Vampire : the Dark Ages

- The Dark Ride book I -

Le Prix de la Liberté

1
Dédié à :

Sophie
Et
Colombe

2
 Vampire : The Dark Ages
- Dark Ride -
Le Prix de la Liberté
Une chronique en six chapitres, se déroulant en l'an 1196,
sise en la ville de Sredets
La situation :
La situation de la Bulgarie est plus que
problématique : techniquement, il s'agit encore en
1196 d'une dépendance de Constantinople. En
pratique, le rêve des Bulgares, un peuple
descendant de la rencontre des Huns et des tribus
Slaves de la région est de redevenir un royaume
indépendant. La population Caïnite est
éminemment divisée, au sein même des clans,
autour de cette question.
Le problème n'est pas que celui de l'identité
nationale, mais aussi de la défense du territoire :
l'Empire Byzantin s'est révélé incapable de protéger
ses terres contre la menace des Seljuks, des russes,
ou encore contre les déprédations des Croisés qui
ont traversé le pays à deux reprises au cours de ce
dernier siècle. En 1186, les frères Peter et Ivan
Asen ont déclaré la liberté de la Bulgarie mais pour
l'instant leur guérilla continue. Ils rallient de plus en
plus de nobles à leur cause et il semble que tôt ou
tard, l'Empire Byzantin doive céder à la pression du
peuple Bulgare.
Pour les vampires également, la question se pose,
car eux aussi ont cédé beaucoup à l'Eglise
Michaelite ces dernières années. En retour, ils n'ont
reçu aucune aide contre les meutes de Gangrels ou
de Loups Garous venus respectivement des plaines
turques et de russie.
Le prince de Sredets, Basilio l'Ancien a évincé
l'ancien Voïvode de la région, Gabor le Bulgare en
1014, grâce au soutien de plusieurs autres Voïvodes
Tzimisces. Il contrôle Sredets avec beaucoup
d'autorité et le soutien (théorique) d'Husayn al
Fatin, de son conseiller Zarak, qui est également
un envoyé des Voïvodes Tzimisces qui l'ont
soutenu.
Si les questions politiques ne suffisaient pas, les
questions religieuses sont également prégnantes :
Amalia de Thrace dont l'hérésie attire chaque jour
en ville un peu plus de vampires. A côté de cela les
Furores et les Prométhéens, rejetés par
Constantinople, semblent s'agglutiner à Sredets et
dans ses alentours : hérétiques à l'hérésie
Michaelite, suivants des oracles Caitiffs de
Calomena, infiltrés des Seldjouks... Ce ne sont pas
les opposants qui manquent pour contester (ou tout
simplement ignorer) l'autorité de Basilio.
Qui plus est, Gabor continue de comploter, depuis
Constantinople, pour récupérer son ancien fief,
entreprenant les Voïvodes qui se sont autrefois
retournés contre lui et leurs nouveau-nés pour
trouver des alliés contre l'usurpateur. Et ce n'est pas
tout, car de nouveaux joueurs sont prêts à entrer sur
le terrain : les Tremeres et leurs espions,
manoeuvrés depuis Céoris par Paul Corwood,
maître ès manigances du clan, qui est bien décidé à
faire en sorte que la Bulgarie soit bientôt
débarrassée de toute opposition à la domination par
son clan...
3
Théme :
Le thème de cette chronique est indubitablement
la décadence et l'aspect inexorable des choses.
L'Empire Byzantin s'effrite et rien ne pourra arrêter
sa chûte. Rien ne pourra non plus arrêter la fin du
règne de Basilio. Pour autant, ce n'est pas une
mauvaise chose, car au lieu de retomber sous la
coupe des Voïvodes, le pays s'avance vers une
nouvelle ère de culture et de prospérité. Le message
de cette chronique est qu'il est inutile de s'accrocher
à d'anciennes choses quand elles ne fonctionnent
plus. La seule solution qu'ont les personnages de
survivre est de lâcher prise.
Ambiance :
L'ambiance de toute la chronique doit être
étouffante, obsédante : le danger et les manigances
sont partout. Ils sont tous fous autour des
personnages et les personnages sont
immanquablement embringués dans des conflits.
Chercher à tirer son épingle du jeu ? A quoi cela
sert-il ? Du suspense, peu de combat, et à chaque
scénario le sentiment oppressant que le temps est
compté.
Introduction des personnages :
La toujours épineuse question... Qui sont ils, d'où
viennent ils et comment les intrigues qu'ils ont
imaginé dans leur historique s'impliquent elles dans
l'histoire ? Sont ils des Furores, des Prométhéens,
des pions des Anciens ? C'est toute la difficulté
quand on écrit un scénario pour Vampire, car il est
difficile d'estimer quand l'intrigue secondaire
amenée par le joueur prendra le pas sur l'intrigue
prévue par le scénariste.
L'une des questions est : si les personnages ne
sont pas originaires de la ville, comment ont ils
accès aux historiques tels que Mentor, Contacts,
Alliés ou Troupeau (et même, au moyen-âge,
Ressources) ? Ne serait-ce que pour expliquer que
les personnages en ont à Sredets, le plus logique est
de considérer que leur arrivée remonte déjà à
quelques semaines.
Cette chronique a été écrite pour des personnages
relativement neutres, cherchant à faire leur fortune
loin du joug de leur père, et cherchant eux même un
protecteur. Voici quelques suggestions :
Agents des Seigneurs Marchands : Les
personnages ont été engagés par les Seigneurs
Marchands, une faction du clan Ventrue opérant
depuis le Saint Empire Germanique qui dépêche un
peut partout des agents à la recherche de profits
potentiels. La mission des personnages est donc de
Dramatis Personae
et leurs principales motivations...
Basilio l'Ancien : Originaire d'Ibérie, ce Lasombra a
réussi à détrôner l'ancien Prince avec l'aide d'une
alliance de Voïvodes Tzimisces originaires de la
campagne Bulgare. Son influence lui vient
principalement de ses liens dans l'Eglise Orthodoxe, et
de ses liens avec Constantinople. Autant dire que son
pouvoir décroît à vue d'oeil, même s'il prend grand soin
de n'en rien montrer... Il ne peut s'appuyer, du moins le
croit-il, que sur ses infantes, Isabella et Karolina, et sur
le mystérieux Husayn al Fatin. Son principal
conseiller est un Tzimisce appelé Zarak mais Basilio
n'a guère confiance en lui...
Gabor le Bulgare : Ce Tzimisce a passé de nombreuses
années à Constantinople et il se trouve dans la très
délicate position de subir l'inimitié de ceux de son clan.
Ses cousins se sont rebellés contre lui et il a l'intention
de pousser les Bulgares à la révolte pour éliminer à la
fois Basilio et ses opposants.
Paul Corwood : Même s'il n'apparaît pas directement
dans la Chronique, ce sont ses manigances qui,
ultimement amènent à la fin du règne de Basilio
l'Ancien. Son intérêt est que le pouvoir échappe aux
Tzimisces. Il a donc envoyé un ambassadeur,
Archenor, pour proposer une alliance à Basilio. Ce
dernier est épaulé par le très diplomate Giacomo
Giuccardini, un moine de l'Hérésie Caïnite à la solde
des Tremeres., et plus discrètement par deux agents
provocateurs qui agitent les Furores de la ville : Nadej
la Nosfératu et Solveig, une manipulatrice Tremere et
l'infante d'Archenor.
Amalia de Thrace : La Cappadocienne est la plus
ancienne Caïnite de la ville. Elle est aussi
complètement folle depuis qu'elle s'est convertie à
l'hérésie Bogomil et souhaite faire voir la lumière aux
autres vampires. Le sens peut devenir assez littéral
puisqu'elle peut choisir de tuer ceux à qui elle ne peut
faire entendre raison. Elle est servie par le Père Petryn,
un mortel plein de feu et de foi, mais aussi par son
infant Bela Rusenko, dont il se trouve qu'il a de fortes
accointances avec le prince..
Ektor : Brujah humaniste et agitateur, il n'es pas un
imbécile et se rend parfaitement compte que sa petite
bande Furores est sans doute manipulée par une force
extérieure. Ils sont une demi douraine, dont Ladislaus,
un infant de Béla Rusenko, Solveig, Nadej, Teobaldo
(un troubadour Toréador contestataire), Silenzio (un
Malkavien énigmatique) et Geralda (une Ravnos).
Les Voïvodes de Bulgarie : Si leur voix dans la
chronique est indubitablement Zarak, il existe
actuellement une dizaine de Voïvodes en Bulgarie, tous
plus retors les uns que les autres et complètement
divisés sur les questions politiques. Il faut dire que
leurs alliés du nord sont occupés avec les Tremeres,
leurs cousins byzantins les méprisent, et ils craignent à
la fois la vengeance de Gabor et les incursions des
barbares turcs, des Gangrels et des Loups Garous...
Leur chef de file est Grygory Szantov,le seul qui
réussisse encore à leur commander de se rassembler
autour d'une table. D'autres sont plus isolationnistes et
ne prendront pas part au conflit, préférant tenter seul
leur chance face aux conflits à venir.
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faire un rapport circonstancié sur la région et, le cas
échéant, de négocier avec le Prince local
l'autorisation pour un représentant des Seigneurs de
s'installer en ville. Les historiques des personnages
représentent des agents mortels ou des contacts de
leurs patrons Ventrue dont ils peuvent bénéficier.
Cette option convient particulièrement bien pour
des personnages Ventrue, mais peut également
servir pour des Toréadors, des Brujahs, des
Gangrels, des Nosferatus ou même des Malkaviens.
Emissaires des Seigneurs Orientaux : Ces
Ventrues sont eux aussi à la recherche d'alliés et ont
fort bien pu envoyer les personnages pour négocier
une alliance avec Basilio l'Ancien. Pour ce qui est
des historiques, la même explication qu'au
paragraphe précédant s'applique – même si elle est
un peu tirée par les cheveux. Les personnages
peuvent facilement être des Gangrels (descendants
de Mitru), des Ventrues (de la lignée Hongroise),
des Nosferatus (descendants de Marusca), des
Brujahs (de la lignée de Dominic) ou des Tzimisces
(dépêchés par le Comte Radu pour faire plaisir à
ses alliés).
Envoyés de Constantinople : Les personnages
ont fort bien pu être recrutés par un ancien Vampire
de Constantinople désireux d'en apprendre plus sur
les forces en présence à Sredets, voire de jauger de
la loyauté de Basilio et de ses difficultés. Les
historiques des personnages leur viennent de
contacts de leurs Anciens. Ils peuvent facilement
appartenir aux clans tels que Tzimisces (de la
branche Obertus), Ventrue, Toréador... Tous les
clans, en fait...
Infants du cru : Et si tout simplement ils étaient
originaires de Bulgarie ? A vous de créer les pères,
alliés de Basilio – ou suffisamment haïssables pour
que leurs infants aient envie de prendre le parti d'un
de leurs ennemis... Ce n'est pas parce que les
principaux protagonistes ne comprennent guère de
choix de pères potentiels (en dehors des clans
Lasombra et Assamite, en tous cas) que les
personnages ne peuvent pas être de bon gros
bulgares... En ce cas, les Historiques sont ceux que
se sont choisis les joueurs. Basilio a des sujets, et si
ceux ci ne sont pas développés dans le supplément
Transylvania by Night, cela ne signifie pas qu'ils
n'existent pas.
Les clans n'ont guère d'importance : entre les
incursions des Seljuks et le passage des croisés au
siècle dernier, nombreux sont les vampires, même
de passage, qui ont pu traverser la région et
étreindre les personnages relativement récemment.
Naturellement, si l’un de vos joueurs insiste pour
être Tremere, tâchez de l’en dissuader, ce clan étant
au final l’antagoniste de la Chronique. S’il insiste,
faites simplement en sorte qu’il soit le représentant
d’une faction adverse de celle que représente Paul
Cordwood – les dissidences, y compris au sein des
factions décrites dans House of Tremere, sont
fréquentes.
Pendant les Tests :
Lors du test de cette chronique, les personnages-
joueurs étaient :
• Kristoff, un bandit de grand chemin ayant pour
habitude de se faisant passer pour un chevalier
Teutonique dans le but d’amasser des richesses,
plus qu’heureux de prêter main forte au
puissant Prince de Sredets, et attiré par l’une de
ses infantes.
• Gianni Lucissere, un abbé sévère et dirigiste
du clan Lasombra dépêché au monastère de
Saint Paul par le puissant Narses de Venise,
afin d’espionner la région et de soutenir le
pouvoir du Prince Basilio.
• Mereg Gyori, une jeune malkavienne qui a fui
son domaine après que des paysans aient mis
un terme aux agissements (et sans doute à la
non-vie) de son Père, Andreï. Naturellement,
elle est un peu perdue et souvent étrange.
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 Synopsis de la Chronique :
Chapitre 1 : Jeux de Foire. Les personnages
arrivent à Sredets. Lors de leur première
confrontation avec les forces en présence dans la
ville, ils rencontrent pendant la Foire annuelle un
ménestrel qui a intégré à ses chants des références
à Carthage et au Livre de Nod. La révolte gronde
en ville et les Furores attaquent tous ceux qu'ils
perçoivent comme des alliés des Anciens et de
l'Inconnu.
Les infantes de Basilio sauvent la vie des
personnages et leur demandent une seule faveur :
le servir pendant un an et un jour. C'est également
à l'occasion de ce petit soulèvement que
l'ambassadeur Tremere Archenor et le marchand
Giuccardini.
Chapitre 2 : Le prix d'une âme. Peu de temps
après, les personnages ont l'occasion de payer leur
dette : l'infante du Prince, Karolina, est retrouvée
inconsciente. Basilio sollicite les personnages en
raison de leur supposée neutralité et ceux ci
découvrent que le responsable, loin d'être un pion
de Gabor ou des adversaires du Prince est un
Salubrien qui a volé l'âme de Karolina.
Chapitre 3 : L'honneur de l'Assassin.
Quelques temps plus tard, les personnages
reçoivent une information selon laquelle la vie du
Prince Basilio est menacée. Après enquête ils
découvrent que c'est Husayn al Fatin qui les a
prévenu de sa propre tentative d'assassinat sur le
Prince afin d'échouer tout en préservant son
honneur.
Chapitre 4 : Le Prix de la Liberté. A l'issue de
leur confrontation avec Husayn, les personnages
apprennent de Zarak qu'un rassemblement des
forces des Voïvodes est prévu pour les jours à
venir et qu'il serait sans doute bon que les
personnages apprennent ce qui s'y passe : les
personnages découvrent que les Voïvodes sont
plus que jamais décidés à ne pas s'allier avec
Gabor, qu'ils perçoivent comme un pion de
Constantinople, au même titre que Basilio dont ils
ont l'intention de se débarrasser. Cependant, une
attaque des lupins ne laisse parmi les Voïvodes et
leurs troupes que fort peu de survivants.
Chapitre 5 : Vers la Lumière. La tension
monte autour du Prince Basilio, qui pourtant ne
semble pas perdre le contrôle de la situation,
jusqu'à ce que Zarak disparaisse à son tour.
L'enquête des personnages les mène jusqu'aux
Bogomils d'Amalia de Thrace auxquels les
personnages n'échappent que de justesse... Zarak,
pour sa part, est éliminé, mais Basilio découvre
des preuves de sa trahison. C'est alors que
Vladislav, un Cappadocien proche des Bogomils
vient assurer aux personnages que ceux ci n'y sont
pour rien.
Chapitre 6 : Quand vient le jour. Les
personnages ayant enfin un peu de temps pour
peaufiner les enquêtes qu’ils ont menées jusque-là
finissent par relier les points et dresser un portrait-
robot du véritable responsable de la mort de
Zarak : le Tremere Archenor. Quand ils s’ouvrent
de leur découverte à celui-ci, il leur propose de
travailler pour son compte, à grand renfort
d’argent…
Cette découverte n’est que de peu d’utilité, car
Gabor attaque la ville et le Prince Basilio
s’enfuit… Les principaux protagonistes de la
chronique jusqu'ici seront fort peu nombreux à
survivre, mais le nouveau Prince, Béla Rusenko
sait se montrer magnanime…
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 CHAPITRE PREMIER :

Jeux de Foire
ou comment les personnages entrent au service du Prince Basilio de Sredets

- Fin septembre 1196 –

Acte Unique : Soir de Fête

En une seule nuit les personnages affrontent les
Furores et voient leur destin subitement lié à celui
du Prince Basilio de Serdica.
Scène 1 : Une bien agréable soirée...
L'heure est venue de la Foire annuelle aux
bestiaux en la ville de Sredets. La ville s'est emplie
de visiteurs et le grand nombre de visiteurs
additionné à la douceur exceptionnelle de ce début
d'automne génère un sentiment de sécurité et
d'hospitalité. Les échoppes restent ouvertes
jusqu'au milieu de la nuit et les marchands tiennent
leurs étals et font commercer jusqu'à une heure
fort avancée. Les auberges sont bondées et la bière
et le vin coulent à flot. Les marchandises venues
de Constantinople et du Levant sont à des prix
incroyablement bas en raison de leur abondance.
Les baladins, danseurs, jongleurs et cracheurs de
feu illuminent la nuit.
Les personnages font leurs affaires sur le champ
de foire. S'ils ne se sont pas encore rencontrés c'est
le moment. De nombreux autres vampires, dont
Husayn al Fatin, Zarak, Giaccomo Giuccardini et
les infantes du Prince sont présentes sur le marché
ce soir. C'est l'occasion pour les personnages de
faire connaissance avec leurs bons voisins
Caïnites. Il est aussi exceptionnellement facile de
se nourrir, car la garde a totalement relâché sa
vigilance et les mortels se sentent tout à fait en
confiance.
Pourtant, le contexte n'est guère favorable.
Certaines discussions font état des troubles
politiques et de la révolte des frères Asen. Les
nouvelles du nord et de l'ouest du pays sont que les
impôts ne seront pas payés à temps et que déjà les
frères Asen ont rassemblé une armée qui marche
vers Sofia – mais beaucoup de gens contredisent
cette rumeur.

Basilio l’Ancien, prince de Sredets

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Scène 2 : L'Etrange Troubadour
Tôt ou tard, les personnages remarquent un
splendide jeune homme blond, monté sur une
estrade qui attire l'attention de la foule et
commence à chanter ses chansons, accompagné de
son luth. Un jet d'Asturce + Vigilance /6 permet de
réaliser que celui ci est un vampire : il n'en fait
guère mystère, utilisant sa Présence pour attirer et
subjuguer son public et ne faisant aucun effort
particulier pour dissimuler une pâleur qui jure
quelque peu avec les teints hâlés de cette période
presque encore estivale.
Si les personnages prêtent attention à ce dernier,
ils entendront les paroles de son chant, en Bulgare,
dont la teneur à de quoi les faire pâlir à leur tour :
« Allant librement par les rues / les enfants de
Caïn / frappés de la Marque Divine / appelaient
les hommes leurs frères / Idolâtrés par ces
mortels / ils faisaient fi de tout secret / et la paix
toujours régnait / car les mortels les adoraient /
tels des dieux parmi les hommes / ils protégeaient
leur troupeau / les hommes vivant près des dieux
/ étaient tout à leur bonheur / et la cité de
Carthage / plus brillante qu'Alexandrie /
promettait un Nouvel Age / de lumière et de... »
Malheureusement, le troubadour ne peut aller
plus loin, car il est interrompu par l'un des
vampires présents sur la place, un marchand
Ventrue venu de Buda-Pest, Lukasz Gorodin. Ce
dernier prend grand ombrage de ce qu'il est le seul
à réagir à cette évidente provocation et prend les
personnages à parti après avoir mis le troubadour
en fuite.
Scène 3 : Imbroglio
Le marchand fait scandale, mais à voix basse, car
il ne veut pas attirer l'attention des badauds. Il ne
faut pas longtemps à Zarak et aux infantes du
Prince pour rejoindre le petit groupe de Caïnites et
s'expliquer : personne ne connaît ce vampire, qui
ne s'est pas présenté en ville et semble n'être là que
pour attirer des ennuis à tout le monde. Zarak est
furieux et réclame une intervention rapide du
Prince à ses infantes. Il présente pour le compte de
ce dernier des excuses à Lukasz et aux
personnages. Lukasz se tourne alors vers eux et
leur présente à son tour des excuses : il ne
souhaitait pas s'échauffer si rapidement... Les
personnages ne connaissant pas forcément la
légende de Carthage, il leur propose de leur en
raconter sa version à l'auberge des Marteleurs :
« Des gaillards vigoureux y sont descendus. Une
fois l'histoire racontée, nous pourrons nous
désaltérer ».
Scène 4 : A la veillée...
L'auberge est bondée mais l'apparence du
Ventrue suffit à garantir une bonne table. Il les
entreprend sur Carthage, dont il pense que ce
n'était qu'un nid de fripouilles rebelles à l'autorité
et terriblement païens. Ceux qui promeuvent
encore ces idées sont des désaxés.
Inévitablement la discussion dérive sur
Constantinople, dont il n'a pas que du bien à dire
car il trouve que le Patriarche est désormais bien
éloigné des réalités non seulement de l'Empire,
mais plus simplement du monde. Il craint que la
cité ne soit bientôt le creuset de toutes les hérésies
en grande partie à cause de l'influence de Michael.
Il écoute également ce que les personnages ont à
dire, et en cas de besoin leur rappelle l'histoire du
pays : la Bulgarie était un état... un Empire...
indépendant jusqu'en 1018, époque où elle fut
annexée par l'Empire Byzantin. C'était sans doute
une excellente chose à l'époque, mais la situation
du pays semble se dégrader et on peut se demander
aujourd'hui si les choses vont rester en l'état : les
Voïvodes n'aiment guère que leurs terres obéissent
à un autre maître qu'eux et selon lui , le Prince
Basilio a bien du mérite de les avoir supporté aussi
longtemps – il tempère ce propos si un Tzimisce
est présent dans le groupe.
S'il sent qu'il risque de froisser leurs
susceptibilités, ou s'il perçoit le moindre intérêt
pour ce sujet chez les personnages, il laisse la
conversation dériver vers le Levant, décrivant une
situation bien différente de celle que les
personnages connaissent : « C'est là que se trouve
notre avenir, si Dieu le veut ! C'est aussi là que
sont nos racines. Tôt ou tard, nous viendrons bien
à bout des Mahométans et de leurs usages
barbares et païens. J'ai voyagé jusqu'à Acre et
jusqu'à Alep, et je me serai volontiers rendu à
Jérusalem elle même si ce maudit Saladin n'avait
pas transformé une nouvelle fois la ville en champ
de bataille. On fait là bas de merveilleuses
affaires. Je rentre à Obuda dès la fin du Printemps
et je me remettrais en route dès que cela sera
possible. J'espère cette fois ci trouver un guide et
une caravane pour aller jusqu'à la ville de Damas.
La Hongrie est le plus beau des pays, je vous le
concède, mais on ne sait pas encore y faire
pousser l'encens. »
Au cours de la conversation, les personnages
peuvent remarquer (Perception + Vigilance /7)
l'entrée dans l'auberge de deux autres vampires
qu'ils ne connaissent pas. La chose n'est guère
facile à cause des conversations des ouvriers
8
agricole accompagnant les marchands de bestiaux,
qui se gorgent d'alcool. L'un d'entre eux est un
homme d'une vingtaine d'années, habillé comme
les ouvriers mais dont le port trahit la noble
naissance. L'autre est une femme, qui porte une
cape qui dissimule son visage. Ils sont bientôt
rejoints par le troubadour, qui désigne la table des
personnages. Et c'est à ce moment-là que Lukasz
s'avise de la présence des Furores...
Un autre jet de Perception + Vigilance, celui ci
avec une difficulté de 10 permet aux personnages
de se rendre compte que plusieurs ouvriers lancent
des regards obliques dans leur direction et dans
celle des Furores, puis échangent des regards
entendus, l'air de plus en plus furieux.
Scène 5 : Bagarre de Taverne.
Lukasz n'étant pas homme à reculer devant
l'adversité et ne pouvant supporter les Furores il
finit par se lever et par aller chercher querelle à
ceux-ci : « Si vous n'allez pas immédiatement vous
présenter devant le maître de ce domaine, je me
charge de vous y emmener moi même ! » Les
Furores expliquent qu'ils ne reconnaissent
l'autorité d'aucun Prince, d'aucun Voïvode et
encore moins celle d'un imbécile de marchand,
plus parasite encore qu'un vampire, car il affame le
peuple après lui avoir volé son sang et son or.
Lukasz tire une épée. L'aubergiste intervient. Les
furores se regroupent – ils sont deux de plus que
les personnages et Lukasz.
Mais avant que les vampires aient le temps de
décider qu'il vaut mieux régler cela dehors, l'un
des ouvriers prend la forme Crinos et attaque. Il y
a un seul loup-garou dans la taverne, mais à partir
de là, les évènements s'enchaînent à une vitesse
hallucinante...
Les mortels fuient la scène aussi vite que
possible et, pour contenir la bête, barricadent les
portes de l'établissement et y mettent le feu. Le
loup-garou, complètement pris par sa frénésie
détruit un Furore, puis s'en prend au marchand qui
ne résiste pas longtemps. Ektor et ses hommes
s'enfuient à la première occasion, laissant les
personnages couvrir leur fuite. Ils passent par le
toit, sur lequel les mortels sont en train de lancer
des torches.
Détruire un loup garou, quand on a pas d'arme
adaptée, est une tâche particulièrement difficile.
Laissez vos personnages y réussir, mais ne leur
facilitez rien. Gérez à la fois l'avancée du feu et les
niveaux de santé du lupin en frénésie. Et n'oubliez
pas que les dés sont là pour faire du bruit derrière
le paravent.
Une fois le lupin mort, les personnages sont sans
doute tous gravement blessés, possiblement eux-
mêmes en Frénésie et enfermés dans un bâtiment
en flamme. Leur bête leur commande de fuir, mais
ne trouve pas d'échappatoire. Les jets de Courage
ont une difficulté minimum de 8 pour échapper au
Rötschreck, mais même comme cela... La porte
refuse de céder. S'il n'est pas encore mort, Lukasz
périt sous les yeux des personnages, écrasé par une
poutre enflammé. La panique les gagne et la fumée
trouble leur vision.
Quand soudain, la porte de la taverne explose...
Caveat : Les Lasombras sont capables d’éteindre
les flammes avec leurs nuages de ténèbres et ne
s’en priveront pas. En ce cas, au feu, ajoutez la
difficulté de la fragilité de la structure de
l’auberge, qui menace de s’effondrer et fait que les
infantes du prince peuvent tout de même sauver la
vie des personnages. S’ils réussissent à s’en sortir
trop facilement à votre goût (certains ont des
groupes doués), faites en sorte qu’une bande de
Furores les attende à la sortie de l’auberge, bien
décidés à en découdre…
Quoi qu’il en soit, il serait bon que ce soient les
infantes du Prince qui sauvent la mise des
personnages joueurs.
Scène 6 : Dette de Vie
Les infantes du Prince sont arrivées sur les lieux
et elles enfoncent la porte, puis elles conjurent
assez d'ombres pour permettre aux personnages de
s'enfuir et les font monter dans un chariot. Une
fois les personnages revenus à leurs sens, elles les
mènent dans un hangar à grain bien protégé de la
lumière et leur commandent d'attendre là. L'une
d'entre elles, Isabella, demande aux personnages
de lui raconter ce qui s'est passé... Elle explique
que les villageois avaient obturé la porte et les
volets avec des planches et des bancs. Sans
l'intervention des Lasombras, les personnages
étaient effectivement morts.
Peu avant l'aube, le Prince Basilio lui même,
accompagné de Zarak et de Husayn les rejoint. Ils
ont amené une outre contenant du sang de bestiaux
et la proposent aux personnages. Isabella et
Karolina les accompagnent. Il est évident qu'elles
aussi se sont battues.
Le Prince les informe que, bien que la chasse aie
été donnée aux Furores, ceux-ci n'ont pu être
retrouvés. « Mes infantes ont risqué leur non-vie
pour sauver les vôtres, » conclut le Prince. « Vous
avez envers elles une dette de vie, la plus
importante dette qu’on puisse contracter. »
9
 Isabella intervient : « Père, je souhaite, devant
les témoins assemblé ce soir en ce lieu que cette
dette soit transférée. Qu'il soit dit que ces Caïnites
ne nous doivent rien à moi et à ma soeur de sang.
Je vous offre cette dette en échange de notre
liberté. »
Le prince Basilio est atterré. La fureur qui
éclaire son regard passe en un instant. « Si c'est ce
que vous voulez, mon infante, alors je ne puis vous
refuser cela. Votre liberté vous était déjà acquise
et si mon service ne vous offre pas la satisfaction à
laquelle vous avez droit l'une et l'autre, si ces
jeunes Caïnites sont d'accord pour me servir en
votre place pendant un an et un jour, je renonce à
vous considérer comme mes agents auprès des
Caïnites de cette ville. » Il se tourne alors vers les
personnages et demande : « Tout dépend de vous.
Accepterez vous de maintenir l'ordre dans cette
ville et de me servir d'yeux et d'oreilles pendant un
an et un jour afin de vous acquitter de votre dette
? Comme vous l'avez pu constater, le danger n'est
pas absent de cette ville et je ne manque pas
d'ennemis. »
Les personnages n'ont pas le temps de se
concerter pour répondre à cette question, mais un
jet d'intelligence + Etiquette /5 leur permet de
réaliser qu'ils ne sont guère en position de refuser.
Les infantes du Prince lancent vers eux un regard
suppliant et Zarak et Husayn les dévisagent d'un
oeil sévère. Leur honneur est en jeu et l'alternative
est de renoncer à la non-vie.
Dès qu'ils ont accepté, le Prince leur commande
de se nettoyer et leur indique un lieu sûr où ils
pourront panser leurs plaies. Karolina et Isabella
se répandent en remerciements, expliquant qu'elles
souhaitent simplement pouvoir se consacrer à leur
propre fortune. Elles les escortent jusqu'à leur
refuge et, si cela n'est pas trop insultant, laissent
aux personnages assez d'or pour s'armer, se vêtir et
récupérer. Isabella rendra visite aux personnages
chaque soir, leur apportant du sang jusqu'à ce
qu'ils soient totalement remis. Elle n'expliquera
pas pourquoi elle souhaitait devenir indépendante
de son Père.
Conclusion : Les personnages reçoivent pour ce
scénario 4 points d'expérience. En tant qu'agents
du Prince, ils gagnent un point (temporaire) de
Statut.
Le refuge mis à leur disposition est une maison
en pierre, située dans le centre ville, dont ils
pourront disposer si ils le souhaitent pour toute la
durée de la chronique et/ou de leur séjour à
Sredets.
10
 Interlude :
A la découverte de Sredets
Où les personnages découvrent leur nouvel environnement.
- Octobre 1196 –
Pendant les semaines qui suivent les
personnages s’habituent à leur nouvel
environnement et font la connaissance des
différents vampires de la ville de façon
superficielle. Quoi que cette partie soit optionnelle
elle facilitera grandement les enquêtes qui vont
suivre – sans quoi les joueurs seront vraiment
perdus et n’auront aucune efficacité, ce qui
ralentira le jeu et fera que tout le monde s’amusera
beaucoup moins pendant les sessions qui suivront.
Consacrez donc une session où deux à cette phase
nécessaire où il semble qu’il ne se passe rien
d’important.
Voici quelques suggestions :
• A la salle du Conseil : Afin de préciser leurs
nouvelles fonctions aux personnages, le Prince
organise une réunion de tous les vampires de la
ville à la salle du Conseil. Des cappadociens,
seul Bela Rusenko est présent, bien sûr, et aucun
des Furores ne se montre. Lors de la soirée, les
personnages notent l’absence des infantes du
Prince.
• Une soirée bien agréable : les personnages se
laissent encanailler par les plaisirs de la maison
close de Saphora. Il y en a pour tous les goûts,
mais les personnages pourraient s’offusquer de
ce que leurs calices sont outrageusement
drogués.
• Et vous, qu’en pensez vous ? Les
personnages rencontrent Solan, le brujah, qui est
d’humeur particulièrement gaie après s’être
nourri sur des paysans en goguette. Il les
entreprend sur les questions de la moralité des
vampires. Si l’un des personnages est un
ecclésiastique, les choses pourraient tourner
vinaigre.
• Les Païens. Tandis qu’ils patrouillent en ville,
les personnages découvrent l’existence du culte
des Anciens Dieux. Les païens sont en train de
faire des sacrifices au dieux des ténèbres dont la
venue approche (c’est bientôt l’hiver.
• Les Bogomils. Si les personnages
s’approchent de l’Eglise de la Dive Lumière, ils
sont rapidement pris à parti par les Bogomils qui
leur demandent qui ils sont et ce qu’ils veulent.
Au moindre signe d’hostilité, Béla Rusenko
apparaît et calme la situation en arguant que les
Bogomils respectent les lois du Prince Basilio.
Évitez que la situation ne s’envenime, mais
faites sentir vos joueurs que les Bogomils se
sentent très sûrs d’eux et très influents. Veillez
par ailleurs à présenter Béla Rusenko sous un
jour relativement sympathiques afin de faire en
sorte que vos joueurs ne le prennent pas en
grippe.
• Les rues ne sont pas sûres. Les personnages
rencontrent Yevguen, l’ancien Toréador
originaire de Russie, qui revient d’une agape
particulièrement arrosée. Ce dernier discute
quelque temps avec eux, faisant grand étalage de
son amoralité : il est engagé sur la Via
Voluptarius et n’en fait pas mystère. Le but de
cette rencontre est de familiariser les
personnages avec lui, pas d’en faire un
adversaire. Aussi, conservez au personnage un
caractère excessif et paillard, mais relativement
sympathique.
• Les Bains Minéraux : Si les personnages se
décident à aller aux bains, ils rnecontreront
certainement un vampire ou deux sur place. Le
Prince s’y rend pratiquement une fois par
semaine (au minimum) et Zarak lui-même aime
s’adonner à ce plaisir. Cela peut être une
occasion de faire plus ample connaissance avec
l’un d’entre eux.
• Echauffourée avec les Furores : Ceux-ci
tombent sur les personnages à bras raccourcis,
les rouent de coups, puis disparaissent comme
ils sont arrivés. Ils ne sont pas réellement
dangereux, mais suffisamment motivés pour
11
 effrayer ceux qu’ils perçoivent comme des
partisans des Anciens. Ils représentent
potentiellement un bon défouloir pour vos
joueurs. Considérez s’il y a des morts qu’il s’agit
nécessairement de nouveau-nés créés soit par
Ektor, soit par Téobaldo.
• Un ancien de passage… Cela peut présenter
une bonne intrigue secondaire. Sredets est une
ville de commerce et de passage. Plusieurs des
personnages non joueurs présentés dans le
Transylvania by Night ou dans les ouvrages
concernant les Voies de l’Illumination peuvent
être appelés à passer par la cité…
Récompenses : Octroyez toujours un minimum
d’un point d’expérience (en plus de celui de la
session) à vos joueurs, et récompensez les bons
moments de jeu.
12
 CHAPITRE SECOND :
Le Prix d'une Âme
ou comment l'image des Salubriens peut être radicalement altérée...
- Fin octobre 1196 –
Acte I :
La Fin de tous les Espoirs
Les personnages font la connaissance d'un
ambassadeur Tremere et découvrent le corps
inanimé de l'infante du Prince Basilio.
Scène 1 : Rencontres Nocturnes.
Voici quelques semaines que les personnages ont
pris leurs fonctions auprès du Prince Basilio et le
temps estival a laissé la place aux vents et aux
averses. C'est ce moment de l'automne où
l'approche de l'hiver se faisant irrémédiable,
quelques jours avant la fête de la Toussaint, les
cieux déchargent tout ce qu'ils peuvent. Sredets
s'est repliée sur elle même et est comme
engourdie. Les mortels ne quittent pas le foyer dès
la nuit tombée – qui peut avoir envie de mettre le
nez dehors ?
Les marchands de la foire aux bestiaux sont
rentrés chez eux depuis longtemps et les voyageurs
se font rares. Chasser et se nourrir est plus difficile
pour les vampires, mais c'est une nécessité. Aussi,
le Prince a demandé aux personnages de
patrouiller et les voici dehors sous la pluie. En
effet, on a signalé au protecteur de Sredets, Andràs
Tibor, un nombre croissant de disparitions dans
l'enceinte même de la cité. Le prince ne connaît
pas plus de détails et pense que ce n'est qu'une
rumeur, mais il est tout de même prêt à imputer
cette hausse subite aux agissements des Furores.
Lors de leur patrouille, les personnages croisent
l'une des infantes du Prince, Karolina. Celle ci les
salue et évite tout commentaire sur la situation
dans laquelle elle les a plongés en demandant le
transfert de leur dette. Elle élude toute question
concernant Isabella, et coupe court à la
conversation rapidement. Elle semble pressée et se
dirige d'un pas résolu vers l'Eglise Sainte Sophie,
près du mur de l'Est de la ville.
Sur un jet de Perception + Empathie / 8 les
personnages réalisent que Karolina était plutôt
gênée de les rencontrer, voire au bord de la
frénésie, et s'est assurée à plusieurs reprises que
quelque chose restait dissimulé sous sa cape (4
succès). Elle exhalait une forte odeur de sang,
suggérant qu'elle s'était nourrie plutôt salement
peu de temps auparavant.
Quelques minutes plus tard, alors qu'ils sont
proches de la Maison de l'Aigle, un établissement
de bains que le Prince affectionne, ils rencontrent
deux vampires sortant de l'Enseigne de l'Aile et de
la Serre, en visite dans la ville. Ils ont déjà vu le
premier, Giaccomo Giuccardini, et c'est celui-ci
qui les hèle. Il leur présente immédiatement son
compagnon sous le nom d'Archenor de Perugia et
leur demande de bien vouloir les conduire jusqu'au
Prince. En chemin vers le Palais Royal, peu de
paroles sont échangées en raison de la pluie qui bat
les rues et de la nature taciturne du Tremere...
Scène 2 : Echange de Courtoisies.
Basilio l'Ancien demande aux personnages de
bien vouloir rester avec lui pendant l'audience.
Husayn al-Fatin, qui conversait avec le Prince,
glisse malicieusement aux personnages que de
cette façon il a l'air d'avoir de nombreux sujets et
que cela lui donne l'air d'un Patriarche Byzantin...
Zarak, également présent, affiche un air sombre.
Giacomo Giuccardini présente Archenor comme
un ami fidèle et un compagnon en affaires. Celui-
ci explique qu'il souhaite s'installer en ville
discrètement car il a été l'objet de persécutions
dans une ville voisine : les Voïvodes Tzimisces
13
l'ont pris en grippe sans qu'il aie commis à leur
égard la moindre faute. Archenor finit par
expliquer qu'il est infant de Curraferum, Grand
Intendant de Céoris, place forte du clan Tremere. Il
porte au Prince deux cadeaux, une copie fort rare
d'un ouvrage de Cydon d'Alexandrie, un
philosophe méconnu du 3ème siècle, et un autre,
moins rare, d'Aristote, de fort belle facture.
Tout l'échange n'est que courtoisie, assurance de
bon voisinage et promesses d'assistance. Archenor
est un peu raide, et paraît peu habitué à ce jeu, et le
Prince ne sait trop quoi faire de ses présents,
comprenant fort bien ce qui se joue en réalité.
Toutefois, comme il est fort désireux de trouver
des alliés face aux Voïvodes et aux Furores, la
présence d'un Tremere, amené par un membre de
son propre clan venu d'ailleurs que de
Constantinople est une véritable bénédiction.
Husayn al Fatin observe la scène avec un léger
sourire aux lèvres et glisse à l'un des personnages,
tout à fait discrètement qu'il se demande s'il serait
impoli de demander au Tremere d'accomplir un
tour pour démontrer ses pouvoirs magiques. Zarak,
en revanche, semble d'une humeur exécrable et
véritablement furieux de la présence du Tremere.
Toujours est-il qu'Archenor obtient l'autorisation
de résider en ville. Basilio l'Ancien demande aux
personnages de l'escorter jusqu'à son refuge : il
tient à montrer à ce nouveau sujet que les Caïnites
de Sredets – ou Sofia comme on commence à
peine à appeler la ville – forment une grande
famille.
Scène 3 : Macabre Découverte.
Giaccomo Giuccardini abandonne les
personnages à l'Enseigne de l'Aile et de la Serre,
l'auberge la plus prestigieuse de la ville, où il
réside pour la durée de son séjour. Il précise qu'il
est là pour affaires et repartira bientôt pour sa ville
natale de Naples. Il mentionne également le projet
qu'il a d'un prochain voyage à Paris.
Archenor, pour sa part, réside dans le quartier
juif de la ville. Il reconnaît que l'endroit n'est pas
spécialement agréable, mais qu'il y a trouvé la
sécurité d'un petit silo abandonné pourvu d'une
cave assez grande pour ses besoins. Il compte
s'installer ailleurs dans un avenir proche. La
proximité des abattoirs lui permettra sans doute de
se nourrir facilement, ce qu'il compte bien faire si
le Prince lui en donne la permission.
Archenor s'enquiert en chemin de détails
concernant les personnages, exactement comme
n'importe quel nouveau voisin cherchant à
s'intégrer dans une communauté nouvelle.
Interrogé au sujet de son clan et du conflit avec les
Tzimisces, il déclare : « Je ne suis pas
personnellement impliqué dans le conflit contre les
Tzimisces de Transylvanie, ayant choisi de ne pas
résider dans ces terres et originaire moi même de
l'Alliance de Perugia, sise non loin de Rome.
Cependant, je suis contraint d'admettre que les
seigneurs du Vieux Pays, pour légitime que soit
leur situation de Seigneurs des lieux, oublient un
peu facilement que ce sont eux qui ont fait du clan
Tremere ce qu'il est aujourd'hui en attaquant
systématiquement Céoris pendant des siècles.
Nous autres, Tremeres, ne faisons que nous
défendre contre un ennemi qui nous hait sans que
nous l'ayons jamais provoqué. » Bien naïf est celui
qui croira à cette version, mais peu importe...
Alors qu'ils approchent du quartier juif, les
personnages découvrent sans difficulté le corps de
Karolina. Elle est étendue en pleine rue, à
seulement trois cent mètres de l'endroit où ils l'ont
rencontrée à peine plus de deux heures plus tôt,
trempée par la pluie, glacée, et complètement en
torpeur. Son visage est crispé dans une expression
d'horreur et ses yeux sont grand ouverts. Elle est
en torpeur, mais il n'y a à son état aucune cause
visible. Rien alentour ne témoigne d'une agression
et elle ne présente aucune trace de violence...
Archenor se penche sur la jeune femme et plonge
son regard dans ses yeux ouverts : « Il n'y a...
Elle... Son âme n'est point ici. Je crains fort qu'on
la lui ait volée. »
Il n'y a rien de plus à découvrir. De nombreuses
empreintes sont imprimées dans la rue boueuse et
aucune ne se distingue particulièrement des autres.
Personne n'a rien vu, personne n'a rien entendu.
Un jet d'Astuce + Investigation /5 permet tout de
même de déterminer que Karolina n'a pas été
déplacée et que c'est bien là le lieu de l'agression.
Archenor offre son aide, mais dès qu'il est
prévenu qu'il s'agit là d'une infante du Prince, il
exige que celui ci soit prévenu immédiatement. Il
n'est pas doué de Psychométrie. Si l'un des
personnages l'est (Perception + Empathie/8) il
ressent une impression générale de détresse et de
peur, mais rien de plus précis. Karolina n'étant pas
un objet on ne peut pratiquer sur elle la
psychométrie, mais ses vêtements peuvent révéler
à nouveau du désespoir, de la peur, de la colère et
une intensité de sentiments qui laisse à penser que
Karolina était au bord de la folie.
14
Scène 4 : La Douleur d'un Père.
De retour au palais, c'est aux personnages que
revient la délicate tâche de le prévenir de l'état de
son infante – à moins qu'ils n'aient dépêché une
goule pour le faire. Celui-ci prend la chose avec
beaucoup de résignation. Il ne laisse transparaître
aucune colère, aucune douleur malgré sa surprise.
Aussitôt, il ordonne que les personnages mènent
leur enquête et de savoir, justement, ce qu'en pense
Archenor. Celui ci se refuse à donner la moindre
explication. C'est la première fois qu'il voit un
vampire dans cet état. Il a déjà été témoins de la
capacité de certains Anciens de voyager hors de
leur corps, mais ce n'est pas ce que Karolina est en
train de faire, il en est certain.
Zarak, toujours furieux, accuse immédiatement le
Tremere d'être à l'origine de l'état de Karolina, de
l'avoir plongée en torpeur à l'aide de sa magie. Il
s'apprête à le tuer sur place mais le Prince réagit
vivement, enserrant son conseiller dans des
tentacules d'ombres avant de lui rappeler que cela
n'a pu se produire : Archenor était, tout ce temps,
avec les personnages ou en présence du Prince lui
même.
« Il est urgent que toute la lumière soit faite, »
conclut le Prince en se tournant vers les
personnages. « J'ignore comment vous ferez, mais
menez votre enquête et découvrez le responsable.
Que vous sauviez sa vie et votre dette envers elle
sera annulée. Je place en vous tous mes espoirs de
faire disparaître cet ignoble rictus de son visage. »
Acte II :
Familière mais inconnue
L'enquête des personnages les entraîne à
rencontrer plusieurs des vampires de la ville, des
hérétiques Bogomils, des Furores, un envoyé des
Voïvodes, et à faire la connaissance d'une pauvre
malheureuse que le service de son père dégoûtait
tellement...
Dans un premier temps, cet acte n'est pas
découpé en scènes, mais en récits et collections
d'informations, qui sont ce que les divers témoins
peuvent apprendre aux personnages sur Karolina et
ce qu'ils pensent qu'il a pu lui arriver.
Ce qui s'est réellement passé.
Atzo est un guérisseur Salubrien vieux d'un
siècle et demi, qui vient de passer toute sa non-vie
à fuir les persécutions des Tremeres. Il est
complètement désemparé et paranoïaque, soucieux
de préserver l'identité de son clan et d'accorder la
guérison à qui la lui demande, mais incapable de
se contrôler dans certaines circonstances. Il lui est
extrêmement difficile de se nourrir en raison de sa
faiblesse de clan et il est très souvent assoiffé. Il
espérait trouver refuge à Constantinople, mais la
présence des Tremeres dans cette ville l'a fait fuir.
Il est arrivé à Sofia quelques nuits auparavant et a
trouvé à se nourrir sur une famille d'hérétiques
Bogomils qui le prennent pour un ange de
miséricorde. Ce troupeau inespéré lui a fait
reprendre confiance en l'avenir, même s''il n'est pas
dans ses habitudes de mentir pour obtenir ce qu'il
souhaite. Tourmenté par sa peur et ses
contradictions, il a rencontré l'infante de Basilio
l'Ancien, elle même en proie au tourment de ses
sentiments.
Karolina et Isabella étaient amantes, mais elles
ont rompu et, le lendemain du jour où les
personnages ont complètement récupéré de leurs
blessures, soit grosso modo un mois avant le début
de ce scénario, Isabella a quitté la ville
discrètement. Elle s'est enfuie, éconduite par
Giacomo Giuccardini. En effet, celui-ci a séduit la
belle pour le compte d’Archenor, dont le plan était
d’isoler le Prince. Une fois la rupture consommée,
Giacomo a l’a abandonnée pour la belle Saphora.
Karolina, abandonnée par son infante, est tombée
dans le désespoir et a perdu le contrôle de sa bête.
Depuis plusieurs semaines, elle se nourrit de façon
erratique, tuant ses calices à tout coup et se
débarrassant des corps comme elle peut. Elle en a
littéralement infesté son refuge, la cave d'une
ancienne Domus romaine située à un jet de pierre
du Palais de Sofia. L'odeur des corps en
décomposition est pratiquement insupportable et
commence à percer. On est peu regardant sur les
disparitions
La veille au soir, elle a rencontré Atzo alors
qu'elle errait par les rues. Les deux vampires se
sont aussitôt jaugés et pour éviter la confrontation,
le Salubrien lui a proposé ses services.
Comprenant ce qu'il offrait, elle l'a supplié de la
débarrasser de sa douleur et lui a offert de voler
chez son Père une relique qu'il possédait depuis
fort longtemps, une copie (incomplète) des
Analectes de Mokur traduits en grec. Le Salubrien,
désespéré, accepta le marché.
Peu avant l'aube, Karolina a volé la relique en
s'introduisant dans le refuge de Basilio. Personne
ne s'est encore rendu compte du vol. En proie à de
terribles remords, elle s'est ensuite nourrie sur une
jeune mortelle qui lui rappelait Isabella et l'a tuée.
15
Elle a jeté le cadavre dans une grange et il n'a pas
encore été retrouvé.
Peu après le crépuscule, Karolina a sombré dans
la folie. Difficile de comprendre ce qui lui est
passé par la tête : esseulée, en proie au remords
pour la trahison de son père, elle a résolu de se
faire soigner puis de tuer le Salubrien pour
récupérer la relique... Conjurant ses dernières
forces pour paraître normale, elle a caché le livre
sous sa cape et s'est rendue au rendez-vous.
Au moment où il se saisit de son âme, le
Salubrien se rendit compte de son erreur : s'il la
relâchait, elle le tuerait, et son âme était trop faible
pour être guérie. Il garde donc son âme en lui et
s'enfuit avec les Analectes. Peu désireux de révéler
sa présence, il envisage de quitter la ville, mais
doit pour cela s'emplir de sang sur les Bogomils
avant son départ.
Ce que tout le monde sait.
 Karolina était la première infante de Basilio
l'Ancien. Celui ci l'a étreinte il y a un peu
moins de cent ans.
 Karolina ne fréquentait pas d'autres vampires,
si ce n'est sa soeur, Isabella.
Ce que le Prince peut apprendre aux
personnages.
 Il a été infiniment surpris de la demande
d'Isabella concernant les personnages et leur
dette de vie. Il ne pensait pas du tout que son
service pesait à ses infantes, au contraire.
 Karolina est une descendante de l'ancienne
famille royale de l'Empire Bulgare. Elle a
reçu une excellente éducation et, fait peu
fréquent, a été instruite dans l'usage des
armes et des poisons. Il a choisi de l'étreindre
à cause de son talent, mais également parce
qu'un noble Byzantin l'avait empoisonnée :
elle était en train de mourir quand il l'a
découverte.
 Toutes ces années, Karolina l'a servi et assisté
dans toutes ses tâches princières. S'il venait à
tomber en torpeur, elle était supposée prendre
sa place.
 Isabella a été étreinte en 1147. Elle n'est pas
son infante, mais celle de Karolina, étreinte
sans sa permission. C'est pour cette raison
que les deux jeunes femmes considéraient
qu'elles avaient envers lui une dette de vie –
un fait qu'il n'a pas manqué de leur faire sentir
à travers les années. Il pense qu'elles sont
amante.
 Depuis qu'elle avait étreinte Isabella,
Karolina était plus distante avec Basilio et il
ne l'a pas revue depuis qu'Isabella et elle ont
quitté son service.
 Naturellement, il connaît l'adresse du refuge
de son infante, qu'elle partage avec Isabella
(du moins le croit-il).
Ce que sait (ou croit savoir) Zarak.
 Karolina et Isabella étaient amantes, il en est
absolument certain car il les a surprises à
plusieurs reprises à s'embrasser ou à échanger
leur sang.
 Il pense que si elles ont renoncé à servir leur
Père, c'est qu'elles avaient l'intention de
quitter la ville ensemble, sans doute pour
s'installer à Constantinople.
 Zarak reste persuadé que l'état de Karolina est
lié à la présence d'Archenor, car les Tremeres
sont des sorciers et font ce genre de chose :
c'est typiquement l'état dans lequel certains
rituels thaumaturgiques plongent leurs
victimes. Bien évidemment, il n’a pas plus de
précision à offrir : il n’a jamais vu un
Tremere de sa vie...
 Il y a une vague de disparitions en ville et
c'est bien le diable si au final on ne découvre
pas que c'est également la faute du Tremere.
Ce que dit Husayn al Fatin.
 Il a été très surpris de la défection d'Isabella
et de Karolina. Il a souvent discuté avec elles
deux et les tient pour des vampires dotés d'un
puissant sens de l'honneur, magnifiquement
éduquées par leur père, remarquablement
cultivées et sensibles, très efficaces dans le
maniement des armes.
 Des deux, Isabella était sans doute la plus
émotive et la plus rêveuse, peut être à cause
de sa jeunesse. Il a remarqué qu'elle a souvent
évoqué son désir de voyager et qu'elle
fréquentait régulièrement les rares visiteurs
vampires en transit par la ville.
 Karolina était légèrement plus difficile
d'accès, très protectrice à l'égard de sa soeur
de sang, mais toujours courtoise, comme il
sied à une dame de noble naissance. Il la dit
assez proche d'une jeune Cappadocienne,
Lady Erika, qui réside à proximité de l'Eglise
de Sainte Sophie.
16
 Cette affaire l'inquiète en ce qu'elle rejaillit
sur la tranquilité et la sécurité de tous les
vampires de la ville. Il sait de source sûre que
l'ancien prince de Serdica, Gabor le Bulgare,
intrigue depuis Constantinople pour nuire à
Basilio l'Ancien.
 Il a déjà entendu des rumeurs concernant
l'état dans lequel se trouve Karolina : les
Salubriens ont été dénoncés à plusieurs
reprises comme des voleurs d'âme. Personne
ne l'a cru jusque là, mais peut-être les
rumeurs sont elles fondées, après tout...
 Quitte à soupçonner quelqu'un d'être capable
de voler l'âme des gens, il trouve plus
vraissemblable de commencer par les
Cappadociens Bogomils et leurs rites
bizarres.
Ce que dit Giacomo Giuccardini.
 Franchement, il ne comprend pas qu'on
l'interroge au sujet de cette affaire : non
seulement il était avec les personnages
pendant le temps ou l'agression s'est déroulée,
mais ne résidant en ville que depuis la Saint
Jean et ayant l'intention de la quitter avant la
neige, il est sans doute celui qui a le moins de
raisons de s'en prendre à qui que ce soit en
ville.
 Isabella a quitté Sredets il y a un mois. Il est
surpris que le Prince n'en aie pas été informé
car elle lui avait juré qu'il était au courant.
Elle l'a payé une coquette somme d'argent
Giacomo Giuccardini
pour qu'il la fasse partir pour Buda-Pest avec
un de ses convois. Il sait qu'elle y est arrivée
car il a eu des nouvelles du convoi qui n'a pas
été attaqué en route.
 Il est inexact qu'il a eu une aventure avec
aucune des deux infantes du Prince, même si
la chose ne lui aurait sans doute pas déplu.
Ce que dit Lady Erika.
 Il est exact que Karolina et Lady Erika se sont
fréquentées, mais cette relation a pris fin il y a
plusieurs semaines en raison d'un différend.
Erika souhaitait que leur relation aille plus
loin, mais Karolina ne voit et ne jure que par
son infante. Erika a mis fin à leur relation
pour ne pas souffrir.
 Isabella est loin d'être la sainte que croit
Karolina : l'une des goules de Lady Erika l'a
aperçue en train de compter fleurette à
Giaccomo Giuccardini. Et il est de notoriété
publique que si les deux soeurs étaient
courtisées par le bellâtre italien. Selon elle, la
seule à avoir cédé était Isabella.
 Elle est contrainte d'admettre que le Mortis
peut avoir des effets qui produisent un état
similaire à celui dans lequel se trouve plongée
Karolina. Cependant, la seule Cappadocienne
capable de réaliser un tel prodige à sa
connaissance est Lady Amalia de Thrace et
celle ci ne quitte pour ainsi dire jamais
l'Eglise de la Divine Lumière.
 Elle ne sait rien de disparitions en ville mais
est prompte, elle aussi, à accuser les amis de
son père, les Furores. Elle sait qu'on peut
trouver certains d'entre eux certains soirs, à la
taverne des Lames Croisées, un véritable
coupe-gorge.
Scène 1 : Le Refuge des Infantes du Prince.
A un moment ou un autre, les personnages vont
se rendre au refuge de Karolina. Le spectacle qui
les y attend est désolant : ce n'est plus qu'un
charnier, occupé par une quinzaine de cadavres
exsangues – les plus vieux âgés d'au plus un mois.
La vermine, attirée par ce funeste festin, a
commencé à attaquer aussi bien les chairs que les
tentures, les tissus des vêtements et les livres du
refuge. L'odeur est pestilentielle.
Un jet de Perception + Investigation permet de
découvrir les éléments suivants :
17
 Une lettre d'Isabella, partiellement déchirée,
qui commence par « Ma chérie, au moment
où tu liras ces lignes je serai déjà fort loin de
toi. Notre honneur restauré, je ne suis plus
prisonnière de cette ignoble dette qui me liait
à ce tyran que tu aimes tant. J'ai tenu ma
parole, j'ai fait ce que je devais faire. Mon
amour pour toi... [Le reste est illisible.] Tu
trouveras sans doute le réconfort dans l'idée
que le temps nous a oubliées et que si notre
amour est mort, nous ne le sommes qu'à demi.
Qui sait ce que les âges nous réservent ? »
 Ce refuge était occupé depuis très longtemps :
il est (était) meublé avec soin et avec goût.
Scène 2 : Un nouvel élément.
Quand l'enquête piétine, introduisez un nouvel
élément : le Prince les convoque et leur explique
qu'un vol a eu lieu dans son refuge. Un très ancien
ouvrage lui a été dérobé, une sorte de traité
philosophique concernant la vie vampirique et la
soit-disant Quête de Golconde. Il ne l'a jamais
terminé (immonde charabia) mais l'ouvrage était
en sa possession depuis pratiquement soixante ans.
Il ignore si cela a un rapport avec Karolina, mais il
est contraint de garder à l'esprit qu'elle est la
principale suspecte de ce vol : à part elle et Zarak,
personne ne sait où se trouve son véritable refuge.
Interlude. Une rumeur de dispute...
Alors qu'ils trainent dans le palais, peut être pour
faire leur rapport au Prince, les personnages
surprennent une dispute entre lui et Zarak. Faites
faire des jets de Perception + Vigilance/5 pour la
forme, et accordez deux succès automatiques à
tous ceux qui sont dotés d'Auspex. Le ton est
houleux et les deux vampires ont suffisamment
haussé le ton pour être entendus à travers la porte :
Zarak : C'est un affront ! Et un terrible risque !
Vous violez tous les accords que vous avez passé
avec les miens et je veillerai à ce qu'ils en soient
informés ! Cela a déjà coûté la vie de votre
infante...
Basilio : Je suis le Prince de cette ville ! Je ne
tolérerai pas que vous haussiez le ton devant moi !
Ni plus que je ne tolérerai que vous continuiez
d'accuser sans preuve !
Zarak : Ce sont des diabolistes, du premier
jusqu'au dernier ! Comment pouvez-vous tolérer la
présence de l'un d'entre eux dans les murs de votre
ville ?
Basilio : Je n'ai pas pour habitude de juger les
gens sur la réputation de leur clan, mais sur leurs
actes. Si les vôtres m'étaient un plus grand soutien,
et cessaient de fomenter sans cesse des complots
visant à me déposer, alors j'accorderais un peu plus
d'attention à vos opinions, Zarak ! En attendant,
nous devons découvrir qui est l'auteur de cet acte
immonde. Ou bien est-ce que votre haine des
Tremeres est plus importante que la vérité ?
Zarak : La vérité est que vous vous laissez
aveugler par les philosophes et leurs fadaises ! Cet
Archenor est le coupable que vous cherchez, et je
n'en démordrais pas !
Basilio : Ni plus que vous n'en apportez la
preuve ! Je ne veux plus vous entendre, et si pour
cela je dois vous renvoyer à votre Voïvode, les
choses en viendront là ! Quittez immédiatement ce
palais et n'y revenez que quand vous serez rendu à
des dispositions plus raisonnables !
Sur ce, Zarak sort, et si les personnages veulent
échapper à son attention, ils devront obtenir au
moins trois succès sur un jet d'Astuce +
Furtivité/8. Zarak est d'assez mauvaise humeur
pour gratifier des nouveau-nés d'un commentaire
acide, voire d'une menace – et si on lui réplique,
c'est sous forme Zulo qu'il réplique.
Scène 4 : Une nouvelle rencontre avec les
Furores.
Ayant appris que les Furores se retrouvent
régulièrement à l'auberge des Lames Croisées,
c'est là que les personnages vont chercher à les
rencontrer. Ils en découvrent plusieurs, attablés à
l'auberge, dont Ektor, Bela Rusenko et Solveig –
qui prétend être une Brujah. Ils acceptent de
discuter avec les personnages, ne serait-ce que
pour éviter une situation comme celle qui s'est
produite à l'auberge des Marteleurs.
Ektor se charge de jouer les portes paroles, mais
Téobaldo et Bela Rusenko restent à la table. C'est
fort simple : ils ne savent rien. Ils ont, certes,
croisé à plusieurs reprise Karolina et sa soeur par
le passé, mais ils ignorent tout de son état.
Le dialogue doit rester tendu et la conversation
ne s'éternisera pas. Si les personnages mentionnent
un troubadour de Budapest, Teobaldo dira qu'il le
connaît et qu'il est très possible qu'il ait charmé la
belle Isabella : « C'est un séducteur qui n'a de
leçon à recevoir de personne. » En ce qui concerne
les disparitions, les Furores nient y être pour quoi
que ce soit : « Je souhaite que nous vivions en paix
avec les mortels, » dit Ektor, « pas que nous
transformions cette ville en un charnier puant
comme le font les Voïvodes et les Princes. »
A la fin de l'entretien, Bela Rusenko s'approche
18
des personnages et leur dit : « L'état que vous
décrivez... Comme si l'âme était sortie du corps...
Ceux de mon clan savent faire cela, c'est vrai.
Mais nous ne sommes pas les seuls. Ce ne sont
certainement pas les Furores qui sont
responsables de cela, car aucun d'entre eux n'en
aurait le pouvoir. Je sais dans quelle situation
notre dernière rencontre vous a plongés et je suis
désireux de vous aider dans votre enquête.
Retrouvez moi dans une heure sur la place du
marché. Nous irons à l'église de la Divine
Lumière. »
Il est absolument sincère, même si son apparence
semble indiquer le contraire.
Scène 5 : Dans les Catacombes de l'Eglise de la
Divine Lumière.
S'ils n'ont pas de guide, personne ne laisse entrer
les personnages dans les catacombes pour
rencontrer Amalia de Thrace. Le Père Patryn
s'interpose et use de sa Vraie Foi pour empêcher
les vampires d'avancer.
S'ils sont accompagnés de Bela Rusenko, cela ne
pose aucun problème. Les personnages sont
amenés dans les profondeurs des catacombes à la
lueur d'une torche vacillante. Amalia de Thrace
accepte de leur donner audience après un court
entretien avec Béla.
La créature est impressionnante, mais pour
l'heure, n'est pas animée de mauvaise intention à
l'encontre des personnages. Elle accepte de
répondre à leurs questions, même si celles-ci lui
paraissent souvent fort étranges.
« Le prince Basilio peut clamer aussi fort qu'il le
souhaite qu'il est le plus Ancien des Vampires de
cette ville, cela ne fait de lui qu'un menteur, »
commence-t'elle. « J'étais déjà de ce monde quand
les Huns ont déferlé sur ces plaines, et cela fait
assez longtemps, maintenant.
Vous cherchez la cause de l'état de l'infante du
Prince. Les âmes des malheureux trépassés sont
venues jusqu'à moi se plaindre de sa conduite. La
malheureuse était en grand danger, je le crains et
avait un fort besoin de trouver la paix et la
rédemption.
Il existe une lutte voyez-vous, entre les forces de
la lumière et celles de l'obscurité. Elles
s'affrontent en chacun de nous. Il est important
que nous reconnaissions nos actes et que nous
confessions nos pêchés. Etes-vous prêts ? »
Bela hoche la tête en direction des personnages.
Libre à eux de raconter n'importe quoi : Amalia est
complètement folle et elle est persuadée que les
vampires sont voués aux ténèbres de toutes façons.
Elle exige cependant qu'au moins un pêché par
personnage soit confessé avant de continuer à
parler de l'affaire qui les occupe. Peu importe sa
nature.
Si les personnages refusent, Bela Rusenko
secoue tristement la tête : « Il est triste de voir que
certains ne sauront trouver la paix que dans la
rédemption par le feu, » commence t'il. « Nous
n'aimons pas en arriver à ces extrémités. »
A ce stade, les personnages peuvent décider de
s'enfuir, mais ils se passent là d'un témoignage
important car, pour peu qu'ils se confessent,
Amalia finit par leur communiquer tout ce qu'elle
sait concernant cette affaire :
« Je ne peux pas dire que je sais grand chose au
sujet de cette infante du Prince, cette Karolina,
mais comme toujours c'est à moi que les âmes
viennent se plaindre avant que de monter au ciel
ou de descendre en enfer. Tant de nos gens sont
morts...
Elle a beaucoup tué ces derniers temps, comme
une bête blessée qui attaque. J'ignore quelle est la
cause de son état, mais je puis vous assurer
qu'aucun des miens n'y est pour quoi que ce soit.
En revanche, comme je vous le disais, peu de
choses vont dans Serdica sans que j'en sois
informée. Certains de nos fidèles manquent à
l'appel, et Karolina n'y est pour rien. Ils restent
dans leur demeure et vénèrent un faux dieu qui s'y
est installé... L'un des nôtres, qui n'est pas d'ici.
J'ignore quel est son nom, j'ignore ce qu'il veut. Je
sais simplement qu'il me vole les fidèles du Père
Patryn.
On m'a rapporté des récits de guérison
miraculeuse, de sacrifice... J'ignore de quoi il
retourne au juste, mais si j'étais vous, j'irais
interroger cet importun, qui semble ne s'être même
pas présenté au maître du fief dont il foule le sol.
Pourquoi ? Est-ce la honte qui le pousse ? La
honte des actes terribles qu'il a commis et qu'il
commettra encore ? »
Elle interrompt là sa diatribe et laisse les
personnages remonter à la surface où on leur
donne l'adresse du vampire en question.
Acte III :
Comme une bête aux abois.
Le Salubrien est traqué mais se bat jusqu'à la
mort, persuadé qu'il est assailli par les Tremeres
19
qu'il craint tant. Au moment où il trépasse,
Karolina... trépasse également...
Scène 1 : Tentative d'Arrestation
Les personnages se rendent à l'adresse donnée
par Amalia. Il s'agit d'un taudis plus que d'une
maison. Les mortels qui se trouvent regroupés là
sont une bonne quinzaine : ils craignent tous qu'on
vienne prendre leur Ange de Miséricorde et sont
prêts à le défendre. Ils cèdent devant l'usage des
disciplines ou les véritables démonstrations de
force, mais ils servent de diversion, sans doute
assez longtemps pour que Atzo puisse sortir par
derrière.
Au passage, il laisse sur place les Analectes de
Mokur.
Scène 2 : Poursuite (Optionnelle)
Atzo s'enfuit à travers les rues de la ville. Si l'un
de vos personnages est doué de Célérité, il n'a
guère de chances de s'en sortir, mais il essaie tout
de même. Ses fidèles peuvent se mêler de la partie
pour compliquer la tâche des personnages, ainsi
que les éléments qui rendent les (rares) pavés
glissants et ont constellé les rues de larges flaques.
Scène 3 : Confrontation finale.
Finalement acculé devant la muraille de la ville,
Atzo entre en Frénésie et attaque les personnages.
Sa bête se libère totalement et tente d'absorber
l'âme de l'un d'entre eux (une tentative vouée à
l'échec, mais destinée à convaincre vos joueurs
qu'ils ont bien le bon coupable).
Le combat est violent mais l'issue ne fait guère
de doute : Atzo n'est pas un foudre de guerre...
Scène 4 : Deuil.
A l'aube suivante, le corps de Karolina tombe en
poussière. Il n'y avait plus rien à faire pour sauver
son âme, c'est ce qu'il faut se dire...
Une fouille du refuge de Atzo révèle la présence
des Analectes de Mokur et les empreintes
psychiques sur la couverture révèlent que c'est
bien Karolina, alors pleine d'espoir, qui l'a volé.
Le Prince remercie les personnages et leur dit
qu'il considère que leur dette est payée. Ils peuvent
rester à son service s'ils le souhaitent, mais quoi
qu'il en soit il ne leur tiendra pas rigueur. Après
leur avoir dit cela, il se retire dans ses
appartements d'où il ne sortira plus pendant près
d'une semaine, à la grande inquiétude de ses
(rares) alliés.
Zarak est ridiculisé et contraint de se taire pour
tout ce qui touche au Tremere – du moins pour
l'instant. Quand à Archenor, selon qu'il a assisté
les personnages ou non, il est plus ou moins bien
vu, mais en tous cas bienvenu en ville.
Peu de temps après ces terribles nuits, Giacomo
Giuccardini quitte la ville. Il adresse aux
personnages un message pour leur souhaiter bon
courage dans leurs entreprises et les invite à passer
le voir s'ils viennent un jour à Naples ou à Paris.
Conclusion : Les personnages reçoivent 3 à 5
points d'expérience en fonction de leur
comportement et de leur degré de succès dans le
scénario. Evaluez cela en fonction de ce que les
joueurs ont compris de l'histoire...
20
 Chapitre Troisième :
L'Honneur de l'Assassin
ou comment l'image des Assamites peut changer en très peu de temps...
- Début Novembre 1196 -
Acte I :
Sourde Menace
Les personnages reçoivent des informations
inquiétantes pour la sécurité du Prince.
Scène 1 : Les Bains de l'Aigle.
Peu de temps a passé depuis la fin du dernier
scénario, et les personnages n'ont pas eu l'occasion
de revoir Basilio l'Ancien pendant ce laps de
temps. Ce soir, ils reçoivent un message de ce
dernier, leur donnant rendez-vous à l'établissement
des Bains de l'Aigle.
Les personnages s'y rendent et rencontrent
effectivement Basilio, qui semble d'une humeur
toujours assez sombre. Celui ci souhaite
simplement clarifier leur position par rapport à lui
: souhaitent-ils continuer à assumer les fonctions
que la dette les contraignait à assumer ou non ?
Celle ci leur confère un certain prestige et leur
garantit une primauté en matière d'accès au
troupeau qu'ils peuvent souhaiter conserver.
Basilio ne souhaite pas les contraindre. Cependant,
dans la mesure où il n'a personne d'autre pour lui
servir de héraut ou s'acquitter de missions de
patrouille ou de protection, il considère que la
position leur revient si elle les intéresse toujours. Il
se montre honnête en leur expliquant un peu plus
précisément sa propre situation :
« Il ne sert à rien de vous mentir, mes amis. Je
suis puissant parce que Constantinople l'est et le
pouvoir de l'Empire décroît un peu plus chaque
soir. Le Patriarche et les siens se désintéressent du
sort de l'Empire Byzantin et de leurs terres. Les
menaces se sont massées aux frontières et les
attaques contre l'Empire se font de plus en plus
nombreuses : les Mongols et les Seljuks rêvent de
piller nos terres, tandis que le Saint Empire
Germanique et la Papauté de Rome espèrent
rallier une Bulgarie libre contre Constantinople,
ou au minimum pouvoir passer par nos terres pour
leurs croisades, comme ils le firent il y a près de
trente ans avec les résultats que l'on sait... »
Il soupire : « Et concrètement, pour nous autres
vampires, cela signifie que la guerre approche.
Les Voïvodes, Grygory, Boleslaus et Vladya, en
tête rêvent de me voir quitter leur précieuse
Sredets pour en faire la capitale de leur Bulgarie
libre. Pourtant, je refuse de voir les deux siècles
d'efforts que j'ai fait pour maintenir mon
indépendance et ma position réduits à néant. »
Son ton se fait plus ardent : « Quand j'ai pris
cette ville, on a dit que j'avais accompli
l'impossible : j'avais délogé un tyran immonde et
cruel, Gabor, de son nid d'aigle. J'accomplirai
l'impossible à nouveau et je résisterai à leurs
assauts. J'ai plus que jamais besoin d'alliés et si je
ne puis vous garantir ma réussite, car seuls les
fous ne prévoient pas la possibilité de l'échec, je
puis vous jurer en revanche que le butin de la
victoire sera élevé, et que si vous joignez vos
forces aux miennes, vous en aurez votre part. »
Accessoirement, les personnages réussissant un
jet de Perception+Vigilance/10 remarqueront que
quelqu'un écoute leur conversation discrètement :
un très léger mouvement est perceptible derrière la
porte, mais ils ne peuvent découvrir de qui il s'agit,
car l'espion disparaît dès qu'ils font le moindre
mouvement vers la porte. [Il s'agit de Zarak,
comme les personnages le découvriront sans doute
dans le prochain scénario.] Basilio ne s'émeut pas
outre mesure de cet incident, et se contente
d'inviter les personnages à poursuivre la
conversation avec un sourire énigmatique.
Sur ce, les personnages sont libres de répondre
ce qu'ils veulent, bien sûr. Si Basilio voulait les
réduire en esclavage, ce serait déjà fait, et il a
largement les moyens de dominer des nouveau-
nés. Pour peu que les personnages détestent les
Tzimisces (ce n'est pas une occurrence si rare) ils
ont au moins une bonne raison d'accepter la
21
proposition du Prince. Celui ci
leur laisse du temps pour
réfléchir, tout le temps dont ils
ont besoin. Il ne proférera
aucune menace, ni aucun
ultimatum : ça n'est pas sa
manière de faire...
Scène 2 : Un avertissement.
Les personnages quittent les
Bains de l'Aigle. Les rues sont
froides et presque désertes à
cette heure avancée de la nuit.
Alors qu'ils tourne pour
rejoindre la rue principale de
la ville, les personnages sont
abordés par une petite fille qui
les appelle par leurs noms,
s'assure qu'ils sont bien ceux
qu'elle croit et leur dit : « J'ai
un message pour vous :
Basilio sera assassiné avant la
fin de la semaine. »
La petite fille s'appelle Jana.
Elle a dix ans et est l'enfant
d'une des servantes de Jorgi
l'Ours. Elle est incapable de
décrire l'homme qui lui a
demandé de transmettre ce
message aux personnages, dix
minutes avant qu'ils ne sortent
des bains : selon elle, ils
s'agissait d'un homme de taille
moyenne, aux cheveux bruns,
vêtu comme un riche
marchand, ou au contraire,
comme un prêtre. S'ils la
questionnent assez longtemps,
elle se contredira à plusieurs
occasions. Un jet d'Astuce +
Investigation /5 devrait leur
permettre de réaliser que
l'homme en question devait
être dissimulé.
Tandis qu'ils sont encore
dans la rue avec la jeune fille,
un jet de Perception +
Vigilance /5 leur permet
d'apercevoir Zarak qui passe
dans la rue sur un cheval lancé
au galop, se dirigeant vers la
porte Est de la ville. [Il se rend
au château de Zagora, où se
déroule le prochain scénario.]
Husayn al Fatin

22
Scène 3 : Le Prince n'en a cure.
Le plus logique pour les personnages est sans
doute de retourner aux Bains pour prévenir le
Prince. Celui ci est encore là, et accepte de les
recevoir. Il sourit à nouveau à leur avertissement,
et explique qu'il a bien d'autres soucis en tête. Si
les personnages insistent, il finit par accepter que
ceux ci assurent sa protection, mais insiste pour
que cela se déroule discrètement : comme cela se
trouve, il doit rencontrer un émissaire des Princes
de Buda-Pest et de Prague précisément avant la fin
de cette semaine et il ne tient pas du tout à ce que
ceux-ci aient une mauvaise opinion de la sécurité
dans sa ville... Un prince vu avec des gardes du
corps pourrait par ailleurs être considéré par ces
puissants Ventrues (croit-il) comme un être
affaibli.
Interrogé sur le compte de Zarak, il explique que
celui ci lui a annoncé qu'il rentrait pour quelques
temps au domaine de son Père, le château de Stara
(prononcer Chtara). Il ne doute pas que celui ci
ourdisse un mauvais coup, mais ne voit pas
comment une petite fille aurait pu l'apprendre.
Acte II :
Au service de sa Majesté
Les personnages assurent la protection du Prince
tout en menant l'enquête pour découvrir d'où vient
la menace.
Scène 1 : Les Tours de Garde.
Par égard pour les personnages, le Prince
accepte de limiter ses sorties – ce qui ne le
contraint guère – et le nombre de ses visites. Il
change de refuge, mais n'en informe pas les
personnages. Le Prince partage son temps entre ses
études et son activité vampirique, la première – qui
consiste à se nourrir et à administrer la ville –
occupe toujours la première moitié de ses nuits,
après quoi il passe l'essentiel de son temps à lire
dans son refuge.
Ce dernier est situé dans les caves du Palais et ne
comporte qu'une seule porte et un seul passage
secret. Il est composé d'une crypte, où Basilio
repose pendant la journée, et d'une salle d'étude
éclairée à la chandelle. Il est entouré de quatre
goules, toutes liées à son service depuis plus de
cinquante ans.
Le Prince reçoit. C'est sa seule activité pendant
les jours qui vont s'écouler et qui risquent de
sembler bien longs aux personnages. Il acceptera
de changer ses habitudes, de recevoir en l'Eglise
Saint Sophie plutôt qu'à la tarverne de Jorgi l'Ours
ou aux Bains de l'Aigle. Tout ce que les
personnages veulent...
Première Nuit. Le prince reçoit d'abord Husayn
al Fatin, qui lui apporte ses dernières trouvailles,
des ouvrages qu'il a fait venir de Constantinople. Il
y a là un traité de mathématiques écrit par Euclide,
et une bible commentée par Nikita de Sredets – et
donc à ne pas laisser entre toutes les mains. Le
Prince de la ville et Husayn se gaussent des
prétentions de Narses et de Nikita de Sredets face
à celles, infiniment plus crédibles et plus
écrasantes.
Il reçoit ensuite Saphora, une dame qui se dit
Toréador et qui tient l'un des établissements de
bains. Elle insiste pour qu'il intervienne au sujet
d'un litige entre elle et les Cappadociens : ceux ci
lui ont soustrait deux servantes très appréciées en
les faisant lapider par les Bogomils. Le Prince
envoie donc une de ses goules quérir un servant
d'Amalia de Thrace – naturellement, celle ci ne
répondra pas, mais c'est ainsi...
Seconde Nuit : Le prince ne reçoit pas ce soir là
: il chasse (c'est à dire qu'il se fait amener des
calices par ses goules et n'a donc pas à sortir du
Palais Royal). Puis il se retire pour préparer son
entrevue du lendemain avec l'émissaire des
Seigneurs de l'Orient.
Alors que les personnages pensent que la nuit est
terminée, il se présente une visite inattendeu :
Dame Erika, du clan Cappadocien, requiert
audience et exige de s'entretenir seule avec le
Prince. Aucun serment, aucun argument n'y
changera rien. Elle vient faire au Prince un rapport
concernant les Furores, et ne tient pas à ce que qui
que ce soit puisse répéter à son Père, Bela
Rusenko, qu'elle espionne pour le compte de
Basilio, et les Furores, et les Cappadociens...
Elle ne sait rien sur la tentative d'assassinat sur
la personne du Prince.
Troisième nuit : Cette fois ci, le Prince reçoit et
insiste pour que cela se passe à l'Assemblée du
Conseil, qui est l'endroit où il reçoit
traditionnellement les gens venus chercher son
conseil. Il concède que l'endroit n'est pas facile à
protéger et finit, si les personnages sont vraiment
trop insistants par se rabattre, la mort dans l'âme,
sur la Rotonde de Saint Georges. Husayn al Fatin,
Dame Erika, Saphora, Archenor et quelques autres
vampires sont là, en grande tenue d'apparât pour
faire honneur à, non pas un, mais deux jeunes
ventrues qui représentent ici les intérêts des
Princes Vencel Rikard et Rudolf Brandl. Vêtus
d'armures d'apparât, les deux jeunes chevaliers
23
amènent des cadeaux, et aussi l'assurance que ses
parents sont désireux de s'allier à Basilio l'Ancien
si ce dernier entend poursuivre ses efforts pour
demeurer indépendant des Voïvodes. Il relate
l'apparition du Conseil des Cendres, un collectif de
seigneurs Transylvains désireux de prendre
l'avenir du pays en main avec ou sans l'accord des
Voïvodes.
Le premier se nomme Loze Arpad et le second
Gunther.
La réception se prolonge fort tard et est
l'occasion pour les personnages de rencontrer
encore de nouveaux vampires de la ville, et une
excellente occasion de mener leur enquête pour
savoir qui peut vouloir assassiner le Prince.
Scène 2 : L'Enquête.
Les personnages peuvent par ailleurs tenter de se
renseigner pour savoir qui voudrait assassiner le
Prince. Naturellement, l'absence subite de Zarak
sert surtout à détourner les soupçons vers lui.
Laissez les personnages mener leur enquête
comme ils l'entendent. Assez rapidement, ils
devraient pouvoir obtenir les renseignements
suivants :
• Zarak est parti réunir les Voïvodes de
Bulgarie car il ne peut plus supporter les
velléités d'indépendance du Prince. Il ne fait
plus mystère de sa haine et souhaite prendre sa
place. En revanche, il a effectivement quitté la
ville et il n'est pas du genre à faire faire le
boulot par quelqu'un d'autre. C'est un
descendant des Voïvodes extrêmement
pointilleux sur les questions d'honneur.
• Les Voïvodes font également d'assez bon
suspects, mais chacun s'accorde à penser qu'ils
sont divisés et ne pourraient pas décider aussi
rapidement d'agir d'un commun accord. La
preuve : ils se réunissent certainement à Stara,
et ce n'est certainement pas encore fait.
• Les Furores sont également d'assez bons
candidats à l'assassinat du Prince, sauf qu'ils
n'ont rien de prévu à ce sujet. Ils refusent,
naturellement de répondre aux questions que
leur posent les personnages, mais Bela
Rusenko ou encore Dame Erika peuvent être
assez certains que les Furores sont plus
occupés à trouver des refuges sûrs qu'à
comploter des assassinats, du moins pour le
moment.
• Gabor : Les personnages savent que ce dernier
est toujours vivant et complote pour la mort du
Prince, car Husayn al fatin le leur a dit. Ils
peuvent retourner le voir et interroger à
nouveau celui ci. Il avouera benoîtement qu'il a
rencontré Gabor à Constantinople et que celui
ci avait l'intention d'embaucher un assassin
pour se débarrasser de Basilio et récupérer son
trône.
• Les Cappadociens : Pourquoi voudraient-ils
se débarrasser du Prince ? Bela Rusenko peut
le dire aux personnages... Lui même n'a aucune
prétention à un trône si dangereux : qui
voudrait devenir la cible de tous les Voïvodes
de la région ? Par contre, ils savent que les
Voïvodes n'enverront jamais un assassin faire
leur sale travail. Le jour où ils voudront cette
ville, ils marcheront vers elle à la tête d'une
armée de Goules de Guerre. En revanche, tous
les Cappadociens de la ville sont assez malins
pour avoir deviné que le très affable Husayn al
Fatin est un peu trop affable et est certainement
en ville pour d'autres raisons que celles qu'il a
énoncé au Prince. La faiblesse de Basilio est
qu'il a besoin d'alliés, et qu'il n'a pas d'autre
choix que ceux qui se présentent à lui...
Ce que personne ne sait : Vous trouverez
l'historique complet de Husayn al Fatin dans le
livre Transylvania by Night mais la partie de son
histoire qui nous intéresse est la suivante : il a été
embauché par Gabor le Bulgare pour détruire
Basilio l'Ancien. Arrivé à Sofia il y a seulement
deux ans, il s'est rapidement lié d'amitié avec sa
supposée victime et a reculé l'échéance de son
contrat tant qu'il a pu. D'autant plus que son
employeur ne connaît pas sa véritable mission :
espionner la ville de Sofia pour en prévoir
l'invasion par les forces Seljoukides – ce qui se
fera tôt ou tard.
Cependant, Husayn est un homme civilisé
pourvu d'un grand sens de l'honneur : il ne veut
pas tuer Basilio. Il l'apprécie trop, et il est
physiquement incapable de se défendre contre un
adversaire de la taille d'Husayn. Cependant, il doit
aussi servir son clan et s'acquitter de son contrat. Il
s'est donc dissimulé ce soir là pour apprendre aux
personnages qu'il préparait une tentative
d'assassinat sur la personne de Basilio. Il espère
que ceux ci l'empêcheront de tuer le Prince, ainsi,
son honneur sera sauf : il aura échoué, mais il se
sera acquitté de ses obligations.
Il est très difficile d'apprendre que c'est
effectivement Husayn qui va intenter à la vie du
Prince, et plus encore que c'est lui qui a prévenu
les personnages de cette intention. Si d'aventure,
les personnages pensent à interroger Jorgi au sujet
24
du message qu'ils ont reçu, ce dernier est au
courant par l'intermédiaire de Basilio. Il est l'une
de ses goules, après tout. Il sait aussi très bien
quels vampires étaient présents aux Bains ce soir
là : les personnages, Zarak et Husayn al Fatin. Si
les personnages réussissent à obtenir de Zarak qu'il
nie être à l'origine du message, ils comprendront
peut être qu'il s'agissait d'Husayn, mais même
comme cela...
Voici par ailleurs quelques hypothèses et fausses
pistes qui pourront égarer les personnages
d'avantage :
• Le Prince est suicidaire : Puisque c'est une
servante des bains qui a prévenu les
personnages et que le Prince contrôle les bains,
alors c'est le Prince qui a prévenu les
personnages parce qu'il a engagé lui même un
assassin pour se tuer...
• Le Prince veut forcer la main des persos !
Crime de lèse-PJ ! Le Prince a monté toute
cette affaire pour pousser les personnages à
entrer à son service...
• C'est Isabella ! Elle a quitté la ville bien
rapidement, cette petite...
• C'est Archenor ! Les Tremeres étant capables
de toutes les bassesses, pourquoi pas celle-ci ?
• Ce sont les Emissaires des Seigneurs des
Terres de l'Est ! Ben oui, hein ! C'est des
Ventrues qui veulent conquérir de nouveaux
territoires, alors pourquoi pas celui ci ?
Seulement dans toutes les hypothèses, quelque
chose finira par clocher : Qui a prévenu les Pjs ?
Pourquoi ?
Il y a d'assez fortes chances pour que les
personnages ne découvrent jamais qui est à
l'origine de l'avertissement par Jana interposée,
mais parfois, une petite part de mystère ne nuit pas
à la non-vie de nos chers vampires...
Acte III :
Lèse-Majesté !
Place à l'action : l'assassin se révèle et attaque le
Prince.
Scène 1 : Embuscade.
Ce qui est curieux, c'est qu'elle se produit au
plus mauvais moment : dans une rue éclairée, à
une heure où la patrouille peut passer, et alors que
les personnages et Basilio sont en alerte...
Pourtant, notre assassin sait comment on s'y
prend : il commence par tirer une flèche en plein
coeur du Prince de Sofia depuis un toit voisin.
Cette flèche est empoisonnée, mais Husayn a dosé
le poison pour que Basilio survive à l'attaque.
La quatrième nuit, alors que Basilio insiste pour
se rendre aux Bains de l'Aigle, il est attaqué par
Husayn al Fatin – avec qui il avait justement
rendez-vous. L'attaque est mal montée, l'assamite
est seul... Le combat devrait être éprouvant, car il
use de toutes ses disciplines pour donner du fil à
retordre aux personnages, mais en aucun cas pour
les tuer.
Dès qu'il estime qu'il est suffisamment reconnu
ou suffisamment blessé, Husayn al Fatin disparaît.
Dans l'heure qui suit, il a quitté Sredets.
Scène 2 : Le prince se Meure.
Et ce n'est pas le tout de courir après les
Assamites ! Il faut encore sortir le Prince de la
torpeur dans laquelle la flèche l'a plongé... Et pour
cela, ne pas céder à la Bête... Les jets de
Conscience ne sont pas là pour rien.
Les Tremeres et les Cappadociens peuvent peut
être aider le Prince à récupérer. Mais qu'il s'agisse
de Béla Rusenko ou d'Archenor, les deux diront la
même chose : plus de peur que de mal, le poison
est là mais il n'a pas affecté la santé du Prince de
façon dramatique. Les personnages peuvent
découvrir eux-même sur un jet de
Perception+Médecine/9 que le poison était sous
dosé.
Demeure alors la question du pourquoi, qui va
sans doute occuper les conjectures de vos joueurs
pendant un certain temps.
Et si ?
Redîtes moi ça ? Le Prince gît inconscient à
terre, et les personnages sont les seuls susceptibles
de prendre sa défense. Et si l'un d'entre eux le
diabolise ? Fort logiquement, Gabor le Bulgare,
ravi, revient en ville, est aussitôt assassiné par les
Voïvodes et/ou par Husayn al Fatin. Celui ci
devient alors Prince de Sredets, soutenant
absolument l'idée d'une Bulgarie indépendante
pour affaiblir Constantinople, et pave le chemin à
l'invasion Turque qui doit se produire à peine plus
d'un siècle plus tard...
Au passage, il n'oublie pas de tuer les imbéciles
qui ont assassiné son ami et fait échouer son plan...
Scène 3 : A la poursuite de l'Assassin.
Ce sont vos joueurs, ils ne sont pas
25
complètement idiots et ils se doutent certainement
qu'Husayn al Fatin est parti pour l'Est. S'ils se
lancent à sa poursuite, il les laissera les rattraper :
il s'est installé bien confortablement dans une
auberge pour la confrontation finale. Il précise
cependant aux personnages qu'il aimerait mieux
que celle-ci se passe de violence.
Il s'explique alors : « Je ne vous demande pas de
comprendre mes actions, mais je n'avais pas
d'autre choix que d'agir comme je l'ai fait. J'ai été
embauché par Gabor le Bulgare pour m'insinuer
dans l'entourage de Basilio puis le tuer. J'aurais
pu le faire sans doute, mais cela n'a pas été.
Aujourd'hui, j'ai rempli mon contrat et le code
d'honneur de ceux de mon clan m'empêche de
faire une nouvelle tentative. Votre intervention a
sauvé la vie de Basilio l'Ancien et son avenir. C'est
un précieux trésor que vous avez entre les mains.
Mais vous avez également une dette envers moi,
car j'ai choisi de vous favoriser dans un jeu
auquel j'excelle normalement. Aussi je vous le
demande : cessez votre poursuite et laissez cette
affaire derrière vous. Je dois faire part de mon
échec à Gabor le Bulgare. M'humilier devant ce
monstre est sans doute une punition suffisante
pour mon échec, vous ne croyez pas ? »
Naturellement, les personnages demanderont à
l'Assamite s'il est pour quelque chose dans le fait
qu'ils ont été prévenus de sa tentative d'assassinat.
Il leur dira que non, avec un demi sourire aux
lèvres : « Et même si je l'avais fait, il me serait
impossible de l'admettre sans remettre en question
mon honneur, n'est-ce pas ? »
Il leur offre alors un verre – qui contient un sang
délicieux – puis les invite à le suivre. Il les guide
jusqu'à l'écurie où les attendent autant de chevaux
qu'il y a de personnages joueurs. « Il n'est pas trop
tard pour que nous nous mettions en route dès ce
soir » déclare t'il. Et quand les personnages lui
demandent où il a l'intention de les mener, il leur
répond : « Messieurs, puisque vous avez investi
dans la vie du Prince Basilio l'Ancien, je crois
qu'il faut que je vous guide là où vous pourrez le
mieux protéger votre investissement ! »
Conclusion : Les personnages reçoivent entre 4
et 5 points d'expérience pour ce scénario.
Si les personnages n'ont pas suivi Husayn al
Fatin, ils se privent d'un puissant soutien pour le
prochain scénario, mais peu importe...
Le prince Basilio leur doit la vie. Comment
demanderont-ils à être payés de leurs services ?
Basses fortunes ? Accès à sa bibliothèque ? Ou au
contraire feront-ils la chose honorable qui
consiste, comme l'a fait Basilio pour eux, à
demander une chose qui soit d'infiniment moindre
valeur que la dette d'origine ?...
26
 Chapître Quatrième :
Le Vent de la Révolte
Hors les murs de la cité de Sredets, les anciens maîtres des terres conspirent contre le Prince Basilio
l'Ancien...
- Novembre 1196 -
Introduction.
Le Chaos à Sredets
Départ pour Stara Zagora
Informés d'une réunion des Voïvodes de
Bulgarie dont l'issue risque d'être la guerre, les
personnages sont envoyés, soit par le Prince, soit
par quelqu'un qui a ses intérêts très à coeur, pour
tenter de calmer le jeu et de pacifier les choses.
Scène 1 (Optionnelle) : Le Prince a une
dernière requête.
Basilio l'Ancien convoque les personnages à la
Rotonde Saint Georges. Il a l'air soucieux,
affaibli... La trahison d'Husayn l'a affecté plus
encore que la défection de ses infantes ou la mort
de de Karolina.
Il explique aux personnages qu'il a eu vent de ce
que tous les Voïvodes de Bulgarie se réunissent en
ce moment à Stara Zagora, à une nuit de voyage au
sud-est de Sredets. Zarak est là bas, et supposé
représenter ses intérêts, mais il sait bien qu'il ne
prendra plus son parti, désormais.
Il demande aux personnages de porter un
message aux Voïvodes : Basilio l'Ancien se
soumet à leurs conditions, afin que la guerre soit
évitée.
Si les personnages refusent, passez à la scène 2.
Scène 2 (Optionnelle) : La Requête de Béla.
Si Basilio est mort lors des évènements du
dernier scénario – ce qui est extrêmement fâcheux
– Béla Rusenko convoque les personnages en ville.
Il a également eu vent de la réunion des Voïvodes
à Stara et souhaite que les personnages l'y
accompagnent, car il n'entend pas laisser les
Tzimisces raser la ville.
Si Basilio n'est pas mort, il propose simplement
aux personnages de l'accompagner. Il ne peut
demander cela à ses anciens alliés Furores, car
certain sont bien connus des Voîvodes et guère
appréciés de ceux-ci.
Il souhaite négocier pour, dit-il, éviter la mort du
plus grand nombre. En réalité, il est prêt à leur
offrir la tête d'Amalia et souhaite devenir Prince de
la ville. Il n'y a aucune raison que cela se fasse au
détriment des personnages à qui il propose une
alliance de nature plus durable s'ils l'interrogent
sur ses projets pour l'avenir.
Il souhaite partir le plus tôt possible afin d'éviter
un conflit – et surtout il espère qu'ils pourront
voyager avant que les grosses chutes de neige ne
rendent la chose difficile.
Scène 3 (Optionnelle) : Les explications
d'Husayn.
Si les personnages ont poursuivi Husayn, c'est
lui qui les emmène au château de Stara, à
seulement une nuit de route de l'auberge où ils
l'ont retrouvé. Celui ci explique que la vie du
Prince Basilio l'Ancien vaut infiniment plus si il
est Prince de Sredets que s'il est pourchassé par
une horde de Tzimisces furieux et invite les
personnages à faire leurs propres calculs.
Au final, il a tout prévu : les chevaux, les
fourrures et même une outre de sang de porc
prélevé à l'aube, lorsque les aubergistes ont tué le
cochon.
Acte I :
Vers Stara Zagora
Le voyage pour Stara Zagora ne pose pas de
problème particulier, si ce n'est que la distance de
190 km entre les deux villes et la nécessité de
voyager de nuit rend les choses assez fastidieuses.
Les chevaux sont habitués à porter des vampires,
ce sont des goules, mais tout de même.
Le voyage peut ne prendre que quatre heures, si
les personnages voyagent léger et lancent leurs
montures au grand galop. En revanche, il peut
27
prendre bien plus longtemps s'ils sont
accompagnés de Bela Rusenko.
Selon votre humeur et celle de vos personnages,
selon qu'eux et vous appréciez plus ou moins le
système de combat du Monde des Ténèbres,
émaillez cet acte (le trajet) d'autant de scènes que
nécessaires :
 La rencontre avec des Brigands : Elle doit se
produire très peu de temps après le coucher du
soleil, car les brigands sont comme tous le
monde. A la fin de la journée, si le client n'est
pas venu, ils crèvent la trouille et rentrent chez
eux.
 L'attaque des Gangrels : Deux Gangrels
suivant la Voie de la Bête, une mère et son petit,
attaquent les personnages, vivant très mal cette
intrusion sur leur territoire.
 L'Attaque des Lupins : Il s'agit de jeunes
Seigneurs de l'Ombre qui ne veulent pas
d'ennuis. Ils attaquent, mais, sachant que les
Voïvodes de la région sont en déplacement,
renoncent assez rapidement de peur des
représailles. Ils ne sont que trois – ce qui
suffirait normalement pour effrayer n'importe
quel vampire, même chevronné.
 Une pause déjeuner : Un vagabond est
endormi dans un abri de fortune au bord de la
route.
 Une meute de loups : L'approche de l'hiver les
a rendus nerveux, et ils n'ont pas peur de
l'homme. Ils n'attaquent pas s'ils sentent que le
feu n'est pas loin.
 Une patrouille de Goules : Les Voïvodes ont
envoyé ces gardes et ces soldats pour éloigner
les importuns, mais aussi pour ramasser des
mortels sur lesquels ils espèrent se nourrir.
Jouez au moins une de ces rencontres et ne
laissez pas les personnages voyager à travers la
campagne sans qu'ils ne rencontrent au moins une
difficulté : rien n'est plus énervant que ces
avertissements jamais suivis d'effet selon lesquels
les vampires vivent en ville parce qu'il est trop
dangereux de voyager de nuit. Il n'y a aucune
raison pour que les personnages s'en tirent à bon
compte et pour qu'ils ne soient pas
Acte II :
Une Sinistre Assemblée.
Les personnages arrivent à Stara Zagora et y
rencontrent les Voïvodes qui se demandent s'ils
doivent apporter le soutien de leurs goules de
guerre aux armées des frères Asen.
Scène 1 : L'Arrivée au Château de Stara.
Il reste sans doute peu de temps de nuit quand
les personnages aperçoivent enfin la citadelle de
Stara Zagora, une ancienne garnison romaine
reconvertie en place forte de l'Empire Byzantin et
abandonnée depuis des années.
L'endroit est, pour l'occasion, solidement gardé,
par une cinquantaine de soldats dont c'est la seule
tâche. Ils sont secondés par une vingtaine de
Szlatcha qui se promènent sur les murs de la
citadelle. Plus d'une quinzaine de Tzimisces sont
présents sur les lieux, mais seuls sept d'entre eux
sont des Voïvodes.
Le Tzimisce qui reçoit les personnages se
nomme Skolan, et il faudra user de beaucoup de
diplomatie pour obtenir de cette montagne de
muscle au visage légèrement difforme qu'il daigne
porter à ses maîtres leur requête d'audience. Alors
que la cause semble perdue, Zarak sort d'une salle
de garde et s'avance vers les personnages. Il finit
par accéder à leur requête et demande qu'on les
mène à une salle où ils pourront attendre qu'on les
reçoive.
Si les personnages sont en compagnie de Béla ou
d'Husayn, ceux ci les laissent prendre le premier
plan. Husayn explique que Zarak ne peut guère le
supporter, alors que Béla veut se réserver pour la
rencontre avec les principaux Tzimisces. Ils
mettent en garde les personnages contre ce qu'ils
risquent de voir et leurs réactions : la cruauté des
Voïvodes est sans pareil, mais au milieu de leur
territoire, toute manifestation de dégoût ou de
révolte pourrait avoir des conséquences
catastrophiques.
Si les personnages sont blessés et veulent panser
leurs plaies, c'est le moment : on ne les reçoit pas
avant l'aube suivante, de toutes façons.
Scène 2 : L'Audience.
Les personnages et leur allié sont amenés une
heure après l'aube dès le lendemain soir devant
une assemblée de Tzimisces : il y a là Vladimir
Rustovitch, Grygory Dzardev, Boleslaus
Bratovitch, Vladya Plovdivich, Terezina
Szantov, Nikita de Sredets, Solimon Zagorov,
Zarak Dzardev et Gueneva Slogdan. La plupart
d'entre eux sont parents, infants de Noriz ou
d'Hedeon Yaroslavitch.
Quand les personnages arrivent, ils entendent la
lourde mélopée que les Voïvodes entonnent à la
gloire de leur grand ancien, et de Yorak, maître de
28
la Cathédrale de Chair. C'est Solimon Zagorov,
leur hôte, qui leur souhaite la bienvenue. Il réside
d'ordinaire dans un château plus éloigné du chemin
des marchands, mais il entretient cette citadelle
pour ce genre d'occasions.
Il explique la situation en ces termes : « Nous
sommes réunis ce soir, pour prendre la mesure de
la situation de la ville de Sredets. Il y a deux cents
ans, nous avons confié cette ville, la capitale de
notre pays, à un étranger. Celui ci nous apportait
des garanties. Il semble ce soir que ces garanties
ne soient plus respectées et que notre confiance
aie été bien mal placée. »
Vladimir Rustovitch enchaîne : « La seule
formulation de la chose... Confier nos terres à un
étranger... est un sacrilège. Qui sommes-nous ?
Sommes nous de jeunes mères qui donnent à
garder leur enfant ? Nenni ! Nous sommes les
gardiens sacrés de la Terre. Nous seuls
connaissons sa puissance et ses voies. Nous seuls
sommes capables de brider les forces qu'elle
contient et qui menacent de détruire ce monde. Il
n'y a point à tergiverser : le seul fait que ce
prétentieux aie pu avoir des prétentions sur des
terres nous appartenant devrait suffir à sceller son
sort une fois pour toute. Il n'y a pas à réfléchir,
mes frères Bulgares ! Levez vos armées et
reprenez ce qui a toujours été à vous ! »
Nikita de Sredets vient tempérer ses propos :
« Mes chers frères, nous nous gaussons de notre
force. Ce soir, notre force est de reconnaître que
Basilio l'Ancien a fait d'un gros bourg une
véritable ville, un centre d'apprentissage, pourvu
de sa propre université, Nous savons régner sur de
vastes domaines. Nous savons organiser les rites
anciens. Mais le monde a changé. Sofia n'est qu'un
détail dans le grand plan divin. C'est ce que
représente Basilio qu'il faut abattre :
Constantinople et l'impie Michael ! Ce sont là nos
vrais ennemis, et nos frères Gésudiens, qui ont
trahi leur clan, doivent bruler avec eux ! »
Grygori Dzardev réplique : « Je reconnais bien
là la prose de ton Hérésie Caïnite, Nikita de
Sredetz et chacun ici voit ce que tu cherches à
faire ! Mais nous oublions tous un temps soit peu
l'honneur. Nous n'avons pas placé de conditions
quand nous avons accepté l'aide de Basilio. Il
s'agissait alors de chasser de nos terres un fou, un
tyran sanguinaire... Quelqu'un que tu ne renies
pas, Vladimir, et dont je sais qu'il te porte grande
admiration. Aucun d'entre nous n'a eu à lever son
arme sur ce parent, en dépit du mépris que nous
lui portions. Et c'est grâce à Basilio l'Ancien ! Il
convient de peser nos actes, car si nous levons une
armée dont Constantinople sent qu'elle la menace
directement, ils enverront eux aussi leurs armées
et nous creuserons nos propres tombeaux en même
temps que celui de l'armée des Asen ! »
« Il suffit ! » le coupe Terezina Szantov ! « Vous
jacassez et jacassez comme des vieilles femmes !
Je me souviens du temps de Gabor le Bulgare et je
me souviens du jour où cette assemblée a choisi de
soutenir le Lasombra contre l'un des siens ! Si
aujourd'hui cette cour doit revenir dessus, je veux
savoir pourquoi et je veux savoir ce qu'il a à en
dire. Zarak Dzardev ! Tu es celui qui a convoqué
cette assemblée. Qu'as tu à dire ? »
Zarak se lève et prend un temps pour répondre.
Vos joueurs s'impatientent : c'est normal. Zarak
répond : « Il a accepté un Tremere en ville. Il a
laissé entrer un de ces diabolistes sur notre
territoire. Ils nous volent notre puissance. Ils
violent la terre. Ils convoitent le sang de nos
anciens et ce... cet... usurpateur ! Il les laisse
s'installer en la capitale de note pays et qu'a t'il à
dire pour sa défense ? »
A ce moment là, on se tourne vers les
personnages et leurs alliés. Husayn al Fatin se
lance alors dans le discours suivant : « J'ai attenté
à la vie de Basilio l'Ancien pour le compte de
Gabor le Bulgare. Et ce n'est pas pour Basilio que
je parlerai ce soir. Je laisse cette tâche à d'autres.
C'est un message de Gabor le Bulgare que je porte
ce soir, car son intention est de marcher sur Sofia,
avec les armées de Constantinople, de détruire
Basilio, puis de vous détruire tous. Il m'a demandé
de vous prévenir que, qu'elle s'exerce maintenant
ou plus tard, il garde la mémoire de chacun de
vous qui avez pris parti contre lui et avez permis
qu'il soit chassé de la ville de Sredets ! »
Naturellement, la déclaration de Husyan jette
comme un froid. C'est à ce moment là que les
personnages peuvent intervenir et être écoutés.
Ils ne seront cependant pas entendus : les
Voïvodes ne changeront pas d'avis... Ils retireront
leur soutien à Basilio. Cependant aucun d'entre eu
ne bougera : Nikita de Sredets n'a aucune armée,
les troupes de Rustovitch sont occupées par le
conflit contre les Tremeres en Transylvanie, Zarak
est considéré comme trop jeunes par tous les autres
et aucun des autres membres de l'assemblée ne
souhaite voir un autre que lui même devenir Prince
de Sofia.
Si Béla Rusenko est présent, il se contente de
sourire et de ne rien dire. Une fois que les
personnages ont terminé leurs suppliques et se sont
entendu répondre que les exactions commises par
29
le Prince Basilio sont insupportables, il est sollicité
par Solimon Zagorov, qui lui demande ce qu'il a à
dire. Il se lève et déclare alors : « Je ne suis pas
venu non plus pour représenter un autre vampire
que moi même. Mais j'ai une question à vous
poser. Si c'est l'un d'entre vous que je dois appeler
Prince de Sredets, lequel est-ce ? »
Le débat prend alors un tour houleux, Boleslaus
Bratovitch étant le premier à déclarer qu'il mérite
de recevoir le domaine de Sofia. Aucun des autres
n'en est d'accord, bien entendu, et rapidement,
l'ambiance se détériore. L'un d'entre eux insulte
Vladimir Rustovitch, qui prend une forme
monstrueuse et ailée et quitte l'assistance,
s'envolant par une fenêtre en les traitant tous
d'imbéciles après avoir assassiné d'un coup de
griffe la malheureuse Guénéva Slogdan qui était
assise à côté de lui.
Solimon Zagorov appelle tout le monde au
calme, et Husayn conseille aux personnages de se
tenir prêts à s'enfuir. Les Voïvodes prennent la Vladimir Rustovitch
forme Zulo et l'omelette attache gravement à la
poêle... s'ils se sont montrés particulièrement loquaces
dans le débat et un de plus si vous avez vraiment
Scène 3 : Echec de la Solution Diplomatique agrémenté leur voyage de grosses embuches.
En un instant, les Voïvodes se jettent à la gorge Husayn al Fatin leur explique qu'il avait deviné
les uns des autres et les personnages n'ont plus qu'à ce qui allait se passer et fait à Zarak le reproche de
s'enfuir pour défendre chèrement leur vie. Béla n'avoir rien vu venir : « C'est là toute la finesse de
Rusenko et/ou Husayn al Fatin est/sont hilare(s). Basilio l'Ancien. Comment croyez vous qu'il a
Les Szlatchas, les nouveaux nés Tzimisces, les réussi à les unir tous contre Gabor ? Ils sont
goules se jettent à la gorge les uns des autres, dangereux pris séparément, mais en groupe ils ne
s'insultant mutuellement et s'accusant de trahison. sont réellement dangereux que les uns pour les
Les personnages ne sont pas oubliés et devront autres. Et vous Zarak, vous avez fait le jeu des
sans doute trancher leur route s'ils veulent quitter Tremeres tout du long. Il faut garder ses amis près
la citadelle, récupérer des chevaux et sortir vivants de soi, et ses ennemis plus près encore... C'est là la
de cette citadelle de folie. politique que vous pourrez mener si Archenor
réside en ville. Basilio est un grand Prince, servez
Alors qu'ils entrent dans l'écurie, une horde de
le bien ! » il se tourne alors vers les personnages,
Szlatchas les encercle et les attaque. Les sales
« Et cela vaut aussi pour vous, mes amis. Je ne
bêtes semblent increvables. Donnez vraiment aux
puis reparaître à Sofia. Gabor m'attend quelque
personnages le sentiment que leur dernière heure
part pour me remettre le paiement de la dette qu'il
est venue, et n'hésitez pas à lancer contre eux un
a désormais envers moi. Je pars à l'instant pour
Koldun bien cinglé équipé de tous les pouvoirs
Constantinople. Puisse la paix d'Allah être sur
immondes de ces sorciers.
vous ! » Et il lance son cheval au galop.
C'est alors qu'intervient Zarak. Il est blessé, mais
Zarak restera silencieux pour le reste du voyage.
il plonge le Koldun en Torpeur en faisant exploser
Une fois arrivés à Sofia, les personnages seront
sa cage thoracique, et le jette en pâture aux
reçus en héros par le Prince et les autres vampires
Szlatchas en parlant dans une langue que les
de la ville. Ils ont évité une attaque des Tzimisces
personnages ne peuvent comprendre.
et des Szlatcha...
« Ramenez moi à Sredets, » demande t'il aux
Le Prince pardonne à Zarak et lui conserve sa
personnages. « Je crois que nous n'avons plus rien
place de Conseiller. En ce qui le concerne, tenir
à faire ici. »
compte de l'avis d'un vampire de l'âge de Zarak
Conclusion : Les personnages ne reçoivent que n'est pas mauvaise chose.
trois points d'expérience pour ce scénario – quatre

30
 Cette fois ci, les personnages reçoivent des Reste l'ombre qui plane sur la ville, la menace de
récompenses substantielles. Par exemple, le Prince l'avertissement d'Husayn aux Voïvodes : Gabor va
peut confier à l'un d'eux l'auberge de Jorgi, ainsi peut être arriver et fondre sur Sredets...
que Jorgi lui même.

31
 Chapître Cinquième :
Ombre et Lumière
Rien ne semble pouvoir entamer le pouvoir de Basilio l'Ancien,
à part peut être une la morque grandissante des Cappadociens !
- Fin Novembre 1196 -
Deux semaines ont passé depuis l'expédition des
personnages pour Stara Zagora. Le Prince Basilio
semble s'être remis, même si son caractère reste
sombre. La fréquentation de Béla Rusenko semble
quelque peu le rasséréner. La ville de Sredets est à
présent couverte d'une épaisse couche de neige et
les mortels fuient non seulement l'obscurité mais
aussi le froid. Se nourrir est plus difficile que
jamais.
Les personnages sont sollicités par tous les
vampires restant dans la ville de Sredets. Ceux ci
veulent savoir si la crise est passée, s'il faut
vraiment craindre l'arrivée d'une armée de
Constantinople, si Gabor le Bulgare est vraiment
de retrour.
Acte I.
De mystérieuses disparitions.
Scène 1 : Une nouvelle sollicitation.
Les personnages sont contactés par Béla
Rusenko. Celui ci leur explique que le Prince n'est
pas encore au courant, mais que ses sujets
disparaissent mystérieusement : il a cherché à
rassembler tous les vampires de la ville, y compris
les Furores ces derniers jours, mais il ne parvient
plus à entrer en contact avec certains d'entre eux. Il
ne peut lui même se charger d'enquêter et,
franchement, personne d'autre ne lui semble
capable de mener à bien les investigations.
Les vampires qui ont disparu, selon lui, sont le
Toréador Yevgen, le Nosfératu Humbert et la
Ravnos Geralda, qui est également une Furore.
Béla offre une belle récompense : en cas de
problème en ville, il existe des souterrains qui
mènent aux catacombes de l'Eglise de la Dive
Lumière. Amalia n'est pas prête à partager ce
secret, qui permet de fuir la ville, lui si. Interrogé
sur ce qu'il a l'intention de faire si Gabor le
Bulgare revient il répond : « Rien. Si il revient, il
ne durera pas assez longtemps pour que je sois
inquiété. »
Scène 2 : Les Disparus.
Yevguen est un Toréador qui vit en marge et ne
s'est pas impliqué dans la vie des vampires de la
ville. On ne sait trop d'où il est venu, mais il habite
la cité depuis plus de deux cents ans. Son refuge
est l'ancienne cave d'un Domus romaine
extrêmement bien entretenue. Yevguen avait pour
habitude de se nourrir à l'Enseigne de l'Aile et de
la Serre, et c'est Jorgi qui a signalé sa disparition
au Prince.
Ce qui lui est arrivé : Yevguen a pour habitude
de se nourrir assez salement. Depuis des années, il
recourt aux services de Saphora pour trouver des
filles et des garçons avec lesquels il joue le jeu de
l'amour avant de les tuer. Il y a quelques nuits, il a
été capturé par les Bogomils, qui l'ont ramené à
Amalia de Thrace. Au moment de confesser ses
pêchés, celui ci n'a pas été assez sincère. Il a
rencontré la veille la lumière du soleil.
Comment les personnages peuvent le découvrir :
Ils prennent Saphora pour une Toréador, et sans
parler de son implication elle leur expliquera
qu'elle savait Yevguen très attachés à certains jeux
et qu'il avait certains goûts. Elle sait qu'il utilisait
parfois pour ceux ci les chambres d'un bordel, Les
Chats Gris. Il y a trois nuits la tenancière a
entendu une échauffourée derrière son
établissement. En faisant des fouilles pendant
32
assez longtemps, les personnages peuvent
découvrir un indice qui les mènera jusqu'à l'église
de la Dive Lumière : le bordel est toujours
surveillé par les Bogomils...
Au passage, la tenancière des Chats Gris peut
signaler que parmi ses clients se trouvent d'autres
vampires, qui sont Béla Rusenko et Zarak. Ils ne
viennent jamais ensemble.
Humbert est un ancien croisé, resté sur place au
retour de Jérusalem. Il fréquente la cour, mais
parle peu et restait extrêmement secret. Le
retrouver ne sera pas chose facile, car aucun
vampire ne connaît son refuge. Il avait donné pour
instruction, si on souhaitait le contacter, de laisser
un message au patron de la Taverne du Bol d'Or.
Béla a essayé de le contacter plusieurs fois depuis
plusieurs jours, mais cela n'a rien donné.
Ce qui lui est arrivé : Rien. Il a simplement
quitté la ville sans prévenir personne peu de temps
après la tentative d'assassinat sur la personne du
Prince. Humbert a vécu des évènements très dur
dans sa non-vie et il fuit la guerre.
Comment les personnages peuvent le découvrir :
Ce sera très difficile. Personne ne l'a vu. Le patron
du Bol d'Or finit par avouer qu'il dormait dans la
cave de l'auberge, dans un des tonneaux. L'endroit
a été vidé très proprement. La Psychométrie
permettra sans doute d'en savoir plus...
Geralda n'était pas en ville depuis si longtemps
et n'y avait guère d'habitudes, mais elle se
déplaçait le plus souvent avec ses compagnons
furores. Ils s'en sont ouverts à Ladislaus, qui s'en
est ouvert à Béla.
Ce qui lui est arrivé : Géralda a été assassinée :
elle a découvert que Solveig et Nadej conspiraient
et rendaient des comptes à Archenor. Elle a tenté
de faire chanter Nadej, qui l'a promptement faite
saisir par la gargouille d'Archenor et décapiter.
Comment les personnages peuvent le découvrir :
Ektor et Teobaldo sont très inquiets de cette
disparition, mais très surpris aussi que Ladislaus
aie osé en parler à qui que ce soit. Ils se montrent
cependant très coopératifs. Ils expliquent que
Geralda était une compagne agréable, mais qu'elle
avait pris un peu de distance avec eux ces derniers
temps : elle semblait avoir un secret. Ismail, Nadej
et Solveig corroborent cette version. Solveig va
jusqu'à l'accuser de jalousie et suggère qu'elle a pu
tout simplement quitter la troupe parce qu'elle ne
pouvait obtenir les grâces de Teobaldo, alors
qu'elle... A leur connaissance, elle ne fréquentait
aucun vampire. Elle a disparu deux nuits plus tôt.
Pris à part, Ismaïl donne une autre version : il se
méfie de Solveig, car il a remarqué qu'elle méprise
les autres Furores. Il est sûr que cela a à voir avec
la disparition de Geralda.
Acculée et accusée du meurtre, Solveig finit par
craquer et par révéler ses pouvoirs de thaumaturge
: elle est redoutable. Elle siffle également pour
appeler sa Gargouille et peut provoquer un assez
beau scandale dans les rues...
Cependant, il n'y a guère de raisons d'en arriver
là parce qu'avant la fin de l'enquête une autre
disparition va venir occuper les personnages :
Scène 3 : Une Nouvelle Disparition.
Quand vous sentez que les personnages sont sur
le point d'aboutir dans le cas de Yevguen ou de
Geralda, faites en sorte que Béla Rusenko revienne
vers les personnages : cette fois ci, c'est le Prince
qui vent les voir, immédiatement.
Le but de cette convocation est de les informer
de la disparition de Zarak.
« Zarak et moi avions rendez vous ici même, au
Palais, hier soir. Vous connaissez mes habitudes.
Il n'est jamais venu. Nous devions pourtant régler
des questions d'importance. J'ai envoyé Claudio,
mon serviteur, frapper à la porte de son refuge et
ses serviteurs sont eux aussi sans nouvelles depuis
le moment où il a quitté son refuge hier soir, pour
arriver à l'heure au rendez-vous que nous avions.
Je ne sais vers qui me tourner et je dois dire que
tout cela commence à m'inquiéter au plus haut
point... »
Scène 4 : Retour à l'Enquête.
Ce qui est arrivé à Zarak : Il se rendait chez le
Prince quand il a été pris à parti par Pteros, la
Gargouille d'Archenor. Celui-ci a opéré
discrètement, mais il ne voyait pas l'utilité de
garder un instant de plus cet importun en vie. Le
pouvoir des Voïvodes Bulgares n'est plus une
réalité et le Prince doit pouvoir s'appuyer bientôt
sur un conseiller stable, surtout face à Gabor le
Bulgare. C'est l'occasion pour lui d'affaiblir aussi
un parti qui lui semble dangereux : les Bogomils.
Il a utilisé la magie (la Voie de la Conjuration)
pour subtiliser un bracelet appartenant à l'une des
fidèles d'Amalia de Thrace qu'il a déposé dans la
ruelle ou a eu lieu l'agression de Zarak, et il a
déposé l'un des colliers de Zarak à proximité de
l'Eglise de la Dive Lumière. En fournissant au
Prince un nouvel ennemi puissant, il espère que
celui-ci se tournera vers lui pour obtenir un
soutien...
33
 Comment les personnages peuvent le découvrir : repérer, d'éviter les gardiens zombis et squelettes
Les personnages découvriront sans doute les d'Amalia, et ses fidèles vampires.
indices laissés à leur intention là où Archenor l'a
prévu, mais il n'y a guère de moyen de faire la Ceux ci n'ont à priori aucune intention
lumière sur le véritable sort de Zarak avant d'avoir belliqueuse vis à vis des personnages et ils leur
parlé aux Cappadociens. demanderont simplement de partir. Une intrusion
sur leur territoire suffit à les énerver, mais ils ne
Eléments annexes : S'ils fouillent la demeure de souhaitent pas pour autant en arriver à détruire les
Zarak, les personnages découvriront une lettre que personnages.
celui ci adressait à Gabor le Bulgare, le suppliant
Les catacombes sont très vastes, et les vampires
littéralement de venir prendre la ville à Basilio et
détaillant quels sont les refuges des principaux s'y sentent suffisamment en sécurité pour s'y
vampires de la ville, dont le Prince et Rusenko. Il déplacer sans armes. Par contre, les Toréadors
avait la très nette intention de lui remettre lui dotés du premier niveau d'Auspex peuvent sentir le
même les clés de Sofia à son arrivée... Personne danger dans l'air.
n'est surpris de cela, mais personne ne pensait que Faites en sorte que l'entrée dans l'église soit
la haine de Zarak pour le Prince allait jusque là. valorisante pour les personnages. Permettez leur
Evènement : Une langue se délie : Tandis
qu'ils sont en train de mener leur enquête, les
personnages reçoivent la visite du Cappadocien
Ladislaus. Celui-ci leur explique que sa position
en ville est très particulière, car il appartient à la
fois à la communauté des Bogomils, à cause de
son clan, et à celle des Furores, par conviction. Il
leur avoue le meurtre de Yevguen, blamant
entièrement le père Patryn et Amalia de Thrace.
Interrogé sur les autres disparitions, il jure qu'il
n'en sait rien, mais ne nie pas la possibilité...
Acte II.
Descente au Royaume des Morts.
Aiguillés vers les Cappadociens et l'Hérésie
Bogomil, les personnages vont demander des
comptes à Amalia de Thrace et à ses serviteurs.
Scène 1 : Entrer dans l'Eglise de la Dive
Lumière.
Voici l'instant préféré des joueurs : la mission
consiste à entrer dans la place forte et à se trouver
en présence de la « grande méchante de
l'histoire ». Naturellement, la place forte n'est
défendue que par des hérétiques un peu chétifs et
la grande méchante de l'histoire ne s'est même
pas rendue compte qu'il y avait une histoire, mais
peu importe... Les personnages vont être mis à
rude épreuve et devoir se soumettre à toutes
sortes de ruses plus humiliantes les unes que les
autres pour parvenir à leurs fins.
Les défenses de l'église de la Dive Lumière
sont minimes. S'il y a toujours au moins une
vingtaine de fidèles dans l'église, guettant
l'arrivée du guet, aucun vampire ne reste à la
surface en permanence.
Une fois dans les tunnels, le plus ardu est de se Amalia de Thrace

34
d'utiliser tous leurs pouvoirs et de parvenir jusqu'à
destination sans trop d'encombres. Et puis il est
plus facile de s'enfoncer dans les catacombes que
d'en ressortir.
Et si les personnages ont sollicité l'aide de Béla
Rusenko ou de Ladislaus ? Les deux vampires sont
formels : une confrontation avec Amalia de Thrace
ne servira à rien. Elle est persuadée de son bon
droit et n'écoutera aucun des arguments des
personnages. Elle peut même devenir dangereuse.
S'ils constatent que les personnages sont décidés à
y aller même sans leur aide, ils leur donneront le
truc pour ne pas se perdre au milieu des
catacombes et les mettront en garde : quoi qu'il
arrive, il faut éviter d'en faire une martyr...
Et si les personnages se contentent de demander
une audience ? Elle n'est pas accordée, pas même
par l'intermédiaire de Béla ou de Ladislaus. Il
semblerait que la diva soit occupée...
Scène 2 : Quelques questions qui fâchent...
A priori, les personnages veulent voir Amalia,
c'est pour lui poser des questions concernant les
meurtres et les disparitions. Elle s'offusque
immédiatement : elle n'a tué personne, car elle s'est
contentée de libérer des âmes en grand besoin
d'une nouvelle expérience sur terre. Elle se justifie
du meurtre de Yevguen, mais comme elle ne
précise pas que c'est de celui là qu'il s'agit les
personnages doivent pouvoir avoir l'impression
qu'elle se justifie de tous les meurtres commis en
ville.
Le père Patryn n'est pas là pour la sortir de ses
contradictions et ses fidèles approuvent à chacune
de ses paroles.
Et puis à un moment ou à un autre, l'omelette va
attacher à la poêle.
Scène 3 : La Nuit des Morts-Vivants.
A un moment ou à un autre, la tension montant,
Amalia va décréter que les personnages sont des
serviteurs du Diable, que les ténèbres sont
puissantes en eux aussi, qu'ils ne comprennent pas
l'oeuvre du Seigneur et qu'ils doivent être
purifiés... Il s'ensuit alors un combat entre eux et
les fidèles d'Amalia. Elle même ne se mêle pas au
combat, se contenant de fuir pour s'assurer que le
Père Patryn est bien en sécurité.
Les vampires Bogomils sont cette fois ci tout à
fait disposés à capturer les personnages, et il n'y a
rien qui puisse leur faire entendre raison.
Cette scène est donc une scène de fuite, de
poursuite et de combat : les personnages sont
surclassés, encerclés et dans un cul de sac où ils
sont entrés eux-mêmes.
De deux choses l'une : soit ils réussissent à s'en
sortir eux même, soit il vous faut recourir au Deus
ex Machina, c'est à dire cette fois ci le Prince
Basilio lui même. Il finit par arriver, sans doute
quand les personnages sont enfin remontés à la
surface, pour leur donner un ultime coup de main.
Il est accompagné d'Archenor et de quelques uns
de ses sujets.
Amalia revient alors et le Prince met un terme au
conflit : « Amalia de Thrace, ton âge te garantit
mon respect. Tu es accusée d'avoir tué mon
conseiller, Zarak Dzardev, et d'autres vampires de
cette ville. Nies-tu avoir commis ces crimes ? »
Elle répond : « Je ne renie ni ma foi, ni mes
actes. »
Il réplique : « En ce cas, sache que nous sommes
ennemis, que toutes les dettes qui pouvaient avoir
cours entre nous son désormais soldées, et que si
je dois à nouveau te trouver sur ma route, Dieu
m'en soit témoins, c'est que tu seras allée au
devant de ta mort. Toi et tes fidèles, vous avez une
Lune pour quitter mon domaine, et c'est là plus de
mansuétude que je ne devrais en témoigner à ton
égard. »
Il tourne alors les talons et fait signe à ses sujets
de le suivre. Interrogé sur ses motivations à agir, il
déclare : « Elle est puissante, et a de nombreux
alliés. Je ne puis me permettre de la condamner à
mort sans créer des émeutes en ville. Nos forces
sont déjà trop ténues si les Tzimisces nous
attaquent et nous n'avons peut être pas beaucoup
de temps. Si elle m'obéit, elle quittera cette ville. Si
elle ne m'obéit pas, elle sera peut être alors le
problème de celui qui vient tout de suits après
moi. »
Conclusion : Les personnages reçoivent 4 à 5
points d'expérience pour ce scénario.
35
 Chapitre 6 :
Quand vient le jour
ou comment l'histoire se finit.
- Début décembre 1196 -
ACTE I.
Des affaires irrésolues.
Scène 1 : De bonnes nouvelles, pour une fois.
Quelques jours seulement ont passé depuis
l'affrontement entre les Bogomils et les vampires
du Prince Basilio (suffisamment pour que les
personnages se soient au moins un peu remis de
leurs éventuelles blessures). Des rumeurs
concernant le coup d’état des frères Asen vont bon
train, mais pour l’instant, les combats ne sont pas
encore parvenus jusqu’à Sredets.
Le Prince convoque à nouveau les personnages à
la Halle du Conseil et leur explique qu'il a reçu des
nouvelles de Constantinople : Gabor le Bulgare a
quitté la ville il y a plusieurs semaines, mais il était
seul et n'avait absolument pas les moyens de lever
une armée. Peut-être les paroles d'Husayn al-Fatin
étaient des paroles en l'air.
Le prince les informe qu'il a reçu plusieurs fois
Béla Rusenko
la visite de Béla Rusenko, le Cappadocien, qui
l'assure que certains vampires Bogomils ont déjà
quitté la ville. Il semblerait qu'Amalia de Thrace
elle-même soit sur le point de le faire.
Le Prince s’entretient cependant avec les
personnages de la nécessité de faire en sorte que la
garde de la ville soit renforcée et les informe qu’il
a fait envoyer par le Protecteur de Serdica une
missive à Constantinople pour que l’empire soit
informé de la situation du pays. En ce qui le
concerne, il s’agit là d’une crise passagère, dernier
sursaut de nationalisme pour un peuple qui aurait
tout à perdre à faire sécession avec l’Empire
Byzantin.
Il leur parle également de la missive qu’il a faite
envoyer au Père de Zarak pour l’informer de la
mort de son infant et de la responsabilité des
Bogomils. La plupart des joueurs auront sans
doute des réserves quant à la certitude de ce fait –
et avec raison. Le Prince lui-même continue
d’envisager que ce ne soit pas Amalia de Thrace
qui l’a fait disparaître, mais il a une position très
pratique sur le sujet : « A l’heure actuelle, la
justice m’intéresse moins que la politique et celle-
ci nécessite qu’Amalia de Thrace et les siens
apparaissent comme coupables de ce forfait, plutôt
que nous autres. »
L’entrevue avec le Prince prend fin sur cette
conclusion sans équivoque et les personnages
n’ont plus qu’à aller faire ce qu’ils ont à faire en
ville, c'est-à-dire sans doute pas grand-chose…
Scène 2 : De nouveaux éléments.
Les personnages sont en train de faire leurs
affaires quand ils croisent Béla Rusenko. Ce
dernier, toujours très courtois, s’ouvre à eux de
diverses informations qu’il vient de recevoir :
Il a reçu des nouvelles du Nosfératu disparu,
Humbert. Un de ses frères de clan lui a signalé
qu’il était arrivé, et s’était présenté au Prince, à
Budapest. Cela fait une victime de moins à mettre
sur le dos des Bogomils. Béla a essayer à plusieurs
36
reprises de négocier avec le Prince et de faire en
sorte qu’il revienne sur sa décision, mais en vain.
« On ne peut pas sauver les gens malgré eux. Il ne
mesure pas la force de ses adversaires. »
Il questionne alors les personnages sur les
diverses affaires sur lesquelles ils ont enquêté. Il se
contente de hocher la tête quand les personnages
évoquent Archenor et Giancarlo Giuccardini. Il
pose quelques questions, sur les rôles des uns et
des autres, faisant des liens que les personnages
n’avaient pas fait eux-mêmes. « C’est bien
Giuccardini qui courtisait les infantes du Prince ?
Le même qui lui a présenté Archenor ? Savez-vous
d’où ils se connaissaient ? »
Amenez les personnages à remettre les choses en
ordre et à reprendre leurs réflexions là où la
pression des évènements les avaient fait
s’arrêter… Ils doivent déjà avoir des soupçons –
mais aucune preuve – concernant Archenor.
Encouragez les à les formuler.
Obtenir de nouveaux éléments s’avère en
revanche difficile. Ce n’est pas le tout de se rendre
compte de ce qui s’est passé, encore faut-il en
apporter la preuve, surtout en ce qui concerne le
meurtre de Zarak. Sur le coup, les personnages
n’avaient eu que très peu de temps pour réagir. Ils
peuvent maintenant prendre le recul nécessaire. Au
bout de quelques recherches, ils pourront trouver
des témoins qui peuvent leur donner un autre
éclairage sur ce qui s’est passé :
Irina, la malkavienne, a pour habitude de
recueillir des gamins perdus. Elle peut venir voir
les personnages avec un bracelet ayant appartenu à
Zarak. Elle a à raconter qu’un des orphelins qui
loge à l’arrière des Bains le lui a apporté. Il lui a
raconté, et elle est sûre qu’il ne ment pas car elle a
horreur de ça, que le bracelet est tombé du ciel en
pleine nuit, à deux rues de là. SI les personnages
souhaitent interroger l’enfant, Irina ne fait aucune
difficulté tant qu’elle peut être présente. En effet,
celui-ci est certain de son fait et se souvient
nettement d’avoir entendu des cris étouffés dans la
nuit. Il n’arrivait pas à voir d’où ils émanaient,
puis il a vu le bracelet tomber. Les cris se sont
arrêtés et il a préféré prendre la tangente.
Iulia, la belle harpiste, a aperçu à plusieurs
reprises une créature ailée monstrueuse, de forme
vaguement humanoïde et de grande taille. Elle
ne l’a pas vue clairement mais est persuadée qu’il
s’agit d’un démon. Elle en est d’autant plus
persuadée, qu’elle a remarqué à plusieurs reprises
que la chose volait dans la direction du quartier
juif.
Les Bogomils ne sont absolument pas disposés à
recevoir les personnages, surtout pas après ce qui
s’est passé. Cependant, les personnages peuvent
croiser Livio, tandis que celui-ci est en train de
quitter la ville. Il informe les personnages de ce
qu’il tient Amalia pour innocente du meurtre de
Zarak : « Si le Prince avait daigné écouter, il
saurait déjà que c’est la vérité. Oui, nous avons
exécuté des pêcheurs, et c’est sans remords et sans
honte, car nous agissions au nom du Seigneur.
Nous sommes sur cette terre pour lutter contre
l’œuvre du Malin et le toréador, Yevguen, était
l’un de ses serviteurs. Je reconnais volontiers que
ce n’est pas le seul vampire que nous avons dû
libérer de son existence pervertie. Mais à chaque
fois que nous avons tué l’un d’entre eux, la chose
s’est fait au vu et au su de tous dans notre
communauté. Et c’était là un moment plein de
gloire, en vérité, je vous le dis. Mais Zarak n’a pas
été de ceux-là. »
Enfin, les personnages peuvent croiser l’un des
furores, par exemple Téobaldo. Celui-ci a une
toute autre chanson à chanter, mais ce qu’il dit
n’en est pas moins intéressant pour autant. « Nous
avons été joués, j’en suis sûr. La révolte des Asen
est vouée à l’échec et les Voïvodes ont récupéré la
main sur les nobles qu’ils contrôlent
traditionnellement. Tout cela finira en jus de
boudin, voilà tout. C’est dommage, mais je n’en ai
cure : je ne suis pas Bulgare et ne me suis battu ici
que pour le principe. Je suis las de la tyrannie de
créatures telles que Basilio. J’ignore comment,
mais je le tiens pour responsable du meurtre de
Géralda. C’était une bonne petite. Il a aussi
certainement assassiné Sergeï, l’un des notres,
qu’aucun d’entre nous n’a vu depuis plus de trois
nuits. Rusenko le renseignait certainement sur
nous et Ektor a été bien fou de lui faire confiance.
Pour ma part, je quitterai cette ville dès que j’en
aurai l’occasion. » Interrogé sur la disparition de
Sergeï, il en dira un peu plus sur ce dernier :
« Sergueï était l’infant d’un seigneur Tzimisce
de Moldavie ou de Transylvanie. J’ignore d’où
précisément. Si l’un d’entre nous connaissait
l’étendue de la cruauté des Anciens, c’était bien
lui. Il a passé les premiers temps de son existence
à lutter contre les Tremere, puis a préféré prendre
le large : les sorciers sont beaucoup trop
dangereux. Qui plus est, ils ont de véritables
monstres à leur service : les Gargouilles. On dirait
des hommes ailés, mais ce sont des vampires faits
de pierre. Ils sont sans cœur, sans âme et sans
pitié, à ce qui le disait. » Il ajoute que personne
n’a vu Sergeï depuis plus de trois jours et qu’il se
réfugiait parfois dans un moulin à l’Est de la ville.
37
Il s’y est rendu lui-même pour essayer de le
trouver, mais n’a rien pu apprendre d’utile.
Une petite visite des personnages sur place leur
permettra cependant d’en apprendre un peu plus :
un jet de Perception + Investigation/7 leur permet
de découvrir quelques cendres derrière le moulin.
Deux ou trois succès leur permettent de se rendre
compte que les cendres semblent avoir plu depuis
le toit d’un appentis jouxtant la bâtisse. Sur ce toit,
les traces de luttes sont évidentes. Les fagots ont
été méchamment entaillés : une créature pourvue
de griffes a attaqué sur ce toit. Un jet d’Astuce +
Investigation/5 leur permettra de réaliser que si la
créature a attiré Sergueï sur le toit, c’est sans doute
qu’elle volait.
Une utilisation de l’Auspex 3 permet de voir
clairement (3 succès) que Sergueï a été diabolisé
par une Gargouille…
Qu’est-ce qui est arrivé à Sergueï : Solveig a
appris à Archenor que Sergueï était un Tremere.
L’ayant su récemment elle-même elle craignait
que celui-ci ne soit en réalité un agent des
Voïvodes. Archenor a fait éliminer le gêneur par
Ptéros sans autre forme de procès : celui-ci l’a
attaqué alors qu’il regagnait son refuge, l’a hissé
dans les airs, puis l’a lâché. Sergueï est tombé sur
l’appentis et a ensuite été diabolisé par la
Gargouille.
Scène 3 : Quelle étrange coïncidence...
Naturellement, aucun de ces éléments ne
constitue une preuve de l’implication d’Archenor
dans le meurtre de Zarak (ou de l’infante du
Prince). Cependant le faisceau de présomption
commence à être accablant pour le Tremere. Et
c’est précisément ce moment-là que celui-ci
choisit pour faire parvenir aux personnages un
message les invitant à le rejoindre en son refuge,
une habitation, fort peu cossue mais pourvue d’une
grande cave, du quartier juif. Le message est oral
et leur est transmis par un mortel dominé.
A l’heure dîte, Archenor reçoit les personnages
et les invite à s’asseoir autour de sa grande table. Il
s’ouvre à eux de ses inquiétudes concernant le bon
Prince Basilio et son autorité déclinante. Il
s’enquiert de la situation en ville. Sa stratégie est
de faire l’âne pour avoir du son, mais s’il se rend
compte à un moment ou à un autre que les
personnages le soupçonnent d’être à l’origine de
tout ou partie des troubles en question, son visage
s’illumine d’un sourire mauvais et il leur tient le
propos suivant : « Je vois que je n’ai pas affaire à
de quelconques imbéciles. Tant mieux. Il m’aurait
déplu de savoir que le Prince de ma cité est mal
entouré. Vous avez raison, c’est bien moi qui ait
fait éliminer ce Zarak par mon… serviteur. Mais
les documents découverts chez lui prouvent que
j’avais quelques raisons pour cela, non ? Les
choses sont simples. C’était lui ou moi. Il
souhaitait faire en sorte que l’ancien voïvode
reprenne cette ville, ce que personne ici ne
souhaite. Aussi j’ai pris la liberté de procéder à un
assassinat politique. J’étais loin de me douter – et
croyez bien que je m’en morigène abondamment –
que cela causerait de tels troubles vis-à-vis des
Bogomils Pourtant, la situation est loin d’être
irrémédiable. Puisque nous sommes entre gens de
bien et peu enclins aux confrontations physiques,
je souhaite vous faire une proposition. Mon seul
but ici est de pouvoir installer mon clan au sein de
cette ville et à cette fin de protéger le règne d’un
prince qui ne me sera point défavorable. Nos
intérêts ne divergent donc pas. Alors dîtes moi ?
Quel est le prix de votre silence ? »
Et c’est là que tout dépend de vos joueurs…
Voici quelques possibilités :
Vos joueurs ignorent l’invitation.
C’est sans importance. Ils n’apprennent pas que
c’est le Tremere qui a fait assassiner Zarak de sa
propre bouche. Gageons qu’ils sont assez futés
pour ne pas avoir besoin de cette confirmation.
Vos joueurs ne font pas part de leurs
soupçons à Archenor.
Archenor continue à jouer les andouilles – ce qui
paraîtra sans doute suffisamment louche à vos
joueurs pour que ceux-ci soient convaincus de sa
culpabilité. Si ceux-ci mentent mal, vous pouvez
estimer que le Tremere leur envoie Ptéros pour
régler le problème sans passer d’abord aux aveux.
Il est probable, dans ce cas de figure comme
dans le précédent que vos joueurs décident de
s’ouvrir de leurs soupçons au Prince de la ville.
Celui-ci les écoutera attentivement en hochant la
tête, puis demanda à ce qu’on le laisse seul pour
réfléchir. Il conseille aux personnages de ne pas
ébruiter ce qu’ils ont découvert.
Basilio l’Ancien est tout sauf un imbécile et il
soupçonne Archenor depuis le début. Du temps de
Zarak, il ne s’est pas ouvert de ces soupçons car
cela aurait donné trop de grain à moudre à son
conseiller. Hors, depuis son arrivée, Archenor n’a
jamais tué que des personnes qu’il lui était utile de
voir disparaître : Zarak devenait trop instables, et
qui va s’offusquer pour deux malheureux Furores.
38
Il y a bien sûr la question de Karolina et Isabella,
mais le Prince considère que si elles se sont
laissées manipuler, c’est sans doute qu’elles
n’étaient pas de si bonnes infantes que cela. La
vérité est qu’il reconnaît en Archenor un habile
manipulateur et donc un excellent allié potentiel
face à Gabor et aux Voïvodes, autant que face aux
Michaelites de Constantinople.
Quant aux Bogomils injustement accusés : le
Prince n’en a cure. Il les considère à juste titre
comme des fanatiques dangereux qu’il aurait été
nécessaire d’éliminer à terme…
Vos joueurs refusent la proposition
d’Archenor.
Tant pis pour eux. S’il se sent menacé – et c’est
le cas, car Archenor est plus qu’un peu
paranoïaque – Archenor lâche sur eux à la fois
Ptéros, Solveig et Nadej. Pour sa part, il utilise la
Voie du Sang pour améliorer sa génération, puis se
jette dans la mêlée à grand renfort d’usage de la
Voie du Sang. Il conjure ensuite un épais
brouillard pour couvrir sa fuite. Il sera difficile de
le prendre vivant…
Vos joueurs acceptent la proposition
d’Archenor.
Aussitôt, Archenor leur offre une grande
quantité d’or – qu’il fabrique grâce à la Voie de la
Transmutation. Il se comportera vis-à-vis d’eux
par la suite comme un allié fiable et puissant. S’il
survit au scénario, il n’oubliera pas leur geste et se
montrera un contact utile au sein du clan Tremere.
Souvent, dans les années à venir, il fera appel à
leurs services. C’est immoral, mais c’est ainsi.
Archenor est un assassin et un manipulateur au
service de son clan. Il ne fait pas de sentiment.
Mais il sait être juste en affaires.
A l’issue de cette scène, les personnages ont
sans doute l’impression d’avoir résolu la chronique
en son entier, quel qu’ait été leur choix.
Cependant, tous les dés ne sont pas jetés.
Quoi qu’il arrive, si les personnages n’ont pas
encore fait de rapport au Prince concernant les
progrès de leur enquête il est probable qu’ils
souhaiteront le faire maintenant – et s’ils ont
affronté Archenor, le Prince a eu vent de la bataille
et exige qu’on lui rende compte.
Quoi qu’il en soit à un moment ou à un autre, les
personnages se trouvent convoqués à la Halle du
Conseil deux heures avant le chant du coq.
ACTE II.
Le Retour du Voïvode.
Scène 1 : Au rapport.
Les personnages arrivent donc là où le Prince a
pour habitude de les recevoir. Ils y trouvent
plusieurs vampires, comme Irina, Solan ou Béla
Rusenko. Si la chose est cohérente – et s’il est
possible que les Tremeres et vos personnages-
joueurs cohabitent dans le même espace sans se
sauter à la gorges – Archenor est également
présent Rien d’anormal. En réalité, les habitants
de Sredets se féliciteraient plutôt de la bravoure de
leur Prince et sont justement en train d’en discuter.
Dès leur arrivée, les personnages sont appelés par
le Prince, qui les reçoit sans attendre.
Celui-ci écoute ce qu’ils ont à dire sans les
interrompre, si ce n’est pour demander des
précisions que vous jugerez utiles. Il n’émet aucun
jugement, et semble satisfait, quoi que les
personnages aient à raconter. Dans un sens ou dans
l’autre, il saura y trouver son avantage. Il est
curieux de connaître les détails de leurs
investigations afin de juger de leur propre
perspicacité. Somme toute, il est assez satisfait
d’eux qu’ils aient accepté ou non le marché
d’Archenor, et qu’ils choisissent de le lui dire ou
non.
Alors qu’ils terminent à peine leur récit, un
vacarme éclate dans la grande halle et tous, le
Prince en tête, se précipitent pour voir de quoi ils
retournent.
Scène 2 : A l’attaque.
La scène qui les attend est bien terrible : Irina gît
à terre. Son visage n’est plus qu’une surface lisse
sans orifice. Béla Rusenko et Solan ont tiré leur
épée face au responsable de ce crime, entouré de
quatre Szlatchas : Gabor le Bulgare est de retour et
deux Voïvodes, Solimon Zagorov et Boleslaus
Bratovitch, ainsi que leurs hommes, les
accompagnent.
« Mes salutations Basilio le serpent ! Je t’avais
envoyé un tueur, mais celui-ci a failli. Cela me sert
de leçon. Quand on veut qu’une chose soit faite, il
faut la faire soi-même. » Deux des Szlatchas se
lancent sur Solan qui est décapité et taillé en
pièces en quelques instants, ne laissant que Béla et
les personnages pour protéger le Prince.
39
 N.B. : Ajustez en fonction de la puissance de
vos joueurs la taille du groupe de Gabor.
Dès les premiers instants du combat, Basilio
prend la fuite. C’est également ce que fera
Archenor : il sait qu’il n’est pas de taille face à
Gabor. Il lance un sortilège de la Voie du Sang sur
ce dernier puis conjure un brouillard pour couvrir
sa fuite, et éventuellement celle des personnages.
Béla et les personnages se retrouvent donc seuls
pour lutter contre les Tzimisces.
Gabor somme ses adversaires de s’écarter s’ils
veulent qu’il se monter clément. Naturellement, il
n’en a aucune intention.
S’ils choisissent de se rendre – ce qui sera le cas
de Béla Rusenko dans les premières minutes du
combat – ils sont alors enchaînés et mis à l’écart…
Si ils choisissent de se battre, faites leur entendre
que la lutte est par trop inégale et conseillez leur
de fuir.
Scène 3 : Le combat final...
C’est le chaos en ville : les partisans des frères
Asen se sont décidés à attaquer en pleine nuit la
garde byzantine de la ville. Les rues sont le théâtre
de violents combats. En quelques minutes, les
vampires se sont mis en lieu sûr, ou ont quitté la
ville. Iulia est capturée par Solimon Zagorov qui la
fait aussitôt emmener à son château. Yelena
disparaît. Le Prince s’est perdu dans les ténèbres –
en réalité, il a enfourché la première monture qu’il
pouvait et s’est mis en route pour Venise d’où il
entend regagner l’Espagne. Les personnages ne le
verront plus.
Les Szlatchas et les Tzimisces poursuivent les
personnages autant qu’ils le peuvent Si ceux-ci
décident de quitter la ville, compliquez leur la vie,
mais rendez la chose possible.
Quoi qu’il en soit à un moment ou à un autre, les
personnages se retrouvent face à Gabor, qui n’a
qu’une question à la bouche : « Où est-il ? »
Les personnages doivent l’affronter, lui et au
moins une ou deux Szlatchas. Encore une fois,
ajustez la force de l’adversaire à celle de vos
personnages. Toutefois, en cours de combat,
Bratovitch rejoint Gabor et tout semble perdu pour
vos joueurs…
Mais les Furores interviennent…
Bondissant des toits, les jeunes Furores attaquent
les goules et les Tzimisces sans peur pour leur vie.
Un ou deux d’entre eux ne survivent pas à l’assaut,
mais permettez à vos joueurs, avec leur aide, de
détruire Gabor et le (ou les) voïvode(s) qui se
trouve(nt) devant eux.
Une fois le dernier des Tzimisces détruits, les
Furores restant aident les personnages à panser
leurs plaies ou à regagner un refuge…
Le lendemain, les survivants se retrouvent à la
halle.
Conclusion.
La révolte des frères Asen est terminée. Leurs
partisans ont été réprimés par la garde Byzantine.
Le calme n’est pas tout à fait revenu en ville, et il
reste difficile de circuler jusqu’au-delà de minuit.
Et même comme cela, les patrouilles de guet sont
nombreuses et vigilantes. Pour autant, se rendre à
la halle n’est pas difficile à condition de prendre
un minimum de précautions.
Béla Rusenko est déjà sur les lieux. Lui et les
personnages sont bientôt rejoints par Yelena, puis
par les Furores, menés par Ektor. Ceux-ci ont subi
des pertes considérables.
Le bilan n’est pas très glorieux, mais vos joueurs
aimeront le connaître : À la connaissance de Béla
et Yelena, ils sont les seuls survivants des anciens
sujets de Basilio. Celui-ci a disparu, ainsi qu’une
grande partie du trésor royal… Il semblerait que
celui-ci ait quitté la ville discrètement ces derniers
jours à destination de Venise.
Côté Furores, les pertes ont également été
importantes. Téobaldo et Ektor sont les seuls
survivants. Se pose donc la douloureuse question
de…
… et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?
Encore une fois, c’est à vous de voir. Selon le
catéchisme de White Wolf, c’est Béla Rusenko qui
devient Prince de Sredets. Il affiche sa volonté de
devenir Prince de la ville, ce qui est logique car il a
le soutien à la fois des Bogomils et des Furores.
Les personnages sont loin de pouvoir en dire
autant, et si ils décident de le lui contester, ils
devront s’expliquer avec lui : il leur demande
notamment de préciser leur rôle dans le régime
précédent et de porter à sa connaissance les détails
de leurs enquêtes concernant la mort de Zarak
et/ou celle de Karolina. Quoi qu’il en soit, Béla ne
veut plus de conflit. Si un débat commence, il
propose de l’ajourner : la ville peut rester quelques
temps sans Prince. Il conseille à chacun de se faire
40
discret et de ne se nourrir qu’avec une extrême
prudence.
Si vous voulez continuer cette chronique en
faisant en sorte que l’un des personnages devienne
Prince du domaine de Sredets, pourquoi pas. En
1204, l’Empire Byzantin s’effondre et c’est la
Saint Empire Romain Germanique qui viendra
planter ses crochets dans la région…
Quoi qu’il en soit, Béla Rusenko réunit à
nouveau les vampires de la ville quelques jours
plus tard. Le nouveau Prince (par défaut lui-même)
est nommé. Béla propose alors aux personnages de
demeurer dans son domaine. L’abcès est crevé, la
ville sera tranquille pendant quelques années…
Et Archenor dans tout ça ?
Selon ce qu’ont fait les personnages au sujet
d’Archenor, il est soit mort, soit un allié potentiel,
soit un ennemi revanchard à ressortir dans une
prochaine chronique. S’il est encore en vie, il
attend quelques semaines que la poussière soit
retombée avant de revenir en ville, offrant son aide
à Béla Rusenko comme il l’avait fait à Basilio
l’Ancien. Sur le véritable rôle qu’il a joué dans les
évènements de l’automne, il ne sera fait aucun
commentaire.
Et Basilio l’Ancien ?
Il rentre en Espagne, regrettant amèrement son
échec à Sredets, mais se satisfaisant intérieurement
d’en être sorti vivant. Selon le Transylvania by
Night, p. 75, il trouve la mort sur un bûcher de
l’Inquisition quelques décennies plus tard.
Et Husayn al Fatin ?
Son sort diffère quelque peu de celui décrit dans
le Transylvanie by Night p. 60. Il est censé avoir
été placé en torpeur par des agents qu’il avait
embauché lui-même pour la protection de Basilio.
Au lieu de cela, il prend le blâme pour avoir
échoué dans son contrat, et retourne à Alamut, où
il deviendra plus tard un adversaire des Assamites
qui rejoindront le Sabbat…
Et les autres ?
L’hérésie Bogomil ne survit pas plus de
quelques années. Amalia de Thrace devient la
déesse d’un culte dévoué aux ténèbres. Elle finit
par se débarrasser de son infant Béla, et trouve la
mort aux crocs des Tremeres, bien des années
Récompenses : Récompensez vos joueurs de 4 à
5 points d’expérience pour la fin de ce scénario et
autant pour la fin de chronique.
41
 Dramatis Personae
Les caractéristiques des personnages apparaissant dans
Transylvania by Night n'apparaissent pas, mais leur rôle
dans la chronique et de nouveaux conseils
d'interprétation sont inclus.
LE PRINCE BASILIO
ET SES SUJETS
Le Pr in ce Ba si lio l ’An ci en
Les caractéristiques de Basilio se trouvent dans le
supplément Transylvania by Night, p.74-75.
Conseils d'interprétation : Vous êtes conscient que
tout le monde vous surveille. Vos maîtres de
Constantinople, les Voïvodes qui vous ont servi à vous
débarrasser de Gabor, Gabor lui même... Qui sait qui ils
ont pu recruter comme espions. Vous ne faites
véritablement confiance à personne, si ce n'est celui que
vous percevez comme votre seul allié, Husayn al Fatin.
N'accordez votre confiance aux personnages que si
ceux ci la méritent.
Après la défection de Husayn et votre blessure, vous
sombrez dans la paranoïa, perdez tout intérêt pour les
affaires de la ville de Sofia. La compagnie de Rusenko
vous est agréable, mais vous le percevez pour ce qu'il est
– un arriviste.
Husay n a l Fat in
Les caractéristiques d'Husayn al Fatin se trouvent dans
le supplément Transylvania by Night, p.59-60.
Conseils d'interprétation : Pendant un temps, vous
avez pensé que vous pourriez composer et concilier les
deux missions que votre clan vous avait confiées, mais ce
n'est pas le cas. Gabor n'est qu'un porc et vous n'avez pas
l'intention d'honorer votre marché avec lui. Quant à la
mission qui consiste à préparer l'invasion du pays... Un
tel massacre pourrait être évité si seulement vous aviez
toute latitude pour soutenir Basilio l'Ancien.
Mais rien ne perce de votre conflit intérieur, ni dans
votre conduite, ni dans vos actes. Soyez toujours cordial
avec les personnages, comme si vous ressentiez pour eux
une certaine affection. C'est pratiquement le cas, de toute
façon.
Ar chen or, envoyé de Céoris.
Archenor ne se souvient pas de quoi que ce soit de son
enfance avant son arrivée à l'Alliance de Perugia.
D'origine Savoyarde, il était le fils de simples paysans
choisi par son Maître en raison de son don. Sous sa
tutelle, il étudia la magie et devint à son tour un puissant
Magus, tout dévoué à la cause de la Maison Tremere
dont il était issu. Sa belle allure, sa carrure agréable et sa
voix déliée lui valurent d'être souvent employé comme
émissaire auprès des autorités mortelles, diplomate des
Magi auprès des puissants. Agé de près de deux cents
ans, et trahissant de plus en plus douloureusement les
signes de la vieillesse, il considérait que sa carrière de
Mage était terminée, et craignait par dessus tout la
déchéance physique qui semblait accompagner son
vieillissement, quand il fut appelé à Céoris.
Archenor n'était pas idiot et il sut dès qu'il passa les
portes de l'Alliance que quelque chose n'allait pas. Mais
quand Curraferrum lui eut expliqué qu'il pouvait devenir
un vampire et poursuivre sa carrière en ce monde, il
accepta avec joie, épris de pouvoir temporel et craignant
secrètement pour son âme.
Il travaille depuis, toujours avec beaucoup
d'enthousiasme, à la conquête de l'Europe pour son
ordre,et à l'intégration du Clan Tremere au sein de la
société de la nuit.
La lutte contre les Tzimisces, des horreurs desquels il a
étét témoins ne sont pas pour rien dans son
comportement.
Image : Archenor semble être un homme d'une
soixantaine d'années, encore assez puissant
physiquement, mais aux membres maigres, au visage
ridé et aux cheveux et à la barbe intégralement blancs. Il
porte encore une robe de mage noire et argent, complété
d'une coiffe noire.
Conseils d'Interprétation : Vous n'êtes ni le plus
courageux, ni le plus brillant des Tremeres, mais vous
avez toujours eu de la prestance et votre collaboration
avec Paul Cordwood vous convient tout à fait. Vous
savez l'art et la manière de plaire et de convaincre. Soyez
toujours poli, et évitez toute manifestation qui
corroboreraient la mauvaise réputation de ceux de votre
clan... Du moins en public...
Refuge : Dans un premier temps, Archenor occupe à
Sredets la cave d'une maison, non loin des abattoirs qui
lui fournissent une grande dose de sang.
Secrets : Son statut d'agent de Paul Cordwood, la
présence en ville d'une autre Tremere, la présence en
ville de sa Gargouille Sysiphe, ses véritables intentions
concernant les Tzimisces de la ville.
Destinée : A moins de trouver la mort dans cette
Chronique, Archenor a un bel avenir en tant que chef de
la Fondation de Sofia, prospérant jusqu'au moment où les
Assamites conquièrent la Turquie.
Clan : Tremere
Père : Necrosius le Noir
Date d'étreinte : 1139
42
 Age apparent : 60 ou 70 ans, mais il était un
Magus à la longévité remarquable et est né en 902.
Nature : Manipulateur
Attitude : Théoricien
Physique : Force 2, Dextérité 3, Vigueur 3
Social : Charisme 4, Manipulation 3, Apparence 3
Mental : Perception 3, Intelligence 5, Astuce 4
Talents : Bagarre 2, Esquive 2, Expression 3,
Intimidation 2, Subterfuge 4, Vigilance 1
Compétences : Equitation 2, Etiquette 4, Furtivité
2, Tir à l'Arc 3
Connaissances : Folklore 2, Intendance 2,
Linguistique 2, Occulte 5, Politique 3
Disciplines :Auspex 2, Domination 3,
Thaumaturgie 4
Voies Thaumaturgiques : Voie du Sang 4, Voie
de la Conjuration 4, Voie de la Transmutation 3, Voie du
Temps 3
Historiques : Contacts 3, Ressources 3, Serviteurs
3, Statut 2
Vertus : Conscience 3, Maîtrise de Soi 3, Courage
4 quarantaine d'années, toujours entouré d'une nuée de
Moralité : Voie de l'Humanité 5
Volonté : 9
Bel a Ru senko , Cappadocien atypique...
[Ce Bela Rusenko est légèrement différent du serviteur
de Kupala décrit dans le Road of Sins, p. 94.]
Né dans une famille de nobles aisés du Royaume de
Hongrie, Béla fut éduqué de façon très insistante sur les
nécessités d'une grande rigueur morale par son oncle, un
prêtre catholique très dévot.
Second fils de la famille, il fut envoyé au séminaire
pour y devenir prêtre. Béla était intelligent et se
passionnait pour les questions occultes, mais la rigueur
morale et la foi chrétienne lui restèrent passablement
étrangères.
Passionné par le savoir et l'occulte, il étudia non
seulement au séminaire, mais aussi auprès des érudits
juifs, et se laissa entraîner avec d'autres camarades à des
expériences de dissection des cadavres. Fin orateur, il
parvint à faire illusion, et décrocha une place d'Abbé,
d'abord à Arad, puis à Sredets. Des années durant, il prit
grand soin de dissimuler et ses intérêts intellectuels et
son grand appétit sexuel.
C'est ainsi, par la vivacité de son intelligence, qu'il
attira l'attention d'Amalia de Thrace et la décida à lui
donner l'étreinte. Pendant un temps, ils formèrent un
couple parfaitement heureux, puis elle se tourna vers
l'Hérésie Bogomil. Béla en était écoeuré... Avec autant
de haine qu'il est possible à l'égard d'une personne à
laquelle on est lié par le sang, il commença à comploter
contre elle – sans conviction – et prit ses distances. Il
étreignit Ladislaus pour qu'il prenne sa place auprès
d'elle – mais cela ne fonctionna pas. Peu à peu, il
s'enfonça dans les plaisirs physiques et l'étude de la
démonologie, dans l'espoir de noyer son chagrin et de
rompre son lien de sang.
En désespoir de cause, il finit par quitter la ville, où il
n'est revenu que récemment. Pendant des années, il a
étudié les hérésies et les cultes païens de transylvanie, et
a notamment rencontré le Malkavien Havnor (Octavio)
qui l'a initié aux mystères du démon Kupala. Il a quitté la
Transylvanie – en grande partie parce qu'il n'aimait pas la
façon dont Octavio le regardait – mais il ne cesse pas de
s'intéresser à ses études, même si pour l'instant c'est la
quête de plaisir qui le guide.
Au début de la chronique, Béla Rusenko vit à l'écart
des autres vampires, accomplissant mollement ses
devoirs vis à vis de son Père et sympathisant avec les
Furores. A mesure que celle ci avance, il se découvre un
véritable intérêt pour les intrigues de ses pairs caïnites et
met sa formidable intelligence au service de son
ambition. Il réalise que la place de Prince lui
conviendrait sans doute assez bien – ou au minimum
conseiller. Tant qu'il y prend son plaisir...
Image : Bela Rusenko est un homme d'une
mouches. Ses cheveux sont bruns et huileux. Sa peau a le
teint si cireux qu'on ne peut se méprendre sur sa
condition de cadavre. Et pourtant, il bouge...
Conseils d'Interprétation : Vous oscillez en
permanence entre l'exaltation et l'ennui. Vous êtes un
extrémiste qui cherche à être tiède et cela vous a rendu
complètement fou. Votre condition vous dégoûte, mais
vous ne vous en rendez pas compte. Soyez très amical
avec les personnages, car ils vous sont, pour l'heure,
extrêmement sympathiques.
Refuge : Béla occupe une crypte du cimetière
catholique situé à l'extérieur de l'Eglise Sainte Sophie.
Destinée : Tôt ou tard, que les personnages réussissent
à sauver le règne de Basilio ou non, Béla Rusenko
devient Prince de Sredets. Il conspire alors pour devenir
un avatar du Démon Kupala.
Clan : Cappadocien
Père : Amalia de Thrace
Date d'étreinte : 1044
Age apparent : Le début de la quarantaine.
Nature : Exalté / Brigand
Attitude : Théoricien
Physique : Force 2, Dextérité 2, Vigueur 4
Social : Charisme 3, Manipulation 3, Apparence 3
43
 Mental : Perception 4, Intelligence 5, Astuce 5
Talents : Bagarre 2, Esquive 2, Expression 3,
Intimidation 2, Subterfuge 4, Vigilance 1
Compétences : Equitation 2, Etiquette 4, Furtivité
2, Tir à l'Arc 3
Connaissances : Folklore 4, Intendance 2,
Linguistique 3, Occulte 5, Politique 3
Disciplines :Auspex 3, Force d'Ame 4, Mortis 3,
Présence 3
Voies du Mortis : Voie des humeurs 4
Historiques : Contacts 4, Ressources 3, Serviteurs
3, Statut 2
Vertus : Conscience 2, Instinct 4, Courage 4
Moralité : Via Voluptarius 5
Volonté : 8
Zarak, Conseiller du prince et envoyé des
Voïvodes...
Fils prodigue de la famille Szantovitch, Zarak fut
offert à aux Tzimisces de Stara Zagora parce que son
oncle ne pouvait pas supporter ses jérémiades et son
caractère à la fois rationnel et austère. Fin administrateur,
il remplit remarquablement son service auprès d'eux et
reçut l'étreinte. Il fut ravi d'être envoyé en tant que
Conseiller au prince Basilio pour lequel il avait une
réelle admiration. Cela a bien changé depuis...
Image : Un noble Transylvain typique, au nez allongé
et au menton pointu. Il est grand et chauve, portant
généralement une robe noire sévère. Il s'habille de tenues
sombres, dans les rouges, et porte une longue cape noire,
qui dissimule àpeine son épée.
Conseils d'Interprétation : Tout vous énerve. Basilio
est un imbécile secondé par des imbéciles et il prend de
fort mauvaises décisions. Si une chose vous a été apprise
pendant votre séjour à Sredets, c'est bien que personne
n'est supérieur à vos maîtres Tzimisces.
Refuge : Zarak loge dans une maison du quartier des
marchands.
Destinée : Il meurt au cours de la chronique.
Clan : Tzimisce
Père : Solimon Zagorov
Date d'étreinte : 1068
Age apparent : La trentaine.
Nature : Tyran.
Attitude : Traditionaliste.
Physique : Force 3, Dextérité 4, Vigueur 3
Social : Charisme 4, Manipulation 3, Apparence 3
Mental : Perception 3, Intelligence 4, Astuce 3
Talents : Bagarre 3, Esquive 3, Expression 3,
Intimidation 3, Subterfuge 1, Vigilance 2
Compétences : Equitation 3, Etiquette 4, Furtivité
2, Tir à l'Arc 4
Connaissances : Folklore 4, Intendance 1,
Linguistique 3, Occulte 5, Politique 3
Disciplines : Animalisme 4, Auspex 3, Force
d'Ame 2, Vicissitude 4
Historiques : Contacts 4, Ressources 3, Serviteurs
3, Statut 2
Vertus : Conviction 4, Instinct 4, Courage 4
Moralité : Via Tyrannus 6
Volonté : 7
Isabe ll a & Ka ro li na
Aucune compétences ne sont fournies pour elles étant
donné leur rôle dans la chronique. Considérez qu'elles
dont des attributs physiques de 3 et au moins 4 en mêlée.
Karolina
Image : Une splendide jeune femme à la chevelure
brune. Elle aime s'habiller avec des culottes de cuir et des
bottes d'homme, et porte généralement une longue cape
sombre à capuchon pour dissimuler sa tenue.
Isabella
Image : Plus féminine, ses cheveux sont noirs comme
le jais. Elle s'habille de robes très magnifiques qui
laissent deviner sa silhouette. Tout en elle évoque la
grâce.
Destinée : Isabella quitte Sredets pour échapper à son
destin et trouve refuge auprès du Seigneur Mirescu de
Korbovo en Silésie… Son chemin pourrait bien à
nouveau croiser celui des personnages (v. Le Confesseur,
scénario de Backstab).
Les Autr es sujets de B asi li o...
Il faut bien qu'il y ait des vampires qui lui prêtent
allégeance dans cette ville, sinon, sa position de Prince
est intenable... Chair à canon, suspects potentiels,
témoins occulaires, pères des Pjs, en voici quelques un à
développer à l'envi et selon vos goûts :
 Yevguen (Toréador) est d’origuine russe et dit
avoir traîné ses guêtres jusqu’aux confins des monts
ourals (quand il était mortel). C’est un pur pervers
comme les slaves en ont le secret, qui étudie après
avoir quitté Constantinople la Via Voluptarius, sous
la houlette de Saphora et de ses mille et un plaisirs
 Saphora (Disciple de Set) est arrivée de
Constantinople il y a une quinzaine d'années. Elle
44
 laisse entendre qu'elle est Toréador, et cela arrange
tout le monde de la croire. Elle tient secrètement le
bordel le plus exclusif de la ville et a beaucoup
d'influence dans le milieu des marchands.
 Humbert (Nosfératu) est une sorte d'énigme.
Personne ne sait réellement ce qu'il fait en ville ou
pourquoi il est là. La vérité est qu'il était un
chevalier au service d'un seigneur Ventrue. Mêlé
malgré lui à une guerre immonde au cours de
laquelle son seigneur a trouvé la mort, il espère
aujourd'hui oublier à jamais ce qu'il a vécu. Il finit
par quitter la ville, pour chercher encore à échapper
au spectre de la guerre.
 Solan (Brujah) est un ancien moine,
complètement défroqué. Epris de culture et
théoricien de la Voie de l'Humanité, il est à Sofia
depuis plus de trente ans et étudie âprement la voie
de l'humanité. Il ne manque pas d'humour ni
d'honneur et il est fidèle à Basilio par défaut. Il
pourra donner un coup de main aux personnages en
cas de besoin. C'est un fin bretteur et un incorrigible
séducteur.
 Erika (Cappadocienne) est l'infante de Béla
Rusenko, qui l’a créé il y a dix ans quand il voulait
voyager et découvrir le monde. C'est une vraie
beauté, issue de la noblesse campagnarde. Elle attira
l'attention de Béla en cherchant à se suicider pour
rejoindre son fiancé dans la tombe. Elle avait pour
habitude de s'allonger sur son tombeau et d'y passer
des nuits entières. Celui ci la sert désormais en tant
que zombi – son corps, en tous cas. Elle assiste à
certaines cérémonies des Bogomils, mais maintient
avec Amalia autant de distance qu'elle le peut, mais
son naturel romantique et social la pousse à
fréquenter assidûment la cour de Basilio.
 Yelena (Nosferatu) : Elle est installée à Sredets
depuis plus de trois cents ans et personne ne sait
d'où elle vient avant cela. Elle apparaît quand bon lui
semble, à qui bon lui semble, et sait tout un tas de
choses. Si vos joueurs patinent, elle apparaît devant
les personnages et, sans dire ce qu'elle a vu, à la
manière des commères, suggère la piste à suivre aux
personnages. Ils l'adoreront...
 Irina (Malkavienne) : Elle aussi vit à Sredets
depuis longtemps. Elle colle aux basques du Prince
Basilio comme la vérole au bas clergé, et l'assure de
son soutien permanent. Que fait-elle d'autre ? Rien.
La plupart du temps, elle est trop occupée par son
amour des animaux et des enfants perdus... Ceux ci
lui ramènent de fort jolis cadeaux et elle aime assez
se nourrir sur eux.
 Iulia (Toréador) : Elle est arrivée à Sredets il y
a dix ans et elle joue de la harpe. Elle semble en
proie à une profonde tristesse... Personne ne sait
pourquoi...
AMALIA DE THRACE ET SES BOGOMILS
Amalia de Thrace.
Les caractéristiques d'Amalia se trouvent dans le
supplément Transylvania by Night, p.67-68.
Les Bogomils.
Les vampires qui ont rejoint l'hérésie Bogomil sont au
nombre de six – si l'on excepte Béla et Ladislaus :
 Naïa est une infante de Gallasyn le déchu (v.
Constantinople by Night). Elle est arrivée à Sofia il
y a vingt ans, et était supposée être une alliée
envoyée par les Lasombras de Narses au Prince
Basilio. Récemment, elle s'est intéressée, à l'hérésie
Bogomil, s'y est convertie et n'a plus pensé au
Prince...
 Son infante Rositza, est aussi dévôte à la cause des
Bogomils, d'ailleurs c'est elle qui, issue des rangs
des hérétiques et étreinte avant tout pour sa beauté,
est parvenue à convaincre son Père, avec, l'aide
d'Amalia de se convertir.
 Le Gangrel Livio, a été étreint il ne sait par qui
alors que, jeune prêtre de campagne, il se rendait
au chevet d'une mourante dans les montagnes.
 Le Brujah Clovis de Montroy, qui, en route pour
Jérusalem, a trouvé récemment les réponses qu'il
cherchait dans l'hérésie Bogomil, et
 Le Malkavien Vytu, qui est tellement pris par le
charisme d'Amalia que cela peut en devenir gênant.
Tous sont des âmes en quête de sens et de rédemption.
Tous ont participé au meurtre d'au moins quatre vampires
depuis qu'ils ont commencé à tuer, ces six derniers mois.
Tous protégeront Amalia de leur vie, mais aucun ne fera
de mal aux personnages avant qu'elle en aie donné
l'ordre.
Considérez que leurs caractéristiques sont celles des
Nouveau-nés présentés dans le livre de rège, p. XX.
LES FURORES
Le petit groupe de Furores qui s'est installé à Sredets
est composé des membres suivants :
 Ektor. Ce Brujah est un nationaliste Bulgare.
Etreint simple paysan, il a reçu une excellente
éducation à l'épée et a appris à lire et à écrire grâce
à son Père, un philosophe Brujah originaire
d'Athènes. Son rêve est de faire de Sofia, une sorte
de nouvelle Carthage, mais il craint les voïvodes.
 Silensio :Fidèle à son nom, ce Malkavien aux
allures paysanne et au visage lourdement balafré est
soit muet, soit trop circonspect pour prononcer une
seule parole. Ce n’est pas grave, sa présence n’en
est que plus inquiétante. Il manie le coutelas
comme un assassin professionnel et semble en
proie à des crises de cruauté assez immondes.
45
  Jacob. Ce jeune assamite était à l'origine un juif de
la ville d'Antioche. Gosse des rues, il fut ramassé
par le marchand Bilal al-Hanbal, et amené à Fariq
qui l'éleva comme un fils avant de lui donner
l'étreinte et de faire de lui un Assamite. Avant que
son asservissement ne soit complet, Jacob a pris la
fuite. Il ne révèle rien de ses origines, mais il sert
comme il peut les intérêts de ses alliés.
 Teobaldo. Ce Toréador a pour habitude de voyager
à travers l'Europe. Il informe les Furores des forces
et des faiblesses des châteaux des puissants
seigneurs Ventrue du Saint Empire Germanique.
Après un échec retentissant aux alentours de
Vienne, il a préféré prendre le large et a rencontré
Ektor. Il est tout dévoué et extrêmement loyal à la
cause de celui ci.
 Geralda. Cette jeune Ravnos était de son vivant
une fille de ferme indisciplinée, qui ne tolérait pas
qu'on lui dise ce qu'il fallait qu'elle fasse. Au point
qu'elle partit à l'aventure et reçut l'étreinte.
 Solveig. L'infante d'Archenor joue la comédie de la
voleuse des rues d'Obuda avec beaucoup de talent.
Elle dissimule ses véritables pouvoirs.
 Nadej : Sa loyauté aux Tremeres est garantie par le
lien de sang. Au passage, elle était vraiment une
voleuse dans les rues d'Obuda étreinte dans le clan
Nosfératu.
 Ladislaus. Cet infant de Rusenko est un cas à part
dans le groupe, car il habitait Sredets il y a encore
quelques années. Il a quitté la ville pour voir le
monde, et porter la bonne parole Bogomil et a été
tellement déçu de ce qu'il a trouvé qu'il a rejoint les
rangs des Furores après avoir subi des tortures de la
part d'un ignoble noble Ventrue. Il a une dette de
vie envers Téobaldo, et tient Ektor en très haute
estime, mais il demeure loyal, comme il le peut, à
Amalia de Thrace.
 Sergeï était un paysan Moldave, particulièrement
doué pour dresser les chiens et les chevaux. Cette
qualité lui obtint l'étreinte dans la suite d'un
Voïvode du nord qui souhaitait que quelqu'un
dresse ses goules de guerre et ses loups. Il se
retrouva envoyé en première ligne pour lutter
contre les Tremeres. Au cours de la bataille, il fut
pris de panique et ne reprit conscience que le
lendemain, à plusieurs lieues de là. Il a depuis
rejoint les rangs des Furores parce qu'il sait quel
sort l'attend s'il cherche à rejoindre le château de
son maître, ou rien que ses frères de clan.
Considérez que leurs caractéristiques sont les
suivantes :
Physique : Force 3, Dextérité 2, Vigueur 3
Social : Charisme 2, Manipulation 3, Apparence 3
Mental : Perception 3, Intelligence 1, Astuce 2
Talents : Bagarre 3, Esquive 3, Intimidation 2,
Vigilance 4
Compétences : Furtivité 4, Mêlée 3, Survie 2
Connaissances : Folklore 3, Linguistique 1
Disciplines : Célérité 2, Puissance 2
Historiques : Contacts 1, Mentor 2
Vertus : Conscience 3, Maîtrise de Soi 4, Courage 4
Moralité : Humanité 5
Volonté : 7
Solveig a les mêmes caractéristiques, mais elle connaît
les Voies de la thaumaturgie suivantes : Voie du Sang 3,
Voie de la Conjuration 3, Voie de l'Alchimie 1.
LES ETRANGERS A LA VILLE
Gabo r le Bu lgare
Gabor est l’épouvantail de la chronique, l’ultime
menace. Noble bulgare célèbre pour ses faits de guerre (y
compris en temps de paix) et sa cruauté sur les champs
de bataille, il reçut l’étreinte de Noriz à l’âge de
cinquante-trois ans. Il devint rapidement prince de
Serdica, exterminant sans pitié le prélat romain qui
régnait sur la ville jusque-là. Entouré d’une pléthore
d’infants, il fit sa réputation sur son goût pour la torture
et l’absolutisme. Ces deux charmants traits de caractère
finirent par déplaire aux voïvodes avoisinants, qui se
liguèrent contre lui pour le détruire sous la houlette du
Prince Basilio. Il se réfugia alors de l’autre côté du
détroit du Bosphore, à Uskudar où il fut l’invité
d’Yldirim le Brun pendant quelques temps.
Il tenta en vain de rallier les Obertus et les Draconiens
de Constantinople à sa cause, mais son impiété et son
manque de discernement politique réduisirent tous ses
efforts en ce sens à néant. Au final, il résolut de tenter
tout de même sa chance…
Image : Un homme sans âge, à la carrure
impressionnante et aux muscles saillants. Il est en fait un
croisement entre Conan le Barbare et le chevalier
Navarre de Ladyhawke. Il est toujours en armes.
Conseils d'Interprétation : Vous êtes une brute, un
barbare venu d’un autre âge qui ne tolère ni ne comprend
qu’on ne se prosterne pas devant vous. Vous exigez sans
jamais demander et vous n’accordez ni merci, ni pitié.
Refuge : Itinérant.
Destinée : Gabor décide dans le dernier scénario de
tenter sa chance aux côtés de deux autres Voïvodes
Bulgares. Il réussit à mettre Basilio en fuite, mais trouve
la mort aux mains de ses sujets.
Clan : Tzimisce
Père : Noriz
Génération : 6°
46
 Date d'étreinte : 499
Age apparent : La trentaine.
Nature : Monstre
Attitude : Grincheux
Physique : Force 5, Dextérité 4, Vigueur 5
Social : Charisme 2, Manipulation 3, Apparence 1
Mental : Perception 4, Intelligence 3, Astuce 5
Talents : Bagarre 4, Esquive 3, Expression 3,
Intimidation 3, Subterfuge 1, Vigilance 2
Compétences : Altération Corporelle 4, Équitation
3, Étiquette 4, Furtivité 2, Mêlée 4, Tir à l'Arc 4
Connaissances : Folklore 4, Intendance 1,
Linguistique 3, Occulte 3, Politique 1
Disciplines : Animalisme 6, Auspex 4, Domination
3, Force d'Ame 3, Puissance 3, Vicissitude 4
Historiques : Contacts 4, Ressources 3, Serviteurs
3, Statut 2
Vertus : Conviction 4, Instinct 4, Courage 4
Moralité : Via Tyrannus 6
Volonté : 8
Atzo
Jeune moine dans un monastère italien, c’est en partant
en pèlerinage pour Jéursalem qu’Atzo reçut l’étreinte,
très peu de temps après la diablerie de Saulot. Il se trouva
rapidement en butte aux persécutions des Tremeres et
sombra rapidement dans la panique et la dépression. Au
moment où commence cette chronique, il est
complètement perdu.
Image : Un jeune moine en robe de bure, aux traits
égaux et aux yeux sombres.
Conseils d'Interprétation : Vous êtes une bête
aculée.
Refuge : Itinérant.
Destinée : Il meurt au cours de la chronique.
Clan : Salubrien
Père : Josué
Date d'étreinte : 1050
Age apparent : Vingt ans.
Nature : Pénitent.
Attitude : Survivant.
Physique : Force 3, Dextérité 3, Vigueur 4
Social : Charisme 3, Manipulation 3, Apparence 3
Mental : Perception 3, Intelligence 3, Astuce 3
Talents : Bagarre 1, Esquive 1, Expression 4,
Intimidation 3, Subterfuge 1, Vigilance 2
Compétences : Équitation 3, Étiquette 4, Furtivité
2, Mêlée 1
Connaissances : Folklore 4, Intendance 2,
Linguistique 3, Médecine 3, Occulte 3, Politique 1
Disciplines : Auspex 4, Force d'Ame 3, Puissance
2, Valeren 5
Historiques : Troupeau 3
Vertus : Conscience 1, Instinct 2, Courage 2
Moralité : Voie de l’Humanité 3
Volonté : 5
Ptéros, la Ga rgoui ll e
Il s’agit d’une gargouille relativement typique, liée
par le sang et extrêmement fidèle à Archenor. Tueur
sans merci, il n’hésite pas à exécuter les ordres de son
maître…
Physique : Force 4, Dextérité 3, Vigueur 4
Social : Charisme 1, Manipulation 1, Apparence 0
Mental : Perception 3, Intelligence 3, Astuce 4
Talents : Bagarre 3, Esquive 1, Intimidation 3,
Sports 3, Subterfuge 2, Vigilance 3
Compétences : Animaux 3, Furtivité 3, Mêlée 4,
Survie 3
Connaissances : Con. Transylvanie 1, Folklore 3,
Linguistique 1, Occulte 1
Disciplines : Animalisme 1, Dissimulation 1, Force
d'Ame 4, Métamorphose 2, Puissance 2, Vol 2
Historiques : Mentor 3
Vertus : Conviction 3, Instincts 2, Courage 5
Moralité : Voie du Service 5
Volonté : 5
LES VOIVODES
Considérez par défaut qu’ils ont les compétences
suivantes :
Physique : Force 3, Dextérité 3, Vigueur 4
Social : Charisme 3, Manipulation 3, Apparence 3
Mental : Perception 3, Intelligence 3, Astuce 3
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 Talents : Bagarre 3, Comédie 2, Empathie 1,
Esquive 2, Sports 2, Subterfuge 2, Vigilance 3
Compétences : Animaux 1, Équitation 4, Étiquette
2, Furtivité 2, Herbalisme 1, Mêlée 3, Tir à l'arc 2
Connaissances : Droit 2, Erudition 2, Investigation
1, Linguistique 2, Occulte 1, Politique 1
Disciplines : Animalisme 1, Auspex 4,
Dissimulation 2, Domination 3, Vicissitude 3
Historiques : Contacts 2, Ressources 4, Servants 1,
Statut 1, Troupeau 2
Vertus : Conviction 2, Instincts 1, Courage 3
Moralité : Via metamorphosis 7
Volonté : 4
 Lukasz Ferencz (Ventrue) : Ce marchand ne
fait pas une carrière très très longue puisqu’il meurt
dans pendant le premier scénario. Il s’agit pourtant
d’un marchand assez honnête, plutôt bon vivant
mais au tempérament trop bouillant pour son propre
bien.
 Giancarlo Giuccardini (Lasombra) : v. House
of Tremere, p.94. Il est un envoyé de son clan auprès
des Tremeres de Paris et de Céoris. Il n'est pas un
résident permanent de Sredets, mais vient d'y passer
six mois, officiellement pour affaires – mais
personne ne sait lesquelles – officieusement pour
préparer l'arrivée d'Archenor. Il a une aventure avec
Saphora et, de façon beaucoup plus officieuse et
beaucoup plus discrète, avec l’infante du Prince
Isabella qu’il a abandonnée.
Les caractéristiques des Szlatchas et autres goules de
guere Tzimisces se trouvent dans le Libellus Sanguinis
I : Masters of the State p.60. Vous pouvez également
les utiliser pour les antagonistes de la dernière bataille.
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