ci-
trin, et une demi-livre d'olives et il courra
,
tant que vous voudrez.
Pour faire tomber le poil à l'instant.
Faut prendre trois blancs d'qeuf, et la gros-
seur d'un œuf de chaux vive, et une dragme
d'orpiment avec un demi"septier de lessive,
,
puis vous mêlerez le tout ensemble, et en frot-
terez le lieu où est le poil, vous le verrez tom-
ber au même moment.
Pour faire courir trois œuf par une maison ,
sans qu'on r touche..
Il faut vider les œufs par un trou, et y mettre
un grillon puis le boucher subtilement avec dp
,
la cire blanche, et les mettre .'t terre; en leur
montrant la clarté d'une chandelle ils feront
courir les œufs par la maison.
Pour engraisser promptenteiit, un cheval.
Donnez-lui par repas deux poignées de fro-
ment, trempé vingt-quatre heures dans l'urine
d'homme, avec un peu de cumin et de fenouil
grec."
Pour empêcher les loups d'approcher du vous
la nuit.
Il faut prendre une pâle faite avec de la cen-
dre de sureau, poudre à canon, salpêtre çt
camphre détrempés avec un pei^ d'urine,
Pour jeter du feu par la bouche.
Il faut prendre du linge., et y mettre du feu,
puis l'envelopper dans des étoupes, et feignant
manger lesdites étoupes en les mettant à vptre
bouche. et en soufflant vous jetterez du feu,
métal, laquelle soit creuse, et dans sa conca-
vité il faut mettre du vif-argent, puis la poser
, l'on
sur une table, et verra, l'effet.
Pour faire de l'excellent vin muscat.
,
Faites entrer par le bouchon du tonneau les
écorces de citron confit et les y laissez quinze
jours sans y toucher, et le bien boucher.
Pour noircir le poil. x
du pot.
Pour faire paraître qu'une chambre soit pleine
d'eau.
Il faut prendre de la graisse d'anguille avec
un peu de verdet, et la mettre dans votre creu- v
seau où il y aura de la mêche de coton , et en
y mettant du feu, vous verrez l'effet.
Pour connaître quelle carte sera imaginée
dans la compagnie. l,
Il faut ranger vos càrtes devant la compa—
gnie, et envisageant la plus découverte, con--
sidérant en même temps les yeux de celui qui :
jouera avec vous, et vous saurez la carte qu'il
s'est imaginée 5 vous la mettrez au-dessus des
,
autres, et ainsi vous pourrez facilement la
deviner.
Pour empêcher un boulanger d'enfourner sa
pâte. ;
Il faut prendre de la graisse d'un poisson ap-
Eelé terme, et le génitoire d'un renard, les faire
ouillir et en oindre le manche de la pelle.
Pour faire marcher des écrevisses cuites sur
- une- table. •
Il faut prendre des écrevisses, et les mettre
dans un pot, les arroser avec du sel ammoniac,
elles deviendront rouges comme si elles étaient
cuites, et chemineront. .
Pour clarifier les cheveux. "s 1
Faut prendre enfraise, célidoine, morclle,
de chacune autant de l'une que l'autre, pi-
1er le tout ensemble, et y mêler des petits
d'hirondelles, infuser tout cela dans un alambic i'
à
la poudre à canon, elle la soufflera et en appro-
,
chant promptement l'autre tête, elle allumera
aussitôt. 1
/.
Pour conserver les vins.
Il faut faire une aire de sable dans la cave, et
- couvrir aussi les bandes des poinçons dudit sable.
Subtile poudre pour faire éterneur. dans une
salle où l'on danse.
Il faut prendre de l'ellébore blanc, le mettre
en poudre fort subtile, puis en jeter sur le plan-
cher de la salle \ car, par ce moyen le vent
des habillemens des dames le fera voler ,
au nez
de la compagnie, puis chacun éternuera.
Adresse pour prendre de grands et petits
oiseaux tout vivans.
Il faut prendre de la graine dite jusquiame,
et la faire bouillir dans de l'eau, puis la faire-
sécher au soleil, et remuer la terre, soit dans
un jardin ou à la campagne , où vous voudrez
jeter votre graine \ alors tous les oiseaux qui en
mangeront, s'endormiront, et on aura le loisir
de les prendre à la main.
Secret pour prendre toutes les taupes d'un
champ ou jardin.
Premièrement, il faut remarquer tous les
.trous des taupes qui sont dans un pré prendre
,
de noixqu'ilQQix,qu'il y a de trous, puis faire
bouillir- lesdites noix avec de la ciguë i et les
mettre dans tons les trous que Vous aurez re-
marqués ; et la taupe venant à manger ladite
noix, vous la trouverez incontinent morte*
Jeu de nombre fort plaisant.
Premièrement, il faut prendre les séquences
des cartes, c'est-à-dire, tous les trèfles, tous
les piques i tous les cœurs et tous les carreaux ;
vous les donnerez dans les mains de quatre per-
sonnes ; à la première personne , vous lui don-
nerez la séquence de trèfle, à la seconde celle
de pique, à la troisième celle de cœur, à la
quatrième celle de carteau. Pour bien faire ce
jeu, il fut remarquer que toutes les figures
ont leur nombre particulier , savoir : le valet
vaut to , la dame i i, le roi 12, et Pas un
point.
Pour commencer ce jeu.
Il faut demander l'as de trèfle, que vous
avez donné à la première personne i vous le met-
Irez sur votre mairt découverte; et multiplierez
4 points de plus \ vous vous ferez donner le 5 de
pique, que vous demanderez à la seconde
personne, puis vous multiplierez encore 4 points ;
vous ferez donner le 9 de cœur, et Se souvenir
de quatre choses, qu'après 9 il faut mettre ii ,
après le valet 3,, après la dame le 4 » après
le roi l'as. Pour que vous ne manquiez pas à
la règle, je veux la mettre en chiffres.
L'as de trèfle, l'as de carreau, le 5 de pique,
le 5 de trèfle le 9 de cœur, le 9 pique , le 2
,
de carreau, le 2 de cœur, le 6de trèfle, le 6
de carreau, le valet de pique, le valet de
trèfle, le 3 de cœur, le 3 de pique, le 7 de
carreau, le 7 de cœur, la dame de trèfle. la
dame de carreau, le 4 de pique, le 4 de trèfle,
Je 8 de cœur, le 8 de pique, le roi de carreau,
le roi de cœur, l'as de cœur, l'as de pique, le
5 de carreau, le 5 de cœur, le 6de trèfle, le
6 de carreau le 2 de pique, le 2 de trèfle, le 6
,
de cœur, le 6 de pique, le valet de carreau, le
valet de cœur, Je 3 de trèfle, le 3 de carreau,
le 7 de pique, le 7 de trèfle, la dame de cœur,
la dame de pique, le 4 de carreau le 4 de cœur,
je ,
8 de' trèfle, le 8 de carreau, le roi de pique
et le roi de trèfle. Enfin, quand vous aurez ap-
pelé toutes les cartes, faites couper, puis le!'
mêlez l'une sur l'autre, sans les mettre de tra-
vers : il faut vous souvenir ,de les mettre par-
dessus puis vous ferez prendre une carte du
,
milieu par qui vous voudrez ; toutes les cartes
qui seront sur celles du milieu que vous aurez
fait prendre, vous les mettrez par-dessus les
autres , puis vous regarderez subtilement par-
dessus ; et aiusi vous saurez la carte qu'on aura
prise, toujours considérant la règle du chiffre,
ainsi que vous avez demandé les cartes en mul-
tipliant les quatre points de plus; puis quand
vous Fautez tirée, vous ferez donner la carte,
et la mettrez dessous les cartes, les mêlerez ainsi
que dessus.
Manière de cdsser une bouteille pleine sans en
répandre une goutte.
:
Il faut prendre une bouteille qui soit vergée,
et y mettre une vessie de porc, tenant toujours
le cou de la vessie puis l'emplir comme on le
,
voudra ; ce qu'étant fait, on attachera une petite
ficelle au cou de la vessie, et une pareille au
cou de la bouteille, puis l'attacher au plancher
et la casser; ce faisant, la vessie demeurera
suspendue sans répandre aucune chose de la
liqueur qui remplissait la bouteille , par le
Moyen de la vessie.
Pouf faire sortir des pois d'un pot l'un après
l'autre, sans qu'il en reste un.
Il faut prendre une demi-once de vif-argent,
.et le jeter dans un pot, on eh verra l'effet.
Pourfaire peur, à des personnes durant la nuit ;
c'est une chose épouvantable,
Il faut prendre un pot de terre, et y faire deux v
trol,1S qui représentent des yeux, puis un peu
plus bas un qui représente un nez, et coller du.
papier huilé sur icelui : cela étant fait, vous met-
trez un peti de chandelle dedans , vous couvri-
rez votre tête et votre corps d'un long manteau ,
puis vous. poserez sur votre tête le pot ainsi
«claire et sur lequel il y aura un chapeau, cela
,
représentera Un fantôme épouvantable.
Autre.
Il faut prendre pour un sou de soufre, pour
autant d'eau-de-vie, un peu d'huile, un sou de
salpèttfe en poudte puis mettre le tout dans un
or
pot en un lieu sombre, puis vous mettrez le feu
avec un charbon ardent, posant devant un fa-
quinde et un bâton ou bien dessus mâchoire
, une
e cheval, cela sera fort épouvantable à chacun.
Pourdonner lueur la nuitàquel corps on voudra.
Il faut prendre de l'écaille de poisson, comme
sardines, merlans et autres semblables, du bois
pourri et vers luisans.
Pour faire une grande lumière qui éclairera
dans une chambre comme en plein jour.
Il faut prendre une demi-once d'eau de puits
distillée cinq fois par l'alambic, ét mettez-la
dans une bouteille de verre; suspendez-la an
plancher de la chambre, et à côté d'icelle met-
tez une lampe ou chandelle, et l'eau reverbé-
rera une lumière charmante.
Pour fondre un jeton dans la coque d'un œuf,
sans fondre la coque.
Prenez pour un sou de salpêtre, six deniers
de soufre vif, réduisez le tout en poudre, et
vous ajouterez pour six deniers de poudre à ca-
non , le tout bien mêlé ensemble, vous ferez une
couche de votre poudre jusqu'au milieu de la
coque d'oeuf, puis vous jetterez sur icelle votre
jeton ou pièce de cuivre; cela étant, vous rem-
plirez le reste de la coque de cette poudre ; il
faut que dans la poudre il y ait des râclures de
bois de tilleul ; mettez le feu, vous retirant en
arrière, vous verrez votre pièce fondue.
Pour faire de la poudre à canon.
Prenez une liv. de salpêtre bien pilé, 8 onces
de charbon de saule réduit en poudre, une once
de soufre bien pilé, et faites passer le tout par
le tamis, puis vous l'arroserez d'eau-de-vie, et
laisserez le tout sécher à l'ombre et au solt:ii;
après cela réduisez le tout en subtil, et le gardez.
Pour mettre un oeuf, environné de fil, dans-le
brasier ardent sans que le fil soit brûlé,
,
encore q'ue l'œuf soit cuit.
Prenez un oeuf et .l'environnez de fil, met-
tez-le dans le brasier, étant cuit, on verrait
fil dans le même état qu'auparavant.
Pour faire brûler un mouchoir sans l'en-
dommager.
Il faut le tremper avec de l'eau-de-vie qui
soit faite de lie de vin, puis y mettre le feu,
et vous connaîtrez la vérité.
Pour séparer l'eau d'avec le vin.
Prenez la moitié d'un verre d'eau, puis vous
poserez un mouchoir sur un verre, et que le
milieu d'icelui touche l'eau, puis vous verserez
doucement le vin jusqu'au comble, et vous
tirerez le même mouchoir dehors; alors vous
verrez que l'eau et le vin seront séparés l'un
de l'autre. Autre.
Il faut prendre de l'acier ou du fer, et jeter
de la cire fondue par-dessus puis traeer comme
,
ci-dessus ce que vous souhaiterez jusqu'au fer
,
et arroserez les traces avec de l'eau forte, faite
d'alun, vitriol ou salpêtre, tirée par l'alambic:
ronce coûte quatre sous, ou avec le sublimé,
eau de sel ammoniac et salpêtre.
Pour transformer le plomb en étain.
Prenez pour un sou de vitriol et 6 deniers de
soufre ; une livre de plomb étant fondue, jetez-y
fout ce que dessus, et l'agréerez avec le plomb
fondu un quart d'heure; le soufre étant apaisé,
jetez une once de fin étain puis <le rechef fon-
,
dre le tout, et le jeter en barre.
Pour transformer le fir en acier.
Il faut prendre 4 livres de fer que vous met-
trez dans une pâte faite d'argile et d'urine d'en-
fant, puis vous mettrez pendant 2 heures cette
masse enveloppée dans la forge, le feu conti-
nuant, puis laissez-le refroidir lentement, et
vous verrez la vérité de cela. Ainsi vous pour-
rez, selon la- force, en faire si petite quantité
que vous souhaiterez.
Pour prendre des oiseaux nommés Mauves
-
,
qui voltigent sur les eaux.
' Il faut prendre pour un sou de liége, et y
attacher un hameçon après lequel il y aura un
,
ver : le liége sera attaché à une ficelle , pour
qu'il ne suive pas le courant de l'eau; les oiseaux
volant sur l'eau et voyant leur praic goberont
,
l'hameçon et seront pris.
,
Sabtii moyen pour prendre des buses.
Il faut prendre une branche de saule, dont les
rameaux soient fourchus comme la main, à quatre
ou cinq tiges par-dessus à dos; et au-dedans une
courte branche pour y attacher une grenouille
ou une souris ; étant posée par terre, et l'oiseau
cherchant sa proie, i,l se jetera sur les branches
1
à dos, qui seront pleines de glu, et par ce moyen
vous les prendrez aisément, surtout par le froid
et au croissant de la lane.
Pour prendre d'autres oiseaux.
Il faut prendre unebranche d'arbre, l'engluer,
puis vous mettrez au-dessusduchenevis ou autre
graine, et les oiseaux s'y prendront.
Pour faire corder des œufs d'eux-mêmes, en
cuisant sur la braise.
Prenez deux œufs, par chaque bout faites-y
un trou avec le fer d'une aiguillette, puis videz
ce qu'il ya dedans, en les secouant, et peu à
peu ils se videront; puis vous les remplirez de
petits vers ou vermisseaux de terre, et boucherez
les petits trous avec de la cire ou du plâtre bien
proprement; gardez-les dans votre poche, et
quand vous voudrez en avoir du plaisir, faites-
les mettre dans une compagnie par une servante
ou valet, et jouant votrejeu adroitement, vous
prendrez deux œufs que vous remplacerez des
vôtres qui sont appairés, et alors vous direz :
Monsieur, regardez la façon dont ces œufs
cuisent, et-vous donnerez admirablement à
penser sur ce que c'en peut être.
Pour suspendre un seau en l'air avec un
petit couteau.
Prenez un seau plein d'eau, posez un bâton
de façon qu'un bout touche au fond de l'eau, et
l'autre aille toucher le milieu de l'anse, et entre
l'anse et le bâton, vous y poserez le bout d'un
couteau ou autre chose, le tranchant étant tenu
à leur sépa'ration le manche du couteau aussi
tenu sur la table sans y troubler, fera que le
,
sceau se tiendra suspendu.
Pour noircir quelqu'un sans qu'il s'en doute,
Il faut avoir une bohe de fer-blanc, qui soit
ronde et longue d'un doigt, et qu'elle soit
séparée par un des bouts, seulement d'un
cela étant, l'autre bout sera fermé avec
pouce,
un cou-
vercle semblable, et le bout étant ouvert,
on
mettra une bague dedans et l'on dira à quel";
qu'un de la" compagnie de ,
souffler sur cette
bague, que s'il la fait sortir, elle sera à lui puis
;
vous soufflerez premièrement et un autre après,
et celui que,, vous voudrez noircir voyant les
autres souffler, soufflera un coup,et ,
vous, tour-
nant la main, vous direz : Quoi ! vous ne sauriez
faire sortir cette bague comme moi ! Puis
vous
ouvrirez l'autre bout subtilement, présentant
celui plein de noir, en place de celui où est la
bague, lui direz, parlant brusquement : Soufflez
vite! Alors il soufflera et deviendra noir
qui donnera à rire à l'assemblée.
Pourfondre l'argent et la boîte.
Prenez une boîte de bois ou de corne, qui
ï
soit double, et qui soit couverte d'une robe de
cuir de tapisserie, ou autre, puis vous ferez
fondre une demi-once de plomb, lequel étant
fondu, vous y mêlerez une once de vif-argent,
et laisserez le tout refroidir cela restera aiou
ainsi que du beurre, que vous ,
mettrez en la pre-
mière boîte, et quand vous désirerez montrer
votre subtilité, prenez votre boîte ainsi accom-
modée et couverte de sa robe, puis dites à la
,
compagnie: Messieurs, y a-t-il quelque per—
soune,qui ail un teston ? et lorsqu'on vous l'aura
donné, vous ôterez simplement la robe de des-
sus la boîte, la posant sous votre aisselle, et je-
tez le teston ou pièce d'argent avec, puis cou-
vrez la botte double de sa robe \ cela étant fait,
Vous couvrirez avec la robe la pièce double où
est le teston, cachant le bout et montrant l'au-
tre fond où sera ce vif-argent, que vous ferez
voir à toute l'assemblée, l'étendant avec votre
main ; remettez le tout de rechef, ôtez la robe
de dessus la moitié de la boîte et vous verrez
,
votre teston que vous montrerez à l'assemblée,
qui en sera étonnée, prenant garde de ne point
montrer votre boîte.
Pourfaire cailler subtilement le lait.
Il faut prendre subtilement le vaisseau avec
lequel on va traire les vaches, et avant de s'en
servir vous le tremperez de serpolet ou de
,
thym sauvage, et puis le mettre en sa place,
crainte que l'on ne s'en aperçoive; lorsqu'on
traira le lait dedans, il se caillera.
Pour couper une pomme en huit morceaux sans
qu'on s'en aperçoive.
Prenez du fil et une aiguille, avec laquelle
vous coudrez superficiellement entre la peau et
la chair de la pomme ; et les deux bouts du
fil étant rencontrés, vous le tirerez fort, et la
pomme en dedans se coupera en forme de croix,
et se fera quatre morceaux , et ensuite vous fierez
- de même sur le rond de la pomme, et fera huit
morceaux, si l'on vient pour la dépouiller de
sa peau; mais la laissant avec sa peau, mettez-
la dans un plat avec les autres, vous rendrez
sans doute la compagnie fort étonnée.
Pourfaire passer trois boules à une ficelle que
vous tiendrez par les deux bouts avec vos
deux mains.
Prenez deux bouts de ficelle, environ cha-
cune d'une demi-brasse, doubléz-les chacun
par la moitié, après vous passerez l'nne des
boules, qui seront toutes trois percées dû calibre
de votre ficelle, jusqu'auprès du bout de l'une
d'icelles, doublées par le trou de celle-ci, où
il y aura cette double, mettez doucement les
deux gros bouts de ficelle,, double l'un dans
l'autre, les coulerez dans le creux d'icelle boule
afin qu'on ne les voie pas : après
aux deux côtés
d'icelle boule, ainsi accommodée par les ficelles.
doubtées, passerez les deux autres boules
tenant les bouts des ficelles à deux mains r
coulerez icelles boules doucement sur la table r
les montrant à la compagnie; cela étant fait-,
vous donnerez le tout à tenir à un autre,,
ensuite vous ferez un nœud de chaque bout
simple, sans prendre la double que l'on tien-
dra ; et après vous donnerez le tout à tenir
comme
auparavant, et tenant vos mains sur les trois
boules, et les tirant fort, elles viendront dan?
vos mains , étant hors d-e la ficelle, au grand
étonnement des assistans.
Pour couper un mouchoir par le milieu, et
après le montrer sans coupure.
Prenez un petit bâton et au bout d'icelui,
,
avec deux doigts, mettez-y un petit morceau
de linge qui représente le mouchoir que vous
voudrez couper; ensuite vous le tiendrez secret
de peur que la compagnie ne le voie, et deman- ,
derez un mouchoir à la compagnie, le tenant,
vous le mettrez là-dessus doucement, coulerez
le bâton avec le petit morceau de linge sous le
mouchoir, retirant le bâton que vous mettrez
bas, et après vous renverserez le mouchoir,
montrant le milieu d'icelui qui sera le petit
morceau de linge, le tenant par le bout d'une
main, et de l'autre main le mouchoir ; cela étant
fini, le morceau coupé, vous le jetterez, et
secouant le mouchoir au loin, d'autres petits
morceaux s'évanouiront des yeux, et rejetterez
le mouchoir à celui qui l'aura donné, et il ne
sera aucunement endommagé.
Pouraire tourner un œufautour de votre doigt.
Prenez et videz un œuf par le bout de la
coque, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de-
dans, et cela avec une aiguille; après vous y
passerez un long cheveu de femme, que vous
nouerez et passerez à votre doigt, le faisant tour-
ner et virer à l'entour d'icelui, la compagnie
croira que c'était un vrai œuf.
Pour prendre du poisson avec la main.
Faites l'onguent ci-aprè$"détaillé, vous vous
en frotterez les bras, pieds et mains, et vous
vous meltrcz, dedans l'eau ou sur les bords , le
bras néanmoins dedans icelle, où il y aura du
poisson; ils viendront paisiblement près de
vous à cause de cette odeur, et vous les pour-
rez prendre aisément.,
Prenez de la graisse de canard sauvage, et
demi—livre de graisse de blaireau et mêlerez
,
le tout ensemble, avec une demi-poignée eg
miel pertruits, feuille ou graine de souci sa-
riette, marjolaine , thym sauvage et romarin ;,
tout cela bien mêlé ensemble, vous en userez
comme dessus.
Pour prendre des oiseaux à Ici main.
On dit que si on fait tremper du grain en fiel
de taureau, jus de pavot, eau-de-vie, coque
du levant, lorsqu'ils auront mangé de toutes
ces choses , il sera facile de les prendre. x
Pour remettre le vin gras en l'cial oit il était
aupat-avant.
Prenez des raiforts ou raves et les jetez dans
le vaisseau. Autre.
Jetez une chopine d'huile d'olive par la bon-
de, le laisserez reposer, ou bien changez-le
" de vaisseau. ..
Pour clarifier du vin trouble en heures.
Prenez de la raclure de bois de sarmenti et
mettez-la dans le vaisseau.
~
Ou autrement :
Prenez douze blancs d'oeufs, battez-les avec
nn demi-quartde vin purifié pour un sou d'alun
,
en poudre: ayant agité et battu le tout ensem-
ble vous le jeteres dans un vaisseau en mou—
,
Vaut et remuant avec un bois, puis vous le
laisserez reposer, et il se clarifiera beau et clair
comme si c'était du vin vieux.
Pour faire qu'une chambre soit tout en feu
Faites apporter de l'eau-de-vie avec du cain-
phre dessus, dans une chambre bien fermée où
il n'y ait autre feu que du charbon ; le premier
qui entrera avec une chandelle allumée, sera
extrêmement étonné, car toute la chambre pa-
raîtra en feu fort subtil qui ne sera pas de lon-
gue durée.
Pour faire du vin muscat.
Sur un muid de vin, mettez-y une demi-
once d'essence de muscade, et le laissez reposer.
Pvur rôtir uri chapon, le portant dans une
boîte l'espace de deux heures.
Il faut l'apprêter et le làrder, puis mettre du
beurre et de la sauge au lieu des entrailles, et
Je mettre en une boîte de fer-blanc, et avant
de sortir du logis, faites chauffer rouge un
morceau d'acier qui soit formé ainsi qu'un rou-
leau de pâtissier, et de la longueur d'un chapon
suffisant pour remplir le ventre dudit chapon ; ,
puis ayant le tout ainsi accommodé, vous le
remettrez dans la boîte, et vous trouverez le
chapon cuit \ plusieurs seigneurs en usent ainsi à
l'année et lorsqu'ils sont en marche.
Pour faire de V hypocras sur la table.
Mettez dans un pot de meilleur vin, vingt
ou trente gouttes d'essence de candie 1 et deux
onces d'huile de sucre.
Pour porter une lumière fori lo 'n, ije sorte
qu'on paisse voir un homme d'un quart de
lieue dans les plus noires ténèbres.
Il faut opposer directement à un miroir sphé-
rique une chandelle ou flambeau à proportion
de la grandeur ; les rayons dudit flambeau se
trouvant dans la concavité de ce miroir, réjail-
liront vers l'objet proposé à voir, et se répan-
dant en l'air, détendront en sorte qu'ils porte-
ront la lumière extrêmement loin.
Le mouvement perpétuel.
Mettez de la limaille d'acier dans de l'eau-
forte en une fiole, bouchez l'ouverture du
vaisseau avec un morceau d'aimant, sur lequel
vous mettrez aussi une platine de fer, et il y
aura agitation perpétuelle.
Secret admirable pour prendre des rats tout
en vie.
Prenez telle quantité ,q;ue vous voudrez de
vieux contrats de parchemin et d'un côté frot-
,
tez-les de glu et les étendez aux places où pas-
,
sent les rats et les souris, et que lesdites feuilles
de parchemin ne soient attachées à rien, pour
que les rats et les souris, passant dessus, se
glissent tout en roulant dans lesdites feuilles en
parchemin; ainsi vous les prendrez tout en vie.
Pour graver sur le fer ou Vacier.
Prenez pour un sou de sublimé, mettez-le
avec un peu d'eau, puis faites une couche de
cire bien déliée sur le fer ,ou sur l'acier que vous
voulez graver, et avec une pointe vous dessinerez
dessus ce que vous voudrez, et l'arroserez de
Jadite eau.
Pour écrire des lettres qui ne pourront se lire
que la nuit ou en lieux bbscurs.
Il faut prendre du cristal et le mettre
en
poudre, puis du ventre de vers luisans, de cette
mixtion écrivez-en et le laissez-sécher,
on ne
pourra lire que de nuit.
NOUVELLE DÉCOUVERTE
DES SECRETS LES PLUS CURIEUX.
Pour graver en eau forte.
POLISSEZ votre planche, faites fondre de la
cire vierge mêlée avec du noir, faites-en
une boulette que vous envelopperez en long
dans de la toile,^et du taffetas par-dessus, et
vous en frotterez votre planche chaude, cela
fera une petite croûte qu'il faut laisser sécher
; <
pourrez écrire.
Il faut prendre deux drachmes d'étain doux,
les fondre avec une once de vif-argent, mêler
cela bien fort, puis y joindre une demi-drachme
de soufre vif pulvérisé, et deux onces de sel am-
moniac pilé \ mêler toutes ces drogups ensem-
ble et les mettre dans un urinal au feu sur un
,
pot plein de cendres bien criblées, en y faisant
du feu autour durant ,un jour entier et quatid
,
le tout sera refroidi, on trouvera de l'or arti-
ficiel dont on écrira avec. Il ne faut ni le piler
,
ni le broyer, mais le mettre dans un cornet
en le détrempant avec de la. glaire d'œufs, et
coulez avec une éponge.
Pour faire du rouge à teindre le visage aux
femmes.
Il faut prendre du sandal rouge pilé et broyé
avec du vinaigre bien fort, distillé deux fois,
les faisant bouillir ensemble et y mettant un
peu d'alun de roche pilé, vous verrez un beau
rouge: si vous voulez qu'il son odoriférant |
mettez-y un peu de musc ou ambre gris.
Pour avoir une belle face.
Il faut prendre des fèves, poids communs,
poids-chiches, metlez-les en poudre que vous
détremperez en eau tiède glaire d'oeufs et lait
,
d'ânesse, puis les mettre sécher, et quand vous
voudrez en user, défaites un peu de la confec-i
tion avec de l'eau commune dont vous lave-t
rez la face.
Pour faire perdre les lentilles du visage et
embellir la peau. >
SECRETS
CONCERNANT