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Note à l’attention de Monsieur le Ministre

Introduction
Le secteur du transport routier constitue un important pilier du développement socio-
économique de la Côte d’Ivoire. Il a un effet structurant sur les autres activités et son
développement facilite la mobilité des personnes et des biens.
Il stimule également les investissements privés et par ricochet la compétitivité de
l’économie nationale, dont il fournit environ 7% du Produit Intérieur Brut.
Malheureusement, le secteur du transport routier connait de nombreux
dysfonctionnements dus à la longue période de crise qu’a traversée le pays. On peut
noter entre autres :
- le manque de cohésion dans les actions des entités étatiques ;
- le manque de maîtrise des données du secteur ;
- le manque d’organisation des acteurs privés;
- la multitude d’organisations syndicales et professionnelles dans le secteur ;
- le manque de professionnalisme des opérateurs du secteur ;
- le développement de la fraude sur les titres de transport ;
- le développement de la corruption et du racket ;
- etc.
C’est dans ce contexte que l’Etat de Côte d’Ivoire, à travers le Ministère des
Transports, a engagé un important programme de réforme, visant la modernisation
du secteur des transports, en général et du transport routier, en particulier.
Cette réforme se caractérise principalement par l’atteinte, des objectifs spécifiques
suivants :
- adoption de textes législatifs et réglementaires afin de faciliter l’adaptation du
secteur aux différentes mutations du transport routier ;
- refonte du système de délivrance du permis de conduire ;
- mise en place d’une base de données unique, permettant de synthétiser
l’ensemble des informations relatives au domaine du transport routier ;
- meilleur encadrement des acteurs (transporteurs, conducteurs, auto-écoles,
commissionnaires de transport et courtiers de fret, etc.) ;
- utilisation des TIC, en vue de fiabiliser toutes les opérations de production de
titres de transport ;
- mise en place d’une police dédiée à la sécurité routière ;
- obligation d’une formation professionnelle pour les dirigeants et gestionnaires
d’entreprises de transport public de marchandises et de personnes ;
- obligation de formation professionnelle spécifique dans un centre de formation
professionnelle agréé, sanctionnée par un Certificat d’Aptitude de Conducteur
Routier (CACR), pour toute personne désirant faire de la conduite automobile
sa profession ;
- développement du transport de masse (autobus, métro, BRT, transport
lagunaire).
Par ailleurs, des actions sont entreprises au niveau gouvernemental pour permettre
le bon déroulement des activités économiques. Notamment, la règlementation de
l’occupation du domaine public, l’actualisation de la nomenclature des métiers de
l’artisanat comprenant les chauffeurs.
Malgré cette volonté politique de redorer le blason du secteur, le désordre et
l’indiscipline persistent dans le transport urbain.
Il s’agit des pratiques qui se font dans les espaces d’embarquement et de
débarquement (appelés gares ou têtes de stationnement) du domaine public qui sont
autorisés en exploitation par la Mairie.
Ces pratiques consistent, pour des syndicats ou individus qui après paiement de la
taxe ODP (Occupation du Domaine Public) à faire appel à des « gnambro » pour
contraindre les chauffeurs exerçant sur ces aires à payer des droits illégaux.
Ce triste constat a conduit la cellule de réflexion à s’imprégner profondément de ce
phénomène. Ainsi ce document, avant de proposer des mesures urgentes pour
endiguer ce phénomène, nous retrace les causes, les pratiques des gnambros sur le
terrain et leur l’impact sur la population.

1- Définition des GNAMBROS


Au départ, ''Gnambro'' est un mot composé issu de la langue malinké qui signifie
''arranger les mains de quelqu'un, ou une situation''.
Pour coller cette expression au secteur du transport routier, le ''gnambro'' désigne tout jeune
désœuvré qui aide les chauffeurs à charger leurs véhicules moyennant quelques piécettes
(de 50 à plus de 500Fcfa).
Avec le temps, ils ont été récupérés par les syndicats de transporteurs pour faire des
encaissements dans les gares et à certains endroits stratégiques du trajet en employant la
plupart du temps la force sur les chauffeurs.

2- Causes du phénomène
L’origine de ce problème est liée à de multiples raisons :
A savoir la pauvreté, le gain facile, le chômage, la forte demande de mobilité non satisfaite,
les différentes crises socio-politiques, la non application des textes.

3- Comment se manifeste ce phénomène ?

a- Organisation
Les espaces appelés gares ou têtes de stationnement du domaine public sont autorisés en
exploitation par les mairies ou le district.
Après paiement de la taxe d’Occupation du Domaine Public, par les syndicats de
transporteurs ou groupes d’individus, ceux-ci ont recours aux gnambros pour contraindre les
chauffeurs exerçant sur ces aires à payer des droits illégaux;
Plusieurs syndicats exercent sur un même espace donné où un système de rotation est mis
en place (chaque syndicat a un ou plusieurs jour(s) de collecte);
Dans la pratique ce système consiste à :
Prélever des montants élevés auprès des transporteurs et les repartir entre ces syndicats,
vendre des tickets syndicaux souvent par la force.

b- Les gares et points d’embarquement et de debarquement occupées par les


syndicats et gnambros
Selon le rapport de l’Observatoire de la Fluidité des Transports (OFT), on dénombre 14
têtes d’embarquement et de débarquement au niveau de la commune d’Adjame, 27 à
Abobo, 15 à Cocody-Bingerville et une plus de 20 à Yopougon. Pour ne citer que ces trois
communes.

A partir de ces points d’embarquement, il existe des itinéraires, pour rallier toutes les
communes du district d’Abidjan.
4- Les conséquences du phénomène du Gnambros

Cette pratique mafieuse, décriée par les chauffeurs dont les intérêts sont royalement
ignorés au profit de l’enrichissement illicite de gnambros et responsables syndicaux,
engendre des troubles à l’ordre public ; des violences dans le milieu des transports
urbains, occasionnant par moments des destruction de matériels, des blessés et des morts
résultant des rivalités dans la cohabitation de différents syndicats sur certains sites ;
une insécurité pour les usagers de la route et une augmentation de frais de
transport ;le ralentissement de l’activité économique ;.
5- Proposition de solutions immédiates

- Suspension temporaire par décret de l’exercice des syndicats dans le milieu du


transport pour une meilleure réorganisation du système.
- S’inspirer de l’exemple des actions menées par les autorités dans la commune de
Koumassi.

Conclusion
GIEC est l'acronyme de Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat
(Intergovernmental Panel on Climate Change - IPCC en anglais). Cet organe a été créé en
1988 par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations unies
pour l'environnement (PNUE).

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