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Le Secret des secrets de

nature, extraits tant du Petit


et du Grand Albert, que
d'autres philosophes...
enrichi de [...]

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


Albert le Grand. Le Secret des secrets de nature, extraits tant du
Petit et du Grand Albert, que d'autres philosophes... enrichi de
plusieurs rares secrets de Cornelius, Agrippa, Mérac,
Thesmégiste, Arnosa, Villeneuve, Cardan, Alexis le Pi.... [s.d.].

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LE SECRET
IS IClITS
DE NATURE.
1
LE SECRET

;
BIS ïŒRKTS
DE NATURE,
EXTRAIT tant du Petit Albert que d'autres
philosophes Hébreux, Latins, Grecs, Arabes,
Calddens, et plusieurs autres Modernes ;

)tRiCHt de plusieurs rares Secrets de


Merac Thesmcgiste de
Corné-
lius Agripa ,
, , ,
Cardan, d'Arnosa, de Villeneuve, d'Alexis
Piémontois, etc.

Chez PELLERIN, Imprimeur-Libraire.


AU LECTEUR.
CO
-ZO^V N AI s SAN T que la générosité des
hommes de ce siècle surpasse celle de tous les
Siècles passés, spécialement en ce qui est de la
connaissance des choses occultes et cachées,
où il me semble voir que la nature n'a voulu
P, communiquer aux hommes, que pour ren-
dre les choses plus rares et plus secrètes, j'ai
bien voulu mettre la main à la luTI}/!"ayant
feuilleté tous les auteurs les plus célèbres qui
traitent de ce sujet, pour en donner une
ample connaissance ; c'est-à-dire, par les voies
licites et approuvées, n'ayant voulu employer
les tromperies que le démon peut faire, ni les
magiciens; car celle science diabolique, étant
défendue par la loi de Dieu,
ne se trouvera
jamais dans mes écrits.
Tu prendras donc cette petite œuvre, qui
'enseignera des choses où, d'abord en voyant
les ffils, tu jugeras qu'ils ne sortent d'autres,
boutiques que de celles de la nature mais
le faisant, tu te feras admirer de ;
ceux qui en
ignorent les secrets, et ne seras en danger
d offenser Dieu ; et de plus, tu trouveras
beaucoup de remèdes nécessaires dans la vie
¿Hmaine.
LE
SECRET DES SECRETS
DE NATURE. , .

Guérison pour 'ensorcellement d'amour.

IL
y a beaucoup de choses que la prudepte
.
antiquité a établies à cette fin. Si vous désirez
vous débarrasser du lien amoureux, faites en
sorte de ne regarder votre sujet aimé, de peur
que par son regard il ne vous attire, et que
vos yeux ne soient joints aux siens, car il con-
vient 'd'ôter la cause si on veut guérir le mal,
puis retrancher petit à petit la, fréquentation.
Faites de forts exercices qui vous provoquent
à la sueur, flairez souvent l'hysope et les lis,
portez en votre doigt de la corne d'un âne sau-
vage, et vous verrez en peu de temps que votre
fantaisie se passera, et vous en serez délivré.
\r Pour qu'un chien vous suive.
Prenez de la graisse de la matrice d'une
chienne, et la donnez à manger au chien avec
du pain, et il vous suivra ; et si vous graissez,
vos souliers avec telle graisse, tous les chiens
vous suivront. l"
Pour faire les chiens muets.
Il faut porter sur soi une langue et les yeux
d'une chienne , laquelle rend non-seulement les
chiens muets, mais rend aussi celui qui les
orte,lui assuré d'iceux. Il en est de même de ce-
i qui portera sur lui le cœur d'un chien.
Pour guérir les chiens enrages.,
Il attt enfermer les chiens enrages, et ne
leur rien donner à manger l'espace d'un jour,
puis il faut mêler en leur breuvage un peu d'el-
lébore; et lorsqu'ils seront purgés, il les faut
nourrir avec du pain d'orge : oh guérira ainsi
ceux qui seront mordus par des chiens enragés.
Pour empêcher quelqu'un de dormir.
Un œuf d'hirondelle mis dans le lit, ne per-
mettra point que celui qui sera couché puisse
dormir, tandis que l'œuf n'en sera pas ôté.
Pour faire danser le pain.
Si vous mettez dans le pain, èh mettant au
four, une noix pleine de soufre vif, de salpêtre
l de vif-argent, diligemment close, quand il
échauffé, le pain danser
sera un peu vous verrez
de telle façon, qu'il donnera à ceux qui seront
présens, un plaisant spectacle et digne de frap-
pement de mains, et la même chose se fera eu
mettant une petite goutté de vif-argent dans un
pain chaud mis sur la table.
Tour plaisant à faire à des conviés en un ban-
quet quand on est à tabler f

Si les nges, nappes ou serviettes sont frot-


tés de couperose pulvérisée, ceux qui s'en er-
viront deviendront fort noirs au visage, encore
que les linges auparavant semblaient être blancs
oalnie neige.
Si les couteaux sont frottés de suc de colo-
quinte, le pain et les viandes seront si amers.
qu'on ne pourra manger ; et s'ils ont frottés
d'assapante, toutes choses sembleront puantes.

SECRETS
1
POUR LES MOUTONS.
olirfaire que les brebis suivent quelqu'un.'
ESquibrebis
leur
sont accoutumées de suivre celui
bouché les oreilles de leur
aura
Uine.
Pour faire que les moutons et les brebis ne
choquent point.
] Prenez les
. „
cornes près des oreilles.
Pour connaître, la brebis étant pleine, de
quelle couleur sera l'agneau.
Ouvrez la bouche de la brebis pleine, et si
vous lui trouvez 'la langue noire, elle fera
agneau nojr ; et si elle est blanche, l'agneau
sera blone; et si elle est de diverses couleurs,
il sera de diverses couleurs.
Pour garantir les agneaux d'être malades.
Donnez-leur pendant sept jours durant, un
peu de lierre à manger, et ils ne seront pas
malades.
,
Pour faire que les' brebis ne devienent pas
rogneuses.
Prenez de la lie d'huile, laissez-la bien puri-
fier, puis de l'eau dans laquelle auront bouilli
des lupins et de la lie de bon vin \ il vous faut
mêler tout cela ensemble. Quand vous mettrez
vos brebis dehors, oignez-les toutes, et les
laisser suer deux ou trois jours puis les faut la-
,
ver dans l'eau de mer ; et si vous n'avez pas de
cette eau, faites de l'eau salée, ce faisant, elles
ne seront pas rogneuses, et auront plus de laine
et bien meilleure, et les triquets ne les es-
teront pas ; faites ainsi à toutes les bêtes à
quatre pieds si elles sont rogneuses.
Comme les brebis sont empêchées de manger.
La fiente de loup, cachée en l'étable, les
garde de manger, et les fait toujours tourmen-
ter et bêler comme si le loup y était, estimant
qu'il soit en embûches, et ne cessant qu'elle ne
soit ôtée. Par ce moyen, plusieurs imposteurs
étrangers ont tiré beaucoup d'argent des sith-
ples laboureurs, se disant médecins de bétail
malade, ou, au lieu d'argent, ont emporté quel-
ques brebis pu moutons gras. Rasis et Albert
enseignent que la queue du loup en' peut faire
autant, même toute partie de cet animal, por-
tée dans le bercail, tant se trouve grande l'antipa-
hie et naturelle discorde loup envers la brebis.
Merveilleux remède aux maladies des brebis.
Le ventre du mdùton cuit dans du vin et de
l'eau, étant donné en breuvage, guérit lesdites
brebis de plusieurs maladies, car il sympathise
dit Cardan. ,
Quand et comment il faut tondre les moutons.
On ne doit pas tondre les brebis quand il fait
encore froid , ni en été quand il fait trop chaud,
-
mais bien au milieu du printemps ; et il faut oin-
dre de poix liquide les plaies qui se fout en ton-
dant 5 il faut aussi oindre le reste du corps de
vin ou d'huile, ou du vin mêlé avec la lie d'huile,
ou de l'huile, vin blanc et cire, puis vous mê-
.
lerez le tout ensemble, car cela ne nuit nulle-
ment à la laine, et empêche la rogne et les
ulcères. Il faut prendre garde à les tondre au
soleil étant bien nettoyées après la première
,
heure du jour, et lorsque la rosée qui tombe
y

sur la laine , lui nuit et la sèche car la brebis


suant quand on la tond, la laine reçoit la sueur ,
et en est plus colorée et plus molle.
Pour faire que les brebis et les chèvres
n'aient pestilence.
Si vous pilez en eau le ventre des cigognes
,
et en donnez à chacune une cuillerée, elles ne
seront assaillies de pestilence , disent Constan-
tin et César.
Pourfaire que les brebis aient beaucoup de lait.
Toutes les brebis auront beaucoup de lait,
» et nourriront leurs agneaux , si elles mangent
le cyrisus, et si on lie le dictame à leur entre-.
Remède à la pestilence des brebis.
Il faut prévoir premièrement que les brebis
ne soient frappées de la pestilence \ et pour ce,
mêlez au commencement du printemps, en leur
breuvage, de la sauge de montagne et de la
y marrube, puis pilez le tout ensemble et leur1,

en donnerez à boire durant l'espace de quatorze


jours ; i! en faut autant faire en automne, et si la
maladie les prend, il faut user du même remède.
Le foin de cyrises sert aussi à donner à manger,
et les plus tendres racines de roseau, détrempées
au boire, puis transporter les malades en quel- .
qu'autre part, tant pour les séparer des saines «
; qu'afin que, participant à un autre air, elles
se guérissent et reprennent leurs forces.
, Contre la rogne des brebis.
La rogne ne leur viendra pas si on les oint
des choses susdites, sitôt qu'elles sont tondues;
mais si elle vient par votre négligence, vous
la guérirez en cette sorte. Coulez la lie d'huile,
s
et faites chauffer l'eau où les lupins amers
auront trempé, et de la lie de vin blanc, égale
portion; mettez le tout en un petit vaisseau,
oignez-en les brebis, et les laissez ointes deux
jours, et le troisième, lavez-les d'eau de mer,
et puis d'eau douce; d'autres les làvent avec
des pillules de cyprès ; d'autres les enduisent
de soufre et de sauge pilés avec céruse et du
beurre; d'autres les oignent avec de la boue
qui se fait quand un âne pisse sur la terre;
d'autres enfin lavent la rogne, après ravoir ton-
due, d'icelle urine; vous la guérirez en la lavant
d'urine, et l'enduisant de soufre avec de l'huile
qui est appelée Didymus.
Remèdes approuves contre diverses maladies
quiarrivent aux tnoutons.
Si l'ardeur du soleil fait mal au*x moutons;
s'ils tombent assidûment et ne mangent point,
exprimez du suc de dettes sauvages, et leur
en faites boire, contraignez-les de manger des
belles; s'ils ont difficilement leur haleine, cou-
pez-leur les oreilles et les transportez ailleurs.
S'ils ont la toux, seringuez-leur dans les na-
seaux des amandes mondées, et pilées avec trois
pots de vin ; si le ventre leur enfle pour avoir
mangé quelque chose de nuisible , vous les gué-
rirez en tirant du sang'des veiues qui sont sur
les lèvres, et de celles qui sont sur la queue,
après le. signe ; il faut prendre aussi le tiers d'un
demi-septier d'urine d'homme.
S'ils ont mangé des vers avec de l'herbe, il
tén faut faire autant.-
S'ils ont dévore une sangsue, faites-leur
avaler du vinaigre ou de l'huile chaude.
S'il y a un abcès ou un apostume en la super-
ficie coupez-le, et mettez en la plaie du sel
, de poix liquidé.
menu hrûld çt la
S'il est mordu de quelque reptile ou piqué,
donnez-lui à boire de la nielle avec du vin;
faites-lui et donnez-lui la même que nous avons
dit qu'il faut faire et donner aux bœufs.
' Les loups ne courront point sur les trou—
peaux, si vous liez une esquille ou oguon ma-
rin au mouton qui est appelé'le conducteur du
troupeau.
?
SECRETS DIVERTÍSSANS.
Pour faire courir tous les chats d'un village
dans un jardin.
IL faut prendre une chatte qui soit en cha-
leur , et l'attacher par les pales à un arbre,
et faire en sorte qu'elle ne se puisse échapper,
puis vous entendrez faire un si grand bruit,
que tous les chats, matous, raminagrobis des
lieux voisins accourront tous.
Pour faire paraître qu'une chandelle. soit
pleine d'eau.
Prenez de la graisse d'anguille avec un peu
de verre, et les mettez dans une lampe où il y
ait de la mèche de coton.
Pour faire qu'un chapon semblera rôti, le
voulant couper, il s'enfuiera.
Vous prendrez un chapon et vous le plu-
,
merez tout vif, puis vous prendrez de l'eau-de-
vie et lui ferez avaler ; incontinent il s'en-
,
dormira de sorte qu'il semblera être mort ; en-
,
suite prenez du papier râpé, et en graissez ledit
chapon jetez le pain dessus et lorsque vous
, ,
le voudrez couper, il s'enfuiera.
Pour faire qu'à la lueur d'une chandelle
chacun semble un fantôme.
Faut prendre de la cire neuve et la mettre
,
neuf jours dans un fumier pourri, et au boutée
neuf jours la tirer avec les vers qui seront à la
i cire, puis en former une chandelle que vous
allumerez, et vous verrez l'effet merveilleux.
Pour se désenivrer.
Mouillez de fort vinaigre les parties nobles
de l'homme et les mamelles de la femme,
,
cela fait passer l'ivresse.
Pour que toutes les puces d'une maison se
#$* jettent aux jambes de quelqutun.
Il faut avoir du lait d'ànesse en mettre sur
,
le soulier de celui qu'on voudra attraper, et
on verra toutes les puces venir sur ses jambes.
Pour prendre toutes sortes de poissons à la
main dans une rivière Ou étang.
Il faut prendre un ou deux vers ardens, les
mettre dans une fiole de verre, et la bien bou-
cher de cire, la mettant au lieu où sont les pois-
sons ; la fiole étant sur l'eau, vous verrez le
poisson venir à la fiole, puis le prendrez fa-
cilement à la main.
Pour faire suivre les chiens après soi.
Prenez la porture d'une chienne chaude, et

;
mettez-la sous les aisselles, tant que vous ayiez
sué frottez-en du pain, et donnez-en à manger
à un chien, et tous ceux qui, le sentiront vous
suivrdnt.
Pour faire courir un cheval pendant vingt-
quatre heures.
Faites-lui avaler une cuillerée de soufre ci-
trin, et une demi-livre d'olives et il courra
,
tant que vous voudrez.
Pour faire tomber le poil à l'instant.
Faut prendre trois blancs d'qeuf, et la gros-
seur d'un œuf de chaux vive, et une dragme
d'orpiment avec un demi"septier de lessive,
,
puis vous mêlerez le tout ensemble, et en frot-
terez le lieu où est le poil, vous le verrez tom-
ber au même moment.
Pour faire courir trois œuf par une maison ,
sans qu'on r touche..
Il faut vider les œufs par un trou, et y mettre
un grillon puis le boucher subtilement avec dp
,
la cire blanche, et les mettre .'t terre; en leur
montrant la clarté d'une chandelle ils feront
courir les œufs par la maison.
Pour engraisser promptenteiit, un cheval.
Donnez-lui par repas deux poignées de fro-
ment, trempé vingt-quatre heures dans l'urine
d'homme, avec un peu de cumin et de fenouil
grec."
Pour empêcher les loups d'approcher du vous
la nuit.
Il faut prendre une pâle faite avec de la cen-
dre de sureau, poudre à canon, salpêtre çt
camphre détrempés avec un pei^ d'urine,
Pour jeter du feu par la bouche.
Il faut prendre du linge., et y mettre du feu,
puis l'envelopper dans des étoupes, et feignant
manger lesdites étoupes en les mettant à vptre
bouche. et en soufflant vous jetterez du feu,
métal, laquelle soit creuse, et dans sa conca-
vité il faut mettre du vif-argent, puis la poser
, l'on
sur une table, et verra, l'effet.
Pour faire de l'excellent vin muscat.
,
Faites entrer par le bouchon du tonneau les
écorces de citron confit et les y laissez quinze
jours sans y toucher, et le bien boucher.
Pour noircir le poil. x

Il faut prendre de l'écume d'argent, de l'alun


liquide, autant de l'un que de l'autre, et in-
corporer le tout ensemble, en oindre les cheveux
étant secs, puis couvrir toute la tête de bettes.
Pour tirer et plumer cent oiseaux d'un coup
d'arquebuse.
Il faut charger l'arquebuse de limaille de
fer, ou au lieu de dragées, le charger de vif-
argent.
Pour rendre le poil blond.
Il faut prendre de la fiente d'hirondelle ^ ra-
cine d'aulne, semence de raifort, fleur de son-
fre, autant d'un que d'autre, et incorporer le
.
tout ensemble, avec égale partie de fiel de bœuf,
puis en oindre le poil l'ayant bien lavé de les-
sive -de sarment, et l'avoir bien fait sécher.
Pour empêcher que les mouches n'entrent dans
les maisons.
Il faut oindre les murailles d'huile de laurier.
Pourfaire l'encre à écrire.
Il faut prendre une once de noix de Galles ,
une once de vitriol romain, et pulvériser le tout
subtilement, et le mettre dans un verre d'eau , la
laisser reposer un jour, et elle deviendra noire,
et plus elle se gardera meilleure elle sera.
,
Pour écrire sur le fer. -
Il faut prendre de la graisse puis la mettre
,
sur le fer, et écrire sur la graisse, faisant en
sorte que les lettres touchent le fer, et mettez
de l'eau forte ,1a laissant reposer vingt-quatre
heures, et vous trouverez les lettres bien faites.
Pour faire une pierre à enlever toutes sortes
de taches. "• \
Il faut prendre du savon fin, et le gratter
subtilement avec de l'alun brûlé, cendres de
sarment, terre de vin, et de l'huile appelée
sapomania, du fiel de bœuf $ le tout étant bien
pétri ensemble, vous ferez des pierres qui enle-
veront toutes sortes de taches.
Pour friser le poil.
Il faut prendre telle quantité il vous plaira
de cornes de béliers, les hacher bien menues,
et les bien broyer avec de l'huile, puis en frot-
ter les cheveux..
Pour que la chair cuite paraisse crue comme
venant de la boucherie.
Faites cuire de la chair; quand elle,,. sera
cuite, et que vous l'aurez tirée du pot, prenez
de la poudre de brésil pour en mettre et
semer par-dessus.
Pour faire que lat citair, sortant dit pot
semble être pleine de vers. ,
Il faut prendre des chanterelles de Mandore
les couper par petits morceaux, puis les mettre,
»
sur ila chair i et alors cela paraîtra comme si elle
était pleine do vers.
Pour rendre quelqueinstrument d'acier dur et
bien tranchant.
Vous prendrez des feuilles et racines de bu-
glose bouillies dans l'eau, en laquelle vous trem-
perez votre instrument.
Pour dérouiller toutes sortes d'armes.
Il faut prendre du mâchefer et de la brique
\
\
en poudre , puis en frotter la rouille avec de
l'huile d'olives et un bâton de bois blanc.
Pourfaire de la poudre qui rende l'eau couleur
de vin.
' Il faut prendre une once de brésil en poudre,
et le quart de cendre gravelée , les mêlant en-
semble ; en en mettant une pincée dans un verre
d'eau, vous la verrez rouge \ quand vous VOIl-
drez le faire devenir blanche il faut mettre un
,
verre , puis verser l'eau rouge dedans, elle de-
viendra couleur de pierre. ^

Pouraire dormir une personne quatoze heures


sans se pouvoir éveiller.
Il faut prendre de la graisse de chat, en
ceindre les tempes, et aussitôt la personne
s'endormira.
Pour faire sortir la viande hors du pot.
r
Prenez une noisette que vous percerez d'un
côté, le plus finement que vous pourrez, et
en ôtez tout ce qui sera dedans; Payant vi-
Aée, il faut la remplir de vif-argent, et bien
boucher la noisette avec delà cire, puis la jeter
dans le pot où est le bouillon, qui sortira hors s

du pot.
Pour faire paraître qu'une chambre soit pleine
d'eau.
Il faut prendre de la graisse d'anguille avec
un peu de verdet, et la mettre dans votre creu- v
seau où il y aura de la mêche de coton , et en
y mettant du feu, vous verrez l'effet.
Pour connaître quelle carte sera imaginée
dans la compagnie. l,
Il faut ranger vos càrtes devant la compa—
gnie, et envisageant la plus découverte, con--
sidérant en même temps les yeux de celui qui :
jouera avec vous, et vous saurez la carte qu'il
s'est imaginée 5 vous la mettrez au-dessus des
,
autres, et ainsi vous pourrez facilement la
deviner.
Pour empêcher un boulanger d'enfourner sa
pâte. ;
Il faut prendre de la graisse d'un poisson ap-
Eelé terme, et le génitoire d'un renard, les faire
ouillir et en oindre le manche de la pelle.
Pour faire marcher des écrevisses cuites sur
- une- table. •
Il faut prendre des écrevisses, et les mettre
dans un pot, les arroser avec du sel ammoniac,
elles deviendront rouges comme si elles étaient
cuites, et chemineront. .
Pour clarifier les cheveux. "s 1
Faut prendre enfraise, célidoine, morclle,
de chacune autant de l'une que l'autre, pi-
1er le tout ensemble, et y mêler des petits
d'hirondelles, infuser tout cela dans un alambic i'

l'espace de trois heures entières, puis distiller ;


cette eau est admirable.
Pourfaire qu'un âne ne se pourra arrêter en ;

aucun lieu, et ne faire que péter et vesser.


Fa.t prendre un peu d'alun de plume, et
lui en mettre dessous la queue, et vous en
verrez ,l'effet. dames,
.secret pour la beauté des et pour
dégraisser les cheveux.
Faut prendre des blancs d'œuf, et les battre
qu'ils soient en écume fort épaisse, puis vous en
frotter la tête, l'envelopper d'une serviette chau-
de jusqu'au lendemain matin , puis se peigner.
Pour blanchir les dents.
Il faut prendre cristal, corail et sang-de-
dragon , une once de chacun \ pilez cela, faites
opiat avec du miel rosat, et vous en frottes
un
les dents.
Pour dégraisser le visage promptement.
-
Il faut prendre de la mie de pain de seigle
Sortant du four, les blancs de quatre œufs frais,
battre le tout ensemble avec une chopine de vi-
naigre , puis passer la composition par un linge,
s'en laver le visage et les mains : ce secret est
edmirable.
Autre admirable pour le teint.
Il faut préndre de l'eau de lis de nénufar,
,
-de fèves, de melons, de concombres serpenti-
nes du jus de limon, de-chacun une once, au'ssi
,
l'herbe brionna, sceau Notre-Dame argentine,
de bourrache, fleur de fèves, fleur denénufar
de chacun une poignée ; il faut prendre aussi
,
couleuvrée, chicorée sauvage, fleur de lis, fleur

sept ou huit pigeonnaux blancs et en ôter les


plumes le bout des ailes et la tête, puis les ha-
,
cher ensemble, et les mettre dans
un alambic ;
parmi cette composition il faudra mettre un
quarteron de sucre fin bien pilé, un drachme de
borax et autant de camphre, la mie de trois pains
blancs chauds, une chopine de vin blanc, puis
vous laisserez infuser dans voire alambic toutes
ces matières ensemble pendant dix-huit jours,
au bout desquels vous ferez votre distillation. 1
Celle-ci est l'eau de pigeon tant estimée entre les
dames de la cour qui conservent et entretiennent
leur beauté comme à l'âge de vingt ans, quand
même elles en auraient soixante.
Pondre qui restreint et resserre merveilleuse-
ment la peau.
Prenez des prunelles et des mûres vertes dis-
tillées, et de cette eau enveloppez au soir.
en
vouscouchant, les mamelles pendantes, avec
un linge trempé dans cette eau.
Pour la puanteur des pieds et des aisselles. (
Il faut prendre benjoin, storax, calamita,
iris de Florence autant d'un que d'autre bien
pilé de l'eau-de-vie,
,
deux fois autant, et remuer
le tout ensemble dans une bouteille de verre,',.,
puis s ên servir tant pourles assimiles
que pour
les pieds et les mqins.
(
Pour noircir le poil gris.
11 faut prendre du lait de chèvre et suc de
tiLI)yinale
, et vous en frotter la tête.
Pour faire les cheveux blonds.
Il faut prendre de la fleur de genêt, gentiane
et berberis, et faire tout bouillir avec de l'eau de
nitre, fleur de stéchas et luptus, puis en laver
la tête.
Pour ôter les taches du visage.
Il faut prendre de la myrrhe, la tenir un
peu dans la bouche, et l'eau qui en sortira , il
faut s'en frotter le visage.
Pour faire les cheveux blonds et le teint beau.
Il faut prendre une barre de fer toute rouge,
'épandre^ dessus du vin blanc et poudre de
myrrhe, puis mettre sa tête à la fumée, et la
bien envelopper d'un linge, que la fumée ne
s évapore.
Pour guérir un cheval qui est entaché.
Il faut le laver avec de l'urine, mettre du
poivre dessus, et ne lui laisser sentir la fraîcheur.
Pour oter lefeu d'un cheval quand il est recuit.
Il faut prendre de la terre argile, la détrem-
per de vinaigre, et de cette argile en mettre sur
la plaie cuite, le feu s'en ira et ne paraîtra plus.
Pour guérir les avives.
,
Premièrement, il faut prendre de la poudre
de fillerie montagni une once de trouscat,
demi-once de poudre de cumin ou d'anis, et
mettre le tout ensemble avec une pinte de vin
une

blanc, pour faire ayaïer avec mie corne au che-


val, puis le faire promener au pas une heure ou
deux, le semondant pas à pas plusieurs fois de
pisser et de fienter, et ne lui donner à manger
que trois ou quatre heures après. Il sera très-bon
aussi en même temps de lui souffler aux naseaux
de la poudre d'ellébore ou écorce noire, ou
bien lui mettre avec une plumé de l'huile de lau-
rier pour lui faire évacuer par les naseaux une
,
partie du mal : autrement il faut couper avec
Une lancette le long des avives et les arracher ;
puis tremper du drapeau de lin dans du blanc
d'œuP, le mettre dessus, l'y laisser toujours,
puis le médicamenler, comme on fait de la
maladie du ver.
Pourfaire tenir au plancher une carte que l'on
aura songée.
Il faut tenir le jeu de cartes avec la main
droite, et montrer les cartes à la compagnie,
et en découvrir une plus que les autres, puis
en ferez songer une à quelqu'un, car sans doute
il songera celle qui sera la plus découverte;
cela fait, il vous faut avoir un peu de poix de
Bourgogne chaude, et la mettre adroitement
au dos de la carte, puis la jeter au plancher,
*
auquel elle s'attachera ainsi vous ferez voir
*,

la carte qu'on aura songée.


Pour faire chanter. un corbeau en peinture
sur du papier.
Il faut faire nn trou dans la muraille, et dans
le trou y mettre une grenouille, puis coller le
-,
portrait da corbeau sur ledit trou, et prendre
une chandelle allumée, et l'approcher du por-
trait puis on l'entendra chantér.
,
Pour faire des savonnettes à dégraisser les
habits.
Il faut un, demi-livre de savon blanc, et
le mettre par périls morceaux, puisprendre la
grosseur d'une ncix de céruse de Venise, qu'il
faudra mettre en poudre, et pour d'huile
un sou
d'aspic; pilez bien le tout, faites-en de petites
boulettes, laissez-les sécher ; elles sonttrès-
bonnes pour ôter toutes sortes de taches d'habits,
et si l'on veut y ajouter quelques sortes de
senteur, on le peut.
Subtil moyen pour prendre plusieurs
d'oiseaux qui seront en vie. sortes
Premièrement, il faut prendre une feuille de
papier bien forte, Poindre de glu et faire
bien , en
un cornet délié, puis mettre dans le fond
dudit cornet. un morceau de chair, et mettre
votre appareil dans un champ où vous verrez
qu'il vient des oiseaux ; il faut faire
un trou en
terre, et y mettre votre cornet, l'ouverture en
haut; le corbeau ou autre oiseau se mettant la
tête dans le cornet, s'y attachera et s'aveuglera
à
tellement, qu'il sera facile prendre.
Le moyen defaire deux têtes contré la muraille,
dont l'une soufflera la chandelle, l'autre
l'allumera. et
Il faut faire des portraits et à la bouche
,
faire un trou àr chacun et celui y
, que vous
driez qui soufflât la chandelle, il faudra vou-
mettre
dans le trou un peu de poudre à canoq, et à
celle qui allumera y mettre un peu de soufre
, bien qu'en
-
bien pulvérisé \ si approchant la
chandelle qui sera allumée contre la tête oùsera

à
la poudre à canon, elle la soufflera et en appro-
,
chant promptement l'autre tête, elle allumera
aussitôt. 1
/.
Pour conserver les vins.
Il faut faire une aire de sable dans la cave, et
- couvrir aussi les bandes des poinçons dudit sable.
Subtile poudre pour faire éterneur. dans une
salle où l'on danse.
Il faut prendre de l'ellébore blanc, le mettre
en poudre fort subtile, puis en jeter sur le plan-
cher de la salle \ car, par ce moyen le vent
des habillemens des dames le fera voler ,
au nez
de la compagnie, puis chacun éternuera.
Adresse pour prendre de grands et petits
oiseaux tout vivans.
Il faut prendre de la graine dite jusquiame,
et la faire bouillir dans de l'eau, puis la faire-
sécher au soleil, et remuer la terre, soit dans
un jardin ou à la campagne , où vous voudrez
jeter votre graine \ alors tous les oiseaux qui en
mangeront, s'endormiront, et on aura le loisir
de les prendre à la main.
Secret pour prendre toutes les taupes d'un
champ ou jardin.
Premièrement, il faut remarquer tous les
.trous des taupes qui sont dans un pré prendre
,
de noixqu'ilQQix,qu'il y a de trous, puis faire
bouillir- lesdites noix avec de la ciguë i et les
mettre dans tons les trous que Vous aurez re-
marqués ; et la taupe venant à manger ladite
noix, vous la trouverez incontinent morte*
Jeu de nombre fort plaisant.
Premièrement, il faut prendre les séquences
des cartes, c'est-à-dire, tous les trèfles, tous
les piques i tous les cœurs et tous les carreaux ;
vous les donnerez dans les mains de quatre per-
sonnes ; à la première personne , vous lui don-
nerez la séquence de trèfle, à la seconde celle
de pique, à la troisième celle de cœur, à la
quatrième celle de carteau. Pour bien faire ce
jeu, il fut remarquer que toutes les figures
ont leur nombre particulier , savoir : le valet
vaut to , la dame i i, le roi 12, et Pas un
point.
Pour commencer ce jeu.
Il faut demander l'as de trèfle, que vous
avez donné à la première personne i vous le met-
Irez sur votre mairt découverte; et multiplierez
4 points de plus \ vous vous ferez donner le 5 de
pique, que vous demanderez à la seconde
personne, puis vous multiplierez encore 4 points ;
vous ferez donner le 9 de cœur, et Se souvenir
de quatre choses, qu'après 9 il faut mettre ii ,
après le valet 3,, après la dame le 4 » après
le roi l'as. Pour que vous ne manquiez pas à
la règle, je veux la mettre en chiffres.
L'as de trèfle, l'as de carreau, le 5 de pique,
le 5 de trèfle le 9 de cœur, le 9 pique , le 2
,
de carreau, le 2 de cœur, le 6de trèfle, le 6
de carreau, le valet de pique, le valet de
trèfle, le 3 de cœur, le 3 de pique, le 7 de
carreau, le 7 de cœur, la dame de trèfle. la
dame de carreau, le 4 de pique, le 4 de trèfle,
Je 8 de cœur, le 8 de pique, le roi de carreau,
le roi de cœur, l'as de cœur, l'as de pique, le
5 de carreau, le 5 de cœur, le 6de trèfle, le
6 de carreau le 2 de pique, le 2 de trèfle, le 6
,
de cœur, le 6 de pique, le valet de carreau, le
valet de cœur, Je 3 de trèfle, le 3 de carreau,
le 7 de pique, le 7 de trèfle, la dame de cœur,
la dame de pique, le 4 de carreau le 4 de cœur,
je ,
8 de' trèfle, le 8 de carreau, le roi de pique
et le roi de trèfle. Enfin, quand vous aurez ap-
pelé toutes les cartes, faites couper, puis le!'
mêlez l'une sur l'autre, sans les mettre de tra-
vers : il faut vous souvenir ,de les mettre par-
dessus puis vous ferez prendre une carte du
,
milieu par qui vous voudrez ; toutes les cartes
qui seront sur celles du milieu que vous aurez
fait prendre, vous les mettrez par-dessus les
autres , puis vous regarderez subtilement par-
dessus ; et aiusi vous saurez la carte qu'on aura
prise, toujours considérant la règle du chiffre,
ainsi que vous avez demandé les cartes en mul-
tipliant les quatre points de plus; puis quand
vous Fautez tirée, vous ferez donner la carte,
et la mettrez dessous les cartes, les mêlerez ainsi
que dessus.
Manière de cdsser une bouteille pleine sans en
répandre une goutte.
:
Il faut prendre une bouteille qui soit vergée,
et y mettre une vessie de porc, tenant toujours
le cou de la vessie puis l'emplir comme on le
,
voudra ; ce qu'étant fait, on attachera une petite
ficelle au cou de la vessie, et une pareille au
cou de la bouteille, puis l'attacher au plancher
et la casser; ce faisant, la vessie demeurera
suspendue sans répandre aucune chose de la
liqueur qui remplissait la bouteille , par le
Moyen de la vessie.
Pouf faire sortir des pois d'un pot l'un après
l'autre, sans qu'il en reste un.
Il faut prendre une demi-once de vif-argent,
.et le jeter dans un pot, on eh verra l'effet.
Pourfaire peur, à des personnes durant la nuit ;
c'est une chose épouvantable,
Il faut prendre un pot de terre, et y faire deux v
trol,1S qui représentent des yeux, puis un peu
plus bas un qui représente un nez, et coller du.
papier huilé sur icelui : cela étant fait, vous met-
trez un peti de chandelle dedans , vous couvri-
rez votre tête et votre corps d'un long manteau ,
puis vous. poserez sur votre tête le pot ainsi
«claire et sur lequel il y aura un chapeau, cela
,
représentera Un fantôme épouvantable.
Autre.
Il faut prendre pour un sou de soufre, pour
autant d'eau-de-vie, un peu d'huile, un sou de
salpèttfe en poudte puis mettre le tout dans un
or
pot en un lieu sombre, puis vous mettrez le feu
avec un charbon ardent, posant devant un fa-
quinde et un bâton ou bien dessus mâchoire
, une
e cheval, cela sera fort épouvantable à chacun.
Pourdonner lueur la nuitàquel corps on voudra.
Il faut prendre de l'écaille de poisson, comme
sardines, merlans et autres semblables, du bois
pourri et vers luisans.
Pour faire une grande lumière qui éclairera
dans une chambre comme en plein jour.
Il faut prendre une demi-once d'eau de puits
distillée cinq fois par l'alambic, ét mettez-la
dans une bouteille de verre; suspendez-la an
plancher de la chambre, et à côté d'icelle met-
tez une lampe ou chandelle, et l'eau reverbé-
rera une lumière charmante.
Pour fondre un jeton dans la coque d'un œuf,
sans fondre la coque.
Prenez pour un sou de salpêtre, six deniers
de soufre vif, réduisez le tout en poudre, et
vous ajouterez pour six deniers de poudre à ca-
non , le tout bien mêlé ensemble, vous ferez une
couche de votre poudre jusqu'au milieu de la
coque d'oeuf, puis vous jetterez sur icelle votre
jeton ou pièce de cuivre; cela étant, vous rem-
plirez le reste de la coque de cette poudre ; il
faut que dans la poudre il y ait des râclures de
bois de tilleul ; mettez le feu, vous retirant en
arrière, vous verrez votre pièce fondue.
Pour faire de la poudre à canon.
Prenez une liv. de salpêtre bien pilé, 8 onces
de charbon de saule réduit en poudre, une once
de soufre bien pilé, et faites passer le tout par
le tamis, puis vous l'arroserez d'eau-de-vie, et
laisserez le tout sécher à l'ombre et au solt:ii;
après cela réduisez le tout en subtil, et le gardez.
Pour mettre un oeuf, environné de fil, dans-le
brasier ardent sans que le fil soit brûlé,
,
encore q'ue l'œuf soit cuit.
Prenez un oeuf et .l'environnez de fil, met-
tez-le dans le brasier, étant cuit, on verrait
fil dans le même état qu'auparavant.
Pour faire brûler un mouchoir sans l'en-
dommager.
Il faut le tremper avec de l'eau-de-vie qui
soit faite de lie de vin, puis y mettre le feu,
et vous connaîtrez la vérité.
Pour séparer l'eau d'avec le vin.
Prenez la moitié d'un verre d'eau, puis vous
poserez un mouchoir sur un verre, et que le
milieu d'icelui touche l'eau, puis vous verserez
doucement le vin jusqu'au comble, et vous
tirerez le même mouchoir dehors; alors vous
verrez que l'eau et le vin seront séparés l'un
de l'autre. Autre.
Il faut prendre de l'acier ou du fer, et jeter
de la cire fondue par-dessus puis traeer comme
,
ci-dessus ce que vous souhaiterez jusqu'au fer
,
et arroserez les traces avec de l'eau forte, faite
d'alun, vitriol ou salpêtre, tirée par l'alambic:
ronce coûte quatre sous, ou avec le sublimé,
eau de sel ammoniac et salpêtre.
Pour transformer le plomb en étain.
Prenez pour un sou de vitriol et 6 deniers de
soufre ; une livre de plomb étant fondue, jetez-y
fout ce que dessus, et l'agréerez avec le plomb
fondu un quart d'heure; le soufre étant apaisé,
jetez une once de fin étain puis <le rechef fon-
,
dre le tout, et le jeter en barre.
Pour transformer le fir en acier.
Il faut prendre 4 livres de fer que vous met-
trez dans une pâte faite d'argile et d'urine d'en-
fant, puis vous mettrez pendant 2 heures cette
masse enveloppée dans la forge, le feu conti-
nuant, puis laissez-le refroidir lentement, et
vous verrez la vérité de cela. Ainsi vous pour-
rez, selon la- force, en faire si petite quantité
que vous souhaiterez.
Pour prendre des oiseaux nommés Mauves
-
,
qui voltigent sur les eaux.
' Il faut prendre pour un sou de liége, et y
attacher un hameçon après lequel il y aura un
,
ver : le liége sera attaché à une ficelle , pour
qu'il ne suive pas le courant de l'eau; les oiseaux
volant sur l'eau et voyant leur praic goberont
,
l'hameçon et seront pris.
,
Sabtii moyen pour prendre des buses.
Il faut prendre une branche de saule, dont les
rameaux soient fourchus comme la main, à quatre
ou cinq tiges par-dessus à dos; et au-dedans une
courte branche pour y attacher une grenouille
ou une souris ; étant posée par terre, et l'oiseau
cherchant sa proie, i,l se jetera sur les branches
1
à dos, qui seront pleines de glu, et par ce moyen
vous les prendrez aisément, surtout par le froid
et au croissant de la lane.
Pour prendre d'autres oiseaux.
Il faut prendre unebranche d'arbre, l'engluer,
puis vous mettrez au-dessusduchenevis ou autre
graine, et les oiseaux s'y prendront.
Pour faire corder des œufs d'eux-mêmes, en
cuisant sur la braise.
Prenez deux œufs, par chaque bout faites-y
un trou avec le fer d'une aiguillette, puis videz
ce qu'il ya dedans, en les secouant, et peu à
peu ils se videront; puis vous les remplirez de
petits vers ou vermisseaux de terre, et boucherez
les petits trous avec de la cire ou du plâtre bien
proprement; gardez-les dans votre poche, et
quand vous voudrez en avoir du plaisir, faites-
les mettre dans une compagnie par une servante
ou valet, et jouant votrejeu adroitement, vous
prendrez deux œufs que vous remplacerez des
vôtres qui sont appairés, et alors vous direz :
Monsieur, regardez la façon dont ces œufs
cuisent, et-vous donnerez admirablement à
penser sur ce que c'en peut être.
Pour suspendre un seau en l'air avec un
petit couteau.
Prenez un seau plein d'eau, posez un bâton
de façon qu'un bout touche au fond de l'eau, et
l'autre aille toucher le milieu de l'anse, et entre
l'anse et le bâton, vous y poserez le bout d'un
couteau ou autre chose, le tranchant étant tenu
à leur sépa'ration le manche du couteau aussi
tenu sur la table sans y troubler, fera que le
,
sceau se tiendra suspendu.
Pour noircir quelqu'un sans qu'il s'en doute,
Il faut avoir une bohe de fer-blanc, qui soit
ronde et longue d'un doigt, et qu'elle soit
séparée par un des bouts, seulement d'un
cela étant, l'autre bout sera fermé avec
pouce,
un cou-
vercle semblable, et le bout étant ouvert,
on
mettra une bague dedans et l'on dira à quel";
qu'un de la" compagnie de ,
souffler sur cette
bague, que s'il la fait sortir, elle sera à lui puis
;
vous soufflerez premièrement et un autre après,
et celui que,, vous voudrez noircir voyant les
autres souffler, soufflera un coup,et ,
vous, tour-
nant la main, vous direz : Quoi ! vous ne sauriez
faire sortir cette bague comme moi ! Puis
vous
ouvrirez l'autre bout subtilement, présentant
celui plein de noir, en place de celui où est la
bague, lui direz, parlant brusquement : Soufflez
vite! Alors il soufflera et deviendra noir
qui donnera à rire à l'assemblée.
Pourfondre l'argent et la boîte.
Prenez une boîte de bois ou de corne, qui
ï
soit double, et qui soit couverte d'une robe de
cuir de tapisserie, ou autre, puis vous ferez
fondre une demi-once de plomb, lequel étant
fondu, vous y mêlerez une once de vif-argent,
et laisserez le tout refroidir cela restera aiou
ainsi que du beurre, que vous ,
mettrez en la pre-
mière boîte, et quand vous désirerez montrer
votre subtilité, prenez votre boîte ainsi accom-
modée et couverte de sa robe, puis dites à la
,
compagnie: Messieurs, y a-t-il quelque per—
soune,qui ail un teston ? et lorsqu'on vous l'aura
donné, vous ôterez simplement la robe de des-
sus la boîte, la posant sous votre aisselle, et je-
tez le teston ou pièce d'argent avec, puis cou-
vrez la botte double de sa robe \ cela étant fait,
Vous couvrirez avec la robe la pièce double où
est le teston, cachant le bout et montrant l'au-
tre fond où sera ce vif-argent, que vous ferez
voir à toute l'assemblée, l'étendant avec votre
main ; remettez le tout de rechef, ôtez la robe
de dessus la moitié de la boîte et vous verrez
,
votre teston que vous montrerez à l'assemblée,
qui en sera étonnée, prenant garde de ne point
montrer votre boîte.
Pourfaire cailler subtilement le lait.
Il faut prendre subtilement le vaisseau avec
lequel on va traire les vaches, et avant de s'en
servir vous le tremperez de serpolet ou de
,
thym sauvage, et puis le mettre en sa place,
crainte que l'on ne s'en aperçoive; lorsqu'on
traira le lait dedans, il se caillera.
Pour couper une pomme en huit morceaux sans
qu'on s'en aperçoive.
Prenez du fil et une aiguille, avec laquelle
vous coudrez superficiellement entre la peau et
la chair de la pomme ; et les deux bouts du
fil étant rencontrés, vous le tirerez fort, et la
pomme en dedans se coupera en forme de croix,
et se fera quatre morceaux , et ensuite vous fierez
- de même sur le rond de la pomme, et fera huit
morceaux, si l'on vient pour la dépouiller de
sa peau; mais la laissant avec sa peau, mettez-
la dans un plat avec les autres, vous rendrez
sans doute la compagnie fort étonnée.
Pourfaire passer trois boules à une ficelle que
vous tiendrez par les deux bouts avec vos
deux mains.
Prenez deux bouts de ficelle, environ cha-
cune d'une demi-brasse, doubléz-les chacun
par la moitié, après vous passerez l'nne des
boules, qui seront toutes trois percées dû calibre
de votre ficelle, jusqu'auprès du bout de l'une
d'icelles, doublées par le trou de celle-ci, où
il y aura cette double, mettez doucement les
deux gros bouts de ficelle,, double l'un dans
l'autre, les coulerez dans le creux d'icelle boule
afin qu'on ne les voie pas : après
aux deux côtés
d'icelle boule, ainsi accommodée par les ficelles.
doubtées, passerez les deux autres boules
tenant les bouts des ficelles à deux mains r
coulerez icelles boules doucement sur la table r
les montrant à la compagnie; cela étant fait-,
vous donnerez le tout à tenir à un autre,,
ensuite vous ferez un nœud de chaque bout
simple, sans prendre la double que l'on tien-
dra ; et après vous donnerez le tout à tenir
comme
auparavant, et tenant vos mains sur les trois
boules, et les tirant fort, elles viendront dan?
vos mains , étant hors d-e la ficelle, au grand
étonnement des assistans.
Pour couper un mouchoir par le milieu, et
après le montrer sans coupure.
Prenez un petit bâton et au bout d'icelui,
,
avec deux doigts, mettez-y un petit morceau
de linge qui représente le mouchoir que vous
voudrez couper; ensuite vous le tiendrez secret
de peur que la compagnie ne le voie, et deman- ,
derez un mouchoir à la compagnie, le tenant,
vous le mettrez là-dessus doucement, coulerez
le bâton avec le petit morceau de linge sous le
mouchoir, retirant le bâton que vous mettrez
bas, et après vous renverserez le mouchoir,
montrant le milieu d'icelui qui sera le petit
morceau de linge, le tenant par le bout d'une
main, et de l'autre main le mouchoir ; cela étant
fini, le morceau coupé, vous le jetterez, et
secouant le mouchoir au loin, d'autres petits
morceaux s'évanouiront des yeux, et rejetterez
le mouchoir à celui qui l'aura donné, et il ne
sera aucunement endommagé.
Pouraire tourner un œufautour de votre doigt.
Prenez et videz un œuf par le bout de la
coque, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de-
dans, et cela avec une aiguille; après vous y
passerez un long cheveu de femme, que vous
nouerez et passerez à votre doigt, le faisant tour-
ner et virer à l'entour d'icelui, la compagnie
croira que c'était un vrai œuf.
Pour prendre du poisson avec la main.
Faites l'onguent ci-aprè$"détaillé, vous vous
en frotterez les bras, pieds et mains, et vous
vous meltrcz, dedans l'eau ou sur les bords , le
bras néanmoins dedans icelle, où il y aura du
poisson; ils viendront paisiblement près de
vous à cause de cette odeur, et vous les pour-
rez prendre aisément.,
Prenez de la graisse de canard sauvage, et
demi—livre de graisse de blaireau et mêlerez
,
le tout ensemble, avec une demi-poignée eg
miel pertruits, feuille ou graine de souci sa-
riette, marjolaine , thym sauvage et romarin ;,
tout cela bien mêlé ensemble, vous en userez
comme dessus.
Pour prendre des oiseaux à Ici main.
On dit que si on fait tremper du grain en fiel
de taureau, jus de pavot, eau-de-vie, coque
du levant, lorsqu'ils auront mangé de toutes
ces choses , il sera facile de les prendre. x
Pour remettre le vin gras en l'cial oit il était
aupat-avant.
Prenez des raiforts ou raves et les jetez dans
le vaisseau. Autre.
Jetez une chopine d'huile d'olive par la bon-
de, le laisserez reposer, ou bien changez-le
" de vaisseau. ..
Pour clarifier du vin trouble en heures.
Prenez de la raclure de bois de sarmenti et
mettez-la dans le vaisseau.
~
Ou autrement :
Prenez douze blancs d'oeufs, battez-les avec
nn demi-quartde vin purifié pour un sou d'alun
,
en poudre: ayant agité et battu le tout ensem-
ble vous le jeteres dans un vaisseau en mou—
,
Vaut et remuant avec un bois, puis vous le
laisserez reposer, et il se clarifiera beau et clair
comme si c'était du vin vieux.
Pour faire qu'une chambre soit tout en feu
Faites apporter de l'eau-de-vie avec du cain-
phre dessus, dans une chambre bien fermée où
il n'y ait autre feu que du charbon ; le premier
qui entrera avec une chandelle allumée, sera
extrêmement étonné, car toute la chambre pa-
raîtra en feu fort subtil qui ne sera pas de lon-
gue durée.
Pour faire du vin muscat.
Sur un muid de vin, mettez-y une demi-
once d'essence de muscade, et le laissez reposer.
Pvur rôtir uri chapon, le portant dans une
boîte l'espace de deux heures.
Il faut l'apprêter et le làrder, puis mettre du
beurre et de la sauge au lieu des entrailles, et
Je mettre en une boîte de fer-blanc, et avant
de sortir du logis, faites chauffer rouge un
morceau d'acier qui soit formé ainsi qu'un rou-
leau de pâtissier, et de la longueur d'un chapon
suffisant pour remplir le ventre dudit chapon ; ,
puis ayant le tout ainsi accommodé, vous le
remettrez dans la boîte, et vous trouverez le
chapon cuit \ plusieurs seigneurs en usent ainsi à
l'année et lorsqu'ils sont en marche.
Pour faire de V hypocras sur la table.
Mettez dans un pot de meilleur vin, vingt
ou trente gouttes d'essence de candie 1 et deux
onces d'huile de sucre.
Pour porter une lumière fori lo 'n, ije sorte
qu'on paisse voir un homme d'un quart de
lieue dans les plus noires ténèbres.
Il faut opposer directement à un miroir sphé-
rique une chandelle ou flambeau à proportion
de la grandeur ; les rayons dudit flambeau se
trouvant dans la concavité de ce miroir, réjail-
liront vers l'objet proposé à voir, et se répan-
dant en l'air, détendront en sorte qu'ils porte-
ront la lumière extrêmement loin.
Le mouvement perpétuel.
Mettez de la limaille d'acier dans de l'eau-
forte en une fiole, bouchez l'ouverture du
vaisseau avec un morceau d'aimant, sur lequel
vous mettrez aussi une platine de fer, et il y
aura agitation perpétuelle.
Secret admirable pour prendre des rats tout
en vie.
Prenez telle quantité ,q;ue vous voudrez de
vieux contrats de parchemin et d'un côté frot-
,
tez-les de glu et les étendez aux places où pas-
,
sent les rats et les souris, et que lesdites feuilles
de parchemin ne soient attachées à rien, pour
que les rats et les souris, passant dessus, se
glissent tout en roulant dans lesdites feuilles en
parchemin; ainsi vous les prendrez tout en vie.
Pour graver sur le fer ou Vacier.
Prenez pour un sou de sublimé, mettez-le
avec un peu d'eau, puis faites une couche de
cire bien déliée sur le fer ,ou sur l'acier que vous
voulez graver, et avec une pointe vous dessinerez
dessus ce que vous voudrez, et l'arroserez de
Jadite eau.
Pour écrire des lettres qui ne pourront se lire
que la nuit ou en lieux bbscurs.
Il faut prendre du cristal et le mettre
en
poudre, puis du ventre de vers luisans, de cette
mixtion écrivez-en et le laissez-sécher,
on ne
pourra lire que de nuit.

NOUVELLE DÉCOUVERTE
DES SECRETS LES PLUS CURIEUX.
Pour graver en eau forte.
POLISSEZ votre planche, faites fondre de la
cire vierge mêlée avec du noir, faites-en
une boulette que vous envelopperez en long
dans de la toile,^et du taffetas par-dessus, et
vous en frotterez votre planche chaude, cela
fera une petite croûte qu'il faut laisser sécher
; <

ensuite passez-la légèrement sur une lampe pour


la noircir, puis blanchissez le dos de votre dessin
avec de la pierre blanche ou de la céruse, et
l'appliquez sur la planche, ensuite passez
sur
tous les traits avec une touche ; cela fait, levez
le dessin, et les traits qui sont marqués sur la
planche doivent être enfoncés avec une aiguille
ou deux, selon leur grosseur; ayant ainsi dé.
couvert le cuivre dè tout ce que vous désirez
graver sur ladite planche, vous verserez l'eau
forte dessus, et la laisserez dessus jusqu'à ce que
connaissez que c'est assez ; après cela Vous
vous
ôterez la couche, et vous verrez votre gravure.
Vermillon.
Il faut prendre de la poudre de cochenille
mêlée avec de l'alun brûlé , puis l'étouffer chaud
dans l'eau de plantin ou de rose.
Fixer le mercure.
Il le faut faire bouillir 5 heures dans le jus de
renoncule, en sorle qu'il y baigne toujours.
Pour faire le papier marbré.
Il faut prendre les couleurs les plus légères,
comme indigo , laque, safran et autres, broyez-
les avec de feau-çle-vie, puis ayant un baquet
de bois ou de pierre, d'un doigt de profondeur,
de la largeur des feuilles de papier, y verser
de ,l'eau gommée faite avec de la gomme adra-
gant; après, prenez avec un pinceau des cou-
leurs préparées, et les jetez à petites gouttes
sur ladite eau gommée, les couleurs se ren-
dront sur la surface; avec un peigne que vous
promenerez ensuite dessus les couleurs, elles se
mêleront en faisant toutes sortes de figures ou
panaches.
Vernis excellent.
Il faut mêler une once d'eau-de-vie avec une
once de benjoin concassé, infusé en une fiole
pour mettre sur le papier. Pour la peinture,
détrempez de l'huile d'aspic et térébenthine
mêlées ensemble. Cire d'Espagne.
Fondez dans un vaisseau de terre de la
gomme, laquelle la remuant sans cesse, de peur
qu'elle ne se brûle, puis pour y réussir, il faut
nuêlerun peu de poudre de poix-résine, et quand
elle sera gluante, vous y mettrez la couleur que
vous voudrez, pondre ou des senteurs, puis
vous lui donnerez la forme convenable.
Pâte pour imiter le marbre.
Il faut prendre de l'albâtre de roche, mettez-
le en poudre et le calcinez; détrempez-le avec
de l'eau de colle ou de l'urine, et mettez les cou-
leurs que vous voudrez, puis vous formerez ce
que vous avez dessein.
Pour qu'une feuille d'argent paraisse d'or.
Il faut prendre de l'huile de lin , une goutte
de gomme et la première sequille d'ognon rou-
ge, mettez tout celasur le feu à discrétion, pour
en faire un vernis sur la feuille d'argent.
Poudre- de vin excellente pour fortifier le
petit vin.
Il faut prendre tartre d'excellent vin calci-
,
nez-le, étendez-le sur un marbre, et l'arrosez
d'esprit-de-vin, en le mettant dans l'alambic,
faites-le distiller à petit feu ; l'eau qui en sort
est bonne pour les yeux; ensuite pilez le marc
et l'arrosez comme il est dit, ce faisant plusieurs
fois, vous aurez un tartre qui, étant jeté dans
un tonneau de petit vin, le rendra excellent.
Pour éclaircir le vin blanc qui est roux.
Sur '12 setiers faut prendre 24 œufs, les
bien battre ensemble avec un quarteron de vin
blanc, jusqu'à ce qu'il fasse une écume blanche,
puis ajoutant un quart d'once de. sel ou gros
gravier, vous jettez le tout dans le tonneau, et
avec une serviette au bout d'un bâton, vous re-
muerez bien le vin, et remplirez votre tonneau.
Pour soufrer le vin que l'on transporte.
Faut prendre de la graine de coriandre, anis,
fenouil, chervis, calamus, oromat, girofle,
macis, noix-muscade, gingembre, galange,
zédoire, cannelle, iris de Florence, fleurs de
• roses, lavande, poivre noir, une once de cha-
que, des poudres d'hypocras un quart de livre,
et en fondant du soufre, vous y tremperez du
papier ou de la toile que vous mettrez en mêche
pqur soufrer le vin.
Pourfaire une belle couleur rouge.
Il faut prendre un quart d'once de coche-
nille, broyez-la finement, et la mettez avec de
1 eau-de-vie dans
une fiole pour vous en servir
à votre commodité.
/
Pour fondre du fer.
Faites rougir d,u fer au feu, lorsqu'il est étin-
celant, mettez dessus du soufre, et il fondra.
Augmenter la vertu -de l'aimant.
Il faut qu'il trempe 4 jours dans l'huile de fer-
Blanchir le cuivre.
Prenez cinq parts de Vénus et les faite»
fondre en un Creuset, jetez une, part de zinc,
retirez le creuset en remuant
avec une verge de
fer, puis jetez en lingotière.
Or potable.
Or en feuilles dissous en eau royale, évaporez
Peau sur lefeu de sable; au sortir lavez-le avec
de l'eau-de-vie deux ou trois fois, et l'essuyez
bien, puis mettez-le dans une coquille à la cave.
Fixation du soufre.
Soufre vif et chaux vive, ana pilez le tout
,
ensemble, pétri avec savon mou, distillé par
l'alambic, donne de l'huile de soufre.
Opguent pour, attirer les truites.
Mumie demi-once, huile d'aspic deux quarts
d'once, huile de vitriol, demi-once de musc en
grain de civette un grain une demi-once de
, de ,
graisse héron, de fout faites un onguent dont
vous frolterez les mouchettes ou autres iustru-
mens à prendre truites.
Faire croître la salade promptement.
Faites tremper pendant io heures la graine
dans l'eau-de-vie \ semez-la en une bonne terre,
et l'en couvrez légèrement, et arrosez-la avec
l'esprit de nitre. x
Pour faire qu'une chandelle puisse brûler
sous l'eau.
Il faut prendre une demi-livre de cire, deux-'
onces de soufre et autant de chaux vive, une
once de térébenthine de Venise ) incorporez
toutes ces choses ensemble, et en faites une
chandelle et l'allumez, vous verrez qu'elle brû-
lera aussi bieu dans l'eau que dessus.
Pour faire un cierge de glace qui brûlera.
Prenez une chandelle de cire, attachez-la
par la mêche dans le temps des grandes gelées
au bout de quelque gouttière ou quelqu'autre
lieu semblable, en sorte que les gouttes de neige
fondue descendent sur la chandelle, et vous
verrez qu'il se fera une croure de glace sur
ladite chandelle, de telle grosseur que vous
voudrez; mettre ladite chandelle allumée dans
un chandelier sur la table; la glace ne l'empê-
chera pas de brûler.
Pour qu'une chair cuite semblera encore crue.
Il faut prendre du sang de lièvre ou de pour-
ceau , faites-le cuire, ensuite sécher, puis met-
tez-le en poudre et lorsque la chair sera cuite
, ,
/
mettez un peu de celle poudre dessus, la laissant
reposer, elle semblera crue.
Pour savoir faire venir des melons sucrés et
doux en perfection.
Il faut prendre du sucre fin et le mettre fondre
en eau claire, puis vous prendrez de la graine de
melons, que vous éclaterez un peu du côté que
le germe doit sortir, en les mettant tremper dans
ladite eau, où vous ajouterez un peu d'eau rose
ou de damas ; il faut laisser tremper ladite graine
3 ou 4 heures; la laissant sécher, puis la se-
mant sur une couche bien fumée, il y viendra
des melons très-bons et sucrés ; et si vous désirez
les rendre musqués, il faudra y jeter du musc
et de la cannelle, vous verrez le bon effet.
Pommade fine.
Il faut prendre du sain-doux de porc frais ou
de cerf pour le mieux puis avec des racines de
,
flambe ou iris de Florence, mettez dedans des
pommes bien pilées; et après que tout sera pé-
t ri, ajoutez-y un peu de poudre de clous de gi-
rofle et cannelle, avec iris bien circontriné;
mêlez bien le tout ensemble, buis-mettez ladite
composition sur un linge bien délié, et laissez la
reposer dans l'eau claire, puis délayez-la en
eau de rose, et lavez-en ladite eau neuf fois.
Pour cuire un œuf sans feu.
Il faut prendre de 1 i chaux vive, et enterrer
j'œuf qu'il vous plaira cuire, vous en verrez
l'expérience.
Huile odoriférente qui rend les mains souples,
délicates, et restreint la peau.
! Vous prendrez de Phuile d'amandes douces,
t'y mettrez des clous de girofle entiers, et les
/ laisserez
reposer l'espace de huit jours au soleil,
puis de cette huile, lavez-vous les mains.
Savon pour les barbiers, à peu de frais.
Il faut prendre de la fleur de savon, ou savon
mesquin, tant que vous voudrez, tranchez-le
bien menu, et le mettez détremper en eau rose,
prenez de l'iris de Florence bien pulvérisé,
clous de girofle bien battus, et le tout bien in-
corporé ensemble, faites-en des pelottes de
telle grosseur vous voudrez, il sera fort bon
à laver la tête et la barbe.
Remèdes contre la puanteur de bouche ou
mauvaise haleine; procédant de la corruption
\ de l'estomac.
Il faut prendre une once de poudre de sauge,
fleur de romarin trois onces clous de girofle
,
cinq drachmes, cannelle battue une drachme et
demie, noix muscade demi-drachme, un grain de
musc, pais prenez autant de miel qu'il vous
sera nécessaire pour incorporer la composition
susdite, de laquelle en prendrezia grosseur d'une
noisette chaque fois. Cette composition est
fitable à 1 estomac, et'rend l'haleine bonne pro-
délicate : elle est même utile en temps de et
peste.
Pour faire bonne voix à chanter, à prêcher,
discuter et lire en chaire.
Prenez du cumin de la graine de genièvre,
,
du poivre, du calamant, qui est menthe doub.'e
dont ou trouve chez les apothicaires, cannellei
que l'an nomme pied d'Alexandre, de chacun
deux onces ; mettez-y tant de miel qu'il
besoin, faites une composition du tout, et en sera
en
usez le matin.
Pour faire que les raisins cueillis, pommes et
autres fruits, se garderont toute l'année sans
pourrir.
Prenez eau de citerne, et mettez en,un chau-
dron sur le feu avec quelque peu de miel,
et
quand le tout commencera à bouillir, mettez-y
dedans les raisins, pommes
ou tels fruits que,
vous voudrez, attachés à une corde que vous
tiendrez, et. quand vous verrez qu'ils commen-
ceront à s'échauffer un peu, alors tirez-les hors
du chaudron et les poudrez de farine d'amidon,
,
puis les attachez au plancher, les
poudrer, gardez-les fraîchement en la ou sans
dans la susdite eau reposée, et cave
vous aurez fruits
toute l'année.
Pour mettre un œuf dans une fiole de verre
qui ait le clou éit-oit.
Prenez un œuf, faites-le cuire dur, et quand
il sera cuit, mettez-le tremper dans le plus fort
vinaigre que vous pourrez ti-ouvèr 4 et le laissez
là l'espace de quinze ou vingt jours, et vous
verrez que ledit oeuf avec sa coque s'attendrira
comme une pâte, de sorte qu'avec la main
vous le ferez aussi long qu'il vous plaira; ainsi
vous le ferez doucement entrer dans la fiole,
puis l'emplirez d'eau fraîche et vous verrez
>,

que l'œuf retournera dans son premier état en


moins de quinze jours.
Pour faire poudre à blanthit les dents « qui
purifie les catarrhes, guérit le mal de dents,
et empêche qu'elles ne se gâtent.
Prêtiez les qùatre parts de corail rouge,
coupé bien menu, séché au feu 6ur la paille,
à peu de chaleur, tant que tout se réduise en
poudre très-déliée; puis prenez une part de
mastic, aussi demi-part de macis et un peu de
le pulvérisé et mêlé ensemble
sucre , tout , vous
en frotter les dents quand il vous plaira; cela
<cst bon aussi quand les dents font mal ou qu'elles
remuent; frottez-les de ladite poudre, et en
tenez quelque peu de temps dans la bouche,
vous verrez opération merveilleuse.
Pour faire qu'un drap qui Aérait perdu sa
teinture la reprenne.
Prenez chaux vive deux oncés, tiendra de
chêne une once, eau claite deux liy-r« \
'Ràèlez
ces choses ensemble, les laissez reposer un quart
d'heure, puis lavez le, drap, il reprendra sa
couleur.
Pjour laver l'écarlate et la dé,-raisser.
1

Prenez quatre onces de tartre blanc pilé,


puis le ferez bouillir en deux livres d'eau , tant
que le tiers en soit diminué, puis passer
le tout par un linge, et quand vous voudrez
en user , il faut que l'eau soit tiède ; puis laisser
essuyer l'écarlate, et vous la verrez retourner
en son premier état.
Pour redonner de la couleur à tous les draps
de soie.
Prenez une once de chaux vive, cendre de
chêne une once et demie, mettez le tout en un
bassin plein d'eau, le mêlez, et approchez-
le du feu, laissez le tout éclaircir, puis baignez
la tache de ladite eau avec une éponge, et ne
mouillez ailleurs.
Contre la douleur de dents et pour empêcher
qu'elle ne recommence.
Prenez vingt feuilles de lierre, mettez-les
dans un petit pot avec du bon vin vieux et un
peu de sel commun ; laissez le tout bouillir tant
que les feuilles soient bien cuites, puis ôtez-les
du feu et les laissez refroidir tant que vous
,
puissiez tenir à votre bouche ; prenez une
gorgée dudit vin, et le tenez du côté que vous
sentirez la douleur, elle s'en ira incontinent.
Eau poyr blanchir les dents.
Prenez sel nitré, alun de roche non calciné,
autant d'une que d'autre; faites distiller le tout,
et la première eau qui en sera claire, gardez-la
pour les dents, car elle est bonne ; usez-en
en les lavant avec un peu de coton.
Pour faire de l'eau qui endurcira tellement
le fer, qu'il taillera et coupera le fer comme
si c'était du bois.
Prenez lumbris ou vers de terre telle quantité
que bon vous semblera, et les distillez en
chapelle; faites distiller autant de raiforts à
part, et faites semblablement de l'eau de racines
de pommiers puis mêlez lesdites eaux ensemble
,
autant d'une que d'autre, après trempez vo-
tre couteau ou épée , ou tel fer que vous vou-
drez en cette eau, et vous en verrez l'effet;
-i vous le voulez plus aigre, trempez-le par
<Icux fois.
t'our faire un papier noir sur lequel vous
pourrez écrire sans encre.
Prenez une lampe ardente où il y ait assez
bonne quantité d'huile, puis mettez une écuelle
sur ladite lampe, et la laissez jusqu'à ce que
i huile soit toute consumée, prenez la fumée'
qui tiendra dans l'écuelle,, noircissez-en votre
papier, et coupez un quartier dudit papier
teint, mettez-le sur un autre papier blanc,
.'t écrivez sur ledit papier noirci avec la pointe
d'un poinçon, vous verrez qu'après avoir écrit
les lettres paraîtront noires, en sorte que le
côté que vous aurez mis sur le papier blanc
ioit le côté tcÍnt en noir.
POilr' tout verre ou cristal rompu.
Il faut prendre la pièce du verre qui sera
rompu 4 et l'oindrez de vernis détrempé avec
blanc d'Espagnc, huile de lin et ainsi conjoi-
,,
gnez les deux parties rompues ensemble, et les
laissez sécher, elles s'affermiront.
Pour mollifier faire consumer et rompre toute
quantité de ftr, tant gros qu'il soit.
Vous prendrez ce que les Italiens alchimistes
appellent Terrù mogicot moggiot, ou lait ca,...
maronne, les uns le nomment en une manière,
les autres ep une autre; il en faut deux onces,
sublimé une once, orpimeht cinq onces, vinai-
gre blanc une once, mettez le tout ensemble, et
de cette composition si vous en mouillez souvent
le fer, vous verrez qu'il se consumera petit à >
petit, et réussirez dans votre entreprise.
Pouraire un châssis qui semblera être de verre
et rendra plus grande clarté que le verre.
Il faut prendre du parchemin vélin ou mou-
ton, bien rasé et poli des deux côtés, le plus
délié et le plus blanc qu'il sera possible, mouil-
lez-le et l'élendez, collez-le sur la croisée de
votre fenêtre, et le laissei ainsi sécher, puis,
prenez les deux parts d'huile de noix ou de lin,
et une part d'eau claire avec un peu de verre
pilé, mettez le toutbouilliraupresdufeu, quand
il cessera de bouillir, ôtez le feu, c'est signe
que l'eau sera consumée, et lorsque l'huile sera
attiédie, allez au soleil et en huilez votre
châssis, il sera beau et clair, et s'il arrive
que dans quelque temps votre châssis s'obscur-
cisse, prenez une éponge avec eau fraîche, et
le lavei., ainsi il retournera en son premier
état; et si vous ne voulez faire la dépense du
parchemin, prenez du papier le plus beau et
le plus délié que vous pourrez trouver, il fera
la même opération.
Pour donner au vin le goût du muscat.
Il faut prendre des fleurs de raisins sauvages
ou de baies dans le temps, faites-en cueillir tant
qu'il vous plaira, et les faites séchera l'ombre,
gardez-les en un sachet, puis quand le vin nou-
veau se fera, vous mettrez en un sachet desdites
fleurs, dans'un muid que vous voudrez faire
sentir et avoir goût du muscat, et pour certain
le vin prendra l'odeur et la force, et en pourrez
faire de même au vin vieux.
Pouf faire les cheveux noirs.
Il faut prendre de la litliarge broyez et pilez
, -
autant de chaux vive, et délayez le tout en eau
chaude ; et de cette eau lavez-en vos cheveux,
ils deviendront noirs.
Pouraire qu'une grappe de raisin serafraîche
et aussi bonne à manger à Noël que si on
venait de la cueillir au mois de septembre.
Il faut prendre autant de fioles que vous vou-
drez garder de raisins, puis alors que les grap-
pes de raisin commenceront à se former aux
ceps des vignes, mettez-les dans une fiole, et
liez ladite fiole au cep de la vigne, la couvrez
ou titoupeï de sorte que l'eau n'y puisse entrer
pour pourrir la grappe, laissant ainsi les fioles
jusqu'à Noël, vous les romprez alors, et il se
trouvera du fruit nouveau, dont vous pourrez
faire présent à quelqu'un de vos amis.
P our garder et conserver les roses enfraîcheur
le long de l'année.
Il faut prendre des roses fraîches cueillies,
mettez-les dans un flacon de bois de chêne,
emplissez -le entièrement, et l'éloupez bien
que l'eau n'y puisse entrer, puis attachez ledit
flacon au fond d'une eau coulante; elles se
conserveront.
Pour ôter toutes sortes de taches sur un drap
de couleur tant, de laine que defi". u
S'il était par hasard tombé de l'encre ou
quelqu'autre noirceur sur un drap de couleur,
de laine ou de lin, faites ce qui suit : Prenez
limons crus, ou grosses pommes d'oranges dures,
ou des pommes d'Adam; ou si vous voulez,
prenez seulement le jus aigret qui est dans le
citron et le pressez pour en faire sortir le suc,
avec lequel vous frotterez bien la tache,
la laisserez sécher, puis lavez-la avec de l'eau
tiède, et. la laissez encore sécher, elle sera ôtée.
Autre pour ôter une tache sur l'écatlate ou
velours, en sorte que la couleur ne chan-
gera point.
Vous prendrez une herbe qu'on nomme sa-
v ponoria, ou herbe à foulon ; faites-en du jus
que vous mettrez sur la tache, et la laissez pen-
dant une heure, si c'est en été, el en hiver
pendant quatre heures, puis lavez-la une ou
-
deux fois avec de l'eau tiède.
Autre pour ôter les taches d'huile sur le papier
ou parchemin.
Il faut prendre des os de mouton brûlés, les
mettre en, poudre, puis en jetcr d'un côté et
d'autre de la tache, avec un carton dessus et
dessous, en pressant bien fort, ou mieux le
mettant en presse pendant deux jours, et on
trouvera, quand on l'ôtera, que l'huile en sera
entièrement sortie.
Autre pour ôter les taches d'huile ou graisse
sur le papier.
Il faut prendre cendres de sarment ou bour-
geons de vigne, des gousses de féves sèches, et
mettre ladite cendre sur la tache de votre livre,
l'enfermer et serrer dans une presse, le laissant
en cet état un jour et une nuit, il se nettoiera.
Autre pour toutes sortes de taches d'encre,
répandues sur les livres.
Prenez Charlemagne, qui est pierre d'Alle-

deux onces, sel ammoniac quatre onces et de;


magne , sel commun , alun de roche, de chacun
l'eau qui en sortira on en mouillera les places
d'un livre, é'criles ou tachées d'encre; on
verra, qu'elles s'effaceront.
Pour faire un beau visage aurfemmés.
Il faut prendre de la semence de persil et
d'ortie, amandes de pêches, faites bouillir
le tout ensemble, et de cette eau lavez-
vous-en.
Pour faire parchemin azuré, vert ou violet,
jaune ou noir, sur lequel on puisse écrira
en lettres d'or ou d'argent.
Prenez une peau de vélin bien raturée de
côté et d'autre, mettez-la tremper en eau
claire, et la lavez très-bien, ensuite l'étendre
avec des cordes dans un cercle , comme font les
parclieminiers; et si vous voulez la faire d'azur,
prenez azur d'encre que Pon vend chez les épi-
ciers, et autant de vert-de-gris, ou telle cou-
leur que vous voudrez faire sur votre pârclïe-t
min ; mettez lesdites couleurs tremper pendant
un demi-quart d'heure, puis avèc une éponge
vous donnerez le lustre au parchemin tel que
vous voudrez, puis laissez-le sécher; une autre
fois recommencez à le mettre en couleur jusqu'à
trois fois, tellement que la couleur semble par-
faite; ensuite vous pouvez peindre vos lettres
en or et en argent, et si vous le voulez en cou-
leur noire ou jaune, prenez pierre nuire, safran
ou orpin ou ocre;
Pour broyer or fin ou argent pour écrire avec
plume àtt pinceau.
Prenez autant de feuilles d'argent ou or Dattù'
qu'il vous plaira, ayez une grande coquille d'en-
lumineur ou peintre, qui soit bien nette par-
dedans, ou bien une tasse de verre, mouillez-la: N

dans' l'eau claire, et étendez autant'de feuille*


d'argent on d'or que vous voudrez, furie sur
l'autre, puis avec le grand doigt de la main
broyez doucement ledit or petit à petit jusqu'à,
ce tlu"il soil bieu délié, en mouillant parfois le
doigt dont vous broycrez, et ne prenant point
d'espaco en broyant que la largeur d'un lésion,
et broyez toujours jusqu'à ce qu'il soit parfaite-
ment défait, puis mettez dans la tasse ou coquille
un peu d'eau en broyant toujours pour l'incor-
porer, ensuite vous emplirez la tasse pleine
d'eau, et mêlez encore avec le doigt; et puis
laissez reposer ladite eau l'espace d'une demi-
minute coulez et jetez hors toute Peau et vous
, ,
verrez au fond de la tasse ou coquille comme
un petit ciel d'or; vous le laisserez sécher en le
couvrant très-bien, que la poudre n'entre de-
dans ; et quand vous voudrez écrire en cet or,
prenez un canif ou un petit couteau-, et avec
la pointe égratignez ou défaites-en tant qu'il
vous plaira, menez-le dans une autre petite
coquille ou cornet, le détrempant avec eau
gommée, et écrivez avec la plume ou pinceau
sur le papier ou parchemin susdit, et vous ver-
rez de très-belles lettres ; et si vous voulez,
brunissez après avec uue dent de loup sur la
pierre, il n'y aura rien de mal, car l'écriture
d'or par ce moyen en aura meilleur lustre.
Pour écrire en lettres d'or ou d'argent sur du -
papier.
Prenez feuilles de genièvre et en tirez le jus,
avec de la limaille d'or ou d'argent mêlée en-
semble laissez le tout reposer l'espace de trois
,
jours entiers, et de cela vous pourrez écrire
parfaitement bien ce que vous voudrez.
Pour écrire en lettres d or, ou peinture en
couleur d'or n'en étant nullement.
,
Il faut prendre des roses que les Italiens ap-
pellent purpurines, c'est une couleur qui se vend
chez les épiciers, les mettre dans une écuelle ,
avec un peu d'urine, les mêler peu à peu
avec le doigt, puis emplir l'écuelle d'urine
ou de lessive, laisser le tout reposer, ôter
l'eau puis mêler bien avec le doigt tant quej
,
la couleur vienne à être bien déliée, remplir'
l'écuelle d'eau la laisser reposer ,, puis la jeter ,s
,
et en cette manière laver ladite couleur tant
de fois que l'eau reposée paraisse claire, à cha-
que fois que l'on changera d'eati il faut mê-
.,
ler la couleur avec le doigt, afin qu'elle soit
plus déliée, puis mettre un peu de safran avec
de l'eau gommée et de celte composition, on
, plaira cela
pourra écrire tout ce qu'il ; pa-,
raîtra d'or.
Pour écrire en lettres d'argent, ou peindre,
qu'il semblera être dit vrai argent.
Prenez de l'étain de glace et le pilez dans
un mortier, de sorte qu'il soit broyé comme"
on fait les couleurs, mettez-le dans une saucière,
détrempez-le avec de l'eau, puis le laissez re-
poser, et ainsi lavez-le deux fois
l'étain qui restera au fond de la saucière , de-
; prenez,
trempez-le avec de l'eau gommée, et en écrivez
ou peignez à votre plaisir; cela étant sec, il in,.
1
faut polir avec la dent de loup, il semblera^
être de l'argent.
,» *» /
V-
Pour écrire en papier ou toile que rien ne
paraîtra, et en chauffant ladite toile au
feu, on verra des lettres noires.
Il faut prendre du jus de limons ou d'ognons
,
en écrire sur une toile ou papier, et quand
on voudra lire ce qui sera écrit, il faudra bien
chauffer ledit papier ou toile devant le feu,
la lettre paraîtra noire. Remarquez qu'il faut
bien chauffer ledit papier; car la lettre, faute
de cela, ne s'fe noircirait pas.
Pour écrire quelque chose qui ne paraîtra que
de nuit, ou dans quelque lieu obscur et
ténébreux.
,11 faudra prendre poudre de cristal, le ven-
tre de vers luisans, détremper le tout avec
glaire d'oeufs ; écrivez de cette mixtion, la
laissez sécher, et vous verrez luire la lettre de
nuit.
Pour faire de l'or artificiel duquel vous
*

pourrez écrire.
Il faut prendre deux drachmes d'étain doux,
les fondre avec une once de vif-argent, mêler
cela bien fort, puis y joindre une demi-drachme
de soufre vif pulvérisé, et deux onces de sel am-
moniac pilé \ mêler toutes ces drogups ensem-
ble et les mettre dans un urinal au feu sur un
,
pot plein de cendres bien criblées, en y faisant
du feu autour durant ,un jour entier et quatid
,
le tout sera refroidi, on trouvera de l'or arti-
ficiel dont on écrira avec. Il ne faut ni le piler
,
ni le broyer, mais le mettre dans un cornet
en le détrempant avec de la. glaire d'œufs, et
coulez avec une éponge.
Pour faire du rouge à teindre le visage aux
femmes.
Il faut prendre du sandal rouge pilé et broyé
avec du vinaigre bien fort, distillé deux fois,
les faisant bouillir ensemble et y mettant un
peu d'alun de roche pilé, vous verrez un beau
rouge: si vous voulez qu'il son odoriférant |
mettez-y un peu de musc ou ambre gris.
Pour avoir une belle face.
Il faut prendre des fèves, poids communs,
poids-chiches, metlez-les en poudre que vous
détremperez en eau tiède glaire d'oeufs et lait
,
d'ânesse, puis les mettre sécher, et quand vous
voudrez en user, défaites un peu de la confec-i
tion avec de l'eau commune dont vous lave-t
rez la face.
Pour faire perdre les lentilles du visage et
embellir la peau. >

Il faut prendre un peu d'alun de roche, et


le piler bien menu, puis avec le blanc d'un œuf
bien frais mêlé ensemble dans un pot plombé
auprès du feu, le remuez sans cesse, et le lais-
sez auprès du feu jusqu'à ce qu'il ait levé mi
bouillon, après ladite confection s'endurciia,
et vous vous en frotterez la face ou la peau
pendant trois jours, et vous verrez qu'elle,
deviendra nette et polie. ^ |1
Pour faire mourir les cirons.
Il faut prendre de l'encens du sain-doux
,
lard de porc mâle, faites bouillir le tout en-
semble en un pot bien plombé, et vous en
frottez de temps en temps.
Pour faire revenir les fleurs à une femme qui *

les aurait perdues ou déréglées.


Il faut prendre de l'espargoutte, et la faire
bouillir avec de l'eau , puis passer la lie , et en
donner à boire trois matinées de suite un grand
verre.
Contre les dartres au visage, ou autre partie
du corps.
Il faut prendre de la racine d'oseille ou pa-
tience, lavez-la très-bien, et la mettez tremper
dans du vinaigre blanc l'espace de deux jours,
puis vous frotterez les dartres quatre fois le
jour et autant la nuit.
Pourfaire savon odorant contre la gale.
Il faut prendre de la lessive bien forte, dans
laquelle vous mettrez un peu de sel11 puis pre-
d'eau rose et jus de limon avec du
nez un peu de
savon blanc, taillé bien menu, et un peu
poudre de clous de girofle, laissez le tout reposer
jusque ce qu'il devienne comme pâte, que vous
-
avec un bâton en un plat creux,
remuerez ledit
puis l'exposerez au soleil jusqu'à ce que
savon devienne dur, en sorte que vous en
puissiez faire des boulettes pour vous en frotter
les mains tous les matins dans l'eau.
Pour ôter un porreau ou verrue.
Il faut prendre du jus d'olives et de l'alun
sucrin de chacun drachme, brai ou poix
, une
de bateau, vert-de-gris une drachme et demie :
incorporer le tout ensemble et en faire Un on-
,
guent que 'l'on mettra sur le poireau, après
l'avoir un peu taillé ou coupé, il s'en ira.
Pour faire eau qui chasse et o te les taches et
j'
Ordures de mains des manœuvres, et les
rend fort blanches; elle est encore bonne
pour une personne qui aurait les mains et
le visage brûlés du soleil.
Il faut prendre du jus de limons, sur lequel
on mettra un peu de sel commun, et vous
en laver les mains plusieurs fois; ladite eau est
aussi fort bonne contre la rogne.
Pour empêcher que les punaises nuisent pen-
dant la nuit.
Il faut prendre de l'herbe de fougère, et la
mettre sur la paille de votre lit, soyez sûr que
les punaises qui iront sur ladite herbe, y
demeureront prisonnières.
Onguent qui tue les punaises.
Il faut prendre du vif-argent, le mettre en
une écuelle avec un peu de savon noir, et
doigt vous les mêlerez ensemble, puis vous y
mettrez de l'autre savon et en frotterez votre lit
dans les endroits où se retirent les punaises,
Pour ôter les puces, d'une maison.
Il faut prendre de l'argent sublimé et le
mettre en poudre, puis le faire bouillir à l'eau
dans un pot ou chaudron l'espace d'un quart
d'heure, et en arroser votre chambre quatre
jours consécutifs.
Pour tuer les poux et les lentes.
Il faut prendre du savon noir une once et
demie, aloës pilé une demi-drachme , soufre
vif aussi pilé un scrupule, toutes ces choses
pilées ensemble, réduisez-les en forme d'on-
gent, duquel vous frotterez le lieu où sont les
poux, et ils mourront avec les lentes.
Pour faire de l'encre.
Il faut prendre de l'eau de pluie , la faire
bouillir avec des noix de Galles rompues par
morceaux; ensuite retirez les noix de Galles, et
y jetez de la gomme arabique et couperose puis
,
faites-la encore bouillir, et éprouvez si votre
encre est bonne.
Pour donner couleur verte à une peau ou à
un carton.
Il faut prendre des grains de bougépite et
nerprun , qui se cueillent au mois d'août, et
les mettrez dans un grand pot plombé , les y
laissant dix jours, puis mettez-Y quatre onces
d'alun de roche , et les laissez bouillir ensem-
ble comme si c'était du mou, puis coulez-les
, tirerez,
par un linge, et ce que vous en met-
tez-le dans une vessie de bœuf ou porc , mettez-
les un peu au soleil \ et quand vous voudrez user
de la couleur pour teindre , mettez un peu de
ladite teinture dans la lessive tiède, le tout
bien mêlé, vous en teindrez la peau ou carton
que vous voudrez j on peut encore s'en servir
pour écrire.
Pour faire une belle couleur, jaune sur une
peau ou un carton.
Il faut prendre des grains de nerprun mûr
séché au soleil, et quand vous les voudrez
mettre enœuvre, mettez-les tremper en lessive
avec un peu d'alun de roche, et les laissez trem-
per long-temps , jusqu'à ce qu'ils prennent cou-
leur jaune ; mais la lessive doit être un peu tiède.
Pour teindra dufil noir.
Il faut prendre une quantité de galles rom-
pues et cassées, faites-les bouillir en l'eau dans
un pot, et quand elles auront un peu bouilli,
ôtez toutes les galles, et mettez dans le pot
autant de couperçse romaine que vous aurez
ôté de galles, avec un peu de gomme arabique,1
puis vous donnerez encore un bouillon, et
mettrez votre fil dans le pot, le laissant bouillir
en teinture; l'en tirant vous verrez une couleur
noire et bien lustrée.
Pour teindre du fil en gris.
,
Il faut prendre de la teinture noire, y mettre
la moitié d'eau plus ou moins, selon que vous
voudrez la couleur chargée ou déchargée, puis
faites bouillir le fil dedans, vous aurez du gris
de telle façon qu'il vous plaira, brun, pâle,
de peau de souris.
Pour faire venir dans un jardin grande
,
quantité d'asperges.
Il faut prendre grand nombre de cornes de
béliers et de taureaux, les enterrer en un jardin
loin l'une de l'autre environ deux paumes; quand
elles seront pourries en terre, il viendra au-
dessus grande quantité d'asperges.
Pour faire une mèche qui durera sans fin en
la lampe et au feu.
Il faut prendre de Pal un de plume en grande
pièce ou morceau puis le tailler menu en forme
,
de mêche, et 4e mettre à la lampe vous verrez
jamais elle ne se consumera. ,
que
Pour coller ce qu'il vous plaira.
Il faut prendre des peaux d'anguilles sè-
ches les laisser tremper dans l'eau l'espace
,
de deux jours et de deux nuits, les piler et les
bien battre avec un bâton, les faire bouillir
en telle quantité d'eau qu'à peine elles soient
toutes couvertes \ il, faut faire le feu bien mo-
déré tant qu'elles se cuisent, puis couler ce
qui testera de l'eau, le mettre en un vais-
seau de métal, et vous en servez.
Pour ceux qui pissent la nuit sous eux en
dormafit.
Il faut prendre de la graine d'ortie, eu
faire de la poudre, puis prendre deux onces
de massic et en faire Une poudre fine ; on
prendra de la pâte gros comme le poing
,
que l'on pétrira avec lesdites poudres, on en
fera un gâteau que l'on mettra cuire'au four;
quand il sera cuit, il faut le couper en trois
l'on fera prendre à la personne
morceaux que
pendant trois jours le, matin ; ainsi continuer
pendant quinze jours , en faisant cuire un nou-.
veau gâteau de trois jours en trois jours.
Vernis excellent,
Vous prendrez d'abord cinq onces d'eau-
d<vvie une once de benjoin pilé entre deux
, mortier qu'il soit
cartons ou au , et. ne pas trop
menu, puis prenez une fiole de verre moyen-
nement grosse , et mettez la moitié de ladite
eau , savoir, deux onces et demie, puis mettez-
y aussi le benjoin grossièrement pilé, et mêlez
avec ladite eau, laissez-les reposer, l'espace
d'un jour et demi, prenez ladite eau et la
mettez en une autre fiole, étoupez-la bien,
et sur le reste du benjoin, qui demeurera
au fond de la première fiole , mettez-y le
reste de Peau susdite, et faites comme devant,
mais la première eau est meilleure que la
seconde.
Pour faire une colle qui ne déféra ni au feu
ni à l'eau.
Il faut prendre de la chaux vive mise en pou-
dre et détrempée en l'huile d'amendes dont
,
vous collerez quelque chose, et le ferez sécher
& l'ombre, puis le montrez au feu
, et vous ver-
rez que cela durera autant que du feu.
Pour attraper des oiseaux avec la main.
Il faut du fiel de bœuf vieux avec de l'ellé-
bore blanc, puis du millet ou chenevis, faites-
les bouillir un peu avec ces choses \ de, cette
amorce vous en jetterez où viennent les oi-
seaux que vous voudrez prendre, ils tombe-
ront à terre comme s'ils étaient morts, pen-
dant une demi-heure.
Autre pour prendre des ppules, pigeons et
autres sortes d'oiseaux à la main.
Il faut prendre de la lie de vin, jus de
ciguë, et les détremper ensemble ; puis les
laisser tremper avec du froment ou quelqu'autre
graine ; laissez ces choses ainsi reposer pendant
une nuit, puis les jeter dans l'endroit 011 peu-
vent venir les oiseaux, et on les prendra
facilement.
Pour endormir les poissons.
Il faut prendre de la coque du levant, et
selon la grosseur de chaque çoque poudrée ,
prenez autant de fromage gâté, et deux fois
autant de farine, mêlez toutes ces choses en-
semble et faires-ch une pâte dont vous ferez
,
de grands et de petits morceaux, selon les
poissons que vous voulez prendre ; jetez les—
dits morceaux où vous savez -qu'il y a diJ pois-
son , et vous verrez que tous les poissons qui
ou mangeront, deviendront étourdis; remar-
si
quez que vous les laissez pendant un demi-
quart d'heure sans les prendre, ils retourne-
ront en leur premier état. La pâte doit être
fraîchement faite.
Pour tenir les armes nettes, de peur quelles
ne rouillent.
Il faut prendra du plomb et le limer bien
menu, mettez-le en un pot avec de l'huile d'o-
lives, et l'y laissez l'espace de neuf jours, puis
de cette limite frottez les armes ou épées \ ou
,
bien nettoyez aveê pierre d'émeri.

Pour tremper l'acier de manière qu'il puisse
couper le fer comme le plomb.
Tirez par l'alambic l'eau d'une quantité de
vers de terre, mêlez à cette eau autant de
suc de raifort, puis y éteignez l'acier bien em-
brasé quatre ou cinq fois. On emploie cet acier
à faire des couteaux, épées ou autres instru—
mens avec lesquels on pourra couper le fer
aussi facilement que le plomb.

SECRETS
CONCERNANT

LES ARTS ET MÉTIERS. '

Remèdes pour les descentes.


IL
faut, prendre neuf bons grains d'ambre,
les mettre menus comme poudre avec
,
deux douzaines de feuilles de sergeon aussi
,
de la côte appelée herbe sardine, le tout
bien broyé que vous mettrez tremper ensem-
,
ble dans du vin blanc pendant vingt-quatre
heures, puis le passer par un linge \ il faudra
dudit vin cinq chopines puis étant passé par
,
ledit linge, il en faut faire boire à la personne
une fois le malin pendant neuf jours, et tenir
toujours le lit, en sorte qu'elle soit bien ban-
dée d'une toile de la largeur de quatre doigts,
et de la longueur de deux aunes de Paris, avec
un bon emplâtre de cire neuve que vous mettrez
au-devant du trou ; après que le boyau sera
remis en son lieu, avec ledit emplâtre et une
bonne compresse, laisser reposer la personne,
et continuant dè la bander tant de temps
qu'elle pourra l'endurer.
Pour blanchir le cuivre pour en faire de très-
belles figures.
Il faut prendre cinq parts de cuivre, que
vous ferez fondre dans un creuset, puis vous
y jetterez une part de zinc, et sitôt que vous
y aurez jeté le zinc, il faut retirer le creuset du
feu, remuer un peu la matière avec une
verge de fer, et la jeter dans les moules de vos
figures.
Pour adoucir les métaux.
Il faut prendre du salpêtre et camphre partie
égale, les faire dissoudre en une lessive faite de
deux parts de cendres de chêne et de chaux vive,
filtrer la solution par le papier, et l'évaporer
à feu lent dans un vaisseau de terre ; il reste un
borax qui, jeté sur les métaux fondus, les
adoucit parfaitement.
Pour argenter les figures d'airain.
Prenez une once d'eau forte mettez-y dis-
,
soudre sur une chaleur modérée un gros de bon
argent coupé par pièces ou en grenailles. Cet
argent étant dissous entièrement, ôtez le vais-
seau du "feu \ et jetez-y la quantité de tartre
blanc qui suffit pour absorber toute la liqueur,
et faites une pâte dont on peut frotter les ou-
vrages d'airain pour leur donner la couleur
d'argent.
Pour âter sur-le-champ la rouille du fer.
Il faut frotter le fer d'un linge mouillé dans
rhuile de tartre par défaillance.
Trempe très- dute.
Il faut prendre du suc d'ortie , fiel de bœuf,
urine d'enfant, ou vinaigre très-fort, ave cun
peu de sel, incorporer le tout ensemble, y
tremper le fer que vous voulez»
Pour faire fondre ou calciner une lame d'épée
sans endommager le fourreau.
Il faut faire descendre dans le fond du four-
reau de l'arsenic en poudie, et faire couler par-
dessus quelques gouttes de jus de citron, puis
remettre l'épée, et dans un quart d'heure ou
un peu plus, vous. verrez l'effet.
Pour rompre une barre de fer grosse comme
le bras.
Il faut prendre du savon fondu, en enduire
le fer par le milieu puis avec un filet nettoyer
,
l'endroit où on le veut rompre, ensuite prendre
une éponge imbilée d'eau ardente de trois
cuites, et entourer le fer, et dans six heures
il se rompra,
Toile qui résiste au feu.
Prenez du bois de chêne pourri, que vous
calcinerez en cendres, avec lesquelles vous
mêlerez autant de cendres gravelées; faites
bouillir le tout avec dix fois autant d'eau que
peseronl lesdites cendres , et après avoir bouilli
une heure, remettez-y de l'eau à proportion
de ce qu'il s'en est évaporé et faites bouil-
,
lir en cette eau de gros bâtons d'alun de plume
pendant une heure, ensuite il faut retirer le
vaisseau, de dessus le feu, et le mettre à la
cave, et au bout d'un mois vous rouverez
votre alun en plume maniable comme du lin.
Vous en ferez faire de la toile qui ne se con-
sumera pas dans le feu \ au contraire, pour la
blanchir il faut la mettre dans un brasier, et
l'ayant retirée elle est nette et blanche.
,
Vernis admirable.
Il faut prendre de l'huile de lin huile de
,
mastic blanc ce que voulez de l'un et de
,
Fautre un peu de térébenthine, du verre pilé
,
bien broyé, du vert-de-gris brûlé, de l'ambre
bien battu ; faites bouillir et fondre le tout
ensemble dans un pot de terre neuve, et étant
fondu, vous aurez un vernis admirable.
Cire d'Espagne.
Il faut prendre térébenthine et poix navale six
gros, gomme laque , ou sang-de-dragon au lieu
de gomme laque un gros, mêlez et incorporez
le tout sur le feu, et en faites vos bâtons.
Mastic subtil pour recoller les vases cassés.
Prenez ce que vous voulez de blancs cPœufs,
et les battez fort, puis y ajoutez du- fromage
mou et de la chaux vive, et les battez bien en-
semble ; il sert à tout ce que l'on veut, même
aux verres, tant pour l'eau que pour le feu.
Mastic pour les pots cassés.
Mettez nn pot de grès en poudre très-sub-
tile et y ajoutez des blancs d'œufs, avec un
,
peu de chaux vive.
Ciment.
Prenez résine une once, tuile broyée une
once, mastic quatre onces. ,
Ciment pour les vaisselles de faïence..
Il faut'prendre de la cire et de la résine, de
chacune ce qu'il vous plaira, étant fondues
ensemble, mêlez-y du marbre en poudre a-
discrétion.
Ciment froid pour les citernes et fontaines.,
Prenez litharge et bol en poudre, de cha-
cun deux livres, terre jaune et résine, de cha-
cune quatre onces, suif de mouton cinq onces,
mastic et térébenthine, de chacun deux onces,
huile de noix ce qu'il en faut pour le rendre "
,
maniable \ il faut pétrir le tout ensemble 'et
,
après l'employer.
Pour faire des images sur le velin.

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