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Alimentation saine et durable comme prévention contre l’incidence du

diabète et de la goutte dans la région de Kénitra

Introduction

À l’échelle mondiale, la santé et le bien être des individus, reposent sur le droit à tous,
sans distinction d’âge, de sexe ou de milieu de résidence, à une alimentation saine,
durable et équilibrée.

La nutrition a des effets sur le développement de l’organisme à tous les stades de la vie,
de la conception jusqu’à la mort. Ne pas souffrir de famine ni de malnutrition est un
droit fondamental, qu’il faut faire respecter avant toute chose, au nom du
développement humain et national.

D’ailleurs, il est important de savoir que la nutrition humaine est une science dédiée à
l’étude de l’alimentation humaine commençant par l’ingestion des aliments jusqu’à
l’absorption et l’assimilation des principes nutritifs ; la malnutrition sous toutes ses
formes comprend la dénutrition, les carences en vitamines ou en minéraux, le surpoids,
l’obésité et les maladies non transmissibles liées à l’alimentation.

Parmi les maladies non transmissibles qui nous semblent indispensable à l’étude sont :
le diabète et la goutte. Ces maladies apparaissent suite à une combinaison entre la
malnutrition et les anomalies métaboliques.

Cette combinaison va donc permettre de clarifier les causes réelles des pathologies de
diabète et de la goutte, en effectuant des études épidémiologiques avec des recherches
bioanalytiques réalisées sur de grandes populations et bien qu’elles ne permettent pas de
quantifier de façon précise les besoins, elles permettent de mettre en exergue des liens
intéressants entre la nutrition et la santé pour au final pouvoir trouver des moyens de
prévention de ces maladies non transmissibles.
Or, au Maroc, selon les estimations récentes de l’OMS, le taux de prévalence du diabète
dans la population adulte est de 12,4% soit 2,7 millions de marocains sont diabétiques.
Pour la goutte, la prévalence sur l’échelle mondiale, elle est de 1% à 2% en 2012. Les
données épidémiologiques les plus récentes suggèrent une augmentation de la
prévalence de la goutte. Surtout, la goutte est associée à un risque accru de mortalité.

Outre, pour prévenir toute maladie, il est indispensable de comprendre son issue. Pour
cela, nous traiterons en première partie de bibliographie les physiopathologies du
diabète et de la goutte et la relation qui peuvent exister entre ces deux pathologies avec
la nutrition. Par la suite, nous allons mettre en évidence la présence de ces deux
maladies à Kénitra.
Il semble important de savoir que l’objectif général de ce travail est de prévenir
l’incidence du diabète et de la goutte en adoptant en alimentation saine et durable.
Pour cela, les objectif spécifiques suivants ont été fixés :
 Étudier l’état pathologique chez la population de Kénitra.
 Mettre au point le lien entre les paramètres qui permettent l’apparition des deux
pathologies.
 Déduire les préventions nutritionnelles contre l’incidence de la goutte et du
diabète.
Plan

Partie I : Synthèse bibliographique

Chapitre1 : Les maladies non-transmissible


1. Le diabète
1.1 Notion Générale
1.2 Prévalence du diabète au Maroc
1.3 Physiopathologie du diabète
1.4 La prise en charge du diabète au Maroc
2. La goutte
2.1 Notion Générale
2.2 Prévalence
2.3 Physiopathologie
2.4 Les moyens de traitement contre la goutte

Chapitre 2: La nutrition
1. Introduction à la nutrition humaine
2. Diététique et prise en charge nutritionnelle
3. Nutrition clinique
4. Epidemiologie et prévention nutritionnelle

Chapitre 3 : Relation entre nutrition-diabète ; nutrition-goutte et diabète-goutte.


1. Nutrition-diabète
Thérapeutique nutritionelle: la. pratique
Régime diabétique en pratique (Azambourg)
Restriction calorique (Barth)
2. Nutrition-goutte
3. Diabète-goutte
La balance glucide/lipide (barth)
4. Éducation thérapeutique en médecine générale (Azambourg)
5. Les recommandations nutritionnelles des organismes internationaux

Partie II : Matériels et Méthodes

Population étudiée
Période d’étude
Lieu d’étude
Matériels utilisés
Méthodes d’analyse

Partie III : Résultats

Analyse descriptive
Paramètres biochimiques
Paramètres anthropométriques

Partie IV : Discussion
Conclusion et perspective
Table of Contents
Partie I : Synthèse bibliographique.............................................................................5
Chapitre 1 : LES MALADIES NON-TRANSMISSIBLE.......................................................6
1. Le diabète de type 2....................................................................................................6
1.1 Notion Générale....................................................................................................................6
1.2 Prévalence du diabète au Maroc...........................................................................................8
1.3 Physiopathologie du diabète de type 2.................................................................................8
1.4 Complications du diabète....................................................................................................10
1.5 Prise en charge du diabète de type 2 au Maroc..................................................................10
2. La goutte...................................................................................................................12
2.1 Notion Générale..................................................................................................................12
2.2 Prévalence...........................................................................................................................12
2.3 Physiopathologie.................................................................................................................12
2.4 Prophylaxie et traitement de l’accès goutteux...................................................................14
Chapitre 2 : LA NUTRITION................................................................................................16
1. Introduction à la nutrition humaine.........................................................................................16
3. Diététique et prise en charge nutritionnelle............................................................................27
4. Epidemiologie de malnutrition et prévention nutritionnelle...................................................31
5. Situation épidémiologique et nutritionnelle au Maroc............................................................33
Chapitre 3 : Comorbidité...................................................................................................36
1. Relation entre nutrition et diabète..........................................................................................36
2. Relation entre nutrition et goutte............................................................................................38
3. Diabète-goutte.........................................................................................................................40

Partie II : MATERIELS ET METHODES........................................................................41


I. Population étudiée...................................................................................................42
1. Le groupe des diabétiques.......................................................................................................42
2. Le groupe des goutteux............................................................................................................42
3. Recrutement de la population.................................................................................................42
II. Période d’étude........................................................................................................43
III. Lieu d’étude..............................................................................................................43
IV. Matériels utilisés / Collecte des données..............................................................43
V. Méthodes d’analyse..................................................................................................43
Partie III : Résultats..................................................................................................44
I. Analyse descriptive...................................................................................................45
II. Etude analytique.......................................................................................................45
III. Paramètres biochimiques.........................................................................................45
IV. Paramètres anthropométriques............................................................................45
Partie I : Synthèse bibliographique
Chapitre 1 : LES MALADIES NON-TRANSMISSIBLE

Les maladies non transmissibles (MNT) englobent toutes les maladies génétiquement
non transmissibles. Parmi eux, on peut noter le diabète de type 2, les maladies
rhumatologiques, les cancers, les maladies cardiovasculaires et les maladies
respiratoires (Ly,2012).
Les MNT sont également appelées maladies chroniques en raison de la nécessité d’une
prise en charge sur une période de plusieurs années. Ils résultent d’une association de
facteurs génétiques, physiologiques, environnementaux et comportementaux. Ces
facteurs de risque contribuent à 4 modifications du métabolisme qui augmentent le
risque d’acquisition des maladies non transmisibles (OMS,2018) :

 Le surpoids/l’obésité;
 L’hypertension artérielle;
 L’hyperglycémie (élévation du taux de glucose dans le sang) ; et
 L’hyperlipidémie (élévation du taux de lipides dans le sang).

Dans ce travail, on s’interessera à deux maladies non transmissibles, très répandues à


nos jours, qui sont : le diabète de type 2 et la goutte.

1. Le diabète de type 2
1.1 Notion Générale
L’organisme utilise l’insuline (hormone produite par le pancréas) pour réguler la
concentration de glucose dans le sang. Dans certains cas, cette hormone se trouve soit
en excès, soit en défaut ou absence totale. Outre, il se peut que l’organisme résiste à
l’insuline de façon à ce que même si l’hormone est présente mais elle n’effectue aucun
effet (ce phénomène est appelé l’insulino-résistance). Ce qui en résulte, de tous ces cas,
une augmentation du taux de glucose dans le sang, d’où l’apparition du diabète.

Le diabète est défini par une glycémie supérieure à 1,26 g/L (7 mmol/L) après un jeûne
de 8 heures et vérifiée à deux reprises (Barthe,2016).

Cependant, il existe trois majeurs types de diabète, la distinction se fait selon le


mécanisme physiopathologique :
 Diabète de type 1 (DT1) : réaction auto-immune. Des auto-anticorps détruise
les cellules pancréatiques, d’où l’absence ou la diminution du taux d’insuline.

 Diabète de type 2 (DT2) : résulte d’une dérégulation de la glycémie qui est


généralement causé par la mauvaise utilisation de l’insuline par l’organisme
(voire la physiopathologie).

 Diabète gestationnel : survient chez les femmes en période de grossesse. Elles


ont un risque, ainsi que leur enfant, d’avoir le DT2 à un stade ultérieur de leur
vie.

En effet, le diabète doit être diagnostiqué en mesurant la glycémie (c’est-à-dire le taux


de sucre dans le sang). Par une seule prise de sang analysée en laboratoire, le diagnostic
de diabète est posé. Le tableau suivant indique les valeurs diagnostiques pour le
prédiabète, le diabète de type 1 et le diabète de type 2 :

Prédiabète Diabète type 1 Diabète type 2

Entre 6,1 et 6,9


Glycémie à jeun 7,0 mmol/L et plus 7,0 mmol/L et plus
mmol/L
Hémoglobine
Entre 6,0 et 6,4 % _____ 6,5% et plus
glyquée (HbA1c)
Glycémie 2 heures
après avoir bu un Entre 7,8 et 11,0
_____ 11,1mmol/L et plus
liquide contenant mmol/L
75g de glucose
Glycémie mesurée à 11,1 mol/L et plus, 11,1 mol/L et plus,
tout moment de la _____ avec les symptômes avec les symptômes
journée classiques classiques

Dans certains cas, pour confirmer le type de diabète, un dosage des anticorps anti-GAD
(Glutamate Decarboxylase) est fait. La présence de ces anticorps signale la forte
probabilité d’un diabète de type 1. Ansi que son absence indique l’atteinte de DT2.

L'orientation étiologique vers un DT2 est évoquée devant l’association à un ou plusieurs


des critères suivants (Azembourg) :

-  Une obésité (Indice de Masse Corporelle > 30 kg/m2),

-  Un âge supérieur à 40 ans, mais cet argument aurait tendance à disparaître
devant l’augmentation de la prévalence du diabète de type 2 chez les enfants
obèses,
- Un syndrome métabolique ou l’association à d’autres facteurs de risque
cardiovasculaire,

- Des antécédents personnels ou familiaux cités précédemment, évocateurs de


prédisposition à l’insulinorésistance, ou de trouble de l’insulinosécrétion.

1.2 Prévalence du diabète au Maroc


Étant un véritable problème de santé publique, le diabète fait d'ailleurs l'objet de
nombreuses campagnes nationales de dépistage (Azambourg,2015). Le diabète de type
2 représente la vaste majorité des cas de diabète rencontrés dans le monde. Aujourd’hui
au Maroc, le taux de prévalence du diabète dans la population adulte est de 12,4%. Cette
pathologie est la cause de plus de 12 000 décès par an. OMS
1.3 Physiopathologie du DT 2
Le diabète se développe dans un contexte de carence relative voire absolue en insuline
plasmatique, qui peut être précédée et accompagnée d’une perte d’effet de cette même
hormone sur les organes cibles devenus insulino-résistants.
Le diabète de type 2 est une maladie métabolique caractérisée par une hyperglycémie
chronique dont les éléments physiopathologiques comprennent une résistance accrue
des tissus périphériques (foie, muscles) à l’action de l’insuline, une insuffisance de
sécrétion d’insuline par les cellules β du pancréas, une sécrétion de glucagon
inappropriée, ainsi qu’une diminution de l’effet des incrétines, hormones intestinales
stimulant la sécrétion postprandiale de l’insuline.

a) Physiopathologie du diabète type 1


Ce type du diabète est provoqué par les mécanismes auto–immunes de destruction des
cellules þ. Les LT produisent des anticorps dirigés contre des antigènes exprimés à la
surface des cellules þ. La réaction anticorps-antigènes jointe à l’action directe des LT
(Killers) entraine la destruction de ces cellules (Dekkar, 2012). Il est aussi possible de
retrouver chez certains sujets des îlots contenant encore des cellules bêta marquées
après plus de dix années de diabète (Coppieters et al ., 2012), ce qui est un autre aspect
de l’hétérogénéité de la maladie et peut expliquer la présence de sujets micro sécréteurs
d’insuline (Wang,2012). L’insuline est sécrétée sous l’influence de l’élévation de la
glycémie, ceci pour stimuler le stockage du glucose. Ainsi, l’insuline entraine une
baisse de la glycémie. (Boitard,2014 ; Buysschaert,2012 ; Altman & Ducloux ,2012).

b) Physiopathologie du diabète type 2

Le diabète type 2, pathologie plus fréquente et survenant plutôt chez le sujet d’âge mur
quoique de plus en plus jeune désormais du fait de l’augmentation de l’obésité dans la
population générale,sa fréquence chez le sujet âgé est de 91% tout diabète confondu. Sa
prévalence est la plus élevée chez les hommes entre 75 et 79 ans (19.7%) que chez les
femmes du même âge (14.2%) (Anne-Sophie,2014). La pathogenèse du diabète de type
2 est une maladie caractérisée par deux types d’anomalies qui s’installent en deux temps
( Fontbonne,2014) : - D’abord, une insulino-résistance avec normo-glycémie maintenue
aux prix d’une hypersécrétion insulinique « compensatrice ». - Ensuite, basculement
vers une insulino-déficience lorsque le pancréas n’arrive plus à produire la quantité
d’insuline nécessaire à l’homéostasie métabolique. Le défaut de l’insulinosécrétion est
prédominant dans l’apparition du diabète de type 2 et dans son aggravation progressive
dans le temps. Classiquement, le diabète de type 2 évolue naturellement en 3 étapes
(HAS; 2014) - Une étape de pré-diabète qui se caractérise par des anomalies de la
glycorégulation avec une glycémie à jeun supérieure à la normale mais inférieure à 1,26
g/l [7,0 mmol/l]. - Une phase infra clinique asymptomatique, relativement longue (≈ 10
ans). - Une phase clinique avec symptômes et complications chroniques. Les troubles
métaboliques sont au nombre de deux. Il existe une insulino-résistance c’est-à-dire un
défaut d’action de l’insuline sur les tissus insulino-sensibles (foie, muscle et tissu
adipeux) et ce, malgré une sécrétion hormonale normale au début de la maladie. Avec
cette insulino-résistance à quantité d’insuline égale, la glycémie augmente. En
compensation, deux cas de figures peuvent se présenter ; un hyperinsulinisme
maintenant la glycémie dans les normes et/ou un épuisement du pancréas entraînant un
trouble de l’insulino-sécrétion (insulinopénie) et donc un diabète. (Anne-Sophie,2014).
(mémoire algé)

1.4 Complications du diabète

Quel qu’en soit le type, le diabète, à un stade avancé, entraîne des complications qui
touchent plusieurs parties de l’organisme et augmenter le risque général de décès
prématuré. Au nombre des complications possibles figurent la rétinopathie diabétique,
néphropathie diabétique, neuropathie diabétique (pied diabétique).

Pour éviter ou retarder ces complications, il faut une bonne prise en charge du diabète.

1.5 Prise en charge du diabète de type 2 au Maroc

Pour bien prévenir une maladie, il est nécessaire de déduire les causes principales qui
permettent son apparition. Les causes restent toujours inconnues. Mais, il existe
plusieurs facteurs à risques de développer le diabète tel que le surpoids, l’obésité, la
mauvaise alimentation, l’âge, une grossesse compliquée et les antécédents familiaux.
Par ailleurs, le diabète de type 1 est à prédisposition génétique. La prise en charge du
diabète montre une efficacité effectivement maximale au début de la maladie. Cette
prise en charge est incluse dans le traitement. Et selon l’OMS, le traitement du diabète
comprend : le régime alimentaire sain, l’activité physique, l’arrêt du tabac, le maintien
d’un poids corporel normal et les médicaments si nécessaire. Dans les sections
suivantes, les éléments de traitement du DT2 sont décrites.

1.5.1 L’alimentation
La mise en place de mesures diététiques efficaces est un préalable nécessaire au
contrôle glycémique des patients diabétiques de type 2. Ainsi, leur application doit être
poursuivie tout au long de la prise en charge.

Il est recommandé de débuter le traitement du diabète par les mesures hygiéno-


diététiques durant 3 à 6 mois avant d’associer éventuellement un traitement médical, si
celles-ci ne permettent pas d’atteindre les objectifs fixés. Cette stratégie devrait
permettre de démontrer au patient toute l’importance de ces mesures non
pharmacologiques sur le contrôle de l’hyperglycémie et de certains autres facteurs de
risque.

Cependant, le régime alimentaire d'un diabétique ne doit pas nécessairement être une
déviation complète du régime alimentaire normal. La deuxième mesure de prise en
charge du DT2 est l’activité physique (Hangoula).

1.5.2 L’activité physique

Il y a une association significative entre l’inactivité physique et le diabète de type 2. Or,


le graisse intra-abdominale est un facteur de risque connu pour la résistance à l’insuline,
et sachant que 80% des diabétiques de type 2 sont en surpoids ou obèses. D’où
l’importance de l’activité physique qui réduit cette graisse intra-abdominale. Cependant,
on doit s’assurer que la personne diabétique ne présente pas de troubles avant de lui
recommander un programme d’exercice physique à un diabétique. Par exemple on ne
doit pas prescrire des activités physiques de forte intensité à un diabétique souffrant
aussi d’une insuffisance cardiaque (Hangoula).

En outre, l’exercice musculaire régulier s’accompagne également d’une augmentation


de l’utilisation de glucose en réponse à l’insuline au repos (Mikines, 1992).
L’évaluation de la sensibilité à l’insuline, par le biais de la technique du clamp
euglycémique hyperinsulinémique, a montré que l’effet bénéfique de l’exercice
physique sur la sensibilité à l’insuline est transitoire et disparaît dans les 7 à 10 jours
après la dernière session d’exercice (Barth).

1.5.3 Traitement pharmacologique

Si les mesures hygiéno-diététiques et l’activité physique n’ont pas permis d’atteindre les
objectifs fixés, de sort que l’HbA1c reste supérieur à 7%, il sera recommandé de suivre
un traitement médical. Il existe plusieurs classes de médicaments qui ambitionnent à
traiter soit l’insulino-résistance, soit l’insuffisance insulino-sécrétoire. Les classes des
édicaments antidiabétiques oraux sont les suivants :
 Les sulfamides hypoglycémiants
 Les glinides
 Les incrétines
 Les biguanides
 Les inhibiteurs des -glucosidases
 L’insulinothérapie.

2. La goutte
2.1 Notion Générale

La goutte est une arthrite inflammatoire, elle apparaît chez l’homme après l’âge de
quarante ans. La goutte est considérée comme maladie systémique et chronique avec
des séquelles potentiellement sévères.
Généralement, cette maladie est due à la présence d’un excès d’acide urique dans le
sang, à ce stade on parle d’hyperuricémie qui est définie par un taux supérieur à 440
µmol/L (74mg/L) chez l’homme et 350 µmol/L (58mg/L) chez la femme. À un stade
avancé de la maladie, les microcristaux d’acide urique vont alors se déposer dans les
articulations, provoquant ainsi une inflammation. De là on comprend que la goutte passe
par plusieurs étapes pour

2.2 Prévalence

Durant les trente dernières années, l’incidence ainsi que la prévalence ont plus que
doublé. La prévalence de la goutte est d’environ 4%, ce qui correspond à une
augmentation de 59%. Des données plus récentes (2007-2008) du United States
National Health and Nutrition Survey (NHANES) montrent une prévalence de 5.9% des
hommes et 2% des femmes atteints de goutte aux Etats-Unis (Kayser,2015).

Au Maroc, il n’existe pas de donnée épidémiologique à grand échelle concernant la


pathologie goutteuse.

2.3 Physiopathologie

La goutte est due à une cristallisation de l’urate de sodium. Ses origines sont multiples.
D'une part, il est le déchet formé par la dégradation des purines. En temps normal, elles
sont synthétisées à partir du ribose-5-phosphate qui est transformé au bout de plusieurs
réactions en acide inosinique, porteur d'un noyau purique. Cet acide entre alors dans un
cycle long qui conduit à la synthèse d'adénine ou de guanine, composants de l'ADN.
Ces derniers pourront être dégradés plus tard en xanthine, puis, grâce à la xanthine
oxydase, en acide urique, que le rein élimine dans les urines. Comme la synthèse
d'acide inosinique dépasse largement les besoins de l'organisme, il existe aussi un cycle
court où cette molécule est directement dégradée en xanthine, et cette dernière est
oxydée en acide urique (AU) par la xanthine oxydase. La goutte peut provenir d'un
emballement du cycle court qui aboutit à un excès d'AU dans le sang.

D'autre part, il peut provenir de la dégradation des nucléotides puriques (adénine et


guanine) présents dans les cellules. Une goutte peut ainsi se déclencher quand de
nombreuses cellules sont détruites, par exemple durant un traitement anticancéreux.

Fig.1. Processus physiopathologique de la goutte

Enfin, les nucléotides puriques des aliments subissent le même sort que ceux de
l'organisme. C'est pourquoi la goutte est plus fréquente chez ceux qui consomment
beaucoup d'aliments riches en purines (viande, crustacés, alcools, etc.).

La goutte par excès de production d'AU est cependant minoritaire. Le taux élevé de
cette substance dans le sang (hyperuricémie) est le plus souvent dû, soit à
une insuffisance rénale, le rein n'étant plus capable d'éliminer correctement les déchets,
soit à un défaut d'élimination rénale d'origine génétique. Souvent, une crise de goutte est
déclenchée par la prise d'un médicament (notamment un diurétique thiazidique) ; celui-
ci entre en compétition avec l'AU, et le rein ne peut pas éliminer ces deux substances à
la fois, car elles ont des propriétés chimiques semblables. Du coup la quantité d'AU
éliminé diminue et l'AU non éliminé s'accumule donc dans le sang. Les diurétiques
induisent en plus une hypovolémie qui stimule la réabsorption de l'AU.
Le passage de l'hyperuricémie à la manifestation goutteuse est multifactoriel, car seuls 2
à 36% des patients hyperuricémiques développent une goutte.

Dans les tissus, les cristaux d'urate de sodium déposés sous forme de tophi sont isolés
grâce à des protéines qui protègent le corps contre leur potentiel inflammatoire ; or des
microtraumatismes de l'articulation ou de son environnement, un stress médical ou
chirurgical, ou des changements rapides de l'uricémie en augmentation ou en diminution
(régime alimentaire, usage de diurétiques, début ou grande modification d'un traitement
hypouricémiant, etc.), peuvent libérer les cristaux d'urate, des tophi, et accélérer leur
cristallisation au niveau des articulations.

Des cristaux d'urate de sodium peuvent persister dans la cavité synoviale en entre-crises,
indiquant l'importance des éléments du liquide synovial dans la modulation de leur
potentiel inflammatoire.

Les microtraumatismes type choc peuvent aussi induire une nucléation des cristaux, ce
qui est cohérent avec l'atteinte plutôt articulaire de la goutte, vu les contraintes
mécaniques que connaissent les articulations.

L'activité métabolique des neutrophiles durant la phagocytose des cristaux peut induire
une acidose (le pH acide augmente) synoviale lactique, aggravant encore la précipitation
et l'inflammation au début de la crise. (mémoire D/G)

2.4 Prophylaxie et traitement de l’accès goutteux

Les traitements les plus courants dans la goutte sont connus de longue date. Il s’agit en
premier lieu d’une prise en charge non pharmacologique qui doit principalement
commencer par l’éducation du patient : tout patient avec une goutte doit être pleinement
informé sur sa maladie (sa physiopathologie, l’existence d’une thérapeutique efficace,
les comorbidités associées à la goutte, les principes de gestion des crises aiguës). De
même, des règles d’hygiène de vie doivent être bien expliquées et bien prise en
considération : Il faut conseiller un régime pauvre en purines, à savoir réduit en viandes,
pauvre en abats et crustacés ; réduire également la consommation des produits de la mer
de laitages à grande teneur en graisse. L’exercice physique régulier devrait être avisé.
Ces mesures favorisent non seulement la réduction de l’obésité, mais elles permettent
également une baisse de l’uricémie jusqu’à 10 mg/l et contribuent surtout à contrôler les
comorbidités associées à la goutte.

Les comorbidités associées à la goutte comprenant l’insuffisance rénale, la maladie


coronarienne, l’insuffisance cardiaque, l’accident vasculaire cérébral, la maladie
artérielle périphérique, l’obésité, l’hyperlipidémie, l’hypertension artérielle (HTA), le
diabète et le tabagisme doivent être traitées comme une partie intégrale dans la prise en
charge de la goutte.

Le traitement pharmacologique est préscrit lorsque l’accès goutteux apparaît sous forme
d’une crise aiguë. Le choix des traitements est basé essentiellement sur la présence ou
non de contre- indications, la réponse antérieure du patient à une molécule et le nombre
et le type d’articulations atteintes. Les anti-inflammatoire non stéroïdiens (AINS), la
colchicine et les stéroïdes restent les traitements de la crise goutteuse. En cas
d’indication à un traitement de fond (lorsque le patient subit deux à trois crises de goutte
aiguës en un à deux ans), seuls l’allopurinol et le febuxostat, reste à disposition
(revue1).
Chapitre 2 : LA NUTRITION

La nutrition est une science qui définit l’ensemble des processus d’assimilation et de
dégradation des aliments dans l’organisme, lui permettant croissance et bon
fonctionnement.

En d’autres mots, cela traduit le passage de l’aliment au statut de nutriment.

1. Introduction à la nutrition humaine

Nos tissus se renouvellent chaque jour : ils se désintègrent pour se reconstituer avec des
nouveaux composés. C’est le cas pour la peau, le sang, les muscles...

1.1  Composition corporelle

Les nutriments sont des substances simples ou complexes, bien caractérisées au plan
chimique. Les principaux nutriments sont des macronutriments dont le corps en a besoin
en quantités relativement importantes (plusieurs grammes par jour) : les protéines, les
lipides, et les glucides. Cependant, les micronutriments, nécessaires uniquement en
petites quantités (milligrammes ou microgrammes par jour) sont : des minéraux, des
oligo-éléments, et des vitamines. L’eau occupe la plus grande partie dans la composition
corporelle. Le taleau.2 résume certaines des façons dont les six classes de nutriments
peuvent être décrites.
Nutriment Organique Inorganique Rendement Macronutriment Micronutriment
énergétique
Glucides ✓ ✓ ✓

Lipides ✓ ✓ ✓

Protéines ✓ ✓ ✓

Vitamines ✓ ✓

Minéraux ✓ ✓

Eau ✓

Ces derniers, les macronutriments ainsi que les micronutriment, présentent aussi une
place importante compte tenu de leur rôle physiologique considérable.

a- Eau, Protéines, lipides, glucides et fibres alimentaires

Les glucides, les lipides et les protéines sont appelés macronutriments car le corps en a
besoin en quantités relativement importantes (plusieurs grammes par jour). Dans le
corps, ces macronutriments organiques sont utilisés pour fournir de l'énergie. Tandis
que l’eau, ne fournit que l'environnement dans lequel presque toutes les activités du
corps sont menées.

Eau

C’est le constituant essentiel des organismes vivants, l’eau est un nutriment


indispensable. La suppression de son apport entraine la mort en quelques jours. L'eau
participe à de nombreuses réactions métaboliques et fournit le moyen de transporter les
matériaux vitaux vers les cellules et d'en évacuer les déchets.
La teneur en eau varie d’un tissu à l’autre, exemple :

• 83 % pour le sang

• 70-75% pour le muscle


• 40-60 % pour le squelette
• 15-35% pour le tissu adipeux

L’eau est nécessaire à la vie car il assure l’équilibre osmotique ainsi que le transporte

les substances dissoutes et les déchets du métabolisme, l’eau fournit les ions H+ et OH-
(donc l’eau contribue au maintien du pH optimal) et intervient comme donneuse d’ions
dans les réactions de synthèse ou de dégradation.

Protéines

L’homme consomme chaque jour environ 60-100 g de protéines. Les protéines sont des
nutriments particulièrement importants. Ils représentent 15-25% de la matière sèche des
aliments. Les protéines sont de grosses molécules (poids moléculaire allant de 10,000 à
1 million) avec une structure complexe et variée. Mais la composition de base des
protéines est un acide aminé (1 parmi les 500 acides aminés qui entre dans la
composition d’une protéine), une fonction carboxylique, une fonction amine et une
chaîne latérale, tous portées par un même atome de carbone (voir figure 1).

Fig.2. Schéma illustrant la structure générale d’un acide aminé, oû les groupes amine,
carboxyle et la chaîne latérale R sont annotés.

Les sources protéiques peuvent être d’origine animale ou végétale. Pour l’ensemble des
populations humaines, les sources végétales fournissent la majorité des protéines
alimentaires fournissent la majorité des protéines (50-60% par céréales, 20% par
tubercules). Alors que les protéines animales représentent 20-25%.

Il est à noter que le rôle énergétique des protéines est très secondaire, mais de multiple
autres rôles sont réalisés par ce micronutriment dans le but de l’élaboration et le
maintien du tissu vivant.

–  Sont principalement des enzymes qui réalisent toutes les activités biologiques de
l’organisme ;

–  Sont des éléments de structure des cellules (alpha-kératine) ;


–  Transporteurs d’ions et de divers substrats (Hémoglobine, ferritine) ;

–  Transport membranaire des ions et nombreuses molécules (glucose) ;

–  Défense immunitaire (Anticorps).

Lipides

Les lipides sont des molécules biologiques qui sont insolubles dans l’eau mais solubles
dans les solvants organiques (alcool à chaud, éther, benzène). La structure de base des
lipides est l’acide gras.

Les lipides jouent un rôle énergétique très important puisque, de tous les nutriments, les
lipides présentent le plus fort rendement calorique.

Assurent le transport des vitamines liposolubles. Il est à noter que parmi les acides gras,
certains sont indispensables ou essentiels et donc devraient être fourni par l’alimentation
car non synthétisés dans l’organisme des mammifères.

Toutefois, les aliments apportent les lipides sous deux formes :

– Lipides de constitution : entrant dans la composition des aliments (viandes, poisson,


jaune d’œuf, fromages, noix...)

– Lipides ajoutés (ou d’assaisonnement) : permettent d’améliorer l’agrément au gout.

Dans les deux formes de lipides, il s’agit essentiellement de triglycérides qui, dans
l’intestin, seront hydrolysés en glycérol et acides gras.

Les apports recommandés en lipides sont de l’ordre de 30-35 % de l’apport énergétique


total.

Des études ont montré que les déséquilibres d’apport en différents acides gras entraine
des conséquences pathologiques (notamment cardiovasculaires).

Glucides
Les glucides sont constitués de carbone (C), d'oxygène (O) et d'hydrogène (H). On
distingue les principaux glucides alimentaires, qui sont : l’amidon, les dextrines, le
maltose, le lactose, le saccharose, le fructose et les fibres alimentaires. Le rôle principal
des glucides dans le corps est de fournir aux cellules du glucose pour l'énergie.

Les scientifiques savent depuis longtemps que fournir de l'énergie est le rôle principal
du glucose dans le corps, mais ils ont récemment découvert des rôles supplémentaires
que le glucose et d'autres sucres jouent dans le corps.

Les sucres proviennent principalement des plantes, à l'exception du lactose et de son


composant galactose, qui proviennent du lait et des produits laitiers. Le glycogène et
l'amidon sont des formes de stockage du glucose, le glycogène dans le corps et l'amidon
dans les plantes, et tous deux produisent de l'énergie pour l'usage humain. Les fibres
alimentaires contiennent également du glucose (et d'autres monosaccharides), mais leurs
liaisons ne peuvent pas être rompues par les enzymes digestives humaines, elles ne
produisent donc que peu ou pas d'énergie.

Lors de la digestion et de l’absorption, le corps décompose les glucides en petites


molécules, principalement du glucose, que le corps peut absorber et utiliser. Le glucose
joue un rôle central dans le métabolisme des glucides. Chaque cellule du corps dépend
du glucose comme carburant dans une certaine mesure, et les cellules du cerveau et du
reste du système nerveux dépendent presque exclusivement du glucose pour leur
énergie. Les activités de ces cellules ne cessent jamais et elles ont une capacité limitée à
stocker le glucose. Jour et nuit, ils tirent continuellement sur l'apport de glucose dans le
liquide qui les entoure. Pour maintenir l'approvisionnement, un flux constant de sang
passe devant ces cellules, apportant plus de glucose de l'intestin grêle (nourriture) ou du
foie (via la dégradation du glycogène ou la gluconéogenèse).

Pour fonctionner de manière optimale, le corps doit maintenir le taux de glucose dans le
sang (la glycémie), dans des limites permettant aux cellules de se nourrir. Chez les
personnes en bonne santé, la glycémie augmente après avoir mangé, puis retombe
progressivement dans la plage normale. La transition se produit sans préavis. Si la
glycémie chute sous la normale, une personne ressentira les symptômes de
l'hypoglycémie : faiblesse, rythme cardiaque rapide, transpiration, anxiété, faim et
tremblements. Le plus souvent, l'hypoglycémie est une conséquence d'un diabète mal
géré : une trop grande quantité d'insuline, une activité physique intense, un apport
alimentaire insuffisant ou une maladie font chuter la glycémie.

Si elles ne sont pas traitées, les fluctuations extrêmes, qu'elles soient élevées ou faibles,
peuvent être fatales.

La réponse glycémique fait référence à la rapidité avec laquelle le glucose est absorbé
après qu'une personne a mangé, à la façon dont la glycémie augmente et à la vitesse à
laquelle elle revient à la normale. Différents aliments suscitent différentes réponses
glycémiques ; l'index glycémique classe les aliments en conséquence (voir tableau.3).

Légume
Index Céréales Fruits Produits Autres
glycémique s laitier

Pomme, jus de
Tortilla de
pomme, banane,
maïs, Chocolat
dattes, mangue,
Faible noodles de Crème
orange, jus Carottes,
riz, flocons glacée, lait,
d'orange, pêches (en maïs
d'avoine, lait de soja,
conserve), confiture
spaghetti yaourt
de fraises
Pommes
Popcorn,
de terre
Moyen Riz complet, croustilles,
Ananas (frites),
couscous boissons
patates
gazeuses
douces
Pains,
céréales Pommes
Élevé Biscuits au
petit- Pastèque de terre
riz
déjeuner, riz (bouillies)
blanc

Fibres alimentaires

Les fibres alimentaires sont les parties structurelles des plantes et se trouvent donc dans
tous les aliments d'origine végétale - légumes, fruits, grains entiers et légumineuses. La
plupart des fibres alimentaires sont des polysaccharides. Comme mentionné
précédemment, les amidons sont également des polysaccharides, mais les fibres
alimentaires diffèrent des amidons en ce que les liaisons entre leurs monosaccharides ne
peuvent pas être décomposées par les enzymes digestives du corps. Pour cette raison,
les fibres alimentaires sont souvent décrites comme des polysaccharides non amylacés.
Parce que les fibres alimentaires traversent le corps sans être digérées, elles n'apportent
aucun monosaccharide et donc peu ou pas d'énergie.

Même si la plupart des aliments contiennent une variété de fibres, les chercheurs
classent souvent les fibres alimentaires en deux groupes selon leur solubilité. De telles
distinctions aident à expliquer leurs actions dans le corps.

b- Minéraux, oligo-éléments et vitamines

Contrairement aux micronutriments énergétiques, les vitamines, les minéraux ne


produisent pas d'énergie dans le corps humain.

Minéraux et Oligo-éléments

Dans le corps, certains minéraux sont assemblés en réseaux ordonnés dans des
structures telles que les os et les dents. Les minéraux se trouvent également dans les
fluides corporels, ce qui influence l'équilibre et la distribution des fluides. Quels que
soient leurs rôles, les minéraux ne produisent pas d'énergie.

Seuls 16 minéraux sont connus pour être essentiels à la nutrition humaine. D'autres sont
à l'étude pour déterminer s'ils jouent un rôle important dans le corps humain. D'autres
minéraux encore, comme le plomb, sont des contaminants environnementaux qui
déplacent les minéraux nutritifs de leurs lieux de travail dans le corps, perturbant les
fonctions de l'organisme.

Les oligo-éléments, appelés également éléments en traces, vue leurs teneur qui est
difficile à déterminer. Cette faible teneur qui est stocké est conforme aux besoins et est
extrêmement viables à l’organisme. Un excès d'apport ou de stockage entraîne une
toxicité. En contrepartie, une déficience peut être la cause de plusieurs problèmes de
santé.

Voir Annex nº1

Vitamines

Les vitamines sont également organiques, mais elles ne fournissent pas d'énergie. Au
lieu de cela, ils facilitent la libération d'énergie à partir des glucides, des lipides et des
protéines et participent à de nombreuses autres activités dans tout le corps. Chacune des
13 vitamines a son propre rôle à jouer. Presque chaque action dans le corps nécessite
l'aide de vitamines. Les vitamines ne peuvent fonctionner que si elles sont intactes, mais
comme ce sont des molécules organiques complexes, elles sont vulnérables à la
destruction par la chaleur, la lumière et les agents chimiques. C'est pourquoi le corps les
manipule avec soin, et pourquoi les cuisiniers en matière de nutrition le font aussi. Les
stratégies de cuisson des légumes à température modérée pendant de courtes durées et
en utilisant de petites quantités d'eau aident à préserver les vitamines.

Sources
Rôles Signes de carence
alimentaire
Fatigue, troubles
Vit B (1 à 8) neurologiques,
Production d’énergie Tous les aliments
problèmes de peau et
de cheveux
Fatigue,
Vit B9 malformations du Légumes, fruits,
Divisions cellulaires
bébé durant la céréales, foie
grossesse
Vit B12 Fatigue, troubles Tous les aliments
Divisions cellulaires
neurologiques d’origine animale
Vit C Antioxydant, Fatigue, infections
Légumes et fruits crus
stimulant fréquentes
Vit A Fatigue, baisse Beurre, légumes de
Antioxydant, vision
d’acuité visuelle couleur
Sardines, maquereau,
Vit D Fatigue, fragilité
Os, immunité saumon, hareng,
osseuse
laitages enrichis
Vit E Antioxydant Fatigue Huiles
Vit K Fatigue, troubles de la
Coagulation sanguine Coux, épinards, foie
coagulation

1.2 Besoins énergétiques

Les besoins nutritionnels d’un individu correspondent à « la quantité moyenne de


nutriments nécessaire quotidiennement pour assurer le développement de l’organisme,
le renouvellement des tissus, le maintien d’un bon état de santé physique et psychique,
et l’activité physique conforme à ses conditions de vie ». Les apports recommandés ont
une base statistique. Ils correspondent aux quantités moyennes de nutriments qui
doivent être fournies par personne et par jour pour satisfaire les besoins d’une
population. Pour un nutriment donné, l’apport recommandé est calculé en additionnant
le besoin moyen de la population considérée + 2 déviations standard, soit
approximativement 130 % du besoin moyen ; un tel apport couvre les besoins de 97,5 %
des sujets.

1.3 Carences nutritionnelles

Les carences nutritionnelles sont des déficits en apports de nutriments qui sont en
premier lieu, la cause de sous-nutrition, de malnutrition et secondairement de maladies
qui contribuent à une mauvaise croissance, à des déficits intellectuels, à des
complications périnatales ainsi qu’à un risque accru de morbidité et de mortalité. Á
l’échelle national, le déficit en micronutriments est un réel problème de santé publique.
Ce type de carence touche les personnes de tout niveau économique, que ça soit les
riches ou les pauvres. Mais, Les groupes les plus vulnérables sont les enfants et les
femmes avant, pendant la grossesse et durant l’allaitement.

1.4 Apports recommandés en nutriments

Lorsqu’on établit l’apport journalier recommandé (AJR), on part du principe que les
besoins individuels se répartissent pour la plupart des nutriments suivant une courbe
semblable à la courbe de Gauss. Projeter des recommandations consiste à choisir une
seule valeur supérieure de deux déviations standard au besoin moyen. L’apport
nutritionnel recommandé couvre ainsi les besoins de presque tous les membres du
groupe (> 97,5%). Contrairement à l’idée largement répandue, l’apport nutritionnel
recommandé n’est pas un niveau minimum souhaitable mais une valeur supérieure au
besoin individuel de la majorité de la population. Les données concernant le besoin
moyen sont toutefois, dans de nombreux cas, indisponibles.
Fig.3. Détermination de l’apport journalier recommandé (AJR)

2. Évaluation du statut nutritionnel

Afin d’assurer le bon fonctionnement de l’organisme, le statut nutritionnel de chaque


individu doit être satisfaisant et entretenu. Plusieurs méthodes permettent aux
professionnels de santé et donc aux diététiciens-nutritionnistes d’étudier le statut
nutritionnel de leurs patients.

b. Évaluation de la dépense énergétique

Les méthodes suivante permettent d’estimer la dépense énergétique d’un sujet sur un
temps donné.

Calorimétrie directe

Mesure de la chaleur émise par un sujet dans une enceinte close.


L’énergie dépensée par le sujet est déduite de la chaleur libérée par celui-ci.

Calorimétrie indirecte

Mesure de l’O2 consommée par un sujet. L’énergie dépensée est ensuite calculée grâce

à l’équation suivante : 1L d’O2 = 4,825kcal.

c. Évaluation de l’apport énergétique


Par l’enquête alimentaire, l’estimation précise de toutes les consommations alimentaires
d’un sujet permet de quantifier l’énergie apportée à l’organisme.

d. Évaluation de la composition corporelle

L’indice de masse corporelle (IMC)

L’IMC se calcule comme suit : P / T2 (P : poids en kg, T : taille en mètres).


Il permet d’appréhender le rapport du poids et de la taille et donc de mettre en évidence
un éventuel état de dénutrition, de surpoids ou d’obésité selon les classes suivantes :

 IMC < 18,5 : Déficit pondéral à risque de dénutrition


 18,5 ≤ IMC < 25: Poids souhaitable*
 25 ≤ IMC < 30: Surpoids
 30 ≤ IMC < 35: Obésité modérée
 35 ≤ IMC < 40: Obésité sévère
 IMC ≥ 40: Obésité morbide

* l’IMC considéré comme « idéal » est de 22kg.m-2

Même si l’IMC donne une idée de l’état nutritionnel d’une personne, il n’est pas
toujours à considérer avec sérieux car il ne peut s’appliquer à certaines populations :
enfants, personnes âgées ou sportifs à musculature développée.

La répartition de la masse grasse

Il s’agit ici du rapport taille (cm) / hanche (cm).

Répartition de la masse Gynoïde Androïde


graisseuse (Graisse fémorale) (Graisse abdominale)
Tour de taille idéal <80 cm <94 cm
Rapport T/H idéal 0,65 à 0,85 0,85 à 1
Au-delà des mesures évoquées ici, on parle d’obésité gynoïde ou androïde. La
répartition androïde est plus dangereuse car la graisse est viscérale alors que la graisse
de l’obésité gynoïde est sous-cutanée. En revanche, la graisse viscérale est plus facile à
perdre mais non opérable, contrairement à la graisse sous-cutanée.

Les compartiments corporels

Le corps peut être divisé en deux « compartiments » : la masse grasse et la masse non-
grasse (muscles, tissus, os, eau...).

L’étude des compartiments corporels peut se faire via différentes méthodes :

 Densitométrie : hydrodensitométrie (pesée sous l’eau) ou pléthysmographie


(déplacement de l’air).
 Impédance bioélectrique.
 Absorptiométriebiphotonique: DEXA (appareil qui mesure l’absorption de
rayons X par les différents compartiments).
 Mesure des plis cutanés (pince à plis).

Le calcul de ces pourcentages par rapport au poids total renseigne bien du statut
nutritionnel de l’individu. Les valeurs souhaitées sont les suivantes :

Masse grasse Masse musculaire


15 à 20% du poids corporel
30 à 40% du poids corporel
Homme 10 à 14kg pour une personne de 70kg
21 à 28kg pour une personne de 70kg
<5% : danger pour la santé
20 à 25% du poids corporel
20 à 30% du poids corporel
Femme 21 à 28kg pour une personne de 60kg
12 à 30kg pour une personne de 60kg
<10% : danger pour la santé

e. Évaluation de l’état général

L’enquête alimentaire

L’enquête alimentaire permet aussi, lorsqu’elle est réalisée avec soin par un
professionnel compétent, de détecter une éventuelle carence ou au contraire un excès en
certain(s) nutriment(s). Tel est le cas de l’exemple d’un dégoût pour les produits laitiers
pourra suspecter une carence en calcium si aucun autre aliment riche en calcium n’est
consommé.

Bilans sanguins

Réalisables pour les principaux nutriments (P, L, G) mais aussi pour les minéraux (Na,
Ca, P, Mg) et les oligoéléments (Fe, Zn, Cu, Se...) ainsi que les vitamines, les bilans
sanguins permettent de faire le point sur l’état général d’un individu.

3. Diététique et prise en charge nutritionnelle


a) Éducation nutritionnelle
Le but de l’éducation nutritionnelle est de renforcer les comportements ou pratiques
nutritionnels spécifiques, de changer les habitudes alimentaires qui contribuent à une
mauvaise santé, d’établir un comportement alimentaire et nutritionnel désirable pour la
promotion d’une bonne santé. Les prestataires de santé doivent connaître les habitudes
alimentaires des communautés dans lesquelles ils travaillent de façon à pouvoir
renforcer les bonnes habitudes et à combattre les mauvaises.
b) Equilibre alimentaire
Chaque aliment a ses propres caractéristiques en termes de nutriments, vitamines,
minéraux, eau et fibres alimentaires. On a pour habitude de classer ces aliments en 7
groupes que l’on représente sous forme de pyramide alimentaire. Elle est une
représentation pédagogique d’un mode d’alimentation diversifiée.
Fig.3. La pyramide alimentaire
 Groupe 1 : Les boissons L’eau est la seule boisson rigoureusement
indispensable.
Boire au moins 1,5L d’eau par jour en plusieurs fois, même au-delà de l’envie, en
fonction de la température et de l’activité physique. Ce groupe comprend : l’eau sous
toutes ses formes (eau du robinet, eau de source, eau minérale, eau gazeuse), le café, le
thé, les tisanes... et les boissons sucrées (nectars, boissons aux fruits, sodas...) qu’il faut
consommer avec modération.
 Groupe 2 : Les fruits et les légumes
Consommer au moins 5 fruits et légumes par jour. Ils sont riches en eau, en minéraux,
en oligo-éléments, en vitamines et en fibres alimentaires. Chaque partie de plantes, telle
les racines (carotte, navet, betterave,radis…), les feuilles (chou, épinard, salades…) ou
les fruits (pomme, tomate…) présentent des éléments complémentaires. C’est donc en
variant son alimentation et en combinant différents fruits et légumes qu’on en retire le
maximum de bienfaits. Les personnes qui consomment suffisamment de fruits et
légumes sont moins exposées aux risques de maladies cardiovasculaires, de cancers,
d’obésité et de diabète.
 Groupe 3 : Céréales et dérivés.
Ce groupe comprend : les céréales (Blé, Orge, Maïs, Avoine,Riz …) et leurs dérivés
(farine, pain, pâtes, msemmen, harcha…), les légumes secs (lentilles, haricots secs,
fèves, pois chiche, pois cassés, graine de soja) et les tubercules (pomme de terre, patate
douce…). Les céréales complètes sont : farines complètes, pain complet, orge…
Consommer plus de plats à base de céréales tel que les légumes farcis avec du riz, le
couscous, les pâtes. Choisir des aliments ayant un index glycémique faible (son, riz
brun, boulgour, légumineuses, patate douce...) ou moyen (pain complet, riz complet…)
et remplacer les produits raffinés (farine blanche, riz blanc et leurs dérivés) par des
produits complets. Les légumineuses sont présentes dans la plupart des recettes
marocaines mais leur consommation tant à diminuer alors pour augmenter leur
consommation, préparer des plats à base de légumes secs (salade de lentille, haricots
blanc…) et consommer au sein d’un même repas des aliments qui accélèrent
l’absorption du fer (aliments riches en vitamine C, viandes).
 Groupe 4 : Viandes, Poissons, Œufs.
A consommer 1 à 2 fois par jour. Ce groupe se caractérise par un apport élevé en
protéines de haute valeur biologique riches en acides aminés essentiels. Il apporte
également du fer, ainsi que des vitamines du groupe B (les viandes sont l’unique source
de vitamine B12). Il comprend : les viandes, volailles, abats, poissons, crustacés,
coquillages, œufs et charcuteries. Ces aliments présentent une grande disparité quant à
leur teneur en matières grasses, d’où l’importance de varier ces sources. La quantité doit
être inférieur à celle de l’accompagnement. Consommer au moins 2 fois par semaine du
poisson et privilégier les poissons gras (thon, saumon, sardine, maquereau)
particulièrement riches en vitamines D, E, oméga 3 et oméga 6.

 Groupe 5 : Produits laitiers


Consommer 2 à 3 produits laitiers par jour et varier les sources. Il constitue la première
source de calcium, il apporte également des protéines, des vitamines du groupe B, du
phosphore. Ce groupe comprend : le lait, les fromages, les yaourts, le fromage blanc,
lben, raïb…Ces aliments présentent une grande disparité quant à leur teneur en matières
grasses et en sucre, d’où l’importance de varier ses sources.
Remarque : éviter d’avoir une alimentation très salée car l’excès de sel est associé à une
augmentation de l’excrétion de calcium ; le beurre et la crème sont issus du lait mais ils
sont pauvres en calcium et en protéines mais riches en matière grasse, ils appartiennent
de ce fait au groupe des matières grasses.

 Groupe 6 : Matières grasses


Limiter leur consommation. Ce groupe comprend : les huiles (olive, tournesol, argan,
noix…), le beurre, les margarines, la crème, smen... et les aliments riches en matières
grasses cachées (gâteaux, chocolat, friture, viandes grasses…). Les matières grasses
apportent essentiellement des lipides dont la qualité varie d’un aliment à un autre.
Privilégier les matières grasses d’origine végétale (huiles) plus riches en acides gras
insaturés (AGI), cardio-protecteur, elles sont également une bonne source de vitamines
A et E ; Limiter la consommation des matières grasses d’origine animale (beurre,
crème, smen, graisse de mouton…) plus riches en acides gras saturés (AGS) et
cholestérol athérogènes.
Remarque : les huiles, apportent toutes la même quantité de lipides (soit 100%) mais
elles se différencient par la nature de leurs acides gras. Ainsi, les huiles sources d’acides
gras mono-insaturés sont l’huile d’olive, de colza, d’arachide, les huiles sources
d’oméga - 3 sont l’huile de colza, de noix, de soja... et les huiles sources oméga - 6 sont
l’huile de tournesol, de maïs, de pépins de raisins, et l’huile d’argan.
 Groupe 7 : Les produits sucrés.
Ce groupe comprend le sucre de table, les boissons sucrées, les pâtisseries, les biscuits,
les bonbons, le miel, la confiture et le chocolat. Ce groupe est source de glucides
simples mais il n’a aucun autre intérêt nutritionnel. Il est conseillé de limiter leur
consommation.

c) Régimes alimentaires sains et durables


Le terme « régimes alimentaires sains et durables » désigne des régimes alimentaires «
ayant de faibles conséquences sur l’environnement, qui contribuent à la sécurité
alimentaire et nutritionnelle ainsi qu’à une vie saine pour les générations présentes et
futures ». Ces modes d’alimentation contribuent à protéger et à respecter la biodiversité
et les écosystèmes, sont culturellement acceptables, économiquement équitables et
accessibles, abordables, nutritionnellement sûrs et sains, et permettent d’optimiser les
ressources naturelles et humaines (FAO, Bioversity, 2012).
Dans les faits, la composition d’un régime diversifié, équilibré et sain variera selon les
besoins des individus (en fonction de l’âge, du mode de vie, du degré d’activité
physique), leur contexte culturel, les aliments disponibles au niveau local et leurs
habitudes alimentaires.
Selon l’OMS (2015), les principes d’un régime sain pour adultes contribuent à protéger
de la malnutrition sous toutes ses formes, ainsi que des maladies non transmissibles
comme le diabète, les pathologies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux et les
cancers. Il se compose des éléments suivants :
• fruits, légumes et légumineuses (par ex., lentilles, haricots secs), fruits à coque et
céréales complètes (par ex., maïs, millet, avoine et blé non transformés, riz brun) ;
• au moins 400 grammes (cinq portions) de fruits et légumes par jour. Cette prescription
pourrait sauver 2,7 millions de vies (WHO, 2008) ;
• des sucres libres représentant moins de 10 pour cent de l’apport énergétique total, soit
50 grammes (ou l’équivalent de 12 cuillères à café rases) pour une personne à son poids
de forme qui consomme environ 2 000 calories par jour mais, dans l’idéal, moins de
cinq pour cent de l’apport énergétique total afin de maximiser les avantages pour la
santé ;
• des graisses représentant moins de 30 pour cent de l’apport énergétique total. Les
graisses non saturées (présentes, par exemple, dans le poisson, l’avocat, les fruits à
coque et les huiles de tournesol, de colza et d’olive) sont préférables aux graisses
saturées (présentes, par exemple, dans la viande grasse, le beurre, les huiles de palme et
de coprah, la crème, le fromage, le beurre clarifié de bufflonne et le saindoux). Les
graisses trans industrielles (présentes dans les plats préparés, la restauration rapide, les
en-cas industriels, les aliments frits, les pizzas surgelées, les tartes, les biscuits, la
margarine et les produits à tartiner) n’entrent pas dans le cadre d’une alimentation
saine ;
• moins de cinq grammes de sel iodé (soit l’équivalent d’une cuillère à café) par jour.

4. Epidemiologie de malnutrition et prévention nutritionnelle


Par «malnutrition», on entend les carences, les excès ou les déséquilibres dans
l’apport énergétique et/ou nutritionnel d’une personne . Ce terme couvre deux grands
groupes d’affections, le premier est la dénutrition, qui comprend le retard de
croissance (faible rapport taille/âge), l’émaciation (faible rapport poids/taille),
l’insuffisance pondérale (faible rapport poids/âge) et les carences ou les déficiences en
micronutriments (manque de vitamines et de minéraux essentiels). Le deuxième
comprend le surpoids, l’obésité et les MNT liées à l’alimentation (cardiopathies,
accidents vasculaires cérébraux, diabète et le cancer).
Fig.3. Les différentes formes de malnutrition
-  Dénutrition

Comparaison entre les besoins nutritionnels et les apports


• Au terme de ces procédures d'évaluation des apports et des besoins, il est nécessaire de
confronter ces deux paramètres. C’est la différence observée qui va permettre de décider
des modalités de la prise en charge nutritionnelle. Pour un patient dénutri elle permettra
de choisir le meilleur type de soutien nutritionnel à mettre en oeuvre variant d'un simple
enrichissement de l'alimentation, en passant par la prescription de compléments nutritifs
oraux ou la mise en place d'une nutrition artificielle qu'elle soit entérale ou parentérale.

Le décès intervient lorsque la perte protéique atteint 50% de la masse protéique


normale.

Types de dénutrition

• En fonction des mécanismes responsables de la dénutrition • On distingue deux grands


types de dénutrition

 dénutrition par carence d’apport


 dénutrition par hypercatabolisme
- Surpoids et obésité

L’épidémie d’obésité s’étend au-delà du monde développé, entre 1980 et 2013. Le


nombre combiné de personne touchées de surpoids et d’obésité dans le monde a passé
de 857 millions à 2.1 milliards. Le surpoids et l’obésité sont plus marqués chez les
hommes par rapport aux femmes dans les pays développés, tandis que l’inverse est vrai
dans les pays en développement. Entre autres, les causes de l’obésité sont diverses.
Passant de l’ordre d’anomalie génétique, à la suralimentation (non compensée par des
dépenses d’énergie élevées) qui aboutit à la prise de poids et à l’obésité. La sédentarité /
le manque d’activité physique (L’alitement provoque de faibles dépenses énergétiques) ;
les causes endocriniennes telles que l’hypercorticisme ; et certains médicaments sont
tous des causes à risque d’augmenter le poids corporel. Mais, les complications sont
beaucoup plus sévères, d’où la nécessité de sa prise en charge.Cette dernière comporte
plusieurs volets :

 Régime hypocalorique (Régime Amaigrissant ; Régime Méditerranéen)

 Exercice physique

 Accompagnement psychologique (thérapies comportementales)

 Médicaments (Orlistat : inhibiteur de l’absorption des graisses ; Sibutramine :


anorexigène réduisant la sensation de faim)
 Chirurgie (Gastroplastie et liposuccion)

5. Situation épidémiologique et nutritionnelle au Maroc


selon le portail web Futura Sciences

Selon la recherche de la transition nutritionnelle au maroc réalisé en 2002, le régime


alimentaire a considérablement changé depuis 1984. La consommation de produits
animaux a augmenté tandis que celle de céréales et de sucre est restée relativement
élevé, reflétant la spécificité des habitudes alimentaires marocaines. La hausse de la
consommation de viandes et de légumes s'est accompagnée d'une consommation
régulière de pain, utilisé pour manger la sauce dans laquelle la viande et les légumes
sont cuits. Le sucre est principalement utilisé dans le thé, la boisson nationale très
sucrée consommée tout au long de la journée. La sous-alimentation persiste chez les
enfants de moins de 5 ans (23% retard de croissance et 10% insuffisance pondérale en
1997) alors que le surpoids augmente (9 % en 1997 contre 3 % en 1987 pour les enfants
de moins de trois ans). Chez les adultes, le surpoids (IMC >25kg m²) est passé de 26 %
en 1984 à 36 % en 1998. Il est plus élevé chez les femmes (32 % en 1984 et 45 % en
1998) que chez les hommes (19 % en 1984 et 25 % en 1998). Il est également plus élevé
parmi les populations urbaines (30 % en 1984 et 40 % en 1998) que populations rurales
(20% en 1984 et 29% en 1998). Obésité (IMC >30 kg m²) est passé de 4 % en 1984 à 10
% en 1998. Le surpoids semble être positivement associé au statut économique mais
négativement au niveau d'éducation. La conclusion tirée de ce travail est que le surpoids
et l'obésité constituent des problèmes de santé majeurs au Maroc (Benjelloun, 2002).

Par ailleurs, au cours de ces dernières années, l’état de santé de la population marocaine
a connu une importante évolution. Les progrès dans les conditions de vie et l’accès aux
soins ont contribué à l’amélioration de nombreux indicateurs démographiques et
épidémiologiques : maîtrise de l’accroissement démographique, progression de
l’espérance de vie, baisse de la charge des maladies transmissibles, avec cependant une
augmentation de la charge des maladies chroniques. L’espérance de vie à la naissance
est passée de 47 années en 1962 à 75,8 années en 2015. Le vieillissement de la
population est un défi majeur. La proportion actuelle des personnes âgées de 60 ans et
plus est de 11,1%. Elle est estimé de passer à presque 25% d’ici l’an 2050.

Certains facteurs de risque communs sont à l’origine de la plupart des maladies non
transmissibles. Ce sont les facteurs de risque comportementaux à savoir le tabagisme, la
consommation excessive d’alcool, une alimentation malsaine, l’inactivité physique et
les facteurs de risque physiologiques : la pression artérielle élevée, l’hyperglycémie et
l’hyperlipidémie et l’obésité.

La situation au Maroc a été rapportée, en effet les problèmes nutritionnels telle la


malnutrition, les carences en micronutriments (en fer, en iode, en vitamines A et D),
l’obésité et la surcharge pondérale, restent toujours de taille. Les actions entreprises par
le gouvernement marocain (enrichissement et fortification des denrées alimentaires,
supplémentation médicamenteuse, éducation nutritionnelle, surveillance de la
croissance, et promotion de l’allaitement maternel) sont importantes mais restent loin de
répondre au besoin car ces actions n’ont pas intégré un programme global dans le cadre
d’une politique publique (c’est un concept de science politique qui désigne les
interventions d’une autorité investie de puissance publique et de légitimité
gouvernementale sur un domaine spécifique de la société ou du territoire) bien élaboré
comme cela devait l’être, vu la pertinence prouvée de cette technique d’intervention
face aux problèmes de grande ampleur telle la malnutrition.
Chapitre 3 : Comorbidité

1. Relation entre nutrition et diabète

La nutrition est l’un des facteurs de risque modifiables du diabète de type 2.


L’approche initiale par groupes d’aliments montre un lien confirmé par de nombreuses
études entre des apports importants en graisses, en acides gras saturés, en viandes
transformées, ou en viandes rouges et le risque de diabète. Les aliments protecteurs
sont les produits laitiers pauvres en graisses, les aliments riches en fibres, comme les
céréales complètes. L’impact positif d’une consommation importante de fruits et de
légumes n’est pas confirmé. Cependant, les données épidémiologiques plus récentes
privilégient l’approche par profil de nutrition. Les résultats font ressortir l’effet
protecteur du régime dit méditerranéen, et un effet délétère du régime western.
L’impact de la nutrition est souvent relayé par la prise de poids, mais une modification
des apports en micronutriments, en vitamines, joue également un rôle au niveau des
cellules bêta, tel que la protection contre le stress oxydatif. Les fibres agissent même
en amont sur la satiété. Le biais de cette approche est l’observation : même si les
facteurs confondants (les antécédents de diabète, le poids, l’indice de masse corporelle,
l’activité physique) sont pris en compte, les études ne permettent pas d’appréhender
tous les aspects du mode de vie. Ainsi, les études d’intervention, de modification
nutritionnelle sont utiles pour consolider les données et favoriser tel ou tel profil
alimentaire. Plus récemment, des études se sont intéressées à la prédisposition
génétique à l’alimentation.

1.1 Thérapeutique nutritionelle : la pratique

La majorité des patients diabétiques de type 2 ont une surcharge pondérale (environ
80% des cas). Dans ce cas, l’objectif sera la perte de 5 à 10% du poids au diagnostic de
la maladie. Cette perte de poids à une efficacité démontrée sur la diminution de
l’HbA1c. Pour cela, un régime modérément hypocalorique sera mis en place. La
prescription diététique doit tenir compte du patient, de ses goûts et de ses habitudes
alimentaires. L’apport calorique va être adapté au poids du patient. L’objectif doit être
réaliste et individualisé. Depuis quelques temps, on ne parle plus de « régimes »
restrictifs mais plutôt de modifications alimentaires personnalisées. Le but va être
d’atteindre progressivement un équilibre alimentaire par la correction des principales
erreurs qualitatives commises par le patient dans le choix de son alimentation. Il existe
quelques principes à suivre pour répondre aux besoins quotidiens de l’organisme et
avoir un bon équilibre alimentaire :
- Prendre trois repas par jour avec plus ou moins une collation à 16-17h selon les
habitudes du patient.
- Adapter l’apport calorique au poids.
- Apporter 50 à 55% de glucides, 30 à 35% de lipides, et 15 à 20% de protéines à
répartir quotidiennement.
- Consommer suffisamment de glucides, de préférence complexes (légumes, féculents),
pour favoriser la satiété.
- Limiter l’apport en graisse et favoriser les graisses insaturées et se méfier des graisses
cachées qui entraînent des erreurs alimentaires. Contrairement aux croyances
populaires, il n’existe pas de régime diabétique. Mais ce sont des habitudes alimentaires
identiques que celles que l’on recommande au reste de la population.
(Young,2007 ;.HAS,2017 ; . Masseboeuf et al.,2014).

1.2 Régime diabétique en pratique (Azambourg)

Chez un sujet sain, la glycémie est une variable réglée, maintenue dans des limites
étroites, aussi bien lors des périodes de jeûne qu'après les repas. Pour ce faire, la
production endogène de glucose doit être contrôlée de façon précise afin de s'adapter,
d'une part, à l’utilisation du glucose par l’organisme et, d'autre part, à l’apport de
glucides exogènes. Alors que certains tissus consomment du glucose de façon continue,
par ailleurs insulinoindépendante, comme le cerveau ou les globules rouges, certains
autres voient leur utilisation de glucose considérablement varier, essentiellement le
muscle squelettique lors de l’exercice musculaire ou sous l’influence de l’insuline. Par
ailleurs, l’apport en glucides exogènes est un processus itératif qui se caractérise
également par une forte variabilité interindividuelle, et même intra-individuelle en
fonction des circonstances. Compte tenu du fait que l’état post-prandial couvre la
majeure partie de la période diurne, l’étude de l’hyperglycémie induite par les repas a
suscité un engouement important au cours des dernières années dans la littérature
scientifique. Il a été montré, chez le patient diabétique de type 2, que l’hyperglycémie
postprandiale contribue, pour une part significative, à l'élévation du taux d'hémoglobine
glyquée (HbA1c) et ce, d'autant plus que le patient est relativement bien contrôlé. Dès
lors, abaisser le taux d'HbA1c en dessous des valeurs cibles (< 7 p. 100, voire < 6, 5 p.
100) impose obligatoirement un contrôle rigoureux de l’hyperglycémie suivant les
repas. De plus, diverses observations épidémiologiques ont attiré l’attention sur
l’importance de l’hyperglycémie post-prandiale en tant que marqueur de risque cardio-
vasculaire, chez les sujets non diabétiques comme chez les patients atteints de diabète
de type 2, même si d'autres facteurs métaboliques liés à la prise des repas, plus ou moins
en relation avec l’hyperglycémie post-prandiale stricto sensu, peuvent également être
invoqués. Il n'est dès lors pas étonnant qu'après quelques hésitations initiales expliquées
par l’absence d'essais cliniques contrôlés ciblant spécifiquement ce paramètre, la
maîtrise de l’hyperglycémie postprandiale représente de plus en plus un objectif
thérapeutique en soi, notamment dans le but de réduire les complications micro- et
macro-angiopathiques liées à la maladie diabétique.

2. Relation entre nutrition et goutte

Quand le taux d’acide urique dans le sang est augmenté, il existe un risque élevé de
faire une crise de goutte. Des conseils diété- tiques sont alors utiles pour la prévention et
la prise en charge de la maladie afin de :

1) éviter d’avoir à prendre un médicament ou en complément du traitement


médicamenteux ;

2) identifier des facteurs de risque modifiables.

L’acide urique est un déchet au stade final de la dégradation des protéines et, plus
particulièrement, de la famille chimique des purines. Ces purines (ou bases puriques)
sont un groupe de substances azotées intervenant dans la formation des acides
nucléiques (ADN ou ARN).

Lorsque l’acide urique est produit en excès, il s’accumule dans le sang, de même
lorsque son excrétion dans les urines n’est pas suffisante. Aucun végétal ne pose
problème, car les « purines » végétales ne se transforment pas en acide urique.

Les trois grands principes du régime sont :

1) Réduction des viandes (principal apport alimentaire respon- sable de l’élévation de


l’uricémie ; les plus riches en acide urique étant les abats).
2) Augmentation du débit urinaire car, plus il est élevé, meilleure est l’épuration de
l’acide urique sanguin par les reins. Boire abondamment, 2 litres par jour de n’importe
quelle eau en dehors d’une surcharge en acide oxalique (cf. annexe), y compris l’eau du
robinet. Dans certains cas, il peut être conseillé d’alcali- niser les urines.

3) Évictiond’alimentssusceptiblesdedéclencherunecrise aiguë de goutte, et réduire


l’alcool sous toutes ses formes, de même que les corps gras de 40 à 50 grammes d’ajout
quotidien.

Aliments à éviter

– tous les abats : ris de veau surtout, mais aussi rognons, foie, cervelle, tripes, cœur,
langue ;

– les charcuteries ;

– les viandes séchées (ou fumées) ;

– les extraits de viande (type « KUB ») et bouillons de viande ;

– certains poissons particuliers : sardine, anchois, hareng, truite, carpe, brochet, saumon,
anguille, maquereau, thon ;

– les boissons sucrées non alcoolisées (fruits et les jus de fruits riches en fructose).

Éviter les aliments susceptibles de déclencher une crise aiguë

Certains aliments peuvent favoriser le déclenchement d’une crise de goutte, alors même
qu’ils n’apportent pas en soi d’acide urique, cela par des mécanismes complexes :
certains aliments sont particuliers à chaque patient (chocolat, champignons, choux,
asperges, oseille, épinards, rhubarbe, figues séchées, etc.).

Thérapie

Alcaliniser l’urine (Bicarbonate de sodium, Oxyde de magnésium). Boire des eaux


minérales alcalines (Vichy Célestin).

Les plantes : frêne, lamier blanc, bouleau, harpagophytum, chiendent.


Une consultation médicale de référence est préconisée en cas d’acide urique élevé pour
information sur la maladie, et évaluation de la nécessité d’une prise en charge
médicamenteuse.

3. Diabète-goutte

Le diabète et notamment le diabète de type 2 est une pathologie dont la prévalence est
en augmentation constante.

Pendant un certain temps, on a reconnu que l'acide urique sérique (AU) est positivement
associé aux taux de glucose sérique chez les sujets sains. Des études récentes ont
démontré que les niveaux d'AU sont plus élevés chez les Pré-diabétiques de type 2 que
les personnes saines, En outre, un niveau élevé d'AU a permis d'augmenter les chances
de développer un diabète de type 2 chez des personnes atteintes d’intolérance au
glucose.

L'hypothèse de départ de ce travail a consisté à établir une éventuelle relation entre de


l'hyperuricémie et le diabète de type 2 associée ou non à l’hypertension artérielle et de
déterminer la relation de l’équilibre de diabète et le profil lipidique avec
l’hyperuricémie des patients diabétiques de type 2 hypertendus et non hypertendus.

nous avons constaté une association non significative entre l’âge des diabétiques
hypertendus et non hypertendus et le taux d’acide urique, La tranche d’âge de 30- 40
ans a présenté la valeur moyenne du taux d’acide urique la plus élevé soit 54,05 ± 17,61
mg/l ; alors que dans la classe d’âge des sujets supérieur à 70 ans, nous avons noté la
moyenne la plus faible, soit de 38,63 ± 10,94 mg/l.

De même, on a constaté une association significative entre le taux d’acide urique et


l’IMC, les diabétiques (hypertendus et non hypertendus) obèses ont enregistré la valeur
moyenne la plus élevée de l’uricémie, soit égale à 50,01±12,86 mg/l vs 47.55±14.77
mg/l des diabétiques de poids normal.
Partie II : MATERIELS ET METHODES
I. Population étudiée

La présente étude est une étude transversale de type observationnelle, réalisée sur une
période comprise entre 1 avril et 30 mai 2017 sur les patients atteints de diabète de type
2. Tous les patients sont suivis dans le centre de diabétologie de belle vue à Constantine.
Au total, 58 patients ont été inscrits pour étudier la relation entre l’acide urique et le
diabète de type 2 avec ou sans hypertension artérielle.

1. Le groupe des diabétiques

Représenté par le groupe de patients diabétiques de type 2 des deux sexes (adultes)
suivis(es) au sein de centre de diabétologie de belle vue à Constantine.

2. Le groupe des goutteux

3. Recrutement de la population
a) Recrutement des diabétiques

Critères d'inclusion

Diabétique de type 2.

Critère d'exclusion

Nous avons exclu de notre étude :

Diabétiques de type 1.

Les femmes enceintes.


Patients refusant de participer à l’étude.

b) Recrutement des goutteux

Critères d'inclusion

Diabétique de type 2.

Critère d'exclusion
Nous avons exclu de notre étude :

Diabétiques de type 1.

Les femmes enceintes.


Patients refusant de participer à l’étude.

II. Période d’étude


III. Lieu d’étude
IV. Matériels utilisés / Collecte des données
V. Méthodes d’analyse
Mémoire D/G

Méthodes statistiques

La saisie et l’analyse statistique ont été effectuées sur le logiciel «IBM SPSS Statistics
version 25» et « Office Excel 2016 ».

Nous avons calculé des pourcentages pour les variables qualitatives. Pour évaluer la
relation entre une variable quantitative et une variable qualitative nous avons utilisé le
test Student. Le test Khi 2 a été utilisé pour la comparaison des variables qualitatives.
Les résultats étaient considérés comme étant significatifs quand le p était inférieur à
0.05 avec un risque alpha fixé à 5%. La présentation des données a été faite sur le
logiciel « Office Word 2016».
Partie III : Résultats
I. Analyse descriptive
1. Caractéristiques épidémiologiques de l’échantillon global

Répartition selon le sexe

Répartition selon l’âge

2. Répartition des sujets malades

a) Prévalence de la goutte:

Prévalence générale

Prévalence du diabète selon le sexe

Prévalence du diabète selon l’âge

b) Répartition selon la corpulence

IMC en général

IMC selon le sexe

IMC chez la population diabétique

IMC chez la population goutteuse

c) La comorbidité

La corrélation entre AU et glycémie

3. Les sujets sains


II. Etude analytique
III. Paramètres biochimiques
1. Répartition selon l’équilibre glycémique
2. Répartition de l’acide urique
3.
IV. Paramètres anthropométriques

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