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Evolution du concept de la sécurité alimentaire et l’importance de


l’intégration du bien-être du citoyen dans les systèmes alimentaires.

Working Paper · October 2017


DOI: 10.13140/RG.2.2.34409.39527

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Abekhti Abdelkader
University Ahmed Draia - Adrar
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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche Scientifique

Université Ahmed Dray –Adrar-

Recherche dans le cadre du concours de recherche sur la


sécurité alimentaire et le confort du citoyen

Présenté par : Dr. Abekhti Abdelkader


(Département sciences de la nature et de la vie/Faculté sciences et technologies)

Thème:

Evolution du concept de la sécurité alimentaire


et l’importance de l’intégration du bien-être du
citoyen dans les systèmes alimentaires.

Année Universitaire 2016/2017

1
Sommaire

Introduction : .......................................................................................................................... 3

I- Cinétique et impact physiologique de l’insécurité alimentaire sur la santé : .................. 4

II- L’alimentation à travers les âges de l’humanité. ............................................................. 5

III- Début de l’intérêt à la sécurité alimentaire : ................................................................ 7

IV- Crise alimentaire des années 1970s et programme de lutte contre l’insécurité

alimentaire .............................................................................................................................. 9

V- Evolution du concept de la sécurité alimentaire............................................................ 10

VI- Les aspects de la sécurité alimentaire ........................................................................ 14

VII.1 La disponibilité et l’accessibilité des aliments ........................................................... 14

VII.2 La sécurité sanitaire et nutritionnelle des aliments .................................................... 21

VII- Le composant socioculturel de la sécurité alimentaire et son rapport avec le confort

du citoyen : ........................................................................................................................... 23

Conclusion ............................................................................................................................ 26

Références : .......................................................................................................................... 27

2
Introduction :
Depuis son existence sur la terre, l’homme a fait de l’alimentation son souci quotidien,
cherchant inlassablement d’assurer un apport nutritionnel qui lui permet une survie
accommodée et plus ou moins aisée.

Ce défis récurrent ne s’exclut jamais des politiques et de discussion publique. Comment


assurer une nourriture adéquate et suffisante pour des durées indéterminées, est l’élément
fondamental des systèmes d’alimentation ! .
Ce genre d’objectif n’est que politique visant à stabiliser les nations et de généraliser un
sentiment de satisfaction et de réjouissance. Le confort serait de mise quand l’accès à une
nourriture suffisante, diversifiée et saine, serait assurée de manière serein et pérenne à tous les
habitants de cette planète et à la génération de future1.
D’ailleurs, le droit à l’alimentation s’est imposé comme un droit humain fondamental
inscrite dans plusieurs textes juridiques, dont la Déclaration universelle des droits de
l’Homme (1948), la Constitution de l’organisation mondiale pour l’alimentation et
l’agriculture - FAO (1965), le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux
et culturels (1966), ainsi que la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant
(1989). Mais l’alimentation n’est pas qu’une question de besoins et de droits; elle est
également une responsabilité de la collectivité, comme l’a reconnu l’Organisation des
Nations Unies dès sa création2.

Les dernières estimations de la FAO indiquent qu’une personne sur neuf a souffert de sous-
alimentation pendant la période de 2014-2016. La proportion des personnes sous-alimentées
dans la population est passée de 18.6% entre 1990-1992 à 10.9% en 2014-2015.
Cette instabilité s’explique du fait des récessions (= ralentissements) économiques mondiales
qui ont eux lieu à la fin des années 90 et durant l’année 2008.
Beaucoup des efforts sont consentis par la communauté internationale afin de remédier aux
situations d’’insécurité alimentaire et de mener des actions d’urgence pour assister les pays en
état de crise. Récemment M. José Graziano da Silva, le Directeur général de la FAO, s’était
félicité de l’accord signé à Paris dans le cadre de la COP21, qui reconnaît « la priorité
fondamentale consistant à sauvegarder la sécurité alimentaire et à éliminer la faim ainsi que la
vulnérabilité particulière des modes de production alimentaire aux effets du changement
climatique » (FAO, 2015). Doyen et al, 2017.
1
D Jaron and O Galal, 2009.
2
(DSPM, 2005).

3
Au cours de cet exposé, nous allons nous référer aux textes et rapports publiés par les
organisations et instances internationales spécialisées et reconnues pour pointer autant que
possible, les aspects liés la sécurité alimentaire et son impact sur le confort du citoyen. Ainsi
il est opportun de traquer l’évolution historique de ces concepts et les changements opérés
suivants les circonstances et les développements en matière de connaissance et de
réglementation.

I- Cinétique et impact physiologique de l’insécurité alimentaire sur


la santé :

En effet, la disponibilité et l’accès à une nourriture saine et adéquate et d’une sécurité


alimentaire est une condition indispensable pour concrétiser l’Objectifs du Millénaire pour le
Développement, qui tente à réduire la pauvreté et la mortalité infantile, améliorer la santé des
mères et augmenter la résistance face aux maladies. L’insuffisance nutritionnelle et la
difficulté de payer sa nourriture, mettent en péril la santé, l’éducation, le bien-être maternel et
beaucoup d’autres indicateurs sociaux, ainsi que la capacité d’assurer sa propre subsistance.1

Les groupes les plus sensibles à la malnutrition sont les enfants inférieur à 5 ans et les
femmes enceintes et allaitantes. Dans le cas de nutrition suffisante, la femme prend de 12 kg
à 12,5 kg du poids pendant sa grossesse. Dans l’autre cas de sous-alimentation,
l’augmentation n'est que de 3 kg à 4. Cette même femme est vulnérable aux maladies et donne
naissance à un enfant précoce, hypotrophique qui pourrait souffrir d'un retard mental.
La mal-alimentation de la femme allaitante a des graves conséquences sur la qualité du lait
maternel et sur la capacité de la production du lait. La mère est donc incapable souvent de
procurer l'effort nécessaire pour l’amélioration du bien-être de son enfant.

Sur le plan quantitatif, la nourriture doit apporter à l'individu l'énergie nécessaire pour ses
activités. L'apport énergétique compense alors les dépenses et apprête l'individu à
l'accomplissement d'autres efforts. Une alimentation insuffisante, ne couvrira pas les besoins
de l'organisme et conduit à la sous-nutrition ou dénutrition. Celle-ci se caractérise
essentiellement par une déficience de l’énergie calorifique en amenant l'organisme à
consommer ses propres réserves pour compenser la carence en calories alimentaires. Les
personnes sous-alimentées peuvent être atteintes ou non d'une carence en protéines ou en tel

1
DIAKITÉ et al 2010

4
autre nutriment spécifique. Les signes chimiques de cette carence a sont l’arrêt de la
croissance, atrophie musculaire et perte de poids aboutissant parfois à la mort1.

La diversité de l’alimentation sur le plan qualitatif assurera une nutrition équilibrée. En


revanche si la ration alimentaire est suffisante en calorie, mais déficiente en nutriments
essentiels tels que les acides aminés, les protéines, les vitamines, les acides gras essentiels, les
sels minéraux et les oligo-éléments. Une alimentation qualitativement pauvre se caractérise
par des signes physiologiques. Particulièrement, l’avitaminose issue d’une carence en
certaines vitamines provoque des pathologies graves et difficiles à guérir2. C’est le cas de la
carence en vitamine C responsable du scorbut et la vitamine B1 de la maladie de béribéri et
bien d’autres vitamines. La carence en certain minéraux physiologique comme le fer et en
acide folique provoque des anémies graves3.
La malnutrition protéique est caractérisée par des signes compliqués et progressifs : des
zones hyper pigmentées et dépigmentées sur la peau, des ulcérations et des fissures, défrisage
des et tombe facile des cheveux. La dernière phase est caractérisée par une fonte musculaire et
l’apparition des œdèmes accompagnés de l'hypertrophie du foie4.
L’homme a perçu l’importance d’une nutrition complète pour son bien être et jouissance
physiologique et psychologique, de ce fait il cherchait toujours à couvrir ses besoins
nutritionnels par tout les moyens possibles depuis son apparition sur la terre.

II- L’alimentation à travers les âges de l’humanité.

Des anciennes sources écrites et figuratives dans toutes les nations et les époques
révélaient la gravité et l’importance de la nourriture qui faisaient l’objet d’indénombrables
conflits et disputes.

L’alimentation a fait aussi depuis les premiers temps une composante de l’identité des
hommes à travers les temps. Au début de l’ère Néolithique l’Homme des cavernes a été
principalement Chasseur cueilleur, principalement ambulant qui consomme les gibiers
chassés et les fruits qu’il cueille le long de son poursuite des troupeaux. Cependant, les aléas
climatiques ont obligé l’homme de se réfugier dans des lieux appropriés qui leur offrirent la
sécurité et le repos dont il eut besoin. C’était le début de la sédentarisation de l’homme. Les
incertitudes de ce nouveau mode de vie, par nature indéterminé, fut la raison de chercher à

1
(Amouzou, 2007)
2
Monnet et al, 1997.
3
Christen et al., 2014
4
Monnet et al, 1997.

5
pérenniser la nourriture autour des périmètres habités. La domiciliation des animaux et la
culture des plantes ont ainsi nait. Ainsi, l’homme il ne chasse plus pour manger, mais en
revanche pour élever les animaux chez lui et pour en assurer un approvisionnement continu
en viande, lait et en graisse1. D’autre par le développement de l’agriculture a permet de
produire tout sorte de production végétale (légumes, fruits, céréales). Toutefois, la réussite de
ces nouveaux moyens de subsistance, fut conditionnée par le choix des variétés végétales
productives, le terrain agricole fertile adéquat ainsi que les conditions climatologiques
favorables. Il est inimaginable d’estimer l’effort exercé par l’homme afin de s’accommoder
pareillement à la précarité de ses conditions de vie et ses besoins en matière d’alimentation
qui sont totalement dépendants des conditions naturelles et climatiques. Mais en revanche,
c’est grâce à cette transition de vie que l’homme ancien a pu progressivement améliorer son
destin et devenu plus ou moins indépendant de la poursuite fréquente des animaux
comestibles2. Un bref passage historique sur le mode d’alimentation des anciennes
civilisations révèle à quel point était important la nourriture dans l’existence, le confort, voir
même la disparition de certains nations.

Les Égyptiens de l'Antiquité (-2500-50 aj) ont laissé derrières eux des témoignages sur leur
mode d’alimentation à travers les graphiques et les textes qui couvrent les parois des
tombeaux. Des scènes de boucherie et des processions d'animaux et bien d’autres indiquent
franchement l’attachement de l’homme à la nourriture3.

L’industrialisation qu’a connue l’humanité a frappé de plein fouet l’alimentation et a changé


considérablement le rapport entre les hommes et la nourriture. Les principaux changements
ont touché le mode de production des aliments jadis traditionnel et artisanal. L’arrivé des
machines a déplacé la production des aliments réalisée principalement dans des foyers ou
petits ateliers vers des usines gigantesques. A cela s’ajoute, le développement des procédés de
conservation des aliments et les moyens de transport. La pasteurisation, la congélation et
l’appertisation, ont permis de conserver un grand nombre d’aliments frais, conditionné dans
des emballages bien spécifiques. Le premier avantage de ce développement spectaculaire, est
la mise en disponibilité des aliments pendant toutes les saisons d’autant que l’amélioration de
leur conditions de fabrication et de conservation.
Malheureusement, ce passage rapide vers la globalisation et la facilité de préparation
n’était pas sans conséquences sur les habitudes alimentaires de la population. Actuellement,

1
Trinkaus, 2005
2
Alcock, 2005
3
Alcock, 2005

6
beaucoup de sociétés souffrent de cette évolution des mœurs qui favorise le développement de
l’industrie du « prêt à manger » et de « fastfood » qui est souvent accompagné d’un
phénomène de gaspillage et d’usage abusif et non contrôlé des ressources dédiées à la
production alimentaire. Les conséquences de telle situation sont désastres sur le bien être
publique et sur l’égalité de chance d’accès à la nourriture censé être un droit commun à tout
les habitants du globe.

III- Début de l’intérêt à la sécurité alimentaire :

La sécurité alimentaire fut un souci d’ordre international dont les impacts négatifs ne sont pas
limités à des régions spécifiques. Ceci a amené tous les acteurs concernés a établir des
mesures politiques de consensus international pour encadrer, réglementer, et imposer des
mesures pour assurer las sécurité alimentaire. Ainsi le droit d’avoir accès à une nourriture
suffisante est reconnu dans plusieurs instruments du droit international1. Cependant le concept
de la sécurité alimentaire n’a cessé d’évoluer depuis la création des premières institutions
internationales chargées de la mise en ouvre des politiques internationales communes pour les
causes d’intérêt planétaire. Les premières tendances des concepts fondamentaux qui sous-
tendent les termes « sécurité alimentaire et nutritionnelle » ont été énoncés au début des
années 40, et furent limitées aux considérations d’accessibilité physique à la nourriture2.

Pendant la seconde guerre mondiale (1943), 44 gouvernements se sont réunis au États-Unis à


la ville de Hot Springs située à Virginie pour examiner l’objectif de mettre l’humanité à l’abri
du besoin par l’alimentation et l’agriculture. Ils ont admis que pour « vivre à l’abri du besoin
», chaque homme, chaque femme et chaque enfant devait disposer de provisions alimentaires
sûres, suffisantes et appropriées3. Les termes ont été bien choisis pour sillonner le problème et
les objectifs envisagés. Ainsi le terme « sûre » renvoi à l’accessibilité des produits
alimentaires, et « suffisante », à la quantité de nourriture disponible et « appropriée », à la
teneur en nutriments des aliments.
Cette période a connu la naissance de l’organisation des nations unies pour l'alimentation et
l'agriculture en 1945 à Rome dont la mission principale était d’aider les pays en
développement à moderniser et à améliorer leurs pratiques agricoles pour une meilleure
sécurité alimentaire4,1. Cette institution internationale a procédé très tôt à la définition de la

1
Golay, 2005
2
Shaw, 2007.
3
Shaw, 2007
4
Ruxin, 1996

7
sécurité alimentaire comme étant intimement lié à l’aptitude d’accès libre et permanant à une
nourriture suffisante, saine et nourrissant qui couvre les besoins nutritionnels et satisfit les
habitudes alimentaires des individus pour assurer une vie de confort sanitaire et alimentaire2.
En 1948, l'ONU a établit la Déclaration universelle des droits de l'homme dont l’objectif était
de préserver les droits fondamentales des individus dans le monde3. A ce propos le droit à
l'accès à une nourriture suffisante fut déclaré à la fois comme un droit de l'individu et une
responsabilité collective selon l’article 25: "Toute personne a droit à un niveau de vie
suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour
l'alimentation"4.
Cependant le premier acte concret visant à assurer une alimentation durable a été mené en
1963 sous la dénomination du programme alimentaire mondial (PAM). Le PAM était un outil
d’intervention direct basé à Rome, qui fournit de l'aide alimentaire aux populations en
situation d'urgence ou dans le cadre de projets de développement. Au début le programme
était échelonné sur une période de trois ans; mais la nécessité des surveillances et d’analyse
des situations alimentaires dans les différents coins du monde, a incité les états membres à
reconduire ce nouveau mécanisme international pour une durée indéfinie5.
En 1966, les Nations Unies ont adopté le Pacte International relatif aux droits économiques,
sociaux et culturels, qui reconnaissent le droit de toute personne à un niveau de vie suffisant
pour elle-même et sa famille et le droit à une nourriture suffisante et d’être à l’abri de la faim.
La nouveauté constatée dans ce pacte et l’obligation des états signataires d’assister et de
fourniure une alimentation adéquate à la population. A cette fin ils doivent adopter,
individuellement et au moyen de coopération internationale, les mesures nécessaires, y
compris des programmes concrets :
« [pour] améliorer les méthodes de production, de conservation et de distribution des denrées
alimentaires par la pleine utilisation des connaissances techniques et scientifiques, par la
diffusion de principes d’éducation nutritionnelle… » et « … [pour] assurer une répartition
équitable des ressources alimentaires mondiales par rapport aux besoins »6. Ce pacte a fixé les
bases du concept général de sécurité alimentaire, tout en reconnaissant l’importance de la
nutrition7.

1
Shaw, 2007
2
Shaw, 2007
3
Golay, 2005
4
Golay, 2005
5
Shaw, 2007.
6
Machelon et al, 2010
7
Machelon et al, 2010

8
IV- Crise alimentaire des années 1970s et programme de lutte contre
l’insécurité alimentaire

Au début des années 1970s, des aléas climatiques ont touché de nombreuses régions dans le
monde, engendrant un abaissement des stocks mondiaux de céréales (gel des récoltes en
Union soviétique, inondations dans le continent indien, sécheresse au Sahel), et par
conséquence, une flambée vertigineuse des prix des produits de première nécessité tel que ; le
blé, le riz et le soja. Cet état de cause a empêché les gouvernements des pays en voie de
développement de subvenir aux besoins de leurs populations1. Une conférence mondiale
d’alimentation fut tenue à Rome en 1974 sous l’impulsion de cette crise et a fait constater que
l’insécurité alimentaire et la famine qui en découle n’étaient pas tant un échec de la
production agricole de la nourriture, mais en revanche est dû aux problèmes structurels liés à
la pauvreté et le fait que la majorité des populations pauvres des pays en développement
étaient concentrée dans des zones enclavées et démunies2.
De ce fait, le concept de la sécurité alimentaire s’est imposé lors de ce rencontre exceptionnel
et conjoncturel, incorporant la notion d’accessibilité économique à la nourriture : « La
capacité de tout temps d’approvisionner le monde en produits de base, pour soutenir une
croissance de la consommation alimentaire, tout en maîtrisant les fluctuations et les prix. »
Notons ici que l’appel à cette conférence a été lancé premièrement par l’Algérie lors de la
réunion des Non-alignés d'Alger en septembre 1973, puis reprise sous une forme légèrement
différente deux semaines plus tard par M. Kissinger devant l'Assemblée générale des Nations
Unies.
Beaucoup de spécialité ont qualifié cette conférence très réussie dans la mesure ou il a permis
de lancer des initiatives courageuses par certains pays et a réussi à réunir tout le monde autour
d’une cause commune. Par conséquences, des institutions et de comités techniques tels que :
le comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) des Nations Unies et de la FAO et la
Sous-comité de la nutrition du Comité administratif de coordination (SCN/CAC) ont été
émergé de cette réunion mondiale D’autre part, des conventions sur les aides alimentaires et
les quotas de contributions ont été arrêté par les conférenciers dans un climat très tendu entre
les visions socialistes et capitalistes3.

La nouvelle approche issue de ce sommet a appelé à une réflexion profonde et à une


convergence multifactorielle de la sécurité alimentaire.

1
Rondeau, 1975.
2
Shaw, 2007.
3
Golay, 2010

9
Certes, il est reconnaissable que les interventions humanitaires opérées suite aux crises
alimentaires ont protégé des vies et rétabli à un certain niveau les bonnes conditions
d’existence, cependant ces mesures de solidarité n’ont pas pu s’attaquer aux causes réelles et
profondes de la famine et elles n’ont pas pu changer résolument les aspects de la vulnérabilité
à l’insécurité alimentaire. Une nouvelle réflexion commença à dominer les discussions
internationales afin de cerner tous les facteurs qui conduisaient à l’insécurité alimentaire et
dont la négligence fut la raison de l’échec des politiques anti-famine.

V- Evolution du concept de la sécurité alimentaire

La Conférence mondiale de l’alimentation tenue à Rome en 1974 sous l’impulsion de la crise


alimentaire a proposé une définition de la sécurité alimentaire en prenant en compte les
constats amers engendrés par le manque accru de nourriture pour une partie de la population
mondiale. Or cette approche s’est révélée très limitée suite à la persistance des cas de
l’insécurité alimentaire et l’apparition de nouveaux défis liés à l’alimentation. Ainsi ce
concept ne tarda pas à évoluer1. L’ancienne approche productiviste axée sur l’amélioration de
la disponibilité doit être dépassée en considérant les problèmes qui jalonnent l’accès à
l’alimentation à travers des politiques conjugales du développement agricole et de protection
sociale. En 1986, la Banque mondiale a étendu le concept de sécurité alimentaire en la
définissant, comme « l’accès pour tout le monde et à tout moment à une nourriture suffisante
pour une vie active en bonne santé »2. Elle plaçait ainsi l’individu au centre de la définition,
en précisant la otion de suffisance alimentaire quantitative, permanente sinon stable, de
qualité adéquate et en lien avec l’état de santé de l’individu3.

D’ailleurs, l’évolution du système alimentaire mondial a crée de nouveaux défis à l’humanité


de nature totalement différente. Pour les pays en vois de développement, les inquiétudes sont
principalement quantitatif et les difficultés rencontrées sont celui de la sous-alimentation, et la
famine qui touche une importante classe populaire. Portant dans les pays développés, les
insuffisantes alimentaires sont éradiquées et maîtrisées, et ce sont les exigences des individus
qui sont considérablement exprimées. Ainsi, les préoccupations sont devenues plutôt
qualitatives. Cela a suscité l’intérêt des nutritionnistes qui ont multiplié les discussions et les
débats sur la malnutrition, notamment la sous-alimentation et la carence en oligo-éléments,

1
Maxwell, 1996
2
World Bank, 1986
3
Maxwell, 1996

10
pour mettre en cause à la fois l’adéquation de la disponibilité alimentaire et à l’accès à la
nourriture1.

Les principaux éléments de ce nouveau défi de nature différente sont les secteurs de
l'agriculture et de l'industrie agroalimentaire qui continuent à produire sans se soucier
convenablement des impacts futurs des systèmes de production en matière de santé e
d’environnement. Une telle démarche a généré une variété des pathologies causées par une
alimentation inadéquate2. Les facteurs qui ont stimulé cette situation sont la libre circulation
des marchandises et l’épanouissement des produits agroalimentaires.

Dans un autre temps, le traité européen de Maastricht de 1993 a permis de déplacer (au
niveau européen) la vision jadis focalisée sur les notions de l’autosuffisance alimentaire vers
une vision plus globale et multidimensionnelle3. Cette nouvelle tendance a pris en
considération le volet de la sécurité des aliments et celui du consommateur sur le plan
d’équilibre nutritionnel et d’acuité sanitaire.

Ce nouveau concept mettant en jeux la santé du consommateur a désormais prévalue dans les
discussions internationales ultérieures. L’Organisation des Nations Unies pour
l’alimentation et l’agriculture (FAO) ainsi que l’Organisation mondiale de la santé (OMS)
ont défini, lors du Sommet mondial de l’alimentation de 1996, la sécurité alimentaire comme
suit : « L’accès physique et économique de tous les êtres humains, à tout moment, à une
nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins
énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active » 4

Ce sommet mondial a inclut des notions complémentaires comme les conditions d’accès à
une nourriture suffisante et de bonne qualité sanitaire (d’un point de vue microbiologique et
toxicologique)

Aujourd’hui, la définition la plus consensuelle est celle adoptée lors du Sommet mondial de la
sécurité alimentaire de 2009 : « La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains
ont, à tout moment, un accès physique, social et économique à une nourriture suffisante, saine
et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences
alimentaires pour mener une vie saine et active ».5

1
Shaw, 2007
2
Le Bihan, et al, 2002
3
Pinto and Rolo, 2015
4
Bricas and Aspe, 2013.
5
Caillavet et al., 2014

11
La seule modification que l’on y apporte est l’ajout du composant « social » à l’expression
accès physique, et économique. Cette définition a été officiellement reprise dans la
déclaration du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire, en 2009. (CSA, 2012) ce qui
traduit en effet la reconnaissance du volet social comme un facteur déterminant dans la
garantie de la sécurité alimentaire.

Une synthèse minutieuse de la définition de la sécurité alimentaire permettra aux états et


organisations de déterminer les failles possibles dans les systèmes alimentaires existants et va
orienter les politiques et les stratégies de remaniement à mettre en ouvre. Dans l’autre coté
on a vu l’émergence du concept de l’insécurité alimentaire comme étant un concept
définissant le degré de l’acuité du problème de la sécurité alimentaire. L’insécurité
alimentaire quant à elle décrit la situation où la possibilité de s’approvisionner en nourriture
suffisante et adéquate d’un point de vue nutritionnel et de façon socialement acceptable, est
limitée ou incertaine1.

Ce concept comporte plusieurs dimensions : quantitative (apport alimentaire insuffisant),


qualitative (perception de son alimentation comme adaptée), psychologique (absence de
sentiment de privation ou d’absence de choix) et sociale (en accord avec les standards
culturales relatives à l’acquisition et à la consommation des aliments)5.

La partie suivante est consacrée à la description des aspects de la sécurité alimentaire au vue
de la définition actuelle mise par l’institution des nations unis et ses différentes instances
annexes.

1
(Anderson, 1990) (Anderson, 1990)

12
13
VI- Les aspects de la sécurité alimentaire
Les dimensions (piliers) définies par la sécurité alimentaire et faisant l’unanimité des parties
prenantes, des organismes internationales et les ONGs concernent :

1. La disponibilité et l’accès physique, économique et social à la nourriture


2. La qualité sanitaire et nutritionnelle des aliments, de l’eau et des régimes
alimentaires.
3. La stabilité et la durabilité dans l’accès, la disponibilité et de la qualité.
4. Le respect des styles de consommation et des préférences alimentaires selon
les ethnies et les convections religieuses;

VII.1 La disponibilité et l’accessibilité des aliments

Depuis longtemps, la sécurité alimentaire a été assimilée à la capacité d'une


population à produire ou à acheter suffisamment d'aliments, même dans les mauvaises
compagnes, pour satisfaire les besoins alimentaires minimaux.1 Elle exige donc à la fois la
disponibilité des produits et l'accès à ces produits. L’expert Sen (1981)2 fut le premier à ouvrir
le champ de ce type de recherche, après ses études sur l’ampleur de la malnutrition dans les
pays en voie de développement. Depuis lors, l’intérêt a été focalisé non plus sur l’offre et la
disponibilité à l’échelle national ; mais plutôt sur l’accessibilité directe de l’individu à la
nourriture3.
L’accessibilité concerne en particulier l’aptitude des ménages à accéder à la nourriture et
d’avoir un pouvoir d’achat. Donc le niveau des prix et l’état des infrastructures permettant un
accès direct à la nourriture sont aussi déterminants4.
Habituellement, l’indice de la consommation calorifique par habitant et par jour a été la
référence de base pour estimer l’accessibilité à une alimentation suffisante par ménage (voir
Fig. 2).
La disponibilité calorique des ménages, anciennement considérée comme la méthode
d’excellence (« gold standard ») pour déterminer le niveau de sécurité alimentaire, est souvent
utilisée comme indicateur de l’accès alimentaire à l’aide des enquêtes menées chez les

1
Calkïns, 1988.
2
Sen, 1981
3
Smith, et al., 2017
4
Diagne, 2013.

14
ménages, elle est aussi l’outil utilisé par la banque mondiale pour estimer le taux de pauvreté
à l’échelle mondial1.
Selon la FAO, la nourriture doit assurer 2205 calorie en incluant au moins 76 g de protéines
par personne, par jour2.

Fig 2. Apport calorique nécessaire par individus et par groupe de personne. FAO
Il est évident que la mesure des calories pris par individu ne concerne que la consommation
actuelle et ne peut pas adresser les autres facteurs directement lié à la sécurité alimentaire
comme la diversité de la ration alimentaire, la suffisance en micronutriment, la vulnérabilité et
les risques ainsi que la fluctuation et le changement dans les habitudes alimentaires.
D’autre part, Coates et al. (2007b)3 constate que la mesure de la croissance anthropométrique
est l’indice de référence largement utilisé pour évaluer la sécurité alimentaire sur le plan
individuel. Or au niveau international, les ONGs et les agences d’aide alimentaire ont besoin
d’un outil simple, rigoureux et fiable pour évaluer l’insécurité alimentaire, particulièrement
l’aspect de l’accessibilité à la nourriture, pour orienter, suivre et évaluer les interventions à
envisagée. Malheureusement cet outil laisse à désirer beaucoup des spécialistes qui
nécessitent un recueil des informations et statistiques. Ceci a amené plusieurs experts et

1
Headey and Ecker, 2013
2
3
Coates et al. (2007)

15
intervenants d’appliquer à la lettre les modèles de mesure de la sécurité alimentaire utilisés
dans les pays développés (ex : l’USA et le Canada) sur les pays en développement1.
Plusieurs tentatives ont été fait dans ce sens pour recombiner les indicateurs existant en un
seul indice multivarietale2.. Ils sont souvent organisés en fonction de l’unité d’analyse
(national/régional, ménage et/ou individuel) et de la dimension qu’ils apprécient (ex:
disponibilité alimentaire, accessibilité physique/économique, qualité alimentaire, statut
nutritionnel

VII.1 .1 Les principaux indices de mesures de la sécurité alimentaire

Comme la sécurité alimentaire est un concept multidimensionnel, les experts ont toujours
cherché les outils de mesure qui prennent en considération tous les aspects de la sécurité
alimentaire et qui doivent être valables, fidèles pour autant qu’ils soient comparables dans le
temps et l’espace. Certains chercheurs pensent que malgré la mis en ouvre de nombreux
indicateurs dans les décennies passées, aucune mesure utilisée seule ne peut permettre
d’apprécier avec précision le phénomène dans son ensemble3.

La FAO, le Fonds International de Développement Agricole, le Programme Alimentaire


Mondial, l’UNICEF et la Banque mondiale s’appuient principalement pour l'élaboration de
leurs stratégies et leurs actions sur des indicateurs mesurés au niveau des ménages ou au
niveau individuel4.

Globalement, il existe deux groupes principales des indices de sécurité alimentaire en


fonction de la stratégie d’évaluation ; les indices de fréquence et de diversité alimentaire et
les indices de comportement alimentaire5.

1- Les indices de fréquence et de diversité alimentaire :

Ces indices mesurent le nombre des différents types ou groupes d'aliments que les gens
consomment et la fréquence de consommation de ces aliments. Le score mesuré représente la
diversité de l'apport alimentaire, mais pas nécessairement la quantité n toutefois une

1
Melgar-Quinonez et al. 2006
2
Coates, 2013
3
Coates, 2013
4
Ecker and Breisinger, 2012
5
Coates, 2013

16
corrélation significative a été trouvée entre ces scores et ces scores sont la consommation de
calories par personnes1.

2- Les indices de Comportement alimentaire :

• Ces indices définissent de manière indirecte la sécurité alimentaire, en analysant les


stratégies et le comportement adapté par le consommateur.

Le Programme Alimentaire Mondial a proposé l’indicateur de Score de Consommation.


Alimentaire (SCA ) qui est basé sur la fréquence et la diversité des aliments consommé par le
ménage pour évaluer la sécurité alimentaire dans les régions à risque (PAM, 2009) 2. Cet
indicateur prend en compte la valeur nutritionnelle des aliments consommés par le foyer.
Pratiquement, il est estimé de type des aliments consommés et de leur fréquence de
consommation pendant une période de sept jours (PAM, 2009). Il est évident que cet indice
est de très grande importance pratique pour autant qu’il est limité dans le temps et ne reflète
que la consommation dans 7 jours.

L’Interprétation du score de consommation alimentaire (SCA) en fonction des valeurs


enregistrées :
Score de consommation alimentaire (SCA) Interprétation
Pauvre < 21 (<28) Quantité et qualité inadéquates
Limite 21.5 – 35 (28.5 à 42) Qualité inadéquate (quantité?)
Acceptable > 35 (>42) Alimentation adéquate (?)

D’autres indices de mesure de la sécurité alimentaires sont présentés dans le tableau suivant ;

Tableau des indices de mesure de la sécurité alimentaire

L’indice de la sécurité Type d’analyse Explication


alimentaire
Score de Diversité alimentaire Fréquence et diversité Capture la qualité et la
des Ménages (SDAM/HDDS); alimentaire diversité
Score de Consommation. Fréquence et diversité Capture la quantité (kcal) et
Alimentaire SCA alimentaire qualité (nutrients- importance
nutritionnelle) de
l’alimentation.

1
Coates, 2013
2
PAM, 2009

17
Dépenses alimentaire Fréquence et diversité Estime la part du budget
alimentaire dépensé pour l’alimentation
par rapport au revenu total du
ménage
Indice de Sous-alimentation ( Fréquence et diversité Utilise la sous-alimentation,
Global Hunger Index –GHI-) alimentaire l'insuffisance pondérale des
enfants, et la mortalité des
enfants pour calculer la faim
Indice des Stratégies de Comportement alimentaire Capture les éléments de
survie(CSI); quantité ou de suffisance
Indice des Stratégies de survie Comportement alimentaire Capture les éléments de
simplifié (rCSI); quantité ou de suffisance
Echelle de l’Accès déterminant Comportement alimentaire Capture un mélange de
l’Insécurité alimentaire des suffisance et de facteurs
Ménages (EAIAM/HFIAS); psychologiques
Echelle de la Faim au niveau Comportement alimentaire Capture les manifestations
des ménages (HHS); extrêmes de l’insuffisance
Auto évaluation de la sécurité Comportement alimentaire incluent les autoévaluations de
alimentaire (SAFS) ; l’état de sécurité alimentaire
actuel lors d’une période de
rappel récente
Score de Diversité Alimentaire Fréquence et diversité Mesure le nombre d’aliments
Individuel ; alimentaire ou groupe d’aliments
différents consommés pendant
24heures

Récemment des enquêtes de nature ethnologique auprès des ménages et des individus ont été
menées dans des régions à risque, pour mesurer l’accessibilité aux principaux groupes
d’aliments en complément d’une mesure de la diversité alimentaire et des apports, et ce pour
une estimation de la couverture des besoins nutritionnels 1.

1
Becquey et al., 2010

18
Récemment, la FAO1 a annoncé en mai 2013 un projet nommé “voice of hungery (VoH), en
français: La parole à ceux qui ont faim» qui sera échelonné sur 5 ans et dont le but est
d’établir un nouveau modèle standard agrée par l’organisme international pour surveiller la
sécurité alimentaire et mettre les données nécessaire au profit des autres programmes
nationales ou internationaux. Le modèle développé lors de ce projet est nommé « The Food
Insecurity Experience Scale (FIES) », fr : L'échelle de mesure de l'insécurité alimentaire
vécue. Ce système repose sur des surveillances opérées auprès d’un échantillon de ménagers
par le biais d’un panel de 8 questions en relation avec leurs expériences face à l’insécurité
alimentaire pendant 12 mois.

Modèle de FIES développé par la FAO

À un moment donné au cours des 12 derniers MOIS, vous êtes-vous trouvé(e) dans une
situation où, faute d’argent ou d’autres moyens:

1. vous avez eu peur de ne plus avoir assez à manger?


2.De
vous
plus,neles
pouviez pas manger desdes
plans d’aménagement aliments
villes etnourrissants
des villages et bons
ainsi quepour la santé? de transport
les politiques
3. vous mangiez presque toujours la même chose?
4.peuvent
vous avezdéterminer
dû sauterla un
disponibilité
repas? et l’accessibilité des aliments sains et nutritifs à proximité
5.des
vous n’avez pas mangé autant qu’il aurait fallu?
citoyens.
6. il n’y avait plus rien à manger à la maison?
7. vous aviez faim mais vous n’avez pas mangé?
8. vous n’avez rien mangé de toute la journée?

Les réponses collectées seront assujetti à une échelle de mesure de l’état alimentaire selon
l’échelle montrée dans la figure 3

Fig 3. Échelle de gravitée de l’insécurité alimentaire selon le modèle FIES, mis au point par le
programme « VoH » : voice of hungry du FAO (2013) 2.

1
Coates, 2013
2
Coates, 2013

19
Des valeurs basses (état d’insécurité alimentaire moyen) représentent l’incapacité du citoyen à
acquérir une nourriture en quantité et qualité adéquate. L’augmentation de cet indice (état
d’insécurité alimentaire modéré et sévère) conduit le ménager à prendre des mesures afin de
palier les effets négatifs de l’insécurité alimentaire. Ces mesures sont progressives, et
commencent par un ajustement du budget alloué à l’achat de la nourriture, diminution de
consommation alimentaire par les adultes qui entreprennent une expérience de faim puis
enfin les enfants finissent à sentir la fin par manque d’apport nutritionnel1.

Au-delà de l’aptitude à un accès suffisant et durable aux aliments, les inquiétudes par rapport
à la sécurité alimentaires des citoyens ont mené à une concentration sérieuse des politiques
sur le revenu, les dépenses, le marché et le prix des aliments pour atteindre les objectifs de
combat de la pauvreté et la famine, car les facteurs économiques (chômage, augmentation du
prix des aliments) pourraient avoir un impact direct sur l’accès normal et simple à la
nourriture.

Dans ce sens, les experts tachent à élucider les liens entre la récurrence des crises et les
moyens d’existence des ménages vulnérables, comme il y a d’ailleurs depuis les crises
alimentaires de 1972-1973, la recherche du lien entre les famines et la pauvreté. Car il a été
constaté qu’en situations instables, on observe souvent un large gouffre entre la production
alimentaire disponible et l’accessibilité économique aux aliments dans des contextes de
pauvreté structurelle, aggravée par des conflits armés, et l’instabilité politique .

VII.1 .2 La nouvelle vision à l’accessibilité aux aliments :

Il est vrais de dire que la conceptualisation de la sécurité alimentaire impacte


grandement les mesures à conduire et oriente les interventions à mener pour remédier aux
problèmes soulevés par l’insécurité alimentaire. Fanzo, 20152; aborde cette aspect d’un autre
angle plus global et multifactoriel. Il met les experts devant un dilemme qui ‘il
considère l’origine de la persistance des difficultés alimentaires et les échecs enregistrés dans
les programmes mondiales de passés et en cours. Selon lui, la vision classique autour de la
sécurité alimentaire qui tache à subvenir aux besoins en calories pour réduire la faim et
assurer la survie, est très restreinte voir déformatrice du vraie but de l’alimentation qui est –
selon lui- d’assurer le confort, le bien être et le développement. Il plaide aussi à l’implication
de l’ordre éthique qui doit prendre toute sa place dans ce dilemme de sécurité alimentaire. La

1
Coates, 2013
2
Fanzo, 2015

20
négligence de ce volet dans les programmes d’alimentation aura des graves conséquences sur
le plan sanitaire, économique, et sociétal. Fanzo insiste aussi que la maxime lancé par
Wendell Berry1 “manger est une activité culturelle” nécessite désormais un mis à niveau
profond, surtout dans le contexte actuel de la hausse de l’insécurité alimentaire où plus de 800
million personnes sont concernés par ce fléau. D’où le changement de maxime précédente en
« manger c’est une valeur éthique » 2 .
Car, l’alimentation que nous pratiquons inconsciemment, est en réalité une expression
implicite d’une conscience culturelle, traditionnelle et sociale qui affecte la santé du
consommateur sur différents niveau.

VII.2 La sécurité sanitaire et nutritionnelle des aliments

Des efforts considérables ont été consentis par les pays et les ONG impliqués dans
l’alimentation pour la mise à niveau des systèmes de surveillance. Ces systèmes sont souvent
tirés des définitions donnés à la sécurité alimentaire en référence aux visions adoptés par les
organismes interrelationnels à l’instar des ONU et de la FAO. Le sommet mondial de
l’alimentation tenu en 1996 à Rome a redéfinit la sécurité alimentaire en leur donnant une
dimension plus globale et multi-facette. Selon la déclaration finale du sommet, la sécurité
alimentaire est désormais la disponibilité, l’accessibilité, la qualité et la sécurité de
l’alimentation. Le nouveau volet inclût dans la surveillance de la sécurité alimentaire
concerne la satisfaction des besoins nutritionnelle du consommateur en toute sécurité en
regards les risques sanitaires de tout sorte (Biologique, physique et chimique).

L’autre revers de l’insécurité alimentaire est l’alimentation no équilibrée. C’est le cas de la


consommation non modérée des sucres et des matières grasses notamment. La première
alarme qui a pointé au doigt ce genre de déséquilibré alimentaire a été déclenchée par la
Norvège et la Finlande depuis fort longtemps. A ce propos ils ont établit des politiques
alimentaires et nutritionnelles basé sur l’impact présumé de l’alimentation dans le
développement des maladies chroniques dégénératives. La question est resté méconnue et
négligée par beaucoup des parties qui faisaient maintes résistances à cette idée novatrice, car
fort éloignée des priorités et des critères nutritionnels qui, dominant l’après-guerre.3 Pourtant,
dès 1951, un comité d’experts mixte FAO/OMS ont établi qu’une consommation excessive
des aliments de grande teneur en sucre et en matières grasses notamment, résultait des

1 Berry, 1990.
2 Fanzo, 2015
3 Le Bihan et al, 2012

21
sérieux problèmes de nutrition. En 1990, et suite à l’appariation des nombreux cas de
pathologies d’origine nutritionnelle, un groupe d’étude de l’OMS-Europe a réitéré la nécessité
de suivre un régime alimentaire saine pour prévenir les maladies chroniques: "Les politiques
agricoles et économiques qui sont naturellement liées à celles de la Communauté Economique
Européenne ne sont pas nécessairement compatibles avec les notions actuelles d’alimentation
et de santé"1. Ainsi En 2006, l’OMS, s’est déclaré que l’obésité est l’un des plus graves
problèmes de santé public auxquels la région européenne de l’OMS devait faire face. Ce qui
l’a conduit à réorienter les politiques publiques du point de vue des questions nutritionnelles2.
Ce sont les systèmes de production des aliments qui ont été mis en causes dans ce dilemme de
l’insécurité nutritionnelle. Ils ont modifié, de manière plus ou moins prononcée les modes de
vie et les habitudes alimentaires des citoyens. Les gents ont une tendance à une
sédentarisation dans le sens ou il y a une diminution de l'activité physique due à la
mécanisation, à l'utilisation de transports motorisés. D’autre part on constate une dépendance
plus grande d'aliments produits exotiques à l’encontre de l'autoconsommation qui diminue
progressivement et une augmentation de la consommation d'aliments manufacturés,
énergétiques mais à faible densité nutritionnelle et une consommation croissante de produits
d’origine animale au détriment des produits d’origine piscicole et végétale3.

Force est de constater que peu des efforts sont déployés dans la sensibilisation des contrefaits
d’une alimentation non équilibrée même dans les pays industrialisés. Dans ces pays, le
budget octroyé par l'Etat aux programmes de prévention et d'éducation nutritionnelle est
souvent dérisoire comparé à celui consacre à la publicité par les industries de production
alimentaire. Aux Etats-Unis ne sort pas de cette tendance d’autant que plus de 4 milliards de
dollars sont dépensés annuellement dans des spots publicitaires de restauration rapide, des
snacks, des sodas, et des sucreries et les céréales contre 333 millions de dollars seulement
13
pour l'éducation nutritionnelle . Cela témoin jusqu'à quel point le secteur de l'industrie
agroalimentaire peut changer et orienter les habitudes alimentaires de la population.

D’autre part, des compagnes de sensibilisation et mobilisation ont été lancé à la suite des
problèmes de sécurité sanitaire liés à l'encéphalopathie spongiforme bovine parvenue en
Europe, à la dioxine, aux organismes génétiquement modifiés, à la potabilité de l’eau et des
cas d’intoxication alimentaire4. C’est dans ce contexte que le concept de la sécurité sanitaire

1
Amouzou, 2007.
2
Pinto and, Rolo 2015
3
Amouzou, 2007.
4
Pinto and, Rolo 2015

22
des aliments a émergé et défini comme « l’assurance que les aliments sont sans danger pour
le consommateur quand ils sont préparés et/ou consommés conformément à l’usage auquel ils
sont destinés » à l’occasion du Sommet mondial de l’alimentation de 19961.

Cela a imposé le contrôle officiel et l’inspection des aliments, en mettant l’accent sur la
protection des consommateurs et sur la garantie de sa sécurité sanitaire.

VII- Le composant socioculturel de la sécurité alimentaire et son


rapport avec le confort du citoyen :

Le confort de citoyen a suscité l’intérêt des organisations mondiales qui aiment en donner une
définition commune pour réunir les conditions d’épanouissement du mode de vie des
citoyens. Le consensus permettra d’assoir une stratégie universelle garantissant un minimum
de service et des droits publics et permettant aussi d’identifier les failles constatées pour
proposer les interventions nécessaires. L’activité de prise de nourriture est inclus dans des
dizaines d’activités qui occupent le plus de temps au quotidien et contribue à engendrer un
impact très positif sur le bien-être général des individus2.
La sensation du bien être alimentaire va souvent au-delà de la satisfaction des besoins de base
selon Guillen-Royo (2008). En revanche elle concerne d’autres aspects du vécu du citoyen
tels que le statut social, le niveau de couverture des besoins et des préférences alimentaires en
comparaison par rapport à un groupe de référence et le plaisir de consommer en toute liberté
et de plein gré3.

Les indicateurs de bien-être des citoyens reposent sur une évaluation autonome et une
appréciation des conditions de vie. Parmi lesquels, la « satisfaction alimentaire émotionnels »
qui constitue un composant indissociable du confort global. Donc la sécurité alimentaire ne
doit pas dépendre uniquement de la satisfaction de la dimension biologique de la nutrition,
mais qu’elle est plus largement déterminée par les appréciations de différentes dimensions de
l’alimentation dont l’importance varie selon les personnes et le contexte4 .

Un bon nombre de chercheur ont mis au point des modèles indicateurs pour mesurer le
confort de citoyen. D’autre ont pris la partie de la vie relative l'alimentation
(approvisionnement, préparation, consommation) comme élément principal de mesure.
C’est le cas du modèle de « Satisfaction With Food-related Life Scale (SWFL) » construit par

1
Pinto and, Rolo 2015
2
Csikszentmihaly et Hunter, 2003.
3
Guillen-Royo, 2008
4
Lebrun, 2013

23
Grunert et al. (2007) 1 dont l’objectif était l’évaluation du niveau de satisfaction en matière
d’alimentation.
D’autre part, l’insécurité alimentaire engendre des effets néfastes sur la population dont les
conséquences sont difficiles à désamorcer à court terme. Les statistiques révèlent que les
personnes malnourries ont moins de chance de se jouir d’une éducation de base stable. Elles
seront bien évidement loin de l’acquisition des compétences sociales qui leur permettent de
veiller au bien-être et de confort de leurs familles et à l’épanouissement de leurs
communautés2.
De ce fait, la forme modérée de l’insécurité alimentaire conduit à des carences en
micronutriments qui en résultent des graves conséquences sur la société. Une situation
chronique de ce genre aboutira à une mortalité et morbidité accrues dont les maladies liées à
l’altération du développement mental et physique. De plus, un cout fatal est enregistré dans
les domaines d'apprentissage et d’acquisition des compétences professionnelles3.
L'OMS a avancé des statistiques alarmantes en regard des causes de décès chez les enfants de
moins de 5 ans. Elle estime qu’un bon nombre des cas est du à la malnutrition parmi lesquels
40% sont causés par des formes modérées de la malnutrition conjuguées à des pathologies
infectieuses (OMS,….).
La perception du bien être et du confort varie considérablement selon le niveau de vie de
citoyen. Selon une étude réalisé en Europe par le Bureau régional de l’OMS pour
l’Europe (Santé 2020), beaucoup des européens (75%) considèrent que le bien être est
intimement lié au facteur de « santé physique ». les américain adhérent à cette tendance par
67 % des individus sondés. Pourtant, d’autres domaines clés sont à l’origine du bien être des
citoyens dans les pays en voie de développement. La nutrition vient en premier ordre d’autant
qu’elle garantisse les moyens de subsistance viables pour l’ensemble des membres de la
société ; particulièrement les populations vulnérables.
Cette population est souvent exposée à l’insécurité alimentaire qui aboutit toujours à un
mauvais état de santé. Les pressions budgétaires et la pauvreté leur mènent à suivre une
alimentation fragile touchant gravement à leur santé. Cela est traduit par une réduction des
prises alimentaires, choix des aliments de moindre qualité nutritionnelle, et à une alimentation
déséquilibrée. Les populations en cet état présentent des grands risques de développement
des pathologies dues à une mauvaise alimentation comme les intoxications alimentaires, le
diabète, l’obésité, les maladies cardiovasculaires et bien d’autres maladies.
1
Grunert et al. (2007)
2
Le Bihan et al, 2002
3
Tevoedjre, 1978.

24
D’autre part, les personnes malnourries sont guettées par l’inaccessibilité à une éducation de
base, et d'avoir des compétences sociales et de participer au bien-être
être de leurs familles et aussi
à la prise en conscience et au développement de leurs communautés et de leurs pays.
Ceci va notamment à l'encontre des objectifs de la réduction de la pauvreté1. Le schéma ci-
dessous, décortique less principales carences alimentaires et leurs impacts directs sur le citoyen

malnutrition

carances insécurité
incompétences
alimentaire alimentaire

impacts sur
la société

Fig 4. Circuit des paramètres causales de l’insécurité alimentaire et leur conséquences.

Plus loin, d’autres


autres facteurs influencent le processus d'amélioration de la nutrition, comme
l'engagement gouvernemental au niveau local et national dans les questions de santé et
d’alimentation, la structure des soins de santé primaires.

1
le Bihan et al, 2002).

25
Conclusion

Les statistiques révèlent que 854 millions de personnes sont touché par le phénomène
de l’insécurité alimentaire. L’échec constaté par les états unis et la FAO qui n‘ont pas pu
éradiquer la faim comme il a été stipulé par l’année 2015, a incité les activistes de la question
de la faim et de la pauvreté à renverser la tendance pour établir des politiques plus intégrées
et pluridisciplinaires du fait de la complexité du phénomène de la sécurité alimentaire. Le
passage d’une approche basée sur la sécurité alimentaire à une approche concentrée sur le
droit de tous le monde à une alimentation et considéré comme la solution salvatrice la plus
prometteuse ».
De ce fait, les stratégies mis en ouvre doivent favoriser en leur planification le
«développement humain durable » car toute négligence du volet social de l’alimentation porte
préjudice au bien-être des populations. D’où la nécessité de faire le lien entre l'accès aux
1
ressources alimentaires et le bien"-être des populations . Comme l’avait jadis stipulé Albert
Tevoedjre « résoudre les seuls besoins matériels d'une population ne suffit pas à la sortir de la
2
misère » dans son ouvrage « La pauvreté, richesse des peuples".
En substance, il est indispensable de mettre l'homme au centre de toutes les actions de
développement pour réussir une société humaine intégrée sur tous les plans de l’emploi, du
niveau de revenu, l’accès aux services sociaux, protection de l'environnement et implication
3
des femmes dans la vie économique et sociale.
Le visionnaire brésilien Josué de Castro (le second président de la FAO 1952-1956) a fait
référence à cet aspect en arguant par son maxime universellement reconnu et réfléchie : « La
faim, c’est l’exclusion. Exclusion de la terre, du revenu, du travail, du salaire, de la vie et de
la citoyenneté. Quand une personne arrive au point de ne plus rien avoir à manger, c’est que
tout le reste lui a été dénié. C’est une forme moderne d’exil. C’est la mort dans la vie »4.

1
Amouzou, 2007
2
Tevoedjre, 1978.
3
Amouzou, 2007
4
FAO, 2004.

26
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nnex.pdf>
> (citation traduite par Christophe Golay).

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