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Université Sidi Mohammed Benabdellah SMA/SMI

Faculté des Sciences Dhar El Mahraz Algèbre 3


Département de Mathématiques AU : 2020-2021

Corrigé Série 2 : Algèbre 3 (S2)

Exercice 6.
Soient 𝐸 un 𝐾-e. v. et 𝑢 ∈ ℒ(𝐸).
Partie A :
1. Montrer que 𝐾𝑒𝑟(𝑢) ⊆ 𝐾𝑒𝑟(𝑢2 ) et 𝐼𝑚(𝑢2 ) ⊆ 𝐼𝑚(𝑢).
2. Montrer que 𝐾𝑒𝑟(𝑢) = 𝐾𝑒𝑟(𝑢2 ) ⇔ 𝐼𝑚(𝑢) ∩ 𝐾𝑒𝑟(𝑢) = {0𝐸 }.
3. Montrer que 𝐼𝑚(𝑢2 ) = 𝐼𝑚(𝑢) ⇔ 𝐸 = 𝐼𝑚(𝑢) + 𝐾𝑒𝑟(𝑢).
4. En déduire que si 𝐸 est de dimension finie alors les trois assertions suivantes sont
équivalentes :
(a) 𝐾𝑒𝑟(𝑢2 ) ⊆ 𝐾𝑒𝑟(𝑢)
(b) 𝐼𝑚(𝑢) ⊆ 𝐼𝑚(𝑢2 )
⨁︁
(c) 𝐸 = 𝐼𝑚(𝑢) 𝐾𝑒𝑟(𝑢)
Partie B : Soit 𝑝 ∈ ℒ(𝐸). 𝑝 est dit projecteur de 𝐸 si 𝑝2 = 𝑝.
Soit 𝑝 un projecteur de 𝐸.
⨁︁
1. Montrer que 𝐸 = 𝐼𝑚(𝑝) 𝐾𝑒𝑟(𝑝).
⨁︁
2. Déduire que 𝐸 = 𝐾𝑒𝑟(𝑝 − 𝑖𝑑𝐸 ) 𝐾𝑒𝑟(𝑝).
3. Déduire que si 𝑑𝑖𝑚𝐸 = 𝑛 est finie ( avec 𝑛 ̸= 0) , alors il existe une base 𝐵 = (𝑒𝑖 )1≤𝑖≤𝑛
telle que pour tout 1 ≤ 𝑖 ≤ 𝑛, 𝑝(𝑒𝑖 ) = 0 ou 𝑝(𝑒𝑖 ) = 𝑒𝑖 .
4. On suppose qu’il existe 𝑥0 ∈ 𝐸 tel que 𝑝(𝑥0 ) ̸= 𝑥0 . Montrer que 𝑝 n’est pas inversible.
5. Démontrer que, 𝑝𝑜𝑢 = 𝑢𝑜𝑝 si, et seulement si, 𝐾𝑒𝑟(𝑝) et 𝐼𝑚(𝑝) sont sables par 𝑢

Solutions.

Partie A :

1.
𝑥 ∈ 𝐾𝑒𝑟(𝑢) ⇔ 𝑢(𝑥) = 0𝐸
⇒ 𝑢2 (𝑥) = 𝑢(0𝐸 ) = 0𝐸
⇒ 𝑥 ∈ 𝐾𝑒𝑟(𝑢2 )
Ce qui montre que 𝐾𝑒𝑟(𝑢) ⊆ 𝐾𝑒𝑟(𝑢2 ).
𝑦 ∈ 𝐼𝑚(𝑢2 ) ⇔ ∃𝑥 ∈ 𝐸 𝑡𝑞 𝑢2 (𝑥) = 𝑦
⇒ 𝑦 = 𝑢(𝑧) avec 𝑧 = 𝑢(𝑥)
⇒ 𝑦 ∈ 𝐼𝑚(𝑢)
Ce qui montre que 𝐼𝑚(𝑢2 ) ⊆ 𝐼𝑚(𝑢).

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2. =⇒) : Supposons que 𝐾𝑒𝑟(𝑢) = 𝐾𝑒𝑟(𝑢2 ). Montrons que 𝐼𝑚(𝑢) ∩ 𝐾𝑒𝑟(𝑢) = {0𝐸 }.
{︂
∃𝑧 ∈ 𝐸 𝑡𝑞 𝑥 = 𝑢(𝑧)
𝑥 ∈ 𝐼𝑚(𝑢) ∩ 𝐾𝑒𝑟(𝑢) ⇒
{︂ 𝑢(𝑥) = 0𝐸
∃𝑧 ∈ 𝐸 𝑡𝑞 𝑥 = 𝑢(𝑧)

𝑢2 (𝑧) = 𝑢(𝑥) = 0𝐸
⇒ 𝑧 ∈ 𝐾𝑒𝑟(𝑢2 ) = 𝐾𝑒𝑟(𝑢)
⇒ 𝑥 = 𝑢(𝑧) = 0𝐸

Ce qui montre que 𝐼𝑚(𝑢) ∩ 𝐾𝑒𝑟(𝑢) = {0𝐸 }.


⇐=) Inversement, supposons que 𝐼𝑚(𝑢) ∩ 𝐾𝑒𝑟(𝑢) = {0} et montrons que 𝐾𝑒𝑟(𝑢2 ) =
𝐾𝑒𝑟(𝑢). On a déjà montrer dans 1), sans conditions, que 𝐾𝑒𝑟(𝑢) ⊆ 𝐾𝑒𝑟(𝑢2 ) donc il reste
à montrer que 𝐾𝑒𝑟(𝑢2 ) ⊆ 𝐾𝑒𝑟(𝑢).

𝑥 ∈ 𝐾𝑒𝑟(𝑢2 ) ⇒ 𝑢(𝑢(𝑥)) = 𝑢2 (𝑥) = 0𝐸


⇒ 𝑢(𝑥) ∈ 𝐼𝑚(𝑢) ∩ 𝐾𝑒𝑟(𝑢) = {0𝐸 }
⇒ 𝑢(𝑥) = 0𝐸
⇒ 𝑥 ∈ 𝐾𝑒𝑟(𝑢)
Ce qui montre que 𝐾𝑒𝑟(𝑢2 ) ⊆ 𝐾𝑒𝑟(𝑢).
3. Supposons que 𝐼𝑚(𝑢2 ) = 𝐼𝑚(𝑢) et montrons que 𝐸 = 𝐼𝑚(𝑢) + 𝐾𝑒𝑟(𝑢). On a 𝐼𝑚(𝑢) +
𝐾𝑒𝑟(𝑢) ⊆ 𝐸, donc il reste l’autre inclusion :

𝑥∈𝐸 ⇒ 𝑢(𝑥) ∈ 𝐼𝑚(𝑢) = 𝐼𝑚(𝑢2 )


⇒ ∃𝑧 ∈ 𝐸 𝑡𝑞 𝑢(𝑥) = 𝑢2 (𝑧)
⇒ ∃𝑧 ∈ 𝐸 𝑡𝑞 𝑢(𝑥 − 𝑢(𝑧)) = 0𝐸 (𝑐𝑎𝑟 𝑢 est linéaire)
⇒ 𝑥 − 𝑢(𝑧) ∈ 𝐾𝑒𝑟(𝑢)

Ainsi 𝑥 = 𝑢(𝑧) + (𝑥 − 𝑢(𝑧)) ∈ 𝐼𝑚(𝑢) + 𝐾𝑒𝑟(𝑢)


Inversement, Supposons que 𝐸 = 𝐼𝑚(𝑢) + 𝐾𝑒𝑟(𝑢) et montrons que 𝐼𝑚(𝑢) = 𝐼𝑚(𝑢2 ).
D’après 1) on a toujours 𝐼𝑚(𝑢2 ) ⊆ 𝐼𝑚(𝑢).

𝑥 ∈ 𝐼𝑚(𝑢) ⇒ ∃𝑎 ∈ 𝐸 𝑡𝑞 𝑥 = 𝑢(𝑎)
⇒ ∃𝑢(𝑦) ∈ 𝐼𝑚(𝑢), ∃𝑧 ∈ 𝐾𝑒𝑟(𝑢) 𝑡𝑞 𝑎 = 𝑢(𝑦) + 𝑧 𝑒𝑡 𝑥 = 𝑢(𝑢(𝑦) + 𝑧)
⇒ 𝑥 = 𝑢2 (𝑦) + 𝑢(𝑧) = 𝑢2 (𝑦)
⇒ 𝑥 ∈ 𝐼𝑚(𝑢2 )

4. Si 𝐸 est de dimension finie. Alors


⨁︁
𝐸 = 𝐾𝑒𝑟(𝑢) 𝐼𝑚(𝑢) ⇔ 𝐾𝑒𝑟(𝑢)∩𝐼𝑚(𝑢) = {0𝐸 } 𝑒𝑡 𝑑𝑖𝑚 𝐸 = 𝑑𝑖𝑚 𝐾𝑒𝑟(𝑢)+𝑑𝑖𝑚 𝐼𝑚(𝑢)

D’autre part, d’après le théorème du rang on a :

𝑑𝑖𝑚 𝐸 = 𝑑𝑖𝑚 𝐾𝑒𝑟(𝑢) + 𝑑𝑖𝑚 𝐼𝑚(𝑢) = 𝑑𝑖𝑚 𝐾𝑒𝑟(𝑢2 ) + 𝑑𝑖𝑚 𝐼𝑚(𝑢2 )

Alors
𝑑𝑖𝑚 𝐾𝑒𝑟(𝑢2 ) = 𝑑𝑖𝑚 𝐾𝑒𝑟(𝑢) ⇔ 𝑑𝑖𝑚 𝐼𝑚(𝑢2 ) = 𝑑𝑖𝑚 𝐼𝑚(𝑢)

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et par suite
𝐾𝑒𝑟(𝑢) = 𝐾𝑒𝑟(𝑢2 ) ⇔ 𝐼𝑚(𝑢) = 𝐼𝑚(𝑢2 )
Alors,
𝐾𝑒𝑟(𝑢2 ) ⊆ 𝐾𝑒𝑟(𝑢) ⇔ 𝐾𝑒𝑟(𝑢2 ) = 𝐾𝑒𝑟(𝑢)
⇔ 𝑑𝑖𝑚 𝐾𝑒𝑟(𝑢2 ) = 𝑑𝑖𝑚 𝐾𝑒𝑟(𝑢)
⇔ 𝑑𝑖𝑚 𝐼𝑚(𝑢2 ) = 𝑑𝑖𝑚 𝐼𝑚(𝑢)
⇔ 𝐼𝑚(𝑢) = 𝐼𝑚(𝑢2 )
⇔ 𝐼𝑚(𝑢) ⊆ 𝐼𝑚(𝑢2 )
Ainsi, en utilisant 2) et 3), on trouve

𝐼𝑚(𝑢) ∩ 𝐾𝑒𝑟(𝑢) = {0} ⇔ 𝐾𝑒𝑟(𝑢2 ) = 𝐾𝑒𝑟(𝑢)


⇔ 𝐼𝑚(𝑢) = 𝐼𝑚(𝑢2 )
⇔ 𝐸 = 𝐾𝑒𝑟(𝑢) ⨁︁
+ 𝐼𝑚(𝑢)
⇔ 𝐸 = 𝐾𝑒𝑟(𝑢) 𝐼𝑚(𝑢)

Partie B : 𝑝 est un projecteur de 𝐸.


1. D’après la partie A, on a

𝑝 = 𝑝2 ⇔ 𝐼𝑚(𝑝2 ) = 𝐼𝑚(𝑝) 𝑒𝑡 𝐾𝑒𝑟(𝑝) = 𝐾𝑒𝑟(𝑝2 )


⇔ 𝐸 = 𝐾𝑒𝑟(𝑝) ⨁︁
+ 𝐼𝑚(𝑝) 𝑒𝑡 𝐾𝑒𝑟(𝑝) ∩ 𝐼𝑚(𝑝) = {0𝐸 }
⇔ 𝐸 = 𝐾𝑒𝑟(𝑝) 𝐼𝑚(𝑝)

2.
𝑝2 = 𝑝 ⇒ 𝑝2 − 𝑝 = 𝜃
⇒ (𝑝 − 𝑖𝑑𝐸 )𝑜𝑝 = 𝜃
⇒ 𝐼𝑚(𝑝) ⊆ 𝐾𝑒𝑟(𝑝 − 𝑖𝑑𝐸 )
D’autre part,
𝑥 ∈ 𝐾𝑒𝑟(𝑝 − 𝑖𝑑𝐸 ) ⇒ 𝑝(𝑥) = 𝑥
⇒ 𝑥 ∈ 𝐼𝑚(𝑝)
⨁︁
Ce qui montre que 𝐼𝑚(𝑝) = 𝐾𝑒𝑟(𝑝 − 𝑖𝑑𝐸 ) et puisque 𝐸 = 𝐾𝑒𝑟(𝑝) 𝐼𝑚(𝑝) alors
⨁︁
𝐸 = 𝐾𝑒𝑟(𝑝) 𝐾𝑒𝑟(𝑝 − 𝑖𝑑𝐸 ).

3. Supposons que 𝑑𝑖𝑚𝐸 = 𝑛 est finie non nulle. Soit 𝐵 = 𝐵1 ∪ 𝐵2 avec 𝐵1 = (𝑒𝑖 )1≤𝑖≤𝑟 une
base de 𝐾𝑒𝑟(𝑝) et 𝐵2 = (𝑒𝑖 )𝑟+1≤𝑖≤𝑛 une base de 𝐾𝑒𝑟(𝑝 − 𝑖𝑑𝐸 ). Alors 𝐵 est une base de
⨁︁
𝐸 puisque 𝐸 = 𝐾𝑒𝑟(𝑝) 𝐾𝑒𝑟(𝑝 − 𝑖𝑑𝐸 ).
Ainsi, pour 1 ≤ 𝑖 ≤ 𝑟, on a 𝑃 (𝑒𝑖 ) = 0.
Et pour 𝑟 + 1 ≤ 𝑖 ≤ 𝑛, on a 𝑃 (𝑒𝑖 ) = 𝑒𝑖 ce qui donne le résultat.
4. Supposons qu’il existe 𝑥0 ∈ 𝐸 tq 𝑝(𝑥0 ) ̸= 𝑥0 alors :

𝑥0 ∈
/ 𝐾𝑒𝑟(𝑝 − 𝑖𝑑𝐸 ) ⇒ 𝐾𝑒𝑟(𝑝 − 𝑖𝑑𝐸 ) ̸= 𝐸
⇒ 𝐾𝑒𝑟(𝑝) ̸= {0}
⇒ 𝑝 n ’est pas injective
⇒ 𝑝 n ’est pas bijective
⇒ 𝑝 n ’est pas inversible

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5. Supposons que 𝑝𝑜𝑢 = 𝑢𝑜𝑝 et montrons que 𝑢(𝐾𝑒𝑟(𝑝)) ⊆ 𝐾𝑒𝑟(𝑝) et 𝑢(𝐼𝑚(𝑝)) ⊆ 𝐼𝑚(𝑝).

𝑦 ∈ 𝐼𝑚(𝑝) ⇔ 𝑦 = 𝑝(𝑥) 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝑥 ∈ 𝐸


⇒ 𝑝(𝑦) = 𝑝2 (𝑥) = 𝑝(𝑥) = 𝑦
⇒ 𝑢(𝑦) = 𝑢𝑜𝑝(𝑦) = 𝑝𝑜𝑢(𝑦) ∈ 𝐼𝑚(𝑝)
Ce qui montre que 𝑢(𝐼𝑚(𝑝)) ⊆ 𝐼𝑚(𝑝).
De même,
𝑥 ∈ 𝐾𝑒𝑟(𝑝) ⇔ 𝑝(𝑥) = 0𝐸
⇒ 𝑝(𝑢(𝑥)) = 𝑢𝑜𝑝(𝑥) = 𝑢(0𝐸 ) = 0𝐸
⇒ 𝑢(𝑥) ∈ 𝐾𝑒𝑟(𝑝)
Ce qui montre que 𝑢(𝐾𝑒𝑟(𝑝)) ⊆ 𝐾𝑒𝑟(𝑝).
Inversement. Supposons que 𝑢(𝐾𝑒𝑟(𝑝)) ⊆ 𝐾𝑒𝑟(𝑝) et 𝑢(𝐼𝑚(𝑝)) ⊆ 𝐼𝑚(𝑝) et montrons
que 𝑝𝑜𝑢 = 𝑢𝑜𝑝.
Soit 𝑥 ∈ 𝐸. On a 𝐸 = 𝐼𝑚(𝑝) ⊕ 𝐾𝑒𝑟(𝑝), donc il existe 𝑥1 ∈ 𝐼𝑚(𝑝) et 𝑥2 ∈ 𝐾𝑒𝑟(𝑝) tel
que 𝑥 = 𝑥1 + 𝑥2 . Alors, 𝑢𝑜𝑝(𝑥) = 𝑢𝑜𝑝(𝑥1 ) + 𝑢𝑜𝑝(𝑥2 ).
D’autre part, on a 𝑥2 ∈ 𝐾𝑒𝑟(𝑝) donc 𝑢𝑜𝑝(𝑥2 ) = 0 et 𝑥1 ∈ 𝐼𝑚(𝑝) donc 𝑝(𝑥1 ) = 𝑥1 , d’où
𝑢𝑜𝑝(𝑥1 ) = 𝑢(𝑥1 ) ce qui implique que 𝑢𝑜𝑝(𝑥) = 𝑢(𝑥1 ).
De même 𝑝𝑜𝑢(𝑥) = 𝑝𝑜𝑢(𝑥1 ) + 𝑝𝑜𝑢(𝑥2 ). Or, 𝑥1 ∈ 𝐼𝑚(𝑝), donc 𝑢(𝑥1 ) ∈ 𝐼𝑚(𝑝) ( car
𝑢(𝐼𝑚(𝑝)) ⊆ 𝐼𝑚(𝑝)), d’où 𝑝(𝑢(𝑥1 )) = 𝑢(𝑥1 ).
𝑥2 ∈ 𝐾𝑒𝑟(𝑝) implique que 𝑢(𝑥2 ) ∈ 𝐾𝑒𝑟(𝑝) ( car 𝑢(𝐾𝑒𝑟(𝑝) ⊆ 𝐾𝑒𝑟(𝑝) ), donc 𝑝(𝑢(𝑥2 )) =
0 ce qui montre que 𝑝𝑜𝑢(𝑥) = 𝑢(𝑥1 ).
Ainsi on a montré que pour tout 𝑥 ∈ 𝐸, 𝑝𝑜𝑢(𝑥) = 𝑢𝑜𝑝(𝑥) = 𝑢(𝑥1 ) ce qui montre que
𝑢𝑜𝑝 = 𝑝𝑜𝑢.

Exercice 7.
Soient 𝐸 un K-espace vectoriel et 𝑓 un endomorphisme de 𝐸. Pour 𝑘 entier naturel donné, on
pose 𝑁𝑘 = 𝐾𝑒𝑟(𝑓 𝑘 ) et 𝐼𝑘 = 𝐼𝑚(𝑓 𝑘 ) (avec la convention 𝑓 0 = 𝐼𝑑𝐸 ).
1. Montrer que : ∀𝑘 ∈ N, (𝑁𝑘 ⊂ 𝑁𝑘+1 𝑒𝑡 𝐼𝑘+1 ⊂ 𝐼𝑘 ).
2. Montrer que : ∀𝑘 ∈ N, (𝑁𝑘 = 𝑁𝑘+1 =⇒ 𝑁𝑘+1 = 𝑁𝑘+2 ).

A partir d’ici, on suppose de plus que 𝐸 est de dimension finie 𝑛.


3. a) Montrer que : ∃𝑝 ∈ N tel que ∀𝑘 ∈ N, on a :
{︃
𝑘 < 𝑝 ⇒ 𝑁𝑘 $ 𝑁𝑘+1
𝑒𝑡 𝑘 ≥ 𝑝 ⇒ 𝑁𝑘 = 𝑁𝑘+1 .

b) Montrer que 𝑝 ≤ 𝑛.
4. Montrer que : {︃
𝑘 < 𝑝 ⇒ 𝐼𝑘 % 𝐼𝑘+1
𝑒𝑡 𝑘 ≥ 𝑝 ⇒ 𝐼𝑘 = 𝐼𝑘+1 .

5. Soit 𝑑𝑘 = dim 𝐼𝑘 . Montrer que la suite (𝑑𝑘 − 𝑑𝑘+1 )𝑘∈N est décroissante (en d’autres
termes la suite des images itérées décroı̂t de moins en moins vite ou aussi les noyaux itérées
croı̂t de moins en moins vite).

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Solutions.
1. Soient 𝑘 un entier naturel et 𝑥 un élément de 𝐸. On a :

𝑥 ∈ 𝑁𝑘 =⇒ 𝑓 𝑘 (𝑥) = 0
=⇒ 𝑓 (𝑓 𝑘 (𝑥)) = 0
=⇒ 𝑓 𝑘+1 (𝑥) = 0
=⇒ 𝑥 ∈ 𝑁𝑘+1 .

On a montré que : ∀𝑘 ∈ N, 𝑁𝑘 ⊂ 𝑁𝑘+1 . Ensuite,

𝑥 ∈ 𝐼𝑘+1 =⇒ ∃𝑦 ∈ 𝐸, 𝑥 = 𝑓 𝑘+1 (𝑦)


=⇒ ∃𝑧(= 𝑓 (𝑦)) ∈ 𝐸, 𝑥 = 𝑓 𝑘 (𝑧)
=⇒ 𝑥 ∈ 𝐼𝑘 .

On a montré que : ∀𝑘 ∈ N, 𝐼𝑘+1 ⊂ 𝐼𝑘 .


2. Soit 𝑘 un entier naturel. Supposons que 𝑁𝑘 = 𝑁𝑘+1 et montrons que 𝑁𝑘+1 = 𝑁𝑘+2 . On a
déjà 𝑁𝑘+1 ⊂ 𝑁𝑘+2 . Montrons que 𝑁𝑘+2 ⊂ 𝑁𝑘+1 .
Soit 𝑥 un élément de 𝐸. On a :

𝑥 ∈ 𝑁𝑘+2 =⇒ 𝑓 𝑘+2 (𝑥) = 0


=⇒ 𝑓 𝑘+1 (𝑓 (𝑥)) = 0
=⇒ 𝑓 (𝑥) ∈ 𝑁𝑘+1 = 𝑁𝑘
=⇒ 𝑓 𝑘 (𝑓 (𝑥)) = 0
=⇒ 𝑓 𝑘+1 (𝑥) = 0
=⇒ 𝑥 ∈ 𝑁𝑘+1 .

3. a) On a {0} = 𝑁0 ⊂ 𝑁1 ⊂ 𝑁2 ... Supposons que chacune de ces inclusions soient strictes.


Alors,
0 = dim 𝑁0 < dim 𝑁1 < dim 𝑁2 · · ·
Donc dim 𝑁1 ≥ 1, dim 𝑁2 ≥ 2 et par récurrence, ∀𝑘 ∈ N,
dim 𝑁𝑘 ≥ 𝑘. En particulier, dim 𝑁𝑛+1 ≥ 𝑛 + 1 > 𝑛 = dim 𝐸, ce qui est impossible.
Donc, il existe 𝑘 entier naturel tel que 𝑁𝑘 = 𝑁𝑘+1 .
Ainsi, l’ensemble {𝑘 ∈ N, 𝑁𝑘 = 𝑁𝑘+1 } est une partie non vide
de N. {𝑘 ∈ N, 𝑁𝑘 = 𝑁𝑘+1 } admet donc un plus petit élément. Soit donc 𝑝 le plus petit
des entiers 𝑘 tels que 𝑁𝑘 = 𝑁𝑘+1 .
Par définition de 𝑝, pour 𝑘 < 𝑝, 𝑁𝑘 & 𝑁𝑘+1 . D’autre part, d’après 2) et puisque
𝑁𝑝 = 𝑁𝑝+1 , on montre par récurrence que pour tout 𝑘 ≥ 𝑝, on a 𝑁𝑘 = 𝑁𝑝 .
b) Si 𝑝 = 0, on a 𝑝 ≤ 𝑛. Sinon,
0 < dim 𝑁1 < · · · < dim 𝑁𝑝
et donc, par récurrence, pour 𝑘 ≤ 𝑝, on a dim 𝑁𝑘 ≥ 𝑘. En particulier
𝑝 ≤ dim 𝑁𝑝 ≤ 𝑛.
4. Puisque 𝑁𝑘 ⊂ 𝑁𝑘+1 , 𝐼𝑘+1 ⊂ 𝐼𝑘 et que dim 𝐸 < +∞, on a :

𝑁𝑘 = 𝑁𝑘+1 ⇐⇒ dim 𝑁𝑘 = dim 𝑁𝑘+1


⇐⇒ 𝑛 − 𝑟𝑔(𝑓 𝑘 ) = 𝑛 − 𝑟𝑔(𝑓 𝑘+1 )
⇐⇒ dim 𝐼𝑘 = dim 𝐼𝑘+1
⇐⇒ 𝐼𝑘 = 𝐼𝑘+1 .

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Donc, pour 𝑘 < 𝑝, 𝐼𝑘 % 𝐼𝑘+1 et pour 𝑘 ≥ 𝑝, 𝐼𝑘 = 𝐼𝑘+1 .


5. Soient 𝑘 un entier naturel puis 𝑔𝑘 la restriction de 𝑓 à 𝐼𝑘 . D’après le théorème du rang,
𝑑𝑘 = dim 𝐼𝑘 = dim 𝐾𝑒𝑟(𝑔𝑘 ) + dim 𝐼𝑚(𝑔𝑘 ).
Maintenant, 𝐼𝑚(𝑔𝑘 ) = 𝑔𝑘 (𝐼𝑘 ) = 𝑓 (𝐼𝑘 ) = 𝐼𝑘+1 et donc dim 𝐼𝑚(𝑔𝑘 ) = 𝑑𝑘+1 . D’autre
part, 𝐾𝑒𝑟(𝑔𝑘 ) = 𝐾𝑒𝑟(𝑓|𝐼𝑘 ) = 𝐾𝑒𝑟(𝑓 ) ∩ 𝐼𝑘 .
Ainsi, pour tout entier naturel 𝑘,
𝑑𝑘 − 𝑑𝑘+1 = dim(𝐾𝑒𝑟(𝑓 ) ∩ 𝐼𝑘 ).
Puisque la suite (𝐼𝑘 )𝑘∈N est décroissante pour l’inclusion, la suite d’entiers naturels (dim(𝐾𝑒𝑟(𝑓 )∩
𝐼𝑘 ))𝑘∈N = (𝑑𝑘 − 𝑑𝑘+1 )𝑘∈N est décroissante.

Exercice 8.
Soit 𝐸 un K-espace vectoriel de dimension finie notée 𝑛. Soit 𝑢 un endomorphisme de 𝐸.
On dit que 𝑢 est nilpotent si ∃𝑘 ∈ N* tel que 𝑢𝑘 = 𝜃 et on appelle alors indice de nilpotence de
𝑢 le plus petit de ces entiers 𝑘.
Par exemple, le seul endomorphisme 𝑢, nilpotent d’indice 1 est l’endomorphisme nul.
1. Soit 𝑢 un endomorphisme nilpotent d’indice 𝑝. Montrer qu’il existe un vecteur 𝑥0 de 𝐸 tel
que la famille (𝑥0 , 𝑢(𝑥0 ), · · · , 𝑢𝑝−1 (𝑥0 )) soit libre.
2. Soit 𝑢 un endomorphisme nilpotent. Montrer que 𝑢𝑛 = 𝜃.
3. On suppose dans cette question que 𝑢 est nilpotent d’indice 𝑛 exactement. Déterminer
𝑟𝑔(𝑢).

Solutions.
1. Soit 𝑝 ∈ N* l’indice de nilpotence de 𝑢.
Par définition, 𝑢𝑝−1 ̸= 𝜃 et plus généralement, pour 1 ≤ 𝑘 ≤ 𝑝 − 1, 𝑢𝑘 ̸= 𝜃 car si 𝑢𝑘 = 𝜃
alors 𝑢𝑝−1 = 𝑢𝑘 ∘ 𝑢𝑝−1−𝑘 = 𝜃 ce qui n’est pas le cas.
Puisque 𝑢𝑝−1 ̸= 𝜃, il existe au moins un vecteur 𝑥0 tel que 𝑢𝑝−1 (𝑥0 ) ̸= 0 et en particulier
𝑥0 ̸= 0. Montrons que la famille (𝑢𝑘 (𝑥0 ))0≤𝑘≤𝑝−1 est libre.
Soit (𝜆𝑘 )0≤𝑘≤𝑝−1 ∈ K𝑝 tel que :

𝑝−1
∑︁
𝜆𝑘 𝑢𝑘 (𝑥0 ) = 0.
𝑘=0

Supposons par l’absurde qu’au moins un des coefficients 𝜆𝑘 ne soit pas nul. Soit 𝑖 = 𝑀 𝑖𝑛 {𝑘 ∈
[[0, 𝑝 − 1]] / 𝜆𝑘 ̸= 0}.
𝑝−1
∑︁ 𝑝−1
∑︁
𝜆𝑘 𝑢𝑘 (𝑥0 ) = 0 =⇒ 𝜆𝑘 𝑢𝑘 (𝑥0 ) = 0
𝑘=0 𝑘=𝑖
𝑝−1
∑︁
𝑝−1−𝑖
=⇒ 𝑢 ( 𝜆𝑘 𝑢𝑘 (𝑥0 ) ) = 0
𝑘=𝑖
𝑝−1
∑︁
=⇒ 𝜆𝑘 𝑢𝑝−1−𝑖+𝑘 (𝑥0 ) = 0
𝑘=𝑖

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=⇒ 𝜆𝑖 𝑢𝑝−1 (𝑥0 ) = 0 (𝑐𝑎𝑟 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑘 ≥ 𝑖 + 1, 𝑝 − 1 − 𝑖 + 𝑘 ≥ 𝑝


𝑒𝑡 𝑑𝑜𝑛𝑐 𝑢𝑝−1−𝑖+𝑘 = 𝜃 )
=⇒ 𝜆𝑖 = 0 (𝑐𝑎𝑟 𝑢𝑝−1 (𝑥0 ) ̸= 0 )

ce qui contredit la définition de 𝑖. Donc tous les coefficients 𝜆𝑘 sont nuls et on a montré que la
famille (𝑢𝑘 (𝑥0 ))0≤𝑘≤𝑝−1 est libre.

2. Soit 𝑝 ∈ N* l’indice de nilpotence de 𝑢. D’après la question précédente il existe 𝑥0 ∈ 𝐸 tel


que la famille (𝑢𝑘 (𝑥0 ))0≤𝑘≤𝑝−1 est libre.
Le cardinal d’une famille libre est inférieur ou égal à la dimension de l’espace et donc 𝑝 ≤ 𝑛.
Par suite,
𝑢𝑛 = 𝑢𝑝 ∘ 𝑢𝑛−𝑝 = 𝜃.

3. On applique l’exercice précédent. Puisque 𝑢𝑛−1 ̸= 𝜃, on a 𝑁𝑛−1 $ 𝑁𝑛 . Par suite, les inclusions
𝑁0 ⊂ 𝑁1 ⊂ ... ⊂ 𝑁𝑛 = 𝐸 sont toutes strictes et donc,

0 < dim 𝑁1 < dim 𝑁2 < · · · < dim 𝑁𝑛 = 𝑛.

Pour 𝑘 ∈ [[0, 𝑛]], notons 𝑑𝑘 est la dimension de 𝑁𝑘 . Par récurrence, pour 𝑘 ∈ [[0, 𝑛 − 1]], on
a 𝑑𝑘 ≥ 𝑘.
Mais si de plus, pour un certain indice 𝑖 élément de [[1, 𝑛 − 1]], on a 𝑑𝑖 = dim 𝑁𝑖 > 𝑖, alors,
par récurrence, pour 𝑖 ≤ 𝑘 ≤ 𝑛, on a 𝑑𝑘 > 𝑘 et en particulier 𝑑𝑛 > 𝑛 ce qui n’est pas le cas.
Donc,
∀𝑘 ∈ [[0, 𝑛]], dim 𝑁𝑘 = 𝑘.
D’après le théorème du rang, ∀𝑘 ∈ [[0, 𝑛]], 𝑟𝑔(𝑢𝑘 ) = 𝑛 − 𝑘, et en particulier 𝑟𝑔(𝑢) = 𝑛 − 1.

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