Vous êtes sur la page 1sur 2

Introduction 

Il y a un écart considérable entre le sport amateur et le sport professionnel.


Pour entretenir des liens étroits entre le secteur amateur (l’association
sportive) et le secteur professionnel (la société commerciale), le législateur
a créé un lien juridique pour lier les deux groupements : la convention de
collaboration. L’interdépendance organisée entre l’association et la société
sportive permet d’assurer la solidarité entre le sport professionnel et le
sport amateur.

De l’association sportive au groupement sportif 


L’article L 122-1 du Code du sport dispose que « toute association sportive affiliée à une fédération
sportive, qui participe habituellement à l’organisation de manifestations sportives payantes qui lui
procurent des recettes d’un montant supérieur à un seuil fixé par décret en Conseil d’Etat ou qui
emploie des sportifs dont le montant total des rémunérations excède un chiffre fixé par décret en
Conseil d’Etat, constitue pour la gestion de ces activités une société commerciale soumise au code de
commerce ». L’article R122-1 du Code du sport prévoit que «  les montants des recettes ou des
rémunérations au-delà desquels une association sportive est tenue, en vertu de l’article L. 122-1, de
constituer une société commerciale sont fixés respectivement à 1 200 000 euros et 800 000 euros  ».
Sont prises en compte, pour déterminer si ces montants sont atteints, les moyennes des recettes
perçues et des rémunérations versées au cours des trois derniers exercices connus. La création de
cette société commerciale incombe à l’association sportive, lorsqu’elle répond à l’un au moins des
critères, dans un délai d’un an à compter de la date à laquelle elle satisfait à cette condition[1]. Il est
néanmoins possible pour une association sportive de filialiser son activité professionnelle même si ces
seuils ne sont pas atteints. L’article L122-2 du Code du sport donne les six formes de sociétés que
l’association support peut choisir.
En définitive, une fois la société commerciale créée par l’association support, les deux entités
forment un groupement sportif. Dès lors, il faut répartir les missions entre les deux groupements, d’où
la convention de collaboration.
La conclusion d’une convention de collaboration
En principe, l’association sportive s’occupe du secteur amateur et la société commerciale du secteur
professionnel. La loi oblige l’association sportive et la société commerciale qu’elle a créée à définir
leurs relations dans une convention qui doit être approuvée par le préfet pour entrer en vigueur[2]. Le
groupement sportif subit de ce fait un contrôle à deux niveaux, le premier lors de leur affiliation aux
fédérations, et le second lors de l’obtention de l’agrément préfectoral[3].
Cette convention-support doit contenir certaines stipulations obligatoires[4] telles que « la définition
des activités liées au secteur amateur et des activités liées au secteur professionnel dont l’association
et la société ont respectivement la responsabilité ; la répartition entre l’association et la société des
activités liées à la formation des sportifs ; les conditions dans lesquelles les terrains, les bâtiments et
les installations seront utilisés par l’une et l’autre parties et, le cas échéant, les relations de celles-ci
avec le propriétaire de ces équipements ; les conditions, et notamment les contreparties, de la
concession ou de la cession de la dénomination, de la marque ou des autres signes distinctifs de
l’association ; la durée de la convention, qui doit s’achever à la fin d’une saison sportive, sans pouvoir
dépasser cinq ans… ». Ces stipulations obligatoires n’empêchent pas les deux entités de compléter
cet accord à la double condition que ces clauses ne contredisent pas celles imposées et ne
contreviennent pas à l’ordre public.
L’objectif de la convention de collaboration
Outre le fait que la convention régit les relations entre l’association support et la société commerciale ;
elle vise également à pérenniser la collaboration entre le secteur amateur et le secteur professionnel
afin d’atteindre un but commun qui est le développement du club. Le secteur amateur, c’est-à-dire
l’association support, a besoin de financement ; la société commerciale est constituée en quelque
sorte pour lui assurer ce financement. Le secteur professionnel n’a pas, économiquement, besoin du
sport amateur. Pour assurer un équilibre au sein du groupement sportif, le législateur a créé le pouvoir
sportif[5] au profit de l’association par le biais du numéro d’affiliation[6] (numéro d’affiliation délivré
intuitu personae par la fédération de la discipline concernée). La société commerciale, qui dispose
d’une puissance financière, ne peut pas se passer de l’association support car elle a besoin de son
numéro d’affiliation pour participer aux compétitions sportives. Ces deux pouvoirs sont sensés
s’équilibrer au sein du groupement sportif.
A tout prendre, la convention de collaboration entre l’association support et la société commerciale
permet des remontées financières au secteur amateur.

Vous aimerez peut-être aussi