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Juillet 2014
Département Techniques d’Elevage et Environnement
Service Environnement-Bâtiments
Thomas Béchu, Elise Lorinquer, Jacques Capdeville
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Sommaire
2 Résultats .................................................................................................................... 4
2.1 Le gisement brut............................................................................................................ 4
2.2 Le gisement net utilisable .............................................................................................. 6
2.3 La répartition géographique du gisement ....................................................................... 8
3 Discussion .................................................................................................................. 9
Conclusion ...................................................................................................................... 10
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Introduction, contexte et objectif
Le Parc Naturel Régional Normandie Maine (PNR NM) est une zone rurale sur laquelle
l’activité agricole est prédominante avec 164 000 ha de SAU soit 64% de la surface de ce
territoire. Les exploitations agricoles, au nombre de 1 800 hébergent un troupeau bovin
constitué d’un peu moins de 100 000 têtes de bovins lait et un peu moins de 50 000 têtes de
bovins viande.
L’objectif est donc d’identifier sur le territoire du PNR NM, territoire très agricole et porté sur
l’élevage, les pistes de développement de la méthanisation à la ferme. L’étude du potentiel de
développement de la méthanisation se fait notamment au travers de l’étude des gisements
disponibles sur la zone, qu’ils soient agricoles ou non.
La biomasse d’origine non agricole peut être utilisée comme substrat pour la méthanisation.
Quelle que soit la base de données considérée, ces substrats ont la particularité d’avoir un
pouvoir méthanogène souvent plus élevé que les effluents d’élevage (fumier ou lisier), ce qui
permet, pour un volume de digesteur constant, d’obtenir plus de biogaz, et donc de réduire le
temps de retour sur investissement.
1 Matériel et méthodes
Pour recenser les types de substrats présents sur le territoire du PNR et leurs volumes, les
déchetteries ont été enquêtées. Afin de compléter cette approche, les entreprises susceptibles de
disposer de ces déchets ont été répertoriées à partir de l’Annuaire des Entreprises de France
(AEF) mis en ligne (http://www.aef.cci.fr/) par la Chambre de Commerce et d’Industries (CCI).
Ces entreprises ont ensuite été enquêtées sur leurs déchets fermentescibles.
L’herbe issue des bords de route n’a pas été comptabilisée car les données (longueur de route)
ne sont pas facilement disponibles et les techniques de récolte ne sont pas encore très fiables.
Toutes les déchetteries du PNR et des villes portes ont été enquêtées (Tableau 1) pour connaitre
les types et la quantité de déchets disponibles et leurs valorisations ou leurs modes de
traitements actuels (Annexe 1). L’objectif étant de pouvoir évaluer la disponibilité des déchets
pour une éventuelle introduction dans un méthaniseur.
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1.2 Les entreprises privées
La structure du réseau AEF permet de filtrer les entreprises par commune, par taille
d’entreprise, et par code d’Activité Principale de l’Entreprise (code APE) tel que défini dans le
rapport NAF1.
1) Les communes :
L’ensemble des communes du PNR NM ont été sélectionnées ainsi que les villes portes qui se
trouvent à proximité du parc et qui disposent potentiellement d’un gisement important et
régulier et donc intéressant pour la méthanisation.
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NAF (Nomenclature des Activités Françaises) mis à jour en 2008 par l’INSEE (Institut National de la Statistique
et de l’Etude Economique)
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1.2.2.2 APE 11 : les entreprises de fabrication de boisson
Deux entreprises de fabrication de boisson on été recensées et enquêtées sur le territoire du
PNR. Il s’agit de cidreries et distilleries.
Les enquêtes ont été réalisées majoritairement par téléphone afin de maximiser le taux de
réponses. Cependant, par soucis de gain de temps, les commerces de détail ont été enquêtés par
mail. Le questionnaire (Annexe 2) a permis d’évaluer le volume de déchets ou coproduits
méthanisables disponible à moindre coût.
Le pouvoir méthanogène correspond au volume de CH4 que l’on peut obtenir à partir d’une
tonne de matière organique (MO). Chaque type de substrat possède un pouvoir méthanogène
différent. Les valeurs utilisées sont celles utilisées dans Méthasim, outil de simulation technico
économique pour la méthanisation disponible en ligne et gratuit (http://methasim.ifip.asso.fr/).
Les données utilisées dans cet outil sont issues d’expertise d’instituts techniques (IFIP, idele,
ITAVI), des Chambres d’Agriculture, d’associations spécialisées en méthanisation (Aile,
Trame) et du bureau d’étude Solagro. Le grand nombre d’experts impliqués spécialisés dans
différents domaines (agriculture, élevage porcin, élevage de volailles, élevage herbivore,
méthanisation…etc.) permet de garantir une grande fiabilité des données, à la différence des
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données utilisées par les constructeurs, qui sont souvent surévaluées pour garantir la rentabilité
théoriques des installations.
Le volume maximum de méthane que l’on peut obtenir est donc calculé d’après l’Équation 1.
2 Résultats
Les résultats des enquêtes ont permis d’évaluer le gisement brut (la totalité des matières
organiques potentiellement méthanisables), en kg de matière brute (Annexe 3).
L’ensemble des déchets ou coproduits du territoire référencés suite aux enquêtes a été retenu
dans un premier temps pour évaluer ce que l’on appellera le gisement brut du territoire en tonne
de matière brute (MB) (Figure 1).
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Le gisement brut (matière brute)
Eaux résiduaires de laiterie
Tonte de pelouses
Marc de pomme
Œufs
Résidus de distillerie
Caséines
Lies
Déchets fromagers
Invendus
Graisses agroindustrielles
Lait entier
Huile de friture
Aliment du bétail
Figure 1 : Composition du gisement non agricole brut, en tonne de matière brute
Les eaux résiduaires de laiterie représentent en masse 90% du gisement brut. Les tontes de
pelouses et les résidus de distillerie représentent chacun près de 5% du gisement brut. Ces
substrats ont des pouvoirs méthanogènes très variables, ce qui implique une différence dans la
répartition du gisement brut lorsqu’on étudie les m3 de biogaz potentiels (Figure 2). Il ne faut
donc pas se limiter à un simple tonnage de matière brute mais considérer le pouvoir
méthanogène de chaque substrat et évaluer le potentiel de production de méthane.
Du fait de leur faible pouvoir méthanogène, les eaux résiduaires de laiterie ne représentent que
55% du potentiel de production de méthane (en comparaison aux 90% de gisement en matière
brute) tandis que tous les autres substrats, qui constituent une faible part du gisement en matière
brute, représentent une part plus importante du potentiel de production de méthane.
Cependant, la totalité de ce gisement n’est pas mobilisable. Certains substrats sont déjà utilisés
en méthanisation tels que les marcs de pomme, une partie des tontes de pelouse…etc. ou pour
d’autres modes de valorisation tels que l’alimentation animale (marcs de pomme).
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Une partie du gisement n’est pas utilisable car pas rentable d’un point de vue économique. Il
s’agit des substrats ayant un pouvoir méthanogène trop faible (eaux résiduaires de laiteries,
résidus de distillation…etc.), ou nécessitant des prétraitements couteux (invendus avec
emballages, coquilles d’œufs...etc.).
Le gisement net utilisable comprend uniquement la matière brute méthanisable qui n’est pas
encore utilisée pour une valorisation énergétique, et qui peut être utilisée en méthanisation sans
prétraitements trop couteux (Figure 3). Sont donc exclus :
- Les eaux résiduaires de laiterie : trop faible pouvoir méthanogène (Annexe 4)
- Les marcs de pomme : déjà vendus pour l’alimentation animale
- Les coquilles d’œufs : nécessitent un prétraitement couteux (les ovoproduits sont
conservés dans le potentiel net)
- Les résidus de distillerie : trop faible pouvoir méthanogène (Annexe 4)
- Les invendus : nécessitent un prétraitement couteux pour séparer les emballages de la
matière organique, et dans certains cas, une hygiénisation est nécessaire
- Le lait entier : il s’agit de lait contenant accidentellement des antibiotiques. Les laiteries
possèdent ce type de lait lorsque, par erreur, le lait de vaches traitées est mis dans le
tank à lait. Il est donc disponible de manière hétérogène sur l’année, et représente un
risque potentiel pour le bon fonctionnement des bactéries du digesteur
Œufs
Caséines
Lies
Déchets fromagers
Graisses agroindustrielles
Huile de friture
Aliment du bétail
Figure 3 : Composition du gisement non agricole net utilisable, en tonne de matière brute
Les tontes de pelouse représentent le plus gros gisement en masse de produit brut : près de 90%
de la masse totale de substrat fermentescible provient des tontes de pelouses récoltées en
déchetteries.
Une grande quantité de lies est disponible sur le territoire mais leur faible pouvoir méthanogène
les rend moins intéressantes que certains autres substrats (Annexe 4).Cependant, dans certains
cas très précis (exemple d’une installation de méthanisation très proche de la cidrerie, possédant
des substrats secs mais souhaitant travailler en infiniment mélangé).
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Etant donné les forts pouvoirs méthanogènes des autres substrats, la répartition du gisement est
légèrement différente lorsque le gisement est exprimé en m3 de méthane (Figure 4).
Œufs
Caséines
Lies
Déchets fromagers
Graisses agroindustrielles
Huile de friture
Aliment du bétail
La majorité du gisement net utilisable provient des déchetteries (Figure 5), qui pourraient
fournir plus de 960 000 m3 de méthane. Les entreprises de fabrication de boissons et les laiteries
participent moins au gisement global, mais constituent des gisements intéressants car très
localisés (au niveau des quelques entreprises) à la différence des déchetteries qui représentent
un gisement beaucoup plus diffus sur l’ensemble du PNR NM.
1 000 000
800 000
600 000
400 000
200 000
-
Déchetteries Autres IAA Laiteries Fabrication de Restauration et
boissons commerces de
détail
Figure 5 : Origine du gisement net utilisable en m3 de CH4
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2.3 La répartition géographique du gisement
A l’est du territoire, le gisement est essentiellement basé sur les tontes de pelouses des
déchetteries. Il est conséquent dans les villes portes d’Alençon et Argentan car ce sont les points
de collecte de nombreuses communes, mais le gisement est non négligeable dans les autres
communes.
A l’ouest, le gisement est plus varié, avec notamment des substrats liquides (les lies) qui
pourraient être utilisés pour diluer des substrats à forts taux de matière sèche dans un but de
traitement par voie liquide.
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3 Discussion
Les substrats d’origine non agricole présents sur le territoire forment un gisement faible en
masse de matière brute par rapport aux effluents d’élevage. Cependant leur pouvoir
méthanogène élevé permet d’obtenir une grande quantité de biogaz à partir de peu de matière,
ce qui peut être très intéressant en complément pour un méthaniseur agricole (Figure 7).
Les eaux résiduaires de laiteries ont été exclues du gisement net car elles ont un pouvoir
méthanogène très faible et il ne semble pas pertinent de vouloir les utiliser en totalité dans une
unité de méthanisation. Cependant, dans certains cas, il pourrait être intéressant d’en utiliser
une partie, notamment pour diluer des matières solides à trop forte teneur en matière sèche pour
être utilisées dans un méthaniseur en infiniment mélangé.
Certains substrats ont également été exclus du gisement net utilisable car déjà valorisés ou
vendus. Or dans des cas bien précis (proximité de l’unité de méthanisation, fort pouvoir
méthanogène du substrat et faible prix de vente) il pourrait être possible d’acheter ces substrats
pour augmenter la rentabilité d’une unité de méthanisation.
Les petites entreprises qui possèdent, individuellement, de faibles quantités de déchets telles
que les petites boulangeries, n’ont pas été enquêtées. Or les petites entreprises de ce type sont
en nombre important et pourraient donc représenter au total un volume non négligeable.
Cependant, d’un point de vue pratique, il semble peu intéressant de devoir collecter de petites
quantités de déchets en de très nombreux points, c’est pourquoi ces données n’ont pas été
comptabilisées.
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Conclusion
Sur ce territoire, les déchetteries semblent avoir un fort rôle à jouer pour le développement de
la méthanisation. Cependant, des aménagements sont à envisager, notamment pour trier les
tontes de pelouse qui sont souvent mélangées aux déchets végétaux ligneux. Les rares
déchetteries qui trient les tontes des autres débris végétaux sont celles qui valorisent déjà les
tontes en méthanisation.
Le gisement net réellement utilisable doit être étudié au cas par cas, selon le type de
méthanisation développé, la localisation de l’unité…etc.
Le gisement non agricole est un très bon complément pour une unité de méthanisation à la
ferme, mais reste sensible aux problèmes de disponibilité, de régularité d’approvisionnements,
et de contractualisation avec les fournisseurs. De plus, il peut y avoir des risques de concurrence
à l’avenir si la filière méthanisation se développe en se basant sur ce gisement non agricole.
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Annexe 1 : Questionnaire destiné aux déchetteries
Nous (Institut de l’Elevage, institut de référence pour l’élevage de ruminants) menons actuellement
une étude pour le PNR (Parc Naturel Régional) Normandie Maine sur le potentiel de méthanisation à
l’échelle du territoire. Nous souhaitons donc recenser les déchets potentiellement méthanisables sur
le territoire, et notamment les déchets verts.
1/ Avez-vous des déchets verts non ligneux (tonte de pelouses, feuilles mortes…etc.) ?
2/ Ces déchets sont ils mélangés aux autres déchets organiques (tailles, branchages…etc.) ?
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Annexe 2 : Questionnaire destiné aux entreprises du secteur privé
Nous (Institut de l’Elevage, institut de référence pour l’élevage de ruminants) menons actuellement
une étude pour le PNR (Parc Naturel Régional) Normandie Maine sur le potentiel de méthanisation à
l’échelle du territoire. Nous souhaitons donc recenser les déchets potentiellement méthanisables sur
le territoire, et notamment les déchets organiques issus des industries alimentaires.
1/ De quels types de déchets ou coproduits disposez vous ? (origine végétale ou animal catégorie 1, 2
ou 3)
3/ Quel volume cela représente-t-il pour chaque type ? (par jour, semaine, mois ou année, en tonne
ou en m3)
6/ Quel est le coût du traitement de ces déchets ? Ou s’ils sont vendus, à quel prix le sont ils ?
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Annexe 3 : Résultats des enquêtes
Les déchetteries
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Les entreprises de boisson :
Eaux résiduaires de
Caséines Déchets de fromages Lait+antibiotiques
laiterie
Commune Entreprise
Quantité Quantité Quantité Quantité
Traitement Traitement Traitement Traitement
(m3) (t) (t) (m3)
PACE CIE DES FROMAGES ET RICHEMONTS 250 000 épandage
CHAPELLE-D'ANDAINE FLECHARD LAITERIE DU PONT MORIN méthanisation méthanisation méthanisation méthanisation
EVRON FROMAGERIES BEL PRODUCTION FRANCE 40 DIB 75 STEP
DOMFRONT SOCIETE FROMAGERE DE DOMFRONT 170 ?
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Résidus d'aliments
Graisse cuisson Coquilles d'œufs Ovoproduits
du bétail
Commune Entreprise
Quantité Quantité Quantité Quantité
Traitement Traitement Traitement Traitement
(t) (t) (t) (t)
LE MELE SUR SARTHE BONNET
ALENCON GUILLOIS
LA FERTE MACE ROSIER BENOIT
ALENCON SARL AIME
ALENCON SARL LE PONT
AMBRIERES LES VALLEES 3 VALLEES 3500 ? 400 petfood
ALENCON AUX DELICES DES DUCS
CHAPELLE-D'ANDAINE BEAUDET DIDIER
LONLAY-L'ABBAYE BISCUITERIE DE L ABBAYE 20 énergétique
SEES COUSIN SYLVAIN
ARGENTAN DE NORMANDIE
ARGENTAN LA DESIREE
ARGENTAN LA MALLE A CHOCOLATS
ALENCON LAX DISTRIBUTION
FRESNAY SUR SARTHE M DUVAL CEDRIC
MAMERS M ENEE FABRICE
ALENCON PEDRO JACKY
ALENCON PERRAUX JACKY
ALENCON RATTIER MICHEL
PRE EN PAIL SAGLAM FRANCE
ALENCON SARL LE SAINT HONORE
SOCIETE DE FACONNAGE
RÂNES
DE NORMANDIE
SILLE LE GUILLAUME EVIALIS FRANCE 15 DIB
ARGENTAN SANICOOPA
BARENTON SARL VAUGEOIS 0 0 0 0
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LASSAY LES CHATEAUX SOFRAL
SAINT GEORGES DE ROU... LES VIANDES FERMIERES
JAVRON LES CHAPELLES LES VOLAILLES REMI RAMON
FRESNAY SUR SARTHE LOUVEL
ALENCON SELECTION VIANDES
SOCIETE NOUVELLE DE
CHAPELLE-D'ANDAINE 0 0 0 0
VOLAILLE S.N.V.
EVRON SOCOPA VIANDES
Les entreprises de la restauration ont des contrats avec Véolia, les déchets sont soit enfouis, soit valorisés par méthanisation.
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Annexe 4 : Potentiel méthanogène des principaux substrats
2 Résultats .................................................................................................................. 12
2.1 La production de déjections par l’élevage bovin ........................................................... 12
2.2 La production potentielle de méthane à partir des déjections bovines .......................... 13
2.2.1 Les quantités qui pourraient être produites ................................................................................... 13
2.2.2 La répartition géographique de la production ................................................................................ 14
2.3 Quelle production d’énergie sur le PNR à partir de la méthanisation des déjections bovines
15
2.3.1 Quelques hypothèse préalables au calcul ....................................................................................... 15
2.3.2 La production d’énergie potentielle sur le territoire du PNR .......................................................... 16
3 Discussion ................................................................................................................ 16
3.1 La combinaison des diverses sources de substrats ........................................................ 16
3.2 L’évaluation du potentiel des sources de substrats à partir de SIG................................. 18
Introduction, contexte et objectif
Le Parc Naturel Régional Normandie Maine (PNR NM) est une zone rurale sur laquelle l’activité agricole
est prédominante avec 164 000 ha de SAU soit 64% de la surface de ce territoire. Les exploitations
agricoles, au nombre de 1 800 hébergent un troupeau bovin constitué d’un peu moins de 100 000 têtes
de bovins lait et un peu moins de 50 000 têtes de bovins viande.
L’objectif est donc d’identifier sur le territoire du PNR NM, territoire très agricole et porté sur l’élevage,
les pistes de développement de la méthanisation à la ferme. L’étude du potentiel de développement
de la méthanisation se fait notamment au travers de l’étude des gisements disponibles sur la zone,
qu’ils soient agricoles ou non. Une étude précédente a permis d’établi le gisement non agricole sur la
zone du PNR.
La présente étude a pour objectif de quantifier les gisements d’effluents d’élevage (élevages bovins)
et de convertir cette évaluation en potentiel de production de biogaz et d’énergie. Elle s’appuie sur les
données du Recensement Agricole de 2010 et sur la BDNI.
4 Matériel et méthodes
Afin d’être en mesure d’affecter les différentes catégories d’animaux dans leurs modes de logement
et ce non pas à partir de résultats statistiques obtenus à une échelle géographique différente, nous
avons fait le choix de partir des informations individuelles disponibles dans le recensement Agricole
de 2010.
Dans le cadre d’un programme d’étude GESEBOV ayant pour finalité de définir des niveaux d’émission
de GES issus des élevages bovins, il a été nécessaire de quantifier les masses de lisier et de fumier
produit par les exploitations en France. L’institut de l’Elevage a donc fait pour cette étude GESEBOV
une demande officielle auprès de l’INSEE pour pouvoir accéder aux données individuelles, et valoriser
les résultats dans le strict respect des règles du secret statistique. La présente étude bénéficie donc de
cette possibilité d’accès aux données et y rajoute le passage de quantités d’effluents (exprimées en
tonnes) à un équivalent de production de biogaz ou d’énergie par affectation d’un coefficient adapté
à chaque type de produit. La méthodologie présentée ci-après est celle qui a été appliquée pour
l’ensemble du territoire national, puis déclinée spécifiquement sur la liste de communes du PNR.
Les catégories de bovins sont au nombre de 11 dans le tableau « CHEPTEL » page 182/250 du
document d’enquête du RA2010.
Dans le tableau immédiatement en dessous intitulé « Cheptel – Capacités d’ELEVAGE » qui permet
d’affecter à un mode de logement une capacité en nombre de places, les catégories de bovins sont
réduites au nombre de 4 seulement. Ceci implique que pour pouvoir utiliser ce tableau qui est le seul
à aborder la question des modes de logement, il faut être en mesure de réaffecter les 11 catégories
d’animaux dans les 4 grands groupes mentionnés dans le tableau des « capacités de logement des
bâtiments ». Le regroupement effectué est le suivant :
Les codes 101 (Vaches laitières y compris réforme) et 102 (Vaches nourrices ou allaitantes)
correspondent à la colonne « Vaches »
Le code 104 (veaux de boucherie destinés à être abattus avant 8 mois) correspond à la colonne
« Veaux de boucherie »
Les codes 105 (Autres bovins destinés à être abattus entre 8 et 12 mois), 108 (Mâles castrés),
correspondent à la colonne « Bovins en engraissement (y compris veaux sous la mère) ».
D’après les instructions données aux enquêteurs du RA2010 le code 111 (Autres femelles) est
à prendre en compte dans cette même colonne.
Les autres codes 106 et 107 (autres Bovins de moins de 1 an mâles ou femelles), 110 (Génisses
de renouvellement), et 109 (Mâles non castrés) correspondent à la colonne « Bovins
d’élevage »
o Il semble que le code 103 (veaux de 8 jours) qui ne correspond pas à des animaux
maigres destinés à être engraissés sur l’exploitation soit à reporter ici. Les instructions
données aux enquêteurs du RA2010 suggèrent cette interprétation mais sans être
complètement explicites
L’information principale pour le calcul des quantités de lisier ou de fumier produites sur l’exploitation
se trouve dans le tableau suivant du RA2010
4.2.2 Les limites de l’exploitation des données brutes du RA2010
Après un premier traitement des informations contenues dans la base du RA2010, sont apparues deux
types de difficultés distinctes :
Alors que la consigne stricte donnée aux enquêteurs était que « le nombre de places déclarées
dans la tableau ci-dessus, additionnées des effectifs en plein air intégral ne peut pas être
inférieur aux effectifs du cheptel déclaré dans le tableau précédent » cette consigne semble
ne pas avoir été respectée dans près d’une enquête sur deux.
o Il pourrait y avoir un autre élément d’explication qui est que les effectifs du tableau
« Cheptel » dans la base de données du RA2010 ne sont pas strictement ceux déclarés
par les éleveurs, mais semblent avoir été corrigés par l’INSEE par appariement avec la
base de données de la BDNI
o La constatation de ces écarts oblige à mettre en place une méthodologie de
restructuration des données de l’enquête afin d’effectuer une affectation plausible et
de qualité des animaux présents dans les modes de logement déclarés.
Pour tous les types d’animaux en « engraissement » les éleveurs ne connaissent en général
pas, ou très mal un nombre de places disponibles, en raison du fait que les modes de logement
ne sont jamais individualisés, mais sont des aires de vies collectives avec de grands lots (des
boxes d’une capacité approximative).
o Plutôt que d’appuyer le calcul des déjections produites sur un nombre de places
théoriques mal connues, nous avons choisi de fusionner les informations du RA2010
avec la BDNI qui recense de façon exhaustive tous les mouvements d’animaux dans
l’ensemble des exploitations
o La conséquence en est que l’évaluation d’une quantité de fumier ou de lisier ne se fera
pas en multipliant un nombre de places par un taux d’occupation puis par une quantité
produite par animal et par jour et enfin par un nombre de jour. Le calcul effectué part
du recensement des animaux effectivement produits au cours de l’année et attribue
une quantité de déjections produites compte-tenu d’un cycle de production
« standard » (durée définie) pour chaque type d’animal en engraissement.
o On évite ainsi de très fortes dérives entre la réalité et des dires d’éleveurs qui n’ont
pas facilement ces informations dans leurs relevés techniques.
4.2.3 Les règles d’affectation des animaux dans les places « disponibles »
Le travail effectué a consisté à partir des dires des éleveurs reportés dans le RA2010 à réaffecter les
animaux présents sur l’exploitation dans les bâtiments disponibles en tenant compte à la fois des
catégories d’animaux présentes, des modes de logement déclarés, et du nombre de places disponibles
dans chaque mode de logement pour une catégorie d’animaux.
Les déclarations brutes des éleveurs quant aux places disponibles ne permettent de loger qu’à
peu près la moitié des bovins français (toutes catégories d’animaux confondues).
Toutes les catégories d’animaux ne sont pas prises en considération de la même façon par les
éleveurs lorsqu’ils doivent les loger dans des bâtiments. Il y a des priorités, et si on manque de
place dans un bâtiment certains animaux seront logés en priorité et on logera ensuite les
autres catégories dans des bâtiments moins performants, s’il reste de la place. In fine, une fois
ces répartitions effectuées, s’il y a encore plus d’animaux que de place les animaux « les moins
importants » sont laissés en plein air par l’éleveur. Nous avons retenu des règles d’affectation
dont voici les principales :
o Les Vaches Laitières sont logées en priorité par rapport à des Vaches Allaitantes
o Les veaux de boucherie sont plus prioritaires que des jeunes en engraissement qui eux-
mêmes l’emportent sur des bovins d’élevage (génisses de renouvellement
principalement). En effet il est absolument inenvisageable de laisser des veaux de boucherie
dehors en plein-air et de loger correctement des génisses.
Tous les bâtiments et modes de logement présents sur une exploitation n’ont pas la même
importance aux yeux d’un éleveur. Un parc de bâtiments d’élevage résulte de l’histoire de
l’exploitation et le bâtiment le plus récent présentant le degré de perfectionnement technique
le plus élevé est utilisé en priorité absolue s’il n’est pas encore saturé. Nous avons donc établi
une hiérarchisation des catégories de modes de logement comme visible sur la figure ci-
dessous en ce qui concerne les bovins adultes :
Les bâtiments à logettes sont en général sur une exploitation les plus récents et ils ont en général fait
suite à un bâtiment avec aire de couchage paillée et couloir raclé. Historiquement le bâtiment le plus
ancien de l’exploitation, s’il est encore utilisé est une étable entravée. Nous n’avons pas véritablement
établi de hiérarchie entre lisier et fumier car il est extrêmement rare dans l’enquête qu’une même
catégorie d’animaux puisse être logée au choix dans le même type de mode de logement avec une
variante lisier et une variante fumier. Néanmoins, au cas où cela se produirait le bâtiment de type
« lisier » est rempli en premier, car cela correspond en général au mode de gestion des déjections
adopté pour les gros troupeaux, et ce de façon récente.
4.2.4 Un nécessaire « tassement » des animaux dans les places déclarées disponibles
Après avoir réaffecté l’ensemble des animaux déclarés dans la partie cheptel du RA2010 pour toutes
les exploitations de bovins, nous avons constaté que pour beaucoup de catégories le taux de logement
résultant était encore trop faible par rapport à la réalité. Un exemple flagrant était le nombre de vaches
laitières qui ne trouvaient pas de place dans les bâtiments de l’exploitation. Pour essayer d’approcher
la réalité au mieux dans le traitement de cette base de données, nous avons choisi de « tasser » plus
ou moins les animaux dans leurs logement, c'est-à-dire de considérer que les éleveurs logent en fait
plus d’animaux que les places très théoriques qu’ils ont pu déclarer. Nous avons admis un taux de
« tassement » des animaux variables selon la catégorie avec seulement 15% de sureffectif admissible
pour les vaches laitières, et jusqu’à deux fois plus que déclaré dans le cas extrême des veaux de
boucherie dont on sait qu’ils sont tous logés en bâtiment et dont seulement la moitié avaient une place
correctement déclarée dans les enquêtes. Les autres catégories d’animaux se situent entre ces
extrêmes en général dans la fourchette basse de cet intervalle. En procédant ainsi, ce ne sont pas 100%
des animaux présents qui trouvent une place en bâtiment mais on est proche de ce taux dans bien des
cas. Pour certains animaux comme les vaches allaitantes il subsiste un taux de plus de 10% d’animaux
non logés mais c’est spécifique à certaines régions pour lesquelles la pratique du plein-air est
fréquente.
En effet ce tableau était assez correctement renseigné dans la majorité des enquêtes de sorte qu’il est
possible d’en déduire le temps de présence en bâtiments.
Pour les vaches laitières après évaluation de l’incidence des pratiques usuelles de transition
entre hivernage et pâturage et du temps de présence en salle de traite ou pour des phases
d’alimentation complémentaire (et ce quotidiennement), nous avons rajouté 25% de temps
en plus que ce que donnait le calcul strict issu d’une date de début et d’une date de fin de
pâturage déclarées par les éleveurs.
Pour les animaux dont les ventes annuelles nous étaient données par la valorisation de la BDNI
nous avons considéré que dans une région donnée, la production d’un type d’animal défini se
faisait toujours avec la même durée de cycle de production. Nous avons donc défini pour
chaque type d’animal produit une durée de cycle avec une éventuelle modulation régionale.
FTC 13,5
FC 15
FC 15
étable
entravée
FMC 16
FM 16,75
FTM 17,5
Sur ces bases et en considérant l’ensemble des modes de logement et des types d’animaux présents
dans le questionnaire du RA2010 nous avons élaboré le tableau de références de production de lisier
ou de fumier suivant :
Code mode
Nom du mode de Fumier Lisier
Type de bâtiment stabulation
logement dans RA2010 (kg/jour/UGB) (l/jour/UGB)
RA2010
Prod/UGB
Type de Fumier Prod /UGB VL Prod /UGB autre Prod/UGB VL
autre
Stabulation entravée - FC : Fumier 15000 / 365 = 41 kg 15000 / 365 = 41 kg
Stabu. entravée paillée 0 0
sytème fumier et purin 112 Compact /UGB VL /UGB autres
Stabulation entravée -
Stabu. entravée lisier 113 0 60 l / UGB VL 60 l / UGB autres
système lisier
FTC : Fumier Très
Stabualtion Libre - Litière
Stabu. libre toute paillée Compact 13500 / 365 = 37 13500 / 365 = 37 0
accumulée - 100% litière
114 "pailleux" kg/UGB VL kg/UGB autres
Mode de stabulation pas proposition
Stabu. libre sol en
distingué dans RA2010 = Code FC : Fumier Idem code 115 0 0
pente paillée
(assimilable au code 115) "115" Compact Idem code 115
Ce tableau permet de calculer les quantités de lisier et de fumier produites pour les animaux dont les
places disponibles sont correctement renseignées et crédibles dans le RA2010.
Pour les catégories d’animaux dont nous avons établi les flux à partir de la BDNI les références utilisables s’établissent comme suit :
L = Lisier
FM = Fumier Mou
FC = Fumier Compact
FTC = Fumier Très Compact Codes des modes de logement et Qté par animal ( en tonnes /animal produit)
126 127 128 129 130 131 132 142
Coeff UGB Durée présence en
déjections" bâtiment retenue (en Type Type Type Type Type Type Type Type Type Type
Précisions sur le type d'animal retenu mois) Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj
vendu à 1 an gras 0,44 6 3,25 FC 4,75 L 2,93 FTC 1,43 FTC 1,82 FM 1,47 FTC 2,38 L 3,64 FM 4,75 L 4,75 L
issu de troupeau laitier 0,6 20 14,76 FC 21,60 L 13,32 FTC 6,48 FTC 8,28 FM 6,66 FTC 10,80 L 16,56 FM 21,60 L 21,60 L
JB viande en engraissement 0,6 9 6,64 FC 9,72 L 5,99 FTC 2,92 FTC 3,73 FM 3,00 FTC 4,86 L 7,45 FM 9,72 L 9,72 L
1ère génération 0,6 UGB 0,6 4 2,95 FC 4,32 L 2,66 FTC 1,30 FTC 1,66 FM 1,33 FTC 2,16 L 3,31 FM 4,32 L 4,32 L
2ème génération 0,9 UGB 0,9 4 4,43 FC 6,48 L 4,00 FTC 1,94 FTC 2,48 FM 2,00 FTC 3,24 L 4,97 FM 6,48 L 6,48 L
A l’aide de ces références les productions annuelles de lisier et de fumier pour des animaux de type « engraissement » identifiés par les flux dans la BDNI
peuvent être calculées.
4.4 Les pouvoirs méthanogènes
Le pouvoir méthanogène correspond au volume de CH4 que l’on peut obtenir à partir d’une
tonne de matière organique (MO) ou de façon plus facilement utilisable par les éleveurs, à
partir d’une tonne de matière brute (MB). Chaque type de substrat possède un pouvoir
méthanogène différent. Les valeurs utilisées pour l’estimation sur le territoire du PNR sont
proches de celles utilisées dans Méthasim, outil de simulation technico économique pour la
méthanisation disponible en ligne et gratuit (http://methasim.ifip.asso.fr/). Les données
utilisées dans cet outil sont issues d’expertise d’instituts techniques (IFIP, idele, ITAVI), des
Chambres d’Agriculture, d’associations spécialisées en méthanisation (Aile, Trame) et du
bureau d’étude Solagro. Elles ont été modulées à partir de références bibliographiques plus
récentes et de travaux scientifiques réalisés par l’IRSTEA (centre de Rennes).
Les valeurs retenues sont les suivantes :
4.4.1 Pour les différents types d fumier :
Il a été possible de faire une distinction entre les références proposées pour les reclasser en
trois grandes catégories de fumier, à l’identique des types de fumier que nous pouvons
distinguer à partir des modes de logement.
Contrairement aux évaluations antérieures qui n’ont retenu qu’un seul type de fumier et une
seule composition « standard » pour le fumier quelle que soit son origine, nous avons pu
décliner les références de potentiel maximal de production de méthane comme présenté dans
le tableau ci-dessous :
Nous avons donc retenu une moyenne des résultats d’analyse disponibles qui correspond à
un produit très courant dans beaucoup d’élevage puisque sa teneur en matière sèche est
comprise entre 6% et 7%.
Le tableau indique les quantités de matière brute (MB) disponibles sur le territoire du PNR.
On constate que le cumul des quantités de fumier représente une masse plus de trois fois plus
importante que celle du lisier, ce qui se situe à peu près dans les mêmes proportions que ce
qu’on constate sur l’ensemble du territoire français (métropole). Ce résultat diffère (au moins
au niveau national) de celui des évaluations précédemment réalisées qui surestimaient la
disponibilité en fumier avec une quantité de lisier à peu près identique et un ratio fumier/lisier
de 4,5.
Le fumier très compact issu de litières accumulées est très majoritaire car non seulement une
proportion importante des vaches adultes sont logées sur aire paillée, mais la totalité des
animaux de renouvellement sont logés sur aire paillée intégrale. Le fumier mou issu de
logettes a pris dans cette région une place importante suite aux mises aux normes du PMPOA
et du PMBE. Le fumier compact est sous-évalué car il ne représente ici que le fumier issu des
étables entravées, alors que les stabulations en pente paillée en produisent aussi, mais ne
sont pas correctement renseignées dans le RA2010. Elles sont assimilées à des aires paillées.
Lorsqu’on examine la situation du territoire du PNR dans son ensemble régional (carte ci-
dessus avec le PNR en fond de carte grisé) on constate que toute la zone Ouest de la région
produit beaucoup plus de lisier alors que lorsqu’on s’éloigne de cette partie très laitière pour
aller en direction du sud-ouest les stabulations libre paillées sont plus nombreuses et le fumier
très compact est largement majoritaire.
Cette répartition entre types de déjections animales pose la question des filières
technologiques à mettre en œuvre pour aboutir à une méthanisation effective de ces
substrats. En effet les solutions sont à l’heure actuelle parfaitement au point et
opérationnelles en grosses unités fonctionnant en voie liquide infiniment mélangée (lisier
avec peu de substrats solides), alors qu’en voie sèche (majoritairement fumier) les industriels
s’y sont insuffisamment intéressés et les solutions pratiques sont encore en cours de
finalisation.
Il est courant face à cette question de définir a priori un pourcentage qui sera effectivement
méthanisé. On constate à l’examen d’études semblables que les « experts » ne s’accordent
pas du tout sur le pourcentage à retenir avec un intervalle proposé allant de 30% à 70%. Nous
avons préféré ne pas déterminer ce pourcentage a priori, mais plutôt le déduire des résultats
en prenant comme point de départ le tonnage disponible sur les exploitations.
Nous avons donc fait le choix d’examiner l’incidence de divers seuils de disponibilité de
matière brute sur la production potentielle de CH4 sur l’ensemble du territoire du PNR. Les
seuils que nous avons proposés sont les suivants :
Pas de seuil : on retient la totalité des exploitations et toutes leurs déjections. C’est un
calcul maximaliste pour une production de gaz méthane plus qu’improbable
350 tonnes de déjections animales par exploitation et par an : c’est un seuil très bas
puisque si on n’utilisait que ces déjections dans un méthaniseur la puissance du
cogénérateur électrique ne serait que de 3 à 4 kW. Il est en fait peu probable que
d’aussi petites exploitations méthanisent un jour leurs déjections. Cela correspond
pourtant à un troupeau de 20-25 VL en stabulation permanente ou de 45-50 VA en
stabulation hivernale
700 tonnes : il s’agit d’une quantité encore très faible par rapport au potentiel de
production d’énergie, mais la taille des troupeaux correspondants est déjà beaucoup
plus courante : environ 50 VL en stabulation permanente ou 90 VA en stabulation
uniquement hivernale
1000 tonnes : c’est l’hypothèse la plus plausible puisque dans ce cas, même si un
digesteur individuel n’est pas encore envisageable (équivalent à seulement 12
kWélectriques), le regroupement de quelques exploitations peut conduire à un projet
tout à fait viable, surtout si on peut trouver sur la zone quelques co-substrats
méthanisables.
Lorsqu’on ne retient que les exploitations produisant plus de 1000 tonnes de déjections
annuellement on élimine à peu près la moitié du potentiel global du PNR pour la production
de méthane, alors que les deux tranches de tailles d’exploitation précédentes ont une
incidence comparable de l’ordre de 7 à 9 millions de m3 de CH4/an. Cette situation est en fait
beaucoup plus favorable que ce qu’on constate à l’échelle « France entière » puisqu’une
coupure à 1000 tonnes ne conserve que 34% de la production maximale de CH4.
Il s’agit ici du potentiel maximal (toutes exploitations) et cette densité de gisement CH4
pourrait être refaite pour les divers seuils présentés au-dessus.
Potentiel Energie
Prod énergétique Potentiel Production valorisée
CH4/an (en total maxi énergétique électrique sous forme
Types d'exploitations selon millions de (millions retenu (millions annuelle de chaleur
la qté de déjections bovines m3) kWh) kWh) (Giga Wh) (Giga Wh)
Toutes 36 360 288 115 86
> 350 tonnes/an 33 330 264 106 79
> 700tonnes/an 26 260 208 83 62
> 1000 tonnes/an 18 180 144 58 43
6 Discussion
6.1 La combinaison des diverses sources de substrats
Le potentiel de production d’énergie à partir des déjections de bovins devrait être complété
par la comparaison aux sources d’autres substrats et en particulier ceux d’origine non agricole.
En effet autant les déjections animales sont indispensables pour le bon fonctionnement d’un
méthaniseur, autant ce ne sont pas les matières les plus méthanogènes. C’est la raison pour
laquelle tous les projets essaient d’y associer des matières fermentescibles d’origine
agroalimentaire ou des cultures énergétiques ou encore des résidus végétaux. Le rapport sur
les gisements non agricoles du PNR fait le point sur ce potentiel.
Il est intéressant de superposer les cartes de gisements pour voir si les zones où le potentiel
agricole est important sont proches ou pas des sources de gisement d’origine non agricole.
La zone à forte densité d’élevage au Nord-Ouest du PNR comporte aussi des sources
importantes de substrats non agricoles. C’est donc dans cette partie du territoire du PNR que
le potentiel combiné (agricole ; non agricole) est le plus favorable. Plusieurs unités de
méthanisation pourraient y voir le jour mais la concurrence pour l’accès aux substrats non
agricole deviendra rapidement assez forte.
On retrouve un assez bon potentiel dans les « villes portes » du sud et sur les communes de
la Sarthe en raison de la densité d’élevage et de la proximité « relative » avec Alençon ». L’Est
et le Nord-Est du PNR se caractérisent par d’importantes déchetteries avec un fort potentiel
de disponibilité de substrat et quelques élevages en nombre suffisant pour réaliser des unités
de méthanisation viables.
On explorerait ainsi le champ des possibles en partant de taille de digesteurs très réduites
(micro-méthanisation) avec des distances d’approvisionnement très courtes, jusqu’à des
unités de forte puissance pouvant aller « récolter » des substrats à beaucoup plus grande
distance. Les digesteurs potentiels seraient localisés par le système de simulation
informatique au barycentre des trajets optimisés, en tenant compte des distances réelles à
effectuer en empruntant les routes (et pas à vol d’oiseau comme cela a déjà été réalisé). Une
telle étude fournirait aux PNR et aux politiques impliqués dans le développement des énergies
renouvelables une base de réflexion solide pour définir les futures politiques énergétiques de
ce territoire.
Juillet 2014
Département Techniques d’Elevage et Environnement
Service Environnement-Bâtiments
Thomas Béchu, Elise Lorinquer, Jacques Capdeville
5 Bilan ........................................................................................................................ 11
6 Des exemples de réalisations (comptes rendus des visites) ........................................ 12
6.1 Host microferm : Le GAEC des Buissons ........................................................................ 12
6.2 Erigène : EARL Ferme du Bois Guilbert .......................................................................... 17
6.3 Méthajade – Naskeo : Unité Guilbaud .......................................................................... 22
6.4 S²-watt : GAEC des Acajous .......................................................................................... 26
6.5 AEB Méthafrance : La Bouzule...................................................................................... 30
6.6 Rencontre avec les gérants de la société Nénufar ......................................................... 35
7 Conclusion ............................................................................................................... 37
Introduction
Pour développer la méthanisation sur un territoire, il convient d’analyser les unités en place pour
déceler les points clés de la réussite et les facteurs d’échec spécifiques. La méthanisation est très
développée en Allemagne, mais ce modèle de méthanisation qui intègre une grande part de maïs dans
les digesteurs montre ses limites : aujourd’hui, un tiers des surfaces en maïs sont utilisées en
méthanisation. La France refuse donc d’adopter ce modèle de méthanisation. Les unités construites
en France sont inspirées des constructions allemandes mais doivent être adaptées au contexte
français.
Une seule unité en fonctionnement a été recensée sur le territoire du Parc Naturel Régional
Normandie-Maine (PNR NM) : le GAEC des Manets à Sémallé. Il s’agit d’une unité de 150 kW, où les
6 600 tonnes de substrats utilisés par an sont composés à 92% de fumier de bovins, à 5% de déchets
verts et à 3% d’issues de céréales. Cette exploitation comprend 230 mères allaitantes, 220 génisses,
650 bovins mâles à l’engraissement et 440 ha de SAU. Il s’agit donc d’une exploitation de grande taille
en comparaison aux autres exploitations du territoire.
La zone d’étude a donc été élargie aux principales zones d’élevage françaises afin d’obtenir plus de
retours d’expérience, sur des exploitations de plus petite taille et notamment sur de plus petites unités
de méthanisation.
Ce rapport permet d’avoir une vue des différents modèles de méthanisation qui existent à l’heure
actuelle, d’identifier atouts et contraintes de ces différents modèles, d’élargir vers des solutions qui
semblent avoir un intérêt à plus ou moins long terme pour les éleveurs de ruminants. Ces solutions
sont illustrées par des cas concrets lorsque cela était possible.
2
1 Ce qu’apporte la méthanisation
Intérêts économiques :
Stabilisation et diversification des revenus par la vente d’énergie à un tarif avantageux ;
Production de chaleur et économie sur les énergies fossiles ;
Diversification des débouchés pour certaines cultures (maïs, colza, …) ;
Economie d’engrais minéraux ;
Redevance pour le traitement de certains déchets ;
Création d’un revenu complémentaire et sécurisé avec EDF qui a une obligation d’achat à un
tarif fixe et indexé pendant quinze ans ;
Acquisition d’une autonomie énergétique pour l’exploitation dans un contexte de coût
croissant de l’énergie ;
Traitement des déchets organiques à prix compétitifs.
Intérêts environnementaux :
Limite l’émanation d'odeurs, de fumées ou d'émissions nocives ;
Grande économie d’énergie fossile, bilan carbone amélioré ;
Facilitation de l’épandage des effluents (digestat) et ainsi diminution des risques de la
pollution de l’eau par une meilleure gestion de la fertilisation grâce au digestat ;
Respect du PMPOA (programme de maîtrise des pollutions d’origine agricole) ;
Production d’une énergie renouvelable à partir de sous-produits agricoles ;
Gestion durable et de proximité des déchets organiques d’un territoire ;
Limite la pollution de l’air et l’émission de gaz à effet de serre lors de la phase de digestion
anaérobie (couverture de la fosse de digestion);
Les rejets après combustion sont essentiellement de la vapeur d’eau et du CO2. Le méthane,
qui a un impact sur l’effet de serre 21 fois supérieur au CO2 n’est pas rejeté dans l’atmosphère.
Intérêts agronomiques :
Traitement des effluents d’élevage ;
Valorisation des lisiers et fumiers en un digestat plus assimilable par les plantes, avec une
amélioration de la valeur fertilisante et agronomique et une diminution des pathogènes et des
adventices ;
Valorisation des jachères, des cultures intermédiaires et des menues pailles.
3
2 La méthanisation à différentes échelles
Définition :
Si la petite méthanisation n’a pas de définition officielle, c’est sans doute parce que son procédé est le
même que celui de la méthanisation territoriale. Cependant, la petite méthanisation, comme son nom
l’indique, se caractérise par des installations de petites tailles qui produisent moins de 75-80 kW
électriques contrairement à un système de méthanisation plus classique (environ 150-250kWé) ou un
site de méthanisation collectif (500 kWé et plus). La petite méthanisation est souvent considérée
comme moins rentable du fait de l’absence d’économie d’échelle.
Les avantages :
Intégration dans l’exploitation agricole, sans changements majeurs ;
Bonne acceptabilité sociale et sociétale ;
Transport limité ;
Possibilité de sécuriser l’apport de substrat et viser une certaine autonomie :
- Valoriser les CIVE
- Valoriser les coproduits issus de l’exploitation (menues pailles)
- Avoir une bonne gestion des effluents (introduction rapide après la sortie du bâtiment
d’élevage)
- Garder de la souplesse (ne pas surévaluer les quantités de substrats disponibles ni les
pouvoirs méthanogènes)
Les inconvénients :
Manque de rentabilité sans taux élevé de subventions à l’investissement ;
4
Saisonnalité de la production de fumier ou lisier en lien avec les systèmes d’élevages
herbivores (animaux au pâturage) ;
Utilisation et valorisation de la chaleur (souvent pas suffisamment de chaleur pour développer
un réseau de chaleur, mais trop de chaleur pour valorisation sur l’exploitation uniquement) ;
Une exploitation moyenne est souvent trop petite pour avoir suffisamment d’effluents pour
développer une petite unité rentable ;
Manque de ressources extérieures dans les zones d’élevage (les autres ressources proviennent
des entreprises et des collectivités locales situées en périphérie des villes et donc loin des
exploitations).
Avantages :
Automatisation ;
Régularité de la production et de la charge de travail ;
Voie très utilisée à l’étranger (Allemagne), processus maîtrisés sur des unités de plus de
150kWé, grande expérience ;
Temps de séjour courts dans le digesteur.
Inconvénients :
Fragilité aux bois, cailloux, sable ;
Nécessité d’avoir un « mélange pompable » (<15% MS), qui est donc peu adapté aux fumiers,
effluents majoritaire en élevages herbivores.
Avantages :
Faiblement mécanisé ;
Digestat solide, plus homogène si bonne digestion, avec des teneurs en éléments azotés
supérieurs (d’où besoin d’une table d’épandage pour certaines cultures à faibles apports) ;
Maintenance moindre (moins d'éléments mécaniques) ;
Pas de gêne par les indésirables (bois, cailloux, sable) ;
Gestion du risque d’acidose par digesteur, possibilité de « rattrapage par échange de percolât.
Inconvénients :
Nécessite au minimum 2 500 à 3 000 t de matière sèche (MS) pour une unité de55 kWé(Taille
à partir de laquelle certains installateurs étudient le projet) ;
% MS >20% ;
Manutention parfois contraignante et charge de travail mal répartie ;
Temps de séjour longs ;
Gestion de la qualité du biogaz (concentration en méthane) ;
Gestion de la variation de la quantité de biogaz produite.
5
3 Des difficultés souvent rencontrées
6
substrat) et à la fin de la digestion (seul le biogaz de ce digesteur est envoyé au moteur de cogénération
ce qui permet de vider le ciel gazeux).
Dans le cas des containers ou des garages il faut veiller à les remplir au maximum pour réduire le ciel
gazeux, sans faire obstruction à l’aspersion du percolât.
7
4 Des solutions porteuses d’avenir
En septembre 2014, la société Nénufar a été récompensée d’un INNOV’SPACE et propose un dispositif
flottant permettant de couvrir les fosses à lisier existantes et de récupérer le biogaz produit
naturellement dans la fosse pour le brûler dans une chaudière (Voir partie 6.6).
La solution Arkolia
Arkolia développe un procédé (Arkométha) qui permet de traiter en continu des effluents à très forts
taux de matière sèche (20 à 30%) en minimisant les consommations d’énergie par brassage mécanique.
Le brassage se fait alors par injection du biogaz en fond de cuve.
Ce procédé permet de traiter à la fois du fumier et/ou du lisier, dans les proportions souhaitées, avec
des rendements annoncés supérieurs de 20 à 30% par rapport à un traitement en infiniment mélangé
classique.
La solution Valogreen
Valogreen propose de traiter des effluents secs, tels que du fumier, en infiniment mélangé. Le principe
est simple : humidifier les matières entrantes pour obtenir un composé suffisamment liquide pour être
traité comme en voie liquide. Cette humidification se fait par ajout de la partie liquide du digestat dans
la trémie, ce qui suppose donc l’utilisation d’un séparateur de phase pour le digestat. Le digestat
obtenu est donc un produit sec facilement épandable et qui nécessite peu de transport en
comparaison au lisier ou au digestat liquide qui contiennent beaucoup d’eau.
8
4.3 Les adaptations de la voie sèche
La méthanisation en container
Erigène a développé une solution qui consiste à mettre le fumier et autres substrats dans des
containers étanches et chauffés pour limiter le temps de manutention. L’objectif étant de s’adapter au
mieux aux habitudes des agriculteurs. Le fumier est chargé directement dans les containers qui sont
déposés et raccordés à proximité d’un gazomètre. Pendant 4 semaines le fumier des containers est
arrosé par du percolât et le biogaz produit est stocké dans un gazomètre avant d’être valorisé
(cogénération ou autre). Au bout de 4 semaines, les containers sont vidés, le digestat solide peut à
l’heure actuelle être stocké en bout de champs.
L’avantage de ce procédé est de pouvoir transporter facilement le substrat dans le cas d’une
installation collective, et de mutualiser une partie des équipements (gazomètre, cogénérateur, support
des containers…etc.). Dans le cas d’une installation collective, chaque agriculteur peut mesurer ses
apports de biogaz et la qualité de celui-ci. Au final, les agriculteurs récupèrent leur digestat puisqu’il
n’y a pas de mélange entre les différents containers.
Cependant, ce type d’unité demande une surface au sol relativement grande (proportionnelle au
nombre de containers) et les substrats utilisés doivent être suffisamment sec (impossible de traiter du
lisier).
Exemple de l’unité pilote d’Erigène : EARL ferme du bois Guilbert (voir partie 6.2)
Les CIVE
Les Cultures Intermédiaires à Volonté Energétique sont cultivées dans un système de 3 cultures en 2
ans. Une culture intermédiaire coûte entre 50 et 120€ / ha selon les itinéraires techniques et les
espèces semées, d’où l’intérêt de chercher à valoriser économiquement ces cultures.
On distingue les CIVE d’hiver (semées en fin d’été et récoltées avant une culture de printemps) des
CIVE d’été (semées l’été, après une culture d’hiver, et récoltées à l’automne avant l’implantation des
cultures d’hiver).
Les essais ont montré des rendements possibles allant jusqu’à 6 t MS / ha pour toutes les CIVE testées.
La production de biomasse étant exponentielle, retarder la date de récolte de la CIVE permet
d’augmenter considérablement le rendement mais risque de pénaliser la culture suivante. Il s’agit donc
de trouver le bon compromis.
Ces cultures constituent un gisement très intéressant car leur pouvoir méthanogène est élevé et car
elles peuvent être stockées sans perte de pouvoir méthanogène (par opposition au fumier ou au lisier),
et être utilisé lorsque le gisement est moins important (en été, si les animaux sont au pâturage).
Actuellement, ces cultures sont compatibles avec les subventions diverses, par opposition aux cultures
dédiée (maïs ensilage), et améliorent la rentabilité des installations.
9
4.5 La valorisation des produits
4.5.1 Le digestat
Homologation du digestat
L’homologation du digestat pour la vente est possible et a été réalisé par Idex sur le site de Géotexia,
mais il s’agit d’un processus long à mettre en œuvre, coûteux, et qui demande des tests et vérifications
fréquentes. Il est actuellement impossible d’envisager l’homologation du digestat sur une unité de
petite méthanisation.
4.5.2 Le biogaz
L’injection du biogaz
La valorisation de la chaleur produite par cogénération est souvent problématique, notamment en été.
L’injection du biogaz sous forme de biométhane permet de palier à ce problème et de vendre 100% de
l’énergie produite. Pour comparaison, dans le cas de la cogénération, 35% de l’énergie contenue dans
le biogaz est transformée en électricité, le reste en chaleur dont une partie est utilisée pour chauffer
le digesteur.
L’injection de biométhane permet de s’affranchir de l’achat (conséquent) du groupe de cogénération.
Cependant, il est nécessaire d’épurer le biogaz : passer de 35% de méthane dans le biogaz au
biométhane contenant plus de 95% de méthane avant injection. Un épurateur de biogaz coûte en
moyenne 300 000€ à l’investissement. Au-delà du coût d’investissement, les inconvénients majeurs
sont : la proximité nécessaire entre l’unité de méthanisation et le réseau de gaz, et le coût du
raccordement qui est élevé. Le biométhane doit être continuellement analysé et odorisé avant montée
en pression pour injection dans le réseau. Cette étape a également un coût facturé par ErDF à près de
100 000€ par an, ce qui exclue tous les projets de petite méthanisation.
10
4.5.3 La chaleur
La valorisation de la chaleur est un élément important de la rentabilité d’une installation, d’une part
parce qu’elle permet de créer de la valeur ajoutée à un produit, et d’autre part parce qu’en
augmentant le rendement global de l’installation de méthanisation, on augmente le tarif de rachat de
l’électricité. La valorisation de la chaleur en été est un problème récurrent. Les infrastructures qui
demande de la chaleur en été sont donc très intéressantes (piscines, hôpitaux, maison de retraite,
fromageries,…etc.).
5 Bilan
Du point de vue technique, beaucoup de choses sont possibles pour adapter la méthanisation aux
types de substrats majoritaires (fumier / lisier) et plus globalement aux exploitations agricoles. La
petite méthanisation est possible techniquement, qu’elle soit en voie liquide ou sèche, mais le
principale point de blocage est économique. Les principales solutions pour réduire les coûts sont la
réutilisation d’infrastructures existantes et l’utilisation de composants standardisés.
Actuellement, la mise en place d’une petite unité de méthanisation doit donc être étudiée au cas par
cas en fonction des éléments structurels disponibles et du type de gisement majoritaire.
11
6 Des exemples de réalisations (comptes rendus des visites)
L’unité de méthanisation
Type de méthanisation (voie sèche/infiniment mélangé) Infiniment mélangé
Individuel/collectif Individuel
Concepteur Host
Année de mise en service Janvier 2014
Surface occupée par l’unité (m2) ? (faible)
Puissance électrique (kW) 62 kW
Prix de vente de l’électricité (€/kWh) ±18 ct
Puissance thermique (kW) ?
Vente de la chaleur (oui/non) Non
Prix de vente de la chaleur (€/kWh)
Quantité de chaleur vendue (kWh/an)
Utilisation de la chaleur (séchage foin, chauffage…) Chauffage digesteur, maison + 3
appartements (± 350 m²)
Volume de biogaz produit (m3/h) ?
Prix de vente du gaz (€/m3 CH4)
Volume vendu (m3 CH4/an)
Volume du digesteur (m3) 125 m3
Temps de séjour dans le digesteur (jours) 8j
Volume du post digesteur (m3) 500 m3
Temps de séjour dans le post digesteur (jours) ?
Apport de substrats extérieurs (oui/non) Non
Hygiénisation (oui/non) Non
Température du digesteur (°C) 40°C
Temps de fonctionnement (h/an) Simulations sur 8 000 h
L’économie
Investissement (€) 600 000
Subventions (%) 38%
Coûts de la maintenance (€) ?
Autres charges (€) ?
Temps de retour sur investissement 7,5
12
Les substrats
Issus de l’exploitation :
Fumier bovins(t) 0
Lisier de bovins(t) Lisier de 120 VL
CIVE (t, type, rendement, surface…etc)
Refus alimentaires ??
Menues pailles ±30 t
Importé :
D’origine non agricole :
D’origine agricole :
Fumier de bovins (t)
Lisier de bovins (t)
Le digestat
3
Taille de l’unité de stockage du digestat (m ) 3 000
Traitement particulier (séparation de phase ou autre) Non
Epandu uniquement sur l’exploitation (oui/non) Oui
Surface associée pour l’épandage (ha) ?
Valorisation thermique :
Par ordre de priorité, la chaleur est utilisée pour chauffer : le digesteur, la maison, les appartements,
l’eau chaude sanitaire, l’eau chaude pour l’exploitation, le post digesteur. Une chaudière au fioul existe
toujours en complément pour chauffer les bâtiments et l’eau si besoin. L’été une partie de la chaleur
n’est pas valorisée, mais les agriculteurs se posent la question d’installer un système de séchage de
fourrages.
Traitement du biogaz :
Traitement biologique (injection d’O2) + filtre à charbon actif
Difficultés rencontrées :
Pendant la période des travaux : la gestion des travaux sur la préfosse avec les vaches dans le bâtiment
a été compliquée, notamment pour le curage du bâtiment (0 pâturage).
Première difficulté rencontrée : gestion de la croute dans la préfosse. Le système de brassage par une
pompe (le lisier est pompé d’un coté de la fosse et reversé de l’autre) permet de créer un courant qui
mélange le dépôt mais reste sous la croute.
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Solution : une deuxième sortie à été mise en place au niveau de la croute pour augmenter
l’homogénéisation.
Deuxième difficulté : problème technique sur le moteur de cogénération qui a été arrêté une semaine,
le digesteur est parti en acidose. Le rétablissement assez rapide, mais réglage du moteur nécessaire
pour s’adapter aux concentrations du biogaz (±50% CH4 en sortie d’acidose, 62,8% CH4 à la date de la
visite). 4 mois plus tard, les concentrations en CH4 se sont stabilisées.
Photos légendées :
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6.2 Erigène : EARL Ferme du Bois Guilbert
L’unité de méthanisation
Type de méthanisation (voie sèche/infiniment mélangé) Voie sèche
Individuel/collectif Individuel
Concepteur Erigène
Année de mise en service Progressivement depuis 2011
Surface occupée par l’unité (m2) assez élevée
Puissance électrique (kW) 50 kW
Prix de vente de l’électricité (€/kWh) ±19 ct
Puissance thermique (kW) NA2
Vente de la chaleur (oui/non) Non
Prix de vente de la chaleur (€/kWh) NA
Quantité de chaleur vendue (kWh/an) NA
Utilisation de la chaleur (séchage foin, chauffage…) Chauffage digesteur, maisons, séchage à
plat (grains, fourrages ou bois)
Volume de biogaz produit (m3/h) NA
Prix de vente du gaz (€/m3 CH4) NA
Volume vendu (m3 CH4/an) NA
Volume du digesteur (m3) 180 m3
Temps de séjour dans le digesteur (jours) 28 j
Volume du post digesteur (m3) 0 m3
Temps de séjour dans le post digesteur (jours) 0
Apport de substrats extérieurs (oui/non) Oui
Hygiénisation (oui/non) Non
Température du digesteur (°C) 37°C
Temps de fonctionnement (h/an) Simulations sur 8 000 h
L’économie
Investissement (€) 490 000
Subventions (%) NA
Coûts de la maintenance (€) NA
Autres charges (€) NA
Temps de retour sur investissement NA
2
Non Accessible
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Les substrats
Issus de l’exploitation :
Fumier équin(t) 365t (Equivalent à 200 poneys)
Vieux foin(t) + autre NA
Importé :
D’origine non agricole :
Tontes NA
Résidus de silo NA
Préparations de repas NA
Légumes, viennoiseries…etc NA
D’origine agricole :
Fumier de bovins (t) NA
Lisier de bovins (t) NA
Le digestat
3
Taille de l’unité de stockage du digestat (m ) 0
Traitement particulier (séparation de phase ou autre) Non
Epandu uniquement sur l’exploitation (oui/non) Oui
Surface associée pour l’épandage (ha) NA
Valorisation thermique :
Par ordre de priorité la chaleur est utilisée pour : chauffer les digesteurs, chauffer les habitations et
pour du séchage à plat selon les besoins. Le système de séchage permet de sécher à la fois du grain,
du bois, ou du fourrage en vrac. Lorsque l’ensemble de la chaleur est utilisée par les maisons et les
digesteurs, le bâtiment peut être utilisé pour stocker du matériel agricole ou de la paille en bottes. Une
chaudière est présente pour bruler le biogaz en cas de disfonctionnement du cogénérateur, mais elle
peut servir s’il y a un besoin plus important en chaleur.
Maintenance :
Maintenance toutes les 800h avec ce moteur, mais les prochains projets seront montés avec un moteur
Yanmar dont la maintenance se fait toutes les 6000h.
Traitement du biogaz :
Traitement par injection d’O2 dans le gazomètre (cristallisation du S2) et déshumidification.
Difficultés rencontrées :
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Il s’agit d’un prototype donc il y a eu quelques problèmes mais toujours gérés par Erigène (exemple :
système d’ouverture des portes des containers, réduction des ponts thermiques dans les containers.
Photos légendées :
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6.3 Méthajade – Naskeo : Unité Guilbaud
L’unité de méthanisation
Type de méthanisation (voie sèche/infiniment mélangé) Voie sèche
Individuel/collectif Collectif, financement individuel
Concepteur Méthajade
Année de mise en service Octobre 2013
Surface occupée par l’unité (m2) Relativement élevée
Puissance électrique (kW) 55 kW
Prix de vente de l’électricité (€/kWh) 19,5ct
Puissance thermique (kW) 75 kW
Vente de la chaleur (oui/non) Non
Prix de vente de la chaleur (€/kWh) NA
Quantité de chaleur vendue (kWh/an) NA
Utilisation de la chaleur (séchage foin, chauffage…) Digesteur, maison, poulailler,
exploitation, local de vente
Volume de biogaz produit (m3/h)
Prix de vente du gaz (€/m3 CH4) NA
Volume vendu (m3 CH4/an) NA
Volume du digesteur (m3) 4*120t=480t
Temps de séjour dans le digesteur (jours) 55j
Volume du post digesteur (m3) NA
Temps de séjour dans le post digesteur (jours) NA
Apport de substrats extérieurs (oui/non) Oui
Hygiénisation (oui/non) Non
Température du digesteur (°C) Mésophile : 38-40°C
Temps de fonctionnement (h/an) 8 000
Préfosse (oui/non) Zone de stockage
L’économie
Investissement (€) 720 000€
Subventions (%) 50%
Coûts de la maintenance (€) NA
Autres charges (€) NA
Temps de retour sur investissement 7 ans
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Les substrats
Issus de l’exploitation :
Fumier volailles(t) 400t
Fumier bovin et porcin(t) 800t
Menues pailles 120t en tout (toute la CUMA)
Importé :
D’origine non agricole :
Déchets verts 600t
Marc de pommes 250t
D’origine agricole :
Fumier équin (t) 250t
Le digestat
3
Taille de l’unité de stockage du digestat (m ) Chez les voisins, champs
Traitement particulier (séparation de phase ou autre) Non
Epandu uniquement sur l’exploitation (oui/non) Non
Surface associée pour l’épandage (ha) NA
Valorisation thermique :
La chaleur est utilisée pour chauffer par ordre de priorité : les digesteurs et les cuves à percolât (30%),
la maison, les poulaillers, l’eau de l’exploitation et le local de vente directe.
Les digesteurs sont isolés au niveau des parois, du sol et du plafond par des panneaux sandwich (10cm),
le chauffage se fait par le sol, individuellement dans chaque garage.
Les cuves à percolât sont isolées (8cm) et chauffées.
Maintenance :
Les vidanges, changements de filtres et de bougies sont pris en charge par l’agriculteur pour réduire
les coûts, le reste de la maintenance est faite directement par contrat avec le fournisseur du moteur
de cogénération.
Traitement du biogaz :
Traitement se fait par micro injection d’air.
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Difficultés rencontrées :
Les agriculteurs souhaitent épandre le digestat sur prairie à 5 t/ha, ce qui est impossible avec un
épandeur classique, et trop difficile avec un épandeur à table d’épandage car le digestat est trop
« gras ».
Le potentiel de production de biogaz a été surévalué, donc la production est insuffisante et le moteur
de cogénération fonctionne en discontinue. Au final, lorsque le moteur fonctionne, les garages sont en
dépression et de l’air entre dans le ciel gazeux (par les joints des portes…etc.), ce qui inhibe la
production de biogaz. Lorsque le moteur s’arrête, il y a des fuites de biogaz. Le manque à gagné serait
d’environ 20% ! Les futures unités possèderont un toit membrane capable d’adapter le volume de ciel
gazeux pour garder une pression constante, ce qui devrait résoudre ce problème.
Photos légendées :
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6.4 S²-watt : GAEC des Acajous
L’unité de méthanisation
Type de méthanisation (voie sèche/infiniment mélangé) Voie sèche
Individuel/collectif Individuel
Concepteur S²-watt
Année de mise en service 2014
Surface occupée par l’unité (m2) NA
Puissance électrique (kW) 80 kW
Prix de vente de l’électricité (€/kWh) NA
Puissance thermique (kW)
Vente de la chaleur (oui/non) Non
Prix de vente de la chaleur (€/kWh) NA
Quantité de chaleur vendue (kWh/an) NA
Utilisation de la chaleur (séchage foin, chauffage…) Digesteurs, percolât, séchage bois,
céréales, foin.
Volume de biogaz produit (m3/h) NA
Prix de vente du gaz (€/m3 CH4) NA
Volume vendu (m3 CH4/an) NA
Volume du digesteur (m3) 25m*5m*2,60m
Temps de séjour dans le digesteur (jours) 60 j
Volume du post digesteur (m3) NA
Temps de séjour dans le post digesteur (jours) NA
Apport de substrats extérieurs (oui/non) Non
Hygiénisation (oui/non) Non
Température du digesteur (°C) 40°C
Temps de fonctionnement (h/an) 8 000
Préfosse (oui/non) Non
L’économie
Investissement (€) NA
Subventions (%) NA
Coûts de la maintenance (€) NA
Autres charges (€) NA
Temps de retour sur investissement NA
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Les substrats
Issus de l’exploitation :
Fumier bovins(t) 1 600 t
Lisier de bovins(t) NA
CIVE (t, type, rendement, surface…etc) NA
Refus alimentaires NA
Menues pailles 120t dans le fumier
Importé : NA
D’origine non agricole :
tontes 400 t
D’origine agricole :
Fumier de bovins (t) NA
Lisier de bovins (t) NA
Le digestat
3
Taille de l’unité de stockage du digestat (m ) NA
Traitement particulier (séparation de phase ou autre) Non
Epandu uniquement sur l’exploitation (oui/non) Oui
Surface associée pour l’épandage (ha) 400 ha
Valorisation thermique :
La chaleur est utilisée pour chauffer les digesteurs par le fond et chauffer le percolât. Un séchoir bois
et multi usages est en construction.
Maintenance :
La maintenance est assurée par ESTI, l’assembleur des différents éléments liés à la cogénération.
Traitement du biogaz :
Le biogaz est traité par injection d’air dans les fosses bateau.
Difficultés rencontrées :
S²Watt s’affiche comme expert de la méthanisation voie sèche mais n’en est qu’à ses débuts, les
agriculteurs doivent apprendre par eux-mêmes et tester le fonctionnement de l’unité.
Le biogaz des différentes fosses communiquent, ce qui ne permet pas de mesurer la production de
chaque fosse séparément.
Le digestat est très humide et doit être déposé sur une plateforme pour s’égoutter avant dépôt en
bout de champ.
Les fosses sont en forte pente (17%), ce qui complique la sortie du digestat. La solution est d’inverser
le sens des pneus, et de toujours garder la pente propre (et sèche) lors du curage.
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Remarques particulières sur l’installation :
Un récupérateur de menues pailles a été installé sur la moissonneuse-batteuse de l’exploitation : les
menues pailles sont déposées sur les andains de paille, ce qui permet de récolter les menues pailles
en même temps que la paille.
Photos légendées :
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6.5 AEB Méthafrance : La Bouzule
L’unité de méthanisation
Type de méthanisation (voie sèche/infiniment mélangé) Infiniment mélangé
Individuel/collectif Individuel
Concepteur AEB Méthafrance
Année de mise en service 2013
Surface occupée par l’unité (m2) NA
Puissance électrique (kW) 40 kW
Prix de vente de l’électricité (€/kWh) NA
Puissance thermique (kW)
Vente de la chaleur (oui/non) Non
Prix de vente de la chaleur (€/kWh) NA
Quantité de chaleur vendue (kWh/an) NA
Utilisation de la chaleur (séchage foin, chauffage…) Digesteur, exploitation
Volume de biogaz produit (m3/h)
Prix de vente du gaz (€/m3 CH4) NA
Volume vendu (m3 CH4/an) NA
Volume du digesteur (m3) 400 m3
Temps de séjour dans le digesteur (jours) 55j
Volume du post digesteur (m3) 1 500 m3
Temps de séjour dans le post digesteur (jours) 90 j
Apport de substrats extérieurs (oui/non) Non
Hygiénisation (oui/non) Non
Température du digesteur (°C) 40°C
Temps de fonctionnement (h/an) 8 000
Préfosse (oui/non) Oui
L’économie
Investissement (€) NA
Subventions (%) NA
Coûts de la maintenance (€) NA
Autres charges (€) NA
Temps de retour sur investissement NA
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Les substrats
Issus de l’exploitation :
Fumier bovins(t) 1 400
Lisier de bovins(t) 1 000
CIVE (t, type, rendement, surface…etc) NA
Refus alimentaires NA
Menues pailles NA
Importé :
D’origine non agricole :
D’origine agricole :
Fumier de bovins (t)
Lisier de bovins (t)
Le digestat
3
Taille de l’unité de stockage du digestat (m ) Post digesteur 1 500m3
Traitement particulier (séparation de phase ou autre) Non
Epandu uniquement sur l’exploitation (oui/non) Oui
Surface associée pour l’épandage (ha) 155 ha
Valorisation thermique :
Chauffage du digesteur et de l’ensemble de l’exploitation (chèvrerie ?)
Seul le digesteur est chauffé, le post digesteur sert de stockage.
Traitement du biogaz :
Le biogaz est traité contre le souffre par micro injection d’air dans le digesteur, il n’y a pas de filtre à
charbon actif.
Difficultés rencontrées :
Les principales difficultés rencontrées sont administratives et liées au fonctionnement d’une ferme
expérimentale.
Quelques difficultés techniques ont été rencontrés : lors de la construction, le radier s’est fendu, il a
fallut refaire tout le fond du digesteur et gérer les problèmes de responsabilité.
La viscosité du lisier pailleux ne permet pas un transport par la pompe mise en place, celle-ci doit être
changée contre une nouvelle pompe capable de transporter le lisier de la pré-fosse vers le digesteur.
Dans le digesteur, l’agitation doit être permanente et se fait par une seule petite hélice dont la hauteur
doit être modifiée quotidiennement et manuellement pour éviter à la fois la formation d’une croute
superficielle et le phénomène de décantation et colmatage dans le fond du digesteur. Le moteur
31
entrainant cette hélice a une puissance de 13 kW, ce qui réduit considérablement le bilan énergétique
de l’installation.
Photos légendées :
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33
34
6.6 Rencontre avec les gérants de la société Nénufar
Nénufar est une jeune entreprise française créée en 2013, par Rémy Engel et Jeoffrey Moncorger,
ingénieurs agronomes. L’entreprise propose des solutions simples de production de biogaz au sein des
exploitations agricoles.
La couverture Nénufar permet de transformer les fosses à lisier en unités d’autoproduction d’énergie
à la ferme. Le Nénufar s’adapte à toutes les géométries de fosses, quels que soient les volumes de lisier
générés et peut être installée toute l’année, l’assemblage et le façonnage sont réalisés par la société.
Le Nénufar est un dispositif flottant, aucun échange entre le biogaz et les bétons n’est possible afin de
limiter les problèmes de corrosion et d’étanchéité du béton. Une soupape de surpression est installée
afin de limiter les risques. Un accès direct au lisier est prévu pour réaliser les opérations de pompage,
agitation … Ce qui permet un accès permanent et ne nécessite pas de mise en dépression du gazomètre
lors d’épandage du lisier digéré. L’eau de pluie tombant sur la bâche est évacuée par une pompe.
Ce dispositif ne permet pas une production constante sur l’année de biogaz, en effet la production de
biogaz étant non chauffé sera dépendante de la température extérieure et également du volume de
lisier présent dans la fosse.
Les besoins en énergie sont souvent concentrés sur la période hivernale, cette période correspond à
une production de lisier souvent importante (100% des animaux sont dans le bâtiment) mais en
revanche des températures inférieures. Le biogaz produit peut être valorisé principalement sous forme
de chaleur en étant brûlé dans une chaudière adaptée.
Un Nénufar est installé sur la fosse de la ferme expérimentale de Grignon (1600m3) pour un volume
de lisier produit par an de 3600 à 4000m3 (180VL). Cette fosse a été installée en juin 2014, les premiers
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m3 de biogaz ont été obtenus en juillet 2014. D’après les premières estimations la ferme devrait
produire 46000m3 de biogaz (dont 64% de CH4). A noter que ce type d’installation est soumis à
déclaration dans le cadre des ICPE.
L’investissement dans ce dispositif est variable selon la taille de la fosse (55 000 à 100 000€ selon la
taille de la fosse et les options choisies).
36
7 Conclusion
La méthanisation à la ferme est possible et existe déjà pour de très grosses exploitations, en utilisant
les technologies développées en Allemagne. Pour les exploitations de taille moyenne (200 UGB), la
méthanisation à la ferme est envisageable car possible sur le plan technique, même si les
connaissances sont à approfondir sur la partie biologique en voie sèche. 3 thèses sont en cours sur
l’aspersion de la matière par le percolât, pour mieux gérer les modes d’aspersion, les quantités de
percolât utilisés, la fréquence des aspersions…
De nombreuses solutions existent pour adapter le modèle de méthanisation à grande échelle aux
exploitations agricoles moyennes, quels que soient les substrats principaux et de nouvelles idées
émergent encore. Mais toutes ces techniques doivent être testées et éprouvées avant d’être
conseillées et généralisées. Les installations de petites unités de méthanisation sont donc à étudier au
cas par cas et ne peuvent suivre un modèle unique comme pour la méthanisation en infiniment
mélangé à grande échelle.
Sur le plan économique, la rentabilité des petites installations ne peut être assurée que par un soutien
fort des pouvoirs publics avec un taux élevé de subventions à l’investissement. A plus long terme,
lorsque la filière aura plus d’expérience, elle devrait être plus autonome, grâce à des coûts
d’investissement plus faibles.
La méthanisation demande du temps et des connaissances, surtout pour gérer une petite unité qui
demande plus de technicité qu’une grosse unité. Les agriculteurs qui se lancent dans la méthanisation
doivent donc être passionnés et avoir du temps libre (couplé à l’installation d’un nouvel associé ?).
Pour acquérir cette technicité, les agriculteurs doivent se renseigner directement auprès d’autres
agriculteurs qui ont le même type d’installation car ce sont les personnes les plus compétentes pour
gérer l’unité du point de vue pratique.
37
Décembre 2014
Département Techniques d’Elevage et Environnement
Service Environnement-Bâtiments
Thomas Béchu, Jacques Capdeville, Elise Lorinquer
1
Sommaire
Page | 2
Introduction
Le Parc Naturel Régional Normandie Maine (PNR NM) est une zone rurale sur laquelle l’activité agricole
est prédominante avec 164 000 ha de SAU soit 64% de la surface de ce territoire. Les exploitations
agricoles, au nombre de 1 800 hébergent un troupeau bovin constitué d’un peu moins de 100 000 têtes
de bovins lait et un peu moins de 50 000 têtes de bovins viande. Cependant les unités de méthanisation
à la ferme sont encore assez restreintes sur le territoire.
L’objectif de cette dernière action était donc d’identifier sur le territoire du PNR NM, une exploitation
agricole intéressée pour développer une activité de méthanisation sur son exploitation et d’analyser
les avantages / limites et également la bonne cohérence de la proposition commerciale. Nous nous
sommes focalisés sur un modèle de méthanisation en voie sèche, correspondant au gisement principal
(un peu plus de 75% des gisements agricoles) trouvé sur le territoire du PNR ainsi qu’au sein de
l’exploitation en question.
Page | 3
1 L’exploitation : ferme laitière à dominance fumier
Après échange avec Bulle Pouzoulet et la Chambre d’Agriculture de l’Orne c’est la ferme de Mr R. qui
a été retenu pour l’étude.
Il souhaite dans la mesure du possible et dans un premier temps être seul pour mener à bien le projet
si une solution peut correspondre à son exploitation.
Sur le premier site (siège de l’exploitation) on retrouve 65 vaches laitières qui sont logées en
logettes paillées (taux de paillage important), la stabulation est équipée d’un robot de traite.
Le fumier de ce site donne un fumier assez compact du au taux de paillage assez élevé.
Le deuxième site se trouve à quelques kilomètres du siège et regroupe les 30 génisses de 0-
1an, 30 génisses 1-2 ans, 30 génisses de plus de ans et les 50 taurillons (dont 20 taurillons
achetés à l’extérieur). Ces animaux sont dans une stabulation en pente paillée.
L’agriculteur complète son activité par une entreprise de travaux agricole (ETA) qui embauche 3
salariés, environ 800ha de céréales sont moissonnés par l’ETA.
Page | 4
1.3 Bilan des gisements méthanisables
1.3.1 Gisements de l’exploitation
Les effluents solides produits par les animaux constituent 1850t (Tableau 2), les effluents liquides sont
les eaux blanches et sont stockés dans une fosse de 700m3 ;
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Certaines intercultures pourraient être récoltées pour compléter la ration du méthaniseur,
elles ne peuvent être envisagées que sur 20ha pour que les rendements soient convenables
et donc que le coût de la récolte soit rentables.
La récupération des menues pailles de l’exploitation est envisagée, l’investissement fait, pourrait être
également valorisé sur tout ou partie des surfaces de céréales récoltées par l’ETA. Cependant, dans un
premier temps l’éleveur ne se voit pas récolter les menues pailles via l’ETA.
La ferme produit 40 000 litres de cidre soit environ 40t, le marc de pomme correspondant pourrait
alors être valorisé dans le méthaniseur.
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Fosse membrane site 1 700 m3
Tableau 4 : Récapitulatif des ouvrages de stockage
2.3 L’électricité
Le transformateur électrique se trouve à proximité du site 1 mais il risque d’être trop petit pour
supporter l’électricité produite par l’unité de méthanisation.
2.4 Gaz
Une valorisation directe du gaz pourrait être envisagé selon le type d’unité de méthanisation retenu,
comme on a pu le voir dans les autres actions, même si la cogénération semble être le procédé
majoritaire proposé par les constructeurs actuellement, la valorisation directe du gaz par injection est
intéressante car elle évite les déperditions qui existe avec la cogénération. Dans le cas de cette
exploitation la canalisation de gaz la plus proche est à 12km.
Page | 7
3 Bilan suite aux éléments recueillis
Les éléments recueillis au cours de cette première phase de travail ont permis d’orienter vers un
certain type de constructeurs pour travailler avec eux sur une pré-étude.
En ce qui concerne l’exploitation présentée ci-avant c’est donc une unité en voie solide qui semble
correspondre le mieux :
Substrats solides
Main d’œuvre disponible
Ouvrage de stockage pour effluents solides déjà présent sur l’exploitation
Table d’épandage déjà présente sur l’exploitation
Dans le cas de notre étude, il s’agit d’une petite unité de méthanisation à la ferme avec une puissance
électrique installée inférieure à 80 kWé, ce critère a été drastique dans le choix des constructeurs,
puisqu’un certain nombre nous ont clairement dit qu’il ne proposait pas de pré-étude pour des unités
inférieures à 80kWé ces projets n’étant pas rentables avec leur système. L’entreprise Erigène a
répondu présent à notre requête c’est donc avec eux que nous avons travaillé, le travail réalisé avec
sera présenté dans la partie 4.
Page | 8
4 Etude critique de la proposition d’Erigène
A noter, après accord des différentes parties prenantes de l’étude, cette partie du rapport ainsi que
les annexes s’y rapportant ne doivent pas être rendu publiques et restent confidentielles.
4.1 Erigène
Suite à la première phase de récupération des données nous avons pu affiner le projet de
méthanisation et identifier un constructeur : Erigène. La solution proposée par Erigène (plaquette de
présentation en annexe 2) semble bien correspondre aux contraintes de l’exploitation et aux objectifs
de l’exploitant que sont :
- Procédé de méthanisation en voie solide pour valoriser les substrats solides de l’exploitation
ainsi que les ouvrages de stockage de l’exploitation et le matériel d’épandage
- Concept prévu pour des petites unités et convient bien aux fermes rencontrées sur le territoire
du PNR, répond à l’objectif de l’exploitant qui est de valoriser essentiellement les ressources
présentent sur son exploitation et donc de limiter le recours aux intrants extérieurs
- Modulable et adaptable dans le temps en cas d’agrandissement de l’exploitation, d’association
avec un voisin
1. Avancement du projet
Cette partie a pour objectif de présenter au client les différentes phases se déroulant lors de la
réalisation d’un projet, c’est à dire de la première prise de contact à la mise en service de l’unité de
méthanisation. On distingue 3 grandes étapes :
- Pré-étude aboutissant à la signature pour une étude plus approfondit qu’est l’étude de
faisabilité
- L’étude de faisabilité : elle prend en compte les analyses de pouvoir méthanogène des
gisements pour ensuite envisager plus précisément le dimensionnement de l’unité de
méthanisation et son coût ainsi que toutes les étapes administratives (consultation pour le
raccordement électrique / dépôt dossier auprès de l’ADEME). Si cette étape est concluante,
elle aboutie à la signature du bon de commande pour l’unité de méthanisation.
- La dernière étape consiste en la réalisation, l’installation et la mise en service de l’unité Eribox
2. Substrats disponibles et production de biogaz
Ce paragraphe fait le point sur les gisements disponibles sur l’exploitation
3. Recommandations et esquisses de projet
A partir de l’inventaire des substrats disponibles un dimensionnement de l’installation est
proposé avec le point sur la valorisation de la chaleur.
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4. Approche économique
Un récapitulatif du cout de l’installation est présenté sous forme de tableau.
5. Points du projet à améliorer
Cette étape met en avant les éléments clés à valider et vérifier pour s’assurer que la
proposition soit conforme à la réalité de terrain.
4.2.2.1 Gisements
A partir des informations données, les hypothèses retenues par Erigène pour les gisements
sont les suivantes :
o « Fumier Bovin : 1200T/an, soit 100T/mois. Nous retenons l’hypothèse que le
gisement est disponible tout au long de l’année. Densité retenue = 0,6
o CIVE (Culture Intermédiaire à Vocation Energétique) – exemple avec du Ray-Gras
ensilé : hypothèse de 20ha disponible avec une production de 21T/ha de matière
brute. Soit 420T/an ou 35T/mois.
Densité retenue = 0,52
o Menue-paille : hypothèse de 24ha disponible pour la récupération des menue-paille,
avec un rendement de 1T/ha soit 24T/an ou 2T/mois environ. Densité retenue = 0,20 »
Les limites :
o Fumier Bovin : l’exploitation dispose de plus de fumier que les 1200t ici mis en œuvre,
l’hypothèse retenu ici est de valoriser uniquement le fumier des vaches laitières et non
pas celui des génisses et taurillons qui cependant représente une quantité de matière
intéressante (600tonnes). Valoriser uniquement le fumier des vaches laitières est qu’il
est produit toute l’année, cependant cela ne répond pas à l’objectif de l’éleveur qui
est de valoriser au maximum les substrats de l’exploitation. En ce qui concerne la
densité retenue pour le fumier elle correspond à une moyenne entre différent types
de fumier mais pourrait être affinée, un fumier mou de vaches laitières sera plus dense
que celui des taurillons et des génisses.
o CIVE : l’hypothèse de faire des intercultures sur 20ha comme proposé par l’éleveur a
été retenue, le rendement de 21T de matière brute d’ensilage d’herbe par hectare
semble élevé. Cela fait un rendement en matière sèche à 4t/ha environ, ceci semble
plutôt être dans les rendements moyens élevés, nous recommanderions plutôt de
partir sur des valeurs de 2 à 3t/ha de matière sèche.
o Menue paille : en ce qui concerne la récupération des menues pailles, la proposition
valorise 24ha soit la moitié des surfaces en céréales de l’exploitation. Il semble plus
judicieux de valoriser à minima toutes les surfaces de l’exploitation afin de mieux
rentabiliser l’achat du récupérateur de menue paille et connaissant le pouvoir
méthanogène intéressant de ce substrat. Ainsi notre proposition a été de faire deux
hypothèses quant à la valorisation de ce substrat une hypothèse valorisant les surfaces
de l’exploitation et l’autre valorisant également sur des surfaces en céréales des
clients de l’ETA. A l’éleveur ensuite de voir ce qu’il souhaite retenir pour son projet.
4.2.3 Dimensionnement
La troisième partie de la pré-étude propose un dimensionnement de l’unité (Figure 8) :
Page | 10
Quantité de substrat : suffisante
Nous vous proposons ci-après le dimensionnement d’une installation qui pourrait convenir à
votre gisement de matière. Le gisement total disponible sur votre installation est le suivant :
32 kWé
225 000 kWh
www.erigene.com - contact@erigene.com - tél : 03 64 19 47 17électrique/an
Figure 8 : Récapitulatif
Le pourcentage des gisements
d’effluent retenus et
d’élevage du dimensionnement
est supérieur à 73%de l’unité
ce quide vous
méthanisation
permet pour la pré-étude
d’obtenir le 1
’o
maximum de la prime « effluent d’élevage » pu r la revente d électricité.
Le dimensionnement de 32kWé semble être en cohérence avec les hypothèses retenues pour le
gisement, cependant elles ne semblent pas toutes en accord avec les attentes de l’éleveur et la réalité
de l’exploitation notamment sur les CIVE et la régularité de production du fumier.
Valorisation de la chaleur
En ce qui concerne la partie valorisation de la chaleur, il est clairement indiqué qu’il est nécessaire de
bien la valoriser,
Vous il faudra
auriez environ 250donc
000 trouver un autre disponible
kWh thermique mode de valorisation
par an, soitde la chaleur
entre 19 000que l’utilisation
(hiver) et
23 000 (été) kWh th/mois directement utilisables
pour le robot de traite et le chauffage de la maison. pour vos besoins.
La chaleur disponible est à valoriser au maximum. Vous pouvez placer l’unité de méthanisation
4.2.3.1 Approche économique
au plus près du site de valorisation de la chaleur afin de réduire la longueur du réseau de
La chaleur.
partie économique
Les digesteurs présente
mobilesdeux tableaux,
peuvent le premier
être remplis comprend
sur le lieu les éléments
de stockage des déchets en lien avec le
et être
ramenés sur la plateforme de ’
méthanisation.
a
o
0
constructeur c’est à dire la digestion (digesteurs, modules de connexion, de canalisation et de
commande),
Nous tenonsla à partie
préciservalorisation du est
que l chaleur digestat (cogénérateur,
disponible sus forme d citerne souple,
eau chaude analyseur
à 8n°C ev iron. biogaz,
traitement biogaz, torchère) et l’assistance à maitrise d’ouvrage. Cette partie s’élève à 355 000euros
HT Les
soitbesoins de chaleur
11 000euros HT pour
/ kW le chauffage
installé. Àdecela
la maison et pour le toute
vient s’ajouter robot de
unetraite représente
partie maçonnerie
environ 25 000kWh/an sur les 250 000kWh/an ce qui n’est pas optimal.
(terrassement), le réseau de chaleur pour la valorisation de la chaleur, le raccordement électrique, le
Nous vous recommandons de quantifier les besoins de chaleur de l’atelier et du séchoir à
plaquette. Il peut s’agir par exemple de la quantité de plaquettes à sécher annuellement.
Ces données nous permettrons de déterminer le coefficient V de valorisation de la chaleur.
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Ces résultats dépendent des données bibliographiques avec lesquelles nous avons travaillé, qui
ne sauraient correspondre précisément à la conduite de l’exploitation (densité des différents
fumiers et déchets, potentiels méthanogènes et durée de méthanisation).
porte benne. Le récupérateur de menue paille n’a pas été mentionné et devra également faire partie
des investissements en lien avec la méthanisation.
Nos remarques ont été intégrées et reflètent beaucoup plus le gisement réellement disponible sur
l’exploitation et sa chronologie de production au cours d’une année.
4.2.4.2 Dimensionnement
Deux hypothèses de récoltes de menue paille ont été retenues ce qui donne potentiellement deux
dimensionnements pour le digesteur un de 47kWé pour l’hypothèse 1 (100Tde menue paille
récupérée) et un de 58 pour l’hypothèse 2 (200T de menue paille récupérée).
Cela permet de :
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- définir le procédé (liquide ou solide, avec hydrolyse ou non, continu ou discontinu…)
- définir le type de valorisation du biogaz produit (injection / cogénération)
Une fois l’objectif bien fixé il sera plus aisé de contacter les constructeurs qui pourront répondre
correctement à ses objectifs.
Si l’éleveur dispose de tonnage précis (ex connaissance des tonnages épandus) il est plus intéressant
de les donner ou à minima de les confronter aux estimations réalisées par le constructeur. La densité,
la matière organique et/ou le pouvoir méthanogène sont des informations qui lorsqu’elles sont
disponibles permettent d’affiner grandement la pré-étude et donc de limiter le risque de
surdimensionner l’unité de méthanisation. Dans certains cas il peut être intéressant de faire la pré-
étude sur plusieurs hypothèses en cas de gisements incertains ou à forte valeur ajoutée.
Une fois la pré-étude en main, il est indispensable de vérifier la cohérence des chiffres proposés
avec la réalité de terrain : tonnages, rendement, chronologie de production… car c’est tout le projet
qui repose sur ces éléments (dimensionnement et donc économie)
5.3 Economie
La réflexion sur la valorisation de la chaleur en cogénération est un élément clé pour la rentabilité d’un
projet. Il est indispensable d’éclaircir le mode de valorisation de la chaleur et son coût avant de se
lancer dans l’étude de faisabilité. Si ce point n’apparaît pas dans la pré-étude, c’est à l’éleveur d’exiger
qu’il soit précisé et/ou d’explorer le coût relatif à la valorisation de l’énergie thermique, cela
conditionne le prix de rachat de l’électricité, il en va donc de la rentabilité du projet de méthanisation.
Pour comparer différentes hypothèses ou système, il est intéressant de ramener le total des
investissements au kWé installé par exemple.
Conclusion
Cette étude a permis de mettre en avant les éléments nécessaires pour la réalisation d’une pré-étude,
le point clé dans la réalisation est de bien cadrer les substrats disponibles pour le projet de
méthanisation. Car ce sont les substrats qui orienteront la suite du projet.
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Annexes
Annexe 1 : Questionnaire d’enquête exploitation
Action 3 : Questionnaire d’enquête exploitation
L’exploitation en générale
Description rapide des ateliers
SAU
Nombre de bâtiments types et plans des bâtiments
Plan d’exploitation
Nombre d’UTH, temps disponible journée type / grande période (hiver/été), plan de
fertilisation/plan d’épandage ?
Récupération du plan comptable sur une année moyenne
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Les motivations
Quel est l’objectif premier de la méthanisation ?
Volonté de rester seul ou en collectif ?
Si collectif, combien de voisins ? Quelle distance ? Quels substrats ?
Acceptation de déchets extérieurs d’origine agricole ?
Acceptation de déchets extérieurs d’origine non agricole ? (limites du plan d’épandage)
Les substrats
Les effluents d’élevages :
Type Quantité (t) Analyse dispo O/N Gestion actuelle
(dose
culture/prairie)
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Connaissance du récupérateur de menues pailles ?
Présence dans la région ?
Intéressé ?
Le digestat
Préférence pour gérer du digestat solide ou liquide ?
Connaissance d’un séparateur de phase (CUMA)?
Matériel d’épandage dispo actuellement dans les CUMA ?
La chaleur
Quels bâtiments à proximité à chauffer (bureau d’exploit, bâtiment porc…) ?
Quelle consommation d’électricité pour le chauffage ?
Volume d’eau chauffée ? Température approximative de l’eau chaude ?
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Maison ou bâtiments voisins :
Type Distance (km) Consommation (surface, type
de construction)
(Ex : Erigène)
L’électricité
Proximité de raccordement à la ligne EDF (transformateur, puissance …)
Gaz
Distance de la canalisation la plus proche
Connaissance d’agri intéressé par la méthanisation dans les environs ?
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Annexe 2 : Le procédé Eribox par Erigène
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Annexe 3 : Pré-étude N°1
Synthè se proje t
1. Avancement du projet
A partir des informations que vous nous avez fournies et des données bibliographiques de
référence, nous avons évalué le dimensionnement d’une installation permettant de méthaniser
les déchets. Ce document présente le dimensionnement pour une installation de
méthanisation en voie solide/sèche selon le process développé par la société ERigène.
A noter qu’en fonction des matières méthanisées, il peut y avoir une production ou une
consommation de liquide ; ce phénomène est inhérent au processus biologique de méthanisation
en voie solide. Etant donné le mélange de matière dont vous disposez, il est probable qu’un
complément liquide soit nécessaire. Ce complément pourra être les eaux blanches récupérées
dans la fosse de 700m3. Le volume nécessaire est défini lors des essais de tests de potentiel
méthane.
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Synthè se proje t
Nous recommandons la mise en place d’une installation de méthanisation de façon a ce
que les digesteurs soient remplis tout au long de l’année et que la production de biogaz
soit constante. Pour cela, il est nécessaire que la production de fumiers bovin soit la plus
régulière possible tout au long de l’année, sans stockage de matière sur de trop longues
durées (supérieure à 2 mois).
Nous vous proposons ci-après le dimensionnement d’une installation qui pourrait convenir à
votre gisement de matière. Le gisement total disponible sur votre installation est le suivant :
75 000 m3 de CH4/an
32 kWé
225 000 kWh
électrique/an
Le pourcentage d’effluent d’élevage est supérieur à 73% ce qui vous permet d’obtenir le
’o
maximum de la prime « effluent d’élevage » pu r la revente d électricité.
Valorisation de la chaleur
Vous auriez environ 250 000 kWh thermique disponible par an, soit entre 19 000 (hiver) et
23 000 (été) kWh th/mois directement utilisables pour vos besoins.
La chaleur disponible est à valoriser au maximum. Vous pouvez placer l’unité de méthanisation
au plus près du site de valorisation de la chaleur afin de réduire la longueur du réseau de
chaleur. Les digesteurs mobiles peuvent être remplis sur le lieu de stockage des déchets et être
’o
ramenés sur la plateforme de méthanisation.
a0
Nous tenons à préciser que l chaleur est disponible sus forme d eau chaude à 8n°C ev iron.
Les besoins de chaleur pour le chauffage de la maison et pour le robot de traite représente
environ 25 000kWh/an sur les 250 000kWh/an ce qui n’est pas optimal.
Ces résultats dépendent des données bibliographiques avec lesquelles nous avons travaillé, qui
ne sauraient correspondre précisément à la conduite de l’exploitation (densité des différents
fumiers et déchets, potentiels méthanogènes et durée de méthanisation).
Nous ne pourrons dimensionner au plus juste votre installation qu’à partir de la
connaissance précise du potentiel méthanogène de votre gisement.
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Synthè se proje t
4. Approche économique
n
Vous trouverez ci-dessous u
oe es timation budgétaire pu r l’installation
’ d un système ERibox.
AMO 35 000
Installation du système ERibox
Transport du matériel
Assistance à la Maîtrise d’Ouvrage
A cet investissement doivent s’ajouter les postes indispensables estimés ci-après et qui devront
être validés par des devis précis. Pour cetains investissment, seul un pourcentage du montant
pourra être affecté au projet de méthanisation ;; par exemple, l’utilisation d’un camion e ampliroll ou
d’un porte-benne pu t être utilisé à
e d’autres fins qu’à cl le d la méthanisation.
Montant EUR HT
Article / désignation
(estimations à valider)
Porte-benne agricole
e 40 000 € nu f environ
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Synthè se proje t
Avec vos données, le projet de méthanisation est envisageable sur votre exploitation sous
réserve der:
Valider la possibilité d’une podu ction régulière du fumier bovin
Valider les tonnages d’interculture et de menue-paille disponible
Valider la densité de chaque matière à l’aide d’une benne
Réaliser une analyse du potentiel méthane afin de valider la faisabilité
biologique, la puissance du cogénérateur et le nombre de digesteurs à
installer.
Valider le coût de raccordement électrique en réalisant une demande de
pré-étude auprès du gestionnaire de réseau électrique (ex : ERDF).
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Annexe 4 : Pré-étude N°2
Synthè se proje t
A partir des informations que vous nous avez fournies et des données bibliographiques de
référence, nous avons évalué le dimensionnement d’une installation permettant de méthaniser
les déchets disponibles. Ce document présente le dimensionnement pour une installation de
méthanisation en voie solide/sèche selon le process développé par la société ERigène.
Fumier Vaches laitières : 1200T/an, soit 100T/mois. Gisement disponible tout au long de
l’année. Densité retenue = 0,75
Fumier Taurillons : 330T/an, soit 27,5T/mois. Gisement disponible tout au long de l’année.
Densité retenue = 0,50
Fumier Génisses : 500T/an en hiver soit 83T/mois sur la période Novembre-Avril.
Densité retenue = 0,65
CIVE – exemple avec du Ray-Gras ensilé : hypothèse de 20ha disponible avec une
production de 15T/ha de matière brute. Soit 300T/an.
Densité retenue = 0,52
Menue-paille : Densité retenue = 0,20
Hypothèse 1 : 100T/an disponible
Hypothèse 2 : 200T/an disponible
A noter qu’en fonction des matières méthanisées, il peut y avoir une production ou une
consommation de liquide ; ce phénomène est inhérent au processus biologique de méthanisation
en voie solide. Etant donné le mélange de matière dont vous disposez, il est probable qu’un
complément liquide soit nécessaire. Ce complément pourra être les eaux blanches ou des
effluents liquides. Le volume nécessaire est défini lors des essais de tests de potentiel méthane.
Nous recommandons la mise en place d’une installation de méthanisation de façon a ce
que les digesteurs soient remplis tout au long de l’année et que la production de biogaz
soit constante. Pour cela, il est nécessaire que la production de fumiers bovin soit la plus
régulière possible tout au long de l’année, sans stockage de matière sur de trop longues
durées (supérieure à 2 mois).
Le pourcentage d’effluent d’élevage est compris entre 80% et 84% ce qui vous permet d’obtenir
le maximum de la prime « effluent d’élevage » pour la
’ revente d électricité.
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Synthè se proje t
Quantité de substrat :
Nous vous proposons ci-après le dimensionnement d’une installation qui pourrait convenir à
votre gisement de matière. Le gisement total disponible sur votre installation est le suivant :
47 kWé
333 000 kWh
électrique/an
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Synthè se proje t
Quantité de substrat :
Nous vous proposons ci-après le dimensionnement d’une installation qui pourrait convenir à
votre gisement de matière. Le gisement total disponible sur votre installation est le suivant :
Menue paille
250 10000
0 0
Total m3 CH4
58 kWé
417 000 kWh
électrique/an
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Synthè se proje t
Valorisation de la chaleur
En fonction du dimensionnement de l’installation retenu, vous auriez entre 300 000 et 360 000
kWh thermique disponible par an, soit entre 23 000 (hiver) et 33 000 (été) kWh th/mois
directement utilisables pour vos besoins.
La chaleur disponible est à valoriser au maximum. Vous pouvez placer l’unité de méthanisation
au plus près du site de valorisation de la chaleur afin de réduire la longueur du réseau de
chaleur. Les digesteurs mobiles peuvent être remplis sur le lieu de stockage des déchets et être
’o
ramenés sur la plateforme de méthanisation.
a0
Nous tenons à préciser que l chaleur est disponible sus forme d eau chaude à 8n°C ev iron.
Ces résultats dépendent des données bibliographiques avec lesquelles nous avons travaillé, qui
ne sauraient correspondre précisément à la conduite de l’exploitation (densité des différents
fumiers et déchets, potentiels méthanogènes et durée de méthanisation).
Nous ne pourrons dimensionner au plus juste votre installation qu’à partir de la
connaissance précise du potentiel méthanogène de votre gisement.
Édité par :
L’Institut de l’Elevage
www.idele.fr
Dépôt légal :
2e trimestre 2015
© Tous droits réservés à l’Institut de l’Elevage
Avril 2015
Réf. : 00 15 304 034
ISSN 1773-4738