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Plumes et pensées sur Karbala (tome 1)

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Plumes et pensées sur Karbala (tome 1)

Compilation : Mourtaza RADJAHOUSSEN


Relecture et correction : Nadia GOULAMALY
Site internet : houssayn.fr
Éditeur : Éditions Booky
Première édition, Octobre 2017
Édition numérique en PDF
Format : 11 x 18 cm
ISBN : 978-2-37657-004-2

Éditions Booky
Antananarivo - Madagascar
Tel : +261 32 86 651 31
Email : contact@editionsbooky.com
Internet : www.editionsbooky.com (en construction)
SOMMAIRE
SOMMAIRE ..................................................................... 5
PRÉFACE ........................................................................ 10
DANS LES GEÔLES DE DAMAS
Alain Mohamad Asgar Daya ........................................... 18
LES COMPLAINTES DE ZAYNAB BINT ALI AS
Alain Mohamad Asgar Daya ........................................... 23
LES FEMMES DE KARBALA
Alain Mohamad Asgar Daya ........................................... 25
MESSAGE DU PRINCE DES MARTYRS
Alain Mohamad Asgar Daya ........................................... 26
NE DITES RIEN À MA TENDRE MÈRE
Alain Mohamad Asgar Daya ........................................... 29
Ô MA TRÈS CHÈRE MÈRE
Alain Mohamad Asgar Daya ........................................... 32
HOUSSAYN
Amrina Darmsy Ladha... ................................................. 35
À TOI KARBALA
Arbam Maalik Houssen .................................................. 36
AU NOM DE L'ISLAM, DEDIÉ AUX MARTYRS DE KARBALA
Arbam Maalik Houssen .................................................. 38
ABBASS ALAMDAAR
Arbam Maalik Houssen .................................................. 45
IBN SHAHID-É-NAYNAVA
Arbam Maalik Houssen .................................................. 47
MA CHÈRE SAKINA ALVIDA
Arbam Maalik Houssen .................................................. 49
Ô HABIB !
Arbam Maalik Houssen .................................................. 51
Ô HOUSSAYN IBN ALI
Arbam Maalik Houssen .................................................. 53
ZINDABAD HOUSSAYN ZINDABAD
Arbam Maalik Houssen .................................................. 55
L ANNIVERSAIRE
Armand Renaud ............................................................. 58
POUR TOI Ô HOUSSAYN
Cassim Dandjee ............................................................. 60
LA ROUTE DU PARADIS
Cassim Dandjee ............................................................. 62
POUR TOI SAKINA
Cassim Dandjee ............................................................. 63
YA ABBASS
Cassim Dandjee ............................................................. 64
MOHARRAM (1)
Cassim Dandjee ............................................................. 65
MOHARRAM (2)
Cassim Dandjee ............................................................. 66
MOHARRAM (3)
Cassim Dandjee ............................................................. 67
MOHARRAM (4)
Cassim Dandjee ............................................................. 68
JE T'AI TROUVÉ
Cassim Dandjee ............................................................. 69
POUR BIBI ZAYNAB (AS)
Cassim Dandjee ............................................................. 70
REPOSE-TOI PETITE SAKINA
Cassim Dandjee ............................................................. 71
QUELQUES VERS EN L'HONNEUR DE L IMAM
Cassim Dandjee ............................................................. 72
EN CE JOUR D ACHOURA
Minase Goulamaly Dandjee ........................................... 73
KARBALA
Nadia Goulamaly ........................................................... 74
MÊME SI L EAU DE LA MER ÉTAIT L ENCRE DE MON
STYLO
Shamir Djafaraly ............................................................ 76
Ô MON FILS AKBAR
Shamir Djafaraly ............................................................ 78
SAKINA
Shamir Djafaraly ............................................................ 80
HOUSSAYN
Shamir Djafaraly ............................................................ 81
KARBALA
Shamir Djafaraly ............................................................ 82
Ô HOUSSAYN
Zaheda Kadaya .............................................................. 84
Ô FILS DU MESSAGER D'ALLAH
Zahra Alexia Souhail Gourmaud ..................................... 86
YA OUMMI
Zahra Alexia Souhail Gourmaud ..................................... 89
YA ZAYNAB
Zahra Alexia Souhail Gourmaud ..................................... 91
YA ABBASS
Zahra Alexia Souhail Gourmaud ..................................... 93
YA HOUSSAYN
Zahra Alexia Souhail Gourmaud ..................................... 95
Ô AKBAR
Zahra Alexia Souhail Gourmaud ..................................... 96
ZAYNAB AL-KOUBRA
Anonyme ....................................................................... 97
UN APPEL VOUS A ÉTÉ LANCÉ MES FRÈRES ET SŒURS
Anonyme ....................................................................... 99
ACHOURA
Inconnu ....................................................................... 101
IMAM HOUSSAYN (AS)
Inconnu ....................................................................... 104
IMAM ALI ZAYN AL- ABIDINE (AS)
Inconnu ....................................................................... 107
ARBA INE
Inconnu ....................................................................... 112
Ô FILS DU MESSAGER D'ALLAH
Inconnu ....................................................................... 121
Ô HOUSSAYN
Inconnu ....................................................................... 124
CŒUR ET RAISON POUR HOUSSAYN
Inconnu ....................................................................... 128
Ô KARBALA !
Inconnu ....................................................................... 130
YA HOUSSAYN
Inconnu ....................................................................... 134
KARBALA
Inconnu ....................................................................... 136
ACHOURA
Inconnu ....................................................................... 139
PRÉFACE
RAPPEL DU SACRIFICE DE L IMAM HOUSSAYN AS
Houssayn, fils de ‘Ali ibn Abi Talib (as) et de
la Sainte Fatima Zahra (as), naquit un 3 Sha’ban
de l’an 4 de l’hégire. Il était aussi le petit-fils du
Saint Prophète Mohammad (saw), celui qui en
portant le message divin à sa communauté,
l’avait remarquablement réformée à toutes les
sphères. Que ce soit d’un point de vue social,
économique, politique ou culturel, il avait
insufflé un nouvel âge d’or à la culture arabo-
musulmane naissante, qui s’extirpait doucement
d’une ère d’ignorance profonde. C’est donc sous
cette tutelle que Houssayn ibn ‘Ali (as) grandit,
entouré de l’amour de sa famille et de toute
l’attention de son grand-père. Devenu homme et
guide spirituel, l’Imam Houssayn (as) s’élève en
tant que figure modèle et publique. Il est
reconnu pour son sens de la justice, pour sa
personnalité intègre et généreuse, ainsi que pour
son courage et sa détermination à venir en aide
aux plus démunis.
En l’an 60 de l’hégire, le calife omeyyade Yazid
- fils de Mo’awiyah - à la tête d’un gouvernement
despotique fondé sur la corruption et le non-
respect des droits fondamentaux des hommes,
réclame l’allégeance de Houssayn (as) pour
10
asseoir sa légitimité politique. Une tentative
soldée par un refus catégorique de l’Imam
Houssayn (as), qui au péril de sa vie, se voit
contraint d’abandonner son foyer. Afin de
poursuivre sa mission divine, celle de réformer la
société et de préserver les enseignements et les
valeurs de l’islam, il se soulève pour défendre et
pérenniser l’héritage spirituel légué par son
grand-père. Il répond alors à l’appel de la
communauté de Koufa, elle-même en proie à la
tyrannie des Omeyyades, qui finira par le trahir :
son parcours s’arrête sur la terre de Karbala, où
se tiendra la bataille du même nom. Une armée
impressionnante affronte l’Imam et la poignée de
partisans qui l’accompagnent, provoquant un
massacre d’une rare cruauté et un bain de sang
dont l’Histoire s’en souviendra. Honneur,
dignité humaine, innocence et compassion seront
piétinés avec violence, acharnement et barbarie
par des hommes aux âmes égarées et
corrompues.
Conscient du destin tragique qui l’attendait,
l’Imam Houssayn (as) n’a pourtant eu aucune
hésitation à offrir sa vie en sacrifice pour la
pérennité d’un message intemporel. Un
message aux valeurs universelles qui ne peuvent
être séparées d’un sens profond de la morale et
de l’éthique : un message d’amour, de justice, de
liberté et de fraternité. Un message d’espoir qui
11
montre que défendre le droit immuable de la
Vérité est un combat voué à la victoire avec l’aide
d’Allah (swt). Nul doute que ce sacrifice est
devenu le catalyseur d’un soulèvement
populaire, qui au fil des époques, s’est mué en
une véritable révolution spirituelle, dont la
ferveur et le nombre de fidèles ne cessent de
croître chaque année.

IMPORTANCE ET RAISON DE CELEBRER SON


MARTYRE.
Houssayn (as), en tant qu’Imam, est avant tout
une manifestation divine sur terre, guide pour
les Hommes sur la voie de la perfection. De par
son caractère infaillible, il est une manifestation
de notre Être originel, de la plus parfaite des
créatures, du « Vice-gérant de Dieu sur terre »,
lien entre Divin et Terrestre.
Célébrer son martyre est quelque part un acte
de foi à part entière et une source
d’apprentissage des préceptes de l’islam à travers
la vie de ce Coran vivant. Un modèle par
excellence de la soumission totale devant la Face
du Très-Haut. Un moyen de réveiller le souvenir
de notre origine céleste et réformer nos démons
intérieurs.
Il n’est donc pas étonnant que le massacre
d’un tel Maître soit ressenti comme une profonde

12
douleur par des millions de croyants dans le
monde, qui perpétuent des traditions de
commémoration comme un devoir de mémoire.
Ces rites de célébration du martyre de
Houssayn (as) peuvent prendre plusieurs formes.
Parmi les plus expressives observées, l’écriture et
la récitation de poèmes occupent une place de
choix. En effet, la plume a ce pouvoir d’exprimer
des émotions au plus profond de l’âme. Adressé
à l’Imam, l’art de la poésie est un exercice qui
prend un caractère particulier, comme celui de
renouveler sa profession de foi envers son
Seigneur. Elle est parfois une expédition dans
laquelle l’explorateur cherche son « Imam
intérieur » ou l’« Imam de son âme ».
Plus encore, les récompenses spirituelles
pour celui qui compose et récite des poèmes en
l’honneur de l’Imam Houssayn (as) sont
nombreuses :
Rapporté de Abou ‘Abdillah, Ja’far ibn
Mohammad (as), en s’adressant à Abou
‘Omarat : « Ô Aba ‘Omarat ! Déclame pour moi
des vers [de poésie] sur Houssayn ibn ‘Ali (as) ».
[Abou ‘Omarat dit :] Je le fis et il pleura. Par
Allah, je continuais à déclamer [la poésie] et il
pleurait jusqu’à ce que j’entende des pleurs
s’élever dans la maison. Puis il dit : « Ô Aba
‘Omarat ! Celui qui déclame [une poésie] sur
13
Houssayn ibn ‘Ali (as) et qui fait pleurer
cinquante personnes, le Paradis lui sera dû. Celui
qui déclame une poésie sur Houssayn (as) avec
laquelle il fait pleurer trente personnes, le Paradis
lui sera dû. Celui qui déclame une poésie sur
Houssayn (as) avec laquelle il fait pleurer vingt
personnes, le Paradis lui sera dû. Celui qui
déclame une poésie sur Houssayn (as) avec
laquelle il fait pleurer dix personnes, le Paradis
lui sera dû. Celui qui déclame une poésie sur
Houssayn (as) et qui s’efforce de pleurer, le
Paradis lui sera dû. » Puis il dit : « Celui auprès
de qui Houssayn (as) est évoqué et que des
larmes de la quantité d’une aile de mouche
sortent de ses yeux, Allah, Le Puissant et Le
Majestueux le récompensera et Il ne se satisfera
pas moins que de lui offrir le Paradis. »1
Rapporté de Abou ‘Abdillah (as) : « (…) Celui
qui récite un poème sur Houssayn (as), qui pleure
et qui fait pleurer les autres, Allah lui offrira
certainement le Paradis et le pardonnera. »2

POURQUOI AVOIR REALISÉ CETTE COMPILATION ?


Houssayn (as) est une inépuisable source
d’inspiration et de ferveur d’une rare intensité.
Les créations lyriques à son hommage sont

1 Kamil al-Zyarate, Ja’far ibn Mohammad ibn Qawlawayh, p.105


2 Rijal al-Khasshi, Mohammad ibn ‘Omar al-Kasshi, p. 289

14
extrêmement riches dans le monde, que ce soit en
langue arabe, persane, urdu ou même plus
récemment en anglais.
Propager le rite de la célébration du martyre
de l’Imam Houssayn dans le monde
francophone est l’un des objectifs de cette
compilation. En effet, la langue de Molière,
étoffée et toute en nuances, célèbre pour son art
de la rhétorique, n’a clairement pas atteint tout
son potentiel en matière de témoignages adressés
au Maître des martyrs. Elle offre une infinité de
possibilités pour rendre à la transmission du
message de Karbala toutes ses lettres de noblesse.
C’est pourquoi, il est essentiel d’encourager
les talents à composer des poèmes en français.
La poésie est symbole d’une grande place de
liberté où chacun est respecté pour la prise de
parole engagée, plus encore lorsqu’elle invite à
l’élévation spirituelle. Elle place son auteur dans
l’action et non plus seulement dans la tradition
du devoir de mémoire entretenu générations
après générations.
Enfin, rassembler ces œuvres écrites en langue
française souligne l’importance d’apporter de la
compréhension à celui qui récite et écoute les
poèmes religieux. De quoi motiver toutes les
plumes à mettre leurs âmes d’artiste à
contribution et apporter une valeur ajoutée
15
supplémentaire aux traditions commémoratives
déjà en place.
C'est d'ailleurs dans cet esprit que nous
souhaitons que cette compilation soit la première
d'une riche série à venir. À cet effet, nous
comptons, avec l'aide d'Allah (swt), stimuler
l’énergie créatrice des auteurs qui sommeille en
chacun en organisant dans l'avenir proche, un
concours de poésie en hommage à ce puits
d'inspiration qu'est Karbala. Au plaisir donc de
découvrir ou redécouvrir très bientôt tous ces
talents qui nous entourent.

REMERCIEMENTS
Pour terminer ce préambule, il ne nous reste
plus qu’à inviter le lecteur à parcourir les écrits
vibrants, emplis de passion et parfois déchirants
adressés à l’Imam Houssayn (as), le temps de
voyager à travers les pages qui suivent.
Nous insistons sur le fait que ce livre est une
compilation de poésies et que tout le mérite
revient à leurs compositeurs.
Des auteurs et compositeurs que nous
remercions chaleureusement d’avoir accepté de
faire apparaître leurs créations au sein de ce
recueil. Qu’Allah (swt) agréé leurs efforts et les

16
rétribue de la meilleure des récompenses du
Paradis.
Enfin, une embarcation ne peut atteindre sa
destination sans la plus humble contribution de
son équipage : nous adressons nos
remerciements sincères à tous ceux qui ont
participé à la réalisation de ce recueil.

Nadia GOULAMALY,
Mourtaza RADJAHOUSSEN,
Dimanche 6 août 2017.

17
DANS LES GEÔLES DE DAMAS
Ce poème est le récit de la captivité de Bibi
Zaynab (as). Hind, qui venait d'apprendre la
présence dans les geôles de Damas de prisonniers
très particuliers, protégés et consolés par une
dame d'une très grande noblesse, se rend dans
cette prison lugubre pour rencontrer cette dame
qui lui rappelait tant Bibi Zaynab (as)...

Dans les geôles de Damas, froides et sombres,


Des lamentations déchirent le silence,
Celle d'une dame de grande naissance
Qui a vu mourir sa famille en grand nombre.
Chaque instant est encore en elle si vivace,
Sa mémoire est la seule et unique trace
De ce décisif et ultime sacrifice
De Houssayn, de ses compagnons et de ses fils.

La reine de Damas se présenta à elle,


Ayant entendu cette histoire tragique.
Elle voulait savoir qui était donc celle
Qui, par son éloquence magnifique,
Lui rappela la noblesse de son Imam.
Le cœur brûlant de douleur comme une flamme,
Elle demanda pourquoi ils se trouvaient là,
Car nul crime ne pouvait justifier cela.

18
Pour ne pas que son visiteur ne comprenne
La sainteté et la noblesse de son rang,
Elle se couvrit la tête avec peine,
Cachant ce regard meurtri par la vue du sang
De cette famille pure et légitime
Qui fût en ce jour funeste la victime
De ce despote qui, dans son arrogance,
Fit preuve d'une grande violence.

Derrière ces barreaux, un homme tout


rayonnant
Termina ses prières et en le voyant
Ce rêve douloureux lui revint à l'esprit :
La reine des femmes des mondes en noir
Portait le deuil de ces jours à jamais inscrits
Dans tous les cœurs et dans toutes les mémoires.
Elle se rendit enfin compte que ces êtres
N'étaient ni plus ni moins, après Dieu, que ses
Maîtres.

Au pied de Zaynab, Hind pleura en silence,


Demandant pardon pour son ignorance.
La fille de ‘Ali lui raconta alors
Avec dignité ce que fut leur triste sort.
Mais pour préserver l'intégrité de l'islam
Elle accepta de verser tant de larmes :
Un présent et une flamme pour l'avenir
Qu'il faudra par tous les moyens entretenir.

19
« Nos enfants endurent d'atroces tortures
Au-delà de toute endurance humaine.
Sous les coups de ces geôliers beaucoup
moururent :
À peine pouvons-nous à cause des chaînes
Les prendre dans nos bras, là contre nos cœurs,
Pour qu'ils oublient un instant toute la douleur,
Pour connaître enfin un peu de quiétude
Ou pour ne pas partir dans la solitude. »

« Désormais tous nos rêves n'ont plus aucun


sens,
Tous emportés par cette vague de haine.
Loin de nos enfants gisant sur cette plaine
Malheur ou bonheur, plus rien n'a d'importance.
Tous les corps de nos proches furent profanés,
Massacrés après trois jours de soif et de faim.
Nous fûmes menés enchaînés tel des
condamnés,
À Shaam affronter un tyran et ses desseins. »

Entendant tout cela Hind se mit à chercher


Une petite fille qui fut arrachée
De ces êtres, qu'elle aimait, si brutalement.
Elle reçut en réponse les hurlements
D'une mère effondrée qui venait de voir
S'envoler sous ses yeux son dernier espoir.
Zaynab réconforta sa pauvre protégée :
Par ses mots elle essaya de soulager.

20
Dans un petit coin de la prison on voyait
Ce qui semblait être une petite stèle,
Celle de Sakina qui maintenant devait
Être consolée par cet amour paternel :
« Elle est désormais libérée de ce tourment
Qu'elle a affronté avec tant de courage,
Avec une telle bravoure à son âge.
Elle ne vivra plus aucun acharnement. »

Aucune mère ne peut rester de marbre


À la vue d’un tel malheur et de ces horreurs.
Hind avait transmis à son fils, avec labeur,
Ce qu'elle a su tiré des fruits de cet arbre
Qu'est le Prophète et sa noble descendance.
Elle avait au cœur cet acte d'allégeance :
Son fils et elle luttèrent sans relâche
Contre ce despote débauché et lâche.

Devant cette haine de la chair de sa chair,


Devant ce peuple exigeant des coupables,
Et ces rêves du Prophète qui l'accable,
Il libéra Zaynab et ses pairs de ces fers.
Ils quittaient enfin ce lieu de désolation
Où Dieu seul fut pour eux une consolation.
Ils pouvaient désormais faire le deuil de ces
morts
Dont le souvenir à ce jour reste très fort.

21
Avant d'aller se recueillir à Karbala,
Une mère voulut aller s'incliner là :
Dans un endroit où sa fille fut inhumée.
Cette femme que le chagrin a consumée
Demanda alors à Hind cette promesse :
De ne pas oublier Sakina sa chère,
De se rendre auprès d'elle, telle une mère
Venue couvrir son tendre enfant de prières.

Auteur : Alain Mohamad Asgar Daya (al-


misbah.org)

22
LES COMPLAINTES DE ZAYNAB
BINT ALI (AS)
Sur ces plaines, Zaynab en peine, appelle son
père et lui parle de cette terre.
Ton fils ‘Abbass, ton porte-étendard,
S’en est allé, un des remparts
Des signes de la foi,
Son voile et ses lois,
Qu’allons-nous faire, mon très cher père.

Sur ces plaines, Zaynab en peine, appelle son


père et lui parle de cette terre.
Princesse Sakina, ta chère et tendre,
De revoir son père, ne cessera d’attendre :
Espérant toujours,
Se reposer un jour,
Près de ses frères, mon très cher père.

Sur ces plaines, Zaynab en peine, appelle son


père et lui parle de cette terre.
Ma mère n’a pu, face à la malveillance,
Protéger Asghar et son innocence :
Sans humanité, aucune,
Sans goutte d’eau, pas une,
Ils l’ont pris à sa mère, mon très cher père.

Sur ces plaines, Zaynab en peine, appelle son


père et lui parle de cette terre.
23
Aux épousailles d’Akbar, j’ai tellement cru.
Tous ces rêves ont désormais disparu :
Une flèche dans le cœu,
Il rendit en douleur
Ses adieux à son père, mon très cher père.

Sur ces plaines, Zaynab en peine, appelle son


père et lui parle de cette terre.
Pourquoi tout ce mal et l’intolérance
Pour ‘Abdillah et sa descendance :
Les hommes ont sali
Juste pour cette vie
La sunna de Grand-père, mon très cher père.

Sur ces plaines, Zaynab en peine, appelle son


père et lui parle de cette terre.
Nos voiles arrachés pour nous découvrir !
Mon Dieu, personne pour nous secourir !
À Allah je demande
La plus belle récompense
Pour ceux qui pleurent pour nous, mon très cher
père.

Sur ces plaines, Zaynab en peine, appelle son


père et lui parle de cette terre.

Auteur : Alain Mohamad Asgar Daya

24
LES FEMMES DE KARBALA
Pour le bien du voile, ce legs merveilleux,
Je vous demande de penser à Karbala,
Ce lieu de souffrance et de larmes, mais cela,
Si peu comprennent pourquoi cela a eu lieu
Ou ne le veulent pas : là ce n’est guère mieux
Craignez la justice d’Allah dans l’au-delà.

Le voile, cette merveilleuse parure


Dont nos sœurs oublient peu à peu l’importance:
Pourquoi refuser de voir ses bienfaisances
Alors que pour elles tant de gens moururent
Sur ces terres rougies pleines de souffrance.
Mais ne songez-vous donc pas à votre futur ?

Toutes ces mères ont sacrifié fièrement


Tout ce que Dieu leur avait fait comme présent :
Ce ne sont que des actes de dévouement,
Mes sœurs, pour ce voile et chacune des lois,
Qui sont et resteront le socle de vos droits
Dans un monde voué à un destin sans foi.

Que le message de Zaynab ne soit point vain :


Ce bienfait si unique mis entre vos mains
Par Fatima doit construire votre destin.
Jamais, n’oubliez jamais toutes ces femmes
Qui choisirent le sacrifice et les larmes
Pour préserver cette religion qu’est l’islam.
Auteur : Alain Mohamad Asgar Daya

25
MESSAGE DU PRINCE DES MARTYRS
Aucun mot ne possède cette éloquence
Pour exprimer avec éloge et dignité
La volonté de notre Imam pour la liberté
De servir la Cause des causes et son essence.

De la tragédie de Karbala rappelle-toi :


Houssayn y consentit le plus terrible des choix,
Celui du don de la chair de sa chair et celle des
larmes,
Face à des obscurantistes ne parlant qu’avec
leurs armes.

Cette révolution ne fut point personnelle.


Mais pour le bien de cette foi et de cette
croyance
Il refusa cette ignoble obédience,
Confortant l’islam, ce présent de l’Éternel.

Essayez donc de bien comprendre son message :


Cette vie-ci n’est ni plus ni moins qu’une illusion
N’apportant qu’insatisfaction et dérision.
Libérez-vous et tenez-vous loin de ses cages.

Comme ‘Abbass soyez donc des êtres fidèles !


Comme ‘Ali Akbar, que votre jeunesse soit belle !
Et Zaynab, n’est-elle pas le plus beau des
modèles,

26
Celui de l’honneur, de la grandeur et du
courage, chers fidèles ?

À travers le temps, Houssayn vous incite à


suivre
Tous les principes et les messages d’achoura :
Car toute terre et tout instant est achoura,
Mais il vous incombe à présent de le vivre

Notre Prince des martyrs, au cœur de sa


détresse,
À l’égard des hommes, il a eu cette tendresse
En demandant le pardon et la compassion
Pour eux au Maître éternel de la création.

Tel un beau papillon, la vie est éphémère.


Toutes ses facéties seront pour vous bien
amères.
Craignez la justice de votre Créateur :
Vers Lui vous retournerez quand sonnera
l’heure.

Pleurez ces jeunes se sacrifiant avec bonheur,


N’attendant rien en retour sauf la récompense,
Non pas des hommes ni de leur reconnaissance,
Mais celle d’Allah à Qui l’on doit tout honneur.

Il faut garder vivace en nous le souvenir


Du don et de la souffrance de tous ces martyrs.

27
Perpétuez à travers l’espace et le temps
Ces valeurs que Houssayn honora de son sang.

Comme Hour, cherchez le pardon d’Allah à tout


prix.
Sajjad veut vous enseigner la patience.
Ce sont ces valeurs qui forgent le cœur et l’esprit
Mais on les oublie par pure inconscience.

Vivez ces valeurs si chèrement défendues


Pour que notre Imam des temps, le moment
venu,
En chacun d’entre nous, ait la fierté de voir :
Des partisans de ‘Ali prêts à faire leurs devoirs.

Auteur : Alain Mohamad Asgar Daya

28
NE DITES RIEN À MA TENDRE MÈRE
Lorsque Houssayn est parvenu
Près de son frère mourant,
Son porte-étendard lui confia ses derniers regrets.
Ô Maître ! Ô Maître !

Ô Maître, Ô Maître ! Ne dites rien à ma tendre


mère !
Je ne pourrais assumer une honte si lourde
De savoir Sakina sans sa gourde.
Ô Maître ! Ô Maître ! Ne dites rien à ma tendre
mère !

(1) J’ai appris de Mère l’amour pour toi


Et le respect que je te dois Ô Maître.
Quelque soit le lieu où tu dois être
Je devais être ton ombre mon Roi.
Mais aujourd’hui ton esclave n’a même plus de bras
Pour t’accueillir dignement Ô Mawla !
Ô Maître ! Ô Maître ! Ne dites rien à ma tendre
mère !

(2) Depuis ce matin tu as tant de fois


Accouru à l’appel de tes serviteurs.
Malgré l’épuisement et la douleur
Tu as pris la peine de venir à moi
Pour qu’avant de mourir, je puisse te revoir,
Une dernière fois te dire au revoir.
Ô Maître ! Ô Maître ! Ne dites rien à ma tendre mère !

29
(3) Ne racontez surtout pas à ma mère
Comment furent arrachés mes deux bras
Sans rien pour atténuer, vraiment pas,
Ma chute quand je suis tombé à terre.
Comment vais-je sauver de cette fureur
Les voiles de Zaynab et de mes sœurs ?
Ô Maître ! Ô Maître ! Ne dites rien à ma tendre
mère !

(4) Quand j’ai vu ‘Ali Akbar dans tes bras,


Tu le serrais si fort tout contre toi.
Avec lui le monde s’est écroulé
Et une part de ton âme s’en est allé.
J’aurais aimé t’éviter cet immense chagrin :
C’est là une souffrance qui m’étreint.
Ô Maître ! Ô Maître ! Ne dites rien à ma tendre
mère !

(5) En voyant le corps dévasté


De Qassim mon petit neveu,
Comment pourrais-je me présenter
Devant Hassan et lui faire l’aveu :
Je n’ai pas pu protéger ton fils, grand-frère,
La vie de la chair de ta chair.
Ô Maître ! Ô Maître ! Ne dites rien à ma tendre
mère !

30
(6) Tu as souhaité une dernière fois
Que je t’appelle frère Ô mon Mawla.
Mais comment pourrais-je te dire ces mots là
Alors que tu souffres à cause de moi
En n’ayant pas rapporté à nos enfants
Cette eau dont Sakina rêvait tant.
Ô Maître ! Ô Maître ! Ne dites rien à ma tendre
mère !

(7) Ô mon frère tu es si éreinté


Alors ne me ramène pas au camp.
Tu sais, je ne peux pas affronter
Le regard de Sakina me pleurant :
Elle espérait tellement me voir enfin
Apaiser sa soif et son chagrin.
Ô Maître ! Ô Maître ! Ne dites rien à ma tendre
mère !

(8) Mon cœur pleure toutes ces femmes


Qui ont vu mourir tous ces êtres chers :
Des enfants, des maris et des pères
Tués par des hommes sans état d’âme.
Avant même mes adieux à ma femme
Donne mes condoléances à ces dames.
Ô Maître, Ô Maître ! Ne dites rien à ma tendre
mère !

Auteur : Alain Mohamad Asgar

31
Ô MA TRÈS CHÈRE MÈRE
Ô ma très chère mère,
Regarde la chair de ta chair,
Transpercée par tant de flèches,
Allongée sur cette terre sèche.
Ô mère regarde ma souffrance,
Shimr m'égorgeant sans clémence :
Ô mère réconforte-moi.

Ô mon fils Houssayn, Ô mon fils Houssayn, Ô


mon fils Houssayn!

Comment pourrais-je endurer


De te voir te faire torturer :
Après tout je suis une mère !

Je t’ai couvert de tendresse


Depuis ta plus tendre enfance.
J’ai prié pour toi sans cesse
Avant même ta naissance.
Ces hommes nourris par la haine
Ont tué le fruit de ma peine
S’en prenant à lui par centaines.

Comment pourrais-je endurer


De te voir te faire torturer :
Après tout je suis une mère !

32
Comment peut-on assumer
D’assassiner sans émoi
Un bébé d’à peine six mois
Dans les bras d’un père consumé :
Une mère a dû endurer
De voir le corps torturé
De son enfant adoré.
Comment pourrais-je endurer
De te voir te faire torturer :
Après tout je suis une mère !

J’ai vu vos corps profanés,


Des enfants assassinés,
Femmes et enfants enchaînés
Torturés et emprisonnés.
Mais pourquoi tant de violence
Contre ces gens sans défense :
N’ont-ils donc pas de conscience.

Comment pourrais-je endurer


De te voir te faire torturer :
Après tout je suis une mère !

Face à l’inhumanité
De ces hommes remplis de rage
Zaynab tu as supporté
Cet orage avec courage.
Je serai à tes côtés,
Là pour te réconforter :
Ma fille je te le promets.
33
Comment pourrais-je endurer
De te voir te faire torturer :
Après tout je suis une mère !

Houssayn de voir t’écrouler


Fut la pire des afflictions.
J’ai vu ton sang s’écouler
Dans ce désert d’oppression.
Viens dans mes bras mon enfant,
Loin de ce lieu de tourment
De fureur et de dénuement.
Comment pourrais-je endurer
De te voir te faire torturer :
Après tout je suis une mère !

Pas un seul être vivant


Ni même les prophètes de Dieu
Ne purent voir l’acte odieux
De Shimr te décapitant.
Je partagerai ton chagrin
Va affronter ton destin
N’aie pas peur mon fils je t’aime.

Comment pourrais-je endurer


De te voir te faire torturer :
Après tout je suis une mère !

Auteur : Alain Mohamad Asgar Daya

34
HOUSSAYN...
Ô fils du Commandeur des croyants
Le Lion d'Allah, le Vaillant

Ô fils de la Maîtresse des femmes des mondes


Celle à la sincérité profonde

Ton nom fait vibrer des millions d'âmes


Et ton souvenir fait couler tant de larmes

Tu as consenti le sacrifice ultime


Et nous te tenons en grande estime

Les gens cherchent à suivre un modèle


Mais nous, nous te sommes fidèles

Quelle meilleure inspiration que toi ?


Quel meilleur appui pour notre foi ?

Nous sommes certes fiers d'être tes partisans


Mais à tes yeux, nos actes sont-ils satisfaisants ?

À jamais nous te sommes redevables


Mais nos actions sont-elles louables ?

Notre devoir n'est-il que de pleurer ?


Ou sommes-nous en train de nous leurrer ?

Auteur : Amrina Darmsy Ladha


35
À TOI KARBALA

Karbala…
Terre comme toi, aucune ne sera
Tragédie, comme toi, l’humanité ne vivra
Souffrance, comme toi, personne ne sentira
Regrets, comme toi, nul autre n’aura…

Karbala…
Jeunesse, comme la tienne, aucune ne sera
Amitié, comme la tienne, plus forte n’existera
Femmes comme les tiennes, l’islam n’aura
Élite, comme la tienne, sur terre ne se formera…

Karbala…
Martyrs comme les tiens, le monde ne verra
Foi, comme la tienne, nul autre n’exaltera
Bravoure, comme la tienne, l’homme ne
montrera
Sacrifices, comme les tiens, l’humanité ne fera…

Karbala…
Tyrannie, comme la tienne, nul n’exercera
Oppression, comme la tienne, nul ne subira
Atrocité, comme la tienne, nul n’exécutera
Peine, comme la tienne, nul ne ressentira…

36
Karbala…
Patience, comme Sajjad, nul ne tiendra
Chagrin, comme Sakina, nul n’éprouvera
Fermeté, comme Zaynab, nul n’exposera
Larmes, comme Soughra, nul ne versera…

Karbala…
Courageux, comme ‘Abbass jamais ne sera
Fidèle, comme Habib, nul ne se présentera,
Principes, comme Akbar, personne ne protègera,
Respect, comme Asghar, personne n’arborera
Victoire comme Houssayn, nul ne connaîtra…

Auteur : Arbam Maalik Houssen

37
AU NOM DE L'ISLAM, DÉDIÉ AUX
MARTYRS DE KARBALA
Les vices étaient à leur comble et les vertus
enchaînées ;
Les lois justes furent lésées et les dires du
Prophète oubliés ;
Les tyrans corrompaient par convoitise, la masse
bien confuse,
Qui ne tarda à céder au Diable et à sa ruse.

Le legs du Prophète était vivement menacé ;


De par la Oummah, la perdition s'installait ;
Ils vinrent alors vers l'Imam pour un serment
d'allégeance ;
Mais fidèle à son Dieu, Houssayn, n'en prit
connaissance.

Pour le salut de l'être et celui de l'islam,


Pour la liberté de la vie et le souffle de l'islam,
Responsable et sincère, l'Imam décida de se
soulever,
Telle une arche qui s'érigeait, au milieu du
déluge qui s'annonçait.

Le voyage fut entrepris et l'épopée commença.


Ils quittèrent le berceau de leur enfance, pour la
sainte Kaaba.

38
C'est alors que l'Imam, sa famille, et ses fidèles
amis,
S'apprêtèrent pour un ultime sacrifice : le don de
la vie.

La Oumra accomplie, le voyage reprit ;


Et ils avancèrent vers Koufa, ville de l'Émir ‘Ali ;
Mais au gré du destin, leur itinéraire changea,
Quand Hour et sa cavalerie, les interpella.

Ils continuèrent leur route, avançant à petits pas


Vers cette terre de malheur qu'on nommait
Karbala.
Quelques jours de voyage, et ils y arrivèrent.
Un lopin de terre fut acheté, et ils s'y
installèrent...

L'accès à l'eau fut interdit à l'Imam et aux siens,


Grotesque sauvagerie de ces tyrans inhumains,
Qui laissèrent la soif et l'altération s'installer
Dans le camp de Houssayn, et de ses bien-aimés.

Les délais furent déposés et la guerre déclarée ;


Houssayn s'entoura alors des siens pour une
dernière assemblée ;
Et demanda de partir libre, à celui qui le voulait
;
Mais malgré la lumière que l'Imam éteignit,

39
Au serment de fidélité, nul d'entre eux ne faillit.

Quand l'heure de la bataille sonna.


Symbole du Pardon, Hour s'élança
Face aux assaillants, fermement il lutta,
Mais las et fatigué, il tomba en martyre,
Et se dirigea vers l'au-delà quand Fatima vint
l'accueillir.

Venu prêter main forte à son ami et Imam,


Habib offrit sa vie comme cure à l'islam.
Certes il mourut, mais appris à l'Humanité
Les valeurs essentielles d'une noble Amitié.

Fermes et convaincus, étaient ces deux jeunes


frères,
Fierté d'un père et richesse d'une mère.
‘Awn et Mohammad firent acte de bravoure et
preuve de courage,
Et rejoignirent ainsi, quand la bataille fit rage,
Le Seigneur des cieux, malgré leur très jeune
âge.

Vivant au rythme du mot de son père,


Qassim, jeune orphelin, et seul espoir de sa mère ;
Un joyau brillant et éblouissant,
Qui, massacré et émietté, mourut si cruellement.

40
La fierté des Hashim, ‘Abbass s'élança ;
Se dirigeant vers la rivière, avec fougue il
galopa.
Voulant ramener un tout petit peu d'eau,
Pour assouvir ses enfants, dont la soif était le lot.

Les Tyrans n'ayant supporté de voir cela,


S'élancèrent à leur tour et lui tranchèrent les
bras.
Mais il ne lâcha la gourde, vigilant et déterminé,
Jusqu'à ce qu'une flèche, ne vint la perforer.

Les yeux transpercés et le corps meurtri, à terre


il tomba.
N'ayant plus ses bras pour s'appuyer, ‘Abbass
s'écroula.
Puisant dans ses dernières forces, il cria : « Ya
Mawla »
Et Houssayn accourut au secours d'un frère que
la guerre n'épargna.

‘Ali Akbar, sosie du Prophète et vie de Layla,


Splendeur du camp des Justes, qu'une lance
transperça.
L'enlever fut la pire des épreuves et le summum
des langueurs,
Qu'un père n'eut à endurer, par-delà son
malheur.

41
Tous étaient tombés en martyrs, et Houssayn se
retrouva esseulé.
« Y a-t-il quelqu'un pour m'aider ? » lança-t-il
assoiffé.
C'est alors, que de son berceau, un bébé se rua,
Pour secourir un père que la tristesse accabla.

C'était un nourrisson aux lèvres taries,


Un petit ange assoiffé et alangui,
Un nouveau-né, bébé de quelques mois,
Dont les gémissements laissèrent l'histoire sans voix.

Houssayn amena alors, son enfant sur le champ,


Suppliant pour ce dernier de l'eau, en guise de
compassion.
Mais c'est une flèche qui lui vint en retour,
Lui arrachant brusquement Asghar pour
toujours.

Gisant et mourant, le cou déchiré


Laissant vides les mains d'une mère ruinée,
Le sourire aux lèvres et le devoir accompli,
Dans les bras de son père le bébé s'endormit.

Arriva ensuite le paroxysme du malheur,


Quand une jeune fille, au milieu des pleurs,
Vit se faire trancher, sans indulgence ni pitié
Cette nuque, que jadis le Prophète avait
embrassée.
42
Houssayn fut tué, et le ciel gronda ;
Houssayn fut tué, et la terre trembla ;
Son corps gisait sur le sol brûlant,
Criblé de flèches et maculé de sang.

Quand Shimr le Maudit vint la frapper,


Quand ses oreilles furent ensanglantées
L'orpheline chercha son père et pleura,
Alors que la nuit des Pauvres enveloppait
Karbala.

Les tyrans mirent feu au campement ;


Alors que les flammes s'élevaient dans un
vacarme incessant,
Les proches de Houssayn se firent capturer,
Le visage découvert et les mains enchaînées.

Ils furent conduits de Karbala à Shaam,


Avec comme seul garant, notre quatrième Imam,
Dont le plus grand malheur fut celui de voir
défiler,
Au milieu des regards haineux, sa tante dont le
voile fut arraché.

C'est dans une prison qu'elle passa le restant de


sa vie,
Accablée par la souffrance, elle s'y éteignit ;
Sakina rejoignit ainsi dans l'au-delà,
Le père que Shimr lui eut enlevé à Karbala.
43
Zaynab quant à elle, lutta ardemment
Elle fit preuve de Courage en bien des moments
En donnant des sermons, digne de son père ‘Ali.
Elle mit au défi Yazid et sa tyrannie.

À ceux qui lisent ses vers, quelques phrases


pour terminer :
Houssayn et les siens ont donné tout ce qu'ils
avaient,
Pour que soient sauvés l'islam et son message.
Ils ont dû supporter les traitements des plus
sauvages,
Pour délivrer l'Homme du pire des esclavages.
Devoir est nôtre, de préserver cet héritage,
Pour qu'il se perpétue à travers les âges.

Auteur : Arbam Maalik Houssen

44
ABBASS ALAMDAAR
Toi le porte-étendard,
‘Abbass Alamdaar

Tu es le don d’Allah pour ‘Ali


Tu es la lune de toute ta famille
Tu es le fils du Lion de Koufa
Tu es l'espoir de Sakina

Toi le porte-étendard,
‘Abbass Alamdaar

Tu t’illustras dans de nombreuses batailles


Prouvant au monde qu'il n’y avait de pareil
Tu es la bravoure de Karbala
Tu es l'espoir de Sakina

Toi le porte-étendard,
‘Abbass Alamdaar

Tu t’élanças à cœur vaillant


Ne supportant la soif des enfants
Tu es celui que l'Euphrate pleura
Tu es l'espoir de Sakina

Toi le porte-étendard,
‘Abbass Alamdaar

45
Il fut un temps où Houssayn te berçait
Il en est un où il te secourait
Tu es la fierté de ton Mawla
Tu es l'espoir de Sakina

Toi le porte-étendard,
‘Abbass Alamdaar

Auteur : Arbam Maalik Houssen

46
IBN SHAHID-É-NAYNAVA

Ibné Shahidé Naynava


Ana marizé Karbala

Je suis la lignée de Moustafa


Je suis le sang de Mourtadha
Je suis la chair de Fatima
Je suis le captif de Karbala

Ibné Shahidé Naynava


Ana marizé Karbala

J'ai vu la tristesse de Sakina


J'ai vu la détresse de Layla
J'ai vu l'oppression des Omayyah
Je suis les yeux d’achoura

Ibné Shahidé Naynava


Ana marizé Karbala

Par les sermons que j'ai prêchés,


J'ai fait trembler leur royauté
Je suis témoin de la vérité
Je suis la voix de l'opprimé

Ibné Shahidé Naynava


Ana marizé Karbala
47
Je suis le symbole des louangeurs
Je suis la gloire des adorateurs
Je suis l'expression de la ferveur
Je suis la fierté de mon Seigneur

Ibné Shahidé Naynava


Ana marizé Karbala

Je vous ai laissé un beau présent


Le recueil de mes invocations
À vous d'en faire bon usage
Pour perpétuer notre héritage

Ibné Shahidé Naynava


Ana marizé Karbala

Auteur : Arbam Maalik Houssen

48
MA CHÈRE SAKINA ALVIDA

En terre aride de Karbala


Houssayn la chair de Fatima
S'apprête à honorer Allah
Ma chère Sakina alvida

Ton père s'en va en champ de guerre


Ma chère Sakina alvida

Bien au-delà de mes espoirs


Que tristes sont ces au revoir
Tel est mon plus grand désespoir
Ma chère Sakina alvida

Ton père s'en va en champ de guerre


Ma chère Sakina alvida

C'est bien la dernière fois ma fille


Que tu me vois ainsi en vie
Bientôt ton père sera sans vie
Ma chère Sakina alvida

Ton père s'en va en champ de guerre


Ma chère Sakina alvida

Viendra un temps où te manqueras


Le torse de ton cher papa

49
À même le sol tu dormiras
Ma chère Sakina alvida

Ton père s'en va en champ de guerre


Ma chère Sakina alvida

Arrivera l'ultime moment


Où je serai sur le sol brûlant
Criblé de flèches noyées de sang
Ma chère Sakina alvida

Ton père s'en va en champ de guerre


Ma chère Sakina alvida

Sur un plateau ou sur une lance


Ou sur le lieu de ta pénitence
Je partagerai toute tes souffrances
Ma chère Sakina alvida

Ton père s'en va en champ de guerre


Ma chère Sakina alvida

Ma plume écrit mon cœur pleure


Sur ton histoire sur ton malheur
Toi l'orpheline aux mille pleurs
Ma chère Sakina alvida

Ton père s'en va en champ de guerre


Ma chère Sakina alvida

Auteur : Arbam Maalik Houssen


50
Ô HABIB !

Ô Habib !
Ô Habib mon bien-aimé
Ô Habib mon bien-aimé

Tu as répondu présent à mon appel


J'en serai témoin auprès de l'Éternel.
Tu as appris à l'humanité,
Les valeurs essentielles de l'amitié
Ô Habib !
Ô Habib mon bien-aimé
Ô Habib mon bien-aimé

Alors que tu jouissais d'un vrai confort


Tu es venu à moi tel un réconfort.
L'humanité ne saura oublier,
Que tu fus le soutien de l’Esseulé
Ô Habib !
Ô Habib mon bien-aimé
Ô Habib mon bien-aimé

J'avais épuisé tout mes recours,


Je t'ai appelé alors à mon secours
L'histoire te verra comme cet ami,
Qui vint me secourir au péril de sa vie
Ô Habib !
Ô Habib mon bien-aimé
Ô Habib mon bien-aimé
51
Par-delà le monde et ses contrées
Ton nom sera scandé, ton nom sera pleuré.
Nos partisans se rappelleront toujours,
Ton sens de la foi et ta bravoure.

Ô Habib !
Ô Habib mon bien-aimé
Ô Habib mon bien-aimé

Auteur : Arbam Maalik Houssen

52
Ô HOUSSAYN IBN ALI

Ô Houssayn ibn ‘Ali


Ô Houssayn ibn ‘Ali
Tu es la flamme de la guidance
Tu es la voie de l'espérance

Ils vinrent à toi pour prêter allégeance


Fidèle à Dieu tu n'en pris connaissance
Tu es modèle de dévotion,
Tu es symbole de conviction.

Ô Houssayn ibn ‘Ali


Ô Houssayn ibn ‘Ali
Tu es la flamme de la guidance
Tu es la voie de l'espérance

Soutien du vrai au péril de ta vie


Tu t’érigeas face à leur tyrannie
Tu es le giron de la vertu
Tu es notre arche du salut.

Ô Houssayn ibn ‘Ali


Ô Houssayn ibn ‘Ali
Tu es la flamme de la guidance
Tu es la voie de l'espérance

53
Tu dus sacrifier femmes et enfants
Pour sauver l'islam de ses tourments
Tu es la voix de l'opprimé,
Tu es l'étendard de la vérité.

Ô Houssayn ibn ‘Ali


Ô Houssayn ibn ‘Ali
Tu es la flamme de la guidance
Tu es la voie de l'espérance

Nous soutiendrons à jamais ton message


Car il est pour nous un bel héritage
Tu es mes mots, tu es ma voix,
Tu es mon âme, tu es ma foi

Ô Houssayn ibn ‘Ali


Ô Houssayn ibn ‘Ali
Tu es la flamme de la guidance
Tu es la voie de l'espérance

Auteur : Arbam Maalik Houssen

54
ZINDABAD HOUSSAYN ZINDABAD

Zindabad Houssayn Zindabad

La nuit du trois Shabaan en terre d'Arabie,


Tu vins embellir la sainte demeure de ‘Ali.
Le malheureux des cieux, Fitrous l’ange déchu
Trouva à ton chevet son arche du salut.

Zindabad Houssayn Zindabad

Quand fut venu le temps de secourir l'islam


Tu assumas pleinement le rôle d'Imam.
Tu te sacrifias sans doute en terre de Karbala
Mais fit plier Yazid le roi des Omayyah

Zindabad Houssayn Zindabad

Que l'on soit musulman, hindou ou bien


chrétien,
Ton nom dépasse tous les clivages humains.
Tu es la voix du vrai, la Voix de l'opprimé
Tu es ce nom qui change toute destinée.

Zindabad Houssayn Zindabad

La nuit d’achoura tu demandais aux tiens,


De se réunir pour l'ultime entretien.

55
Pouvait partir libre, qui le voulait
Mais nul ne faillit à la parole donnée.

Zindabad Houssayn Zindabad

Habib et l'amitié
Hour et le pardon
‘Abbass et la bravoure
Akbar et le courage

Zaynab et la patience
Sakina l'innocence
L’humilité Qassim
Sajjad la piété

Hani ibn ‘Orwa, Mouslim ibn ‘Aqil


Owais al-Qarni, Jundub ibn Huzayr
Zohayr ibn Qayn, ‘Aoun et Mohammad
Oumm al-Banine, Oumm al-Layla
Oumm al-Rabab, Oumm Farva
John al-Habashi, Ghoulam al-Turki

Tous ont enduré de bien nombreuses peines,


Pour sauver le message et ses valeurs humaines.
Rendons-leur hommage au travers de ces vers
Reprenons en cœur cette cause qui leur est
chère...

56
Zindabad Houssayn Zindabad

Nous rêvons tous un jour de venir vers toi


Pour saluer ta tombe en terre de Karbala
Exauce ce souhait Ô toi mon Seigneur,
Écoute ce slogan qui fait vibrer nos cœurs....

Zindabad Houssayn Zindabad

Auteur : Arbam Maalik Houssen

57
L ANNIVERSAIRE
C'est aujourd'hui qu'on est en larmes
Qu'on revêt les habits de deuil
Que la foule fait les vacarmes
En usage autour d'un cercueil.

Car c'est aujourd'hui que le juste


Le clairvoyant, celui qu'aima
Entre tous le Prophète auguste
Houssayn, le fils de Fatima.

Après son père, après son frère


Tous deux déjà martyrs et saints
Sous le règne de l'arbitraire
Fut tué par des assassins.

Les siens étaient soixante-douze


Derrière un tertre il avait mis
Ses jeunes enfants, son épouse
Dix mille étaient les ennemis.

Sous un ciel de feu, rien à boire


Dix jours, le monde eut ce tableau
Les hommes y gagnaient la gloire
Les enfants demandaient de l'eau

Enfin haché, méconnaissable


Houssayn à terre roula

58
Et le sang fut bu par le sable
Dans le désert de Karbala.

Aussi, depuis l'aube, les bêtes


Pleurent dans les bois, et du ciel
Les gouttes tombant sur nos têtes
Sont amères comme le sel.

Seul, je ne pleure pas, j'envie


Celui qui, pour l'amour d'Allah
Vint souffrir et donner sa vie
Dans le désert de Karbala.

Auteur : Armand Renaud (Poète Français) (1836-


1895) dans Les nuits persanes.

59
POUR TOI Ô HOUSSAYN
Je ne sais comment m'exprimer ni par où
commencer,
À faire tes éloges ô petit-fils du Messager,
Alors que tes attributs sont si élevés,
J'ai peur d'être injuste et d'en oublier.

Tu avais atteint la maturité dès ton enfance,


C'est pourquoi le Prophète t'assimila,
En t'emmenant à l'évènement de Moubahila,
Encore une fois nous a démontré ton
importance.

Alors qu'il était en train de se prosterner,


Ton grand-père reçut l'ordre du Plus Parfait,
De rallonger sa prière et de ne pas se relever,
Car sur son dos Houssayn était en train de jouer.

Je suis venu à ton sanctuaire en étant appauvri,


Seuls les soucis et pleurs envahissaient mon
esprit,
Mais tout comme Fitrous l'ange Béni,
Je suis ressorti en disant « man misli ».

Mon regret aujourd'hui est d'avoir uniquement


retenu,
Les derniers jours ici-bas que tu as vécus,
Tandis que ta vie est un modèle à imiter,

60
Ô Houssayn, accorde-nous la chance de te
ressembler.

Auteur : Cassim Dandjee

61
LA ROUTE DU PARADIS

Chanceux est celui qui quitte ton papa,


Te rejoint en accomplissant ces petits pas,
À travers cette route qui nous montre comment
vivre sur terre,
Afin de nous préserver du feu de l'enfer.

Telle est la recommandation de notre Imam,


Ces hommes se sont donnés corps et âme,
Pour nous offrir le peu qu'ils possédaient,
Une prière en retour leur suffisait.

Durant cette marche que nous avons effectuée,


Avec aisance, protection et tranquillité,
Sans avoir peur de se faire corriger,
Comment oublier Sakina qui s'est fait maltraiter.

Lorsque vient le moment où je vois ta coupole,


Mon âme commence à prendre son envol,
Et malgré ma position encore lointaine,
Je ne cesse de crier LABBAYK YA HOUSSAYN !

Auteur : Cassim Dandjee

62
POUR TOI SAKINA

Ta vie s'est arrêtée et tu nous as quittés,


Rejoindre Asghar, ton frère bien-aimé,
Lorsque le Seigneur a repris ton âme,
Dans la prison de Shaam.

Après les martyrs de la famille du Messager,


Ces hommes ne t'ont pas épargnée,
En t'arrachant le cadeau de ton père adoré,
Des boucles d'oreilles qui t'ont ensanglantée.

Lorsque les problèmes viennent à nous,


Nos pensées se tournent vers vous,
Surtout toi Sakina, malgré ton plus jeune âge,
Tu nous as montré tout ton courage.

Toi qui fus la prunelle des yeux de tes parents,


Accorde à chacun des petits enfants,
Afin qu'ils aient eux aussi des moments de
plaisir,
Qui leur laisseront de merveilleux souvenirs.

Auteur : Cassim Dandjee

63
YA ABBASS

J'ai plusieurs fois essayé d'écrire,


Quelques mots pour te décrire,
Mais comme te l'a appris ta maman,
Tu mets toujours Houssayn en avant.

Tu représentais l'espoir de nombreuses vies,


Tant que tu étais là, nul n'avait de soucis,
Sakina pouvait calmer les enfants,
Son oncle ‘Abbass était toujours vivant.

Tu nous as appris tant de choses,


Sur la manière de vivre et de servir en
continuité,
Que par moments je me remets en cause,
Si je mérite que tu intercèdes pour tous mes
souhaits.

Malgré cela je viens te présenter toutes mes


prières,
Mais aussi celles de mes sœurs et de mes frères,
Je sais que tu ne me refuseras point,
Car un frère, toi aussi tu en as un.

Auteur : Cassim Dandjee

64
MOHARRAM (1)

Durant ces quelques jours et soirées,


Les récits de Karbala nous seront contés,
Et même si l'histoire reste inchangée,
L'émotion qui en ressort ne fait qu'augmenter.

Cela grâce à nos parents qui nous ont appris ta


patience,
Lorsque tu as dû quitter ton pays d'enfance,
En y laissant Soughra dans sa souffrance,
Car tu ne pouvais prêter cette allégeance.

Tu m'as fait connaître un Habib comme le tien,


Qui m'a montré et guidé sur ton chemin,
Car des amis dans la vie il y en a plein,
Mais peu arrivent à changer ton destin.

Fais que chaque jour soit pour nous achoura,


Toutes les terres deviennent Karbala,
Que cela ne soit plus de simples paroles
prononcées,
Afin que pour Houssayn nous soyons ses
préférés.

Auteur : Cassim Dandjee

65
MOHARRAM (2)

Le mois de Moharram arrive à grands pas,


Malheureusement je ne serais à tes côtés,
Ce qui représente pour moi un grand regret,
Ô fils de ‘Ali et de Zahra, Ya Aba ‘Abdillah.

Je serais allé à l'endroit où ‘Abbass a perdu ses


deux bras,
Pour apaiser la soif de sa tendre Sakina,
Sans oublier la séparation d'un fils et de son
père,
Qui s'en est allé rejoindre son grand-père.

Toute cette souffrance que vous avez endurée,


Pour continuer la mission du Messager,
Dont les mots ne suffisent pour m'exprimer,
M'ont permis de trouver la vérité.

Accorde-nous la chance cette année de verser


quelques larmes,
Afin qu'elles deviennent pour nous une grande
arme,
Le jour des comptes et du jugement dernier,
Où les partisans de Houssayn ne sont point
abandonnés.

Auteur : Cassim Dandjee

66
MOHARRAM (3)

Le mois de Moharam fera bientôt son entrée,


Avec la tristesse, les pleurs et la captivité,
Comment retenir mes larmes après ce qui s'est
passé,
Et cela malgré les années qui se sont écoulées.

Quelle mère peut supporter cette douleur,


Que de voir une sœur telle que Zaynab en
pleurs,
Devant le martyr d'un frère protecteur,
Qui sera gravé à jamais dans son cœur.

Que cette année soit pour mes sœurs et mes


frères,
Celle de la commémoration la plus sincère,
Afin que notre Imam et sa famille bénie,
Intercèdent pour nous faire entrer au paradis.

Labbayk ya Houssayn !

Auteur : Cassim Dandjee

67
MOHARRAM (4)

De part et d'autre du globe ton nom résonne,


Ô Houssayn, vers toi sont tournés les regards de
chaque personne,

Tous accourent pour rejoindre la sainte Zahra,


Cette Dame qui pour nous une protection sera.
Ô Houssayn, perdre ton ‘Ali Akbar tu as accepté,
Ô mon Maître, enterrer Asghar tu as exécuté,
Tout cela pour nous tes Shias tu as supporté,
Mais aujourd'hui qu'en est-il de ma fidélité.

Heureuse est cette âme qui se trouve à ta proximité,


Accorde-nous, nous qui ne sommes à tes côtés,
La chance de voir des larmes couler sur nos visages,
Afin que nous puissions les présenter à ton
entourage.

Pour que plus tard nous soyons prioritaires,


Le jour où seront traités les comptes et les affaires,
Guide-nous Ô le Tout-Puissant sur le chemin droit
et béni,
Le chemin d'un vrai Houssayni.
Ya Houssayn...

Auteur : Cassim Dandjee

68
JE T'AI TROUVÉ

Depuis notre plus jeune âge,


On nous demandait de rester sage,
Durant ce mois de notre coutume,
Rempli de tristesse et d'amertume.

Pour toi les gens se rassemblaient,


Les larmes coulaient et les cris raisonnaient,
Seul le Tout-Puissant en a le secret,
Qui a tenu Sa promesse faite au Messager.

Ce n'est qu'au moment de mes premiers pas,


Sur la terre sainte de Karbala,
Que j'ai compris pourquoi tu as fait cela,
Pour moi, une meilleure vie ici-bas et dans l'au-
delà.

Depuis, j'essaie de te garder dans mes pensées,


À chaque instant, souffle et moments passés,
Tout ce que tu as fait et as laissé,
Parce que HOUSSAYN aujourd'hui je t'ai
trouvé....

Auteur : Cassim Dandjee

69
POUR BIBI ZAYNAB (AS)

Sortie de Madina avec ‘Abbass le bienveillant,


Qui aurait pu toucher à ton voile et pourtant,
Les récits de ton père ‘Ali se réalisant,
Plus rien ne te préoccupait à cet instant.

Tu étais prête à y laisser ton âme,


Mais sur l'ordre du quatrième Imam,
Tu es sortie des tentes enflammées,
Devant des hommes étant sans pitié.

Tu y as laissé tes deux êtres chers,


Qui ont lutté comme leurs grands-pères,
Malgré la proximité de la mer,
Ils ont suivi les conseils de leur mère.

Tu sembles si proche mais éloignée,


Ton sanctuaire m'est refusé,
Mon souhait est d'arrêter de rêver,
Appelez-moi à vos côtés.

Auteur : Cassim Dandjee

70
REPOSE-TOI PETITE SAKINA

Repose-toi petite Sakina,


Tout est fini à présent,
Plus personne ne viendra,
Te blesser, dorénavant.
Tu as tellement souffert,
Depuis le martyre de ton père,
Face à des hommes sans pitié,
Qui ne voulaient que t'oppresser.
Quelle a dû être la réaction de ton frère,
En découvrant ce corps couvert de blessures,
Sûrement la même que celle de ton grand-père,
Au décès de Fatima, la pure.
Ton sanctuaire nous est refusé,
Comme celle de ta tante adorée,
Par l’intermédiaire de votre rang élevé,
Acceptez-nous Sakina la bien-aimée.

Auteur : Cassim Dandjee

71
QUELQUES VERS EN L'HONNEUR DE
L IMAM

Dans tes bras ton ‘Ali Asghar,


Devant toi ton ‘Ali Akbar,
Derrière toi une mère en pleurs,
Autour de toi des âmes sans cœur.

Tu as tout donné, tout sacrifié,


En y laissant même ta bien-aimée,
Qui, réclamant son père adoré,
A perdu toute sa liberté.

Ô toi fils de Fatima et de ‘Ali,


Je ne sais te remercier aujourd'hui,
De m'avoir guidé vers le paradis,
Malgré les péchés que j'ai commis.

Ô mon Maître tu choisis tes alliés,


Je désire tellement être à tes côtés,
Je n'ai qu'un souhait pour cette année,
Le rêve d'être parmi tes invités.

Auteur : Cassim Dandjee

72
EN CE JOUR D ACHOURA

Ô mon Houssayn, ô Aba ‘Abdillah


Heureusement que tu es là
Tu es ancré dans mon cœur depuis que
J'étais dans le ventre de ma mère

Ô mon Houssayn, ô Aba ‘Abdillah


Tu as su combattre ‘Obaydollah
Par ton comportement exemplaire
Avec tes paroles censées et sincères

Ô mon Houssayn, ô Aba ‘Abdillah


Aide-moi à combattre l'injustice
Ô mon Houssayn, ô Aba ‘Abdillah
Banis l'égoïsme et l'avarice

Ô mon Houssayn, ô Aba ‘Abdillah


Remets-nous sur la voie d'Allah
Ô mon Houssayn, ô Aba ‘Abdillah
Rejoins-moi quand je ne serai plus là

Auteur : Minase Goulamaly Dandjee

73
KARBALA

Il est un lieu …
Où le sang ne cessera de couler.
Là-bas, les consciences trouvent la paix
Dans la parole de vérité d’une sainte femme …
Dans ces appels à la résistance.

Il est un lieu…
Où des larmes amères ne cesseront de couler,
Sur la gentille famille de notre saint Prophète.

Il est un lieu…
Où un Homme fut sauvagement décapité et
piétiné.
Lui… pure Lumière et douce Réalité.

Depuis cela, il n’y a plus d’ici et plus d’ailleurs,


Et tous les hommes, pèlerins de la cause,
Trouvent la force d’affronter dans la dignité,
Le malheur et la perdition.

Sur cette route, parsemée de jasmin et de cris de


douleurs,
Au rythme de l’Amour véritable et de l’Amitié
exaltée,
Un Homme s’est sacrifié pour la cause de
l’Humanité entière,

74
Dans la plus pure des réalités spirituelles qui
sacralisent
Le plus parlant des actes de Justice.

Auteur : Nadia Goulamaly

75
MÊME SI L EAU DE LA MER ÉTAIT L ENCRE
DE MON STYLO

Même si l’eau de la mer était l’encre de mon


stylo
Même si j’écrivais sur l’ensemble des peaux des
animaux
Même si j’utilisais la pleine capacité de mon
cerveau
Décrire Houssayn (as) serait impossible avec des
mots

Il ne t’a pas fallu monter sur un quelconque


trône
Ni te faire connaître par l’intermédiaire d’un
mégaphone
Non, il a juste fallu que sur l’humanité ta
personnalité rayonne
Pour que viennent à ton mausolée vingt-cinq
millions de personnes

Ô Houssayn, comment parler des orphelins qui


ont reçu ta compassion ?
Comment parler des nécessiteux que tu as aidés
anonymement ?
Je n’ai pas de mots pour décrire les personnes
âgées que tu as visitées affectueusement
76
Qu’Allah me permette de suivre ton exemple car
ta vie a créé en moi une passion

Tu t’es soulevé pour la justice au point de


devenir un exemple
Charles Dickens, Mahatma Gandhi et tant
d’autres te contemplent
Ô mon Dieu, donne-nous la chance de visiter
son temple
Ô Houssayn, que ta vie réforme notre
comportement de manière ample

Auteur : Shamir Djafaraly

77
Ô MON FILS AKBAR

Ô mon fils Akbar, tu as tellement grandi


Debout devant moi avec ce costume comme habit
À tel point que j'oublie la raison pour laquelle tu
l’as mis
Entends-tu la réaction de ton départ ? Entends-tu
ces cris ?
Akbar, aujourd'hui j'ai écouté ton appel à la
prière
En tant que père, avoir un fils comme toi me rend
fier
Montre à ces gens dont le cœur s'est transformé
en pierre
Le chemin de la vérité à travers ton visage de
lumière
Quand je vois que tu t'approches du champ de
bataille
Comment ne pas te suivre pour t'éviter des
entailles ?
Et même si pour toi la mort n'est qu'un détail
Comment accepter que tu sois exécuté comme du
bétail ?

78
Mon fils, quel genre de père suis-je pour te laisser
partir ?
Tu as le visage du Prophète et je regarde ce qu'ils
te firent
Et quand je viens à ton aide et te confirme ton
sacrifice pour la foi
Je vois ton sang gicler et dans ma main je tiens ton
foie...

Auteur : Shamir Djafaraly

79
SAKINA

Pourquoi pleurez-vous mon père ?


À la vue de ce fleuve qui reflète la lumière.
Il est bien calme ce petit coin du désert
Mais si loin de Médine, notre chère terre...
Ô ma fille Sakina, ce n'est rien
Cet endroit est le repos des gens bien
Peux-tu dire aux autres que nous nous arrêtons là
Car nous sommes arrivés sur la terre de Karbala
Quelle est cette expression sur votre visage ?
N'aurais-je pas, par hasard, été sage ?
Père, nous manquons d'eau après le partage
Effectué avec Hour et son armée de bas étage
Sakina ma fille chérie, viens dans mes bras
Cette terre est le symbole d'une justice qui vaincra
Mais mon cœur, la souffrance tu connaîtras
La peine te déchirera et tu me rejoindras.
Demande à ton oncle ‘Abbass d'aller chercher de
l'eau
Dans huit jours il te quittera avec ces mêmes mots
Un voyage pour un endroit beaucoup plus beau
Où l'islam sera lavé de tous ces gens faux.

Auteur : Shamir Djafaraly

80
HOUSSAYN

Houssayn, sauveur de l'humanité


Sans toi ma vie n'est que vanité
Je mets à profit toute ma santé
Pour réformer ma communauté

Houssayn, ton nom est une fierté


Tu as sauvé la religion de la vérité
Tu as éliminé de notre vie la futilité
Avec toi, il n'existe plus d’ambiguïté

Houssayn, tu es le symbole de notre dignité


Dieu seul sait si on l'a mérité
Nos péchés ne cessent d'augmenter
Pourrons-nous un jour nous racheter ?

Houssayn, tu as combattu la lâcheté


Ô Imam offre-nous la possibilité
De connaître un jour ton hospitalité
Pour pleurer près de ton corps déchiqueté...

Auteur : Shamir Djafaraly

81
KARBALA

Mon frère, mais où est-ce que tu nous amène ?


J’ai du mal à respirer, pourquoi y a-t-il si peu
d’oxygène ?
Quelle est cette terre qui de Médine est si
lointaine ?
Houssayn mon frère réponds, toi qui es notre
capitaine

Cette terre est l’endroit où reposeront mes


veines
Où Akbar vêtu de son costume ira dans l’arène
Où ‘Abbass sera coupé de manière inhumaine
C’est Karbala, lieu qui accueillera mes dix nuits
prochaines

Mon frère Houssayn, je te vois partir au loin de


manière souveraine
Je te regarde de la plus haute des plaines
Je vois nos ennemis te frapper avec tant de haine
Si tu savais à quel point cela me fait de la peine

Des hommes affluent vers nos tentes par


centaines
Ils enlèvent nos voiles et nous mettent des
chaines
Ils arrachent les boucles d’oreille de Sakina sans

82
gêne
Ils nous font marcher vers Shaam, un lieu de
géhenne

De ton sang mon frère, mes mains en sont


pleines
De Koufa à Shaam je me soulèverai face à toutes
ces hyènes
Je raconterai au monde entier toute cette scène
Afin que le monde puisse se rappeler de qui est
Houssayn !

Auteur : Shamir Djafaraly

83
Ô HOUSSAYN

Mon cœur se serre


Mon esprit erre
À chaque fois que je te vois
Ô Lune du premier mois

Tu annonces le malheur
Des Ahl al-Bayt, dans la douleur
En plein désert, traqués
Assoiffés puis tués

Quel genre d'hommes sont-ils ?


Capables d'actes si vils
Soi-disant des compagnons fidèles
Mais tellement traîtres en réel

Ô mon Imam bien-aimé


Ô Houssayn, le Sacrifié
Sur l'autel de l'humanité
Ta victoire est réalité

Des millions de par le monde


Pleurent autour de ta tombe
Toutes religions confondues
Ton message s'est répandu

84
Tu as réveillé les consciences
Tu as lutté contre l'insouciance
Réveillez-vous Ayyuhan'naas
Réveillez les cœurs de glace

Ton sang sera vengé


Certes, par le dernier
De ta pure lignée
Le Guide, et le Guidé

Ô mon Imam adoré


Ô Houssayn, l'Héritier
Des prophètes passés
Le Seigneur, tu as glorifié

Ton amour tu as prouvé


Le paradis tu as gagné
Par ton sacrifice ultime
Du Tout-Puissant, tu es l'Intime

Auteur : Zaheda Kadaya

85
Ô FILS DU MESSAGER D'ALLAH

Ô fils du Messager d'Allah, Ô fils du Prince des


croyants
Ô fils de la fille du Prophète d'Allah, Ô Exemple
insaisissable.

Maître des martyrs, ta perte est pour nous un


vide et une atroce souffrance. L'injustice dont,
toi et les tiens avez été victimes, brise mon cœur
qui bat au Rythme de mes larmes.

Ya Aba ‘Abdillah, mon amour pour toi est trop


grand
Pour décrire ma peine de ta perte,
Ya Aba ‘Abdillah, mon âme frémit quand elle
voit
Ta petite Sakina, anéantie par le chagrin à
l'annonce de ton dernier voyage.
Ya Aba ‘Abdillah, ta sœur, la Dame des
calamités
Sayyida Zaynab a fait tellement preuve de
courage,
Que je prends d'elle la force de tenir la douleur
De cette tragédie qui me bouleverse.

Comment décrire la bravoure de ton fils,

86
‘Ali Akbar qui était le portrait de ton bien-aimé
grand père le Prophète Mohammad,
Qui avant de combattre a fait preuve
D'éloquence face à l'armée du maudit.

Ainsi que la bravoure, de Qassim ibn Hassan,


Âgé d'à peine douze ans, qui était pour toi
comme un fils,
Qui a brandi le sabre afin de représenter
Ton bien-aimé frère Hassan ibn ‘Ali ibn Abou
Talib.

Que dire d’Aba al-Fadhl ‘Abbass, ton âme et ton


bouclier,
Celui qui a toujours été à tes côtés et qui est
Le digne représentant de ton noble père
Amir al-Mu’minine ibn ‘Abi Talib à Karbala.

Qu'Allah agrée tous tes partisans qui se sont


Battus à tes côtés jusqu'à la fin, qui ont donné
Leur vie afin de te protéger.

Qu'Allah maudisse ceux qui t'ont combattu,


Toi et les tiens sous cette chaleur et affaiblis par
la soif.
Qu'Allah fasse tomber Son châtiment sur ceux
Qui ont tué ton nourrisson Abdallah d'une
flèche en

87
Travers de sa petite gorge séchée par le manque
d'eau.
Qu'Allah maudisse Mo’awiyah, Yazid ibn
Mo’awiyah,
‘Oybaydollah Ibn Ziyad, ‘Omar Ibn Sa’d, Shimr,
Harmalah,
Et tous les Bani Omayyah.

Qu'Allah fasse triompher l'islam,


Qu'Allah anéantisse les maudits et les ennemis
des Ahl al-Bayt (as).
Qu'Allah unisse les partisans des Ahl al-Bayt
(as)
Afin de préparer l'arrivée de Sa vengeance sur
Ses ennemis et ces créatures récalcitrantes pour
Mettre fin à l'injustice et faire régner Sa Justice
sur terre.

Auteur : Zahra Alexia Souhail Gourmaud

88
YA OUMMI

Ya Oummi, que dire face à l'horreur qui a été


faite à
Ton fils bien-aimé Houssayn (as)

Ya Oummi, que dire face à ce qu'il a enduré


durant cette journée,
Déjà sa peine fut grande de te perdre Ya Oummi
Mais devant la mort des siens, sa peine grandit.

Ya Oummi, que dire face à ce qu'il a subi


Comme injustice de ceux qui se disaient
musulmans.

Ya Oummi, intercède auprès du Grandiose afin


qu'Il accélère le soulagement,
La venue de celui qui mettra l'ordre et
Instaurera la vrai sunnah de ton bien-aimé père
Mohammad,
Qui éradiquera le faux afin que le vrai surgisse
de la lumière de son visage
Que la pureté de ses actes apportera la Justice et
la Paix d'Allah

Aucun croyant, ne sera plus oppressé, la peur ne


sera
Plus connue de ceux qui auront la Foi en

89
Celui qui est au-dessus de toutes choses et
Le guerrier le plus vil aura le courage de
Quarante hommes car l'Imam Mahdi (aj)
n'apportera
Pas seulement la justice mais aussi la Vérité, le
courage et la science.

Allahumma ‘ajjil li waliyikal faraj

Auteur : Zahra Alexia Souhail Gourmaud

90
YA ZAYNAB

En embrassant le torse de Houssayn (as)...


Zaynab (as) éclata en sanglots ...
Houssayn (as) lui demanda : Ya Nour ‘ayni,
pourquoi pleures-tu ainsi ?
Zaynab ne répondit pas pour ne pas attrister
encore plus Houssayn...

Ya Zaynab douceur de mon cœur


Dis-moi ce qui te tourmente ainsi
Car tes larmes sont souffrance pour moi...
Elle le serra fort près d’elle et lui dit :
Oh mon frère... les côtes de notre mère bien-aimée
Zahra (as),
Devrais-je supporter cela une deuxième fois avec
toi
Quand les sabots viendront marteler ton saint
corps ?
Chez qui trouverais-je sa douceur après ta montée
vers ton Créateur ?
Qui assèchera mes larmes ?
Qui pourra encore me faire sourire si ce n’est le
jour où je vous rejoindrai ?

La perte de ‘Abbass m'a déjà affaiblie mais


comment supporter la tienne... toi
Qui est aux yeux du Prophète lumière et trésor
Sans Hassan mon cœur s’est déjà brisé en deux
Car il était le joyau de ma vie...
91
Houssayn, les larmes ruisselant sur ses joues lui dit :
Ya Zaynab, restant de ma sainte mère Zahra (as)
n'attriste pas mon cœur ainsi
Il m'est déjà trop pénible de te laisser
En sachant ce qu’ils vont te faire après ma mort
Quand ils t’arracheront ton voile, te frapperont,
t’insulteront
Et que personne ne protestera devant cela
Ya Zaynab, c’est du sang qui devrait couler de mes
yeux pour toi...

Auteur : Zahra Alexia Souhail Gourmaud

92
YA ABBASS

Ya ‘Abbass, Ya ‘Abbass, Yabna Amir al-


Mu’minine (as), tu as transpercé mon âme
Ô protecteur des femmes d'Ahl al-Bayt, tu as
entouré mon cœur de ton amour Protecteur
Le vent de ta force parcourt mon corps de tout
son être, Ya ‘Abbass

Ya ‘Abbass, Yabna Oum al-Banine (as), la


tornade de ton effluve enivre mes Sens...
réanime mon cœur
Ya ‘Abbass, Ya ‘Abbass, Ya ‘Abbass, comme cet
amour m'a surpris par son intensité
Tu m'as serré dans les bras de ta tendresse, de
l’étreinte Mohammadienne par amour de l'Unicité

Ya ‘Abbass, toi qui as réveillé un amour


enfouis... tu es l’éclat qui illumine mon Cœur, Ya
Qamar Bani Hachem
Ta présence inonde mon cœur, par des yeux
pleurant sur ton éclatante beauté
Tu ne cesses de troubler mon âme par ta loyauté
sans faille pour mon maître Houssayn (as)

Ya ‘Abbass, l'apaisement dans ton dharih me


manque
La protection qui y est sur moi est reposante

93
Ya ‘Abbass comme je comprends la tragédie des
femmes d'Ahl al-Bayt (as) après Ton martyre,
car quitter ton dharih est pour moi une tragédie

Auteur : Zahra Alexia Souhail Gourmaud

94
YA HOUSSAYN

L’essence enivrante de ta terre est lamentation


sur mes sens, Ya Houssayn
Ma douleur est pour toi constante, Ya Houssayn
À la vision de ton corps déchiqueté et de ta tête
tranchée, Ya Houssayn
Ta tragédie résonne en moi, Ya Houssayn
Elle a fait de moi un être brisé comme les côtes
de Sayyida Zahra (as), Ya Houssayn
Mon cœur est orphelin comme ta Roqqaya (as),
Ya Houssayn
Mon âme est meurtrie comme ton Hassan (as),
Ya Houssayn
Je me raccroche à la wilaya de ton noble père, Ya
Houssayn
C’est la lumière de ton vénéré grand-père qui
me guide, Ya Houssayn
Mais notre douleur n’a pas de pareil avec celle
de Zaynab (as), Ya Houssayn
Ya Houssayn, mon cœur a la foi car je meurs
d’amour pour toi

Auteur : Zahra Alexia Souhail Gourmaud

95
Ô AKBAR

Ô Akbar, ton visage rayonnant de lumière


Fut couvert du sang de leur colère

Ô ‘Ali, toi qui fus le reflet et l’âme du Messager


d’Allah
Ô ‘Ali, tu t’es dressé devant cet armée que tu
effrayas

Dans nos cœurs tu resteras à jamais


Tu as rejoint ton Seigneur que tu adorais

Ô Akbar, ton visage rayonnant de lumière


Fut couvert du sang de leur colère

Par ton absence coulaient les larmes d’Al-


Houssayn
Il n’aurait jamais pu se remettre de cette peine

Ô Akbar, ils ont mutilé ton noble corps


Qui vaut bien plus que tous les trésors

Nous n’oublierons jamais ce que tu étais


Car dans nos cœurs tu reflèteras à jamais

Auteur : Zahra Alexia Souhail Gourmaud

96
ZAYNAB AL-KOUBRA

Celle qui s’est réjoui dans les peines et malheurs


sur la voie d’Allah,
Que mes salutations par milliers se répandent sur
Zaynab Al-Koubra !
Même le malheur ne cesse de pleurer encore sur
ses malheurs,
Celle dont la vie réelle se distingue réellement
dans tous les cas !
Semblable à Zahra dans la patience et à
Mourtadha dans la parole,
Dans nombre de ses mérites, elle ne diffère pas de
Moustafa !
Les martyrs répandirent leur propre sang pour
donner la couleur
Et Zaynab s’avança pour offrir son parfum à
l’histoire de Karbala !
Si la femme avait ce droit, que pourrais-je dire Ô
fille de Haydar ?
Je jure par l’Imamat que vous seriez au quatrième
dans l’Imamat !
Le regard de la foule sera frappé lorsque l’un
après l’autre Zaynab
Se rendra le refuge des partisans de Houssayn au
Jour de Qiyamah !
97
Il serait arrivé dans le château de Damas à cette
heure sans nul doute,
Mais dans la force de Zaynab s’immobilisa
l’évènement de Qiyamah !
Zaynab donna le souffle de la vie à la tragédie des
martyrs de Karbala
Qui rendirent joyeusement leur âme en sacrifice
pour l’Amour d’Allah !
Les filles du Prophète ? Emprisonnées ? Têtes nues
? Dans le palais rempli ?
Pourquoi sans plus tarder cet empire maudit de
Damas ne s’embrasa pas ?
Quelle ardeur ? Quel courage ? Et encore dans
l’esprit d’une femme ?
Certes, ils ne peuvent exister, si elle n’était la fille
de la Main d’Allah !
Ces mots de Sajjad retentissent encore dans
l’espace : ‘’ Ô ma tante chérie,’’
La gloire se trouve dans le malheur et le malheur
dans la gloire qui porte le bât !
Jamais nous n’éprouverons cette jouissance dans
le Paradis, ‘’ Ô Shamsir,’’
Le plaisir que nous goûtons ici en louant les
enfants du Prophète d’Allah !

Auteur : anonyme

98
UN APPEL VOUS A ÉTÉ LANCÉ MES
FRÈRES ET SŒURS

Un appel vous a été lancé mes frères et sœurs...


Un appel venant tout droit de Karbala....
Un appel vous a été lancé mes frères et sœurs...
Puisse cet appel nous être destiné très bientôt...
Un appel vous a été lancé mes frères et sœurs...
Un appel venant tout droit de notre cher et bien-aimé
Mawla Houssayn (as)...
Un appel vous a été lancé mes frères et sœurs...
Puisse cet appel vous guider et vous protéger...
Un appel vous a été lancé mes frères et sœurs...
Un appel que vous n'oublierez jamais...
Un appel vous a été lancé mes frères et sœurs...
Puisse ‘Abbass (as) vous montrer son courage et sa
fidélité....
Un appel vous a été lancé mes frères et sœurs...
Un appel venant de loin, très loin dans le temps...
Un appel vous a été lancé mes frères et sœurs...
Puisse cet appel vous faire réaliser la douleur
d’achoura...
Un appel vous a été lancé mes frères et sœurs...
Un appel qui j'espère vous fera réagir et réaliser
vos erreurs...
Un appel vous a été lancé mes frères et sœurs...

99
Puisse cet appel vous rappeler l'appel de
Houssayn (as) à achoura...
Un appel vous a été lancé mes frères et sœurs...
Un appel qui j'espère vous fera penser à nous tous
dans vos duas les plus sincères...
Un appel vous a été lancé mes frères et sœurs...
Puisse cet appel vous donner la force de nous
pardonner nos erreurs à tous...
Labayk ya Imam !

Auteur : anonyme

100
ACHOURA

Par le Nom d’Allah, Le Tout-Miséricordieux,


Le Très-Miséricordieux. Que les prières d’Allah
(swt) soient sur le Prophète Mohammad et sur
sa sainte famille.

Comment vous exprimer ma peine !


À la mort du Prince d’Éden !
Le troisième des douze est sacrifié !
Ce sera gravé à tout jamais !

Ses proches, ses partisans ne lui ont même pas


creusé de tombe !
Ils n’ont pas humecté ses lèvres d’eau fraîche !
Ils n’ont pas écouté ses mots,
Les mots inaudibles que le sable a recouverts !

Mais comment auraient-ils pu lui creuser une


tombe, lui humecter ses lèvres, Écouter ses
paroles, puisqu’ils étaient aussi parmi les morts !

Ô pluie, qui lavera le sang de Karbala ?


Qui recouvrira en ce jour ce sang éternel ?

Ô pluie !
Qui lavera le sang de ces martyres !
Tombe et emplis cette terre sacrée !

101
Ô pluie !
Tombe aussi fort que tu peux !

Car ce sang triomphera comme une fleur


sauvage,
Un jour, il éclatera, il sera un message !

À présent une voix jaillit du fond de mon cœur


esseulé : ô Houssayn !
Je sens mes larmes, elles proviennent du fond de
mes entrailles !

Comment pourrais-je oublier ce jour assombri ?


Comment pourrais-je pardonner à ceux qui t’ont
assassiné ?

Ô Houssayn, forteresse des cœurs opprimés !


Mes pensées s’acheminent vers ta lumière !

La mort fut pour toi une récompense !


Pour moi, elle fut une leçon de grande
conséquence

Seul le Seigneur pourrait savoir


Que ce cœur aussi immense que l’océan
Ne se laisserait jamais
Enchevêtrer dans les trames pourries des
conseils.

102
Il posait ses lèvres
Sur les berges lointaines du danger
Seul le Seigneur pourrait savoir.
Il prit donc le large
Et la soif déferla.

Je pense à cet abîme


Qui s’est imbibé de ton sang
Je ne me souviens d’aucun abîme si haut
On peut aussi rester vénéré dans le périgée
Demande à l’abîme
Ô toi dont la mort sert de l’aune à la Mort.

Ta mort a rendu si dérisoire la vie


L’a rendue si insignifiante
Qu’une telle mort fait l’envie des grands.
Ton sang est le prix du sang de la vérité
Ton sang a scellé la Vérité.
L’épée qui a frappé ta gorge
A coupé en deux.

Tout, tous qui se trouvaient dans les cieux


Tout ce qui convergea vers toi
Fut Houssayn
Et tout ce qui se dirigea vers l’autre
Fut de Yazid.

Auteur : inconnu

103
IMAM HOUSSAYN (AS)

Ya Aba Abdillah,
Ya Houssayn ibn ‘Ali,
Tu es le soleil de ma vie,
À ta pensée, ma vie s'éclaircit,
Tu es la lumière de mon cœur,
Tu es mon sourire et mon bonheur,
Le Prophète leur a dit de prendre soin de ses
proches,
Ils lui ont répondu en te tranchant la gorge,
Tu es le Maître de tous les musulmans,
Ces mêmes musulmans qui, après t’avoir
envoyé des lettres,
T'ont envoyé des flèches,
Tu as tout sacrifié, pour Allah notre Majesté,
Comment t'attaquer, alors que tu es le petit-fils
du Messager,
Comment ne pas pleurer alors que le Prophète
lui-même a pleuré,
Comment être prisonnier de ce monde alors que
tu nous as montré la voie,
Comment te remercier, pour tout ce que tu nous
as donné,

104
Comment t'oublier, alors que tu as tant donné,
Ô toi qui étais sous le manteau,
Ils t'ont tué sans te donner une seule goutte
d'eau,
Grâce à toi Ya Aba Abdillah, nous sommes à la
mosquée,
À prier et à nous rappeler,
Que cette vie est éphémère, seul l'islam est
éternel,
Comment vivre sans toi Ya Houssayn,
Alors que tout ce que nous avons vient de toi,
Notre foi, notre joie et ce que nous attestons à
haute voix :
« Achhadou an lâ illâha illa-llâh, wa-achhadou anna
Mohḥ ammadan rassoûlou-llâh »
Ton martyre est une leçon pour nous qui
sommes chiites,
Chiite de ton père ‘Ali et de tes enfants,
Sans oublier l'Imam de notre temps,
Cet Imam qui souffre tant,
Cet Imam que j’attends tant,
Pour pouvoir venger ta douleur et ton sang,
Celui d’‘Abbass et des enfants,
Qui ont donné leurs vies pour que nous soyons
musulmans,

105
Ya Aba Abdillah, je jure que pour vous je serai
toujours présent,
Pouvoir vous venger et montrer à tous ces
mécréants,
Que ton nom ne sera jamais effacé avec le temps,
Mais notre peine Ya Houssayn, ne nous a pas
quittés malgré tout ce temps,
Pouvoir me révolter, en l'honneur de Zaynab,
Et défendre nos femmes, derrière leurs hijab,
Me révolter contre cette injustice,
Et venger le sang du Maître du paradis,
Mourir martyre pour l'Imam Mahdi est ma plus
grande volonté,
Ya Allah ! Pour l'amour de Houssayn fais que je
sois exaucé.

Auteur : inconnu

106
IMAM ALI ZAYN AL- ABIDINE (AS)

Assalamou alayka, Ya ‘Ali ibn Houssayn ibn ‘Ali,


Que la paix soit sur toi, Ô Parure des dévots,
Ô toi qui pleure à flots,
Toutes ces larmes qui coulent de tes yeux,
Ces yeux qui ont vu la tête de ton père sur la
pointe d'une épée,
Ces yeux qui ont vu les tentes brûlées,
Les femmes humiliées, enchaînées et assoiffées,

Tu as fait face à Yazid le maudit,


Et tu lui as montré que tu es le digne petit-fils de
‘Ali,
Ton père a empêché l'islam de tomber,
Pour que toi tu puisses le relever,
Et continuer le message d'al-Moustafa,
Tu nous as interdit d'aimer ce monde d’ici-bas,
En nous prévenant qu'aimer ce monde, n’amène
que le malheur,
Car le vrai bonheur, se trouve auprès de notre
Seigneur,

Ya ‘Ali! J'aimerais tellement te ressembler,


Avoir ta crainte et ta piété,
Rester aussi longtemps prosterné,
Devant Le seul qui mérite d'être adoré,
Le seul, L’unique : Allah qu'Il soit loué,

107
Je te remercie ya ‘Ali, de nous avoir éduqués,
De nous avoir enseigné la pure vérité,
Et de pouvoir aimer, nos douze Imams
immaculés,

"Allahoummaj a’l Mahyaaya mahyaa Mohammadine


wa aali Mohammad"
Cette si belle phrase qui résonne dans le cœur de
tous les musulmans,
Est cachée au plus profond de nos cœurs,
Notre amour pour Ahl al-Bayt n'est pas encore
assez fort,
Car nos actes ne sont pas à la hauteur,
Ya ‘Ali, pour l'amour de Houssayn,
Intercède pour nous auprès de Dieu,
Pour qu'Il fasse de cette volonté, une vérité,
Que Mohammad soit l'exemple de tous les
croyants,
Et Fatima la Resplendissante, celle de toutes les
croyantes,

Ne devenons pas comme les gens que nous


fréquentons,
Car ils sont les jouets du démon,
Mais devenons comme notre Prophète et nos
Imams bien-aimés,
Les meilleures créatures que Dieu a créées,
L'islam n'est qu'au bout de nos langues,

108
Prions pour que nos actes ne soient que pour
l'islam,
Nos paroles, que pour l'islam,
Envisager notre avenir avec un seul mot d'ordre
: l'islam,

On ne connait la valeur d'une personne que


lorsqu'on la perd,
Mes frères, mes sœurs,
N'attendons pas de perdre la vie pour connaitre
la valeur de ‘Ali
Il est fini le temps d'avoir envie,
Aujourd'hui il faut vivre pour ‘Ali !
Il faut donner pour ‘Ali, sacrifier pour ‘Ali,
respirer pour ‘Ali,
Que toutes nos décisions soient prises pour se
rapprocher d’Ali,
Pour ne pas avoir de regrets après notre vie,
Choisissons notre avenir auprès de ‘Ali,
Il n'est pas trop tard pour choisir,
Choisissons le chemin de ‘Ali,
Choisissons la vie de ‘Ali,
Au travail ou à l'école, dehors ou chez nous,
Pour se réjouir de cette vie,
Pensons à ‘Ali !
Dans la santé comme dans la maladie,
N'oublions pas ‘Ali,
Dans l'aisance comme dans la pauvreté,
N'oublions pas ‘Ali,

109
Sur nos terres ou à l'étranger,
N'oublions pas ‘Ali,
Car si l’on n’oublie pas ‘Ali,
‘Ali ne nous oubliera pas,
Et si ‘Ali ne nous oublie pas,
On a gagné ce monde d’ici bas et de l’au-delà

N'ayons pas peur de la vie,


Car nous sommes les partisans de ‘Ali,
N'ayons pas peur de partir loin d'ici,
Pour l'amour de ‘Ali,
N'ayons pas peur des ennemis,
Car nous avons ‘Ali pour nous secourir,
Où que nous soyons et avec n'importe qui nous
resterons,
N'oublions pas que ‘Ali est avec nous,
Alors rendons ‘Ali fier de nous,
Prenons ‘Ali comme ami, prenons ‘Ali comme
Wali,

Certains se demanderont de quel ‘Ali je parle,


Je ne leur répondrais qu'avec une seule phrase:
Awwalounna Mohammad, Awsatouna Mohammad,
Akhirouna Mohammad wa koullouna Mohammad !
Lorsque je dis ‘Ali, je dis Mohammad,
Lorsque je dis ‘Ali, je dis Ahl Bayti Mohammad,
Je parle de tous les Mohammad,
De Rassoul Allah à Sahiba Zamane,
En passant par Haydar et Zahra,

110
Ils sont nos maîtres et nos exemples,
Que notre but soit de leur ressembler à chaque
moment,
Et rechercher à tout instant, la satisfaction de
Dieu, uniquement Dieu, point d'autres gens,
Pour que le jour où nous serons tous rassemblés,
Nous puissions proclamer avec fierté,
Que nous sommes chii'a de Mohammad wa ali
Mohammad !

Auteur : inconnu

111
ARBA INE

Quarante jours,
Quarante jours déjà,
Que Houssayn nous a quittés,
Quarante jours déjà,
Que notre cœur s'est brisé,
Quarante jours déjà,
Que la plus grande des tragédies s'est déroulée,
Quarante jours déjà,
Que Hour a choisi,
Le chemin menant au paradis
Assalamou ‘alayka ya Hour !

Quarante jours déjà,


Que ‘Ali al-Akbar fut transpercé,
Ô ‘Ali ! Ô toi qui ressemblait tant au Messager,
Ils n'ont pas hésité à te tuer,
Et tu as rejoint ton grand père bien-aimé,
Assalamou ‘alayka ya ‘Ali al-Akbar !

Quarante jours déjà,


Que Qassim s'en est allé,
Habillé en jeune marié,
Ô Qassim ! Quel combattant tu as été,
Mais est arrivée l'heure où tu nous as quittés,
déchiqueté,

112
Quarante jours déjà,
Que ‘Awn et Mohammad nous ont quittés,
Laissant seule leur mère Zaynab en train de
pleurer,
Assalamou ‘alaykoum ya ‘Awn wa Mohammad !

Quarante jours déjà,


Que ‘Abbass s’en est allé,
Chercher l'eau pour les enfants assoiffés,
Mais il est tombé avant d'avoir pu la partager,
Ô ‘Abbass, ô toi le meilleur des frères,
L'eau après toi a perdu toute sa douceur,
Et tu manques terriblement à nos cœurs
Assalamou ‘alayka ya ‘Abbass ibn ‘Ali !

Quarante jours déjà,


Que ‘Abdallah nous a quittés,
Petit nourrisson assoiffé et transpercé,
Dans les bras de son père bien-aimé,
Assalamou ‘alayka ya ‘Abdallah ibn Houssayn

Quarante jours déjà,


Que notre Maître Houssayn nous a quittés,
Après avoir tout sacrifié pour Celui qui nous a
crées,
Yawm Achoura, Houssayn tomba,
Mais par son combat, Houssayn triompha,
Et la vérité éclata,
Ahabballah man ahabba Houssayn,

113
Ya Allah, fais-moi aimer Houssayn,
Car sans ton amour,
Je serais condamné pour toujours,
Assalamou ‘alayka ya Houssayn ibn ‘Ali !

Il y a quarante jours,
Notre bien-aimé Houssayn tomba en martyr
avec sa famille,
Mais n'oublions pas ses valeureux compagnons,
Ceux qui restaient debout pour défendre la
prière de Houssayn,
Ceux qui restaient debout pour défendre la
prière Mohamadienne,
Contre lances et flèches,
Pas un ne bougea,
Pour Habibouna Houssayn, ils ont décidé de
tomber en martyrs,
Ils ont gagné leur place au paradis,
Et peuvent commencer leur vraie vie,
Eux qui ont compris,
Que Dieu ne nous as pas crées pour cette vie,
Assalamou a’laykoum ya Ashaabil Houssayn

Il y a quarante jours déjà,


Que les souffrances de Zaynab ont commencé,
La petite fille de l'Envoyé qui avait tout regardé,
La petite fille de la meilleure créature que Dieu a
créée, ne s'arrêtait pas de pleurer,
Mais aujourd’hui, ses larmes ont séché,

114
Car elle a pu constater,
Que son frère bien-aimé n'a pas été oublié,
Assalamou ‘alayki Ya Zaynab binta Fatima
Ya Allah, je Te remercie de nous avoir donné
Houssayn, wa Ali ibn Houssayn, wa Ashaabil
Houssayn,

C'est une leçon pour toutes les générations,


Elle nous montre que cette vie n'est qu'illusion,
Que chercher le bonheur dans cette vie,
N'amène que désillusion et déception,
Aujourd’hui, c’est le jour des lamentations,
Mais demain, ce sera le jour de la libération,
Demain, ce sera le jour des félicitations,

Comment parler d’Achoura sans parler de


dounia,
Achoura c’est la victoire du sang sur l'épée, mais
c'est aussi la victoire de l'Islam sur dounia
Nous avons d'un côté les compagnons de
Houssayn,
Le cœur rempli d'amour pour Allah,
Qui n'ont pas hésité à tomber en chouhada,
Et de l'autre côté, nous avons les sbires de Yazid
que Dieu les maudisse,
Qui ont préféré suivre leurs désirs,
Et tuer le Maître du paradis,

115
Nous avons tout ce qu'il nous faut pour réussir
cette vie,
Nous avons Allah, le Prophète et les Imams,
Nous avons Sayed ‘Ali Khamenei,
Nous avons l'Iran,
Mais malgré tout cela,
Nous ne voulons vivre que pour dounia,
Nous avons cette mosquée pour nous aider,
Ya Allah (swt), protège cette mosquée, et guide
ceux qui la fréquentent sur le chemin de
Houssayn,

Les gens croient qu'être musulman c'est être


malheureux,
Ne jamais rigoler, ne jamais s'amuser,
Mais ce ne sont que des préjugés,
Car c'est l'Islam qui nous fait rêver,
C’est l'Islam qui rend notre vie ensoleillée,
C'est l'Islam le plus beau des avenirs,
Et c'est à la mosquée que nous avons notre plus
beau sourire,
Entendre le nom de ‘Ali éclaircit nos vies,
Nous sommes chiites, et nous avons la plus belle
des vies,
Et cette vie, on la doit à Houssayn,
Prier Allah nous rend heureux, invoquer Allah
nous rend joyeux,
Nos prières et nos dou'as, c'est à Houssayn que
nous les devons,

116
Alors ne l'oublions pas dans chacune de nos
actions,

Suivons le chemin de Houssayn,


Il ne nous demande pas la mort,
Juste un petit effort,
Ceux qui veulent vivre pour dounia ce sont eux
les perdants,
Car Allah l'a dit dans le Coran,
C'est le parti de Dieu qui sera vainqueur,
Alors préparons-nous à rencontrer notre
Seigneur,
Et commençons le djihad au plus profond de nos
cœurs,

Sachez que l'Islam n'attend pas,


Arrêtons de la repousser à plus tard,
C'est maintenant qu'il faut prendre la bonne
décision,
Celle qui nous amènera à bonne destination,
Demain, il n'y aura que regrets et sanctions,
On croit pouvoir trouver mieux ailleurs,
Mais il n'y a pas mieux que ce que nous donne
notre Seigneur,
Alors gare à ne pas faire d'erreur,
Qui nous amènera peines et remords,

Ya Mohammad, Ya Ahl Bayti Mohammad,


Que Dieu nous fasse voyager à vos côtés,

117
Et qu’il nous fasse éviter les pièges de Satan le
lapidé,
Chaque jour est Achoura, chaque terre est
Karbala,
Ya Houssayn, tes ennemis t'ont mis face à deux
choix,
Et aujourd’hui, nos ennemis nous mettent eux
aussi face à deux choix,

Entre les armes ou l'humiliation,


Et je jure Wallah,
Jamais l'humiliation !
Jamais nous n’abdiquerons,
Pour l'islam nous combattrons,
Les mécréants nous vaincrons,
Le jour de la révolution, on criera "Allah Akbar"
à l'unisson !

Comment tuer Houssayn ibn ‘Ali,


Le Prophète leur a dit ;
"Houssayn est de moi, et je suis de Houssayn"
Quel crime horrible ont-ils commis,
Ils ont commis l'erreur de leur vie,
Mais savent-ils qui est celui qu'ils ont tué ?
Ils ont tué Sayed Shabab ahli janna,
Ils ont tué Habib al-Moustafa,
Ils ont tué Azizou Zahra,
Ils ont tué Noura ‘ayni Nabi Allah

118
Ils ont tué le meilleur de ceux qui disaient La
ilaha Ila Allah,
Ils ont tué ibn binti Mohammad !
Ils ont fait pleurer ‘Ali al-Mortadha,
Ils ont fait pleurer Fatima Zahra,
Ils ont fait pleurer al Baytou noubouwa,
Ils ont enchainé Zaynab al-Koubra,
Ils ont trainé Soukayna wa Rouqaya,

Et aujourd’hui, nous portons leur étendard,


L'étendard de leur père Haydar,
En orient comme en occident,
Cet étendard, on le soulèvera !
En orient comme en occident,
C'est le nom de Houssayn que l'on gravera,
C'est le nom de Houssayn que l'on entendra,
Et c'est la défaite des Omeyyades que l'on
célébrera !

Ya Allah ! Accélère l'arrivée de ce jour,


Envoie Sahiba Zamane à notre secours
Ya Sahiba Zamane au secours,
Au secours, Ô mon maître,
Cette vie est devenue si dure,
Nos épreuves sont devenues si rudes
Notre amour pour dounia a pris le dessus,
Ya Mawlay, par le sang de Houssayn,
Par les larmes de Zaynab,
Viens nous secourir Ya Mahdi !
Viens nous offrir le martyre,

119
Viens nous donner les clés du paradis,

Nous avons tous nos rêves et nos envies,


Et tout commence par un rêve,
Le rêve amène l'espoir, et l'espoir amène la
réussite,
Ya Houssayn, je rêve de pouvoir te venger,
J'espère pouvoir te venger,
Et incha’Allah Ya Aba ‘Abdillah, je te vengerai !
Contre vents et marées je me battrai,
Pour la plus belle des causes je mourrai,
Cette cause si noble et éternelle,
Qui se prénomme : Ahl Bayti Mohammad !

Auteur : inconnu

120
Ô FILS DU MESSAGER D'ALLAH

Ô fils du Messager d'Allah, ô fils du Prince des


croyants
Ô fils de la fille du Prophète d'Allah, ô Exemple
insaisissable.

Maître des martyrs, ta perte est pour nous un


vide et une atroce souffrance
L’injustice dont, toi et les tiens ont été victimes,
brise
Mon cœur au rythme de mes larmes.

Ya Aba ‘Abdillah, mon amour pour toi est trop


grand
Pour décrire ma peine de ta perte,
Ya Aba ‘Abdillah, mon âme frémit quand elle
voit
Ta petite Soukayna, anéantie par le chagrin à
l'annonce de ton dernier voyage.

Ya Aba ‘Abdillah, ta sœur, la dame des


calamités
Sayyida Zaynab a fait tellement preuve de
courage,
Que je prends d'elle la force de tenir la douleur
De cette tragédie qui me bouleverse.

121
Comment décrire la bravoure de ton fils,
‘Ali Akbar qui était le portrait de ton
Bien-aimé grand-père le Prophète Mohammad,
Qui avant de combattre a fait preuve
D’éloquence face à l'armée du maudit.

Ainsi que la bravoure, de Qassim ibn Hassan,


Âgé d'à peine douze ans qui était pour toi
comme un fils,
Qui a brandi le sabre afin de représenter
Ton bien-aimé frère Hassan ibn ‘Ali ibn Abi
Taleb.

Que dire d’Abal Fadhl ‘Abbass, ton âme et ton


bouclier,
Celui qui a toujours été à tes côtés et qui est
Le digne représentant de ton Noble père
Amir al-mouminine ‘Ali ibn Abi Talib à Karbala.

Qu'Allah agrée tous tes partisans qui se sont


Battus à tes côtés jusqu'à la fin, qui ont donné
Leur vie afin de te protéger.

Qu'Allah maudisse ceux qui t'ont combattu,


Toi et les tiens sous cette chaleur et affaiblis par
la soif.
Qu'Allah fasse tomber Son châtiment sur ceux

122
Qui ont tué ton nourrisson ‘Abdallah d'une
flèche en
Travers de sa petite gorge séchée par le manque
d'eau.
Qu'Allah maudisse Moawiya, Yazid ibn
Moawiya,
‘Obaydallah ibn Ziyad, ‘Omar ibn Sa’d, Shimr,
Harmala,
Et tous les bani Oumayya.

Qu'Allah fasse triompher l'islam,


Qu'Allah anéantisse les maudits et les ennemis
des Ahl al-Bayt (as).
Qu'Allah unisse les partisans des Ahl al-Bayt
(as)
Afin de préparer l'arrivée de Sa vengeance sur
Ses ennemis et Ses créatures récalcitrantes pour
Mettre fin à l'injustice et faire régner Sa Justice
sur terre.

Amine Rabbi alamine

Auteur : inconnu

123
Ô HOUSSAYN

Ton enfance baigna dans la lumière de Dieu


Et ta noble famille t’éduqua dans le bien
Le soleil pour toi brûlait de mille feux
Ton âme s’épanouit entourée de gens saints

Tu étais le métal du message d’Allah


Tu étais le symbole de l’amour et du bien
Ce message de justice dont tu ne doutais pas
Dont tu t’évertuais à suivre le chemin

Quand de la droite route leurs âmes dévièrent


Et que la vanité s’empara de leurs cœurs
Tu décidas dès lors d’affronter les pervers
Pour préserver l’islam et toutes ses valeurs

Poussés par les démons, aveuglés par satan


Yazid le maudit et ses troupes criminelles
Pensaient assassiner la parole du Coran
Mais ils brûlent aujourd’hui dans les flammes
éternelles

Marchant vers ton destin, entouré de tes proches


Qui dans la dignité et l’amour du Prophète
S’apprêtaient par leur foi, plus dure que la roche
À affronter des monstres ayant perdu la tête

124
C’est paré du vêtement de la foi du courage
Et de l’obéissance, à Dieu Le Tout-Puissant
Que tu t’engageras, toi le valeureux Sage
À mourir pour l’islam et ses enseignements

Ô toi Prince des martyrs, ô toi fils de Zahra


Ô toi l’Élu de Dieu, ô toi fils du Lion
Tu t’apprêtes à quitter le monde d’ici-bas
Et rejoindre en souriant les Gens de la maison

Cette terre que tu foules est celle qui demain


Recueillera ton sang et boira ta souffrance
Tu pleures mon Imam au nom de tous les tiens
Tu pleures car l’épreuve assoiffe l’innocence

De l’injustice jamais, tu ne seras l’esclave


Ils arrêteront ton corps mais n’auront pas ton
âme
Le péché te redoute, et cela ils le savent
La promesse de Dieu, pour eux sera les flammes

Tu t’engages sur les pas de ton noble grand-père


Ignorant les angoisses et les tourments du doute
Tu marches patiemment guidé par la lumière
Et avance sûrement sans dévier de ta route

Tu aperçois l’effroi parcourir leur visage


Lorsque l’épée de ‘Ali tournoie et puis s’abat

125
Il t’a légué sa foi, son arme et son courage
Et attend ta venue dans les jardins d ‘Allah

Les fous guident les aveugles, le monde tourne à


l’envers
On viole la dignité, on transperce les corps
Qui vaillamment combattent entourés de
lumière
Et les forces obscures s’acharnent sur les morts

Ô Fatima Zahra, quels sont ces êtres ignobles


Qui ont osé souiller le fruit de tes entrailles
Ô Zaynab tu pleure, ô Zaynab si noble
Ton âme est déchirée par cette sombre bataille

Ton chagrin bouleversant a traversé l’histoire


Et l’épreuve pour toi fut loin d’être achevée
Ton courage demeure, exaltant nos mémoires
Digne fille de ta mère, respirant la piété

Tenant tête au tyran parée de dignité


Tu fis trembler son trône et vaciller sa cour
Témoin de l’impensable, ton cœur pourtant
saignait
Car tu aimais Houssayn du plus pur des amours

Héros de Karbala, héros d’Achoura


Vous, valeureux guerriers, compagnons de
l’Imam

126
Fidèles des fidèles, proches serviteurs d’Allah
Vous avez pour Houssayn fait usage de vos
lames

Le sang de nos martyrs a écrit cette page


Les larmes de leurs épouses ruissellent sur nos
joues
Le récit de ce drame a traversé les âges
Et le nom de Houssayn est en chacun de nous

Il sortit ce jour-là lui, le preux chevalier


Pour le bien commander et le mal interdire
Et sa voix s’éleva par-delà les années
Elle raisonne aujourd’hui dans le cœur des
martyrs

Houssayn, ton sacrifice n’aura pas été vain


Et combien de révoltes puisèrent leurs sources
en toi
Ton exemple suprême en a motivé plus d’un
Et tes enseignements ont renversé des rois

Mon Imam, ta victoire aujourd’hui apparaît


Ton souvenir est là plus vivant chaque jour
Et ton esprit demeure parmi nous à jamais
Je te salue Houssayn et te voue mon amour

Auteur : inconnu

127
CŒUR ET RAISON POUR HOUSSAYN

Que nous a fait Houssayn ibn ‘Ali ?


Que le monde devienne fou de lui
Les uns, prêts à se sacrifier, les autres, à
assassiner.
Nous aurait-il donc ensorcelés ?
Le verdict du cœur est sans appel,
N’écoute pas la flûte de Ray,
Car tu n’en goûteras pas le raisin,
Ni même n’en sentiras-tu le parfum.
Vile âme instigatrice du mal,
Que ne fais-tu taire ce sifflement,
Qui m’invite en murmurant,
À dissimuler le saint jugement.
L’Histoire n’est plus la même avant et après lui
Les gens eux-mêmes n’ont plus le choix,
Victorieux, repenti, déçu ou trahi,
Tu es avec, ou contre lui.
Leur outre est vide et la nôtre déborde,
Leurs épées peinent à étouffer la voix,
De ceux qui ont dévolu leur choix,
Sur un chevalier décapité mais droit.
« Quel secret se cache derrière Karbala ? »
Le Martyr de répondre à l’assoiffé,
« Viens boire l’eau qu’ils t’ont refusée »
Ne vois-tu pas le héros te tendre sa dextre,
Qu’importe que l’ennemi s’acharne,

128
Il n’atteindra qu’au plus les rives de l’Euphrate.
Reprend de cette main bénie l’étendard,
Arme-toi de patience, et cours vers la victoire.

Auteur : inconnu

129
Ô KARBALA !

Vous parlerais-je d’un de ces drames éternels ?


Éternel à nos yeux comme l’est la prunelle
Lorsque Houssayn se dressa très noblement
Et poursuivit pour Allah la voie du vrai
changement

Il s’avançait vers celle qu’il connaissait pourtant


Vers cette terre élue du Miséricordieux
En compagnie des pieux, famille, femmes et
enfants
Venant des cieux les anges visitent ce noble lieu

Appelé par une ville pour réformer la Terre


Ô gens de Koufa fragile est votre soutien !
Il envoyait Ibn ‘Aqil comme émissaire
Trouvant là-bas les vils, quel désespoir fût sien !
Apprenant l’affligeante absence de renforts
Il invoquait dans les ténèbres de la nuit
Et récitait comme il les aimait les Mots bénis
Veillant sous les tentes, nulle crainte de la mort

Lorsque se lève la dixième aube du mois sacré


Les fronts marqués, les larmes séchées, les cœurs
blessés
Le front placé, les armes pointées, l’armée
dressée
La mort hâtée pour la défense de l’Être aimé
130
Face à ceux-ci, des bêtes sans cœur loins de toute
foi
Ayant suivi la bête, buveur de vin et roi
Et à leur tête celui qui dût porter un choix
Honni fils de Saad, malédiction sur toi !

« Ne suis-je pas le fils de votre grand Messager


?! »
« Mais si, tu es le fils de notre Messager »
« Ne suis-je pas celui dont le sang n’est pas versé
?! »
« Nous avons fait serment, à nous de l’honorer »

Si vous saviez comme la bataille avait fait rage


Si vous voyiez les pieux faire preuve de courage
Si la vertu devait écrire ses plus belles pages
Elle décrirait ces gens modèles pour tous les
âges

Ayant atteint les bords de l’Euphrate avec peine


Pour soulager les soifs qui déchiraient les corps
Ne pouvant boire sans éprouver une grande
gêne
Ô Aba al-Fadhl ! Combien est douloureuse ta
mort !

Et il voyait les siens saluer l’au-delà


Et ils tombaient un à un, martyrs pour Allah

131
Pas un ne fut sauvé, pas même le nouveau-né
Pas un Imam ne meurt sans laisser d’héritier

Ô ‘Ali, béni soit Celui qui te garda


Et raviva la flamme dorée de l’Imamat
Affaibli par la maladie qui t’alita
Tu perdais ta famille le jour de Karbala

Ô comme ce jour est rude pour tout partisan


Lorsque Houssayn gisait à terre agonisant
Opprimé, mutilé par les plus méprisants
Que tous appellent sur eux le pire des
châtiments !

Alors le sang coulait à la manière d’un fleuve


Après l’assassinat sur terre de l’une des Preuves
Que les tyrans profitent et vivent tant qu’ils le
peuvent
Que le Retour soit pour eux la pire des épreuves

Triste fin de journée au rouge crépuscule


Et ces tentes enflammées, quelle vraie désolation
!
Triste jour tout entier pour tout ce groupuscule
Et cette Tante enchaînée à l’humiliation

Ô Zaynab ! Pure fille et sœur des Gens du


Manteau
Nul ne pourrait supporter ce que tu vécus

132
Quand écoutée là-bas tu condamnais tout haut
Le meurtre de ceux qui remportaient toute la
vertu

Ya Houssayn, ô combien les tiens ont dû périr


Pour délivrer les âmes du joug des ignorants
Ya Houssayn, ô comme le Bien amène à souffrir
Pour arrimer nos cœurs dans l’arche des
adorants

Auteur : inconnu

133
YA HOUSSAYN

Maintes excuses Ya Shahid…


Pour chaque goutte d’eau absorbée dans
l’ignorance de ta gorge asséchée Pour chaque
eau ingérée en ton souvenir éloigné
Pour chaque soif étanchée quant à la tienne
préméditée

Dites-moi, Ô gens…après cette tragédie…


De ces eaux dont ils furent privés, qu’avons-
nous appris ?
Y aurait-il encore une eau qui soit véritablement
fraîche ?
Ou, sont-elles aujourd’hui, telle cette sainte
terre, sèches et à l’agonie

Après t’en avoir privé…Ô Maître…


Y aurait-il encore une seule goutte qui,
Dans les bouches se laisse affluer ?

Ô Houssayn, c’est bien toutes ces eaux qui te


pleurent,
Ces mêmes eaux qui, aujourd’hui se meurent
Car, loin de ces rares cœurs
Qui, de ton amour se forgent
Elles, qui n’ont pu atteindre ta sainte gorge.

134
Malédictions infinies sur ces tyrans et fils de
tyrans…
Qu’ils se retrouvent dans le plus bas des rangs,
Et qu’ils y demeurent éternellement…
Par la volonté du Seigneur Tout-Puissant

Maintes excuses ô eaux purifiées…


Pour ta fraicheur atteignant nos lèvres
Quant à nos pensées loin des assoiffés
Car trop éloignées du rappel de ces Âmes bien
guidées

Auteur : inconnu

135
KARBALA

Il est une terre sur les bords de l’Euphrate, qui


peut témoigner de ce jour
Il est une âme à la fin d’une sourate, apaisée, qui
concentre l’amour
Il est une terre mouillée par un sang pur, qui
marque le front des croyants
Il est un Maître à l’autorité sûre, gravée dans tout
cœur partisan

Il est un jour, le dixième d’un mois sacré, où tout


sentiment est détresse
Il est la Preuve, le troisième d’une Lignée, dont
tout souvenir est tristesse
Il est un jour où le ciel s’est chargé, d’une très
inquiétante rougeur
Il est l’Imam à tout jamais pleuré, par des yeux
affligés de blancheur

Il est un père, Prophète en Arabie, voyant la mort


de son chéri
Elle est une mère Maîtresse du Paradis, pleurant la
mort d’un fils béni
Il est un père, Waçiyy nommé ‘Ali, foulant la terre
du jour maudit
Il est un frère, Imam debout, assis, laissant un frère
Imam comme lui

136
Il est un groupe abandonné de tous, voguant vers
la ville de Koufa
Il est une terre sur laquelle rien ne pousse, paix sur
toi ô sainte Karbala
Il est une lumière portée par ceux-ci, seule dans les
ténèbres de la nuit
Il est un appel ouï jusqu’aujourd’hui, qui à tout
jamais retentit

Il est un peuple dont très peu sont fidèles, avide du


monde et de ses biens
Il est un roi démon peureux et frêle, morbide
ivrogne immonde vaurien
Il est une foule incapable de bouger, abandonnant
le grand Bienfait
Il est un clan coupable d’apostasie, ayant causé les
pires méfaits

Il est un crime odieux que rien n’efface, ni ne


pourra jamais expier
Il est un Ordre d’Allah qui laisse sa trace, au plus
profond d’un cœur brisé
Il est un homme tué injustement, car combattant la
déviance
Il est un Autre attendu patiemment, représentant
de la vengeance

Il est une terre que toute terre est celle-ci, lieu de


poussière au sol jauni

137
Il est un jour qui chaque jour revit, maudits soient
ceux qui prônent l’oubli

Auteur : inconnu

138
ACHOURA

« Par le sang de Houssayn et de sa noble


chevalerie,
Dans l'éternité, fût écrit,
Le plus grandiose des récits,
Des Amoureux pleinement soumis... »

Pour qu’achoura soit célébrée, sans artifices...


Nul besoin de tambours, car ce sont nos cœurs,
qui,
Au rythme de « Wâ Housssayna ! » feront écho au
cri,
De la communauté des amoureux, tombée en
sacrifice,
Nul besoin de chaînes, encore moins de sévices,
Seule l'évocation du nom, amplement nous
suffit,
Que ces instruments de musique soient mis de
côté,
Puisqu’à lui seul joue le gémissement du 'ashiq,
Une infinité d'harmonieuses notes de musique,

Que les larmes ruisselantes des fidèles soumis,


Soient des rivières se jetant dans l'océan
Houssayni,
Qui, des larmes des anciens, et de ceux
d'aujourd'hui,

139
À chaque fois qu'il est évoqué, incessamment se
remplit...
Que déborde donc, ce réceptacle Houssayni,
Que, dans ces vagues, les corps se purifient,
Que les âmes, en Lui, perpétuellement
ressuscitent,
Et que chacun(e) témoigne, par l'offrande à Lui,
Que toutes ces larmes, que toutes ces
cérémonies,
N'étaient pas vaines commémorations, d'une
quelconque tragédie,

Que les cœurs et les corps des êtres s'unissent,


Afin que jamais, nul d'entre nous n'oublie,
Que Houssayn et sa courageuse chevalerie,
Sur la terre désertique de l'affliction et du calice,
Abandonnés par les habitants de Koufa jadis,
Calligraphièrent en lettres d'or et de sang béni,
Par leur exemple, dans le livre de la vie,
Qu'à Sa Volonté seule, le cœur s'est soumis,
Qu'il ne peut contenir, aucun autre que Lui,
Que pour sa Face uniquement, le corps fut
hostie,

Dans l'éternité et dans les univers, depuis


Continûment, le témoignage du Juste retentit,
De Houssayn ibn 'Alî, wa shi'atihi...

Auteur : inconnu

140

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