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L’impact économique du dégagement des kiosques anarchiques

sur les emprises des voiries de Conakry

Depuis quelques années, on assiste à une occupation sauvage des trottoirs et rues de
nos villes par des kiosques qui sont généralement des lieux d’activités génératrices de
revenus. Ils évoluent dans des domaines comme : - le transfert monétaire (Orange Money et
Mobile Money…) ; - l’alimentaire (nourriture de première nécessité) ; - vente des habits et
chaussures ; - bar- café ; des lavages d’automobiles ; des points de soudure ; …etc.

Ces kiosques se sont installés avec le laxisme et la complicité des autorités compétentes en
payant même des taxes et redevances. On dénombre plus de 100 000 kiosques dans tout
le pays qui facilitent la vie des citoyens par leur proximité et diminuent le chômage. Chaque
kiosque correspond à un ou plusieurs emplois et des revenus qui font vivre des familles
entières. Ils constituent un vrai tissu économique avec une estimation de plus de 15
milliards comme chiffre d’affaires journalier.

J’avoue que ce phénomène a connu une évolution exponentielle par la facilité d’installation
et les coûts de fonctionnement très faible dans le temps. C’est essentiellement, la cherté des
loyers des boutiques et lieux de commerce qui poussent les jeunes entrepreneurs à opter
pour ce modèle. La fabrication d’un kiosque coûte entre 3 et 10 millions GNF selon la taille.

L’Etat vient de donner 72 heures à ces kiosques et occupants illégaux de plier bagage pour
libérer les voies et les rues de la capitale Guinéenne. Cette décision est salutaire et à
encourager malgré la dureté sociale de son application parce que << la loi est dure mais
c’est la loi >>. Ces kiosques constituent désormais un vrai pan du développement local.

On peut déplorer dans ces dégagements, le délai très court et le manque


d’accompagnement de la part de L’état à travers le Ministère du Commerce. Je pense qu’il
fallait donner 3 mois à ces kiosques pour trouver des lieux de substitution (boutiques et lieux
de commerce), les formaliser en les enregistrant au registre du commerce et aux impôts.
Cette méthode de casser tout en 72 heures est brutale et marque certes les esprits des
futurs entrepreneurs de ne plus refaire les mêmes erreurs mais reste contreproductive en
terme économique pour la collectivité. On se retrouvera avec des milliers de chômeurs et
des tensions sociales.

La libération de ces emprises permettra à la ville de respirer et fluidifier la circulation


routière et des personnes mais l’impact sera très néfaste pour l’économie qu’on pouvait
éviter avec un accompagnement judicieux. Les riverains des rues commerçantes doivent
pensent à faire rapidement des boutiques pour accueillir des déplacés en fin de faire repartir
les activités.

Boubacar Endepli NABE


Contrôleur des coûts dans le secteur minier
Diplômé en Contrôle de Gestion et Système d’Information IAE Caen
Licencié en Economie et Gestion de L’Université de Caen

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