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Avril 2015

Compte rendu 00 15 304 034


Département Techniques d'Elevage et Environnement
Service Environnement Bâtiment
T. Béchu, E. Lorinquer, J. Capdeville

Etude du potentiel de valorisation par méthanisation des


effluents d'élevage sur le territoire du Parc Naturel Régional
Normandie-Maine
Capitalisation des expériences antérieures et application à une étude de cas à l'échelle de
petites exploitations
 
Etude du potentiel de valorisation par
methanisation des effluents d’elevage
sur le territoire du Parc Naturel Regional
Normandie-Maine
Capitalisation des expériences antérieures et application à une étude de cas à
l’échelle de petites exploitations.

Rapport final avril 2015

Thomas Béchu, Elise Lorinquer, Jacques Capdeville

1
 
Juillet 2014
Département Techniques d’Elevage et Environnement
Service Environnement-Bâtiments
Thomas Béchu, Elise Lorinquer, Jacques Capdeville

Rapport action 1.1 :


Les sources de biomasse non agricoles
disponibles sur le territoire du PNR et
leur potentiel de valorisation
energetique par la methanisation

2
 
Sommaire

Introduction, contexte et objectif ...................................................................................... 1


1 Matériel et méthodes ................................................................................................. 1
1.1 Les déchetteries ............................................................................................................ 1
1.2 Les entreprises privées .................................................................................................. 2
1.2.1 Le recensement des entreprises ....................................................................................................... 2
1.2.2 Les entreprises contactées ................................................................................................................ 2
1.2.3 Les questions posées ......................................................................................................................... 3

1.3 Les déchets ménagers .................................................................................................... 3


1.4 Les pouvoirs méthanogènes ........................................................................................... 3

2 Résultats .................................................................................................................... 4
2.1 Le gisement brut............................................................................................................ 4
2.2 Le gisement net utilisable .............................................................................................. 6
2.3 La répartition géographique du gisement ....................................................................... 8

3 Discussion .................................................................................................................. 9
Conclusion ...................................................................................................................... 10

1
 
Introduction, contexte et objectif

La méthanisation à la ferme offre d’importantes opportunités : production d’énergie


renouvelable, réduction du coût des intrants, dynamique de territoires, autant de pistes pour
répondre aux enjeux environnementaux et énergétiques actuels à la fois à l’échelle de
l’exploitation agricole mais également à l’échelle du territoire. Par ailleurs, les pouvoirs publics
encouragent le développement de la méthanisation à l’image du plan Energie Méthanisation
Autonomie Azote (EMAA). Ce plan a pour objectif de permettre un meilleur traitement et une
meilleure gestion de l’azote et d’accélérer le développement de la méthanisation à la ferme.

Le Parc Naturel Régional Normandie Maine (PNR NM) est une zone rurale sur laquelle
l’activité agricole est prédominante avec 164 000 ha de SAU soit 64% de la surface de ce
territoire. Les exploitations agricoles, au nombre de 1 800 hébergent un troupeau bovin
constitué d’un peu moins de 100 000 têtes de bovins lait et un peu moins de 50 000 têtes de
bovins viande.

L’objectif est donc d’identifier sur le territoire du PNR NM, territoire très agricole et porté sur
l’élevage, les pistes de développement de la méthanisation à la ferme. L’étude du potentiel de
développement de la méthanisation se fait notamment au travers de l’étude des gisements
disponibles sur la zone, qu’ils soient agricoles ou non.

La biomasse d’origine non agricole peut être utilisée comme substrat pour la méthanisation.
Quelle que soit la base de données considérée, ces substrats ont la particularité d’avoir un
pouvoir méthanogène souvent plus élevé que les effluents d’élevage (fumier ou lisier), ce qui
permet, pour un volume de digesteur constant, d’obtenir plus de biogaz, et donc de réduire le
temps de retour sur investissement.

1 Matériel et méthodes

Pour recenser les types de substrats présents sur le territoire du PNR et leurs volumes, les
déchetteries ont été enquêtées. Afin de compléter cette approche, les entreprises susceptibles de
disposer de ces déchets ont été répertoriées à partir de l’Annuaire des Entreprises de France
(AEF) mis en ligne (http://www.aef.cci.fr/) par la Chambre de Commerce et d’Industries (CCI).
Ces entreprises ont ensuite été enquêtées sur leurs déchets fermentescibles.
L’herbe issue des bords de route n’a pas été comptabilisée car les données (longueur de route)
ne sont pas facilement disponibles et les techniques de récolte ne sont pas encore très fiables.

1.1 Les déchetteries

Toutes les déchetteries du PNR et des villes portes ont été enquêtées (Tableau 1) pour connaitre
les types et la quantité de déchets disponibles et leurs valorisations ou leurs modes de
traitements actuels (Annexe 1). L’objectif étant de pouvoir évaluer la disponibilité des déchets
pour une éventuelle introduction dans un méthaniseur.

1
1.2 Les entreprises privées

1.2.1 Le recensement des entreprises

La structure du réseau AEF permet de filtrer les entreprises par commune, par taille
d’entreprise, et par code d’Activité Principale de l’Entreprise (code APE) tel que défini dans le
rapport NAF1.

1) Les communes :
L’ensemble des communes du PNR NM ont été sélectionnées ainsi que les villes portes qui se
trouvent à proximité du parc et qui disposent potentiellement d’un gisement important et
régulier et donc intéressant pour la méthanisation.

2) La taille des entreprises :


Afin d’éviter les très petites entreprises n’ayant pas (ou trop peu) de déchets, un filtre a été
appliqué pour ne conserver que les entreprises de dimension intéressante. Le seul critère
accessible est celui du nombre de salariés dans l’entreprise. Il a donc été choisi à dire d’expert
et d’après les données disponibles, de ne conserver que les entreprises de plus de 6 salariés.

3) Les codes APE :


Les codes APE retenus sont ceux des entreprises susceptibles d’avoir des déchets organiques
méthanisables (déchets organiques non ligneux, non soufrés, et ne comportant pas d’objets
inertes) :
- APE 10 : Industries alimentaires
- APE 11 : Fabrication de boissons
- APE 5610 : Restaurants et services de restauration mobile
- APE 471 : Commerce de détail en magasin non spécialisé
- APE 472 : Commerce de détail alimentaire en magasin spécialisé

1.2.2 Les entreprises contactées

1.2.2.1 APE 10 : les industries alimentaires


Toutes les entreprises de plus de 6 salariés ont été enquêtées à l’exception des boulangeries de
moins de 10 salariés. Ces boulangeries de tailles moyennes participent au gisement global, mais
la quantité de déchets disponibles dans chaque boulangerie est trop faible pour être utilisable
en pratique. Il ne serait pas économiquement avantageux pour un agriculteur de devoir faires
des kilomètres pour récupérer quelques dizaines de kg de matière.

Au total, 7 entreprises de transformation et conservation de la viande (APE 101), 4 entreprises


de fabrication de produits laitiers (APE 105), et 8 industries alimentaires (autres APE 10) ont
été enquêtées.

1
NAF (Nomenclature des Activités Françaises) mis à jour en 2008 par l’INSEE (Institut National de la Statistique
et de l’Etude Economique)

2
1.2.2.2 APE 11 : les entreprises de fabrication de boisson
Deux entreprises de fabrication de boisson on été recensées et enquêtées sur le territoire du
PNR. Il s’agit de cidreries et distilleries.

1.2.2.3 APE 5610 : Les restaurants et services de restauration mobile


Au sein des 28 entreprises de la restauration qui ont été recensées, un questionnaire a été envoyé
aux 18 entreprises dont l’adresse mail était disponible sur le site de la CCI.

1.2.2.4 APE 471 et 472 : Les commerces de détail


Le territoire du PNR compte 44 commerces de détail en magasin non spécialisé et 6 commerces
de détail alimentaire en magasin spécialisé. Parmi ces 50 commerces, 8 ont été enquêtés par
mail. Les résultats de ces enquêtes préliminaires ont montré que le gisement était souvent nul,
et que lorsqu’il existait, il était très faible et déjà valorisé autrement.

1.2.3 Les questions posées

Les enquêtes ont été réalisées majoritairement par téléphone afin de maximiser le taux de
réponses. Cependant, par soucis de gain de temps, les commerces de détail ont été enquêtés par
mail. Le questionnaire (Annexe 2) a permis d’évaluer le volume de déchets ou coproduits
méthanisables disponible à moindre coût.

1.3 Les déchets ménagers

La fraction fermentescible des déchets ménagers représente généralement un gisement


conséquent sur un territoire, mais n’a pas été prise en compte ici car cela nécessite des
aménagements particuliers et coûteux. Ce gisement ne représente un réel intérêt uniquement
dans le cas du développement d’une unité de méthanisation territorialisée. D’autres facteurs
nous ont poussés à ne pas évaluer ce gisement :
- Complexité de la collecte des ordures ménagères du fait de la séparation du territoire
sur 4 départements
- Volonté clairement affichée de certaines communautés de communes d’encourager le
compostage individuel
- Complexité du tri et qualité du digestat obtenu

1.4 Les pouvoirs méthanogènes

Le pouvoir méthanogène correspond au volume de CH4 que l’on peut obtenir à partir d’une
tonne de matière organique (MO). Chaque type de substrat possède un pouvoir méthanogène
différent. Les valeurs utilisées sont celles utilisées dans Méthasim, outil de simulation technico
économique pour la méthanisation disponible en ligne et gratuit (http://methasim.ifip.asso.fr/).
Les données utilisées dans cet outil sont issues d’expertise d’instituts techniques (IFIP, idele,
ITAVI), des Chambres d’Agriculture, d’associations spécialisées en méthanisation (Aile,
Trame) et du bureau d’étude Solagro. Le grand nombre d’experts impliqués spécialisés dans
différents domaines (agriculture, élevage porcin, élevage de volailles, élevage herbivore,
méthanisation…etc.) permet de garantir une grande fiabilité des données, à la différence des

3
données utilisées par les constructeurs, qui sont souvent surévaluées pour garantir la rentabilité
théoriques des installations.
Le volume maximum de méthane que l’on peut obtenir est donc calculé d’après l’Équation 1.

Équation 1 : Calcul du potentiel de production de méthane

VCH4 = ∑ Msi x MSi x MOi x PMsi

VCH4 : Volume maximal de CH4 qui peut être obtenu


Msi : Masse du substrat i
MSi : pourcentage de matière sèche du substrat i, issus de Méthasim
MOi : pourcentage de matière organique du substrat i, issus de Méthasim
PMsi : pouvoir méthanogène du substrat i, issus de Méthasim

2 Résultats

2.1 Le gisement brut

Les résultats des enquêtes ont permis d’évaluer le gisement brut (la totalité des matières
organiques potentiellement méthanisables), en kg de matière brute (Annexe 3).

Tableau 1 : Liste des déchetteries enquêtées dans les 4 départements du PNR NM

Manche Mayenne Orne Sarthe


Mortain Bais Alençon Assé-le-Boisne
Saint-Cyr-du-Bailleul Évron Argentan Saint-Rémy-du-Val
La Pallu Ceaucé Sillé-le-Guillaume
Pré-en-Pail Chahains
Saint-Pierre-des-Nids Domfront
Villaines-la-Juhel Essay
La Ferrière-aux-Étangs
La Ferté-Macé
Juvigny-sous-Andaine
Le Mêle-sur-Sarthe
Rânes
Saint-Maurice-du-Désert
Sées

L’ensemble des déchets ou coproduits du territoire référencés suite aux enquêtes a été retenu
dans un premier temps pour évaluer ce que l’on appellera le gisement brut du territoire en tonne
de matière brute (MB) (Figure 1).

4
Le gisement brut (matière brute)
Eaux résiduaires de laiterie
Tonte de pelouses
Marc de pomme
Œufs
Résidus de distillerie
Caséines
Lies
Déchets fromagers
Invendus
Graisses agroindustrielles
Lait entier
Huile de friture
Aliment du bétail
Figure 1 : Composition du gisement non agricole brut, en tonne de matière brute

Les eaux résiduaires de laiterie représentent en masse 90% du gisement brut. Les tontes de
pelouses et les résidus de distillerie représentent chacun près de 5% du gisement brut. Ces
substrats ont des pouvoirs méthanogènes très variables, ce qui implique une différence dans la
répartition du gisement brut lorsqu’on étudie les m3 de biogaz potentiels (Figure 2). Il ne faut
donc pas se limiter à un simple tonnage de matière brute mais considérer le pouvoir
méthanogène de chaque substrat et évaluer le potentiel de production de méthane.

Le gisement brut (m3 CH4)


Eaux résiduaires de laiterie
Tonte de pelouses
Marc de pomme
Œufs
Résidus de distillerie
Caséines
Lies
Déchets fromagers
Invendus
Graisses agroindustrielles
Lait entier
Huile de friture
Aliment du bétail
Figure 2 : Composition du gisement non agricole brut, en m3 de CH4

Du fait de leur faible pouvoir méthanogène, les eaux résiduaires de laiterie ne représentent que
55% du potentiel de production de méthane (en comparaison aux 90% de gisement en matière
brute) tandis que tous les autres substrats, qui constituent une faible part du gisement en matière
brute, représentent une part plus importante du potentiel de production de méthane.

Cependant, la totalité de ce gisement n’est pas mobilisable. Certains substrats sont déjà utilisés
en méthanisation tels que les marcs de pomme, une partie des tontes de pelouse…etc. ou pour
d’autres modes de valorisation tels que l’alimentation animale (marcs de pomme).

5
Une partie du gisement n’est pas utilisable car pas rentable d’un point de vue économique. Il
s’agit des substrats ayant un pouvoir méthanogène trop faible (eaux résiduaires de laiteries,
résidus de distillation…etc.), ou nécessitant des prétraitements couteux (invendus avec
emballages, coquilles d’œufs...etc.).

2.2 Le gisement net utilisable

Le gisement net utilisable comprend uniquement la matière brute méthanisable qui n’est pas
encore utilisée pour une valorisation énergétique, et qui peut être utilisée en méthanisation sans
prétraitements trop couteux (Figure 3). Sont donc exclus :
- Les eaux résiduaires de laiterie : trop faible pouvoir méthanogène (Annexe 4)
- Les marcs de pomme : déjà vendus pour l’alimentation animale
- Les coquilles d’œufs : nécessitent un prétraitement couteux (les ovoproduits sont
conservés dans le potentiel net)
- Les résidus de distillerie : trop faible pouvoir méthanogène (Annexe 4)
- Les invendus : nécessitent un prétraitement couteux pour séparer les emballages de la
matière organique, et dans certains cas, une hygiénisation est nécessaire
- Le lait entier : il s’agit de lait contenant accidentellement des antibiotiques. Les laiteries
possèdent ce type de lait lorsque, par erreur, le lait de vaches traitées est mis dans le
tank à lait. Il est donc disponible de manière hétérogène sur l’année, et représente un
risque potentiel pour le bon fonctionnement des bactéries du digesteur

Le gisement utilisable (matière brute)


Tonte de pelouses

Œufs

Caséines

Lies

Déchets fromagers

Graisses agroindustrielles

Huile de friture

Aliment du bétail

Figure 3 : Composition du gisement non agricole net utilisable, en tonne de matière brute

Les tontes de pelouse représentent le plus gros gisement en masse de produit brut : près de 90%
de la masse totale de substrat fermentescible provient des tontes de pelouses récoltées en
déchetteries.
Une grande quantité de lies est disponible sur le territoire mais leur faible pouvoir méthanogène
les rend moins intéressantes que certains autres substrats (Annexe 4).Cependant, dans certains
cas très précis (exemple d’une installation de méthanisation très proche de la cidrerie, possédant
des substrats secs mais souhaitant travailler en infiniment mélangé).

6
Etant donné les forts pouvoirs méthanogènes des autres substrats, la répartition du gisement est
légèrement différente lorsque le gisement est exprimé en m3 de méthane (Figure 4).

Le gisement utilisable (m3 CH4)


Tonte de pelouses

Œufs

Caséines

Lies

Déchets fromagers

Graisses agroindustrielles

Huile de friture

Aliment du bétail

Figure 4 : Composition du gisement non agricole net utilisable, en m3 de CH4

La majorité du gisement net utilisable provient des déchetteries (Figure 5), qui pourraient
fournir plus de 960 000 m3 de méthane. Les entreprises de fabrication de boissons et les laiteries
participent moins au gisement global, mais constituent des gisements intéressants car très
localisés (au niveau des quelques entreprises) à la différence des déchetteries qui représentent
un gisement beaucoup plus diffus sur l’ensemble du PNR NM.

Gisement net (m3 CH4)


1 200 000

1 000 000

800 000

600 000

400 000

200 000

-
Déchetteries Autres IAA Laiteries Fabrication de Restauration et
boissons commerces de
détail
Figure 5 : Origine du gisement net utilisable en m3 de CH4

7
2.3 La répartition géographique du gisement

La répartition géographique du gisement permet de prendre en compte son caractère localisé ou


diffus (Figure 6).

Figure 6 : Répartition géographique du gisement non agricole

A l’est du territoire, le gisement est essentiellement basé sur les tontes de pelouses des
déchetteries. Il est conséquent dans les villes portes d’Alençon et Argentan car ce sont les points
de collecte de nombreuses communes, mais le gisement est non négligeable dans les autres
communes.
A l’ouest, le gisement est plus varié, avec notamment des substrats liquides (les lies) qui
pourraient être utilisés pour diluer des substrats à forts taux de matière sèche dans un but de
traitement par voie liquide.

8
3 Discussion

Les substrats d’origine non agricole présents sur le territoire forment un gisement faible en
masse de matière brute par rapport aux effluents d’élevage. Cependant leur pouvoir
méthanogène élevé permet d’obtenir une grande quantité de biogaz à partir de peu de matière,
ce qui peut être très intéressant en complément pour un méthaniseur agricole (Figure 7).

Figure 7 : Ordre de grandeur des pouvoirs méthanogènes des principaux substrats.

Les eaux résiduaires de laiteries ont été exclues du gisement net car elles ont un pouvoir
méthanogène très faible et il ne semble pas pertinent de vouloir les utiliser en totalité dans une
unité de méthanisation. Cependant, dans certains cas, il pourrait être intéressant d’en utiliser
une partie, notamment pour diluer des matières solides à trop forte teneur en matière sèche pour
être utilisées dans un méthaniseur en infiniment mélangé.

Certains substrats ont également été exclus du gisement net utilisable car déjà valorisés ou
vendus. Or dans des cas bien précis (proximité de l’unité de méthanisation, fort pouvoir
méthanogène du substrat et faible prix de vente) il pourrait être possible d’acheter ces substrats
pour augmenter la rentabilité d’une unité de méthanisation.

Les petites entreprises qui possèdent, individuellement, de faibles quantités de déchets telles
que les petites boulangeries, n’ont pas été enquêtées. Or les petites entreprises de ce type sont
en nombre important et pourraient donc représenter au total un volume non négligeable.
Cependant, d’un point de vue pratique, il semble peu intéressant de devoir collecter de petites
quantités de déchets en de très nombreux points, c’est pourquoi ces données n’ont pas été
comptabilisées.

9
Conclusion

Sur ce territoire, les déchetteries semblent avoir un fort rôle à jouer pour le développement de
la méthanisation. Cependant, des aménagements sont à envisager, notamment pour trier les
tontes de pelouse qui sont souvent mélangées aux déchets végétaux ligneux. Les rares
déchetteries qui trient les tontes des autres débris végétaux sont celles qui valorisent déjà les
tontes en méthanisation.

Le gisement net réellement utilisable doit être étudié au cas par cas, selon le type de
méthanisation développé, la localisation de l’unité…etc.
Le gisement non agricole est un très bon complément pour une unité de méthanisation à la
ferme, mais reste sensible aux problèmes de disponibilité, de régularité d’approvisionnements,
et de contractualisation avec les fournisseurs. De plus, il peut y avoir des risques de concurrence
à l’avenir si la filière méthanisation se développe en se basant sur ce gisement non agricole.

10
Annexe 1 : Questionnaire destiné aux déchetteries

Nous (Institut de l’Elevage, institut de référence pour l’élevage de ruminants) menons actuellement
une étude pour le PNR (Parc Naturel Régional) Normandie Maine sur le potentiel de méthanisation à
l’échelle du territoire. Nous souhaitons donc recenser les déchets potentiellement méthanisables sur
le territoire, et notamment les déchets verts.

1/ Avez-vous des déchets verts non ligneux (tonte de pelouses, feuilles mortes…etc.) ?

2/ Ces déchets sont ils mélangés aux autres déchets organiques (tailles, branchages…etc.) ?

3/ Comment ces déchets sont-ils valorisés ?

4/ Quels volume cela représente-il ? (en m3 ou en tonne)

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Annexe 2 : Questionnaire destiné aux entreprises du secteur privé

Nous (Institut de l’Elevage, institut de référence pour l’élevage de ruminants) menons actuellement
une étude pour le PNR (Parc Naturel Régional) Normandie Maine sur le potentiel de méthanisation à
l’échelle du territoire. Nous souhaitons donc recenser les déchets potentiellement méthanisables sur
le territoire, et notamment les déchets organiques issus des industries alimentaires.

1/ De quels types de déchets ou coproduits disposez vous ? (origine végétale ou animal catégorie 1, 2
ou 3)

2/ De quels déchets ou coproduits s’agit-il plus précisément ?

3/ Quel volume cela représente-t-il pour chaque type ? (par jour, semaine, mois ou année, en tonne
ou en m3)

4/ A quelle fréquence disposez vous de ces matières ?

5/ Comment ces déchets ou coproduits sont ils traités ou valorisés actuellement ?

6/ Quel est le coût du traitement de ces déchets ? Ou s’ils sont vendus, à quel prix le sont ils ?

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Annexe 3 : Résultats des enquêtes
Les déchetteries

Valorisation Pelouse Huile friture Déchets verts


Commune Remarques
actuelle (t/an) (l/an) + tontes (t/an)
Mortain + véolia 110
Saint-Cyr-du-Bailleul
Bais compost 600 1000 manque de place pour trier la tonte
Évron méthanisation 360
La Pallu + Pré-en-Pail+ compost oui 1000 huile gratuite
Saint-Pierre-des-Nids
Villaines-la-Juhel compost oui 600 huile gratuite
Alençon compost 4000 7000 huile gratuite
Argentan + Chahains + compost oui 4400 huile déjà valorisée
Rânes
Domfront + Ceaucé compost 830 800
Essay compost 250
La Ferrière-aux-Étangs méthanisation 1500
La Ferté-Macé
Juvigny-sous-Andaine compost 800 1000
Le Mêle-sur-Sarthe compost 0 2400
Saint-Maurice-du-
Désert
Sées compost 800 2100
Assé-le-Boisne épandage 195 1300 500 la pelouse pure est épandue,
le mélange part en compost
Saint-Rémy-du-Val compost 150 1800
Sillé-le-Guillaume compost ? ?

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Les entreprises de boisson :

Marc de pomme Lies Résidus de distillation Déchets végétaux


Commune Entreprise Quantité Quantité Quantité Quantité
Traitement Traitement Traitement Traitement
(m3) (m3) (m3) (t)
Alimentation
MANTILLY CALVADOS PREAUX 1 000 1 000 Epandage 10 000 Epandage 200 Fumier
animale
LA LACELLE CIDRERIE LA POMMERAIE FOURNIER 680 Méthanisation

Les entreprises laitières :

Eaux résiduaires de
Caséines Déchets de fromages Lait+antibiotiques
laiterie
Commune Entreprise
Quantité Quantité Quantité Quantité
Traitement Traitement Traitement Traitement
(m3) (t) (t) (m3)
PACE CIE DES FROMAGES ET RICHEMONTS 250 000 épandage
CHAPELLE-D'ANDAINE FLECHARD LAITERIE DU PONT MORIN méthanisation méthanisation méthanisation méthanisation
EVRON FROMAGERIES BEL PRODUCTION FRANCE 40 DIB 75 STEP
DOMFRONT SOCIETE FROMAGERE DE DOMFRONT 170 ?

Les autres entreprises de l’agroalimentaire :

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Résidus d'aliments
Graisse cuisson Coquilles d'œufs Ovoproduits
du bétail
Commune Entreprise
Quantité Quantité Quantité Quantité
Traitement Traitement Traitement Traitement
(t) (t) (t) (t)
LE MELE SUR SARTHE BONNET
ALENCON GUILLOIS
LA FERTE MACE ROSIER BENOIT
ALENCON SARL AIME
ALENCON SARL LE PONT
AMBRIERES LES VALLEES 3 VALLEES 3500 ? 400 petfood
ALENCON AUX DELICES DES DUCS
CHAPELLE-D'ANDAINE BEAUDET DIDIER
LONLAY-L'ABBAYE BISCUITERIE DE L ABBAYE 20 énergétique
SEES COUSIN SYLVAIN
ARGENTAN DE NORMANDIE
ARGENTAN LA DESIREE
ARGENTAN LA MALLE A CHOCOLATS
ALENCON LAX DISTRIBUTION
FRESNAY SUR SARTHE M DUVAL CEDRIC
MAMERS M ENEE FABRICE
ALENCON PEDRO JACKY
ALENCON PERRAUX JACKY
ALENCON RATTIER MICHEL
PRE EN PAIL SAGLAM FRANCE
ALENCON SARL LE SAINT HONORE
SOCIETE DE FACONNAGE
RÂNES
DE NORMANDIE
SILLE LE GUILLAUME EVIALIS FRANCE 15 DIB
ARGENTAN SANICOOPA
BARENTON SARL VAUGEOIS 0 0 0 0

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LASSAY LES CHATEAUX SOFRAL
SAINT GEORGES DE ROU... LES VIANDES FERMIERES
JAVRON LES CHAPELLES LES VOLAILLES REMI RAMON
FRESNAY SUR SARTHE LOUVEL
ALENCON SELECTION VIANDES
SOCIETE NOUVELLE DE
CHAPELLE-D'ANDAINE 0 0 0 0
VOLAILLE S.N.V.
EVRON SOCOPA VIANDES

Entreprise non enquêtée


Entreprise enquêtée

Les entreprises de la restauration :

Les entreprises de la restauration ont des contrats avec Véolia, les déchets sont soit enfouis, soit valorisés par méthanisation.

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Annexe 4 : Potentiel méthanogène des principaux substrats

Substrat m3 CH4/t MB kWh/t MB


Pains 369 1292
Huile de cuisson 737 2580
Déchets verts (pelouse) 81 284
Déchets pommes de terre 41 144
Marc de pommes 132 462
Pulpe de pomme 52 182
Déchets fruits et légumes 45 158
Petit lait 23 81
Feuillage 279 977
Résidus de distillerie 9 32
Eaux résiduaires laiterie 8 28
Caséines 392 1372
Déchets fromagers 339 1187
Lait entier 91 319
Graisses agroindustrielles 453 1586
résidus aliments 314 1099
Œufs 190 665
Fraction fermentescible des ordures 95
333
ménagères
 
Décembre 2014
Département Techniques d’Elevage et Environnement
Service Environnement-Bâtiments
Jacques Capdeville, Christophe Perrot, Elise Lorinquer

Rapport action 1.2 : Quantification des


masses d’effluents d’elevage bovin
disponibles sur le territoire du PNR et
leur potentiel de valorisation
energetique par la methanisation
 
Sommaire

Introduction, contexte et objectif ...................................................................................... 1


1 Matériel et méthodes ................................................................................................. 1
1.1 L’approche méthodologique habituelle .......................................................................... 1
1.2 La méthodologie innovante proposée pour cette étude .................................................. 2
1.2.1 La structure des données disponibles dans le RA 2010 .................................................................... 2
1.2.2 Les limites de l’exploitation des données brutes du RA2010 ............................................................ 4
1.2.3 Les règles d’affectation des animaux dans les places « disponibles » .............................................. 5
1.2.4 Un nécessaire « tassement » des animaux dans les places déclarées disponibles ........................... 6
1.2.5 Des limites floues entre élevage et engraissement .......................................................................... 7

1.3 Calcul de la production de déjections ............................................................................. 7


1.3.1 Calcul de la durée de présence en bâtiment ..................................................................................... 7
1.3.2 Les références de production de lisier et de fumier ......................................................................... 8

1.4 Les pouvoirs méthanogènes ......................................................................................... 11


1.4.1 Pour les différents types d fumier : ................................................................................................. 11
1.4.2 Pour le lisier ..................................................................................................................................... 11

2 Résultats .................................................................................................................. 12
2.1 La production de déjections par l’élevage bovin ........................................................... 12
2.2 La production potentielle de méthane à partir des déjections bovines .......................... 13
2.2.1 Les quantités qui pourraient être produites ................................................................................... 13
2.2.2 La répartition géographique de la production ................................................................................ 14

2.3 Quelle production d’énergie sur le PNR à partir de la méthanisation des déjections bovines
15
2.3.1 Quelques hypothèse préalables au calcul ....................................................................................... 15
2.3.2 La production d’énergie potentielle sur le territoire du PNR .......................................................... 16

3 Discussion ................................................................................................................ 16
3.1 La combinaison des diverses sources de substrats ........................................................ 16
3.2 L’évaluation du potentiel des sources de substrats à partir de SIG................................. 18
 
Introduction, contexte et objectif

La méthanisation à la ferme offre d’importantes opportunités : production d’énergie renouvelable,


réduction du coût des intrants, dynamique de territoires, autant de pistes pour répondre aux enjeux
environnementaux et énergétiques actuels à la fois à l’échelle de l’exploitation agricole mais
également à l’échelle du territoire. Par ailleurs, les pouvoirs publics encouragent le développement de
la méthanisation à l’image du plan Energie Méthanisation Autonomie Azote (EMAA). Ce plan a pour
objectif de permettre un meilleur traitement et une meilleure gestion de l’azote et d’accélérer le
développement de la méthanisation à la ferme.

Le Parc Naturel Régional Normandie Maine (PNR NM) est une zone rurale sur laquelle l’activité agricole
est prédominante avec 164 000 ha de SAU soit 64% de la surface de ce territoire. Les exploitations
agricoles, au nombre de 1 800 hébergent un troupeau bovin constitué d’un peu moins de 100 000 têtes
de bovins lait et un peu moins de 50 000 têtes de bovins viande.

L’objectif est donc d’identifier sur le territoire du PNR NM, territoire très agricole et porté sur l’élevage,
les pistes de développement de la méthanisation à la ferme. L’étude du potentiel de développement
de la méthanisation se fait notamment au travers de l’étude des gisements disponibles sur la zone,
qu’ils soient agricoles ou non. Une étude précédente a permis d’établi le gisement non agricole sur la
zone du PNR.

La présente étude a pour objectif de quantifier les gisements d’effluents d’élevage (élevages bovins)
et de convertir cette évaluation en potentiel de production de biogaz et d’énergie. Elle s’appuie sur les
données du Recensement Agricole de 2010 et sur la BDNI.

4 Matériel et méthodes

4.1 L’approche méthodologique habituelle


Les évaluations des gisements d’effluents d’élevage disponibles jusqu’à maintenant, que ce soit à
l’échelle France entière ou pour un territoire de moindre surface ont toujours été effectuées selon les
mêmes principes méthodologiques :
 Estimation des effectifs animaux présents sur le territoire à partir de données statistiques
« agrégées » dans des publications officielles du SSP (Service de Statistique et de Prospective
du Ministère de l’Agriculture).
o Il s’agit d’effectifs d’animaux présents à la date du passage de l’enquêteur
(Recensement Agricole)
o parfois c’est un effectif moyen au cours de l’année (certaines variables des enquêtes
spécialisées « bâtiments »)
 estimation de la proportion des modes de logement disponibles pour les bovins et affectation
de ces modes de logement aux diverses catégories d’animaux
o la source d’information la plus fine quant aux modes de logement est l’enquête
spécialisée « Bâtiments d’élevage » qui a lieu à plusieurs années d’intervalle. Les deux
dernières ont été réalisées en 2001 et en Novembre 2008.
 Cette enquête découpe les modes de logement très finement (en 23 types),
mais en raison de la construction de l’échantillon statistique sa
représentativité est très bonne à l’échelle nationale, assez bonne à l’échelle
régionale pour les grandes régions d’élevage (à peine acceptable pour les
régions avec peu d’élevage), et inutilisable à l’échelle d’un département ou
d’un petit territoire.
 C’est pourtant sur cette base qu’ont été réalisées par le passé les affectations
des modes de logement aux catégories d’animaux, qu’elle que soit l’échelle
géographique.
o Une autre difficulté statistique est due au fait que les enquêtes portant sur le cheptel
et sur les bâtiments ne sont pas contemporaines et peuvent être distantes de plusieurs
années. Compte-tenu de l’évolution rapide des exploitations et de leur cheptel les
évaluations qui en découlent sont entachées d’imprécision.
 Affectation d’une production individuelle de lisier ou de fumier par UGB et multiplication par
l’équivalent UGB des diverses catégories d’animaux.
o Autant en lisier les références disponible sont assez satisfaisantes, autant la référence
« passe-partout » de 15tonnes de fumier/UGB et par an est trop imprécise.
o De plus selon les modes de logement une partie des déjections est sous forme de
fumier, une autre sous forme de lisier, et le partage entre ces deux formes n’a jamais
été effectué en tenant compte des dernières références techniques disponibles
(conformes à la circulaire du Ministère de l’Agriculture sur le stockage des effluents
d’élevage – Décembre 2001).
 La multiplication d’effectifs globaux sur la zone par des proportions de modes de logement
établies au niveau national ou régional, et par des références de production de matière très
imprécises a pu donner des ordres de grandeur qui ont été largement diffusés mais dont la
précision est d’autant plus basse que l’extension géographie du territoire concerné est faible.

4.2 La méthodologie innovante proposée pour cette étude

Afin d’être en mesure d’affecter les différentes catégories d’animaux dans leurs modes de logement
et ce non pas à partir de résultats statistiques obtenus à une échelle géographique différente, nous
avons fait le choix de partir des informations individuelles disponibles dans le recensement Agricole
de 2010.
Dans le cadre d’un programme d’étude GESEBOV ayant pour finalité de définir des niveaux d’émission
de GES issus des élevages bovins, il a été nécessaire de quantifier les masses de lisier et de fumier
produit par les exploitations en France. L’institut de l’Elevage a donc fait pour cette étude GESEBOV
une demande officielle auprès de l’INSEE pour pouvoir accéder aux données individuelles, et valoriser
les résultats dans le strict respect des règles du secret statistique. La présente étude bénéficie donc de
cette possibilité d’accès aux données et y rajoute le passage de quantités d’effluents (exprimées en
tonnes) à un équivalent de production de biogaz ou d’énergie par affectation d’un coefficient adapté
à chaque type de produit. La méthodologie présentée ci-après est celle qui a été appliquée pour
l’ensemble du territoire national, puis déclinée spécifiquement sur la liste de communes du PNR.

4.2.1 La structure des données disponibles dans le RA 2010


Les informations nécessaires pour reconstituer l’affectation des animaux dans leurs modes de
logement et avec des effectifs corrects se situent dans deux tableaux distincts.

Les catégories de bovins sont au nombre de 11 dans le tableau « CHEPTEL » page 182/250 du
document d’enquête du RA2010.
Dans le tableau immédiatement en dessous intitulé « Cheptel – Capacités d’ELEVAGE » qui permet
d’affecter à un mode de logement une capacité en nombre de places, les catégories de bovins sont
réduites au nombre de 4 seulement. Ceci implique que pour pouvoir utiliser ce tableau qui est le seul
à aborder la question des modes de logement, il faut être en mesure de réaffecter les 11 catégories
d’animaux dans les 4 grands groupes mentionnés dans le tableau des « capacités de logement des
bâtiments ». Le regroupement effectué est le suivant :

 Les codes 101 (Vaches laitières y compris réforme) et 102 (Vaches nourrices ou allaitantes)
correspondent à la colonne « Vaches »
 Le code 104 (veaux de boucherie destinés à être abattus avant 8 mois) correspond à la colonne
« Veaux de boucherie »
 Les codes 105 (Autres bovins destinés à être abattus entre 8 et 12 mois), 108 (Mâles castrés),
correspondent à la colonne « Bovins en engraissement (y compris veaux sous la mère) ».
D’après les instructions données aux enquêteurs du RA2010 le code 111 (Autres femelles) est
à prendre en compte dans cette même colonne.
 Les autres codes 106 et 107 (autres Bovins de moins de 1 an mâles ou femelles), 110 (Génisses
de renouvellement), et 109 (Mâles non castrés) correspondent à la colonne « Bovins
d’élevage »
o Il semble que le code 103 (veaux de 8 jours) qui ne correspond pas à des animaux
maigres destinés à être engraissés sur l’exploitation soit à reporter ici. Les instructions
données aux enquêteurs du RA2010 suggèrent cette interprétation mais sans être
complètement explicites

L’information principale pour le calcul des quantités de lisier ou de fumier produites sur l’exploitation
se trouve dans le tableau suivant du RA2010
4.2.2 Les limites de l’exploitation des données brutes du RA2010
Après un premier traitement des informations contenues dans la base du RA2010, sont apparues deux
types de difficultés distinctes :

 Alors que la consigne stricte donnée aux enquêteurs était que « le nombre de places déclarées
dans la tableau ci-dessus, additionnées des effectifs en plein air intégral ne peut pas être
inférieur aux effectifs du cheptel déclaré dans le tableau précédent » cette consigne semble
ne pas avoir été respectée dans près d’une enquête sur deux.
o Il pourrait y avoir un autre élément d’explication qui est que les effectifs du tableau
« Cheptel » dans la base de données du RA2010 ne sont pas strictement ceux déclarés
par les éleveurs, mais semblent avoir été corrigés par l’INSEE par appariement avec la
base de données de la BDNI
o La constatation de ces écarts oblige à mettre en place une méthodologie de
restructuration des données de l’enquête afin d’effectuer une affectation plausible et
de qualité des animaux présents dans les modes de logement déclarés.
 Pour tous les types d’animaux en « engraissement » les éleveurs ne connaissent en général
pas, ou très mal un nombre de places disponibles, en raison du fait que les modes de logement
ne sont jamais individualisés, mais sont des aires de vies collectives avec de grands lots (des
boxes d’une capacité approximative).
o Plutôt que d’appuyer le calcul des déjections produites sur un nombre de places
théoriques mal connues, nous avons choisi de fusionner les informations du RA2010
avec la BDNI qui recense de façon exhaustive tous les mouvements d’animaux dans
l’ensemble des exploitations
o La conséquence en est que l’évaluation d’une quantité de fumier ou de lisier ne se fera
pas en multipliant un nombre de places par un taux d’occupation puis par une quantité
produite par animal et par jour et enfin par un nombre de jour. Le calcul effectué part
du recensement des animaux effectivement produits au cours de l’année et attribue
une quantité de déjections produites compte-tenu d’un cycle de production
« standard » (durée définie) pour chaque type d’animal en engraissement.
o On évite ainsi de très fortes dérives entre la réalité et des dires d’éleveurs qui n’ont
pas facilement ces informations dans leurs relevés techniques.

On peut schématiser le traitement de l’information effectué comme représenté ci-dessous :


L’affectation des animaux dans leurs modes de logement à partir des données du RA2010 n’est faite
que pour les « bovins d’élevage » (non barrés en partie gauche de la figure). Le calcul des productions
d’effluents à partir des animaux vendus en 2010 (données disponibles dans la BDNI) concerne la liste
en partie droite de la figure.

4.2.3 Les règles d’affectation des animaux dans les places « disponibles »
Le travail effectué a consisté à partir des dires des éleveurs reportés dans le RA2010 à réaffecter les
animaux présents sur l’exploitation dans les bâtiments disponibles en tenant compte à la fois des
catégories d’animaux présentes, des modes de logement déclarés, et du nombre de places disponibles
dans chaque mode de logement pour une catégorie d’animaux.

Les idées qui sous-tendent cette réaffectation sont les suivantes :

 Les déclarations brutes des éleveurs quant aux places disponibles ne permettent de loger qu’à
peu près la moitié des bovins français (toutes catégories d’animaux confondues).
 Toutes les catégories d’animaux ne sont pas prises en considération de la même façon par les
éleveurs lorsqu’ils doivent les loger dans des bâtiments. Il y a des priorités, et si on manque de
place dans un bâtiment certains animaux seront logés en priorité et on logera ensuite les
autres catégories dans des bâtiments moins performants, s’il reste de la place. In fine, une fois
ces répartitions effectuées, s’il y a encore plus d’animaux que de place les animaux « les moins
importants » sont laissés en plein air par l’éleveur. Nous avons retenu des règles d’affectation
dont voici les principales :
o Les Vaches Laitières sont logées en priorité par rapport à des Vaches Allaitantes
o Les veaux de boucherie sont plus prioritaires que des jeunes en engraissement qui eux-
mêmes l’emportent sur des bovins d’élevage (génisses de renouvellement
principalement). En effet il est absolument inenvisageable de laisser des veaux de boucherie
dehors en plein-air et de loger correctement des génisses.
 Tous les bâtiments et modes de logement présents sur une exploitation n’ont pas la même
importance aux yeux d’un éleveur. Un parc de bâtiments d’élevage résulte de l’histoire de
l’exploitation et le bâtiment le plus récent présentant le degré de perfectionnement technique
le plus élevé est utilisé en priorité absolue s’il n’est pas encore saturé. Nous avons donc établi
une hiérarchisation des catégories de modes de logement comme visible sur la figure ci-
dessous en ce qui concerne les bovins adultes :

Les bâtiments à logettes sont en général sur une exploitation les plus récents et ils ont en général fait
suite à un bâtiment avec aire de couchage paillée et couloir raclé. Historiquement le bâtiment le plus
ancien de l’exploitation, s’il est encore utilisé est une étable entravée. Nous n’avons pas véritablement
établi de hiérarchie entre lisier et fumier car il est extrêmement rare dans l’enquête qu’une même
catégorie d’animaux puisse être logée au choix dans le même type de mode de logement avec une
variante lisier et une variante fumier. Néanmoins, au cas où cela se produirait le bâtiment de type
« lisier » est rempli en premier, car cela correspond en général au mode de gestion des déjections
adopté pour les gros troupeaux, et ce de façon récente.

4.2.4 Un nécessaire « tassement » des animaux dans les places déclarées disponibles
Après avoir réaffecté l’ensemble des animaux déclarés dans la partie cheptel du RA2010 pour toutes
les exploitations de bovins, nous avons constaté que pour beaucoup de catégories le taux de logement
résultant était encore trop faible par rapport à la réalité. Un exemple flagrant était le nombre de vaches
laitières qui ne trouvaient pas de place dans les bâtiments de l’exploitation. Pour essayer d’approcher
la réalité au mieux dans le traitement de cette base de données, nous avons choisi de « tasser » plus
ou moins les animaux dans leurs logement, c'est-à-dire de considérer que les éleveurs logent en fait
plus d’animaux que les places très théoriques qu’ils ont pu déclarer. Nous avons admis un taux de
« tassement » des animaux variables selon la catégorie avec seulement 15% de sureffectif admissible
pour les vaches laitières, et jusqu’à deux fois plus que déclaré dans le cas extrême des veaux de
boucherie dont on sait qu’ils sont tous logés en bâtiment et dont seulement la moitié avaient une place
correctement déclarée dans les enquêtes. Les autres catégories d’animaux se situent entre ces
extrêmes en général dans la fourchette basse de cet intervalle. En procédant ainsi, ce ne sont pas 100%
des animaux présents qui trouvent une place en bâtiment mais on est proche de ce taux dans bien des
cas. Pour certains animaux comme les vaches allaitantes il subsiste un taux de plus de 10% d’animaux
non logés mais c’est spécifique à certaines régions pour lesquelles la pratique du plein-air est
fréquente.

4.2.5 Des limites floues entre élevage et engraissement


Les libellés des catégories de bovins dans le RA2010 sont établis pour faciliter le travail des statisticiens
mais ils ne correspondent pas toujours au vocabulaire des éleveurs de sorte qu’on constate une
confusion fréquente entre le fait de classer des jeunes animaux en élevage ou en engraissement.
Compte tenu de la connaissance de cette source de confusion, nous avons autorisé dans les
réaffectations de logement un glissement d’animaux d’élevage vers l’engraissement et vice versa
lorsqu’on manquait de places dans une catégorie et qu’il y avait des places vacantes dans l’autre.

4.3 Calcul de la production de déjections

Le calcul de la production de déjections mobilise d’une part la connaissance de la durée de production


par les animaux au cours de l’année, et d’autre part des références de production par animal et par
jour pour chaque type de produit.

4.3.1 Calcul de la durée de présence en bâtiment


Pour évaluer une quantité de déjections produites par les animaux et maitrisée dans des ouvrages de
stockage, il est indispensable de pouvoir évaluer la durée de production de déjections, durée qui
équivaut à du temps passé en bâtiments. Pour tous les bovins adultes et tous ceux qualifiés de « bovins
d’élevage » il a été possible d’utiliser directement l’information saisie dans le tableau suivant du
RA2010.

En effet ce tableau était assez correctement renseigné dans la majorité des enquêtes de sorte qu’il est
possible d’en déduire le temps de présence en bâtiments.
 Pour les vaches laitières après évaluation de l’incidence des pratiques usuelles de transition
entre hivernage et pâturage et du temps de présence en salle de traite ou pour des phases
d’alimentation complémentaire (et ce quotidiennement), nous avons rajouté 25% de temps
en plus que ce que donnait le calcul strict issu d’une date de début et d’une date de fin de
pâturage déclarées par les éleveurs.
 Pour les animaux dont les ventes annuelles nous étaient données par la valorisation de la BDNI
nous avons considéré que dans une région donnée, la production d’un type d’animal défini se
faisait toujours avec la même durée de cycle de production. Nous avons donc défini pour
chaque type d’animal produit une durée de cycle avec une éventuelle modulation régionale.

4.3.2 Les références de production de lisier et de fumier


 Les quantités de lisier produites par les divers types de bovins peuvent facilement être
déduites des tableaux fournis en annexe de la circulaire de Décembre 2001 portant sur les
capacités de stockage pour les exploitations en Installations Classées. Même si ces annexes
présentent les besoins de stockage en m3 pour une durée de 4 ou 6 mois on ne commet que
très peu d’erreur en considérant qu’un m3 pèse une tonne en en prenant une durée moyenne
de 30 jours pour un mois on peut par exemple en déduire qu’une vache laitière produit 60
litres (ou kg) de lisier par jour. Sur ces bases l’évaluation d’une masse de lisier produite par un
troupeau est facilement réalisable.
 Il n’en est pas de même pour les quantités de fumier puisque ces tableaux ne donnent que des
références de surface de plateforme à fumier nécessaire pour une durée de stockage de 4 ou
6 mois. Il n’est pas possible de passer de ces surfaces à un tonnage au moyen d’une densité
car celle-ci est très variable selon les types de fumier et les pratiques d’élevage. Il n’est en effet
pas rare de constater des densités de seulement 400 kg/m3 pour des fumiers issus de litières
accumulées après foisonnement à la fourche hydraulique. D’autres fumiers plus mous issus du
raclage de couloirs en étables à logettes de type « fumier » peuvent avoir des densités
comprises entre 950 kg/m3 et 1060 kg/m3.
o Par ailleurs il est fréquent de considérer qu’une vache laitière d’un UGB produit 15
tonnes de fumier par an (de présence à temps plein dans le bâtiment). Cette référence
est insuffisante et n’est applicable qu’à un type de fumier compact issu d’étables
entravées et doit être modulée pour des fumiers plus compacts ou plus mous issus
d’autres modes de logement.
o Le tableau ci-dessous donne les références techniques à retenir pour le calcul de la
production annuelle de fumier en fonction du type de fumier (publication Institut de
l’Elevage 2001)
Références de production de fumier par UGB et par an selon le type de fumier

Type de fumier Tonnes/UGB/an

FTC 13,5

FC 15

FC 15
étable
entravée

FMC 16

FM 16,75

FTM 17,5

Sur ces bases et en considérant l’ensemble des modes de logement et des types d’animaux présents
dans le questionnaire du RA2010 nous avons élaboré le tableau de références de production de lisier
ou de fumier suivant :
Code mode
Nom du mode de Fumier Lisier
Type de bâtiment stabulation
logement dans RA2010 (kg/jour/UGB) (l/jour/UGB)
RA2010
Prod/UGB
Type de Fumier Prod /UGB VL Prod /UGB autre Prod/UGB VL
autre
Stabulation entravée - FC : Fumier 15000 / 365 = 41 kg 15000 / 365 = 41 kg
Stabu. entravée paillée 0 0
sytème fumier et purin 112 Compact /UGB VL /UGB autres
Stabulation entravée -
Stabu. entravée lisier 113 0 60 l / UGB VL 60 l / UGB autres
système lisier
FTC : Fumier Très
Stabualtion Libre - Litière
Stabu. libre toute paillée Compact 13500 / 365 = 37 13500 / 365 = 37 0
accumulée - 100% litière
114 "pailleux" kg/UGB VL kg/UGB autres
Mode de stabulation pas proposition
Stabu. libre sol en
distingué dans RA2010 = Code FC : Fumier Idem code 115 0 0
pente paillée
(assimilable au code 115) "115" Compact Idem code 115

FTC : Fumier Très 18 kg / UGB autre 0 0


Compact "pailleux" 13500 x 0,4 /365 =
Stabu. libre paillée + Stabulation libre - litière
sur couchage 15 kg/UGB VL
aire exercice raclée accumulée - couchage paillé 115
fumier - raclage fumier
16750 x 0,5 / 365 = 23
16750 x 0,6 /365 = 0 0
Fumier Mou sur 27,5 kg/UGB kg / UGB autres
couloir raclé VL
Stabu. libre paillée + Stabulation libre - litière FTC : Fumier Très 0,5 x 13500 / 365 =
0,6 x 60 = 35 l / 0,5 x 60 = 30 l /
aire exercice raclée accumulée - couchage paillé Compact "pailleux" 0,4 x 13500 / 365 = 18,5 kg / UGB autre
lisier ou caillebotis - raclage lisier UGB VL UGB VL
116 sur couchage 15 kg /UGB VL catégorie
Stabu. libre logette Stabulation libre - logettes - Fumier Mou sur 16750 / 365 = 46 KG
117 0 0 0
fumier fumier couloir raclé / UGB VL
Stabu. libre logette lisier Stabulation libre - logettes -
118 0 0 60 l / UGB VL 60 l / UGB autres
ou 100% caillebotis lisier

Ce tableau permet de calculer les quantités de lisier et de fumier produites pour les animaux dont les
places disponibles sont correctement renseignées et crédibles dans le RA2010.
Pour les catégories d’animaux dont nous avons établi les flux à partir de la BDNI les références utilisables s’établissent comme suit :

L = Lisier
FM = Fumier Mou
FC = Fumier Compact
FTC = Fumier Très Compact Codes des modes de logement et Qté par animal ( en tonnes /animal produit)
126 127 128 129 130 131 132 142
Coeff UGB Durée présence en
déjections" bâtiment retenue (en Type Type Type Type Type Type Type Type Type Type
Précisions sur le type d'animal retenu mois) Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj
vendu à 1 an gras 0,44 6 3,25 FC 4,75 L 2,93 FTC 1,43 FTC 1,82 FM 1,47 FTC 2,38 L 3,64 FM 4,75 L 4,75 L
issu de troupeau laitier 0,6 20 14,76 FC 21,60 L 13,32 FTC 6,48 FTC 8,28 FM 6,66 FTC 10,80 L 16,56 FM 21,60 L 21,60 L
JB viande en engraissement 0,6 9 6,64 FC 9,72 L 5,99 FTC 2,92 FTC 3,73 FM 3,00 FTC 4,86 L 7,45 FM 9,72 L 9,72 L
1ère génération 0,6 UGB 0,6 4 2,95 FC 4,32 L 2,66 FTC 1,30 FTC 1,66 FM 1,33 FTC 2,16 L 3,31 FM 4,32 L 4,32 L
2ème génération 0,9 UGB 0,9 4 4,43 FC 6,48 L 4,00 FTC 1,94 FTC 2,48 FM 2,00 FTC 3,24 L 4,97 FM 6,48 L 6,48 L

133 134 135 136 137 138 139 140 143


Durée présence en Type Type Type Type Type Type Type Type Type Type Type
Précisions sur le type d'animal bâtiment retenue Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj
vendus à 3-6mois 0,3 5 1,85 FC 2,70 L 1,67 FTC 0,81 FTC 1,04 FM 0,83 FTC 1,35 L 2,07 FM 2,70 L 2,70 L 2,70 L
vendus à 6-10 mois 0,44 9 4,87 FC 7,13 L 4,40 FTC 2,14 FTC 2,73 FM 2,20 FTC 3,56 L 5,46 FM 7,13 L 7,13 L 7,13 L

119 120 121 122 123 124 125 141


Durée présence en Type Type Type Type Type Type Type Type Type Type
Précisions sur le type d'animal bâtiment retenue Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj Qté déj
> 420 jours (animal 9-12 mois) 0,6 5 3,69 FC 5,40 L 3,33 FTC 1,62 FTC 2,07 FM 1,67 FTC 2,70 L 4,14 FM 5,40 L 5,40 L
âge moyen 8-11 mois 0,5 2,5 1,54 FC 2,25 L 1,39 FTC 0,68 FTC 0,86 FM 0,69 FTC 1,13 L 1,73 FM 2,25 L 2,25 L
bassin allaitant herbager 0,3 0 0,00 FC 0,00 L 0,00 FTC 0,00 FTC 0,00 FM 0,00 FTC 0,00 L 0,00 FM 0,00 L 0,00 L
autres (Ouest & Sud-Ouest …) 0,3 1 0,37 FC 0,54 L 0,33 FTC 0,16 FTC 0,21 FM 0,17 FTC 0,27 L 0,41 FM 0,54 L 0,54 L

A l’aide de ces références les productions annuelles de lisier et de fumier pour des animaux de type « engraissement » identifiés par les flux dans la BDNI
peuvent être calculées.
4.4 Les pouvoirs méthanogènes

Le pouvoir méthanogène correspond au volume de CH4 que l’on peut obtenir à partir d’une
tonne de matière organique (MO) ou de façon plus facilement utilisable par les éleveurs, à
partir d’une tonne de matière brute (MB). Chaque type de substrat possède un pouvoir
méthanogène différent. Les valeurs utilisées pour l’estimation sur le territoire du PNR sont
proches de celles utilisées dans Méthasim, outil de simulation technico économique pour la
méthanisation disponible en ligne et gratuit (http://methasim.ifip.asso.fr/). Les données
utilisées dans cet outil sont issues d’expertise d’instituts techniques (IFIP, idele, ITAVI), des
Chambres d’Agriculture, d’associations spécialisées en méthanisation (Aile, Trame) et du
bureau d’étude Solagro. Elles ont été modulées à partir de références bibliographiques plus
récentes et de travaux scientifiques réalisés par l’IRSTEA (centre de Rennes).
Les valeurs retenues sont les suivantes :
4.4.1 Pour les différents types d fumier :
Il a été possible de faire une distinction entre les références proposées pour les reclasser en
trois grandes catégories de fumier, à l’identique des types de fumier que nous pouvons
distinguer à partir des modes de logement.
Contrairement aux évaluations antérieures qui n’ont retenu qu’un seul type de fumier et une
seule composition « standard » pour le fumier quelle que soit son origine, nous avons pu
décliner les références de potentiel maximal de production de méthane comme présenté dans
le tableau ci-dessous :

Type de fumier Potentiel méthanogène (Nm3ch4/tMB)


FC 41,6
FM 33,3
FTC 47,7

4.4.2 Pour le lisier


En ce qui concerne le lisier, bien que des différences importantes de teneur en matière sèche
puissent être observées lors d’analyses selon le taux de dilution du produit initial (valeurs
comprises entre 3% et 11%) il n’est pas possible de distinguer divers types de produits car les
informations disponibles dans le questionnaire du RA2010 ne permettent pas de connaitre les
pratiques qui pourraient conduire à de la dilution.

Nous avons donc retenu une moyenne des résultats d’analyse disponibles qui correspond à
un produit très courant dans beaucoup d’élevage puisque sa teneur en matière sèche est
comprise entre 6% et 7%.

Le potentiel méthanogène du lisier (Nm3 CH4/tMB) s’établit donc à 22,7


5 Résultats

5.1 La production de déjections par l’élevage bovin


Lorsqu’on traite l’information disponible dans le RA2010 et qu’on filtre les résultats par la liste
des communes du PNR (et des villes « portes ») on obtient les résultats suivants en ce qui
concerne la production de déjections issus des élevages bovins :

Le tableau indique les quantités de matière brute (MB) disponibles sur le territoire du PNR.
On constate que le cumul des quantités de fumier représente une masse plus de trois fois plus
importante que celle du lisier, ce qui se situe à peu près dans les mêmes proportions que ce
qu’on constate sur l’ensemble du territoire français (métropole). Ce résultat diffère (au moins
au niveau national) de celui des évaluations précédemment réalisées qui surestimaient la
disponibilité en fumier avec une quantité de lisier à peu près identique et un ratio fumier/lisier
de 4,5.

Le fumier très compact issu de litières accumulées est très majoritaire car non seulement une
proportion importante des vaches adultes sont logées sur aire paillée, mais la totalité des
animaux de renouvellement sont logés sur aire paillée intégrale. Le fumier mou issu de
logettes a pris dans cette région une place importante suite aux mises aux normes du PMPOA
et du PMBE. Le fumier compact est sous-évalué car il ne représente ici que le fumier issu des
étables entravées, alors que les stabulations en pente paillée en produisent aussi, mais ne
sont pas correctement renseignées dans le RA2010. Elles sont assimilées à des aires paillées.

Lorsqu’on examine la situation du territoire du PNR dans son ensemble régional (carte ci-
dessus avec le PNR en fond de carte grisé) on constate que toute la zone Ouest de la région
produit beaucoup plus de lisier alors que lorsqu’on s’éloigne de cette partie très laitière pour
aller en direction du sud-ouest les stabulations libre paillées sont plus nombreuses et le fumier
très compact est largement majoritaire.

Cette répartition entre types de déjections animales pose la question des filières
technologiques à mettre en œuvre pour aboutir à une méthanisation effective de ces
substrats. En effet les solutions sont à l’heure actuelle parfaitement au point et
opérationnelles en grosses unités fonctionnant en voie liquide infiniment mélangée (lisier
avec peu de substrats solides), alors qu’en voie sèche (majoritairement fumier) les industriels
s’y sont insuffisamment intéressés et les solutions pratiques sont encore en cours de
finalisation.

5.2 La production potentielle de méthane à partir des déjections bovines


5.2.1 Les quantités qui pourraient être produites
Le calcul du potentiel maximal de biogaz qui pourrait être produit à partir de ces tonnes de
déjections animales est théoriquement très simple. Il suffit de multiplier ces tonnages par les
références présentées au chapitre précédent (matériel et méthodes). Même si ce calcul du
potentiel maximal brut est facilement réalisable, il n’a que peu de sens car il signifie que la
totalité des déjections pourraient concrètement se retrouver dans un digesteur pour y être
méthanisées. Or selon la taille de l’exploitation le transfert de la matière vers un digesteur à
un sens et serait effectué s’il y avait une opportunité (exploitations moyennes à grosses), alors
que les plus petites disposent d’un stock annuel de matières fermentescibles très insuffisant
pour installer un digesteur individuel ou même pour être associées à un projet collectif.

Il est courant face à cette question de définir a priori un pourcentage qui sera effectivement
méthanisé. On constate à l’examen d’études semblables que les « experts » ne s’accordent
pas du tout sur le pourcentage à retenir avec un intervalle proposé allant de 30% à 70%. Nous
avons préféré ne pas déterminer ce pourcentage a priori, mais plutôt le déduire des résultats
en prenant comme point de départ le tonnage disponible sur les exploitations.

Nous avons donc fait le choix d’examiner l’incidence de divers seuils de disponibilité de
matière brute sur la production potentielle de CH4 sur l’ensemble du territoire du PNR. Les
seuils que nous avons proposés sont les suivants :

 Pas de seuil : on retient la totalité des exploitations et toutes leurs déjections. C’est un
calcul maximaliste pour une production de gaz méthane plus qu’improbable
 350 tonnes de déjections animales par exploitation et par an : c’est un seuil très bas
puisque si on n’utilisait que ces déjections dans un méthaniseur la puissance du
cogénérateur électrique ne serait que de 3 à 4 kW. Il est en fait peu probable que
d’aussi petites exploitations méthanisent un jour leurs déjections. Cela correspond
pourtant à un troupeau de 20-25 VL en stabulation permanente ou de 45-50 VA en
stabulation hivernale
 700 tonnes : il s’agit d’une quantité encore très faible par rapport au potentiel de
production d’énergie, mais la taille des troupeaux correspondants est déjà beaucoup
plus courante : environ 50 VL en stabulation permanente ou 90 VA en stabulation
uniquement hivernale
 1000 tonnes : c’est l’hypothèse la plus plausible puisque dans ce cas, même si un
digesteur individuel n’est pas encore envisageable (équivalent à seulement 12
kWélectriques), le regroupement de quelques exploitations peut conduire à un projet
tout à fait viable, surtout si on peut trouver sur la zone quelques co-substrats
méthanisables.

Voici les résultats avec ces hypothèses :

Lorsqu’on ne retient que les exploitations produisant plus de 1000 tonnes de déjections
annuellement on élimine à peu près la moitié du potentiel global du PNR pour la production
de méthane, alors que les deux tranches de tailles d’exploitation précédentes ont une
incidence comparable de l’ordre de 7 à 9 millions de m3 de CH4/an. Cette situation est en fait
beaucoup plus favorable que ce qu’on constate à l’échelle « France entière » puisqu’une
coupure à 1000 tonnes ne conserve que 34% de la production maximale de CH4.

5.2.2 La répartition géographique de la production


La valorisation des données individuelles du RA2010 permet de représenter sur une carte les
potentiels de production de méthane par commune sur tout le territoire du PNR. La carte ci-
dessous donne ces informations commune par commune, sauf lorsque le nombre
d’exploitation est trop faible (communes laissées en blanc sur la carte) et ne permettrait pas
de respecter les règles du secret statistique.
Les communes en bleu foncé correspondent au plus fort potentiel de production de méthane
à partir des déjections bovines. Des regroupements apparaissent qui se superposent bien avec
les zones où l’élevage est le plus implanté, en particulier l’élevage laitier.

Il s’agit ici du potentiel maximal (toutes exploitations) et cette densité de gisement CH4
pourrait être refaite pour les divers seuils présentés au-dessus.

5.3 Quelle production d’énergie sur le PNR à partir de la méthanisation des


déjections bovines
5.3.1 Quelques hypothèse préalables au calcul
On peut convertir assez simplement le volume de biogaz potentiel en équivalent énergétique.
Cela demande toutefois de s’accorder sur quelques hypothèses.

1. Le potentiel de production de biogaz utilisé comme référence correspond à un


maximum qu’une unité de méthanisation ne peut pas garantir tout le temps. En effet
la recherche du compromis entre temps de séjour le plus court possible et valorisation
maximale de la matière conduit en général à ne valoriser que seulement 80% de la
matière organique initialement présente dans le substrat.
2. Lors de l’utilisation dans un groupe de cogénération une partie seulement de l’énergie
contenue dans le biogaz est transformée en énergie électrique sous forme de kWh
vendus. Cette proportion est variable, mais alors qu’elle ne représentait que
seulement 30% il y a quelques années, on peut considérer aujourd’hui que 40% est un
niveau de performance accessible. Les meilleurs groupes atteignent même 44%.
3. La valorisation de la chaleur est la clé de la réussite économique d’un projet de
méthanisation. Si on ne la valorise pas, ce sont 60% du potentiel énergétique initial qui
sont perdus. La plupart des projets visant aujourd’hui une efficacité énergétique
globale de 70 % environ on peut considérer qu’il faudrait qu’environ 30% de l’énergie
initiale puisse être correctement valorisée sous forme de chaleur.
4. Le potentiel calorifique d’un m3 de CH4 est d’environ 10 kWh

5.3.2 La production d’énergie potentielle sur le territoire du PNR


Le tableau ci-dessous exprime le potentiel énergétique à la fois sous forme d’électricité et sous
forme de chaleur selon les hypothèses de seuils de production de déjections précédemment
utilisés.

Potentiel Energie
Prod énergétique Potentiel Production valorisée
CH4/an (en total maxi énergétique électrique sous forme
Types d'exploitations selon millions de (millions retenu (millions annuelle de chaleur
la qté de déjections bovines m3) kWh) kWh) (Giga Wh) (Giga Wh)
Toutes 36 360 288 115 86
> 350 tonnes/an 33 330 264 106 79
> 700tonnes/an 26 260 208 83 62
> 1000 tonnes/an 18 180 144 58 43

6 Discussion
6.1 La combinaison des diverses sources de substrats
Le potentiel de production d’énergie à partir des déjections de bovins devrait être complété
par la comparaison aux sources d’autres substrats et en particulier ceux d’origine non agricole.
En effet autant les déjections animales sont indispensables pour le bon fonctionnement d’un
méthaniseur, autant ce ne sont pas les matières les plus méthanogènes. C’est la raison pour
laquelle tous les projets essaient d’y associer des matières fermentescibles d’origine
agroalimentaire ou des cultures énergétiques ou encore des résidus végétaux. Le rapport sur
les gisements non agricoles du PNR fait le point sur ce potentiel.

Il est intéressant de superposer les cartes de gisements pour voir si les zones où le potentiel
agricole est important sont proches ou pas des sources de gisement d’origine non agricole.
La zone à forte densité d’élevage au Nord-Ouest du PNR comporte aussi des sources
importantes de substrats non agricoles. C’est donc dans cette partie du territoire du PNR que
le potentiel combiné (agricole ; non agricole) est le plus favorable. Plusieurs unités de
méthanisation pourraient y voir le jour mais la concurrence pour l’accès aux substrats non
agricole deviendra rapidement assez forte.

On retrouve un assez bon potentiel dans les « villes portes » du sud et sur les communes de
la Sarthe en raison de la densité d’élevage et de la proximité « relative » avec Alençon ». L’Est
et le Nord-Est du PNR se caractérisent par d’importantes déchetteries avec un fort potentiel
de disponibilité de substrat et quelques élevages en nombre suffisant pour réaliser des unités
de méthanisation viables.

Néanmoins il semble qu’en parallèle à la recherche de substrats d’origine non-agricole pour


lesquels le « marché » est peu extensible, une voie à privilégier serait l’introduction de
matières d’origine agricole, produites sur les exploitations elles-mêmes et à fort potentiel
méthanogène.

On pense spontanément aux CIVE (Culture Intermédiaires à Vocation Energétique) mais de


récentes études ont montré la fragilité de cette solution au plan économique. Ces cultures ont
un coût de mise en place assez élevé et leurs rendements peuvent être assez aléatoires.
Comme l’hypothèse de cultures strictement énergétiques (comme en Allemagne) semble
pour l’instant à exclure, une voie de progrès se dessine au travers des travaux récents de
l’Institut du Végétal (ARVALIS) qui étudie la mise en place de systèmes « trois cultures en deux
ans », deux étant des cultures de production (cultures de vente) et la troisième réservée à la
production d’énergie. Si ces travaux débouchent sur des solutions pratiques applicables sur le
terrain cela offrirait de bonnes perspectives de développement de la méthanisation « à la
ferme » soit de type individuel, soit de type « petit collectif » avec une notion d’autarcie par
rapport aux ressources disponibles sur le territoire du PNR.

6.2 L’évaluation du potentiel des sources de substrats à partir de SIG


Nous avons dans cette étude tenté de définir des seuils de taille d’exploitations à partir de la
quantité de déjections produite annuellement. Il s’agit d’une approche plus pertinente que la
détermination a priori d’un pourcentage valorisable, mais dans les deux cas la faisabilité réelle
de l’approvisionnement des digesteurs n’est pas envisagée.

Il faudrait pouvoir prolonger la présente étude par un complément faisant intervenir un


système d’information géographique(SIG) afin de déterminer par optimisation des trajets
entre exploitations et digesteur le meilleur emplacement des unités de méthanisation ainsi
que la taille qu’elles devraient avoir pour valoriser les ressources disponibles à proximité
immédiate.

On explorerait ainsi le champ des possibles en partant de taille de digesteurs très réduites
(micro-méthanisation) avec des distances d’approvisionnement très courtes, jusqu’à des
unités de forte puissance pouvant aller « récolter » des substrats à beaucoup plus grande
distance. Les digesteurs potentiels seraient localisés par le système de simulation
informatique au barycentre des trajets optimisés, en tenant compte des distances réelles à
effectuer en empruntant les routes (et pas à vol d’oiseau comme cela a déjà été réalisé). Une
telle étude fournirait aux PNR et aux politiques impliqués dans le développement des énergies
renouvelables une base de réflexion solide pour définir les futures politiques énergétiques de
ce territoire.
Juillet 2014
Département Techniques d’Elevage et Environnement
Service Environnement-Bâtiments
Thomas Béchu, Elise Lorinquer, Jacques Capdeville

Action 2 : Capitaliser sur des


experiences : points cles de la reussite
et facteurs d’echec.
Sommaire
Introduction ...................................................................................................................... 2
1 Ce qu’apporte la méthanisation ................................................................................. 3
2 La méthanisation à différentes échelles ...................................................................... 4
2.1 La méthanisation collective, territoriale, et à grande échelle........................................... 4
2.2 La petite méthanisation agricole .................................................................................... 4
2.3 Les particularités de la voie liquide ou infiniment mélangée ........................................... 5
2.4 Les particularités de la voie sèche .................................................................................. 5

3 Des difficultés souvent rencontrées ............................................................................ 6


4 Des solutions porteuses d’avenir ................................................................................ 8
4.1 Les adaptations de la voie liquide................................................................................... 8
4.2 L’infiniment mélangé avec des substrats « secs »............................................................ 8
4.3 Les adaptations de la voie sèche .................................................................................... 9
4.4 « Doper » le gisement .................................................................................................... 9
4.5 La valorisation des produits ......................................................................................... 10
4.5.1 Le digestat ....................................................................................................................................... 10
4.5.2 Le biogaz .......................................................................................................................................... 10
4.5.3 La chaleur ........................................................................................................................................ 11

5 Bilan ........................................................................................................................ 11
6 Des exemples de réalisations (comptes rendus des visites) ........................................ 12
6.1 Host microferm : Le GAEC des Buissons ........................................................................ 12
6.2 Erigène : EARL Ferme du Bois Guilbert .......................................................................... 17
6.3 Méthajade – Naskeo : Unité Guilbaud .......................................................................... 22
6.4 S²-watt : GAEC des Acajous .......................................................................................... 26
6.5 AEB Méthafrance : La Bouzule...................................................................................... 30
6.6 Rencontre avec les gérants de la société Nénufar ......................................................... 35

7 Conclusion ............................................................................................................... 37
 
Introduction

Pour développer la méthanisation sur un territoire, il convient d’analyser les unités en place pour
déceler les points clés de la réussite et les facteurs d’échec spécifiques. La méthanisation est très
développée en Allemagne, mais ce modèle de méthanisation qui intègre une grande part de maïs dans
les digesteurs montre ses limites : aujourd’hui, un tiers des surfaces en maïs sont utilisées en
méthanisation. La France refuse donc d’adopter ce modèle de méthanisation. Les unités construites
en France sont inspirées des constructions allemandes mais doivent être adaptées au contexte
français.
Une seule unité en fonctionnement a été recensée sur le territoire du Parc Naturel Régional
Normandie-Maine (PNR NM) : le GAEC des Manets à Sémallé. Il s’agit d’une unité de 150 kW, où les
6 600 tonnes de substrats utilisés par an sont composés à 92% de fumier de bovins, à 5% de déchets
verts et à 3% d’issues de céréales. Cette exploitation comprend 230 mères allaitantes, 220 génisses,
650 bovins mâles à l’engraissement et 440 ha de SAU. Il s’agit donc d’une exploitation de grande taille
en comparaison aux autres exploitations du territoire.
La zone d’étude a donc été élargie aux principales zones d’élevage françaises afin d’obtenir plus de
retours d’expérience, sur des exploitations de plus petite taille et notamment sur de plus petites unités
de méthanisation.
Ce rapport permet d’avoir une vue des différents modèles de méthanisation qui existent à l’heure
actuelle, d’identifier atouts et contraintes de ces différents modèles, d’élargir vers des solutions qui
semblent avoir un intérêt à plus ou moins long terme pour les éleveurs de ruminants. Ces solutions
sont illustrées par des cas concrets lorsque cela était possible.

2
1 Ce qu’apporte la méthanisation

La méthanisation offre de nombreux avantages à la fois d’ordres économiques, environnementaux,


sociaux et agronomiques pour les exploitations et pour les territoires.

Intérêts économiques :
 Stabilisation et diversification des revenus par la vente d’énergie à un tarif avantageux ;
 Production de chaleur et économie sur les énergies fossiles ;
 Diversification des débouchés pour certaines cultures (maïs, colza, …) ;
 Economie d’engrais minéraux ;
 Redevance pour le traitement de certains déchets ;
 Création d’un revenu complémentaire et sécurisé avec EDF qui a une obligation d’achat à un
tarif fixe et indexé pendant quinze ans ;
 Acquisition d’une autonomie énergétique pour l’exploitation dans un contexte de coût
croissant de l’énergie ;
 Traitement des déchets organiques à prix compétitifs.

Intérêts environnementaux :
 Limite l’émanation d'odeurs, de fumées ou d'émissions nocives ;
 Grande économie d’énergie fossile, bilan carbone amélioré ;
 Facilitation de l’épandage des effluents (digestat) et ainsi diminution des risques de la
pollution de l’eau par une meilleure gestion de la fertilisation grâce au digestat ;
 Respect du PMPOA (programme de maîtrise des pollutions d’origine agricole) ;
 Production d’une énergie renouvelable à partir de sous-produits agricoles ;
 Gestion durable et de proximité des déchets organiques d’un territoire ;
 Limite la pollution de l’air et l’émission de gaz à effet de serre lors de la phase de digestion
anaérobie (couverture de la fosse de digestion);
 Les rejets après combustion sont essentiellement de la vapeur d’eau et du CO2. Le méthane,
qui a un impact sur l’effet de serre 21 fois supérieur au CO2 n’est pas rejeté dans l’atmosphère.

Intérêt sur le plan social :


 Création d’emplois ;
 Maillage du territoire avec différentes échelles d’interlocuteurs locaux

Intérêts agronomiques :
 Traitement des effluents d’élevage ;
 Valorisation des lisiers et fumiers en un digestat plus assimilable par les plantes, avec une
amélioration de la valeur fertilisante et agronomique et une diminution des pathogènes et des
adventices ;
 Valorisation des jachères, des cultures intermédiaires et des menues pailles.

3
2 La méthanisation à différentes échelles

2.1 La méthanisation collective, territoriale, et à grande échelle

Les principaux avantages :


 Soutenu par les pouvoirs publics
 Rentabilité économique plus facilement atteignable
 Réduction des coûts de traitement des déchets
 Traitement local des déchets
 Economies d’échelles jusqu’à une certaine puissance

Les limites du modèle de méthanisation territoriale :


Dans l’ensemble, le modèle de méthanisation le plus développé est celui d’une unité collective avec
apports de substrats extérieurs, on parle alors de méthanisation territoriale. Mais ce modèle, bien
qu’économiquement plus intéressant via les économies d’échelle, présente aussi des limites :
 Sommes mises en jeu (les banques sont obligées de s’associer)
 Complexité des démarches (ICPE, durée du montage du projet…etc.)
 Acceptabilité sociale et sociétale
 Transport et logistique élevé
 Difficulté de sécurisation des gisements malgré la présence de contrats
 Quid du départ d’un associé ?
 Problème de transmissibilité de l’unité

2.2 La petite méthanisation agricole

Définition :
Si la petite méthanisation n’a pas de définition officielle, c’est sans doute parce que son procédé est le
même que celui de la méthanisation territoriale. Cependant, la petite méthanisation, comme son nom
l’indique, se caractérise par des installations de petites tailles qui produisent moins de 75-80 kW
électriques contrairement à un système de méthanisation plus classique (environ 150-250kWé) ou un
site de méthanisation collectif (500 kWé et plus). La petite méthanisation est souvent considérée
comme moins rentable du fait de l’absence d’économie d’échelle.

Les avantages :
 Intégration dans l’exploitation agricole, sans changements majeurs ;
 Bonne acceptabilité sociale et sociétale ;
 Transport limité ;
 Possibilité de sécuriser l’apport de substrat et viser une certaine autonomie :
- Valoriser les CIVE
- Valoriser les coproduits issus de l’exploitation (menues pailles)
- Avoir une bonne gestion des effluents (introduction rapide après la sortie du bâtiment
d’élevage)
- Garder de la souplesse (ne pas surévaluer les quantités de substrats disponibles ni les
pouvoirs méthanogènes)

Les inconvénients :
 Manque de rentabilité sans taux élevé de subventions à l’investissement ;

4
 Saisonnalité de la production de fumier ou lisier en lien avec les systèmes d’élevages
herbivores (animaux au pâturage) ;
 Utilisation et valorisation de la chaleur (souvent pas suffisamment de chaleur pour développer
un réseau de chaleur, mais trop de chaleur pour valorisation sur l’exploitation uniquement) ;
 Une exploitation moyenne est souvent trop petite pour avoir suffisamment d’effluents pour
développer une petite unité rentable ;
 Manque de ressources extérieures dans les zones d’élevage (les autres ressources proviennent
des entreprises et des collectivités locales situées en périphérie des villes et donc loin des
exploitations).

2.3 Les particularités de la voie liquide ou infiniment mélangée

Avantages :
 Automatisation ;
 Régularité de la production et de la charge de travail ;
 Voie très utilisée à l’étranger (Allemagne), processus maîtrisés sur des unités de plus de
150kWé, grande expérience ;
 Temps de séjour courts dans le digesteur.

Inconvénients :
 Fragilité aux bois, cailloux, sable ;
 Nécessité d’avoir un « mélange pompable » (<15% MS), qui est donc peu adapté aux fumiers,
effluents majoritaire en élevages herbivores.

2.4 Les particularités de la voie sèche

Avantages :
 Faiblement mécanisé ;
 Digestat solide, plus homogène si bonne digestion, avec des teneurs en éléments azotés
supérieurs (d’où besoin d’une table d’épandage pour certaines cultures à faibles apports) ;
 Maintenance moindre (moins d'éléments mécaniques) ;
 Pas de gêne par les indésirables (bois, cailloux, sable) ;
 Gestion du risque d’acidose par digesteur, possibilité de « rattrapage par échange de percolât.

Inconvénients :
 Nécessite au minimum 2 500 à 3 000 t de matière sèche (MS) pour une unité de55 kWé(Taille
à partir de laquelle certains installateurs étudient le projet) ;
 % MS >20% ;
 Manutention parfois contraignante et charge de travail mal répartie ;
 Temps de séjour longs ;
 Gestion de la qualité du biogaz (concentration en méthane) ;
 Gestion de la variation de la quantité de biogaz produite.

5
3 Des difficultés souvent rencontrées

Un potentiel méthanogène souvent surestimé :


Les constructeurs proposent de faire l’étude de faisabilité avant la livraison de l’unité « clé en main ».
Cependant, ceux-ci ont tendance à surévaluer le potentiel méthanogène des substrats et le volume de
substrats (surtout pour les effluents d’élevage). Les agriculteurs doivent intervenir dans les calculs du
volume d’effluents ou se faire accompagner par des organismes agricoles spécialisés en élevage.
Certains constructeurs prennent le soin de vérifier le potentiel méthanogène du fumier ou du lisier de
l’exploitation en amont. Cette démarche est capitale car le potentiel méthanogène d’un fumier est très
variable, il dépend de sa composition (fumier mou, compact ou très compact), de la quantité de paille,
du temps de stockage avant méthanisation, du type d’alimentation des animaux qui le produisent, des
catégories animales qui le produisent. Le lisier se dégrade très vite, son potentiel méthanogène est
donc très dépendant du temps de stockage avant méthanisation. Un autre paramètre clé rentrant en
compte dans l’évaluation du potentiel méthanogène des produits est la qualité de l’échantillonnage
des produits notamment sur les produits non homogènes comme le fumier.
De plus, les constructeurs retiennent souvent le potentiel méthanogène des substrats pour calculer la
puissance du cogénérateur associé et le revenu apporté par l’unité. Mais dans la plupart des cas, les
substrats ne sont pas digérés à 100%. En infiniment mélangé, les temps de séjours sont des temps
moyens, donc une partie de la matière sort du digesteur avant d’être totalement digérée, et une partie
de la matière totalement digérée tarde à sortir. En voie sèche discontinue, les digesteurs sont vidés
lorsque la production de biogaz diminue et qu’il devient plus intéressant de vider le digesteur pour
introduire de la matière fraiche. Les substrats ne sont donc pas totalement méthanisés/digérés.
Le volume de biogaz produit est donc fréquemment inférieur à la puissance du moteur installé et les
agriculteurs doivent souvent trouver de nouveaux substrats à fort pouvoir méthanogène pour
compenser le manque à gagner du à cette mauvaise estimation.

En voie sèche, le gazomètre est indispensable :


En voie sèche discontinue, la production de biogaz varie en volume et en qualité (concentration en
méthane). Trois types d’unités en voie sèche sont développés : la voie sèche en silo ou fosse bateau,
la voie sèche en garage, et la voie sèche en container. En fosse bateau, les substrats sont recouverts
d’une membrane souple et étanche qui permet d’accepter des variations de volume de biogaz et fait
office de gazomètre. En garage ou en container, le volume de biogaz étant fixe, tout arrêt du moteur
ou variation de production de biogaz entrainera des changements de pression pouvant entrainer des
fuites de biogaz (voir partie 6.3). Il est donc indispensable de mettre en place un gazomètre pour avoir
un volume tampon de biogaz. Ce volume tampon est nécessaire pour pouvoir approvisionner le
moteur avec un gaz de qualité constante, car la combustion du biogaz dans la chambre à combustion
du moteur nécessite d’avoir du méthane et de l’oxygène en proportion stœchiométrique. Les volumes
d’oxygène et de biogaz introduits étant constants, il faut que le biogaz ait une concentration constante
en méthane pour que la combustion soit optimale. Certains moteurs peuvent s’adapter à une plage de
concentrations en méthane variable, mais aucun moteur ne peut valoriser un biogaz contenant moins
de 40% de méthane.

Réduire le volume du ciel gazeux des digesteurs en voie sèche :


Lors du démarrage d’un nouveau digesteur le biogaz n’a pas un niveau de qualité suffisant pour être
utilisé dans le moteur, il doit donc être mélangé au biogaz issu des autres digesteurs pour être valorisé.
Lors de la vidange d’un digesteur, le biogaz contenu dans le ciel gazeux au-dessus du digestat est perdu,
il est donc important de réduire ce volume au minimum.
Dans le cas des fosses bateau, la membrane permet d’adapter ce volume : il est élevé lorsque le
digesteur fonctionne, et réduit au minimum au début (la membrane est posée directement sur le

6
substrat) et à la fin de la digestion (seul le biogaz de ce digesteur est envoyé au moteur de cogénération
ce qui permet de vider le ciel gazeux).
Dans le cas des containers ou des garages il faut veiller à les remplir au maximum pour réduire le ciel
gazeux, sans faire obstruction à l’aspersion du percolât.

Une impasse sur le filtre à charbon actif trop risquée :


Le biogaz contient du soufre en quantité variable selon le type de substrats utilisé : on le retrouve en
faible quantité lorsque des effluents d’élevages sont utilisés seuls, mais en plus forte quantité lorsqu’il
y a présence de légumes ou de déchets d’industries agroalimentaires. Les crucifères émettent
tellement de soufre qu’il est déconseillé de les utiliser en méthanisation. Dans le biogaz le soufre se
trouve sous la forme de sulfure d’hydrogène, un gaz très acide qui attaque les moteurs de
cogénération. Deux solutions existent pour traiter ce biogaz et supprimer le soufre : la première
consiste à faire des micro-injections d’air dans les digesteurs pour faire cristalliser le soufre. La seconde
solution est de faire passer le biogaz dans un filtre à charbon actif. L’une des deux solutions peut suffire
en théorie, mais le risque est d’abimer le moteur de cogénération qui représente une part non
négligeable de l’investissement. Il est donc recommander de coupler les deux formes de traitement du
biogaz.

Le temps de travail élevé :


Quelle que soit la technologie choisie, le méthanisation fourni de l’énergie renouvelable mais nécessite
plus de temps que le solaire, l’autre forme d’énergie renouvelable développée en agriculture. La
méthanisation demande du temps lors du montage du projet, de la construction, mais aussi pour le
bon fonctionnement d’une unité. La construction d’une unité de méthanisation est souvent associée
à l’installation d’une personne sur l’exploitation, au moins à mi-temps (voir partie 6.4).

Les risques d’acidose en phase de démarrage :


La phase de démarrage d’une unité est complexe, il est fréquent de voir un digesteur partir en acidose
dès la mise en route de l’unité, plus particulièrement en voie liquide (voir partie 6.1). Il est primordial
de lancer l’unité progressivement, sans chercher à introduire la matière trop vite, et sans les substrats
connus pour augmenter les risques d’acidose tels que les graisses. En voie sèche il faut apprendre à
maîtriser les rations, trouver le compromis entre mélange des substrats suffisant et temps de travail
réduit.

Compter une année pour se faire la main :


En petite méthanisation que ce soit en voie sèche comme en voie liquide, il faut compter une année
avant que le méthaniseur ne fonctionne à plein régime, car il faut caler les rations et s’habituer au
fonctionnement du méthaniseur. Cette précaution est rarement prise en compte dans le financement
de l’unité et les agriculteurs sont parfois amenés à demander un différé à la banque (voir partie 6.3).

S’assurer de pouvoir gérer l’unité à distance :


Généralement, sur l’exploitation, une personne se spécialise sur la partie méthanisation et maîtrise la
surveillance de l’unité. Il est donc important que cette personne puisse avoir accès aux différentes
données disponibles à distance (qualité du biogaz, quantité, volume d’effluents entrant, digestat
sortant…etc.). Il est également important de pouvoir agir sur un maximum de choses à distance.
Techniquement, c’est possible, même si c’est parfois un investissement supplémentaire, celui-ci est
important pour assurer l’optimisation et donc la rentabilité de l’installation pendant les week-end ou
périodes de vacances.

7
4 Des solutions porteuses d’avenir

4.1 Les adaptations de la voie liquide

Des unités standardisées


Pour réduire les coûts d’investissement, certains constructeurs possèdent des unités pré-assemblées
de dimension standardisée. C’est le cas d’AgriKomp avec leur installation mobile 100% lisier (jusqu’à
50 kW), ou encore Host avec la solution microferm. Dans l’exemple d’AgriKomp, il s’agit d’un container
dans lequel se trouve le digesteur, le stockage d’une faible quantité de biogaz, le cogénérateur et le
module de commande. Pour Host Microferm, la standardisation se fait sur le cogénérateur et sur le
volume du digesteur.
Exemple de l’unité pilote Host microferm : le GAEC des Buissons (voir partie 6.1)

La réutilisation des fosses existantes


Pour réduire les coûts, il est possible de réutiliser des éléments existants tels que les fosses. Aria a
construit plusieurs unités sur ce principe, en utilisant les fosses préexistantes comme digesteur. Host
a utilisé une ancienne fosse comme post digesteur, bien que celle-ci soit surdimensionnée,
l’investissement est ainsi réduit.

Simple couverture des fosses existantes


Pierre Labeyrie, gérant du groupe Aria énergie, imagine actuellement pouvoir couvrir les fosses
existantes et récupérer le biogaz émis naturellement, sans agitation ni chauffage (ou seulement un
chauffage sommaire). Cette idée est pour l’instant au stade de l’étude.

En septembre 2014, la société Nénufar a été récompensée d’un INNOV’SPACE et propose un dispositif
flottant permettant de couvrir les fosses à lisier existantes et de récupérer le biogaz produit
naturellement dans la fosse pour le brûler dans une chaudière (Voir partie 6.6).

Augmentation des rendements par utilisation de lit fixé


Certaines entreprises (Greenwatt, Bio4gas…) proposent des digesteurs avec un « lit fixé », ce qui
permet de faire un support pour les bactéries au travers duquel le lisier peut circuler. Ce processus
permet d’accélérer la phase de méthanisation, donc d’augmenter le rendement et diminuer le volume
de digesteur nécessaire.

4.2 L’infiniment mélangé avec des substrats « secs »

La solution Arkolia
Arkolia développe un procédé (Arkométha) qui permet de traiter en continu des effluents à très forts
taux de matière sèche (20 à 30%) en minimisant les consommations d’énergie par brassage mécanique.
Le brassage se fait alors par injection du biogaz en fond de cuve.
Ce procédé permet de traiter à la fois du fumier et/ou du lisier, dans les proportions souhaitées, avec
des rendements annoncés supérieurs de 20 à 30% par rapport à un traitement en infiniment mélangé
classique.

La solution Valogreen
Valogreen propose de traiter des effluents secs, tels que du fumier, en infiniment mélangé. Le principe
est simple : humidifier les matières entrantes pour obtenir un composé suffisamment liquide pour être
traité comme en voie liquide. Cette humidification se fait par ajout de la partie liquide du digestat dans
la trémie, ce qui suppose donc l’utilisation d’un séparateur de phase pour le digestat. Le digestat
obtenu est donc un produit sec facilement épandable et qui nécessite peu de transport en
comparaison au lisier ou au digestat liquide qui contiennent beaucoup d’eau.

8
4.3 Les adaptations de la voie sèche

La méthanisation en container
Erigène a développé une solution qui consiste à mettre le fumier et autres substrats dans des
containers étanches et chauffés pour limiter le temps de manutention. L’objectif étant de s’adapter au
mieux aux habitudes des agriculteurs. Le fumier est chargé directement dans les containers qui sont
déposés et raccordés à proximité d’un gazomètre. Pendant 4 semaines le fumier des containers est
arrosé par du percolât et le biogaz produit est stocké dans un gazomètre avant d’être valorisé
(cogénération ou autre). Au bout de 4 semaines, les containers sont vidés, le digestat solide peut à
l’heure actuelle être stocké en bout de champs.
L’avantage de ce procédé est de pouvoir transporter facilement le substrat dans le cas d’une
installation collective, et de mutualiser une partie des équipements (gazomètre, cogénérateur, support
des containers…etc.). Dans le cas d’une installation collective, chaque agriculteur peut mesurer ses
apports de biogaz et la qualité de celui-ci. Au final, les agriculteurs récupèrent leur digestat puisqu’il
n’y a pas de mélange entre les différents containers.
Cependant, ce type d’unité demande une surface au sol relativement grande (proportionnelle au
nombre de containers) et les substrats utilisés doivent être suffisamment sec (impossible de traiter du
lisier).
Exemple de l’unité pilote d’Erigène : EARL ferme du bois Guilbert (voir partie 6.2)

4.4 « Doper » le gisement

Les CIVE
Les Cultures Intermédiaires à Volonté Energétique sont cultivées dans un système de 3 cultures en 2
ans. Une culture intermédiaire coûte entre 50 et 120€ / ha selon les itinéraires techniques et les
espèces semées, d’où l’intérêt de chercher à valoriser économiquement ces cultures.
On distingue les CIVE d’hiver (semées en fin d’été et récoltées avant une culture de printemps) des
CIVE d’été (semées l’été, après une culture d’hiver, et récoltées à l’automne avant l’implantation des
cultures d’hiver).
Les essais ont montré des rendements possibles allant jusqu’à 6 t MS / ha pour toutes les CIVE testées.
La production de biomasse étant exponentielle, retarder la date de récolte de la CIVE permet
d’augmenter considérablement le rendement mais risque de pénaliser la culture suivante. Il s’agit donc
de trouver le bon compromis.
Ces cultures constituent un gisement très intéressant car leur pouvoir méthanogène est élevé et car
elles peuvent être stockées sans perte de pouvoir méthanogène (par opposition au fumier ou au lisier),
et être utilisé lorsque le gisement est moins important (en été, si les animaux sont au pâturage).
Actuellement, ces cultures sont compatibles avec les subventions diverses, par opposition aux cultures
dédiée (maïs ensilage), et améliorent la rentabilité des installations.

Les menues pailles


Les menues pailles sont composées des enveloppes des graines de céréales et des épis vidés, mais elles
contiennent surtout les grains de trop petite taille et les graines des adventices. Récoltées à l’origine
pour un intérêt agronomique, les menues pailles sont utiles à bien d’autres niveau. La grande quantité
de graines les rend intéressantes dans l’alimentation animale, le pouvoir absorbant élevé les rend
intéressantes comme litière, et le pouvoir méthanogène très élevé les rend très utiles dans les unités
de méthanisation. Les menues pailles étant très sèches, il est possible de les stocker sans dégrader leur
pouvoir méthanogène, et/ou de les utiliser en litière avant une deuxième valorisation en
méthanisation. Un récupérateur de menues paille se fixe directement sur la moissonneuse-batteuse
et coûte environ 40 000€.

9
4.5 La valorisation des produits
4.5.1 Le digestat

Concentration de l’azote pour exportation


Xergi a développé le procédé Nix® pour concentrer l’azote sous la forme d’un liquide (sulfate
d’ammonium) qui peut être extrait du fumier avant méthanisation. Son utilisation est simple
(pulvérisateur classique). La question se pose encore de l’intégration de ce produit dans les plans
d’épandage. L’extraction de l’azote avant méthanisation permet d’augmenter la production d’énergie
d’environ 25% car l’azote ralentie les réactions de méthanisation.
La quantité de matériau organique se voit réduite de 20 % une fois la biogazification terminée et la
biomasse est stérilisée, aussi l'installation est en mesure de pouvoir traiter les sous-produits animaux
(déchets de catégorie II et III).

Homologation du digestat
L’homologation du digestat pour la vente est possible et a été réalisé par Idex sur le site de Géotexia,
mais il s’agit d’un processus long à mettre en œuvre, coûteux, et qui demande des tests et vérifications
fréquentes. Il est actuellement impossible d’envisager l’homologation du digestat sur une unité de
petite méthanisation.

4.5.2 Le biogaz

L’injection du biogaz
La valorisation de la chaleur produite par cogénération est souvent problématique, notamment en été.
L’injection du biogaz sous forme de biométhane permet de palier à ce problème et de vendre 100% de
l’énergie produite. Pour comparaison, dans le cas de la cogénération, 35% de l’énergie contenue dans
le biogaz est transformée en électricité, le reste en chaleur dont une partie est utilisée pour chauffer
le digesteur.
L’injection de biométhane permet de s’affranchir de l’achat (conséquent) du groupe de cogénération.
Cependant, il est nécessaire d’épurer le biogaz : passer de 35% de méthane dans le biogaz au
biométhane contenant plus de 95% de méthane avant injection. Un épurateur de biogaz coûte en
moyenne 300 000€ à l’investissement. Au-delà du coût d’investissement, les inconvénients majeurs
sont : la proximité nécessaire entre l’unité de méthanisation et le réseau de gaz, et le coût du
raccordement qui est élevé. Le biométhane doit être continuellement analysé et odorisé avant montée
en pression pour injection dans le réseau. Cette étape a également un coût facturé par ErDF à près de
100 000€ par an, ce qui exclue tous les projets de petite méthanisation.

Collecte du biométhane pour injection en un point unique


Une solution envisageable serait d’épurer le biogaz puis de comprimer et stocker le biométhane avant
de le transporter jusqu’à un point de compression, d’odorisation et d’injection unique, rassemblant les
biométhane de différentes unités. Le transport du biométhane pourrait se faire par un camion de
collecte (le coût d’achat d’un tel camion est d’environ 250 000€).
Cependant cette solution n’apporte pas de réponse au coût élevé de l’épurateur de biogaz.

Collecte du biogaz pour injection en un point unique


Une autre solution serait de comprimer directement le biogaz puis le transporter jusqu’à un site unique
d’épuration, d’odorisation, de compression et d’injection. Un problème technique apparait lors de la
compression du biogaz car le CO2 se liquéfie avant le CH4, cependant la compression à très basse
température permettrait de palier à ce problème.

10
4.5.3 La chaleur

La valorisation de la chaleur est un élément important de la rentabilité d’une installation, d’une part
parce qu’elle permet de créer de la valeur ajoutée à un produit, et d’autre part parce qu’en
augmentant le rendement global de l’installation de méthanisation, on augmente le tarif de rachat de
l’électricité. La valorisation de la chaleur en été est un problème récurrent. Les infrastructures qui
demande de la chaleur en été sont donc très intéressantes (piscines, hôpitaux, maison de retraite,
fromageries,…etc.).

Valorisation de la chaleur pour du séchage


En absence de réseaux de chaleur et d’infrastructures consommatrice de chaleur en été, il est souvent
envisager de construire, à proximité du site de méthanisation, un site de séchage (séchage de bois
buche, bois déchiqueté, séchage de grains, séchage de fourrages…etc.).
Un système très simplifié peut être mis en place à moindre coût comme c’est le cas à l’EARL Ferme du
Bois Guilbert (voir partie 6.2). Ce type de bâtiment peut permettre de sécher des fourrages ou des
céréales selon les besoins en été, et peut être utilisé comme hangar de stockage en hiver (matériel
agricole, fourrages…etc.)

5 Bilan

Du point de vue technique, beaucoup de choses sont possibles pour adapter la méthanisation aux
types de substrats majoritaires (fumier / lisier) et plus globalement aux exploitations agricoles. La
petite méthanisation est possible techniquement, qu’elle soit en voie liquide ou sèche, mais le
principale point de blocage est économique. Les principales solutions pour réduire les coûts sont la
réutilisation d’infrastructures existantes et l’utilisation de composants standardisés.
Actuellement, la mise en place d’une petite unité de méthanisation doit donc être étudiée au cas par
cas en fonction des éléments structurels disponibles et du type de gisement majoritaire.

11
6 Des exemples de réalisations (comptes rendus des visites)

6.1 Host microferm : Le GAEC des Buissons

Description de l’exploitation agricole :


L’exploitation comprend 280 ha de SAU, 120 vaches laitières, 2 robots de traite en système 0 pâturage.
L’exploitation dispose également d’un atelier taurillons et de 2 poulaillers (sur d’autres sites distants).
Il s’agit d’un GAEC à 5 personnes depuis 2009.
Avant le méthaniseur, le bâtiment VL était en logettes paillées, ce qui donnait un fumier mou, et la
fumière était trop petite donc il fallait régulièrement déplacer le fumier dans une autre fumière.
Depuis l’été 2013 ils sont passés sur tapis avec menues pailles (ils ont équipé leur propre
moissonneuse-batteuse d’un récupérateur de menues pailles).

L’unité de méthanisation
Type de méthanisation (voie sèche/infiniment mélangé) Infiniment mélangé
Individuel/collectif Individuel
Concepteur Host
Année de mise en service Janvier 2014
Surface occupée par l’unité (m2) ? (faible)
Puissance électrique (kW) 62 kW
Prix de vente de l’électricité (€/kWh) ±18 ct
Puissance thermique (kW) ?
Vente de la chaleur (oui/non) Non
Prix de vente de la chaleur (€/kWh)
Quantité de chaleur vendue (kWh/an)
Utilisation de la chaleur (séchage foin, chauffage…) Chauffage digesteur, maison + 3
appartements (± 350 m²)
Volume de biogaz produit (m3/h) ?
Prix de vente du gaz (€/m3 CH4)
Volume vendu (m3 CH4/an)
Volume du digesteur (m3) 125 m3
Temps de séjour dans le digesteur (jours) 8j
Volume du post digesteur (m3) 500 m3
Temps de séjour dans le post digesteur (jours) ?
Apport de substrats extérieurs (oui/non) Non
Hygiénisation (oui/non) Non
Température du digesteur (°C) 40°C
Temps de fonctionnement (h/an) Simulations sur 8 000 h

L’économie
Investissement (€) 600 000
Subventions (%) 38%
Coûts de la maintenance (€) ?
Autres charges (€) ?
Temps de retour sur investissement 7,5

12
Les substrats
Issus de l’exploitation :
Fumier bovins(t) 0
Lisier de bovins(t) Lisier de 120 VL
CIVE (t, type, rendement, surface…etc)
Refus alimentaires ??
Menues pailles ±30 t
Importé :
D’origine non agricole :

D’origine agricole :
Fumier de bovins (t)
Lisier de bovins (t)

Le digestat
3
Taille de l’unité de stockage du digestat (m ) 3 000
Traitement particulier (séparation de phase ou autre) Non
Epandu uniquement sur l’exploitation (oui/non) Oui
Surface associée pour l’épandage (ha) ?

Valorisation thermique :
Par ordre de priorité, la chaleur est utilisée pour chauffer : le digesteur, la maison, les appartements,
l’eau chaude sanitaire, l’eau chaude pour l’exploitation, le post digesteur. Une chaudière au fioul existe
toujours en complément pour chauffer les bâtiments et l’eau si besoin. L’été une partie de la chaleur
n’est pas valorisée, mais les agriculteurs se posent la question d’installer un système de séchage de
fourrages.

Charge de travail supplémentaire :


Postulat : le méthaniseur ne changera rien au temps de travail (les 4h par jour qui étaient comptées
pour le paillage, le curage, et le déplacement du fumier mou d’une fumière à l’autre, sont « reportées »
sur le méthaniseur)

Traitement du biogaz :
Traitement biologique (injection d’O2) + filtre à charbon actif

Difficultés rencontrées :
Pendant la période des travaux : la gestion des travaux sur la préfosse avec les vaches dans le bâtiment
a été compliquée, notamment pour le curage du bâtiment (0 pâturage).

Première difficulté rencontrée : gestion de la croute dans la préfosse. Le système de brassage par une
pompe (le lisier est pompé d’un coté de la fosse et reversé de l’autre) permet de créer un courant qui
mélange le dépôt mais reste sous la croute.

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Solution : une deuxième sortie à été mise en place au niveau de la croute pour augmenter
l’homogénéisation.
Deuxième difficulté : problème technique sur le moteur de cogénération qui a été arrêté une semaine,
le digesteur est parti en acidose. Le rétablissement assez rapide, mais réglage du moteur nécessaire
pour s’adapter aux concentrations du biogaz (±50% CH4 en sortie d’acidose, 62,8% CH4 à la date de la
visite). 4 mois plus tard, les concentrations en CH4 se sont stabilisées.

Remarques particulières sur l’installation :


Les eaux blanches issues des robots sont en partie injectées dans le lisier pour faciliter le mélange et
le diluer jusqu’à 12 % MS (teneur maximale pour l’utilisation dans le digesteur). Le reste est renvoyé
directement dans le digestat.
Dans le financement, tous les travaux ont été comptés (y compris la préfosse, les tapis, le récupérateur
de menues pailles…etc). Le méthaniseur seul (digesteur, post digesteur, filtre, cogénérateur et
branchements) a couté 450 000€.
Une couverture flottante est prévue à terme pour la lagune de stockage du digestat.
Il y a une volonté de faire travailler au maximum les entreprises françaises à l’exception de la pose de
la double membrane sur la fosse existante pour la transformer en post digesteur (travail très pointu
pour éviter les fuites de biogaz !)
90% de la méthanisation se fait dans le digesteur, 10% dans le post digesteur. Le biogaz est envoyé du
digesteur vers le post digesteur où il est stocké (dans le ciel gazeux) avant de passer dans le
cogénérateur.

Photos légendées :

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6.2 Erigène : EARL Ferme du Bois Guilbert

Description de l’exploitation agricole :


L’exploitation compte 210 ha de SAU et 200 poneys ou petits chevaux, dont 150 sont utilisés pour les
loisirs équestres.
Le propriétaire a toujours été orienté sur les énergies renouvelables : il possède déjà une installation
photovoltaïque (36kW). Il s’est engagé avec Erigène en 2011, 2 containers ont d’abords été testés chez
lui avant d’en installer 6. 6 nouveaux containers devraient arriver dans l’été 2014 pour compléter (et
terminer) le projet.

L’unité de méthanisation
Type de méthanisation (voie sèche/infiniment mélangé) Voie sèche
Individuel/collectif Individuel
Concepteur Erigène
Année de mise en service Progressivement depuis 2011
Surface occupée par l’unité (m2) assez élevée
Puissance électrique (kW) 50 kW
Prix de vente de l’électricité (€/kWh) ±19 ct
Puissance thermique (kW) NA2
Vente de la chaleur (oui/non) Non
Prix de vente de la chaleur (€/kWh) NA
Quantité de chaleur vendue (kWh/an) NA
Utilisation de la chaleur (séchage foin, chauffage…) Chauffage digesteur, maisons, séchage à
plat (grains, fourrages ou bois)
Volume de biogaz produit (m3/h) NA
Prix de vente du gaz (€/m3 CH4) NA
Volume vendu (m3 CH4/an) NA
Volume du digesteur (m3) 180 m3
Temps de séjour dans le digesteur (jours) 28 j
Volume du post digesteur (m3) 0 m3
Temps de séjour dans le post digesteur (jours) 0
Apport de substrats extérieurs (oui/non) Oui
Hygiénisation (oui/non) Non
Température du digesteur (°C) 37°C
Temps de fonctionnement (h/an) Simulations sur 8 000 h

L’économie
Investissement (€) 490 000
Subventions (%) NA
Coûts de la maintenance (€) NA
Autres charges (€) NA
Temps de retour sur investissement NA

2
Non Accessible

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Les substrats
Issus de l’exploitation :
Fumier équin(t) 365t (Equivalent à 200 poneys)
Vieux foin(t) + autre NA

Importé :
D’origine non agricole :
Tontes NA
Résidus de silo NA
Préparations de repas NA
Légumes, viennoiseries…etc NA

D’origine agricole :
Fumier de bovins (t) NA
Lisier de bovins (t) NA

Le digestat
3
Taille de l’unité de stockage du digestat (m ) 0
Traitement particulier (séparation de phase ou autre) Non
Epandu uniquement sur l’exploitation (oui/non) Oui
Surface associée pour l’épandage (ha) NA

Valorisation thermique :
Par ordre de priorité la chaleur est utilisée pour : chauffer les digesteurs, chauffer les habitations et
pour du séchage à plat selon les besoins. Le système de séchage permet de sécher à la fois du grain,
du bois, ou du fourrage en vrac. Lorsque l’ensemble de la chaleur est utilisée par les maisons et les
digesteurs, le bâtiment peut être utilisé pour stocker du matériel agricole ou de la paille en bottes. Une
chaudière est présente pour bruler le biogaz en cas de disfonctionnement du cogénérateur, mais elle
peut servir s’il y a un besoin plus important en chaleur.

Charge de travail supplémentaire :


Charge de travail variable selon le nombre de personnes présentes, mais il faut compter 2 à 3h par
digesteur (en comptant le curage), 3 digesteurs sont à remplir toutes les 2 semaines.

Maintenance :
Maintenance toutes les 800h avec ce moteur, mais les prochains projets seront montés avec un moteur
Yanmar dont la maintenance se fait toutes les 6000h.

Traitement du biogaz :
Traitement par injection d’O2 dans le gazomètre (cristallisation du S2) et déshumidification.

Difficultés rencontrées :

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Il s’agit d’un prototype donc il y a eu quelques problèmes mais toujours gérés par Erigène (exemple :
système d’ouverture des portes des containers, réduction des ponts thermiques dans les containers.

Remarques particulières sur l’installation :


Le percolât est recyclé mais généralement on récupère moins de percolât que ce qu’on met (le digestat
est plus humide que le fumier). Il faut donc compléter régulièrement avec de l’eau. 4 à 5 m3 de percolât
sont introduit dans chaque digesteur.
Lorsqu’un digesteur tourne en acidose, il est possible de le vidanger de son percolât et d’échanger avec
un digesteur en bon fonctionnement pour relancer la digestion.
Il y a possibilité d’évolution ou déplacement simple des containers. Les déplacements du gazomètre et
du module de cogénération sont également possibles mais plus complexes.
Chaque container est piloté individuellement, on peut ainsi obtenir la cinétique d’émission du biogaz
par digesteur et la composition du biogaz. Ce système permet d’associer plusieurs agriculteurs sans
mélanger les substrats et de quantifier les volumes de biogaz produits par chaque agriculteur.
Les substrats introduits dans un digesteur ne sont pas mélangés, la circulation du percolât par gravité
suffit.

Photos légendées :

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6.3 Méthajade – Naskeo : Unité Guilbaud

Description de l’exploitation agricole :


0,5 UTH sont prévus pour la méthanisation.
L’exploitation est composée de 50 vaches allaitantes avec la suite, 50 taurillons et 2 poulaillers de 800
m² chacun. Les 100ha de SAU sont répartis en 60 ha d’herbe, 25 ha de céréales, 10 ha maïs ensilage, 5
ha de sorgho.
En CUMA : 2 moissonneuses-batteuses équipées de récupérateur de menues pailles avec chargement
en direct dans des bennes.

L’unité de méthanisation
Type de méthanisation (voie sèche/infiniment mélangé) Voie sèche
Individuel/collectif Collectif, financement individuel
Concepteur Méthajade
Année de mise en service Octobre 2013
Surface occupée par l’unité (m2) Relativement élevée
Puissance électrique (kW) 55 kW
Prix de vente de l’électricité (€/kWh) 19,5ct
Puissance thermique (kW) 75 kW
Vente de la chaleur (oui/non) Non
Prix de vente de la chaleur (€/kWh) NA
Quantité de chaleur vendue (kWh/an) NA
Utilisation de la chaleur (séchage foin, chauffage…) Digesteur, maison, poulailler,
exploitation, local de vente
Volume de biogaz produit (m3/h)
Prix de vente du gaz (€/m3 CH4) NA
Volume vendu (m3 CH4/an) NA
Volume du digesteur (m3) 4*120t=480t
Temps de séjour dans le digesteur (jours) 55j
Volume du post digesteur (m3) NA
Temps de séjour dans le post digesteur (jours) NA
Apport de substrats extérieurs (oui/non) Oui
Hygiénisation (oui/non) Non
Température du digesteur (°C) Mésophile : 38-40°C
Temps de fonctionnement (h/an) 8 000
Préfosse (oui/non) Zone de stockage

L’économie
Investissement (€) 720 000€
Subventions (%) 50%
Coûts de la maintenance (€) NA
Autres charges (€) NA
Temps de retour sur investissement 7 ans

22
Les substrats
Issus de l’exploitation :
Fumier volailles(t) 400t
Fumier bovin et porcin(t) 800t
Menues pailles 120t en tout (toute la CUMA)

Importé :
D’origine non agricole :
Déchets verts 600t
Marc de pommes 250t

D’origine agricole :
Fumier équin (t) 250t

Le digestat
3
Taille de l’unité de stockage du digestat (m ) Chez les voisins, champs
Traitement particulier (séparation de phase ou autre) Non
Epandu uniquement sur l’exploitation (oui/non) Non
Surface associée pour l’épandage (ha) NA

Valorisation thermique :
La chaleur est utilisée pour chauffer par ordre de priorité : les digesteurs et les cuves à percolât (30%),
la maison, les poulaillers, l’eau de l’exploitation et le local de vente directe.
Les digesteurs sont isolés au niveau des parois, du sol et du plafond par des panneaux sandwich (10cm),
le chauffage se fait par le sol, individuellement dans chaque garage.
Les cuves à percolât sont isolées (8cm) et chauffées.

Charge de travail supplémentaire :


Un mi temps est consacré à l’unité de méthanisation.
Les substrats sont mélangés au godet et une partie du digestat est réincorporé (10 à 30% selon les
intrants). Il faut compter 2h pour vider et 2h30 pour remplir le garage. (Un garage est à vidanger tous
les 15 jours environ).
L’agriculteur va chercher les fumiers chez les agriculteurs fournisseurs, les fournisseurs viennent
chercher le digestat (même nombre de bennes).

Maintenance :
Les vidanges, changements de filtres et de bougies sont pris en charge par l’agriculteur pour réduire
les coûts, le reste de la maintenance est faite directement par contrat avec le fournisseur du moteur
de cogénération.

Traitement du biogaz :
Traitement se fait par micro injection d’air.

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Difficultés rencontrées :
Les agriculteurs souhaitent épandre le digestat sur prairie à 5 t/ha, ce qui est impossible avec un
épandeur classique, et trop difficile avec un épandeur à table d’épandage car le digestat est trop
« gras ».
Le potentiel de production de biogaz a été surévalué, donc la production est insuffisante et le moteur
de cogénération fonctionne en discontinue. Au final, lorsque le moteur fonctionne, les garages sont en
dépression et de l’air entre dans le ciel gazeux (par les joints des portes…etc.), ce qui inhibe la
production de biogaz. Lorsque le moteur s’arrête, il y a des fuites de biogaz. Le manque à gagné serait
d’environ 20% ! Les futures unités possèderont un toit membrane capable d’adapter le volume de ciel
gazeux pour garder une pression constante, ce qui devrait résoudre ce problème.

Remarques particulières sur l’installation :


Les garages sont de longueur variables (ici, 13m) mais de largeur et hauteur standardisés (5,60m x
5,50m). Les garages sont remplis jusqu’à 3,5m.
Les 2 cuves à percolât ne se mélangent pas (2 x 21m3).
L’aspersion est importante au début mais de seulement 1 minute toutes les 6h ensuite. Une semaine
avant la sortie du digestat l’aspersion est stoppée. 1 jour avant vidange, les vannes de sortie de gaz
des 3 autres garages sont fermées pour « vider » le ciel gazeux d’un maximum de CH4, puis cette vanne
de sortie de biogaz est fermée et les 3 autres sont rouvertes pour un fonctionnement normal. De l’aire
est injecté dans le garage à vidanger, par le bas pour évacuer le biogaz restant.

Photos légendées :

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6.4 S²-watt : GAEC des Acajous

Description de l’exploitation agricole :


Les 400 ha de SAU sont répartis en : 250 ha de cultures, 100 ha de prairies, 20 ha de prairies
temporaires et 30 ha de maïs ensilage.
L’exploitation compte 120 vaches allaitantes avec la suite et 60 taurillons.

L’unité de méthanisation
Type de méthanisation (voie sèche/infiniment mélangé) Voie sèche
Individuel/collectif Individuel
Concepteur S²-watt
Année de mise en service 2014
Surface occupée par l’unité (m2) NA
Puissance électrique (kW) 80 kW
Prix de vente de l’électricité (€/kWh) NA
Puissance thermique (kW)
Vente de la chaleur (oui/non) Non
Prix de vente de la chaleur (€/kWh) NA
Quantité de chaleur vendue (kWh/an) NA
Utilisation de la chaleur (séchage foin, chauffage…) Digesteurs, percolât, séchage bois,
céréales, foin.
Volume de biogaz produit (m3/h) NA
Prix de vente du gaz (€/m3 CH4) NA
Volume vendu (m3 CH4/an) NA
Volume du digesteur (m3) 25m*5m*2,60m
Temps de séjour dans le digesteur (jours) 60 j
Volume du post digesteur (m3) NA
Temps de séjour dans le post digesteur (jours) NA
Apport de substrats extérieurs (oui/non) Non
Hygiénisation (oui/non) Non
Température du digesteur (°C) 40°C
Temps de fonctionnement (h/an) 8 000
Préfosse (oui/non) Non

L’économie
Investissement (€) NA
Subventions (%) NA
Coûts de la maintenance (€) NA
Autres charges (€) NA
Temps de retour sur investissement NA

26
Les substrats
Issus de l’exploitation :
Fumier bovins(t) 1 600 t
Lisier de bovins(t) NA
CIVE (t, type, rendement, surface…etc) NA
Refus alimentaires NA
Menues pailles 120t dans le fumier
Importé : NA
D’origine non agricole :
tontes 400 t

D’origine agricole :
Fumier de bovins (t) NA
Lisier de bovins (t) NA

Le digestat
3
Taille de l’unité de stockage du digestat (m ) NA
Traitement particulier (séparation de phase ou autre) Non
Epandu uniquement sur l’exploitation (oui/non) Oui
Surface associée pour l’épandage (ha) 400 ha

Valorisation thermique :
La chaleur est utilisée pour chauffer les digesteurs par le fond et chauffer le percolât. Un séchoir bois
et multi usages est en construction.

Charge de travail supplémentaire :


Un mi-temps est consacré à la méthanisation, cependant, l’unité est en phase de démarrage et
demande plus de temps que prévu.

Maintenance :
La maintenance est assurée par ESTI, l’assembleur des différents éléments liés à la cogénération.

Traitement du biogaz :
Le biogaz est traité par injection d’air dans les fosses bateau.

Difficultés rencontrées :
S²Watt s’affiche comme expert de la méthanisation voie sèche mais n’en est qu’à ses débuts, les
agriculteurs doivent apprendre par eux-mêmes et tester le fonctionnement de l’unité.
Le biogaz des différentes fosses communiquent, ce qui ne permet pas de mesurer la production de
chaque fosse séparément.
Le digestat est très humide et doit être déposé sur une plateforme pour s’égoutter avant dépôt en
bout de champ.
Les fosses sont en forte pente (17%), ce qui complique la sortie du digestat. La solution est d’inverser
le sens des pneus, et de toujours garder la pente propre (et sèche) lors du curage.

27
Remarques particulières sur l’installation :
Un récupérateur de menues pailles a été installé sur la moissonneuse-batteuse de l’exploitation : les
menues pailles sont déposées sur les andains de paille, ce qui permet de récolter les menues pailles
en même temps que la paille.

Photos légendées :

28
29
6.5 AEB Méthafrance : La Bouzule

Description de l’exploitation agricole :


100 chèvres, atelier de transformation fromage
80 vaches laitières, mâles gardés jusqu’à 18 mois. 700 000 litres de quota.
Les vaches laitières sont 75% de l’année en bâtiment.
40 vaches allaitantes
155 ha

L’unité de méthanisation
Type de méthanisation (voie sèche/infiniment mélangé) Infiniment mélangé
Individuel/collectif Individuel
Concepteur AEB Méthafrance
Année de mise en service 2013
Surface occupée par l’unité (m2) NA
Puissance électrique (kW) 40 kW
Prix de vente de l’électricité (€/kWh) NA
Puissance thermique (kW)
Vente de la chaleur (oui/non) Non
Prix de vente de la chaleur (€/kWh) NA
Quantité de chaleur vendue (kWh/an) NA
Utilisation de la chaleur (séchage foin, chauffage…) Digesteur, exploitation
Volume de biogaz produit (m3/h)
Prix de vente du gaz (€/m3 CH4) NA
Volume vendu (m3 CH4/an) NA
Volume du digesteur (m3) 400 m3
Temps de séjour dans le digesteur (jours) 55j
Volume du post digesteur (m3) 1 500 m3
Temps de séjour dans le post digesteur (jours) 90 j
Apport de substrats extérieurs (oui/non) Non
Hygiénisation (oui/non) Non
Température du digesteur (°C) 40°C
Temps de fonctionnement (h/an) 8 000
Préfosse (oui/non) Oui

L’économie
Investissement (€) NA
Subventions (%) NA
Coûts de la maintenance (€) NA
Autres charges (€) NA
Temps de retour sur investissement NA

30
Les substrats
Issus de l’exploitation :
Fumier bovins(t) 1 400
Lisier de bovins(t) 1 000
CIVE (t, type, rendement, surface…etc) NA
Refus alimentaires NA
Menues pailles NA
Importé :
D’origine non agricole :

D’origine agricole :
Fumier de bovins (t)
Lisier de bovins (t)

Le digestat
3
Taille de l’unité de stockage du digestat (m ) Post digesteur 1 500m3
Traitement particulier (séparation de phase ou autre) Non
Epandu uniquement sur l’exploitation (oui/non) Oui
Surface associée pour l’épandage (ha) 155 ha

Valorisation thermique :
Chauffage du digesteur et de l’ensemble de l’exploitation (chèvrerie ?)
Seul le digesteur est chauffé, le post digesteur sert de stockage.

Economies réalisée sur l’exploitation :


Il s’agit d’une ferme expérimentale donc l’investissement se fait sans emprunt et la totalité de la vente
d’électricité est comptée en revenu, soit environ 5 000€ par mois.

Traitement du biogaz :
Le biogaz est traité contre le souffre par micro injection d’air dans le digesteur, il n’y a pas de filtre à
charbon actif.

Difficultés rencontrées :
Les principales difficultés rencontrées sont administratives et liées au fonctionnement d’une ferme
expérimentale.
Quelques difficultés techniques ont été rencontrés : lors de la construction, le radier s’est fendu, il a
fallut refaire tout le fond du digesteur et gérer les problèmes de responsabilité.
La viscosité du lisier pailleux ne permet pas un transport par la pompe mise en place, celle-ci doit être
changée contre une nouvelle pompe capable de transporter le lisier de la pré-fosse vers le digesteur.
Dans le digesteur, l’agitation doit être permanente et se fait par une seule petite hélice dont la hauteur
doit être modifiée quotidiennement et manuellement pour éviter à la fois la formation d’une croute
superficielle et le phénomène de décantation et colmatage dans le fond du digesteur. Le moteur

31
entrainant cette hélice a une puissance de 13 kW, ce qui réduit considérablement le bilan énergétique
de l’installation.

Remarques particulières sur l’installation :


L’exploitation dispose également d’un digesteur de 1,5 m3 ce qui permet de tester de nouvelles rations
et de faire des expériences sur le digestat.

Photos légendées :

32
33
34
 
6.6 Rencontre avec les gérants de la société Nénufar

Nénufar est une jeune entreprise française créée en 2013, par Rémy Engel et Jeoffrey Moncorger,
ingénieurs agronomes. L’entreprise propose des solutions simples de production de biogaz au sein des
exploitations agricoles.

Rémy Engel et Jeoffrey Moncorger devant l’installation de la ferme de Grignon (78)

La couverture Nénufar permet de transformer les fosses à lisier en unités d’autoproduction d’énergie
à la ferme. Le Nénufar s’adapte à toutes les géométries de fosses, quels que soient les volumes de lisier
générés et peut être installée toute l’année, l’assemblage et le façonnage sont réalisés par la société.
Le Nénufar est un dispositif flottant, aucun échange entre le biogaz et les bétons n’est possible afin de
limiter les problèmes de corrosion et d’étanchéité du béton. Une soupape de surpression est installée
afin de limiter les risques. Un accès direct au lisier est prévu pour réaliser les opérations de pompage,
agitation … Ce qui permet un accès permanent et ne nécessite pas de mise en dépression du gazomètre
lors d’épandage du lisier digéré. L’eau de pluie tombant sur la bâche est évacuée par une pompe.
Ce dispositif ne permet pas une production constante sur l’année de biogaz, en effet la production de
biogaz étant non chauffé sera dépendante de la température extérieure et également du volume de
lisier présent dans la fosse.
Les besoins en énergie sont souvent concentrés sur la période hivernale, cette période correspond à
une production de lisier souvent importante (100% des animaux sont dans le bâtiment) mais en
revanche des températures inférieures. Le biogaz produit peut être valorisé principalement sous forme
de chaleur en étant brûlé dans une chaudière adaptée.

Exemple de schéma d’installation Nénufar

Un Nénufar est installé sur la fosse de la ferme expérimentale de Grignon (1600m3) pour un volume
de lisier produit par an de 3600 à 4000m3 (180VL). Cette fosse a été installée en juin 2014, les premiers

35
m3 de biogaz ont été obtenus en juillet 2014. D’après les premières estimations la ferme devrait
produire 46000m3 de biogaz (dont 64% de CH4). A noter que ce type d’installation est soumis à
déclaration dans le cadre des ICPE.
L’investissement dans ce dispositif est variable selon la taille de la fosse (55 000 à 100 000€ selon la
taille de la fosse et les options choisies).

36
7 Conclusion

La méthanisation à la ferme est possible et existe déjà pour de très grosses exploitations, en utilisant
les technologies développées en Allemagne. Pour les exploitations de taille moyenne (200 UGB), la
méthanisation à la ferme est envisageable car possible sur le plan technique, même si les
connaissances sont à approfondir sur la partie biologique en voie sèche. 3 thèses sont en cours sur
l’aspersion de la matière par le percolât, pour mieux gérer les modes d’aspersion, les quantités de
percolât utilisés, la fréquence des aspersions…

De nombreuses solutions existent pour adapter le modèle de méthanisation à grande échelle aux
exploitations agricoles moyennes, quels que soient les substrats principaux et de nouvelles idées
émergent encore. Mais toutes ces techniques doivent être testées et éprouvées avant d’être
conseillées et généralisées. Les installations de petites unités de méthanisation sont donc à étudier au
cas par cas et ne peuvent suivre un modèle unique comme pour la méthanisation en infiniment
mélangé à grande échelle.

Sur le plan économique, la rentabilité des petites installations ne peut être assurée que par un soutien
fort des pouvoirs publics avec un taux élevé de subventions à l’investissement. A plus long terme,
lorsque la filière aura plus d’expérience, elle devrait être plus autonome, grâce à des coûts
d’investissement plus faibles.

La méthanisation demande du temps et des connaissances, surtout pour gérer une petite unité qui
demande plus de technicité qu’une grosse unité. Les agriculteurs qui se lancent dans la méthanisation
doivent donc être passionnés et avoir du temps libre (couplé à l’installation d’un nouvel associé ?).
Pour acquérir cette technicité, les agriculteurs doivent se renseigner directement auprès d’autres
agriculteurs qui ont le même type d’installation car ce sont les personnes les plus compétentes pour
gérer l’unité du point de vue pratique.

37
 
Décembre 2014
Département Techniques d’Elevage et Environnement
Service Environnement-Bâtiments
Thomas Béchu, Jacques Capdeville, Elise Lorinquer

Action 3 : Identification d’un projet


potentiel et accompagnement dans la
phase de pre-etude

1
 
Sommaire

Table des matières


Introduction ................................................................................................................................. 3
1 L’exploitation : ferme laitière à dominance fumier ................................................................. 4
1.1 Critères de choix de l’exploitation ................................................................................................... 4
1.2 Description de l’exploitation ........................................................................................................... 4
1.2.1 Intérêt/objectifs recherchés dans la méthanisation .......................................................................................... 4
1.2.2 Données générales ............................................................................................................................................. 4
1.3 Bilan des gisements méthanisables ................................................................................................. 5
1.3.1 Gisements de l’exploitation ............................................................................................................................... 5
1.3.2 Gisements extérieurs potentiels ........................................................................................................................ 6

1.4 Bilan des infrastructures de stockage .............................................................................................. 6


2 Questions annexes en lien avec le projet de méthanisation .................................................... 7
2.1 Le type de digestat : solide ou liquide ? ........................................................................................... 7
2.2 La chaleur : quelles valorisations potentielles ? ............................................................................... 7
2.3 L’électricité ...................................................................................................................................... 7
2.4 Gaz .................................................................................................................................................. 7
2.5 Temps alloué à l’unité ..................................................................................................................... 7
3 Bilan suite aux éléments recueillis ......................................................................................... 8
3.1 La forme du gisement peut orienter sur le procédé de méthanisation ............................................ 8
3.2 Quantité et qualité des gisements dimensionnent l’unité ............................................................... 8
4 Etude critique de la proposition d’Erigène .............................................................................. 9
4.1 Erigène ............................................................................................................................................ 9
4.2 Analyse de la pré-étude et points de vigilance pour les éleveurs ..................................................... 9
4.2.1 Comment se présente la pré-étude ? ................................................................................................................. 9
4.2.2 Analyse de la pré-étude N°1 ............................................................................................................................. 10
4.2.3 Dimensionnement ............................................................................................................................................ 10
4.2.4 Analyse de la pré-étude N°2 ............................................................................................................................. 12

5 Préconisations lors de l’analyse d’une pré-étude .................................................................. 12


5.1 Etape 1 : Définir les objectifs recherchés via le projet .................................................................... 12
5.2 Etape 2 : Connaissance du gisement / des substrats ...................................................................... 13
5.3 Economie....................................................................................................................................... 13
Conclusion ................................................................................................................................................. 13
Annexes ..................................................................................................................................... 14
Annexe 1 : Questionnaire d’enquête exploitation ...................................................................................... 14
Annexe 2 : Le procédé Eribox par Erigène .................................................................................................. 18
Annexe 3 : Pré-étude N°1 ........................................................................................................................... 21
Annexe 4 : Pré-étude N°2 ........................................................................................................................... 26

Page | 2
 
Introduction

La méthanisation à la ferme offre d’importantes opportunités : production d’énergie renouvelable,


réduction du coût des intrants, dynamique de territoires, autant de pistes pour répondre aux enjeux
environnementaux et énergétiques actuels à la fois à l’échelle de l’exploitation agricole mais
également à l’échelle du territoire. Par ailleurs, les pouvoirs publics encouragent le développement de
la méthanisation à l’image du plan Energie Méthanisation Autonomie Azote (EMAA). Ce plan a pour
objectif de permettre un meilleur traitement et une meilleure gestion de l’azote et d’accélérer le
développement de la méthanisation à la ferme.

Le Parc Naturel Régional Normandie Maine (PNR NM) est une zone rurale sur laquelle l’activité agricole
est prédominante avec 164 000 ha de SAU soit 64% de la surface de ce territoire. Les exploitations
agricoles, au nombre de 1 800 hébergent un troupeau bovin constitué d’un peu moins de 100 000 têtes
de bovins lait et un peu moins de 50 000 têtes de bovins viande. Cependant les unités de méthanisation
à la ferme sont encore assez restreintes sur le territoire.

L’objectif de cette dernière action était donc d’identifier sur le territoire du PNR NM, une exploitation
agricole intéressée pour développer une activité de méthanisation sur son exploitation et d’analyser
les avantages / limites et également la bonne cohérence de la proposition commerciale. Nous nous
sommes focalisés sur un modèle de méthanisation en voie sèche, correspondant au gisement principal
(un peu plus de 75% des gisements agricoles) trouvé sur le territoire du PNR ainsi qu’au sein de
l’exploitation en question.

Page | 3
1 L’exploitation : ferme laitière à dominance fumier

1.1 Critères de choix de l’exploitation


Lors de la recherche de l’exploitation quelques critères nous semblaient indispensables pour mener à
bien cette action :

 Forte motivation et grand intérêt pour la méthanisation


 Implication dans le développement du territoire
 Ferme représentative des exploitations du PNR NM (gisements, taille de la structure…)

Après échange avec Bulle Pouzoulet et la Chambre d’Agriculture de l’Orne c’est la ferme de Mr R. qui
a été retenu pour l’étude.

1.2 Description de l’exploitation


1.2.1 Intérêt/objectifs recherchés dans la méthanisation
L’éléveur s’intéresse à la méthanisation pour les raisons suivantes :

 Recherche une meilleure valorisation des gisements de l’exploitation


 Améliorer son empreinte environnementale et contribuer à limiter le recourt à l’énergie
nucléaire
 Intérêt économique en vue d’une diversification des activités de l’exploitation et donc des
revenus

Il souhaite dans la mesure du possible et dans un premier temps être seul pour mener à bien le projet
si une solution peut correspondre à son exploitation.

1.2.2 Données générales


L’exploitation retenue est une exploitation laitière avec un atelier d’engraissement de taurillons. Il
existe deux sites sur l’exploitation:

 Sur le premier site (siège de l’exploitation) on retrouve 65 vaches laitières qui sont logées en
logettes paillées (taux de paillage important), la stabulation est équipée d’un robot de traite.
Le fumier de ce site donne un fumier assez compact du au taux de paillage assez élevé.
 Le deuxième site se trouve à quelques kilomètres du siège et regroupe les 30 génisses de 0-
1an, 30 génisses 1-2 ans, 30 génisses de plus de ans et les 50 taurillons (dont 20 taurillons
achetés à l’extérieur). Ces animaux sont dans une stabulation en pente paillée.

L’agriculteur complète son activité par une entreprise de travaux agricole (ETA) qui embauche 3
salariés, environ 800ha de céréales sont moissonnés par l’ETA.

La surface agricole utile de l’exploitation de Mr R. est de 190ha et se décompose en 50 ha céréales, 40


ha de maïs, et 100 ha de prairies permanentes dont 10 ha de prairies temporaires.

Page | 4
1.3 Bilan des gisements méthanisables
1.3.1 Gisements de l’exploitation

1.3.1.1 Gisements animaux


A partir des éléments récupérés lors d’une visite de l’exploitation que sont : catégorie animale, nombre
d’animaux par catégorie, type de logement et temps de présence en bâtiment, nous avons déterminé
le gisement annuel potentiellement produit par les animaux.

Type Quantité Type de Calcul des quantités de Taux de Rations


bâtiment déjections produites par paillage
les animaux
VL 65 Logettes 1198 tonnes Non connu mais Ensilage de
paillées plutôt élevé – maïs + ensilage
paille non d’herbe (trèfle)
limitante l’hiver + soja +
foin à volonté.
Un peu de
pâture en plus
l’été
Taurillon 50 Pente =6.65*50=332.5 tonnes Maïs ensilage
s paillée
Génisses 30 Pente =41*0.42*365/1000*30* Hiver : Maïs
<1 an paillée 7/12=110T ensilage
Eté : pâturage
Génisses 30 Pente =41*0.6*365/1000*30*4 Hiver : Maïs
1-2 ans paillée /12=90T ensilage
Eté : pâturage
Génisses 30 Pente =41*0.8*365/1000*30*4 Hiver : Maïs
>2 ans paillée /12=120T ensilage
Eté : pâturage
Total 1852 tonnes
effluents
d’élevag
e solides
Eaux 700m3 fosse - - -
blanches
Tableau 2 : Récapitulatif des données animales

Les effluents solides produits par les animaux constituent 1850t (Tableau 2), les effluents liquides sont
les eaux blanches et sont stockés dans une fosse de 700m3 ;

1.3.1.2 Gisements végétaux (Cultures, prairies, intercultures)


L’exploitation dispose également de substrats provenant des cultures (Tableau 3), à partir de ces
cultures différentes possibilités peuvent être envisagées :
 Pour les céréales, il peut-être envisagé d’équiper la moissonneuse d’un récupérateur de
menue paille et ainsi récupérer les menues pailles des surfaces en céréales d el’exploitation
(50ha maximum)
 Pour les prairies la récolte de certains refus de pâturage pourrait être envisagée

Page | 5
 Certaines intercultures pourraient être récoltées pour compléter la ration du méthaniseur,
elles ne peuvent être envisagées que sur 20ha pour que les rendements soient convenables
et donc que le coût de la récolte soit rentables.

Culture Quantité (ha) Rendement moyen


Céréales 50 Variable selon les parcelles
Maïs 40 Variable selon les parcelles
Prairies 100 Variable selon les parcelles
Intercultures 40 Variable selon les parcelles / la
récolte n’est envisageable que sur
la moitié des surfaces
Tableau 3 : Récapitulatif des données culturales

1.3.2 Gisements extérieurs potentiels

1.3.2.1 D’origine agricole


 Récupération des menues pailles via l’ETA

La récupération des menues pailles de l’exploitation est envisagée, l’investissement fait, pourrait être
également valorisé sur tout ou partie des surfaces de céréales récoltées par l’ETA. Cependant, dans un
premier temps l’éleveur ne se voit pas récolter les menues pailles via l’ETA.

 Effluents d’élevage d’exploitations agricoles voisines


Trois exploitations agricoles se situent aux alentours de l’exploitation étudiée. Parmi elles, deux
produisent du lait mais risquent d’arrêter l’atelier laitier prochainement, la troisième est convertie en
agriculture biologique mais a des effluents essentiellement liquides. La pistes de valorisation des
effluents d’élevage d’exploitations agricoles voisines semblent plutôt risquées pour les inclure dans le
projet de méthanisation, dans un second temps l’étude des gisements issues des surfaces en cultures
pourrait être envisagée.

 Une ferme cidricole

La ferme produit 40 000 litres de cidre soit environ 40t, le marc de pomme correspondant pourrait
alors être valorisé dans le méthaniseur.

1.3.2.2 Substrats non agricoles


Une autre source de déchets méthanisables a été identifiée à proximité de l’exploitation la déchetterie
de Chahains : dans l’immédiat cette source n’est pas à considérer car déjà impliqué dans un gros projet
de méthanisation avec la ville d’Argentan.

1.4 Bilan des infrastructures de stockage


Différents ouvrages de stockage sont présents sur l’exploitation, il est intéressant de les répertorier
(Tableau 4) afin de vérifier si ils pourront être utiles dans le projet. L’exploitation dispose donc de deux
fumières une plus grande de 540m2 sur le siège d’exploitation et une sur le deuxième site celui des
génisses et taurillons de 310m2, cependant une partie de cette dernière est mobilisée pour du
stockage et ne pourrait donc pas être réutilisé.

Type Volume (m3 / m²)


Fumière site 1 540 m²
Fumière site 2 310 m² mais une partie est utilisée pour du stockage

Page | 6
Fosse membrane site 1 700 m3
Tableau 4 : Récapitulatif des ouvrages de stockage

2 Questions annexes en lien avec le projet de méthanisation


2.1 Le type de digestat : solide ou liquide ?
Les projets de méthanisation majoritaires sont en voie liquide, cependant étant donné les substrats de
l’exploitation rencontrée, il nous semblait intéressant de savoir si l’éleveur avait des préférences pour
l’une des deux possibilités. L’éleveur n’avait pas d’ a priori ou de préférence pour aucun des procédés.
Il n’y a pas de séparateur de phase dans la région, cet outil peut présenter un intérêt en méthanisation
pour la séparation des intrants et/ou du digestat et ainsi en faciliter leur gestion. D’après l’éleveur cet
outil ne représenterait pas d’intérêt à ses clients, et étant donné le coût d’investissement il faudrait
qu’il apporte un réel plus dans l’unité pour être rentabilisé.

2.2 La chaleur : quelles valorisations potentielles ?


La question de la valorisation de la chaleur est une question très importante puisque elle est
déterminante à la fois dans la logique énergétique que présente la méthanisation et dans la rentabilité
économique du projet.
La chaleur produite par une unité de cogénération se doit d’être valorisée au plus de son site de
production afin de limiter les pertes de chaleur et les coûts liés au transport de cette dernière si les
réseaux ne sont pas existants.
Dans le cas de cette exploitation plusieurs sites sont éligibles pour l’installation de méthanisation et
engendre différents cas de valorisation de la chaleur :
 Installation de l’unité dans le bourg de la commune : chauffage des maisons à proximité
 Installation de l’unité sur le siège d’exploitation (site 1) : utilisation de la chaleur pour chauffer
la maison, l’atelier de l’ETA, l’eau pour le robot. Actuellement, 2000L de fioul sont utilisés pour
chauffer la maison

Un dispositif de séchage de bois plaquettes est envisageable en complément afin de garder de la


cohérence dans le projet et éviter que la chaleur ne soit pas ou mal valorisée.

2.3 L’électricité
Le transformateur électrique se trouve à proximité du site 1 mais il risque d’être trop petit pour
supporter l’électricité produite par l’unité de méthanisation.

2.4 Gaz
Une valorisation directe du gaz pourrait être envisagé selon le type d’unité de méthanisation retenu,
comme on a pu le voir dans les autres actions, même si la cogénération semble être le procédé
majoritaire proposé par les constructeurs actuellement, la valorisation directe du gaz par injection est
intéressante car elle évite les déperditions qui existe avec la cogénération. Dans le cas de cette
exploitation la canalisation de gaz la plus proche est à 12km.

2.5 Temps alloué à l’unité


C’est une des craintes de l’éleveur, la main d’œuvre étant actuellement assez limitante sur
l’exploitation, il est difficile pour lui de donner un nombre d’heure disponible pour le fonctionnement
de l’unité de méthanisation.

Page | 7
3 Bilan suite aux éléments recueillis
Les éléments recueillis au cours de cette première phase de travail ont permis d’orienter vers un
certain type de constructeurs pour travailler avec eux sur une pré-étude.

3.1 La forme du gisement peut orienter sur le procédé de méthanisation


C’est tout d’abord la forme solide du gisement majoritaire qu’est le fumier dans ce cas qui nous oriente
plutôt vers une unité de méthanisation en voie solide. Ce premier élément est crucial dans
l’élaboration d’un projet afin de se tourner vers les constructeurs ayant une bonne maîtrise du procédé
en question, en effet comme on a pu le montrer au cours de l’action 2 de ce projet, la gestion est
totalement différentes en voie solide, avec un procédé discontinu le chargement / déchargement de
l’unité de méthanisation n’est pas quotidienne contrairement aux procédés continus (répartition
différente du besoin en main d’œuvre). Le type de procédé liquide ou solide peut également être
orienté car il détermine la forme du digestat et donc sa gestion, certaines exploitations préfèreront
gérer un effluent solide sur ces parcelles (éloignement, matériel d’épandage déjà disponible, parcelles
non épandables lisier…), ces éléments sont également à prendre en compte lors de l’établissement du
projet.

En ce qui concerne l’exploitation présentée ci-avant c’est donc une unité en voie solide qui semble
correspondre le mieux :

 Substrats solides
 Main d’œuvre disponible
 Ouvrage de stockage pour effluents solides déjà présent sur l’exploitation
 Table d’épandage déjà présente sur l’exploitation

3.2 Quantité et qualité des gisements dimensionnent l’unité


Faire l’inventaire des substrats disponibles pour l’unité de méthanisation ainsi que la qualité, c’est à
dire le pouvoir méthanogène de ces substrats donnent une idée de la taille de l’unité de méthanisation
il est en effet important de bien dimensionner l’unité et ceci dans un souci de rentabilité économique.
Dans un premier temps, les quantités de substrats peuvent être estimées à partir de table de
références si il en existe (exemple les références de production d’effluents du DEXEL pour les
ruminants), il en est de même pour la qualité (pouvoir méthanogène) l’IRSTEA et l’ADEME ont publiés
des références pour un grand nombre d’intrants méthanisables. Ce premier travail permet de savoir
s’il s’agit d’une petite unité de méthanisation à la ferme (<80kWé installés), d’une unité de
méthanisation à la ferme ou petit collectif (80 à 500kWé installés) ou d’une unité de méthanisation
centralisée (>500kWé). Cette première détermination permettra de cibler d’autant mieux le
constructeur.

Dans le cas de notre étude, il s’agit d’une petite unité de méthanisation à la ferme avec une puissance
électrique installée inférieure à 80 kWé, ce critère a été drastique dans le choix des constructeurs,
puisqu’un certain nombre nous ont clairement dit qu’il ne proposait pas de pré-étude pour des unités
inférieures à 80kWé ces projets n’étant pas rentables avec leur système. L’entreprise Erigène a
répondu présent à notre requête c’est donc avec eux que nous avons travaillé, le travail réalisé avec
sera présenté dans la partie 4.

Page | 8
4 Etude critique de la proposition d’Erigène
A noter, après accord des différentes parties prenantes de l’étude, cette partie du rapport ainsi que
les annexes s’y rapportant ne doivent pas être rendu publiques et restent confidentielles.

4.1 Erigène
Suite à la première phase de récupération des données nous avons pu affiner le projet de
méthanisation et identifier un constructeur : Erigène. La solution proposée par Erigène (plaquette de
présentation en annexe 2) semble bien correspondre aux contraintes de l’exploitation et aux objectifs
de l’exploitant que sont :

- Procédé de méthanisation en voie solide pour valoriser les substrats solides de l’exploitation
ainsi que les ouvrages de stockage de l’exploitation et le matériel d’épandage
- Concept prévu pour des petites unités et convient bien aux fermes rencontrées sur le territoire
du PNR, répond à l’objectif de l’exploitant qui est de valoriser essentiellement les ressources
présentent sur son exploitation et donc de limiter le recours aux intrants extérieurs
- Modulable et adaptable dans le temps en cas d’agrandissement de l’exploitation, d’association
avec un voisin

4.2 Analyse de la pré-étude et points de vigilance pour les éleveurs


Après avoir échangé sur l’étude en cours nous avons convenu que Eribox proposerait une pré-étude,
nous leur avons fourni les informations que nous avions recueillit dans l’exploitation, à partir de ces
données une première proposition nous a été faite, nous avons ensuite discuté cette proposition afin
d’affiner un certain nombre de point. Ceci nous a permis de mettre en évidence les points sur lequel il
faut que l’éleveur soit vigilent, que son implication dans la pré-étude est très important, il en va de la
validité du projet.

4.2.1 Comment se présente la pré-étude ?


La pré-étude d’Erigène nous est présentée en 5 étapes :

1. Avancement du projet

Cette partie a pour objectif de présenter au client les différentes phases se déroulant lors de la
réalisation d’un projet, c’est à dire de la première prise de contact à la mise en service de l’unité de
méthanisation. On distingue 3 grandes étapes :

- Pré-étude aboutissant à la signature pour une étude plus approfondit qu’est l’étude de
faisabilité
- L’étude de faisabilité : elle prend en compte les analyses de pouvoir méthanogène des
gisements pour ensuite envisager plus précisément le dimensionnement de l’unité de
méthanisation et son coût ainsi que toutes les étapes administratives (consultation pour le
raccordement électrique / dépôt dossier auprès de l’ADEME). Si cette étape est concluante,
elle aboutie à la signature du bon de commande pour l’unité de méthanisation.
- La dernière étape consiste en la réalisation, l’installation et la mise en service de l’unité Eribox
2. Substrats disponibles et production de biogaz
Ce paragraphe fait le point sur les gisements disponibles sur l’exploitation
3. Recommandations et esquisses de projet
A partir de l’inventaire des substrats disponibles un dimensionnement de l’installation est
proposé avec le point sur la valorisation de la chaleur.

Page | 9
4. Approche économique
Un récapitulatif du cout de l’installation est présenté sous forme de tableau.
5. Points du projet à améliorer
Cette étape met en avant les éléments clés à valider et vérifier pour s’assurer que la
proposition soit conforme à la réalité de terrain.

4.2.2 Analyse de la pré-étude N°1


Cf. Annexe 3 : Pré-étude N°1

4.2.2.1 Gisements
 A partir des informations données, les hypothèses retenues par Erigène pour les gisements
sont les suivantes :
o « Fumier Bovin : 1200T/an, soit 100T/mois. Nous retenons l’hypothèse que le
gisement est disponible tout au long de l’année. Densité retenue = 0,6
o CIVE (Culture Intermédiaire à Vocation Energétique) – exemple avec du Ray-Gras
ensilé : hypothèse de 20ha disponible avec une production de 21T/ha de matière
brute. Soit 420T/an ou 35T/mois.
Densité retenue = 0,52
o Menue-paille : hypothèse de 24ha disponible pour la récupération des menue-paille,
avec un rendement de 1T/ha soit 24T/an ou 2T/mois environ. Densité retenue = 0,20 »
 Les limites :
o Fumier Bovin : l’exploitation dispose de plus de fumier que les 1200t ici mis en œuvre,
l’hypothèse retenu ici est de valoriser uniquement le fumier des vaches laitières et non
pas celui des génisses et taurillons qui cependant représente une quantité de matière
intéressante (600tonnes). Valoriser uniquement le fumier des vaches laitières est qu’il
est produit toute l’année, cependant cela ne répond pas à l’objectif de l’éleveur qui
est de valoriser au maximum les substrats de l’exploitation. En ce qui concerne la
densité retenue pour le fumier elle correspond à une moyenne entre différent types
de fumier mais pourrait être affinée, un fumier mou de vaches laitières sera plus dense
que celui des taurillons et des génisses.
o CIVE : l’hypothèse de faire des intercultures sur 20ha comme proposé par l’éleveur a
été retenue, le rendement de 21T de matière brute d’ensilage d’herbe par hectare
semble élevé. Cela fait un rendement en matière sèche à 4t/ha environ, ceci semble
plutôt être dans les rendements moyens élevés, nous recommanderions plutôt de
partir sur des valeurs de 2 à 3t/ha de matière sèche.
o Menue paille : en ce qui concerne la récupération des menues pailles, la proposition
valorise 24ha soit la moitié des surfaces en céréales de l’exploitation. Il semble plus
judicieux de valoriser à minima toutes les surfaces de l’exploitation afin de mieux
rentabiliser l’achat du récupérateur de menue paille et connaissant le pouvoir
méthanogène intéressant de ce substrat. Ainsi notre proposition a été de faire deux
hypothèses quant à la valorisation de ce substrat une hypothèse valorisant les surfaces
de l’exploitation et l’autre valorisant également sur des surfaces en céréales des
clients de l’ETA. A l’éleveur ensuite de voir ce qu’il souhaite retenir pour son projet.

4.2.3 Dimensionnement
La troisième partie de la pré-étude propose un dimensionnement de l’unité (Figure 8) :

Page | 10
Quantité de substrat : suffisante

Nous vous proposons ci-après  le dimensionnement  d’une  installation  qui  pourrait  convenir  à  
votre gisement de matière. Le gisement total disponible sur votre installation est le suivant :

Disponibilté des substrats et production de méthane au cours de l'année

Tonnes 160 7000 m3 CH4


(méthane)
140 6000
Menue paille
120
5000
100
4000
RGI ensilé
80
3000
60
2000 Fumier bovin
40
pailleux
Synthè se proje t
20 1000

Insta lla tion du systè me ERibox 0 Total m3 CH4


0

Dimensionnement  de  l’installation


75 000 m3 de CH4/an
A partir du gisement retenu, vous pourriez mettre en place l’installation suivante :

32 kWé
225 000 kWh
www.erigene.com - contact@erigene.com - tél : 03 64 19 47 17électrique/an

250 000 kWh


8 digesteurs thermique/an disponibles
pour vos besoins

Durée de méthanisation = 28 jours

Figure 8 : Récapitulatif
Le pourcentage des gisements
  d’effluent retenus  et
  d’élevage du  dimensionnement
est supérieur à  73%de l’unité
ce   quide  vous
méthanisation
  permet  pour la pré-étude
d’obtenir   le   1
’o
maximum de la prime « effluent  d’élevage »  pu r  la  revente  d électricité.
Le dimensionnement de 32kWé semble être en cohérence avec les hypothèses retenues pour le
gisement, cependant elles ne semblent pas toutes en accord avec les attentes de l’éleveur et la réalité
de l’exploitation notamment sur les CIVE et la régularité de production du fumier.
Valorisation de la chaleur
En ce qui concerne la partie valorisation de la chaleur, il est clairement indiqué qu’il est nécessaire de
bien la valoriser,
Vous il faudra
auriez environ 250donc
000 trouver un autre disponible
kWh thermique mode de valorisation
par an, soitde la chaleur
entre 19 000que l’utilisation
(hiver) et
23 000 (été) kWh th/mois directement utilisables
pour le robot de traite et le chauffage de la maison. pour vos besoins.

La  chaleur  disponible  est  à  valoriser  au  maximum.  Vous  pouvez  placer  l’unité  de  méthanisation  
4.2.3.1 Approche économique
au plus près du site de valorisation de la chaleur afin de réduire la longueur du réseau de
La chaleur.
partie économique
Les digesteurs présente
mobilesdeux tableaux,
peuvent le premier
être remplis comprend
sur le lieu les éléments
de stockage des déchets en lien avec le
et être
ramenés sur la plateforme de ’
méthanisation.
a
o
0
constructeur c’est à dire la digestion (digesteurs, modules de connexion, de canalisation et de
commande),
Nous  tenonsla à partie
 préciservalorisation du est
 que  l  chaleur digestat (cogénérateur,
 disponible  sus  forme  d citerne souple,
eau  chaude analyseur
 à  8n°C  ev iron. biogaz,
traitement biogaz, torchère) et l’assistance à maitrise d’ouvrage. Cette partie s’élève à 355 000euros
HT Les
soitbesoins de chaleur
11 000euros HT pour
/ kW le chauffage
installé. Àdecela
la maison et pour le toute
vient s’ajouter robot de
unetraite représente
partie maçonnerie
environ 25 000kWh/an sur les 250 000kWh/an ce qui n’est pas optimal.
(terrassement), le réseau de chaleur pour la valorisation de la chaleur, le raccordement électrique, le
Nous vous recommandons de quantifier les besoins de chaleur de l’atelier et du séchoir à 
plaquette. Il peut s’agir par exemple de la quantité de plaquettes à sécher annuellement.
Ces données nous permettrons de déterminer le coefficient V de valorisation de la chaleur.
Page | 11

Ces résultats dépendent des données bibliographiques avec lesquelles nous avons travaillé, qui
ne  sauraient  correspondre  précisément  à  la  conduite  de  l’exploitation  (densité  des  différents  
fumiers et déchets, potentiels méthanogènes et durée de méthanisation).
porte benne. Le récupérateur de menue paille n’a pas été mentionné et devra également faire partie
des investissements en lien avec la méthanisation.

4.2.4 Analyse de la pré-étude N°2


Cf. Annexe 4 : Pré-étude N°2

4.2.4.1 Gisements révisés


 Fumier Vaches laitières : 1200T/an, soit 100T/mois. Gisement disponible tout au long de
l’année. Densité retenue = 0,75
 Fumier Taurillons : 330T/an, soit 27,5T/mois. Gisement disponible tout au long de l’année.
Densité retenue = 0,50
 Fumier Génisses : 500T/an en hiver soit 83T/mois sur la période Novembre-Avril. Densité
retenue = 0,65
 CIVE – exemple avec du Ray-Gras ensilé : hypothèse de 20ha disponible avec une production
de 15T/ha de matière brute. Soit 300T/an.
Densité retenue = 0,52
 Menue-paille : Densité retenue = 0,20
o Hypothèse 1 : 100T/an disponible
o Hypothèse 2 : 200T/an disponible

Nos remarques ont été intégrées et reflètent beaucoup plus le gisement réellement disponible sur
l’exploitation et sa chronologie de production au cours d’une année.

4.2.4.2 Dimensionnement
Deux hypothèses de récoltes de menue paille ont été retenues ce qui donne potentiellement deux
dimensionnements pour le digesteur un de 47kWé pour l’hypothèse 1 (100Tde menue paille
récupérée) et un de 58 pour l’hypothèse 2 (200T de menue paille récupérée).

4.2.4.3 Approche économique


Le coût d’investissement pour l’hypothèse 1 est de 530000€ soit 10600€ HT/kWé et de 600000€ pour
l’hypothèse 2 soit 9500€ HT/kWé pour la seule partie qui concerne Erigène, viennent s’ajouter les
même frais supplémentaires tel que cité dans l’analyse de la pré-étude N°1.

On constate que l’utilisation complémentaire de menue paille permet de limiter le coût


d’investissement du kWé installé.

5 Préconisations lors de l’analyse d’une pré-étude


Ce travail en collaboration avec l’éleveur et Erigène a permis de mettre en avant différents points sur
lequel il faut être vigilent au cours de la réflexion du projet et donc lors de la réalisation de la pré-étude
avec un constructeur.

5.1 Etape 1 : Définir les objectifs recherchés via le projet


Il est important de bien définir et cadrer l’objectif recherché par l’éleveur dans le projet de
méthanisation, car cela permettra de cadrer le type d’unité à retenir et donc les constructeurs
répondant à ce type d’unité.

Cela permet de :

- définir si il s’agit d’un projet collectif ou individuel

Page | 12
- définir le procédé (liquide ou solide, avec hydrolyse ou non, continu ou discontinu…)
- définir le type de valorisation du biogaz produit (injection / cogénération)

Une fois l’objectif bien fixé il sera plus aisé de contacter les constructeurs qui pourront répondre
correctement à ses objectifs.

5.2 Etape 2 : Connaissance du gisement / des substrats


Une fois les objectifs fixés il est impératif d’être précis sur l’inventaire des substrats disponibles pour
l’unité de méthanisation. En ce qui concerne les effluents d’élevage, il est important de donner des
effectifs précis. Il est important ensuite pour l’éleveur de vérifier que les tonnages soient correctement
estimés et tiennent compte du type de bâtiment, du temps de présence des animaux dans le bâtiment,
afin de ne pas surestimer le gisement disponible.

Si l’éleveur dispose de tonnage précis (ex connaissance des tonnages épandus) il est plus intéressant
de les donner ou à minima de les confronter aux estimations réalisées par le constructeur. La densité,
la matière organique et/ou le pouvoir méthanogène sont des informations qui lorsqu’elles sont
disponibles permettent d’affiner grandement la pré-étude et donc de limiter le risque de
surdimensionner l’unité de méthanisation. Dans certains cas il peut être intéressant de faire la pré-
étude sur plusieurs hypothèses en cas de gisements incertains ou à forte valeur ajoutée.

Une fois la pré-étude en main, il est indispensable de vérifier la cohérence des chiffres proposés
avec la réalité de terrain : tonnages, rendement, chronologie de production… car c’est tout le projet
qui repose sur ces éléments (dimensionnement et donc économie)

5.3 Economie
La réflexion sur la valorisation de la chaleur en cogénération est un élément clé pour la rentabilité d’un
projet. Il est indispensable d’éclaircir le mode de valorisation de la chaleur et son coût avant de se
lancer dans l’étude de faisabilité. Si ce point n’apparaît pas dans la pré-étude, c’est à l’éleveur d’exiger
qu’il soit précisé et/ou d’explorer le coût relatif à la valorisation de l’énergie thermique, cela
conditionne le prix de rachat de l’électricité, il en va donc de la rentabilité du projet de méthanisation.

Pour comparer différentes hypothèses ou système, il est intéressant de ramener le total des
investissements au kWé installé par exemple.

Conclusion
Cette étude a permis de mettre en avant les éléments nécessaires pour la réalisation d’une pré-étude,
le point clé dans la réalisation est de bien cadrer les substrats disponibles pour le projet de
méthanisation. Car ce sont les substrats qui orienteront la suite du projet.

Page | 13
Annexes
Annexe 1 : Questionnaire d’enquête exploitation
Action 3 : Questionnaire d’enquête exploitation

L’exploitation en générale
 Description rapide des ateliers
 SAU
 Nombre de bâtiments types et plans des bâtiments
 Plan d’exploitation
 Nombre d’UTH, temps disponible  journée type / grande période (hiver/été), plan de
fertilisation/plan d’épandage ?
 Récupération du plan comptable sur une année moyenne

Les catégories animales


Type Quantité (nb) Type de bâtiment Taux de Rations type par grande
paillage saison (pâturage)

Les surfaces (Cultures, prairies, intercultures)


Rotation type :
Culture Quantité (ha) Rendement moyen Nmin Norg

Page | 14
Les motivations
 Quel est l’objectif premier de la méthanisation ?
 Volonté de rester seul ou en collectif ?
 Si collectif, combien de voisins ? Quelle distance ? Quels substrats ?
 Acceptation de déchets extérieurs d’origine agricole ?
 Acceptation de déchets extérieurs d’origine non agricole ? (limites du plan d’épandage)

Les substrats
 Les effluents d’élevages :
Type Quantité (t) Analyse dispo O/N Gestion actuelle
(dose
culture/prairie)

 La possibilité de faire des CIVE :


Intéressé ?
Quelle surface potentielle ?
Potentiel de rendement des surfaces (haut moyen faible)
Sensibilité à la sécheresse : oui /non
Matériel de récolte dispo (ex : récolte en vert pour les CIVE…)

Page | 15
 Connaissance du récupérateur de menues pailles ?
Présence dans la région ?
Intéressé ?

 Connaissance de substrats extérieurs possibles (Cidrerie, déchetterie…) ?


Type Quantité (t)

Les ouvrages de stockage existants


Type Volume (m3 / m²)

Le digestat
 Préférence pour gérer du digestat solide ou liquide ?
 Connaissance d’un séparateur de phase (CUMA)?
 Matériel d’épandage dispo actuellement dans les CUMA ?

La chaleur
Quels bâtiments à proximité à chauffer (bureau d’exploit, bâtiment porc…) ?
Quelle consommation d’électricité pour le chauffage ?
Volume d’eau chauffée ? Température approximative de l’eau chaude ?

Page | 16
Maison ou bâtiments voisins :
Type Distance (km) Consommation (surface, type
de construction)

(Ex : Erigène)

L’électricité
Proximité de raccordement à la ligne EDF (transformateur, puissance …)

Gaz
Distance de la canalisation la plus proche
Connaissance d’agri intéressé par la méthanisation dans les environs ?

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Annexe 2 : Le procédé Eribox par Erigène

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Page | 20
Annexe 3 : Pré-étude N°1

Synthè se proje t

Insta lla tion du systè me ERibox

De : ERigène A : INSTITUT DE L'ELEVAGE – Elise Lorinquer


Le : 30 septembre 2014
Objet : Projet  d’installation
R  du  système  E ibox

1. Avancement du projet

2. Substrats disponibles et production de biogaz

A partir des informations que vous nous avez fournies et des données bibliographiques de
référence,  nous  avons  évalué  le  dimensionnement  d’une  installation  permettant  de  méthaniser  
les déchets. Ce document présente le dimensionnement pour une installation de
méthanisation en voie solide/sèche selon le process développé par la société ERigène.
A   noter   qu’en   fonction   des   matières   méthanisées,   il   peut   y   avoir   une   production   ou   une  
consommation de liquide ; ce phénomène est inhérent au processus biologique de méthanisation
en  voie  solide.  Etant  donné  le  mélange  de  matière  dont  vous  disposez,  il  est  probable  qu’un  
complément liquide soit nécessaire. Ce complément pourra être les eaux blanches récupérées
dans la fosse de 700m3. Le volume nécessaire est défini lors des essais de tests de potentiel
méthane.

www.erigene.com - contact@erigene.com - tél : 03 64 19 47 17

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Synthè se proje t

Insta lla tion du systè me ERibox

Le gisement de matière disponible est le suivant :

Fumier Bovin : 1200T/an, soit 100T/mois. Nous  retenons  l’hypothèse  que


’  le  gisement  est  
disponible tout au long  de  l année.  Densité retenue = 0,6
CIVE – exemple avec du Ray-Gras ensilé : hypothèse de 20ha disponible avec une
production de 21T/ha de matière brute. Soit 420T/an ou 35T/mois.
Densité retenue = 0,52
Menue-paille : hypothèse de 24ha disponible pour la récupération des menue-paille, avec
un rendement de 1T/ha soit 24T/an ou 2T/mois environ. Densité retenue = 0,20

Nous  recommandons  la  mise  en  place  d’une  installation  de  méthanisation  de  façon  a  ce  
que  les  digesteurs  soient  remplis  tout  au  long  de  l’année  et  que  la  production  de  biogaz  
soit constante. Pour cela, il est nécessaire que la production de fumiers bovin soit la plus
régulière  possible  tout  au  long  de  l’année,  sans  stockage  de  matière  sur  de  trop  longues
durées (supérieure à 2 mois).

3. Recommandations et esquisse de projet

Quantité de substrat : suffisante

Nous vous proposons ci-après  le dimensionnement  d’une  installation  qui  pourrait  convenir  à  
votre gisement de matière. Le gisement total disponible sur votre installation est le suivant :

Disponibilté des substrats et production de méthane au cours de l'année

Tonnes 160 7000 m3 CH4


(méthane)
140 6000
Menue paille
120
5000
100
4000
RGI ensilé
80
3000
60
2000 Fumier bovin
40
pailleux
20 1000
Total m3 CH4
0 0

75 000 m3 de CH4/an

www.erigene.com - contact@erigene.com - tél : 03 64 19 47 17


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Synthè se proje t

Insta lla tion du systè me ERibox

Dimensionnement  de  l’installation

A partir du gisement retenu, vous pourriez mettre en place l’installation suivante :

32 kWé
225 000 kWh
électrique/an

250 000 kWh


8 digesteurs thermique/an disponibles
pour vos besoins

Durée de méthanisation = 28 jours

Le pourcentage   d’effluent   d’élevage   est   supérieur à  73% ce   qui   vous   permet   d’obtenir   le  
’o
maximum de la prime « effluent  d’élevage »  pu r  la  revente  d électricité.

Valorisation de la chaleur

Vous auriez environ 250 000 kWh thermique disponible par an, soit entre 19 000 (hiver) et
23 000 (été) kWh th/mois directement utilisables pour vos besoins.

La  chaleur  disponible  est  à  valoriser  au  maximum.  Vous  pouvez  placer  l’unité  de  méthanisation  
au plus près du site de valorisation de la chaleur afin de réduire la longueur du réseau de
chaleur. Les digesteurs mobiles peuvent être remplis sur le lieu de stockage des déchets et être
’o
ramenés sur la plateforme de méthanisation.
a0

Nous  tenons  à  préciser  que  l  chaleur  est  disponible  sus  forme  d eau  chaude  à  8n°C  ev iron.

Les besoins de chaleur pour le chauffage de la maison et pour le robot de traite représente
environ 25 000kWh/an sur les 250 000kWh/an ce qui n’est pas optimal.

Nous vous recommandons de quantifier les besoins de chaleur de l’atelier et du séchoir à 


plaquette. Il peut s’agir par exemple de la quantité de plaquettes à sécher annuellement.
Ces données nous permettrons de déterminer le coefficient V de valorisation de la chaleur.

Ces résultats dépendent des données bibliographiques avec lesquelles nous avons travaillé, qui
ne  sauraient  correspondre  précisément  à  la  conduite  de  l’exploitation  (densité  des  différents  
fumiers et déchets, potentiels méthanogènes et durée de méthanisation).
Nous ne pourrons dimensionner au plus   juste   votre   installation   qu’à   partir   de   la  
connaissance précise du potentiel méthanogène de votre gisement.

www.erigene.com - contact@erigene.com - tél : 03 64 19 47 17

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Synthè se proje t

Insta lla tion du systè me ERibox

4. Approche économique
n
Vous trouverez ci-dessous  u
oe  es timation  budgétaire  pu r  l’installation
’  d un  système  ERibox.

Projet 8 digesteurs – 35kWé


Article / désignation
Montant EUR HT

Digestion 205 000


Digesteurs
Modules de connexion et de canalisation
Module de commande (automatisme inclus)

Valorisation du biogaz 115 000


Citerne souple pour stockage percolât et biogaz
Analyseur biogaz portable, Détection et sécurité.
Chaudière de destruction du biogaz (sécurité obligatoire) avec
aérotherme de protection.
Traitement biogaz : séparation des condensats et colonnes de
traitement H2S (charbon actif)
1 Cogénérateur 25kWé  – 40,6kWth + 1 Cogénérateur 10kWé  –
17,3kWth

AMO 35 000
Installation du système ERibox
Transport du matériel
Assistance  à  la  Maîtrise  d’Ouvrage

Sous-total ERigène Hors Taxes 355 000€

A  cet  investissement  doivent  s’ajouter  les  postes  indispensables  estimés  ci-après et qui devront
être validés par des devis précis. Pour cetains investissment, seul un pourcentage du montant
pourra être affecté au projet de méthanisation ;; par  exemple,  l’utilisation  d’un  camion e  ampliroll  ou  
d’un  porte-benne  pu t  être  utilisé  à
e d’autres  fins  qu’à  cl le  d  la  méthanisation.
Montant EUR HT
Article / désignation
(estimations à valider)

Terrassement et dalle béton sous les digesteurs A définir. 28m²/digesteur environ.


Coût estimé = 10 000  €

Réseau de chaleur et système de valorisation de la chaleur A définir

Raccordement électrique Demande de pré-étude à ERDF

Porte-benne agricole
e 40 000  €  nu f environ

www.erigene.com - contact@erigene.com - tél : 03 64 19 47 17

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Synthè se proje t

Insta lla tion du systè me ERibox

5. Etape suivante : Points du projet à améliorer

Avec vos données, le projet de méthanisation est envisageable sur votre exploitation sous
réserve der:

Valider  la  possibilité  d’une  podu ction  régulière  du fumier bovin
Valider les tonnages d’interculture et de menue-paille disponible
Valider la densité de chaque matière à l’aide d’une benne
Réaliser une analyse du potentiel méthane afin de valider la faisabilité 
biologique, la puissance du cogénérateur et le nombre de digesteurs à
installer.
Valider le coût de raccordement électrique en réalisant une demande de
pré-étude auprès du gestionnaire de réseau électrique (ex : ERDF).

Si le résultat de cette première approche correspond à votre attente et à un système économique


réaliste, nous vous proposerons une étude de faisabilité avec une analyse du potentiel
méthanogène du déchet le plus représentatif de votre exploitation et un accompagnement dans
les démarches pour vous aider à prendre votre décision.
Nous reprendrons contact avec vous dans les prochains jours afin de commenter ensemble ce
document.

L’équipe  projet  Erigène


Tél : 03 64 19 47 17

www.erigene.com - contact@erigene.com - tél : 03 64 19 47 17

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Annexe 4 : Pré-étude N°2

Synthè se proje t

Insta lla tion du systè me ERibox

De : ERigène A : INSTITUT DE L'ELEVAGE – Elise Lorinquer


Le : 26 novembre 2014
Objet : Projet  d’installation
R  du  système  E ibox

1. Substrats disponibles et production de biogaz

A partir des informations que vous nous avez fournies et des données bibliographiques de
référence,  nous  avons  évalué  le  dimensionnement  d’une  installation  permettant  de  méthaniser  
les déchets disponibles. Ce document présente le dimensionnement pour une installation de
méthanisation en voie solide/sèche selon le process développé par la société ERigène.

Le gisement de matière disponible est le suivant :

Fumier Vaches laitières : 1200T/an, soit 100T/mois. Gisement disponible tout au long de
l’année.  Densité retenue = 0,75
Fumier Taurillons : 330T/an, soit 27,5T/mois. Gisement disponible tout au long  de  l’année.  
Densité retenue = 0,50
Fumier Génisses : 500T/an en hiver soit 83T/mois sur la période Novembre-Avril.
Densité retenue = 0,65
CIVE – exemple avec du Ray-Gras ensilé : hypothèse de 20ha disponible avec une
production de 15T/ha de matière brute. Soit 300T/an.
Densité retenue = 0,52
Menue-paille : Densité retenue = 0,20
Hypothèse 1 : 100T/an disponible
Hypothèse 2 : 200T/an disponible

A   noter   qu’en   fonction   des   matières   méthanisées,   il   peut   y   avoir   une   production   ou   une  
consommation de liquide ; ce phénomène est inhérent au processus biologique de méthanisation
en  voie  solide.  Etant  donné  le  mélange  de  matière  dont  vous  disposez,  il  est  probable  qu’un  
complément liquide soit nécessaire. Ce complément pourra être les eaux blanches ou des
effluents liquides. Le volume nécessaire est défini lors des essais de tests de potentiel méthane.

Nous  recommandons  la  mise  en  place  d’une  installation  de  méthanisation  de  façon  a  ce  
que  les  digesteurs  soient  remplis  tout  au  long  de  l’année  et  que  la  production  de  biogaz  
soit constante. Pour cela, il est nécessaire que la production de fumiers bovin soit la plus
régulière  possible  tout  au  long  de  l’année,  sans  stockage  de  matière  sur  de  trop  longues
durées (supérieure à 2 mois).

Le pourcentage  d’effluent  d’élevage  est  compris entre 80% et 84% ce  qui  vous  permet  d’obtenir  
le maximum de la prime « effluent  d’élevage »  pour  la
’  revente  d électricité.

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2. Recommandations et esquisse de projet

HYPOTHESE 1 : menue-paille = 100T/an

Quantité de substrat :

Nous vous proposons ci-après  le dimensionnement d’une  installation  qui  pourrait  convenir  à  
votre gisement de matière. Le gisement total disponible sur votre installation est le suivant :

Disponibilté des substrats et production de méthane au cours de l'année


m3 CH4
Tonnes
250 10000 (méthane)
9000
Menue paille
200 8000
7000
CIVE - Ex RGI ensilé
150 6000
5000 Fumier bovin
100 4000 génisses
3000 Fumier bovin
50 2000 taurillons
1000 Fumier bovin VL
0 0
Total m3 CH4

110 000 m3 de CH4/an

Menue-paille = 16,6T/mois en été

Dimensionnement  de  l’installation

A partir du gisement retenu, vous pourriez mettre en place l’installation suivante :

47 kWé
333 000 kWh
électrique/an

357 000 kWh


12 digesteurs thermique/an disponibles
pour vos besoins

Durée de méthanisation = 28 jours (hiver) à 32 jours (été)


Mise en place de 2 cogénérateurs de 25kWé/40,6kWth chacun.
Rendement électrique = 32% / Rendement thermique = 52%

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HYPOTHESE 2 : menue-paille = 200T/an

Quantité de substrat :

Nous vous proposons ci-après  le dimensionnement d’une  installation  qui  pourrait  convenir  à  
votre gisement de matière. Le gisement total disponible sur votre installation est le suivant :

Disponibilté des substrats et production de méthane au cours de l'année


m3 CH4
Tonnes 300 12000 (méthane)

Menue paille
250 10000

200 8000 CIVE - Ex RGI ensilé

150 6000 Fumier bovin


génisses
100 4000 Fumier bovin
taurillons
50 2000
Fumier bovin VL

0 0
Total m3 CH4

124 000 m3 de CH4/an

Menue-paille = 9T/mois en hiver et 24,3T/mois en été

Dimensionnement  de  l’installation

A partir du gisement retenu, vous pourriez mettre en place l’installation suivante :

58 kWé
417 000 kWh
électrique/an

309 000 kWh


13 digesteurs thermique/an disponibles
pour vos besoins

Durée de méthanisation = 27 jours (hiver) à 31 jours (été)

Mise en place d’un cogénérateur de 63kWé/78kWth.


Rendement électrique = 35,2% / Rendement thermique = 43,6%

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Valorisation de la chaleur

En fonction du dimensionnement de l’installation retenu, vous auriez entre 300 000 et 360 000
kWh thermique disponible par an, soit entre 23 000 (hiver) et 33 000 (été) kWh th/mois
directement utilisables pour vos besoins.

La  chaleur  disponible  est  à  valoriser  au  maximum.  Vous  pouvez  placer  l’unité  de  méthanisation  
au plus près du site de valorisation de la chaleur afin de réduire la longueur du réseau de
chaleur. Les digesteurs mobiles peuvent être remplis sur le lieu de stockage des déchets et être
’o
ramenés sur la plateforme de méthanisation.
a0

Nous  tenons  à  préciser  que  l  chaleur  est  disponible  sus  forme  d eau  chaude  à  8n°C  ev iron.

Nous vous recommandons de quantifier les besoins de chaleur pour l’unité de séchage.


Il  peut  s’agir  par  exemple
e  d  la  quantité  de grain/fourrage/bois à sécher annuellement.
Ces données nous permettrons de déterminer le coefficient V de valorisation de la chaleur.

Ces résultats dépendent des données bibliographiques avec lesquelles nous avons travaillé, qui
ne sauraient correspondre précisément  à  la  conduite  de  l’exploitation  (densité  des  différents  
fumiers et déchets, potentiels méthanogènes et durée de méthanisation).
Nous   ne   pourrons   dimensionner   au   plus   juste   votre   installation   qu’à   partir   de   la  
connaissance précise du potentiel méthanogène de votre gisement.

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Etude du potentiel de valorisation par méthanisation des effluents d'élevage
sur le territoire du Parc Naturel Régional Normandie-Maine
Capitalisation des expériences antérieures et application à une étude de cas à l'échelle de petites
exploitations
Compte tenu de l'importance et des enjeux liés à l'agriculture, le Parc Normandie Maine œuvre au quotidien avec les acteurs
du secteur agricole. Cette étude réalisée par l'Institut de l'Elevage avait pour objectif d'étudier le potentiel de valorisation des
effluents d’élevage produits sur le territoire dans le cadre d'installation de méthanisation correspondant aux besoins et à la
taille des exploitations du territoire."

Édité par :
L’Institut de l’Elevage
www.idele.fr

Dépôt légal :
2e trimestre 2015
© Tous droits réservés à l’Institut de l’Elevage
Avril 2015
Réf. : 00 15 304 034
ISSN 1773-4738

AVEC LE SOUTIEN FINANCIER DE :

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