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LE MUSULMAN À LA

DÉCOUVERTE DE SOI

Shègun Nanfissatou Modoukpè GOMINA

OCTOBRE 2021
SOMMAIRE
P4 INTRODUCTION
P 10 REVUE DE LITTERATURE
P 13 CLARIFICATION CONCEPTUELLE
P 15 METHODOLOGIE ADOPTEE
P 16 CADRE THEORIQUE
P 18 CHAPITRE I: LE MUSULMAN, UN CROYANT
S’IDENTIFIANT PAR LES PILIERS DE L’ISLAM
P 18 I. Les fondements de la croyance
P 18 1- Croire en Dieu
P 21 2- Croire au Prophète Mohammed
P 21 3- La prière
P 22 4- L’aumône légale
P 23 5- Le jeûne du mois de Ramadhan
P 23 6- Le pèlerinage à la Mecque
P 24 II. Être permanemment à l’image de Dieu
P 27 CHAPITRE 2 : LE MUSULMAN, UN CROYANT
S’IDENTIFIANT PAR LE COACHING
P 27 I. Contexte et Justification
P 30 II. Les étapes du voyage vers soi
P 30 1- La flexibilité
P 32 2- Relâcher l’emprise de la personnalité
P 34 3- Ecouter et comprendre l’appel de son Essence
P 36 4- Le lâcher-prise et la confiance en Dieu
P 38 5- Déjouer les stratégies de résistance de l’égo
P 39 6- Vivre la grâce abondante
P 39 7- Vivre la grâce abondante
P 41 CHAPITRE 3 : LES LEVIERS D’UNE IDENTITE DE
REUSSITE POUR LE MUSULMAN
P 41 I. Construire son identité par la parole
P 44 II. Combattre les mauvais caractères
P 46 CONCLUSION
P 47 BIBLIOGRAPHIE
P 48 ARTICLES SCIENTIFIQUES
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INTRODUCTION

L’identification du musulman se présente dans l’histoire comme un


concept plurivoque. Mot de la langue française utilisé pour nommer
les adeptes de l’islam, le terme musulman s’est fixé au fil des ans.
L’origine du mot musulman nous renvoie au prime abord à d’autres mots
utilisés dans la littérature française. Les musulmans tels que connus
aujourd’hui étaient nommés autrement.

Au moyen âge (du Ve à la fin du XVe siècle), ils étaient désignés par
les termes Sarrasins, Arabes, Turcs, Maures, Ismaélites, Agaréniens ou
Ottomans. Ces noms ont été utilisés par des auteurs chrétiens dans leurs
écrits sur l’islam. En effet, les premiers livres sur l’islam et les premières
traductions du Coran de l’arabe vers une autre langue (latin en premier)
sont l’œuvre de l’église. (extrait propos de John Tolan, vidéo Youtube
sur le Coran de Napoléon, page UnivNantes)

Sarrasin se rapporte à Sara, épouse d’Ibrahim (Abraham), pour


lui attribuer la descendance des musulmans. (Furetière Antoine,
Dictionnaire universel, mis en ligne par Bibliothèque Nationale de
France- Gallica). Notons que le Coran considère le prophète Ibrahim
comme père du musulman. (sourate 22 verset 78) L’islam se perçoit
comme la continuité de la religion du prophète Ibrahim.

En ce qui concerne les mots Arabe, turc et maure, ce sont des termes
utilisés en raison de l’origine territoriale des premiers adeptes conquis de
l’islam, l’Arabie, la Turquie et la Mauritanie. Ismaélite, est, pour sa part,
lié à Ismaël, pour dire descendant d’Ismaël, au regard de l’importance
qu’il a aux yeux des musulmans.

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(sourate 22 verset 78) L’islam se perçoit comme la continuité de la
religion du prophète Ibrahim.

En ce qui concerne les mots Arabe, turc et maure, ce sont des termes
utilisés en raison de l’origine territoriale des premiers adeptes conquis de
l’islam, l’Arabie, la Turquie et la Mauritanie. Ismaélite, est, pour sa part,
lié à Ismaël, pour dire descendant d’Ismaël, au regard de l’importance
qu’il a aux yeux des musulmans. Considéré comme Prophète, Ismail
(Ismaël) est, selon la tradition, l’ancêtre des Arabes et ainsi le Prophète
Mohammed appartient à sa lignée. Le mot agarénien est, quant à lui,
attaché à la mère du prophète Ismail, Agar.

Pour ce qui est de Ottoman, il se rapporte à la gloire de l’empire Ottoman


(ensemble de territoires contrôlé par la Turquie, fondé au 13e siècle).
L’islam même était nommé la loi de Mahomet ou la loi des Sarrasins.

En 1551, apparut l’appellation montssolimans pour dire adeptes de


l’Islam (éthimologie énoncé sur le site internet du Centre National de
Ressources Textuelles et Lexicales). Il eut dans la même période le terme
mahométan, pour dire ceux qui suivent Mahomet.
Plus tard, pendant la deuxième guerre mondiale, le mot musulman
apparut dans les camps de concentration nazis. Dans son livre Si c’est
un homme, Primo Lévi, docteur en chimie, ancien détenu des camps
nazis rapporte que le mot musulman était utilisé par les nazis pour
désigner tout détenu dans un état voisin à la mort, celui qui était à bout
de forces, maigre.

Le sens du mot a évolué depuis lors. Les adeptes de l’islam se le sont


définitivement approprié et y attribuent un sens marquant leur volonté
de reconnaissance et découverte de soi. Le mot veut ainsi dire pour eux,
vrai croyant et non étranger, ou attaché à un Etat

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(Furetière Antoine, Dictionnaire universel, mis en ligne par la
Bibliothèque Nationale de France- Gallica). Le mot musulman est donc,
depuis lors dérivé du turc müslüman ou du persan musulman, lui-
même un emprunt de l’arabe muslim, auquel est ajouté la terminaison
persan ‘’an’’.

Ces multiples représentations sémantiques dans la langue française, de


la notion de musulman, tirent leur source de la volonté de montrer
une extranéité du personnage ‘’musulman’’ face aux menaces pour
l’Europe des différentes conquêtes menées par les califes musulmans
et l’immigration de ressortissants musulmans en Europe. Il eut de
nombreux écrits tentant de démontrer l’imposture que serait le Coran
et le faux prophète que serait Mohammed.

Cette image de l’islam a été favorisé par l’ouverture tardive de la


traduction du Coran dans d’autres langues, par les savants musulmans.
Les courants les plus conservateurs de l’islam, les sunnites (courant
majoritaire qui s’appuie sur la sunna, c’est-à-dire les règles laissées
par le Prophète Mohammed), prônent une conservation et un usage
exclusif du Coran en langue arabe. Cela s’expliquerait par deux raisons
principales : le Coran est parole de Allah et écrit par Allah, l’Homme ne
devrait pas réécrire ce qu’Allah a conçu, et un souci de préservation du
Coran de manipulation et déformation humaine.

Les théologiens musulmans et guides religieux ont, pour ce faire,


travaillé à instaurer la suprématie de la langue arabe dans les esprits.
Elle serait celle que tout musulman parlera le jour du jugement dernier.
La pratique du culte en langue arabe rendue obligatoire. Une posture
qui a freinée les élans d’interprétation du texte Coranique, surtout par
les fidèles musulmans eux-mêmes. Le musulman sait généralement du
Coran ce qui lui est dit et enseigné.

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Très peu lisent le Coran en dehors de l’arabe. La lecture du Coran en
langue arabe serait plus méritoire aux yeux d’Allah et engendrerait des
bénéfices qui seront accordés au Paradis. L’étude du Coran en langue
arabe est érigée aussi en commandement. Si Allah devait vraiment nous
sanctionner de vouloir comprendre sa parole dans une autre langue que
l’arabe, pourquoi aurait-il permis la multiplicité des langues sur terre ?
Beaucoup de musulmans mémorisent toutes les sourates sans en connaitre
la portée véritable. Que fait le musulman en quête de connaissance sur
sa religion, s’il a fait l’école coranique et n’a pas approfondi son étude du
sens des versets, ou s’il n’a pas fait l’école coranique ? Il s’en remet aux
propos des guides. La plupart des réponses qu’on reçoit sont tournés
vers des commandements souvent contraignants et orientés évitement
du péché.

Il y a aussi tellement de règles construites autour de l’utilisation du Coran


qu’on finit par ne plus trop nous en approcher, de peur que Allah nous
sanctionne. On ne peut le toucher qu’en étant en totale purification.
Certains courants autorisent sa lecture par le non musulman et d’autres
l’interdisent.

Sur la question de l’identité du musulman, les différents courants de


l’islam sont unanimes sur le fait que le musulman est un soumis de Dieu,
son esclave. Il tire sa source notamment de la Sourate 2 Al-baqarah
verset 133 « un Dieu Unique Auquel nous sommes infiniment soumis».
Mais l’expression ‘’soumis de Dieu’’ fut dénaturée et éloignée de sa
visée initiale. La soumission est détournée de son objectif, ou orientée
vers l’application aveugle des recommandations faites par les guides
religieux. Les raisons sont à la fois idéologiques et politiques. Il fallait
asseoir, une nation islamique forte dans laquelle les citoyens seraient
plus disposés à obéir aux dirigeants parce que cela émane de Dieu.

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Verset du Coran et hadiths consacrent, à cet effet, l’obligation pour le
musulman de respecter, de suivre le dirigeant. (cf. sourate 4 verset 59)
Le conditionnement mental est réussi, car à chaque commandement il
y a un verset ou hadith pour le justifier. On est constamment face à des
contraintes nourries par la pédagogie du Coran incréé, incontestable,
auquel le raisonnement humain n’a pas sa raison d’être.

Il n’est pas rare de voir des musulmans vivre comme des captifs. Ils
pensent et croient obéir ainsi à Dieu. Ils se sont construits une vie
d’esclave qu’ils pensent être l’expérience religieuse qui leur ouvrira les
portes du Paradis. Or Allah n’est pas humain et donc il ne fonctionne
pas comme les maitres hommes, en comparaison à l’esclavage humain.
Ils agissent mécaniquement comme des captifs qui n’ont aucune marge
de manœuvres. Ils subissent, tolèrent, acceptent et demeurent dans
des situations sociales désavantageuses. Ils se comportent comme de
‘’vrais esclaves’’ qui ne sont pas libre, qui n’ont aucun pouvoir d’action,
de réclamer des choses aux maitres. Ils devraient tout supporter
silencieusement comme de bons esclaves. Une perception qui positionne
le musulman comme un être sans grande valeur aux yeux de Allah.
On croirait qu’Allah accorderait peu d’intérêt à la vie du musulman.
Certains ont confondu se soumettre à la volonté d’Allah dans nos actions
et exécuter aveuglément les ordres d’un imam, d’un guide.

Quelle valeur le musulman devrait-il se donner ? Et Comment Allah


perçoit-il réellement le musulman ? On s’interroge aussi sur la place
du libre arbitre permettant à tout être humain d’adopter ce qui lui fait
du bien, au détriment de règles fussent-elles religieuses mais le rendent
malheureux, et lui font douter de l’existence de Dieu.

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En nous appuyant sur le Coran, les hadiths et des ouvrages de références
nous tenterons de faire une autre lecture de l’identité du musulman.
Notre étude est construite autour des hypothèses suivantes :
- Hypothèse nulle : le musulman est un esclave au sens absolu du
terme
- Hypothèse de recherche : le musulman est un croyant privilégié et
aimé de Dieu.

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REVUE DE LITTERATURE

Le présent article s’est construit autour de plusieurs ouvrages importants.


Etant consacré à une étude nous renvoyant à la religion musulmane, le
Coran a été beaucoup exploré dans nos travaux. Les versets cités sont
puisés d’une des versions françaises du Coran, le Noble Coran, sens
traduit et annotés par Nebil Radhouane, édité en 2017 par la fondation
Al-Muntadâ al-Islâmî. Disparu en novembre 2018, Nebil Radhouane
était Docteur d’Etat ès lettres, Professeur de langue et de littérature
françaises à l’Université du Roi Saoud, première Université de l’Arabie
saoudite.

Premier auteur étudié, Cocou Patrick Armand Michael POGNON, il est


coach en développement intégral, Président Mondial FIAD-MONDE,
chef de plusieurs entreprises et écrivain. Né le 17 Mai 1972 (49 ans) à
Porto-Novo (Bénin), de nationalité béninoise, il est plus connu sous le
nom Coach Pognon. Il est détenteur d’un Certificat d’Aptitude au Métier
de Coach (EIC – Belgique, 2004), un Doctorat Supérieur de Recherches
en Coaching et Développement Intégral (UVCDI, 2016) et accède en
mai 2020 au grade de Professeur Emérite. Son ouvrage le voyage vers soi
ou le vrai chemin du développement personnel est une référence pour
nos travaux. Ce livre explique la notion de développement personnel et
expose l’ensemble du processus de la découverte de soi. Il est composé
de vingt (20) chapitres.

L’ouvrage est édité en décembre 2019 par les éditions ATQM SA. Le
coach Pognon est par ailleurs auteur de plusieurs œuvres notamment
sa thèse l’homme accompli. Dans ce livre, l’auteur expose toutes les
spécificités liées aux paroles transformatrices, au coaching intégral et
au développement personnel.

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Le coach Pognon est inventeur du concept du « Coaching Intégral »
autrefois appelé « Coaching Africain », dont l’objectif est de bâtir, de
construire ou de reconstruire (selon le cas) la personne humaine dans
son entièreté. Il explique dans sa thèse intitulée L’Homme accompli que
le Coaching Intégral prend en compte les neuf (9) domaines de la vie
d’un être humain. Il est aussi concepteur des référentiels d’Efficacité
Qualité et Rentabilité applicable dans les entreprises. Sa bibliographie
est enrichie par de nombreux autres ouvrages comme le chemin de
l’enrichissement durable, le génie commercial, le leadership et patronat
etc.

Malek CHEBEL est anthropologue, philosophe et traducteur du Coran,


deuxième auteur de cette revue de littérature. Il est né le 23 avril 1953
à Skikda en Algérie et mort le 12 novembre 2016 à Paris en France.
Chebel s’est spécialisé dans l’écriture d’ouvrages sur le monde arabe
et l’islam. Il est inventeur du concept de « l’islam des Lumières ». Ses
termes d’écriture de prédilection sont l’islam, sa culture, son histoire,
sa vie intellectuelle, son érotisme. Il se démarque dans ses œuvres par
des prises de positions moins rigides et souples en faveur d’un islam
libéral ainsi que d’une réforme de l’islam incluant certains aspects de la
modernité politique. Il estime qu’une séparation devrait se faire entre
le pouvoir temporel et le pouvoir intemporel, la religion et les religieux
se consacrant à la vie de l’islam, tout en les détachant du rôle politique
qu’il jouent. Nous nous sommes intéressés à deux de ses ouvrages tout
au long de cette rédaction. Il s’agit du dictionnaire encyclopédique du
Coran et sagesses de l’islam. Le dictionnaire encyclopédique du Coran,
offre un éclairage historique et contextuel sur 1200 notions contenues
dans le Coran. Il constitue une aide à la lecture du Coran (renvois aux
sourates, mots-clés, notions, lieux géographiques…). Dans les sagesses
de l’islam, l’auteur fait une compilation de versets du Coran, de proverbes
arabes, persanes, tunisiennes et de hadiths porteurs des valeurs et

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sagesses musulmanes. L’auteur laisse également à la postérité d’autres
œuvres comme l’imaginaire arabo-musulman, l’islam de chair et de
sang, Anthologie du vin et de l’ivresse, l’érotisme arabe…

Le troisième auteur ayant retenu notre attention est Mohieddîne


Annawawî, auteur du livre Riyad as-Salihin (le jardin des vertueux).
Le jardin des vertueux est un recueil de hadiths, classifiés suivant des
thèmes précis. Les thèmes abordés sont variés et concernent à la fois les
pratiques, cultes, valeurs et les comportements recommandés. L’ouvrage
est traduit en langue française par Salaheddine Keshrid. Mohieddîne
Annawawî est né en 1233 à Nawa en Syrie et décédé en 1277. Annawawî
est imam, théologien sunnite, juriste du droit islamique et spécialiste
de la science des hadiths. Il est une figure de l’école chaféite (l’une des
quatre écoles de jurisprudence de l’islam sunnite). Il est considéré
comme l’éditeur, le sélectionneur des avis et le réorganisateur de l’école
juridique. Il suivait l’école de théologie Ash’ari (école théologique de
l’islam sunnite). En 665, il devient Directeur de Dār al-Ḥadīṯ al-Aŝrafiyya
(École Supérieure) d’enseignement des sciences des Hadiths, où il
enseigna jusqu’à sa mort. C’est dans cette école qu’il écrivit la majorité
de ses ouvrages dont Rawḍat al-Ṭālibīn et Minhāj al-Ṭālibīn.

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CLARIFICATION CONCEPTUELLE

Le premier mot que nous expliquerons est musulman. L’ensemble


des dictionnaires classiques le définit comme l’adepte de la religion
islamique dont le fondateur Mohammed (paix et salut de Dieu sur lui).
Il désigne aussi l’ensemble des rites, pratiques, coutumes et mœurs se
rattachant à l’islam. Son origine découle du persan ‘’musulman’’ et de
l’arabe ‘’muslim’’ qui signifie se confier à Dieu, se soumettre à Dieu, s’en
remettre à Dieu. Dieu est au cœur de la signification du mot musulman.
A en croire Malek Chebel le sens du mot muslim (musulman) a évolué
dans le temps. Muslim au singulier et muslimin au pluriel signifiait
d’abord croyant (Sourate 68 La Plume verset 35 ‘’Allons-nous confondre
les bons croyants et les criminels’’). C’est après que le mot prend une
autre connotation. Les raisons seraient fortement de l’ordre d’orientation
politique de l’islam nourrie au fil de l’histoire. Muslim prend ainsi le sens
de ‘’soumis’’ que l’on retrouve dans les versions modernes du Coran.

Deuxièmement nous clarifions le mot découverte. C’est l’action de


découvrir ce qui était ignoré, inconnu, caché. Et découvrir revient à
enlever tout ou partie de ce qui couvre quelqu’un ou quelque chose,
soulever ou retirer ce qui est sur quelqu’un ou quelque chose, montrer,
dévoiler ou dénuder.

Quant au mot soi, c’est un pronom réfléchi qui renvoie l’individu à


lui-même ‘’on, je et moi’’, le met au cœur de l’action. Il se définit aussi
comme la personnalité de chacun. Ce qui différencie une personne des
autres, son individualité. Il représente également l’ensemble des traits
physiques et moraux par lesquels une personne est différente des autres
C’est son identité. Les approches de définition sur ce mot sont multiples
et varient selon la discipline qui l’appréhende. La sociologie le perçoit

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comme le produit de la socialisation, laquelle permet la construction
de soi. Le tout se résume à qui suis-je ? Cette question débouche sur
la perception, la conscience que j’ai de moi-même, ce que les autres
croient que je suis, l’image que je présente et qui je suis réellement. Pour
le coaching, je suis ce que j’ose être, ce que je dis que je suis.

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METHODOLOGIE ADOPTEE

Cet article est introducteur d’une série de travaux sur les valeurs et
pratiques de la religion musulmane qui porte en elle le développement
personnel. Il éclaire sur l’importance accordée à la connaissance de soi
dans le quotidien du musulman. La tâche aboutira à lever les barrières
et idées pour faire comprendre le voyage vers soi. La recherche est donc
exploratoire.

La méthodologie de recherche adoptée se base ainsi sur l’étude


documentaire, l’analyse de textes. C’est donc une étude sans terrain.
Nos travaux se fondent sur une hypothèse de recherche. Cette hypothèse
est formulée clairement et est vérifiable. C’est d’elle que découlera les
résultats obtenus. Notre recherche est ainsi hypothético-déductive.
Notre étude cumule à la fois des recherches informatives et illustratives.
Elle est informative de par l’exposé des faits observés au travers de
l’analyse documentaire. Nous avons, en dehors des ouvrages, présenté
une argumentation étayée d’exemples afin d’appuyer notre point de vue
sur le sujet, la recherche est donc illustrative.
Nous n’avons pas non plus occulté l’analyse de certains faits marquant
repérés sur une période continue plus ou moins longue, la recherche est
de ce fait longitudinale.

Nos analyses ont en majorité pour fondement l’appréciation qualitative


sans souci systématique de mesurer.
Nos travaux ont enfin une particularité qui allie à la fois exploitation
de sources documentaires existantes et collecte expérimentale dans le
but de construire une situation artificielle sans terrain pour dégager
des variables pertinentes, assurant une grande validité interne dans les
résultats obtenus.

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CADRE THEORIQUE

Cet article est une étude comparée innovatrice. Nous n’aborderons donc
pas de recherches précédentes dans cet article. Les recherches consistent
à ressortir la manière dont un musulman appréhende le voyage vers soi
dans un contexte global du coaching.

Pour parvenir à ce résultat, cet article ne saurait se pencher exclusivement


sur un pan de la balance de connaissance. L’auteur n’ambitionne pas de
faire uniquement l’éloge du coaching ni seulement une théologie de la
religion musulmane. L’article part des piliers de l’islam pour y ressortir
les éléments auxquels le musulman s’identifie. Nous abordons ensuite
la découverte du musulman vu dans la perspective de coaching.

Nos travaux mettent à nu certaines croyances erronées ou mal comprises.


Avec cette étude comparée nous ressortons la place du libre arbitre, tout
en mettant un point d’honneur au respect des fondamentaux de l’islam.
Nos sources principales sont le Coran et les hadiths. Le champ général
des recherches, qu’est le coaching, ne reste pas moins isolé. Nous avons,
de ce fait, recours à un ouvrage de référence sur le voyage vers soi énoncé
dans la revue de littérature. Le coaching demeure le fil conducteur qui
permet de mieux cerner le sujet de recherche.

L’hypothèse de recherche retenu est « le musulman est un croyant


privilégié et aimé de Dieu ».

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CHAPITRE I
LE MUSULMAN, UN CROYANT S’IDENTIFIANT PAR
LES PILIERS DE L’ISLAM

Le sens du mot musulman retenu dans le cadre de cet article est croyant.
Celui qui croit en la religion révélé par Allah à Mohammed (Paix et
salut de Dieu sur lui). Nous tenterons de démontrer comment Le fidèle
de la religion musulmane s’identifie à travers les piliers de l’islam. Ce
chapitre étudiera d’une part les fondements de la croyance musulmane
(I) et d’autre part être à l’image de Dieu (II).

I. Les fondements de la croyance

1- Croire en Dieu

La croyance est pour le musulman le premier élément qui l’identifie.


C’est l’un des principaux fondements de la foi islamique. Elle occupe
une très grande place dans l’islam.

Elle s’exprime par plusieurs niveaux.

D’abord, il y à l’attestation de la foi (chahada) qui est formulée comme suit


: « Achhadou an lâ ilâha illa-llâh, wa ashadou ana muhammad rasûlu-
llâh » qui signifie je témoigne ou j’atteste qu’il n’y a de Dieu qu’Allah
et Mohammed est son Messager. Cette phrase est murmurée à l’oreille
du nouveau-né. Et toute conversion à l’islam se fait en prononçant
la chahada. Elle représente pour le musulman le premier niveau de
croyance en Dieu.

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Prenons la portion de l’attestation ‘’il n’y a de Dieu qu’Allah’’, elle consacre
la suprématie de Dieu sur toute chose. Elle scelle l’unicité de Dieu. Elle
implique une adoration exclusive vouée à Dieu. La négation utilisée
dans la phrase doit être comprise comme la divinisation revient à Dieu
Seul, sans associé.

Accepter de prononcer la chahada énonce et montre l’adhésion


volontaire du musulman à sa religion. N’est pas musulman celui qui est
contraint à le faire. Le musulman ne devrait obliger personne à venir à
sa religion. La sourate 2 verset 281 indique à ce propos qu’il n’y a « Point
de contrainte en religion ». De ce fait, la profession de foi se caractérise
par une sincérité dans l’action, pas de faux semblant, ni fausse adhésion,
pas de tromperie de Dieu.

Dieu dit aussi dans la sourate 22 A-Hajj verset 78 « Luttez pour Allah
comme il convient que soit la lutte (pour sa cause). C’est lui qui vous a
élus. Il ne vous a soumis à aucune gêne dans cette religion qui est celle
de votre père Abraham. C’est lui qui auparavant vous a nommés ‘’les
Soumis’’ (les Musulmans’’), et dans ce Livre même, afin que le Messager
soit votre témoin et que vous soyez vous-mêmes témoins des autres
(autres hommes). Accomplissez donc la çâlat, acquittez-vous de la
Zakât, et attachez-vous à Allah. C’est Lui votre protecteur. Quel parfait
Protecteur, et quel parfait Soutien » « Dieu veut pour vous l’aisance et
ne veut pas pour vous la difficulté». (Sourate 2 Al- baqarah versets 185 )
Il ressort de ces versets le refus de Dieu d’exposer le musulman à toute
forme de peine, souffrance, ou trouble qu’il soit physique ou mental. Le
musulman n’a donc pas pour vocation de se causer du tort à lui-même,
ou aux autres pour motif de soumission à Dieu. Il ne doit pas complaire
dans les difficultés. Cependant, bon nombre de musulmans justifient
leur vie misérable comme une dévotion, une soumission à Dieu. Ce qui
est contraire aux sourates sus-énoncés.

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L’on note également un très grand nombre d’interdits érigés au fil des
ans. Ceux-ci sont justifiés par des hadiths et sourates. Il y a à chaque
verset du Coran, la variabilité des révélations. Elles sont en majorité
des réponses aux différentes préoccupations qu’avaient le peuple arabe,
le Prophète et ses compagnons. Pour exemple, si l’islam devait naître
en notre millénaire, il n’y aurait pas de règles encadrant l’esclavage ;
l’esclavage étant devenu un phénomène décrié par tous et rejeté dans
nos sociétés ; c’est un crime. C’est le cas de la guerre sainte qui avait été
lancée pour des besoins stratégiques politiques du temps du Prophète.
Un musulman qui commet des actes répréhensibles par la société dans
laquelle il vit aujourd’hui et cherche à se justifier en s’appuyant sur le
Coran ou des hadiths se perd, s’éloigne de Dieu. Bon nombre de faits
sociaux encadrés par le Coran et les hadiths ont mutés, changés ou
évolués.

D’autres commandements ont une connotation qui tend vers le


charlatanisme, pratique combattu par le Prophète. Voyons quelques
exemples pour l’illustrer : l’interdiction de construire les toilettes en
direction de la kaaba (même hors de la Mecque), l’interdiction de
marcher avec une seule chaussure, l’interdiction de laisser le feu allumé à
la maison que ce soit dans une lampe ou autre, l’interdiction de déverser
ses urines ou autres choses pareilles dans l’eau stagnante etc. Ainsi,
retrouve-ton plein de règles dont l’utilité semble ne pas être prouvée de
nos jours. Les plus téméraires d’’entre nous qui essaient de les appliquer
à la lettre finissent par se lasser ou ressentent constamment le poids de la
contrainte. Selon l’imam Abû Is-hâq Ash Shâtibî (théologien de l’islam
sunnite), dans son livre Al Muwâfaqât, la religion n’a pas pour objectif
de nous rendre malheureux. Elle permet d’être heureux, de réaliser le
bonheur de l’être humain sur terre et dans l’au-delà. Elle tient compte
de l’intérêt du musulman. Tout ce qui est contraire à cela devrait nous
faire réfléchir.

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2- Croire au Prophète Mohammed

La seconde portion de l’attestation de foi ‘’et Mohammed est son


Messager’’, revient à croire au Prophète. Croire qu’il est véridique en
tout ce qu’il a annoncé et croire en tout ce qu’il a construit au sujet de
Dieu. Le musulman accompli est celui qui modélise le comportement
du Prophète. Il le prend comme modèle. Il adopte ce que le Prophète
à recommandé et s’interdit ce qu’il a interdit. C’est cela la soumission
à Dieu dont parle le Coran. Il s’agit pour le musulman d’adhérer à la
croyance en l’unicité de Dieu et suivre le Prophète.

Passez cette étape de la profession de foi, le musulman se doit d’obéir à


Dieu en se rapprochant de lui par l’accomplissement de la çalat (prière),
donner la Zakât (aumône légale), le jeune du mois de Ramadan et le
pèlerinage à la Mecque. Il s’agit là de la pratique d’acte rituel, appelé
‘’ibada’’. C’est un ensemble d’actes qui vise à rapprocher le musulman de
Dieu. L’ibada est un rappel du sens de la vie.

3- La prière

La prière (salat ou çalat) est, après la profession de foi, l’acte principal


recommandé au musulman. Sourate 51 Adh-dhâriyât verset 56 et 57
énonce « Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent.
Je ne leur réclame aucune subsistance ni n’attends qu’ils Me nourrissent.
» La prière représente pour le croyant, un moyen de témoigner son
amour à Dieu. Elle vise, à travers sa pratique quotidienne, à permettre
au musulman de rester en contact avec Dieu, cela constitue un rappel
de sa présence et le dissuade de faire du mal. (cf. Sourate 29 Al-‘Ankabut
verset 45) L’exécution de la prière s’effectue par la remémoration des
attributs de Dieu, ses pouvoirs incommensurables, l’amour et le respect
de Dieu.

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L’accomplissement de la prière devra être sincère et non fait par contrainte
du regard des autres. La piété n’est pas que de faire mécaniquement
la prière ou s’arranger pour être vu régulièrement à la mosquée. Le
musulman ne sort pas d’une prière et se met à battre son épouse. Il ne
finit pas la prière et se lance dans des actions d’escroquerie, de tromperie
par exemple. Nous attachons plus de prix aux actes de l’ibada sans
associer la pureté de nos cœurs. Pieux à la mosquée et exécrable hors
de la mosquée. Dieu dit pourtant que ne serons sauvé sur terre et dans
l’au-delà que ceux qui auront un cœur pur. (V. sourate 26 Ach-chu’ara
verset 89) Le cœur pur est celui qui travaille en permanence à corriger
ses défauts et témoigner de l’amour autour de lui.

4- L’aumône légale

En ce qui concerne l’aumône légale (zakat), elle est le troisième pilier de


l’islam. Elle a été instituée pour purifier l’esprit et l’écarter des défauts de
l’avarice et de la cupidité, habituer le musulman à être généreux, fortifier
les liens affectifs entre les nécessiteux et les riches, la prise en charge des
musulmans nécessiteux et combler leurs besoins et purifier la personne
de ses péchés. Les personnes qui reçoivent cette aumône sont heureuses
et Dieu est satisfait du bienfaiteur. L’aumône permet d’être élevé en degré
d’estime devant Dieu et d’effacer les mauvaises actions. Le Prophète
Mohammed (Paix et bénédiction d’Allah sur Lui) élargit le sens de
l’aumône à d’autres domaines. Pour lui « Chaque articulation du corps
humain doit chaque matin faire l’aumône [d’une bonne œuvre] : chaque
glorification d’Allah est une aumône, chaque louange d’Allah est une
aumône, chaque prononciation de (il n’y a de divinité digne d’adoration
qu’Allah) est une aumône, chaque imploration de la Grandeur d’Allah
est une aumône, ordonner le convenable est une aumône, interdire le
blâmable est une aumône, et tout cela est compensé par deux unités de
prière qu’il accomplit durant la matinée » (rapportée par Mouslim)

22
5- Le jeûne du mois de Ramadhan

Le quatrième pilier de l’Islam est le jeûne du mois de Ramadhan. Le mot


jeûne ‘’aç-ciyâm’’ vient du mot hebreu çawm qui signifie privation de
nourriture. Les différents courants de l’islam s’accordent tous à admettre
l’utilité du jeûne de Ramadhan. (cf. sourate 2 Al baqarah verset 183-
185) Il démarre à l’aube et s’achève au coucher du soleil. Durant cette
période de la journée, le jeûneur ne mange pas, ne boit pas, n’a pas des
rapports sexuels et s’abstient de tous les autres actes causant la rupture
du jeûne. (cf. sourate 2 Al baqarah verset 187). Le Jeûne de Ramadhan
commence au début du neuvième mois du calendrier musulman.
Ramadhan ou ramazan signifie littéralement grande chaleur ou brasier.
Le jeûne, à travers les abstentions qu’il impose, est présenté comme une
imitation de Dieu. Dieu ne mange pas ne bois pas, n’as pas de rapports
sexuels etc. C’est un exercice de confrontation et découverte de soi. Il
nous rappelle également l’importance du repas, nous fait vivre ce que
ressentent les personnes qui sont souvent confrontées à la famine. Avec
le jeûne, le musulman cultive l’écoute de son essence. Il n’a plus le temps
de médire, de mentir, voler, porter des coups à quelqu’un, se plaindre
de sa vie (cela est interdit et est cause de rupture de jeûne). Le jeûneur
ne pense qu’à lui et son Dieu. Toutes ses actions sont orientées vers
l’apaisement de ses désirs pour purifier son esprit. Par ce don de soi, le
jeûneur réalise un triomphe de l’esprit sur le corps. Il est plus agréable
à vivre et prend conscience de ce qu’il a déjà, cela suscite en lui de la
gratitude envers Dieu. C’est le rite le plus important de l’année et peut
être complété par un petit pèlerinage à la Mecque appelé ûmra.

6- Le pèlerinage à la Mecque

Le pèlerinage à la Mecque est prescrit pour tout musulman au moins


une fois dans sa vie.

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Il y a le grand appelé hadj et le petit ûmra. Le pèlerinage est perçu comme
le plus élevé des niveaux d’accomplissement du musulman. La Mecque
est considérée comme lieu sacré, s’y rendre pour effectuer le grand
pèlerinage est l’une des conditions de perfection de la foi islamique. Il
est conçu comme le plus haut degré auquel tout musulman doit aspirer.
Les grandes étapes du pèlerinage sont les suivants : visite de la grande
mosquée avec ses sept circumambulations canoniques, éventuellement
le toucher de la pierre noire, la visite de la station d’Abraham où le pèlerin
est censé boire l’eau pure de Zamzam (représente la source d’eau qui a
jaillit sous les pieds de Hagar, mère d’Ismaël). Ensuite vient le dernier
rituel de la station de Arafat. Le pèlerin ramasse des petits cailloux,
quarante-neuf ou soixante-dix, selon la durée de son séjour à Arafat,
car il en aura besoin pour lapider la stèle qui représente Satan.

Bien que souvent présenté comme obligation, l’accomplissement de ces


cinq piliers, est pour le musulman, le chemin lui permettant de s’élever
et se rapprocher de Dieu. Loin de la contrainte que l’on perçoit souvent,
il y a en cela un processus qui donne aux musulmans des outils pour
se connaitre, connaitre Dieu afin de s’accomplir. De ce fait, il apparait
important de cultiver l’image de Dieu.

II. Être permanemment à l’image de Dieu

Cette section n’a pas pour objet de remettre en cause le monothéisme


pur, l’unicité de Dieu (le Tawhid). Nous restons dans la ligne de conduite
tracée par la sourate 112 Al-Ikhlas « Dis: Il est Allah, Unique. Allah, Le
Seul à être imploré pour ce que nous désirons. Il n´a jamais engendré,
n´a pas été engendré non plus. Et nul n´est égal à Lui. » Notre but n’est
pas d’établir une égalité entre le musulman et Dieu. Il ne s’agit pas non
plus de rentrer en concurrence avec Dieu.

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Ce sous chapitre se consacre à démontrer l’utilité de cultiver en soi les
attributs et qualités de Dieu. C’est une adhésion de notre cœur aux actes
qui font la gloire de Dieu. Ce n’est pas du shirk (association de Dieu
à une autre divinité). La révélation dans le Coran vient de Dieu et le
musulman est une créature de Dieu.

Prôner, chez le musulman, la culture de l’image de Dieu à travers ses


qualités, ne saurait être décrié. Il n’y pas de contradiction entre le
Créateur et sa créature. Le souffle de vie est le premier attribut dont
Dieu nous fait bénéficier au quotidien. Dieu nous donne la vie en nous
insufflant une part de son esprit. (cf. sourate 32 As Sajdah verset 9)
Lorsque ce même souffle se retire, l’individu meurt. C’est là la preuve
de plusieurs attributs de Dieu notamment ‘’Al Khaliq’’ le Créateur, ‘’Al
Hayy’’ Le Vivant, ‘’Al Bari’’ le Fondateur.

En effet, Dieu se définit dans le Coran par plusieurs attributs. Dieu


se révèle à travers ce que nous connaissons. Il se fait connaître par
des qualités proches de notre entendement, ce que nous pouvons
comprendre. Les savants en ont repéré 99, qu’ils ont nommé les noms
les plus exaltés d’Allah, noms sacrés ou plus beaux noms d’Allah.

Être à l’image de Dieu consiste à cultiver la manifestation des attributs
de Dieu (attributs de puissance et de bénédiction) en soi même.
A titre d’exemple, Dieu est ‘’Ar Rahman’’ le Miséricordieux, ‘’Ar Rahim’’
le Très Miséricordieux, est bon musulman celui qui fait comme Dieu
en étant miséricordieux. Dieu est le tout Pardonnant (Al-Ghafûr) par
excellence, se soumettre à Dieu, c’est aussi pardonner. Dieu est ‘’Ar
Ra’uf ’’ le Charitable, le doux, donc le musulman fidèle à Dieu est doux
et charitable.

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Aussi le Coran nous recommande-t-il d’exceller dans les bonnes
œuvres, le musulman qui veut respecter cette recommandation, réussira
seulement s’il cultive en lui les qualités de Dieu. « Celui qui se soumet
entièrement à Allah, en s’employant à faire le bien, aura fermement saisi
l’anse la plus solide. C’est à Allah que revient l’issue de Toute chose ».
(sourate 31 Loukman verset 22) Seul Dieu fait continuellement du bien
sans rien attendre en retour.

Être à l’image de Dieu, c’est bénéficier de sa reconnaissance, à travers


ses qualités comme le reconnaissant ‘’Al Chakir’’, ‘Al Basit’’ qui met à
disposition, qui facilite, ‘’Al Fattah celui qui ouvre les portes, qui résout
les problèmes, etc.

De plus, celui qui est à l’image de Dieu renforce sa foi en Dieu. Nous
croyons en Dieu, bien que nous ne le voyions pas physiquement, parce
qu’Il s’est fait connaitre à nous par ses attributs. Plus nous apprenons à
le connaitre en développant ses qualités, mieux nous le comprenons.
D’ailleurs, dans le Coran, Dieu nous invite sans cesse à cogiter. Le
musulman qui cogite développe son intelligence pour percer, les
différentes interprétations que peuvent avoir pour lui un verset, en
fonction de ce qu’il recherche. Ainsi, la sourate 3 Al imran verset 190
énonce « Dans la création des cieux et de la terre, dans l’alternance de la
nuit et du jour, il y a certes des signes pour les esprits sagaces (signifie
avisé, intelligent, claivoyant) ».

En le faisant, le musulman se voit en Dieu et s’abandonne à lui en tout


temps. Il se qualifie ainsi pour plaire à Dieu. Il se connait et se reconnait
en Dieu.

26
CHAPITRE 2
LE MUSULMAN, UN CROYANT S’IDENTIFIANT PAR LE
COACHING

Le présent chapitre s’articulera d’abord autour du contexte et de la


justification puis aux étapes du voyage vers soi.

I. Contexte et Justification

La vie du musulman dans la pratique de sa religion, ses rapports avec


les autres, son comportement en général, pose souvent problème.
On se demande s’il vit dans un monde qui lui appartient à lui seul
ou s’il en est le maître. Plusieurs faits relatés dans les médias nous
interpellent, djihadisme, héritage des femmes, port de voile, etc. Dans
cette conscience et image que l’on a, que l’on se fait de sa religion, il y
a pour nous un point important qui est souvent occulté : le bien être
du musulman. Comment peut-on s’épanouir en tant que musulman
quand les différentes positions dogmatiques et discours inhibent notre
bien-être et bonheur ? Face à ce constat, nous nous sommes intéressés
dans un premier temps aux travaux des théologiens islamiques pour
comprendre.

Il ressort deux grands groupes : les conservateurs et les réformateurs


ou progressistes. Les théologiens conservateurs perçoivent le Coran
comme une science divine. Il en découle, une tendance à faire du Coran
la source prioritaire, par excellence de toutes connaissances. Appuyer
par des sources Coraniques et hadiths, l’éloge des bienfaits de la science
divine du Coran est fait, les lieux de cultes et écoles encourageant
les musulmans à s’attacher à la quête de cette science religieuse qui
garantirait le paradis.

27
Je me souviens qu’au cours d’un sermon, l’imam nous fit comprendre
qu’on a beau avoir plein de diplômes, on n’a encore rien fait tant qu’on
n’aurait pas fait l’étude du Coran, il serait difficile d’accéder au paradis.
Cette posture est issue de l’interprétation, par exemple de la sourate 58
Al-Mujâdalah verset 11 qui dit : « Allah élèvera en rang ceux d’entre
vous qui auront cru et qui auront reçu la science » et la sourate 35 Fâtir
verset 28: «Seuls les savants craignent Allah» (savant désigne dans la
tradition celui qui a la maitrise de la science du Coran et des hadiths).
Toute science tendant à expliquer les phénomènes en dehors de la
science du Coran était rejetée et continue de l’être.

Mais le musulman ne cesse d’être confronté à de nombreux défis
existentiels, auxquels les réponses ne lui sont pas toujours dévoilés
par le Coran. Nos dirigeants religieux font à leur tour le nécessaire
pour nous interdire de développer l’esprit critique, la parole de Dieu
ne peut à leurs yeux être cerné que par les savants. La confrontation
science religieuse et autre science est toujours perceptible. Etant dans
l’impossibilité de se fermer continuellement à tout autre forme de savoir,
une nouvelle génération de théologiens vit le jour. Leur objectif fut dans
un premier temps de crédibiliser les sciences facilitant la vie en société
tel que la biologie, la médecine, la science des planètes etc. Ils se font
appeler réformateurs, les conservateurs fondamentalistes les qualifient
d’innovateurs au pire associateur afin que peu de crédit soit accordé à
leurs travaux. Au nombre de ceux-ci, nous pouvons citer les mu’tazilites
(8e au 9e siècle), Ali Abderrazik (1888-1966) et Malek Chebel (1953-
2016). Leur objectif est le démantèlement de pensées rigides et la
contestation du pouvoir religieux. (voir Chebel Malek, Histoire de la
Réforme en Islam, In Revue Des Deux Mondes, 2015, 32–44).

Cette divergence de courant idéologique montre bien qu’il est impossible


de s’enfermer continuellement à de nouvelles connaissances.

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Notre modèle par excellence, le Prophète Mohammed, s’ouvrait à
apprendre des autres.

Sortant du carcan d’oppositions théologiques, nous nous sommes


demandés si c’est réellement la volonté de Dieu de refuser que la
communauté musulmane s’ouvre aux connaissances qui lui feront du
bien. Il est vrai qu’on ne peut se lancer aveuglément dans tout, sans se
soucier de préserver sa foi. Il nous est alors apparu une science qui offre
la possibilité de se consacrer à son épanouissement tout en continuant
de vivre pleinement sa foi. C’est le développement personnel à travers
le coaching. Cette science, bien que combattu aussi, nous donne des
éléments de réponse qui méritent de s’y pencher.

L’on reproche par exemple au coaching de faire la promotion de la


volonté et du pouvoir de l’individu, de mettre la personne au cœur de
toute action. On y voit un risque d’adoration de l’individu, de recourir
à une autre personne (coach) pour se faire aider. Or, le coaching fait de
l’accompagnement en faisant prendre conscience au coaché de la place
cruciale de Dieu dans sa vie, non pas en l’en éloignant. Pour POGNON
Patrick Armand, « vivre le coaching, c’est briser les chaînes, briser les
limites, c’est comprendre Dieu, comprendre la Vie ». (POGNON Patrick
Armand, Homme Accompli, 2020) Le coaching aide le musulman à
être un meilleur croyant en améliorant son comportement. Il le met
dans une disposition de remise en cause continuel et l’incite à faire du
bien.

Partant de ces mérites qui ont été éprouvés, nous nous proposons
d’explorer le contenu du processus du développement personnel au
regard de l’islam.

29
II .Les étapes du voyage vers soi

Le musulman qui fait le voyage vers soi découvre sa vraie identité et agit
selon les valeurs prônées par l’islam.
Retrouver sa vraie identité est un travail intérieur de changement.
Nietzche disait deviens qui tu es. Et le prophète Mohammed « celui qui
se connaît, connaît Dieu »
L’objectif de ce voyage est de travailler progressivement sur nous-mêmes
pour vaincre l’égo qui nous empêche de nous connecter à Dieu.
Ce travail intérieur se décline en plusieurs étapes.

1- La flexibilité

Rien ne s’apprend quand on pense tout connaître. Vaincre la certitude


est le premier combat de toute personne qui veut apprendre en général,
se connaitre en particulier. La certitude nous guette tous y compris la
corporation des coachs qu’est la nôtre. Nous avons tôt fait de juger les
autres, penser que nous connaissons tout. Nous nous éloignons souvent
des outils du coaching. C’est du mauvais coaching. Le coaching nous
recommande le questionnement et le non savoir dans tout processus
d’apprentissage.

Le questionnement consiste à demander au lieu de tirer des conclusions,


de se nourrir des préjugés, de se faire du mauvais sang utilement. C’est
se mettre dans les dispositions de découvrir le pourquoi des choses.
Pour y arriver, je dois m’ouvrir à la découverte d’autres vérités en dehors
de celles que je crois connaitre. L’assurance de la vérité absolue d’une
chose n’est qu’éphémère.

Ce qui est vrai ou faux se perçoit d’abord sous notre regard, notre
perception de l’instant, un point de vue qui peut tromper, égarer.

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Nous appréhendons la réalité des faits, des événements par notre pensée,
pensée influencée par notre environnement, nos croyances. La vérité en
elle-même est muable, évolutive. Quand Allah demanda au prophète
Ibrahim (Paix sur lui) de tuer son enfant, 1ère réalité, au prime abord
incontestable, il obéit, 2e réalité, Allah vint lui donner à nouveau l’ordre
de le remplacer par un bélier.
En nous intéressant au contexte de révélation des versets du Coran, nous
nous rendons compte qu’ils sont liés aux événements que le prophète
Mohammed (paix et salut de Dieu sur lui) vivait avec ses compagnons
et sa famille.

Quand nous prenons les sourates les plus connus des musulmans,
Sourate 113 Al Falaq (l’Aube naissante) Dis : « Je cherche protection
auprès du Seigneur de l’aube naissante, contre le mal des êtres qu’Il a
créés, contre le mal de l’obscurité quand elle s’approfondit, contre le mal
de celles qui soufflent [les sorcières] sur les nœuds, et contre le mal de
l’envieux quand il envie.» et la Sourate 114 An-nass (Les hommes) : Dis: «
Je cherche protection auprès du Seigneur des hommes, le Souverain des
hommes, Dieu des hommes, contre le mal du mauvais conseiller, furtif,
qui souffle le mal dans les poitrines des hommes, qu’il (le conseiller)
soit un djinn, ou un être humain. » Selon l’imam ibn Kathir, ces sourates
ont été révélées suite à l’envoutement qu’avait subi le prophète. (source
article publié sur le site internet de l’Agence Internationale de Presse
Coranique, Sourate An-Nass (114) : sa révélation et ses mérites)
Prenons un autre exemple, lorsqu’une dénommée Khaoula vint au
Prophète lui narrer le comportement de son mari qui la compara
dans ses propos au ‘’dos de sa mère’’(pratique courante chez les arabes
de l’époque, quand il voulait répudier leurs femmes), le Prophète
Mohammed (paix et salut de Dieu sur lui) reçu alors la révélation du
verset suivant : « Allah a entendu les dires de celle qui discutait avec toi
au sujet de son époux, et dont les plaintes s’adressaient à Allah.

31
Allah entendait votre entretien, Lui Qui Entend et Voit Tout. Ceux
d’entre vous qui répudient leurs femmes, en affirmant qu’elles leurs
sont désormais aussi défendues que le dos de leurs mères, cependant
qu’elles ne sont nullement leurs mères - leurs mères étant celles qui les
ont enfantés-, ne profèrent en réalité que des paroles condamnables et
fausses. Mais Allah est Indulgent et Absoluteur. » (Le Noble Coran, sens
traduits par les soins de Al-Muntada Al-Islami Sourate 58 la discussion
; vervet 1 et 2).

Un autre aspect, qu’il est important de souligner, c’est que le Coran se


présente en majorité, sous forme d’injonction continue, par la formule
‘’dis’’. Pourquoi interpeller à chaque fois, si ce n’est pour donner de
nouvelles orientations. Le Messager de Dieu aurait-il réussi sa mission
s’il s’enfermait dans, ‘’je sais tout’’ et n’écoutait pas Dieu chaque jour.
Alors, pensez-vous que Dieu a depuis lors cessé de nous parler ?
Prenant conscience de cela, et adoptant la flexibilité, nous commençons
à remettre en cause nos croyances profondes. Nous nous demandons
qui sommes-nous, c’est alors que nous sommes confrontés à notre
personnalité.

2- Relâcher l’emprise de la personnalité

Alain Boudet, Docteur en Sciences Physiques et Thérapeute


psychocorporel, définit la personnalité comme la résistance qui s’oppose
au muscle de l’esprit […] C’est, selon lui un vêtement que nous avons
tissé, qui a été nécessaire pour que nous soyons acceptés et aimés dans
ce monde. C’est le personnage que nous avons adopté pour paraitre à
l’image de ce qu’on attendait de nous. C’est un déguisement, un masque.
(propos tiré de son article rédigé sur le site internet de Bio Santé France)

Le Coach Patrick Armand POGNON en donne l’explication suivante

32
« La personnalité est la résistance qui s’oppose au muscle de l’esprit. Elle
est constituée de nos comportements, habitudes, coutumes, culture,
style de vie, règles idéales de bonne conduite. » (Coach Patrick Armand
POGNON, le voyage vers soi ou le vrai chemin du développement
personnel, 2019)

Notre personnalité est le reflet des influences de notre entourage, une


image de nous qu’on veut laisser paraître, qui n’est pas nous.

Vouloir être quelqu’un d’autre en mentant, chercher l’approbation


des autres par les applaudissements en vue de plaire aux Hommes et
non à Dieu, tels sont les pièges de la personnalité que nous devons
éliminer de notre vie. Si je fais ça que vont-ils penser. Je rends grâce
à Dieu pour m’avoir permis de comprendre cela. J’ai connu un jour
un épisode qui me mit face à l’épreuve de la personnalité, au cours
d’une cérémonie de passation de charge. J’aimais l’approbation des
autres, les applaudissements. Une attitude développée à la JCI, que
j’adorais. Dans le protocole, le maître de cérémonie fait ce qu’on appelle
reconnaissance des officers internationaux, nationaux, locaux, anciens
présidents et sénateurs présents. Il appelle votre titre et nom, vous vous
levez et l’assistance vous applaudit. J’étais en salle quand le maître de
cérémonie omit d’appeler mon nom et mon titre, après avoir reconnu
tous les membres du bureau local auquel j’appartenais. J’étais persuadé
que j’aurais eu de la gloire, de la célébration de ma personne à travers
cet exercice, que je serais importante. Je voulus réclamer, c’est alors que
me vint à l’esprit les enseignements que j’ai reçu la veille au cours de la
rencontre hebdomadaire, celle-ci portait sur les pièges de la personnalité.
Je pris conscience que ma valeur est très élevée, ne dépend de personne
et n’est pas mesurable par le regard des autres. Je suis simplement
importante. Je me réjouis aujourd’hui de l’avoir compris car cela me fait
continuellement du bien.

33
C’est cela desserrer l’emprise de la personnalité.

3- Ecouter et comprendre l’appel de son Essence

Lorsque nous parvenons à desserrer l’emprise de la personnalité,


nous laissons la place à notre essence de s’exprimer. Nous sommes
maintenant en mesure de l’écouter de comprendre tous les signes
quotidiens qu’il nous envoie pour nous guider. Nous ressentons les
choses instinctivement. Exemple : cette voie emplie de paix qui vous
parle, vous ordonne de faire une chose et quand vous le faites, vous
avez le résultat positif, parce que votre esprit est libéré des ordures, vous
n’aviez pas à raisonner, vous avez obéi à Dieu qui vous parle.

Dans ce processus, nous devons également restaurer l’image erronée


que nous, musulmans avions eu par rapport à l’acquisition des biens
matériels, car elle est limitante. Cela nous a conduit à avoir un plan
intérieur bas, bas au niveau des finances, de la santé, la vie de couple….
On a même érigé en commandement le fait de ne pas s’attacher aux
richesses de la terre, car celles qui nous attendraient au Paradis serait
mieux. Certains mènent une vie austère et privative de la jouissance de
leur richesse. Ils s’habillent comme des mendiants. Ils pensent pouvoir
plaire à Dieu ainsi. Cela s’explique par la tradition qui fait l’éloge du
mérite du renoncement aux biens de ce monde et exhorte à ne pas les
rechercher en abondance, elle érige le mérite de la pauvreté.

Bien que ce commandement tire ces sources de certains versets du


Coran et des hadiths, il est important que nous analysions par notre tête
et ne prenons pas le sens des mots au pied de la lettre. Rappelons-nous,
les versets étaient en majorité liés aux circonstances de vie du Prophète.
A titre indicatif, lorsque le Prophète voulut que son fils adoptif Zaid ibn
Harithah (esclave affranchi) épouse une femme nommée

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Zaynab bint Jahsh , elle lui opposa un refus en raison de la non
appartenance de celui-ci à la classe de la noblesse. Il eut fallu la
révélation du verset 36 de la Sourate 33 Al-Ahzab (les Coalisés), qui
dit qu’« Il n’appartient nullement à un croyant ou une croyante, lorsque
Allah et son Messager ont décidé d’une affaire, d’avoir le choix (d’en
décider à leur tour). Quiconque désobéit à Allah et son messager s’égare
manifestement », pour que Zaynab accepte le mariage.

Il convient aussi d’ajouter que l’interprétation des versets du Coran varie


suivant les courants théologiques de l’Islam, conservateur, innovateur ou
réformiste (on peut citer le sunnisme, le chïsme, le zaidisme, l’ibadisme,
l’ahmadisme etc.), certains courants ayant des penchants ésotériques
comme le soufisme.

La vie du prophète nous enseigne, qu’il avait une relation privilégiée avec
Dieu. Il savait mettre Dieu au cœur de toutes ses causes, cela montre
la relation personnelle qu’il avait avec Dieu. Il a réussi à plaire à Dieu,
parce qu’il se laissait enseigner, guider. Négociant, stratège, médiateur,
le Messager et Envoyé de Dieu, a gravi les marches de la vie sociale et
s’est fait une place de choix dans l’arène à la fois de la religion, l’économie
et la politique. Il a acquis la notoriété, il a acquis la richesse, il a conquis
des territoires. C’était un philosophe de résultat, un bâtisseur de tribus,
un générateur d’idées et d’implication, un conquérant de marché, un
entrepreneur riche et puissant. Il est donc inconcevable qu’un musulman
qui fait de Mohammad son modèle de vie, soit pauvre, se complaise
dans la pauvreté, la maladie, les épreuves ou même d’en faire l’éloge. Ce
n’est pas normal.

Orphelin, qui n’a pas connu son père, il eut à peine l’âge de voir sa mère
qu’elle le quitta aussi. Une enfance qui vue sous le regard d’ignorance de

35
la main de Dieu dans la vie de l’Homme, y verrait une prédestination à
l’échec. Ce qui ne fut pas le cas du Prophète.

Il instaura des piliers pour montrer à ses fidèles le chemin de la


réussite. C’est un cheminement établi pour permettre aux musulmans
de retrouver leur identité et donc de retrouver la capacité d’agir en
accord avec un idéal moral ou une capacité de faire le bien et d’éviter
le mal. Il s’agit de la profession de foi, la prière, l’aumône, le jeûne et le
pèlerinage. Etant notre modèle par excellence, ces 5 piliers semblent
être incontournables pour espérer atteindre sa dimension. Ces 5 piliers
sont dans la perspective musulmane un processus de développement
personnel, un chemin vers le recouvrement de l’identité.

Mais comment vivons-nous ces prescriptions ? Observons notre


comportement face à l’accomplissement de ses recommandations.
Pendant la prière, bon nombre de personnes se hâtent de libérer la prière
comme une corvée expéditive, on donne l’aumône sans conviction par
contrainte. Il y en a que vous voyez richement habillé, entrer dans la
mosquée et mettre des pièces comme offrande, des fois on réclame
la monnaie. Et pourtant il y a cette voix-là qui nous parle lorsqu’on
veut calculer avant de donner à Dieu. On ne l’écoute souvent pas on
veut contrôler, si je donne ce montant, comment je paie la scolarité des
enfants, comment je fais ci et ça. Nous voulons avoir la maitrise totale.
C’est alors qu’apparait la nécessité de faire le détachement.

4- Le lâcher-prise et la confiance en Dieu

Personnellement, j’étais de ceux qui voulaient s’assurer de l’absence de


risque avant de m’engager dans un projet quelconque. J’analysais tout
et nourrissais beaucoup de pensées négatives sur chaque sujet que
j’analyse. J’avais toujours l’impression que c’est ma force qui peut faire.

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Je peux appréhender tous les contours. J’aimais tout avoir tout de suite
et maintenant. Quand je n’y arrivais pas je m’emballais. Or le premier
pilier sur lequel repose ma religion est la foi en Dieu.

La profession de foi « J’atteste qu’il n’y a point de divinité à part Allah et


j’atteste que Muhammad est le serviteur d’Allah et son messager » nous
éduque à l’amour de Dieu, la sincérité dans notre dévotion face à l’unicité
et la confiance en Dieu. Notre foi est fréquemment en baisse, lorsque
surviennent les épreuves, quand nous avons mené toutes les actions
pour trouver les solutions à une difficulté et que le problème persiste.
Il faut adopter le lâcher prise et faire confiance à Dieu, c’est-à-dire le ‘’
tawakkoul’’, la plus forte dimension de la foi musulmane. Il est une étape
importante du développement personnel et nous est recommandé dans
le Coran et hadith. Pour exemple citons-en quelques-uns : la sourate 25
Al-Furqan verset 58 : « Confie-toi au Vivant Qui ne meurt pas, rends
lui gloire et célèbre ses louanges…», sourate 14 Ibrahim verset 11 :
«….C’est à Allah que doivent s’en remettre les Croyants » et sourate 65
At-Talaq verset 3 : « …Quiconque s’en remet à Allah, (Allah) lui suffira.
Allah atteint toujours Son objectif et Il a prévu pour chaque chose un
terme mesuré.» (tiré du Noble Coran, sens traduits par les soins de Al-
Muntada Al-Islami.) Lorsque le prophète Ibrahim (la paix soit sur lui)
fut jeté dans le feu, il s’en remit à Dieu en disant ‘’ Dieu nous suffit et
quel bon défenseur !’’. (tiré du livre le jardin des vertueux de lʹImâm
Mohieddîne Annawawî, p 31).

Le prophète Mohammed (paix et salut de Dieu sur lui) ne cessait


également de placer continuellement sa confiance en Dieu, c’est pourquoi
il disait « Seigneur Dieu ! Je me soumis à Ta volonté, j’ai cru en Toi, je
m’en suis remis à Toi ; c’est vers Toi que je suis retourné et c’est par Toi
que j’ai pris à partie (mes adversaires). Seigneur Dieu ! Je me mets sous
la protection de Ta Toute Puissance, nul Dieu autre que Toi, afin que

37
Tu ne m’égares pas. C’est Toi le Vivant qui pourvoit à la subsistance et
à la sauvegarde de toute chose, qui ne meurt pas tandis que les génies
et les humains meurent » (rapporté par Ibn ‘Abbas (RA)). Retenons
que le mot Vivant ‘’Al-Hayy’’ est l’un des termes glorieux utilisés pour
désigner Dieu.
« Si vous faites montre d’une vraie confiance en Allah, Il vous donnera
des moyens de subsistance comme Il le fait en faveur des oiseaux qui
quittent leur nid le matin le ventre vide pour y revenir le soir le ventre
plein. » (Tirmizy).

Avoir totale confiance en Allah, s’en remettre à lui en tout, c’est de la


part du croyant, faire preuve d’une foi solide en la toute Puissance
Divine. C’est orienter son cœur entièrement vers Allah et par la même
occasion, attester des limites des créatures quant à la satisfaction de ses
besoins, d’où la formule consacrée en Islam en toute circonstance et
particulièrement en temps de difficulté : « la hawla wa la qouwwata illa
billah » ; il n’y a de puissance et de force qu’en Allah.

5- Déjouer les stratégies de résistance de l’égo

Le pèlerinage, un véritable rite initiatique de voyage vers Dieu. D’aucuns


vont au pèlerinage à la Mecque juste pour paraître, se faire placer les
dents en or. Ils ne vivent pas vraiment le processus. C’est pourtant un
puissant chemin pour tuer et déjouer les stratégies de l’égo, véritable
ennemi du développement personnel. Il rappelle que tous les hommes
sont égaux devant le Créateur qui a placé en chacun d’eux un immense
trésor à découvrir et à cultiver pour le bien de chacun et de tous.
Allah dit dans la sourate Youssouf, verset 53 : « Je ne m’innocente
cependant pas, car l’égo est très incitateur au mal ». Et le Prophète (paix
et salut sur lui) dit : « Le sagace, c’est celui qui remet continuellement
son égo en question et œuvre pour préparer son devenir après la mort».

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Sagace veut dire, celui qui a de l’intuition.

Le développement personnel permet d’identifier nos deux voix. Celle


de l’égo et celle de l’Essence.

L’ego, tant qu’il n’est pas apaisé, tente d’accaparer le pouvoir et de nous
couper de notre Soi, de nous diviser. Dans le développement personnel,
nous choisissons de porter attention à l’Essence tout en comprenant
que l’ego fait partie intégrante de nous. Lorsque nous atteignons cette
étape, où tout semble aller pour le mieux et que d’autres challenges
surviennent, c’est le passage déroutant.

6- Traverser le passage déroutant

Le voyage vers soi n’est une eau paisible sans vagues. Ce sont ces vagues
qui vont la beauté de la mer. Voyez en la vague, ce mal être que vous
semblez avoir vaincu quand vous avez entamé votre développement,
et qui revient brusquement à un moment donné. Que faire ? Reculer
pour retomber à zéro ou continuer jusqu’à réussir. En pleine séance de
prière ou un atelier de paroles transformatrices, un malaise survient.
Faut-il arrêter, courir aller chercher un médicament ? Ceux qui arrive à
s’en sortir poursuivent, ils n’abandonnent pas. Cette étape nous éduque
à la persévérance. Dieu dit « Ne soyez pas comme celle qui a défait sa
quenouille (pour la réduire en laine) après l’avoir fortement filée et ce
en trahissant vos serments ». (Sourate 16 les abeilles verset 92)

7- Vivre la grâce abondante

Le diplôme que l’on reçoit à l’arrivée c’est la grâce abondante. Vous êtes
aligné sur le courant de vie. Vous avez développé et vous expérimentez
la joie d’avoir une relation privilégiée avec Dieu.

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On ne fait plus semblant d’être en joie. On sourit quand on en a envie,
on saute, on danse. Vous exercez pleinement votre rôle de lieutenant,
d’héritier, de vicaire. Vous réussissez à vivre votre plein potentiel. La vie
vous sourit. Votre entourage, vos proches se sentent à l’aise à vos côtés.
Vous dégagez une lumière contagieuse.

A cette étape, on est plus préoccupé par ce que Dieu pense de nous et les
hommes. On écoute Dieu. Ses inspirations nous parviennent aisément
parce qu’on a gagné en confiance et qu’on a confiance en Dieu.

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CHAPITRE 3
LES LEVIERS D’UNE IDENTITE DE REUSSITE POUR
LE MUSULMAN

Ce chapitre est subdivisé en deux sections : la première montrera


l’importance de la parole dans la construction de l’identité (I) et la
seconde est consacrée au combat de caractère (II).

I. Construire son identité par la parole

Nous pouvons être aidé par les autres pour affermir notre identité, rôle
du griot. A défaut, soyons notre propre griot au quotidien.
Que fait le griot ? Il vous parle glorieusement. Il fait votre éloge, étale
vos qualités, vos atouts. Cela vous pousse plus facilement à l’action.
Toute l’existence de l’homme est construite autour de la parole. L’être
humain se démarque d’ailleurs des autres espèces vivantes par sa capacité
de parler. Il construit et détruit avec la parole. Son rapport avec Dieu
se fait par la parole. Aucun culte religieux n’est célébré sans la parole.
La base de la religion musulmane, c’est la parole. La révélation s’est faite
par la parole de l’ange Djibril au Prophète. Et la parole divine reçue a été
transmise par le même biais.

Pour la tradition ‘’la langue de l’homme est la moitié de son être ; le cœur
en est l’autre moitié’’. (poème suspendu au temple sacré de la Mecque)
Cette assertion renvoie à l’utilisation parole. La parole est importante
et fait partie de l’être humain, de son identité. Ce qui explique que cette
mention soit faite au niveau du premier lieu sacré de l’islam. Il faut
comprendre par cela, que la parole demeure l’instrument de création
par excellence. Je suis ce que je dis que je suis. La parole est le plus
puissant outil que Dieu utilise pour faire ses créations.

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Pour toute action, il suffit à Dieu de dire qu’une chose soit et la chose
est. (voir sourate 2 la vache verset 117, sourate 3 Al-Imran versets 47
et 59, sourate Al-An’âm 6 verset 73). Il apparaît dans ces versets, un
élément incontournable : la volonté. La volonté de voir le changement
précède l’utilisation de la parole.

Ce que nous voyons quand nous regardons notre miroir intérieur,


privilégié ou un perdant, cela dépend de ce que nous disons et entendons.
Notre quotidien est gouverné par la parole. De notre naissance à ce
jour, nous avons entendu en majorité et dit des paroles dévalorisantes,
qui nous rabaissent, qui nous font douter de notre potentiel. Ses paroles
nous ont fait croire que Dieu ne nous aime pas, qu’il est la cause de nos
malheurs. Que Dieu n’était plus à nos côtés. Qu’on mérite le chômage, la
maladie, la pauvreté, les déceptions amoureuses… Résultat, nous avons
bâti une identité qui n’est pas en harmonie avec la volonté de Dieu. D’où
la difficulté pour recevoir ses bénédictions.

Pourtant, l’Homme est très proche de Dieu, Il dit ‘’je suis plus proche
de-vous que votre veine jugulaire’’ (sourate 50 la lettre verset 16).
Quand Dieu créa l’Homme, Il lui insuffla son esprit (v. sourate 15 Al-
hijr (hégire) versets 28 et 29, sourate 32 As-sajdah (la prosternation)
verset 9, ). Dieu mit en l’Homme son esprit divin. Nous pouvons déduire
qu’en chaque humain réside la divinité. C’est la créature la plus choyée
de Dieu. Dieu n’a cessé de démontrer dans le Coran, la nature spéciale
de l’Homme. Dieu déclare ‘’Nous avons créé l’homme dans la meilleure
forme qui soit’’. (sourate 95 le figuier verset 4)

L’Homme est présenté comme la plus parfaite des créatures. Dieu


demanda aux anges de se prosterner devant Adam. Il leur fit comprendre
que l’Homme est son héritier, son vicaire, lieutenant. Et comme tel, tout
bon héritier acquiert les biens auxquels il a droit.

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En tant que lieutenant, le Général lui attribue des pouvoirs, lui permettant
de faire énormément de choses. Le détenteur de toute puissance et
grandeur reste et demeure Dieu, qui est le général. C’est une déduction
logique qui n’a pas pour but d’arroger la place de Dieu. C’est un rappel
de la position de l’Homme aux yeux de Dieu qui l’a voulu ainsi.

Au nombre de ses pouvoirs hérités par l’homme, il y a le pouvoir de


création par la parole. C’est l’identité originelle de l’Homme.
La quête de cette vraie identité permet au musulman de gagner, de
réussir, d’être dans les bonnes dispositions pour recevoir les bénédictions
de Dieu.

Dans cette logique la sourate 14 ibrahim, versets 24 et 25 énonce qu’une


bonne parole est comme un bon arbre dont la racine est solide et dont
les branches vont jusqu’au ciel. Il donne ses fruits en chaque saison.

Voilà pourquoi la vie du musulman est encadrée par les bonnes


paroles, semblables aux paroles transformatrices du coaching. Toute
l’existence du musulman est bordée par l’usage de la parole de Dieu.
Prenons l’exemple de la naissance d’un nouveau-né. Il est recommandé
de murmurer les phrases suivantes à l’oreille du nouveau-né « Dieu
est le plus grand, je témoigne qu’il n’y a d’autre Divinité que Dieu, je
témoigne que Muhammad est le Messager de Dieu, hâtez-vous vers la
prière, hâtez-vous vers la réussite, hâtez-vous les meilleures actions. » Et
aux parents du bébé l’on adresse les mots suivants : « Qu’Allah bénisse
ce qu’Il t’a accordé et puisses-tu être reconnaissant envers Celui qui te
l’a accordé. Puisse-t-il atteindre sa pleine maturité et qu’Allah lui donne
le bon comportement envers toi. » Puis les parents du bébé répondent
en disant : « Qu’Allah te bénisse tout ce qu’Il t’a accordé ! Qu’Allah te
récompense par Ses grâces, t’accorde un nouveau-né comme le mien et
te donne une rétribution abondante. »

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A chaque événement de la vie, il y a une bonne parole qui y est destinée
(au réveil, en faisant l’amour, en mangeant, pour entreprendre, en
quittant son domicile etc.).

Le Prophète Mohammed a compris l’importance de la parole et son


pouvoir transformateur. Plusieurs de ses pratiques le montrent. La
salutation entre fidèles musulmans, ‘’ que la paix et la miséricorde de
Dieu (Allah) soient sur vous’’. Des comportements qui inspirent les
actions. Cependant, il y a encore de nombreux comportements qui si
ils sont combattus révèleront le véritable moi.

II. Combattre les mauvais caractères

Le mauvais caractère est perçu comme l’ensemble des faits et gestes


qui nuisent la réputation de quelqu’un. C’est sa manière d’être qui fait
fuir, qui repousse. Le mauvais caractère fait perdre des opportunités.
Il chasse le parfait, il éloigne les vibrations de l’argent, de la santé, du
bonheur conjugal etc.
Faire le combat de caractère, c’est pour se perfectionner, faire évoluer
son identité vers le sommet de tous les bons. Attirmidhi rapporte que le
Prophète disait : «Seigneur Dieu! Je me mets sous Ta protection contre
tout ce qu’on réprouve dans les traits de caractère, dans les actes et dans
les penchants ». Pour Mohammed, ce combat touche notre ouïe, notre
vue, notre langue, notre cœur et le sperme de l’homme. (Rapporté
par Abou Dawùd) Il nous invite à contrôler, orienter dans le bien, nos
différentes actions par rapport à l’usage de ses organes. Le Messager de
Dieu n’a jamais été grossier et n’a jamais voulu le paraître.

Le combat de caractère est l’examen quotidien que nous passons pour


plaire à Dieu. Le bon caractère plait à Dieu car «Dieu est doux et II aime
la douceur.

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Il donne pour la douceur ce qu’il ne donne pas pour la violence ni pour
toute autre chose». (Hadith Rapporté par Moslem)

Le Messager de Dieu pense aussi que : « Le Croyant qui a la foi la plus


parfaite est celui qui a le meilleur caractère. Les meilleurs d’entre vous
sont les meilleurs avec leurs femmes ». (Rapporté par Attirmidhi)
Qui sommes-nous à la maison ? Méchant ou bienveillant envers
notre conjoint. Que l’époux soit le miroir de son épouse et vis-versa.
Il recommande de jauger son caractère par rapport au regard de votre
conjoint sur vous.

Mohammed prône également le pardon. Pour lui, le fort n’est pas celui
qui terrasse les gens dans la lutte, mais le fort est celui qui reste maître
de lui-même dans la colère. Selon Mohammed, le meilleur d’entre nous
est celui qui se couche sans avoir son frère dans son ventre. Il incite à la
miséricorde au quotidien.

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CONCLUSION

Eu égard à tout ce qui précède, il faut noter que le musulman qui va à


la découverte de soi trouve les éléments de réponses en priorité dans la
fondation de sa religion.

Toutefois il est confronté à des nombreuses contraintes restrictives de


toutes formes de raisonnement. L’islam est conçu sous le sceau de textes
sacrés auquel est attribué un caractère incontestable.

Une peur du châtiment divin barricade nos esprits l’empêchant


d’analyser, d’interpréter les écrits, de comprendre et tirer des leçons
de la vie du prophète Mohammed (Paix et salut de Dieu sur lui) sans
qu’on ne nous traite d’innovateur ou associateur. Loin de renier sa foi,
qui s’intéresse au coaching découvre mieux sa religion. Il appréhende
également le coaching comme un outil de progression de sa foi.

A travers cet article nous discernons la réalité de la foi islamique pour


exercer au mieux notre libre arbitre. Nous découvrons ainsi de précieux
enseignements qui aident à avoir davantage une relation privilégiée
avec Dieu.

Le poids des différentes contraintes religieuses baisse afin de se pencher


sans peur sur ce qui nous fait du bien, apporte de l’épanouissement.
Nous sommes plus confiants dans l’exercice de notre foi car nous savons
ainsi que nous sommes des croyants privilégiés et aimés de Dieu.

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BIBLIOGRAPHIE

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traduit par Salaheddine Keshrid. Mohieddîne Annawawî, 2006, 515p,
e-book mis en ligne par www.islamhouse.com.

CHEBEL Malek, Dictionnaire encyclopédique du Coran, Le Livre de


Poche, 2020, 541p.

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Le livre du musulman, traduit par Bureau de la Coopérative à Az-Zulfi,


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La fondation Al-Muntadâ Al-Islâmî, 2017, 604p.

POGNON Patrick Armand, le Voyage vers soi ou le vrai chemin du


développement personnel, Lomé, les éditions ATQM SA, 2019, 46p.

POGNON Patrick Armand, Homme Accompli, les éditions ATQM SA,


2020.

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