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Département AGER

Agronomie Environnement
16, rue Claude Bernard
75231 Paris Cedex 05

Initiation à l’ingénierie de projet

« Enjeux et stratégies pour les productions végétales :


perspectives au plan régional »

Transformation locale du colza et


valorisation des produits :
huile et tourteaux

Etude réalisée par les étudiants de 2ème année de l’INA P-G :


Thobois Zacharie
Huicq Geoffrey
Hochet Matthieu

* Février – Mars 2005 *

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 1


AVERTISSEMENT

Ce rapport, rédigé par les étudiants de deuxième année de l’INA-PG, conclut une
séquence d’enseignement de 2 mois axée sur l’initiation à l’ingénierie de projet (INIP),
intitulée « Enjeux et stratégies pour les productions végétales : perspectives au plan
régional ».

En 2004, cette INIP s’est déroulée dans les Vals de Saintonge (Charente maritime). La
démarche adoptée pour mener à bien cette étude comprend deux étapes. Tout d’abord, la
réalisation d’un diagnostic de l’agriculture de la zone d’étude, à partir de l’analyse du milieu
physique et du contexte économique, d’enquêtes auprès d’exploitants agricoles et d’entretiens
avec les partenaires institutionnels de l’agriculture. Ce diagnostic débouche sur des constats
sur lesquels nous nous sommes appuyés pour envisager différents scénarios d’évolution des
exploitations agricoles, des productions végétales ou de leur transformation, de
l’aménagement de l’espace. Parmi ceux-ci, nous en avons retenu quatre, constituant des
projets, menés par petits groupes d’étudiants, dans l’objectif de contribuer à faire évoluer
l’agriculture des Vals de Saintonge en fonction des atouts, des contraintes et des enjeux dans
cette petite région. Ce rapport est le document de restitution d’un des projets.

Nous tenons à attirer l’attention du lecteur sur le fait qu’il s’agit là d’une initiation au
projet d’ingénieur, dont l’objectif est avant tout pédagogique. Ce document ne présente donc
pas les conclusions définitives d’un projet, mais ébauche des solutions et des perspectives
selon le point de vue des étudiants. D’autre part, certaines hypothèses de travail n’ont pas été
discutées en profondeur par manque de temps. Cependant, il nous semble que par la
méthodologie développée, l’analyse des productions végétales sur la petite région d’étude et
les perspectives proposées, ce document intégralement conçu par les étudiants peut
intéresser les acteurs du développement local.

L’équipe enseignante
Stéphane de Tourdonnet
Alexandra Jullien
Geneviève David

Remerciements
Les enseignants du Département AGER (Agronomie et Environnement) de l’INA-PG
ainsi que les étudiants qui ont réalisé cette étude
tiennent à remercier toutes les personnes qui les ont aidés dans leur démarche
en acceptant de les recevoir et de répondre à leurs questions.

Ils tiennent également à remercier Olivier GUERIN, Chantal HUTTEAU


de la Chambre d'Agriculture de Charente maritime
et Myriam LAURENT d'Agrotransfert
qui ont largement contribué au succès de cette opération.

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 2


Remerciements

Nous remercions Olivier GUERIN, Chantal HUTEAU et Myriam LAURENT pour l’aide

apportée au bon déroulement de notre projet.

Nous tenons à remercier tout particulièrement tous les agriculteurs que nous avons rencontrés

pour notre projet : Sylvain MERLOT, Jean Christophe BARAUD, Laurette et Bernard

POURTEAU, Béatrice et Dominique BORDEAU (CUMA CEPVIL), Jean Marc

RESSEGAND ainsi que Philippe POMMERAUD (CUMA l’Aubaine). Nous remercions

également Olivier MELUN (directeur adjoint de la coopérative de Tonnay Boutonne), Joël

DEBORDE (conseiller machinisme à la Chambre de St Jean d’Angély), Georges

VERMEESCH (ONIOL), Joël BUSSON (professeur au Lycée de la Germinière), Dominique

TRISTAN (CEREOPA), Monsieur LAPLACE (Importateur des presses Täby).

Nous remercions enfin la Fncuma (Vincent GOBERT, chargé de mission) la Fdcuma

Calvados et l’ADEME pour les réponses techniques fournies.

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 3


SOMMAIRE

1 Description du projet de transformation du colza et valorisation des produits......... 7


1.1 Un projet intégré au niveau d’une CUMA ................................................................. 7
1.2 La transformation du colza au niveau de l’exploitation ............................................. 8
1.2.1 La matière première ........................................................................................... 8
1.2.2 Le pressage......................................................................................................... 8
1.2.3 Le stockage des produits .................................................................................... 9
1.2.4 La filtration et le stockage de l’huile.................................................................. 9

2 Aspects législatifs.............................................................................................................. 9
2.1 Réglementation pour l’utilisation de l’huile végétale comme carburant ................... 9
2.2 Réglementation pour toucher la prime énergétique ................................................. 10
2.2.1 Colza sur Jachère.............................................................................................. 10
2.2.2 Colza SCOP...................................................................................................... 10

3 Valorisation de l’huile.................................................................................................... 11
3.1 En tant que carburant agricole.................................................................................. 11
3.2 Autres valorisations.................................................................................................. 14

4 Les tourteaux gras.......................................................................................................... 14


4.1 Comparaison des tourteaux de colza fermier et industriel : ..................................... 15
4.2 Conservation............................................................................................................. 15
4.3 Apports dans la ration .............................................................................................. 15
4.3.1 En élevage bovin laitier.................................................................................... 15
4.3.2 En élevage caprin ............................................................................................. 15
4.4 Traçabilité................................................................................................................. 16
4.5 Cas de l’agriculture biologique ................................................................................ 16
4.6 Prix du tourteau de ferme ......................................................................................... 16
4.7 Utilisation non alimentaire :..................................................................................... 17

5 Etude économique .......................................................................................................... 17


5.1 Dimensionnement du projet ..................................................................................... 17
5.1.1 Détermination du prix horaire .......................................................................... 17
5.1.2 Evaluation de la rentabilité au niveau individuel ............................................. 19
5.2 Calcul du coût de revient de l’huile ......................................................................... 22
5.3 Etude prospective ..................................................................................................... 22

ANNEXES............................................................................................................................... 26

Bibliographie........................................................................................................................... 32

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 4


Sur l’intérêt d’une presse à huile dans les Vals de Saintonge…

Une agriculture dépendante des cours mondiaux

Les cultures des Vals de Saintonge partent en très grande majorité à l’exportation sans
avoir été transformées. Ainsi, les agriculteurs sont directement sensibles au cours des céréales
et des oléoprotéagineux qu’ils produisent. Ils achètent également du fuel et des tourteaux de
soja importés, dont les cours varient. Le poste fuel est particulièrement préoccupant dans la
mesure ou le prix du pétrole semble durablement orienté à la hausse.

Une agriculture dépendante des fournisseurs et des clients

Cette dépendance s’exprime premièrement à travers la dépendance aux cours


mondiaux. La coopérative de Tonnay Boutonne, qui s’approvisionne en tourteaux de colza
auprès des usines de trituration du groupe SAIPOL, se plaint du fait que ce groupe, qui est en
position de monopole, ne respecte pas toujours ses contrats de livraison. Concernant les
tourteaux de soja, il est devenu difficile d’en assurer la traçabilité, et de garantir qu’ils sont
dépourvus d’OGM.

Des marges des agriculteurs rognées par les intermédiaires.

Les récoltes sont très peu transformées dans la zone, la majeure partie de la production
part à l’exportation. Aussi la valeur ajoutée liée à la transformation se fait en grande partie
hors de la zone.
D’autre part, cette situation favorise l’existence de nombreux intermédiaires : les coopératives
et les transporteurs, ce qui provoque un manque à gagner pour les agriculteurs.

Une transformation locale pour un marché local.

A partir de ce constat, a émergé l’idée de proposer une transformation locale pour une
culture de la zone d’étude : le colza. Avec deux productions associées :
l’huile, qui pourra être utilisée en substitution du fuel par l’agriculteur lui-même.
les tourteaux de colza, utilisé en substitution du tourteau de soja et d’autres aliments riches en
protéines.

Vers plus d’autonomie

La transformation et l’utilisation locale du colza doit permettre de diminuer la


dépendance des agriculteurs face aux cours mondiaux du colza. La production de produit de
substitution au fuel et au tourteau de soja permet là encore de limiter l’impact des variations
des cours de ces produits. De plus cette transformation se faisant sur l’exploitation, on limite
les coûts de transport des matières premières.

Des atouts environnementaux

L’utilisation de l’huile végétale brute de colza en substitution au fuel présente des


atouts environnementaux indéniables. Même en tenant compte des dépenses énergétiques
liées à la culture, le bilan énergétique de l’huile végétale brute est excellent, supérieur à celui
des biocarburants existants que sont le diester et le bio éthanol. Rouler à l’huile est donc un

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 5


moyen de diminuer le rejet de CO2 fossile et de lutter contre l’effet de serre. Aujourd’hui, les
agriculteurs sont souvent accusés de polluer l’environnement. Sur le plan médiatique,
l’utilisation de l’huile végétale brute prouve leur implication dans la lutte contre l’effet de
serre et peut être une façon de redorer leur blason.

Une démarche éprouvée

500 presses à huiles fonctionnent déjà en France. Le plus souvent elles sont la
propriété individuelles d’agriculteurs, comme c’est le cas chez quelques agriculteurs des Vals
de Saintonge. En février 2005 on recense pas moins de cinquante projet d’achats de presse à
huile en CUMA sur la France. La structure CUMA semble bien adaptée à ce type de projet.
Elle permet de répartir l’investissement (faible au demeurant) entre les différents associés.
Elle peut faciliter les échanges de tourteaux entre les associés non éleveurs et les éleveurs.
Elle facilite également les échanges de connaissances dans un domaine que les organismes de
recherche publics ne se sont pas encore approprié. De plus, c’est une structure légale et
collective, qui peut éventuellement avoir un poids dans le débat sur la normalisation de l’huile
végétale brute en tant que carburant. A la différence d’une coopérative, une CUMA est gérée
par les agriculteurs et elle n’est pas destinée à faire des bénéfices.

Le projet présenté dans ce rapport est l’acquisition d’une presse à huile par une
CUMA, pour presser les graines de colza et produire de l’huile végétale brute et des tourteaux
de colza partiellement déshuilés.

Les modalités de fonctionnement de la CUMA.

Le choix s’est porté sur l’utilisation d’une presse itinérante, montée sur remorque, qui
serait utilisée par les associés moyennant une indemnité de location.

La législation sur l’huile végétale brute.

L’huile végétale brute est encore entourée d’un vide juridique, fondé sur des
contradictions entre la législation européenne et la législation française. Néanmoins, des
tendances semblent se dessiner.

L’utilisation de l’huile.

Cette utilisation suppose certaines précautions, concernant le traitement des impuretés


et le choix des moteurs

L’utilisation des tourteaux en élevage

Les tourteaux produits par une presse à huile de type ont encore une teneur en huile
importante, et à ce titre ne peuvent être utilisés comme les tourteaux industriels.

L’étude économique du projet

Menée avec les cours actuels, montre que le projet est rentable et que l’investissement de
départ est faible : 1600 euros.

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1 Description du projet de transformation du colza et valorisation des produits

1.1 Un projet intégré au niveau d’une CUMA

Notre projet vise, au niveau d’une CUMA des Vals de Saintonge, à presser du colza, à
utiliser l’Huile Végétale Brute obtenue comme carburant et à valoriser les tourteaux dans
l’alimentation animale.

La presse (une presse Täby 55) et le kit de filtration achetés collectivement sont
transportés d’exploitations en exploitations sur une remorque d’automobile. Chaque
agriculteur de la CUMA possède son propre matériel de stockage (cuves pour l’huile et
cellules pour les tourteaux et les graines de colza). Ainsi, le matériel de transformation est
mobile et il n’y a pas de transport des produits (huile et tourteaux), beaucoup plus
volumineux. La fixation sur une remorque de voiture n’est pas un accessoire inutile. Bien que
de petite taille, une presse nécessite deux personnes pour être transportée. Fixée sur une
remorque de voiture, une seule personne suffit.

L’échelle de la CUMA est intéressante à plusieurs niveaux :


- économique, avec un investissement commun, (une étude économique a été
réalisée) la possibilité de subventions et la minimalisation des risques .
- des échanges possibles de tourteaux ou d’huile.
- de la mutualisation d’idées et de savoir faire entre les différents adhérents.
- au niveau de l’échelle qui se veut locale, au niveau des Vals de Saintonge.

Une CUMA permet donc une synergie des différents adhérents autour d’un projet commun.

Il faut noter également qu’être autonome, de la production de colza à l’utilisation des


produits ( huile et tourteaux) prend de l’ampleur au niveau des CUMA. Pas moins de 50
projets d’achats de presses à huile en CUMA sont à l’ordre du jour (cf. carte en annexe). C’est
dans ce contexte favorable que s’inscrit notre projet.

Une CUMA doit être composée d’au minimum 4 adhérents. Le nombre d’agriculteurs
s’intégrant dans notre projet permet de définir une taille de presse de plus ou moins gros
rendement horaire et bien entendu de coût plus ou moins élevé. Les différents scénarios sont
expliqués dans le calcul économique. Nous avons retenu une CUMA, idéalement composée
de 10 agriculteurs.

Chaque adhérent de la CUMA doit verser une part dont la somme entre les différents
adhérents est égale à 20 % de l’investissement initial.
Au niveau de notre projet, différentes règles ont été mises en place pour assurer le bon
fonctionnement de la structure.

• Chaque agriculteur paye un coût horaire d’utilisation de la presse définit selon le type
de presse et le nombre d’adhérents, égal à 1,5 fois le coût réel (cela permet de financer
l’entretien de la presse, les éventuelles pannes et l’utilisation du kit de filtration…). La
durée d’utilisation de la presse est plafonnée selon le nombre d’agriculteurs et la
capacité de la presse.

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 7


• La non utilisation de la presse par un adhérent dans le temps qui lui est imparti,
entraîne un prix forfaitaire horaire égal au coût réel d’utilisation de celle-ci s’il ne
trouve pas compromis avec un autre agriculteur qui en aurait plus besoin. Cela permet
à la CUMA de ne pas se trouver dans une situation financière déficitaire.

1.2 La transformation du colza au niveau de l’exploitation

Source : La France Agricole

1.2.1 La matière première

La graine doit être propre et stockée à une humidité inférieure à 10% (entre 6 et 8%).
Cela entraîne souvent un triage puis un séchage. Mais si une graine est trop sèche (< 5%) ,
cela pose des problèmes de pressage. Le taux d’impuretés ne doit pas être excessif pour ne
pas pénaliser le travail de la presse et la qualité des produits. Le triage et le séchage ne sont
pas nécessaire si la récolte est faite dans de bonnes conditions et que les réglages de la
moissonneuse sont optimum.

1.2.2 Le pressage

La presse ne demande pas une grande technicité d’utilisation. Dans notre projet, nous
utilisons des presses Täby (voir en annexe la description détaillée de la presse).
Le fonctionnement est très simple : le boisseau contenant le colza est placé à la verticale de la
presse. La graine est acheminée par la vis d’alimentation contenue dans le corps de la presse
vers une mâchoire fixe ouverte en son centre. Des buses de différentes dimensions permettent
de freiner la sortie du tourteau. L’huile coule par des trous minuscules dur la périphérie de la
vis et est réceptionnée par une petite gouttière jusqu’à la cuve de décantation.
Le colza est pressé à froid une seule fois. L’écrasement mécanique provoque un dégagement
de chaleur qui ne doit pas dépasser 50°.Des études empiriques montrent que la pression
s’effectuer plus mal lorsqu’il fait froid et lorsque la graine est de qualité moyenne.

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 8


1.2.3 Le stockage des produits

L’huile est stockée dans un bac de réception fermée pendant trois semaines minimum
où elle décante naturellement. Une décantation d’au moins trois semaines permet de réduire
par deux la concentration de phospholipides qui sont à l’origine de l’encrassement de la
culasse des moteurs. L’idéal est d’utiliser une cuve opaque, qui permet d’éviter une oxydation
trop rapide de l’huile. (l’oxydation améliore l’indice de cétane mais augmente l’acidité de
l’huile).

1.2.4 La filtration et le stockage de l’huile

Ensuite, la pompe de transfert munie d’un filtre assure le passage de la cuve de


décantation à la cuve de stockage du biocarburant prêt à l’emploi.
L’idéal serait de filtrer à 5 µ, ce qui permet de piéger les cires responsables des problèmes, à
froid, pour les organes périphériques des moteurs ( pompe, filtre…).
Le fond de décantation peut être distribué aux animaux ou remis dans une deuxième cuve
pour une nouvelle décantation.

2 Aspects législatifs

2.1 Réglementation pour l’utilisation de l’huile végétale comme


carburant

Un point important à évoquer concerne les aspects législatifs. Voici ce qu’il en est
aujourd’hui :

• Selon l’article 265-III du code des douanes, l’utilisation à la carburation, à la vente


ou à la mise en vente pour la carburation de produits dont l’utilisation et la vente pour
cet usage n’ont pas été spécialement autorisés par les arrêtés du ministre du budget et
de l’industrie, est interdit.
Or, l’arrêté du 22 décembre 1978, définissant la liste des carburants autorisés, ne
mentionne pas à ce jour l’Huile Végétale Brute.

• Jusqu’au 31 décembre 2004, une autorisation exceptionnelle pouvait être obtenue par
le ministre de l’industrie dans un cadre très précis et très réglementé. Mais la directive
européenne du 8 mai 2003 vise à promouvoir les biocarburants. Elle introduit les
Huiles Végétales Brutes dans la liste des biocarburants, à condition que son utilisation
soit compatible avec le type de moteur concerné et les exigences correspondantes en
matière d’émissions. Les pays membres avaient jusqu’au 31 décembre 2004 pour
adapter la législation et la réglementation aux dispositions de cette directive.

• Le bulletin officiel des douanes précise qu’ « est soumis à la taxe tout produit utilisé,
mis en vente ou destiné à être utilisé comme additif pour carburant ». Il en résulte
donc que l’autorisation effective d’utiliser l’HVB à partir du 1er janvier 2005 amène à
payer la TIPP du carburant auquel il se substitue. Pour déclarer la TIPP, il suffit
d’écrire au bureau des douanes de son département.

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 9


• Mais la TIPP actuelle du gazole est de 41,69 € pour 100 litres alors que la TIPP du
fioul est de 5,66 € pour 100 litres. Actuellement, l’introduction d’ester méthylique de
colza dans du gazole bénéficie d’une exonération de TIPP de 33€ pour 100 litres soit
une TIPP de 8,69€ pour 100 litres. On peut donc supposer, qu’une harmonisation de la
TIPP soit mise en place et que les mêmes exonérations soient appliquées pour l’HVB.
Enfin, la loi de finances 2005 en cours d’examen peut encore entraîner des
modifications de TIPP et d’exonération sur les biocarburants.

Il est donc très probable que la France modifie sa législation, forcée par la directive
européenne. Les Huiles Végétales Brutes entreraient alors comme carburant, et ceci de
manière très encadrée pour éviter tout problème législatif.

2.2 Réglementation pour toucher la prime énergétique

2.2.1 Colza sur Jachère

Pour toucher la prime culture énergétique, il faut déclarer à l’ONIOL la culture de


colza en versant une caution de 250 € par hectare. La pesée de la récolte est suivie de la
transformation et de la dénaturation de l’huile obtenue (en y additionnant 3% de fuel). La
dénaturation de l’huile est effectuée afin que celle-ci ne puisse pas retourner dans le circuit
alimentaire. Ceci permet de récupérer la caution et de toucher la prime énergétique qui se
chiffre à 45 € par hectare.

2.2.2 Colza SCOP

Le principe est exactement le même que pour un colza sur jachère. La seule différence
est le prix de la caution, fixé à 60 € par hectare.

Il faut préciser que cette caution est une caution encaissée, remboursée avant la campagne
suivante. L’absence de versement de caution implique une absence de prime de 45 €/ha.

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 10


3 Valorisation de l’huile

3.1 En tant que carburant agricole

L’huile végétale pure (HVP) issue du pressage des graines de colza peut être utilisée comme
carburant. Il est important de noter que la garantie constructeur du moteur (souvent d’une
durée d’un an) est annulée à partir du moment où l’huile est utilisée comme carburant.

Comparons les caractéristiques de l’huile de colza (première pression à froid) avec celles
du fuel et de l’EMHV :

HVP
Paramètres Unité EMHV Fuel
Min. Max.
Densité (15°C) Kg/m3 900 930 860-900 820-845
Point éclair °C 220 >180 >55
PCI MJ/kg 35 37,1 43
Viscosité (25°C) Mm²/s 38 2-4,5
Indice Cétane 38 49-51 48-50
Soufre Mg/kg 20 10 350
Phospholipides Mg/kg 15

Les caractéristiques des huiles végétales brutes sont relativement proches de celles du
fuel. On peut voir que le point éclair de l’HVP (température à partir de laquelle se forment des
vapeurs en quantité suffisante pour constituer avec l’air un mélange inflammable) est
supérieur à celui du fuel, mais reste largement dans les domaines de températures de la
chambre à combustion des moteurs. Le Pouvoir Calorifique Inférieur ou PCI (quantité de
chaleur dégagée par la combustion complète de 1 m3 de vapeurs émises par le carburant) est
légèrement inférieur dans le cas de l’huile. Enfin, l’indice de cétane, qui évalue la capacité
d'un carburant à s'enflammer, est, là-encore, inférieur pour l’huile. Ces légères différences ne
sont plus significatives quand les moteurs fonctionnant à l’HVP passent au banc d’essai. En
effet, l’oxygène et certains acides gras, naturellement présents dans l’HVP, en améliorent la
combustion. Les mesures effectuées, notamment par les CUMA du Sud-Ouest, n’ont pas
révélé de différences significatives dans les performances des tracteurs, tout comme dans les
courbes de mesure de puissance et de couple.
Le principal handicap de l’huile réside dans sa viscosité plus élevée. Toutefois, on
peut voir sur la courbe ci-dessous qu’à 80°C, la viscosité de l’huile est équivalente à celle du
fuel :

Viscosité de l’huile
de colza en fonction
de la température

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 11


Par sécurité, il est conseillé d’utiliser l’huile dans les 12 mois qui suivent le pressage.

L’huile décantée est utilisable directement comme carburant pour le tracteur soit en
mélange (de 30 à 70%) ou en pur si le tracteur est équipé du système de bicarburation
(réservoir supplémentaire et kit de basculement d’un carburant à l’autre – cf. ci –après). Dans
ce dernier cas, le démarrage et l’arrêt du moteur se fait sur le fuel et permet ainsi d’éviter les
problèmes mécaniques sur la pompe d’injection liés à la viscosité de l’huile et le gommage du
moteur par les imbrûlés.

Dans le cas d’une utilisation en mélange et donc sans kit de bicarburation (option
choisie dans le cas de notre étude), il est conseillé d’équiper le moteur d’un système de
préchauffage (équipement de série chez de nombreux constructeurs) sur le circuit
d’alimentation ou ajouter un verre de « super » au moment du remplissage pour éviter les
soucis de démarrage l’hiver ainsi que les problèmes évoqués précédemment (viscosité de
l’huile et gommage). En effet, l’HVP fige à des températures inférieures à –8°C.

Exemple de montage en bicarburation : (F : Filtre)

Réservoir HVP Réservoir fuel

Pompe Commande Pompe


d’alimentation électrique d’alimentation
du tracteur HVP Gazole électrique

F F F

Module de bicarburation à électrovannes Retour

Pompe d’injection

Injecteurs

L’augmentation du volume de filtration est également recommandée, soit en


augmentant la taille du filtre, soit en mettant un deuxième filtre en dérivation pour ne pas
freiner le passage.

L’utilisation de l’huile pure se fera de préférence lors de gros travaux utilisant le


moteur à plus de 75% de charge (labour, semis…).
Il est possible d’équiper le tracteur d’un kit comprenant une sonde, des bougies de chauffage
et des électrovannes qui permet le passage automatique d’un carburant à l’autre suivant la

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 12


demande du moteur (mesure de la température des fumées ou du carter moteur). Ce kit coûte
environ 1000 €.

L’utilisation de l’huile semble possible sur tous les moteurs à injection indirecte ou
directe. Sur les moteurs les plus anciens, un retarage des injecteurs (+ 20 à 30 bars) est
souvent conseillé pour atteindre des pressions d’injection supérieures à 200 bars.
Les moteurs équipés d’injecteurs-pompe n’ont pas faits l’objet d’un suivi particulier en
France. Toutefois, les constructeurs allemands proposent pour leurs tracteurs des injecteurs-
pompe avec un système de préchauffage intégré. Les résultats sont très bons, mais cet
équipement s’accompagne d’un surcoût non négligeable. Cette option n’est pas proposée aux
clients français de ces mêmes tracteurs (vide réglementaire n’encourageant pas les
constructeurs étrangers).

D’après un certain nombre d’essais réalisés sur le territoire français, toutes les pompes
à injection en ligne ou rotatives de marque Bosch peuvent fonctionner à l’huile brute. Au
contraire, les pompes de marque Stanadyne ou Lucas ne permettent pas ce changement de
carburant. Dans le cas d’un mélange huile-fuel inférieur à 50%, tous les moteurs peuvent
utiliser ce type de carburant. Les nouveaux moteurs proposés sur le marché dans le but de
répondre aux nouvelles normes Tier III (dès 2006) et utilisant un système d’alimentation en
carburant haute pression à rampe commune (HPCR) n’ont pour l’instant pas fait l’objet
d’essais avec de l’HVP en tant que carburant. La haute technicité de ces moteurs, d’après le
constructeur Deere, obligerait plutôt à l’utilisation d’un carburant d’une meilleure qualité que
d’un produit fabriqué artisanalement.

Certains préconisent également le montage d’une pompe de gavage électrique en


amont de la pompe à injection pour éviter les problèmes de désamorçage.

Le tableau suivant résume l’état actuel des connaissances concernant les technologies
des moteurs :

Technologie Modification % HVP possible Avantages Inconvénients


Retarage + 100, en simple
Injection indirecte simple Marché faible
Préchauffage carburation
Injection directe 1 Aucune 30 à 70, en simple simple Prémélange
Usage maxi. A Kit de
Injection directe 2 Aucune 100, en double
75% de charge basculement
Elsbett (techno. Chambres et Coût (5000 à
100 HVP totale
allemande) pistons 10000 €)
Technologie de
HPCR, injection Injecteurs, Respect des
pointe fragile,
électronique (peu préchauffage, A définir nouvelles normes
pas d’essais à ce
de données) calibration antipollution
jour

Si on s’intéresse au « rapport énergétique » des différents carburants, on voit que l’huile de


colza (comme de tournesol) est largement en tête.

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 13


Le tableau ci-dessous donne le rapport entre l’énergie produite et l’énergie fossile (non
renouvelable) nécessaire à la fabrication du carburant en question :

Huile
Essence Gazole ETBE Ethanol EMHV Huile Colza
Tournesol
0,87 0,92 1 2 3 4,68 5,48

On voit pourquoi on a tout intérêt à s’intéresser à cette nouvelle source d’énergie


qu’est celle de l’huile végétale pure. L’intérêt est d’autant plus grand que l’émission de gaz à
effets de serre (CO2 notamment) par la combustion de cette huile est bien inférieure aux
autres types de carburants : (en g.eq CO2/kg)

EMHV Huile
Essence Gazole ETBE Blé Ethanol Blé Huile Colza
Colza Tournesol
3653 3394 2531 922 888 660 498

Des essais ont montré une légère augmentation des oxydes d’azote (Nox), un
problème qui peut être combattu par un pot catalytique. Enfin, l’avantage revient aux HVB
pour les émissions de suies et de particules.

3.2 Autres valorisations

L’huile végétale se substitue également au fioul domestique employé dans les


chaudières. Il faut toutefois l’équiper d’un brûleur spécifique doté d’un système de
préchauffage de l’huile avant le brûleur. Cet usage de l’huile revêt un grand intérêt d’autant
que son utilisation est nettement plus simple que sur un moteur. Il faut compter environ 1200
€ pour acquérir ce type d’équipement.

L’HVP peut également être utilisée en tant que carburant dans un groupe électrogène
dont les utilisations sont multiples (production de chaleur…).

Une autre valorisation possible de cette huile est la vente en tant qu’huile alimentaire.
Elle rencontre un succès croissant depuis que les messages marketing se sont emparés de ses
qualités nutritionnelles, liées notamment à sa forte teneur en acide gras insaturés spécifiques,
les fameux ω3. Le créneau semble porteur en ventre directe. Toutefois, ce genre d’activité
implique des investissements plus conséquents que ceux décrits dans notre cas. Les
équipements et la transformation doivent répondre aux normes définies par le Codex
Alimentarius. Enfin, il ne s’agira de toute façon que de marchés de niche où seuls les
pionniers seront gagnants.

4 Les tourteaux gras

Les tourteaux produits par les presses diffèrent des tourteaux coproduits par les usines de
trituration.

Les tourteaux produits par les usines de triturations ont une teneur résiduelle en huile très
faible. Ces tourteaux ont été bien étudiés par le CETIOM.

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 14


Les tourteaux produits par une presse, appelé tourteaux de colza de ferme, ont une teneur
résiduelle en huile plus importante, et à ce titre, sont beaucoup plus énergétiques. Peu
d’études ont été menées sur ces tourteaux à ce jour.

4.1 Comparaison des tourteaux de colza fermier et industriel :

Valeurs par kg brut Colza ferme Colza Inra 2002


Matière sèche 88.7 % 88.7 %
Protéines brutes 28,1 % 35 %
Cellulose brute 10.7 % 12 %
Matières grasses 12 à 20 % 2à3%
U.F. Lait 0.9 à 1.2 0.85
U. F. Viande 0.93 0.80
PDIN 170 à 200 219
PDIE 93-125 138
Ratio PDIN/PDIE 173 % 158 %
P (g) 13 13
Ca (g) 9.36 9.36

4.2 Conservation

L’importante teneur en huile du tourteau a fait craindre des problèmes de conservation. En


réalité, il semble que le tourteau se conserve bien sur trois mois au moins, à condition qu’il
soit entreposé à l’abri de l’humidité.

4.3 Apports dans la ration

A cause du taux de matières grasses élevé, il est préférable de limiter les apport à 2 kg
de tourteaux par animal. Grâce à sa haute teneur en protéines, le tourteau de colza fermier est
un bon correcteur, il permet à l’exploitation d’être autonome sur le plan des apports
protéiques. Il est appétant, de par sa teneur en huile et aussi à cause du fait que, contrairement
à son homologue industriel, il n’est pas passé par les solvants chimiques pour extraire son
huile.

Exemple d’incorporation de tourteau gras dans la ration de vaches laitières. (Voir en annexe
2).

Peu d’études ont été menées sur le sujet de l’incorporation dans différents types
d’élevages. On peut citer les exemples rencontrés.

4.3.1 En élevage bovin laitier

En élevage bovin laitier, l’apport d’un tourteau gras peut faire légèrement diminuer le
TB, de l’ordre d’un point par kilogramme de tourteau quotidien. Il convient donc de le limiter
si le TB du troupeau est déjà bas.

4.3.2 En élevage caprin

En élevage caprin, il semble que les résultats soient excellents. Un agriculteur de la


Vienne a amélioré le prix de son lait suite à l’introduction de tourteau de colza dans la ration.

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 15


Son lait avait atteint des taux de matières grasses de 40 et un taux protéique de 40.5. La plus
value représente 7800 euros sur une année pour un quota de 170 000 L.

4.4 Traçabilité

Le tourteau de colza fermier est traçable depuis les semis jusqu’au pressage puisqu’il
n’a pas quitté l’exploitation du producteur. C’est un atout de taille dans le cadre de production
de viande de qualité, notamment si il est associé à de la vente directe. En général, il est utilisé
en substitution à des aliments à base de tourteaux de soja, susceptibles de contenir des OGM.

4.5 Cas de l’agriculture biologique

Une exploitation pressant son colza biologique peut fournir des élevages de viande issu
l’agriculture biologique. La traçabilité est simple à établir, et cela permet aux éleveurs
d’apporter une alimentation riche tout en respectant le cahier des charges. Certains élevages
de porcs biologiques incorporent également de l’huile dans les de rations alimentaires.

4.6 Prix du tourteau de ferme

Le tourteau de colza industriel s’échange autour de 150 euros / tonne. Le prix


d’échange du tourteau fermier varie d’un endroit à l’autre.

Lorsque la valorisation de l’huile est excellente ( cas de la vente d’huile alimentaire )


les tourteaux sont vendus sous le cours du marché : 120 euros / tonne. En effet, la forte teneur
en huile est parfois perçu comme un désavantage par certains éleveurs qui ne veulent pas
revoir leurs systèmes de rations.

Certaines qualités du tourteau pourraient éventuellement justifier une cotation au


dessus du cours du marché. En effet, la traçabilité est excellente, on peut donc garantir une
provenance locale. La valeur énergétique de ce tourteau est élevée, à causse de la forte teneur
en huile. L’utilisation de tourteau fermier permet donc de diminuer l’apport d’aliment
purement énergétiques tels que l’ensilage. L’extraction de l’huile s’étant faite à froid, sans
utilisation de solvant. Comme les protéines n’ont pas subi de traitement physico-chimique, il
semble que la digestibilité réelle des protéines présente soit supérieure à celle des protéines
contenues dans un tourteau de colza industriel. Le rapport PDIN/ PDIE est important, ce qui
est intéressant dans la mesure où les rations sont souvent déficitaires en PDIN.

En pratique, le tourteau est rarement vendu plus cher que le marché. Par contre,
lorsque le tourteau est produit et utilisé par des éleveur sur la même exploitation, son prix est
estimé au dessus du cours du marché à cause des qualités énoncées ci-dessus et des économies
de coût de transport. Les prix constatés pour le tourteau variaient de 170 à 200 euros tonne.

Si le tourteau doit être produit dans une exploitation et vendu à un autre agriculteur, on
peut garder le prix du marché, voire un prix légèrement supérieur. L’échange de tourteau est
local, avec des frais de transport en principe réduits, ce qui permet au producteur de vendre
son tourteau à 150 euros / tonne sans que le prix payé par l’éleveur soit excessif.

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 16


4.7 Utilisation non alimentaire :

A cause de la forte teneur en huile dans ces tourteaux, on peu éventuellement envisager
de les utiliser comme combustible dans des chaudières. Pour le chauffage domestique ou
d’autres installations comme le séchage.

Un essai est mené par un agriculteur pour utiliser ce tourteau comme engrais azoté dans
les champs. Dans ce cas, la tonne de tourteau a été achetée 150 euros/t. Cette utilisation, si
elle se révélait possible, permettrait à des céréaliers d’écouler leur production de tourteaux sur
leur propre exploitation, sans passer par un troupeau voisin.

5 Etude économique

Comme décrit précédemment, le projet proposé comprend l’achat en CUMA d’une presse
et son utilisation par les agriculteurs adhérents. La valorisation économique de l’huile et du
tourteau se raisonne donc au niveau individuel.
Pour dimensionner le projet et évaluer son impact économique, on s’est intéressé à la
rentabilité au niveau d’un adhérent « moyen » correspondant à ce qu’on a pu rencontrer sur le
terrain (en terme de quantité d’huile utilisée par an notamment).

5.1 Dimensionnement du projet

5.1.1 Détermination du prix horaire

Le nombre d’agriculteurs minimal pour créer une CUMA est de 4. A partir de ce


minimum, notre objectif était de définir le nombre optimal d’adhérents, en terme de rentabilité
d’une part, mais en tenant compte également des risques et contraintes engendrées :
organisation, capacité de la machine…
La quantité d’huile susceptible d’être utilisée par an dans une exploitation moyenne des Vals
de Saintonge a été déterminée d’après le diagnostic fait sur le terrain. En comptant une
utilisation en mélange à 50% en moyenne sur l’année (30% l’hiver et 75%, voire plus, l’été),
on a obtenu 5 840 L/an/exploitation.

A partir de là, on a pu se diriger vers deux types de presses proposées par l’EURL
LAPLACE (monopole des ventes) : une première dite « TÄBY 55 » avec un débit de 10 litres
par heure en moyenne et une seconde, la « TÄBY 70 », dont le débit moyen est de 15 L/h.
Nous avons fixé le nombre maximal d’heures de fonctionnement de la machine à 5 840 (16
h/j * 365 j). Même si 16 heures par jour apparaît un peu élevé, il faut noter que la machine
peut tourner en continu lorsqu’elle est chez un agriculteur, même la nuit ; à chacun de prendre
ses dispositions le soir en terme d’approvisionnement en colza et de stockage des produits.
Les exemples du terrain nous ont montré que c’était largement possible.

Pour la Täby 55, le nombre maximal de litres d’huile produit par an est de 58 400 (10
agriculteurs) et pour la Täby 70 de 87 600 (15 agriculteurs).

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 17


Afin de déterminer la rentabilité au niveau individuel, il nous a fallu déterminer le prix
horaire que la CUMA va facturer à chacun de ses adhérents. Tous les calculs sont faits hors
taxes, en accord avec le régime d’imposition des CUMA et des agriculteurs.

Comme on peut le voir dans le tableau ci-après, nous avons séparé l’investissement des
charges annuelles :

CUMA
Machine Täby 55
10
Investissements
Achat Machine 6100
Pompe + Filtres (10 µ ) 650
Remorque 500
Total sans subventions 7250
Amortissement sur 7 ans 1035,71

Charges annuelles
Frais financiers 20,57
Filtre 150,00
Vis 230,00
Entretien remorque 20,00
Total 420,57

CHARGES TOTALES PAR AN 1456,29


Apport Capital agriculteurs (20%) -144,29
-2200 Subventions (30%) -314,29
TOTAL 997,71

Nombre d'heures d'utilisation par an 5840,00 <5840


Coût réel (par heure) 0,17
Prix agriculteur (par heure) 0,26
Prix forfaitaire si pas utilisé (par heure) 0,17

Nous avons décidé d’amortir linéairement sur une durée de 7 ans, ce qui est l’usage
dans ce cas. Prenons l’exemple du petit modèle Täby 55. L’investissement total est représenté
par la machine (6100 €), le système de pompe et de filtration à 10µ, ainsi que la remorque
permettant le transport de ferme en ferme. On obtient un total de 7250 €, soit 1036 € de
dotation aux amortissements par an.

Les charges annuelles comprennent :

• Les frais financiers : montant des intérêts de l’emprunt contracté pour le


financement de l’investissement. Etant donné la faiblesse des taux du marché,
nous sommes partis sur un prêt commercial pour une durée de trois ans
(investissement peu élevé). Le taux correspondant est de 2% par an (TEG). Les
prêts spéciaux accordés aux CUMA (les TMS) n’ont pas été retenus (taux
comparables, avec contraintes administratives en plus). Le montant emprunté
est égal au montant de l’investissement moins le montant correspondant à
l’apport en capital des agriculteurs (20% dans le cadre d’une CUMA) et la

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 18


subvention accordée pour de tels projets (30% du montant initial). Le
versement de ces intérêts s’échelonne sur trois ans ; nous l’avons donc ramené
à un coût annuel en prenant pour durée de projet 7 ans (somme totale des
intérêts des 3 années d’emprunt divisée par 7).

• Les autres charges pour la CUMA sont représentées par des frais d’entretien
de la machine. Nous avons considéré un nombre d’heures d’utilisation
maximal pour la presse et le dispositif de filtration. Les données constructeurs
préconisent alors le remplacement de la vis de la presse et des filtres tous les
ans. Si on ajoute à cela les frais d’entretien de la remorque, on obtient un total
d’environ 421 €/an.

Le montant total des charges pour la CUMA est ainsi de 1 456 €/an. Pour déterminer
le coût horaire réel de la machine, nous avons soustrait à ce montant la subvention accordée et
l’apport en capital des agriculteurs, qui est égal à 20% du montant total de l’investissement de
départ moins la subvention accordée. Cette subvention s’élève à 30% de l’investissement et
elle correspond à ce qu’ont obtenu d’autres CUMA françaises engagées dans le même type de
projet (demande effectuée auprès de l’Adème et du conseil régional ; exemples des Fdcuma
de Basse-Normandie, du Calvados et de la Mayenne).
On obtient finalement un coût annuel (subvention et apport en capital divisés par la
durée du projet, c’est-à-dire 7 ans) de 997 €. On divise ce montant par le nombre d’heures
d’utilisation par an (5 840 L/an/agriculteur * nb.agriculteurs / nb.LitresHoraireMachine). Si
on prend l’exemple du petit modèle de presse Täby 55 (10L/h) avec 10 agriculteurs, on
obtient : 5 840 * 10 / 10 = 5 840 H/an. Ce nombre sera modifié quand on fera varier le
nombre d’agriculteurs engagés ou le type de presse choisi.

Le coût horaire réel est obtenu en divisant le total des charges (997 €) par ce nombre
d’heures d’utilisation par an. Pour déterminer le prix horaire facturé à l’agriculteur par la
CUMA, nous avons multiplié ce coût réel par un facteur de 1,5 (on obtient 0,26 €/h pour la
Täby 55 avec 10 agriculteurs). La « marge » dégagée permettra de financer les frais de
gestion, l’assurance (contrat global pour la CUMA) et tous les imprévus liés à un tel projet
(réparation matériel, impayés…).
S’il s’avérait qu’un agriculteur n’utilise pas la machine pour une durée équivalente à
celle pour laquelle il s’est contractuellement engagé, la CUMA lui facturera ces heures de
« non utilisation » à un prix équivalent au coût horaire réel (sans marge). Bien sûr, le
règlement intérieur de la CUMA doit prévoir tous les cas d’utilisation possible de sa
machine : sous-utilisation, sur-utilisation, utilisation par un agriculteur non adhérent.

5.1.2 Evaluation de la rentabilité au niveau individuel

Pour évaluer cette rentabilité, on utilise les critères de la Valeur Actuelle Nette (VAN)
et du Taux de Rentabilité Interne (TRI). La VAN est définie comme la somme de
l’investissement initial et des flux annuels d’argent actualisés. En d’autres termes, c’est ce que
le projet va rapporter en euros d’aujourd’hui. Le TRI est le taux d’intérêt tel que si le capital
investi avait été placé à ce taux, on obtiendrait exactement le même « rentabilité » finale.
Il nous a donc fallu évaluer l’investissement de départ pour l’agriculteur et les flux financiers
pour les sept années de projet.

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 19


Le tableau ci-dessous donne un aperçu de l’investissement initial et des charges
annuelles :

Individuel
Nombre d'agriculteurs 10 <10

Investissements
Boisseau 500
Cuves de décantation 500
Stockage tourteaux 200
Divers ( installation, maçonnerie) 300
Apport capital CUMA 101
Investissement départ 1601

Charges annuelles
Prix utilisation machine 149,66
TIPP (5,66/hL) 320,63
Electricité 58,40
Frais divers ( transport,,,) 20,00

TOTAL 548,68

Dans l’investissement de départ, nous avons comptabilisé le boisseau de stockage et


d’alimentation de la presse en colza, les cuves de décantation, le bac de stockage des
tourteaux, les frais liés à l’installation (maçonnerie) et , bien sûr, le capital apporté à la
CUMA (variant suivant le nombre d’agriculteurs engagés). On obtient un investissement
initial de 1 601 €.

Les charges annuelles comprennent le coût de la machine (prix horaire *


nb.heures/an), le paiement de la TIPP (ou TIC : « Taxe Intérieure de la Consommation »)
s’élevant à 5,66 €/hl, l’électricité (0,10 € par heure) et les frais divers (maintenance, transport
de la presse…pour 20 €). Dans l’exemple de la presse Täby 55 et en prenant 10 agriculteurs,
on obtient un total des charges de 549 €.
Nous n’avons pas pris en compte la main-d’œuvre. En effet, nous avons considéré que
le temps passé à presser son colza était compensé par la diminution du transport des
marchandises puisque le colza est stocké sur la ferme à la récolte (pas de livraison à la
coopérative, ce qui entraîne un gain de temps important à la récolte) et les tourteaux sont déjà
sur la ferme (pas besoin d’aller les chercher à la coopérative). Pour ce qui est de l’installation,
nous n’avons pas pris en compte les prix du marché, sachant que les agriculteurs sont souvent
bricoleurs.

Pour calculer la VAN, on établit le tableau (cf. ci-dessous pour la Täby 55 à 10


agriculteurs) des flux annuels d’argent sur la durée du projet (7 ans) :

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 20


Années 0 1 2 3 4 5 6 7
Investissement -1601,00
Frais financiers -32,02 -21,35 -10,67
Charges variables (par an) -548,68 -548,68 -548,68 -548,68 -548,68 -548,68 -548,68
Colza non vendu -3504,00 -3504,00 -3504,00 -3504,00 -3504,00 -3504,00 -3504,00
Fuel non acheté 2549,16 2549,16 2549,16 2549,16 2549,16 2549,16 2549,16
Valorisation tourteaux 1752,00 1752,00 1752,00 1752,00 1752,00 1752,00 1752,00
ACE 262,80 262,80 262,80 262,80 262,80 262,80 262,80
Flux nets -1601,00 479,26 489,93 500,60 511,28 511,28 511,28 511,28
Taux d'actualisation (1/(1+0,05))n 1,00 0,95 0,91 0,86 0,82 0,78 0,75 0,71
Flux nets actualisés -1601,00 456,00 444,37 432,52 420,78 400,84 381,41 363,52

L’année 0 est celle de l’investissement (par exemple le 31 décembre). Les 7 années


suivantes sont celles de l’exploitation du projet avec des « sorties » et des « rentrées »
d’argent en référence à la situation sans projet.

) Les « sorties » d’argent :

• Les frais financiers : comme pour la CUMA, nous avons pris un emprunt
de trois ans à 2% sur la totalité de l’investissement.
• Le montant total des charges annuelles (549 €).
• La valeur du colza non vendu : 5 840 L/an / 1000 L/ha * 3 T/ha * 200 €/T
(cours actuel du colza) = 3 504 €.

) Les « rentrées » d’argent :

• La valeur du fuel non acheté (1 litre d’huile remplaçant un litre de fuel) :


5 840 L/an * 0,97 (3% de pertes liées à la décantation) / 1000 * 450 €/m3 =
2 549 €.
• La valeur des tourteaux : 5 840 L/an /1000 * 2 T/m3 * 150 €/T (cours actuel
du tourteau de colza) = 1 752 €.
• L’ACE (Aides aux Cultures Energétiques) : 5 840 L/an / 1000 L/ha * 45
€/ha (aide) = 263 €.

Nous n’avons pas pris en compte le paiement des impôts sur le bénéfice réalisé par ce
projet étant donné que son calcul dépend de la situation globale de l’exploitation (bénéficiaire
ou déficitaire et dans quelle mesure).
On a choisi de calculer la VAN avec un taux d’actualisation de 5 %, ce qui est dans la
moyenne du secteur agricole. On trouve, toujours dans le cas de l’exemple de la Täby 55 à 10
agriculteurs, une VAN positive de 1 237 €, ce qui est correct. Le TRI correspondant est de
24%, ce qui est assez important. Cette rentabilité tient à la valorisation de l’huile à hauteur de
60% ; les 40% restant étant liés à la valorisation des tourteaux.

Pour finaliser notre dimensionnement du projet, nous avons calculer la VAN pour les
deux presses, avec un nombre d'agriculteurs variant de 4 à 10 pour la plus petite et de 4 à 15
pour la plus grande. La représentation de la VAN en fonction du type de machine et du
nombre d’agriculteurs engagés est fournie en Annexe 3. On voit que la VAN croît
logarithmiquement en fonction du nombre d’agriculteurs. Dans la zone commune aux deux
machines (de 4 à 10 adhérents), c’est la plus petite qui offre une VAN supérieure. Pour
atteindre la même rentabilité que la Täby 55 à 10 agriculteurs, la Täby 70 doit regrouper au

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 21


minimum 13 adhérents. Tous les calculs concernant la Täby 70 sont présentés en Annexe 4.
Pour des raisons d’organisation et de limitation du facteur risque lié au projet, nous avons
décidé d’opter pour le petit modèle avec 10 agriculteurs. Le temps de retour pour ce projet,
encore appelé « durée de récupération du capital », se situe entre 3 et 4 ans.

5.2 Calcul du coût de revient de l’huile

Effectuons le calcul du coût de revient du litre d’huile produit sur l’exploitation : (calcul pour
un ha de colza)

• Charges opérationnelles : 370 € (source : Fdcuma de la Mayenne)


• Pressage : 27 € (0,27 €/h / 10 L/h * 1000 L/ha)
• Electricité : 10 € (0,1 €/h / 10 L/h * 1000 L/ha)
• TIPP : 56,60 € (5,66 €/hl * 10 hl/ha)
• Amortissement interne : 39 € (1 601 € / 7 ans / 5,84 ha)
• Fermage : 122 € (source : Fdcuma de Charente-M.)
• Frais divers : 3,42 € (20 € / 5,84 ha)

CHARGES TOTALES : 628,02 €

En prenant 150 €/t pour le prix du tourteau de colza, on obtient un coût de revient de
l’huile égal à : (628,02 € - 300 € (150 €/T * 2 T/ha)) / 1000 L/ha = 0,33 €/L. On voit bien que
ce coût est inférieur au prix actuel du fuel environ égal à 0,45 €/L.
De la même manière, si on fixe le prix de l’huile à 0,45 €/L, le coût de revient du tourteau
est alors de 90 €/T.

5.3 Etude prospective

L’objectif de cette étude est de mesurer l’impact de l’évolution des cours du colza et du
fuel sur la rentabilité du projet (VAN).

Nous avons alors construit le graphique ci-après (cf. tableau correspondant en Annexe
5) :

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 22


Evolution de la VAN (5%, 7 ans)

12000

8000

4000

-4000

150
170
-8000
190
0,35 Prix du colza
0,39 210
0,43
0,47
0,51 230
0,55
Prix du fuel 0,59
0,63

On voit que la zone dans laquelle on se trouve actuellement peut rapidement évoluer
vers des VAN largement positive (plus de 10 000 €) si le prix du fuel continuait à croître (rien
ne peut aujourd’hui compromettre cette idée) et que le prix du colza diminuait aux alentours
de 170 €/T. Il est très probable que le prix du colza oscille dans la fourchette ici définie (de
150 à 230 €/T). Par contre, l’évolution du prix du fuel est plus qu’incertaine et cette
incertitude doit être prise en compte dans le processus de choix du projet. En effet, si le prix
du fuel retombait à 0.35 €/L (prix en début d’année 2004), la rentabilité du projet serait
largement remise en cause (VAN = - 1 885 €).

On assisterait à une modification du prix du tourteau de colza si le cours du soja sur


lequel il est indexé évoluait. Le prix du tourteau de colza est évalué en prenant 75% du prix
du tourteau de soja. Une légère augmentation, par exemple en passant de 150 €/T (la référence
ici prise) à 170 €/T, entraînerait une VAN deux fois plus importante (VAN à 5%, 7 ans = 2
524 €).

Bien sûr, pour évaluer l’impact économique réel du projet, il faudrait tenir compte
d’éléments aux effets à long terme et par conséquents difficilement mesurables
économiquement : impact positif sur l’environnement, avantage de l’autonomie des
agriculteurs, traçabilité des produits (exemple d’un atelier de transformation du colza produit

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 23


en bio et valorisation des tourteaux au niveau de l’élevage également conduit en bio),
amélioration de l’image des agriculteurs auprès de la société.

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 24


La transformation de colza à la ferme et valorisation des tourteaux au sein d’une Cuma

des Vals de Saintonge est donc un projet rentable dans l’état actuel des choses et dans la

perspective d’une stabilisation ou augmentation du prix du fuel et baisse du prix du colza.

Il est également important de souligner que l’aspect législatif devrait être réglé puisque la

France, comme tout état membre de l’Union Européenne, est contrainte de modifier sa

législation afin de faire rentrer les Huiles Végétales Brutes en tant que carburants. Une entrée

probablement très encadrée et harmonisation de la TIPP entre les différents biocarburants est

alors à prévoir.

Ce projet mettait en avant l’utilisation de l’huile comme biocarburant mais d’autres

valorisation de l’huile sont envisageables. Par exemple, l’utilisation dans des chaudières, des

groupes électrogènes ou dans des séchoirs à foin. Une utilisation d’autant plus intéressante

que la TIPP ne s’applique pas pour ce genre d’usage. Un marché plus restreint mais en plein

essor est également à considérer : la vente directe d’huile de colza riche en ω3.

Il faut bien sûr rappeler que l’impact d’un tel projet prend en compte des éléments aux effets à

long terme difficilement mesurables économiquement : impact positif sur l’environnement,

avantage de l’autonomie des agriculteurs, traçabilité des produits, amélioration de l’image des

agriculteurs auprès de la société.

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 25


ANNEXES

ANNEXE 1

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 26


ANNEXE 2

Exemple d’incorporation du tourteau gras dans des rations.

Les données ci-dessous ont été trouvées sur le site http://bidougoere.free.fr/

La valeur nutritionnelle du colza gras est retenue d’après le tableau suivant. Ce tableau est
différent du tableau présenté dans le rapport. Les valeurs ci-dessous diffèrent légèrement des
valeurs données dans le rapport. En effet, la valeur alimentaire du tourteau peut varier selon
les graines et selon le taux d’extraction de l’huile ( qui varie avec la température).

aliment Matière UFL UFV PDIN (g) PDIE (g) Ratio (%) P (g) Ca (g)
sèche % PDIE/PDIN
Tourteau 88.7 0.96 0.9 247 156 158 13 9.36
colza
industriel
Tourteau 88.7 1.4 1.38 201 116 173 13 9.36
colza
fermier

Le tourteau gras est un complément azoté. Il remplace donc dans la ration les aliments
concentrés, riches en protéines, le plus souvent à base de soja.

Vaches laitières

La ration ci-dessous a été calculée pour une vache laitière Prim’holstein produisant 31.5 kg de
lait par jour avec TB de 32. Dans cette nouvelle ration, la quantité de tourteau de colza
incorporée a été volontairement limitée à 2 kg pour éviter une variation du TB. Le premier
tableau présente la ration initiale. Le second tableau présente la nouvelle ration, après
incorporation du tourteau de colza gras.

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 27


En élevage allaitant :

La ration ci-dessous a été calculée pour des vaches Salers de 600 kg environ, autour du
vêlage. Le premier tableau présente la ration initiale. Le second tableau présente la nouvelle
ration, après incorporation du tourteau de colza gras.

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 28


ANNEXE 3

2000

1500

1000
VAN

Täby 55
500
Täby 70

0
4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

-500

-1000
Nombre d'agriculteurs

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 29


ANNEXE 4

CUMA Individuel
Machine Täby 70 Nombre d'agriculteurs 12 <15
15
Investissements Investissements
Achat Machine 9170 Boisseau 500
Pompe + Filtres (10 µ ) 650 Cuves de décantation 500
Remorque 500 Stockage tourteaux 200
Total sans subventions 10320 Divers ( installation, maçonnerie) 300
Amortissement sur 7 ans 1474,29 Apport capital CUMA 120,33
Investissement départ 1620,33
Charges annuelles
Frais financiers 29,46
Filtre 150,00 Charges annuelles
Vis 230,00 Prix utilisation machine 156,83
Entretien remorque 20,00 TIPP (5,66/hL) 320,63
Total 429,46 Electricité 38,93
Frais divers ( transport,,,) 35,00
CHARGES TOTALES PAR AN 1903,75
Apport Capital agriculteurs (20%) -206,29 TOTAL 551,39
-3100 Subventions (30%) -442,86
TOTAL 1254,61

Nombre d'heures d'utilisation par an 4672 <5840


Coût réel (par heure) 0,27
Prix agriculteur (par heure) 0,40
Prix forfaitaire si pas utilisé (par heure) 0,27

ACE (€/ha) 45
Prix colza (€/t) 200
TRI 24% Prix fuel (€/m^3) 450
VAN (5%) 1 202,54 € Prix tourteaux (€/t) 150

Années 0 1 2 3 4 5 6 7
Investissements -1620,33
Frais financiers -32,41 -21,60 -10,80
Charges variables (par an) -551,39 -551,39 -551,39 -551,39 -551,39 -551,39 -551,39
Colza non vendu -3504,00 -3504,00 -3504,00 -3504,00 -3504,00 -3504,00 -3504,00
Fuel non acheté 2549,16 2549,16 2549,16 2549,16 2549,16 2549,16 2549,16
Valorisation tourteaux 1752,00 1752,00 1752,00 1752,00 1752,00 1752,00 1752,00
ACE 262,80 262,80 262,80 262,80 262,80 262,80 262,80
Flux nets -1620,33 476,17 486,97 497,77 508,57 508,57 508,57 508,57

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 30


ANNEXE 5

Etude prospective : Evolution de la VAN (5%, 7 ans) suivant


l’évolution des cours du fuel et du colza

Täby 55/10 Prix fuel (€/L)


agriculteurs 0,35 0,37 0,39 0,41 0,43 0,45 0,47 0,49 0,51 0,53 0,55 0,57 0,59 0,61 0,63
230 -4782 -4157 -3533 -2909 -2284 -1660 -1036 -411 213 837 1462 2086 2711 3335 3959
220 -3816 -3192 -2568 -1943 -1319 -694 -70 554 1179 1803 2427 3052 3676 4300 4925
210 -2851 -2226 -1602 -978 -353 271 895 1520 2144 2768 3393 4017 4642 5266 5890
Prix 200 -1885 -1261 -637 -12 612 1237 1861 2485 3110 3734 4358 4983 5607 6231 6856
colza 190 -920 -295 329 953 1578 2202 2826 3451 4075 4699 5324 5948 6573 7197 7821
(€/T) 180 46 670 1294 1919 2543 3168 3792 4416 5041 5665 6289 6914 7538 8162 8787
170 1011 1636 2260 2884 3509 4133 4757 5382 6006 6630 7255 7879 8504 9128 9752
160 1977 2601 3225 3850 4474 5099 5723 6347 6972 7596 8220 8845 9469 10093 10718
150 2942 3567 4191 4815 5440 6064 6688 7313 7937 8561 9186 9810 10435 11059 11683

Evolution de la VAN (5%, 7 ans)

12000

8000

4000

-4000

150
170
-8000
190
0,35 Prix du colza
0,39 210
0,43
0,47
0,51 230
0,55
Prix du fuel 0,59
0,63

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 31


Bibliographie

• Revues

Entraid’ CUMA Février 2005 Les fanas de l’huile

La France Agricole :

9 12 octobre 2001 : « Ils carburent au grain »


9 11 février 2005 : Biocarburants : la répartition entre les filières fait la part belle au
Diester .
9 12 mars 2004 : Colza Choisir entre alimentaire et énergétique.
9 21 mars 2003 : Pressé à la ferme, le colza remplace fuel et soja.
9 20 février 2004 : Réglementation comment toucher l’aide aux cultures
énergétiques.
9 17 décembre 2004 : Le tourteau de colza dans l’auge des vaches laitières.
9 29 octobre 2004 : Etude de cas Jauger l’intérêt d’un atelier huile-carburant

Journal officiel n°L 123 du 17/05/2003 (Directive 2003/30/CE du parlement européen).

L’huile végétale pure en Mayenne : FDCUMA de la Mayenne Olivier Claude Jean Pierre
Couvreur

Réussir Céréales Grandes Cultures : Novembre 2004 n°175 Quand l’huile végétale
remplace le pétrole.

Synthèse de l’opération de suivi de tracteurs agricoles fonctionnant à l’huile de colza en


CUMA Ziad HABIB Septembre 1997.

Sites internet

http://bidougoere.free.fr/ site d’un stagiaire sur l’opportunité de l’achat d’une presse. Etude
des rations et étude économique.

http://www.roulemafleur.free.fr/ association d’une centaine d’adhérents située en Lozère


carburant à l’huile de tournesol.

http://www.onpeutlefaire.com/articles/a-huile-vegetale-1.php
http://www.onpeutlefaire.com/articles/a-huile-vegetale-2.php
site très complet sur l’utilisation de l’huile dans les moteurs avec forum chats et lien.

http://www.oliomobile.org/ site dédié à l’utilisation de l’huile dans les moteurs.

http://valenergol.free.fr/ pour suivre les aventures d’Alain Juste, en procès avec l’état
français.

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 32


Les presses : TÄBY [ fabriquées en Suede ]: Francis Laplace, distributeur en France, chemin
de la Madeleine PAU [ 64000 ]. www.oilpress.com

http://institut.hvp.free.fr/etudes/outils/Elements%20sur%20les%20huiles%20HVP.htm
Un site sur l’huile de tournesol avec des liens intéressants.

http://www.econologie.com/articles.php?lng=fr&pg=450
Un rapide tour d’horizon des énergies renouvelables issues de l’agriculture.

Transformation locale du colza et valorisation des produits : huile et tourteaux 33

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