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Sonnets amoureux de la

Renaissance : poésie (du Moyen-Age


à nos jours)
SÉANCE 1 LOUISE LABE,
Sonnets, VIII
Table des matières
Le texte ................................................................................................................................................. 1
QUESTION .......................................................................................................................................... 2
Introduction .......................................................................................................................................... 2
Une raison égarée ................................................................................................................................. 2
Système d’antithèses ........................................................................................................................ 2
Manque de mesure : ......................................................................................................................... 2
Perte de contrôle : ............................................................................................................................ 3
Répétitions ....................................................................................................................................... 3
Une poétesse en pleine possession de ses moyens ............................................................................... 3
Scénarisation de l’histoire ................................................................................................................ 3
Conscience qui revient en fin de poème .......................................................................................... 3
Présence de la locutrice « je » (1e personne) ................................................................................... 3
Jeu sur les mots ................................................................................................................................ 3
Une visée morale ? ............................................................................................................................... 3

Le texte

Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;


J’ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m’est et trop molle et trop dure.
J’ai grands ennuis entremêlés de joie.

Tout à un coup je ris et je larmoie,


Et en plaisir maint grief tourment j’endure ;
Mon bien s’en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis, quand je crois ma joie être certaine,


Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.

QUESTION
L’amour fait-il perdre la raison à la poétesse ?

Introduction
Louise LABE milieu du 16e siècle, École Lyonnaise, avec deux modèles :
- l’Antiquité, tradition élégiaque,
- modèle italien Pétrarque (lyrisme, forme du sonnet, jeu des rimes aux tercets)

Œuvre restreinte (sonnets)


Sensualité => succès
=> l’amour fait-il vraiment perdre la raison ?

Une raison égarée


Système d’antithèses
brûle/me noie ; chaleur/froidure : contradiction & instabilité , vers morcelé
Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
4 actions enchaînées (agitation) mais coupées par des marques de la
ponctuation ( ; ,) ou par le coordonnant (« et »)

Manque de mesure :

• Exagérations (hyperboles) : « à jamais », « maint » , « extrême »


(v.2)
Perte de contrôle :
« Amour me mène » La poétesse en position de COD (objet de l’amour)

Répétitions
• Névrose obsessionnelle « endurant », « j’endure »

Une poétesse en pleine possession de ses moyens


Scénarisation de l’histoire
avec des fins de strophes (et de phrases) heureuses : « joie », « verdoie »,
« hors de peine »
Conscience qui revient en fin de poème
« croire », « penser » aux deux tercets
Présence de la locutrice « je » (1e personne)
Forte présence de la poétesse
Jeu sur les mots
• « la vie m’est dure », « il dure » adjectifs qualificatif homophone de la
forme verbale au présent de l’indicatif

Une visée morale ?


En fin de poème « heur/malheur » à la rime finale, une rime facile par
dérivation grammaticale heur/malheur : mise en évidence du // entre le bien
et le mal) comme si, après tout ce débat d’amour et de folie (Amour mis en
procès, bien vs mal, plaidoirie vs réquisitoire), au terme de cette
construction sophistiquée : l’alternative était simple, se résumant à être
heureux ou malheureux : satire de nos affres inutiles ?
=> Morale de l’histoire : non pas l’amour qui nous perd, mais nos débats sur
l’amour ?

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