Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
MAME
BABACAR ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE
TECHNOLOGIE DEPARTEMENT GENIE ELECTRIQUE
Maitre de stage : MAME BABACAR SARR Prof encadreur : ALIOUNE BADARA MBOUP
I-0
TABLE DES MATIERES
I-1
Rendement des régulateurs photovoltaïques ........................................................................ X-22
Pertes par absence du MPPT.................................................................................................. X-23
Rendement des batteries acide-plomb .................................................................................. X-24
Rendement de l'onduleur....................................................................................................... X-24
Autres pertes dans une installation photovoltaïque.............................................................. X-25
Le ratio performance PR......................................................................................................... X-25
Effets des ombrages sur une installation photovoltaïque .................................................... XI-26
1. Masques ............................................................................................................................ XI-26
Dimensionnement du champ photovoltaïque autonome ................................................... XII-33
Bilan de puissance et consommation électrique ................................................................. XII-33
Dimensionnement du champ photovoltaïque ..................................................................... XII-35
Choix et dimensionnement du parc de batteries ................................................................. XII-35
Choix de la technologie de régulation .................................................................................. XII-37
Dimensionnement du régulateur ......................................................................................... XII-37
Choix et dimensionnement de l’onduleur............................................................................ XII-42
Section et courant admissible des câbles électriques ......................................................... XIII-44
Câbles côté champ photovoltaïque..................................................................................... XIII-44
Section entre régulateur et parc de batteries ..................................................................... XIII-47
Section entre le parc de batteries et l'onduleur ................................................................. XIII-48
Section en aval de l’onduleur .............................................................................................. XIII-50
Calibrage des dispositifs de coupure et de protection........................................................ XIV-50
Coté champ photovoltaïque ................................................................................................ XIV-50
1. Emplacement des fusibles ............................................................................................... XIV-50
2. Fusibles et protection contre les surintensités ............................................................... XIV-50
3. Dispositifs de coupure et sectionnement ....................................................................... XIV-51
Coté régulateur-parc de batteries, parc de batteries-onduleur ......................................... XIV-52
1. Emplacement des fusibles ............................................................................................... XIV-52
2. Protection contre les surintensités ................................................................................. XIV-52
Dispositifs de coupure et sectionnement ........................................................................... XIV-54
Parafoudres & Protection contre les surtensions ............................................................... XIV-56
Bilan économique de l’installation ....................................................................................... XV-57
Conclusion ........................................................................................................................... XVI-59
I-2
REMERCIEMENTS
Je ne saurais réellement trouver les expressions éloquentes que mérite mon encadreur Mr
ALIOUNE BADARA MBOUP pour sa grande patience, ses conseils et sa disponibilité malgré
ses différentes occupations ; j’ai beaucoup appris à ses côtés tant sur le plan scientifique
qu’humain.
Je tiens à remercier MAME BABABACAR SARR mon maitre de stage qui a accepté de
m’accueillir et m’a guidé tout au long de ce stage.
I-3
GLOSSAIRE ET DEFINITIONS
I-4
INTRODUCTION
De l’étude à l’installation en passant par les démarches administratives, EMBT propose une
solution pour la production d’énergie électrique photovoltaïque dans le but de diminuer les
factures d’électricité de leurs clients. Mon travail était particulièrement consacré à la
conception, au dimensionnement et à la supervision des chantiers PV autonomes dans des villas.
L’élaboration de ce rapport a pour principale source nos connaissances acquises tout au long de
notre formation scolaire, le stage lui-même et nos recherches personnelles.
I-5
Présentation de l’entreprise
Présentation
Créé en Juin 2009, en moins de trois ans, EMBT a su s’imposer sur le marché sénégalais.
L’activité de cette société se base sur cinq secteurs complémentaires : solaire/Electricité
générale/Froid et climatisation /Hydraulique/Plomberie. EMBT est un acteur historique dans le
domaine de l’énergie autonome et des économies d’énergie. Ses experts conçoivent, installent
et maintiennent des solutions techniques afin de répondre aux besoins croissants du marché
sénégalais. EMBT accompagne ses clients dans la réalisation de leurs projets solaires, en
électricité générale, en plomberie et hydraulique. Il intervient également sur les applications
industrielles autonomes, de la mobilité Energie et de la supervision (monitoring) Energies des
installations individuelles et collectives.
Activités et clientèle
Sa structure est composée de deux électriciens spécialisés dans le bâtiment et l’électricité
solaire, d’un soudeur, d’ouvriers chargés des forages, d’un plombier et de ses stagiaires. La
société dispose ainsi des savoirs faires nécessaires à la conception, la réalisation et la mise en
œuvre d’installations photovoltaïques le tout au sein d’une seule et même structure. Ces
nombreuses qualifications permettent à l’entreprise de proposer une offre complète sans sous-
traitance et de garantir par la même occasion un suivi et une maintenance de toutes leurs
installations.
Les clients sont des particuliers qui réalisent un projet sur leur habitation, des professionnels
(agriculteurs, hôteliers, restaurateurs…), des bureaux d’étude ou encore des organismes
publics. EMBT démarche ses clients essentiellement par sa présence sur des salons.
Direction administrative
Direction générale
Direction technique
Direction commerciale
II-6
Direction générale
Le bureau d’étude
J’ai effectué mon stage au sein du bureau d’étude d’EMBT. L’objectif de ce service est
essentiellement axé sur les chantiers chez les particuliers. Les principales activités concernent
la conception, le dimensionnement, la protection des installations ainsi que leur suivi. La
création du bureau d’étude en 2009 a été dans la continuité d’une volonté de contrôler
l’intégralité des installations en interne. Dans ce cadre, j’ai été chargé de la conception et du
dimensionnement des installations mais aussi à la vérification de ces installations.
II-7
Présentation des secteurs d’activité d’EMBT
Solaire
Ce secteur est surtout basé sur la vente et l’achat d’équipements électriques solaires. Ses
équipements proviennent de le Chine, de l’Allemagne, de l’Italie, des Etats Unies. La mission
première de ce secteur est de rendre l’énergie solaire propre et fiable, accessible à tous. Il
s’engage à protéger l’environnement, et à amorcer un changement dans l’ensemble de
l’industrie. Il propose encore à ses clients l’installation complète et la maintenance du matériel
à travers son équipe d’installateurs professionnels se déplaçant au Sénégal. Ce service englobe
80% des marchés de l’entreprise. Les autres marchés sont des marchés de plus grande envergure
que relate les forages et puits profonds.
Electricité générale
Cette équipe assure la conception, l’étude et la réalisation et l’entretien de toutes installations
électriques. Elle réalise des installations sur mesure pour les particuliers et les professionnels,
en neuf et en rénovation. Son intervention se dynamise plus dans les bâtiments.
Plomberie générale
EMBT propose des solutions de plomberie avec ses plombiers expérimentés œuvrant dans le
secteur résidentiel, commercial, et industriel. Des travaux en tuyauterie pour des rénovations
ou constructions nouvelles. Il intervient beaucoup dans les chantiers de bâtiment pour satisfaire
ses clients.
Climatisations
Ce secteur installe les climatisations dans les maisons, bureaux, magasins ou tout autre endroit
où on pourrait avoir besoin d’un tel système pour permettre aux employés de travailler dans de
bonnes conditions. Cette équipe assure l’installation, la maintenance et le suivi de ces appareils.
Problématiques du sujet
Le sujet amène plusieurs problématiques. Les problèmes pouvant être rencontrés sont par
exemple : premièrement comment faire un bon bilan de la consommation afin d’inciter le client
à investir pour le chantier PV c’est-à-dire ne pas passer trop sur dimensionner l’installation qui
IV-8
risquerait d’être très couteuse. Le second reste à savoir sur le respect catégorique des normes et
de l’esthétique, comment éviter les pertes de production en cas d’ombrage...
Cette partie dresse un inventaire des appareils consommateurs d'électricité et fournit une
méthode de calcul des besoins électriques.
VI-9
Calcul des besoins électriques
Calculer les besoins électriques consiste à calculer l’énergie électrique journalière consommée
par les usagers. Ainsi, les besoins électriques s’exprimeront en Wh/jour (ou kWh/jour).
VIII-10
Angle d'inclinaison
Orientation
L’orientation plein sud est la meilleure orientation possible pour un champ photovoltaïque. En
effet, elle permettra de capter un maximum de rayonnement solaire tout-au-long d’une journée.
L'orientation Sud est la plus exposée au rayonnement solaire. Si on a un choix à faire entre les
2 orientations Est ou Ouest, théoriquement cela revient au même, mais il convient tout de même
de porter un regard sur les besoins électriques. En effet, si les besoins sont très marqués l’après-
midi, on orientera le champ photovoltaïque plutôt à l’Ouest. De même, si la consommation est
plus importante le matin, on l'orientera plutôt à l'Est.
VIII-11
Influence des paramètres du site sur les cellules photovoltaïques
Modélisation de la cellule photovoltaïque
Caractéristiques de la cellule PV
Tension de circuit-ouvert C’est la tension maximale que la cellule solaire peut fournir. Elle
est calculée en supposant que le courant net est égal à zéro :
IX-12
Facteur de forme Le facteur de forme est le rapport entre la puissance maximale d’une
cellule solaire et le produit de . Il est déterminé par :
Tension n’est pas aussi dégradée avec une baisse de l’irradiation. Elle varie avec le logarithme
de l’irradiation.
Le Courant est proportionnel à l’irradiation
IX-13
Influence de la Température sur la cellule PV
Tension baisse avec une augmentation de la température : 2mV/°C par cellule pour le silicium
cristallin.
Le courant gagne un peu en intensité avec une hausse de la température.
Les cellules photovoltaïques contribuent très majoritairement à tirer vers le bas le rendement
global d’une installation photovoltaïque. En effet, le rendement d’une cellule seul est de l’ordre
de 13 %. De façon concomitante, toutes les parties constituantes d'une installation
photovoltaïque (batteries, régulateurs, onduleurs, connectiques, câbles, dispositifs de coupure
X-14
et sectionnement, raccordement) provoquent des pertes supplémentaires de puissance non-
négligeables. Ces pertes font diminuer le rendement global d’une installation photovoltaïque,
ainsi qu’illustré sur la figure ci-dessous. :
X-15
On se rend donc bien compte que la surface du module exposée aux rayons du soleil n’est pas
égale à la somme des surfaces des cellules le composant : SModule > ∑SCellule. Du fait de l’espace
vide entre les cellules du module, la surface du module est plus importante que la surface de
toutes les cellules. Cette surface vide ne peut pas convertir la puissance radiative en puissance
électrique : il y a donc une perte de rendement.
Dans ces conditions STC, la puissance électrique fournie par le module est tout simplement la
puissance crête (indiquée sur la fiche technique). Quant à la puissance radiative, elle est égale
à 1000 W/m² multipliée par la surface du module (indiquée aussi sur la fiche technique). Ainsi :
X-16
Prenons par exemple notre module photovoltaïque de puissance crête 240 WC que nous avons
utilisé dans notre installation ; la fiche technique nous donne les informations suivantes :
D’après la fiche technique, le rendement du module est ηModule, STC = 14.8 %. Il s’agit du
rendement du module dans les conditions STC (niveau d’éclairement Pi=1000 W/m²,
Température de cellule 25°C, AM=1.5).
En effet, en condition normale d’utilisation, la température des cellules n’est pas de 25°C, mais
plutôt de l’ordre de 55 °C. Cela dépend du niveau de ventilation :
D’après la fiche technique, KT(P)= -0.41 %/°C. Cela signifie que la puissance diminue de 0.984
W (0.41% × 240 = 0.984 W) lorsque la température des cellules augmente de 1°C.
X-17
Par conséquent, lorsque la température des cellules est 50°C (c’est-à-dire une augmentation de
25 °C par rapport aux conditions STC), la puissance du module a chuté de 0.984 × 25 =24.6 W.
En d’autres termes, la puissance maximale du module dans les conditions de fonctionnement
est P50°C=215.4 W (au lieu de 240 W dans les conditions STC).
Prenons par exemple notre module photovoltaïque de puissance crête 240 Wc dont la fiche
technique nous donne les informations suivantes :
X-18
Rendement des modules selon les technologies
L’intégration totale
X-19
La surimposition
X-20
2. Résistance d’un câble
La résistance d’un câble de cuivre est très faible, mais n’est pas nulle. Celle-ci est
proportionnelle à la longueur du câble et inversement proportionnelle à la section du câble. On
a l’expression suivante : R=ρ×L/S. Dans cette formule, L est la longueur du câble (en mètre),
S est la section du câble (en m²) et ρ est la résistivité du conducteur. La résistivité du conducteur
est une donnée du fabricant et dépend du matériau :
Il est de coutume d’exprimer la résistivité d’un conducteur en Ω.mm²/m. Cette unité permet,
lors du calcul des sections de câbles, d’exprimer les longueurs directement en mètre et les
sections en mm².
La résistance du câble, définie ci-dessus, va provoquer une chute de potentiel entre le départ du
câble et la fin du câble.
En conclusion, les chutes de tension régulières représentent des pertes d’énergie (car une chute
de tension induit forcément une chute de puissance) ne pouvant dépasser le seuil normatif de
3%.
X-21
Sur une installation photovoltaïque, les contacts électriques sont nombreux, notamment à cause
des connexions inter modules. Pour une installation comprenant N modules, il y a N+1 contacts
inter modules.
Par ailleurs, lors des travaux, il est important de s’assurer que les contacts ont été correctement
effectués. Un contact de mauvaise qualité augmente la résistance de contact, provoque une
surchauffe du contact et est susceptible de produire un arc électrique.
X-22
Technologie du
Rendement moyen
régulateur
MLI Entre 95 % et 98 %
Notons que les rendements indiqués dans le tableau ci-dessus sont des rendements moyens. En
pratique, le rendement dépend du taux de charge du régulateur, ainsi qu'illustré sur la courbe de
rendement ci-dessous :
Remarque : nous avons présenté 3 technologies courantes de régulateur présents sur le marché.
D'autres techniques de régulation existent que nous n'avons pas exposé.
Nous retiendrons que le rendement moyen d'un régulateur photovoltaïque est de l’ordre de 97%.
X-23
Rendement des batteries acide-plomb
Plusieurs phénomènes électrochimiques dégradent le rendement des batteries. Nous citerons :
Rendement de l'onduleur
L'onduleur effectue la conversion CC/CA grâce à des composants électriques qui chauffent
(diodes, condensateurs, etc.). Une partie de la puissance continue en entrée de l’onduleur est
donc dissipée sous forme de chaleur.
Les fabricants indiquent généralement le rendement maximum de leur produit. Celui-ci est de
l'ordre de 95%. En réalité, le rendement d'un onduleur dépend de la puissance qui y transite
(voir courbe ci-contre). Le point fort des onduleurs est qu'ils atteignent un rendement supérieur
à 90% même à faible charge (à partir de 10% de leur puissance nominale).
X-24
Autres pertes dans une installation photovoltaïque
D’autres pertes diverses peuvent faire baisser la performance de l’installation photovoltaïque.
Il s’agit typiquement de :
De la disparité inévitable entre les cellules d’un module (théoriquement, toutes les
cellules d’un module doivent être semblables électriquement).
De la tolérance en puissance des modules (la puissance crête annoncée sur les fiches
techniques des modules est donnée à ±3%, en général). Cette caractéristique des
modules est un élément qualitatif important de l’installation.
Le ratio performance PR
Nous avons énuméré précédemment l’ensemble des pertes électriques intrinsèques d’une
installation photovoltaïque. Un coefficient nommé ratio de performance et noté PR
(Performance ratio) permet de quantifier les pertes intrinsèques de l’installation électrique. Le
ratio de performance est donc un nombre entre 0 et 1 (ou 0 et 100%). Plus il est proche de 1
(ou de 100%), plus l’installation est performante d’un point de vue électrique.
Toute installation photovoltaïque étant unique, le ratio de performance est spécifique à chaque
installation. Néanmoins, il est possible de dégager un ordre de grandeur de la valeur du ratio
de performance PR, car :
X-25
Les seuls paramètres vraiment variables sont le mode d’intégration et la présence ou non d'un
dispositif MPPT. Ainsi, nous pouvons dresser un tableau général récapitulatif de la valeur du
ratio de performance ratio :
Absence
0.55 0.60 0.65 0.70
Ratio de du MPPT
performance
PR Présence
0.60 0.65 0.70 0.75
du MPPT
Pour fonctionner de manière optimale, une installation solaire photovoltaïque doit être soumise
au moins d’ombrage possible. Cependant, certaines contraintes liées au lieu d'installation
(présence de montagne, d'arbres, cheminée, poteau électrique…) ne peuvent être évitées.
On appelle masque tout obstacle cachant les modules photovoltaïques de la lumière du soleil.
On distingue les masques proches et les masques lointains. Ces deux notions sont définies par
la suite :
1. Masques
Masques lointains
Le masque lointain représente l’ensemble des obstacles dont l’angle avec lequel on l’observe
ne varie pas lorsque l’observateur se déplace de quelques mètres. Cela peut être une colline,
une montagne, un bâtiment lointain. Il s’agit de l’horizon lointain. Par exemple, sur la photo ci-
dessous, les deux petites collines représentent un masque lointain : elles risquent de provoquer
de l’ombre à l’installation photovoltaïque au lever et au coucher du soleil.
XI-26
Exemple de masques lointains
Masques proches
Le masque proche représente l’ensemble des obstacles dont l’angle avec lequel on l’observe
varie lorsque l’observateur se déplace de quelques mètres.
Diodes by-pass
XI-27
Cas N°1 - Module en fonctionnement normal
En fonctionnement normal, c’est-à-dire sans effet d’ombrage, toutes les cellules
photovoltaïques composant le module fournissent leur maximum de puissance. Dans ce cas,
toutes les cellules fournissent 3 W chacune :
XI-28
Module sans diode by-pass en fonctionnement avec une cellule ombragée
XI-29
appartienne au sous-réseau n°1. La diode by-pass D1 va donc court-circuiter le sous-réseau n°1
en laissant passer le courant directement vers le sous-réseau n°2 :
L’effet immédiat est que les 20 cellules du sous-réseau n°1 ne fonctionnent plus : elles délivrent
0 W. Cependant, les 40 cellules restantes ne sont plus affectées par la cellule ombragée : elles
fournissent leur pleine puissance, c’est-à-dire 3 W. Par conséquent, la puissance du module est
de 40 × 3 = 120 W.
La présence des diodes by-pass a donc permis d’améliorer la performance du module.
Idéalement, il faudrait une diode by-pass en parallèle sur chaque cellule. Pour des raisons
technico-économiques, le nombre de diodes by-pass sur un module est généralement limité à 5.
XI-30
Cas N°1 - Modules en fonctionnement normal
En fonctionnement normal, c’est-à-dire lorsque les deux modules en parallèle sont équivalents,
le courant traversant chacune des deux branches vaut : I1= I2=6 A. Evidemment, la tension aux
bornes des deux modules connectés en parallèle est la même :
XI-31
Deux modules en parallèle dont un est à l’ombre
Au-delà de la perte de puissance, il peut se produire une inversion du courant dans le module
ombragé : c’est ce qu’on appelle un courant retour. Ce courant retour peut endommager le
module lorsqu’il devient trop important. Généralement, la valeur maximale tolérée du courant
retour est de 2 fois le courant de court-circuit du module (2×Icc). Afin de protéger les modules
contre les courants retours, il existe deux solutions :
Installer des diodes au niveau de chaque chaînes afin d’empêcher le courant de
circuler en sens inverse
Diodes de découplage
Ces diodes sont appelées des diodes de découplage. Ce procédé coûte cher et induit des chutes
de tension singulière au niveau des diodes. Dans les installations photovoltaïques autonomes,
ces diodes permettaient également de bloquer les courants nocturnes en provenance des
batteries, mais de nos jours, ce sont les régulateurs qui assurent cette fonction de blocage
XI-32
Installer des fusibles calibrés à 2×Icc
Fusibles
Ces fusibles n’empêchent pas les courants retours mais fondent dès qu’ils dépassent la valeur
limite, empêchant ainsi la détérioration des modules. Cette solution est beaucoup moins
onéreuse que les diodes. Elle est ainsi préférée par les concepteurs d’installations
photovoltaïques. Attention : le dimensionnement de ces fusibles doit aussi prendre en compte
les courants de décharge des batteries à travers le champ PV (même en présence d'une
protection intégré au régulateur, car celle-ci peut être inopérante).
Puissance Consommatio
Nombre Puissance Durée
Appareil nominale n d'énergie
d’appareils nominale d'utilisation
électrique unitaire (en journalière
journalière (en
W) (en Wh)
h/jour)
Lampes 10 150
fluo 15 4 600
compactes
XII-33
Réfrigérate 1 500
500 5 2500
ur
Fer à 1 750
750 1 750
repasser
Téléphone 5 5 25 2 50
Machine à 1 800
800 1 800
laver
L'évaluation des besoins électriques est une étape primordiale. Elle va permettre de
dimensionner au plus juste la puissance du champ photovoltaïque et la capacité du parc de
batteries.
L'objectif de cette étape est de connaître la consommation électrique journalière du site,
exprimée en kWh/jour. La méthodologie consiste, dans un premier temps, à effectuer un
inventaire des appareils électriques, puis dans un deuxième temps, à estimer leur durée
journalière d'utilisation.
Cette étape est néanmoins très délicate car il convient de connaître les habitudes de
consommation électrique des utilisateurs.
XII-34
Dimensionnement du champ photovoltaïque
A partir du calcul de la consommation journalière et des données d'irradiation solaire, nous
pouvons calculer la puissance crête nécessaire au bon fonctionnement de l'installation
photovoltaïque en appliquant la formule suivante :
Comme les modules seront posés en surimposition, nous considérons que le champ
photovoltaïque sera normalement ventilé. Ainsi, nous évaluons le ratio performance PR = 0.65
Nous trouvons dans notre cas une puissance crête de 2372 Wc.
Nombre de modules =Pc/PcModule.
XII-35
La tension du parc de batterie ou tension du système choisie sera alors de 48V dans notre
exemple car Pc=2372Wc>2000Wc.
Dès lors que nous connaissons la tension nominale du système de batteries nous pouvons
maintenant connaitre le nombre de batteries en série. On a choisi des batteries acide-plomb de
tension nominale de 12V et de capacité 150Ah.
Nombre de batteries en série=Usyst/Uunit, bat
Ns=48/12=4. Nous avons 4 batteries en série.
Capacité du parc de batteries
Le calcul de la capacité du parc de batteries s'effectue grâce à la formule suivante :
XII-36
Détermination du coefficient de température KT
Nous considérons, dans cet exemple, que le parc de batteries sera amené à fonctionner dans un
local tempéré de 20°C, il convient d’appliquer le coefficient correctif KT(C) =1, d'après le
tableau suivant (donnée constructeur) :
Dimensionnement du régulateur
Ainsi, le dimensionnement du régulateur s'effectue selon les 4 critères suivants :
XII-37
N° Critère de dimensionnement Risques en cas de non-respect
XII-38
En effet, la fiche technique de ce régulateur indique une puissance nominale de 3 400 W, ce
qui est compatible avec la valeur de la puissance maximale du champ photovoltaïque
(2.372Wc).
D'après la fiche technique du régulateur, la tension à vide du champ photovoltaïque ne doit pas
dépasser 200 V.
XII-39
Fiche technique du régulateur - Tension maximale du champ photovoltaïque
k : Le coefficient k est un coefficient de sécurité imposé par le guide de l’UTE C15-712-1, et qui prend en compte
l’élévation de la tension délivrée par les modules lorsque la température des cellules diminue
Or, le champ photovoltaïque sera constitué de 12 modules au maximum. Chacun de ces modules
présente une tension à vide de 37V dans les conditions STC. A la température de service
minimale (-10°C), il convient d'appliquer un coefficient de sécurité égale à 1.14 (voir tableau
des coefficients de sécurité). On considérera donc une tension à vide de 1.14×37=42.18V.
Ainsi, pour ne pas dépasser la tension maximale de 200 V, le nombre maximal de modules en
XII-40
série vaut 200/42.18=4.7. Avec ce régulateur, nous pourrons câbler 4 modules en série au
maximum.
Le coefficient 1.25 est un coefficient de sécurité imposé par le guide UTE C15-712.
Les modules photovoltaïques présentent un courant de court-circuit Icc de 8.61A dans les
conditions STC (voir fiche technique des modules présentée précédemment). Il convient
d'appliquer le coefficient de sécurité égale à 1.25. On considérera donc un courant de court-
circuit de 1.25×8.61=10.76A. Ainsi, pour ne pas dépasser le courant maximal de 30 A, le
XII-41
nombre maximal de chaînes en parallèle vaut 30/10.76. Avec ce régulateur, nous pourrons
câbler 2 chaines en parallèle au maximum.
La tension du parc de batteries étant de 48 V, nous vérifions bien que le régulateur est adapté à
cette valeur. Par compatibilité notre régulateur a alors une tension nominale de 48V.
Côté CA : l'onduleur imposera un signal de sortie adapté aux appareils qu'il alimente, par
exemple (cas général) :
Puissance nominale
L’onduleur doit être dimensionné de manière à ce que sa puissance nominale couvre la somme
des puissances de tous les utilisateurs que l’on souhaite utiliser en même temps. Une marge de
dimensionnement de 20 à 30% est recommandée pour garantir le bon fonctionnement de
l'onduleur à une température ambiante supérieure à 25°C.
Certains appareils électriques fonctionnant sous une tension alternative nécessitent un fort
courant au démarrage. C’est le cas par exemple des réfrigérateurs, ou plus généralement tous
les appareils disposant d’un moteur électrique. Ainsi, l’onduleur doit être capable de délivrer
un courant élevé pendant une période brève.
XII-42
Certains appareils électriques nécessitent un courant de démarrage très important par rapport
au courant nominal d’utilisation normale
Les onduleurs doivent donc être capables de fournir ce courant de démarrage, sinon l’appareil
électrique ne se mettra jamais en marche.
Nous dressons ci-dessous un tableau des coefficients de démarrage pour différents appareils
électriques.
Réfrigérateur IMAX ≈ 5 × IN
Climatiseur IMAX ≈ 4 × IN
Sèche-linge IMAX ≈ 5 × IN
Ventilateur IMAX ≈ 2 × IN
XII-43
Intensité IMAX du courant de démarrage
Récepteur électrique
(A)
Cafetière
Téléviseur
Photocopieur
Ampoule halogène
Les modules utilisés présentent les propriétés électriques suivantes (rappel, voir fiche
technique des modules présentée précédemment) :
XIII-44
o UMPP = 29.6V,
o IMPP = 8.12A,
o ICC = 8.61A;
Champ
L1 = 3 m / L2 = 4 m L3 = 6 m
PV
Détermination des longueurs de câbles côté Champ photovoltaïque, pour le calcul de la section
Section calculée
Longueur (chute de tension
Courant Tension
Portion totale des ε=0.01)
IMPP (A) UMPP (V)
câbles (m)
Portion A
entre champ PV
et boite de
1×IMPP =8.12A 4×UMPP =118.4V L1 + L2 = 7 m S=0.88 mm²
jonction
Portion B
entre boite de
jonction et
2×IMPP =16.24A 4×UMPP =118.4V 2 × L3 = 12 m S=3.04 mm²
régulateur
XIII-45
A partir des sections calculées dans le tableau précédent, il convient ensuite de choisir la section
commerciale directement supérieure.
La température ambiante est de 80°C (zone située sous les modules → fortes
températures)
Ainsi, les câbles de section 2.5 mm² et de 10 mm² peuvent supporter respectivement un courant
maximal de 27 A et de 66 A. Nous récapitulons les données dans le tableau ci-dessous :
XIII-46
Courant d’emploi
Section des Courant admissible
Portion maximal (A) IZ ≥ I B ?
câbles (mm²) IZ dans les câbles (A)
IB=1.25×ICC
Portion
2.5 mm² 27 A 10.76A OUI
A
Portion
10 mm² 66 A 21.52A OUI
B
ρ : résistivité du matériau conducteur (cuivre ou aluminium) dans les conditions de température d’exploitation,
exprimée en Ω.mm²/m.
2×L: Longueur aller-retour des câbles entre le parc de batteries et le régulateur, exprimée en m (L=3m dans notre
cas)
Donc : S = (0.01851 × 2 × 3 × 3105) / (48² × 0.01) =14.96 mm². Par conséquent, sous une
tension de 48 V, et afin de respecter une chute de tension de 1%, la section des câbles entre le
parc de batteries et le régulateur devra être au minimum de 25 mm² (section commerciale
directement supérieure à 14.96 mm²).
Par ailleurs, sous une tension de 48 V et une puissance nominale de 3105 W, le courant circulant
dans les câbles vaut 64.68A (3105 / 48). Il convient de vérifier qu'un câble de 25 mm² peut
supporter un tel courant. Pour ce faire, on se reporte au tableau ci-dessous.
XIII-47
Courant admissible des câbles Température70°C-Température maximale à l’âme de 120°C
Le courant admissible d’un câble en cuivre de section 25 mm² est de 129 A, ce qui est bien
supérieur aux 64.68 A calculés.
Section entre le parc de batteries et l'onduleur
La méthode ne change pas. On applique la formule suivante :
Avec :
2×L : Longueur du câble (m) aller-retour entre le parc de batteries et l'onduleur. Dans
notre étude de cas, cette longueur vaut L=3.5 m.
I : Courant circulant dans le câble (A). Il s'agit du courant d'emploi IB. Pour calculer sa
valeur, il convient de diviser la puissance nominale consommée (IB=3105W/48 V
soit IB = 64.68A)
XIII-48
ε : chute de tension, ε = 0.03. Pour cette partie du circuit, une chute de tension de 3%
est tolérable.
Celui-ci vaut IZ = 56 A pour un câble de 6mm². Ce câble ne peut donc pas supporter le courant
d'emploi IB=64.68A. Il convient donc de sélectionner une section plus importante, à savoir 10
mm². En effet, avec cette section, le courant admissible est de 78A.
Nous sélectionnons donc un câble de section S=10 mm² de courant maximal admissible 78A
entre le parc de batteries et l'onduleur.
XIII-49
Section en aval de l’onduleur
La protection contre les surintensités se traduit par la présence de fusibles. Dans notre cas,
l'installation dispose de 2 chaînes connectées en parallèle. Il convient donc d'intégrer des
fusibles, d'une part sur chacune des 2 chaînes, et d'autre part sur le câble principal.
Le courant assigné IN des fusibles devra, conformément au guide de l’UTE C15 712-2, respecter
la condition suivante :
Avec :
IRM : Le courant retour maximal que peut supporter un module sans être endommagé
De plus, il convient d'effectuer le calibrage en tension. Pour cela, il convient que la tension
assignée UN des fusibles soit supérieure à la tension maximale du système. Dans notre cas, la
tension maximale du système est égale à la tension à vide UCO du champ photovoltaïque
majorée par le coefficient multiplicateur k prenant en compte l'effet de la température (voir
tableau de sécurité prenant en compte l'élévation de la tension lorsque la température des
XIV-50
cellules diminue). Dans notre étude de cas, k=1.14. .La tension assignée des fusibles vaut donc
UN ≥ k× Uco
« à fusion rapide »,
En tension : la tension assignée doit être au moins égale à la tension à vide UCO du
circuit majorée par le coefficient multiplicateur k prenant en compte l’effet de la
température. Dans notre exemple, la valeur du coefficient k vaut k=1.14
Calibrage en courant
On a 2 chaines en parallèle
In≥1.25×2×Icc
In≥1.25×2×8.61=21.5A
Calibrage en tension
Un≥k×4×Uco
Un≥1.14×4×37=168.7V
XIV-51
Coté régulateur-parc de batteries, parc de batteries-onduleur
1. Emplacement des fusibles
Les fusibles doivent être positionnés au plus près du parc de batterie. En effet, si le court-circuit
apparaît entre les batteries et les fusibles, le courant de court-circuit ne sera pas détecté. Placer
les fusibles au plus près du parc de batteries minimisera donc les risques d'incendie et de
détérioration.
Calibrage en courant
Côté Batteries, pour que les fusibles assurent la protection contre les surintensités, il convient
de redéfinir 3 types de courant :
Pour les fusibles, le calibrage en courant passent par le respect de deux conditions :
XIV-52
Pour le calcul du courant d'emploi IB, il convient de considérer la valeur maximum des 2 cas
suivants :
→ Cas N°1 - Le parc de batteries est → Cas N°2 - Le parc de batteries se décharge
en cours de charge par le champ dans les appareils électriques
photovoltaïque
Dans ce cas, s'agissant d'un régulateur Dans ce cas, le courant d'emploi correspond au
MPPT, le courant d'emploi est égal au plus grand courant consommé par les appareils
courant maximum de charge du électriques, en fonctionnement normal et en
régulateur. tenant compte des facteurs de simultanéité.
Dans notre étude de cas, la fiche Dans notre étude de cas, nous avions calculé
La valeur du courant d’emploi au cas N°1 correspond IB=60A. La condition (1) devient ainsi
IN ≥60A
La valeur maximum correspond au cas N°2, soit IB=64.68A. La condition (1) devient alors IN ≥
64.68A.
XIV-53
Cette information nous permet de préciser la condition (2) : IN ≤ 0,90 × IZ. Or, le courant
admissible des câbles IZ a été déterminé précédemment : IZ = 129 A. Par suite, la condition (2)
devient : IN ≤ 0,90 × 129, soit IN ≤ 116,1 A.
Un fusible de 80 A serait donc adapté pour ces deux cas pour notre exemple.
Calibrage en tension
Il convient que la tension assignée UN des fusibles soit supérieure à la tension maximale du
système. Dans notre cas, la tension maximale du système est égale à la tension à vide UCO du
champ photovoltaïque majorée par le coefficient multiplicateur k prenant en compte l'effet de
la température. Dans notre étude de cas, k=1.14, et la tension à vide du champ photovoltaïque
vaut 4× 37V = 148V. La tension assignée des fusibles doit donc être au moins égale à UN =
1.14 × 148V= 168.72 V.
XIV-54
Emplacement de l'organe de coupure et sectionnement côté Batteries
2. L'interrupteur doit également être capable de supporter des courants dans des
conditions anormales (courant de court-circuit) pendant une durée spécifiée (un
interrupteur peut être capable d'établir des courants de court-circuit mais n'est
pas capable de les couper).Dans notre étude de cas : Courant de court-circuit =
13 kA (calculés précédemment)
En tension : La tension assignée doit être au moins égale à la tension à vide UCO du
circuit majorée par le coefficient multiplicateur k prenant en compte l’effet de la
XIV-55
température avec des chaînes photovoltaïques constituées de 4 modules en série (chaque
module présente une tension à vide de 37 V), soit :
La densité de foudroiement Ng
Le tableau suivant donne les conditions d’installation des parafoudres dans la partie du champ
photovoltaïque :
Bâtiment
Locaux Centrale de
tertiaires
d’habitation production
industriels
individuelle au sol
ou agricoles
XIV-56
Longueur pour le dimensionnement des parafoudres côté Champ PV
La longueur L vaut :
L = L1 + L2 + L3
L = 3m + 4m + 6m
L = 13m
Il convient à présent de calculer Lcritique. Pour cela, il faut connaître l’usage du bâtiment ainsi
que la densité de foudroiement du site Ng. Dans l’exemple traité dans notre cas, l’installation
photovoltaïque est établie sur des locaux d'habitation. Pour connaître la densité de
foudroiement, on se reporte à la carte donnant le niveau kéraunique. L’installation
photovoltaïque étant située aux environs de Guédiawaye on trouve que le niveau kéraunique
est de 31.
XV-57
Boite de 1 10 000 10 000
raccordement des
panneaux et cosses
Presses étoupes 10 1 950 FCFA 19 500
panneaux
Total HT 5 786 200
XV-58
Conclusion
Pour conclure, j’ai effectué mon stage en énergies renouvelables en tant que chargé de
dimensionnement et le confectionnement d’une bonne installation au sein de l’Entreprise Mame
Babacar à Guédiawaye. Lors de mon stage d’un mois, j’ai pu mettre en pratique mes
connaissances théoriques acquises durant ma formation à l’école Supérieure Polytechnique de
Dakar tout en étant confronté aux difficultés du monde du travail. Après ma rapide intégration
au sein de l’entreprise, j’ai eu l’occasion de réaliser des missions en dépannage et échange
d’équipements électriques en énergies renouvelables et de développer des stratégies
d’adaptation au travail d’équipe afin d’encourager l’entreprise à propulser en avant.
Ce stage a été très enrichissant pour moi, car il m’a permis de découvrir en profondeur le
domaine des énergies renouvelables, ses acteurs et ses contraintes. Il m’a permis aussi d’avoir
d’autres connaissances dans l’électricité du bâtiment, les chauffe-eaux solaires et les forages ;
de participer concrètement à des enjeux à travers mes missions et de répondre aux besoins
nécessaires de l’entreprise.
XVI-59