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TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIERES...................................................................................................................................I


ABREVIATIONS/SIGLES................................................................................................................................II
REMERCIEMENTS.......................................................................................................................................III
I. INTRODUCTION...........................................................................................................................1
I. 1. GENERALITES SUR LE CHOLERA...........................................................................1

I.2. IMPORTANCE DU CHOLERA EN SANTE PUBLIQUE...................................................2

I.3. ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DU SYSTEME DE SURVEILLANCE EN R.D.C

............................................................................................................................................... 4

II. REVUE DE LA LITTERATURE.......................................................................................................11


III. CONTEXTE JUSTIFICATIF............................................................................................................13
IV. OBJECTIFS..................................................................................................................................14
IV.1. OBJECTIF GENERAL.................................................................................................. 14

IV.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES........................................................................................ 14

V. METHODOLOGIE.......................................................................................................................15
V.1. CADRE D’ETUDE......................................................................................................... 15

V.2. TYPE D’ETUDE............................................................................................................ 15

V.3. LISTE DES VARIABLES............................................................................................... 15

V.4. TYPE D’ECHANTILLONNAGE.....................................................................................16

V.5. UNITES STATISTIQUES.............................................................................................. 16

V.6. VARIABLES D’INTERET.............................................................................................. 17

V.7. OUTILS DE COLLECTE ET ANALYSE DE DONNEES................................................17

V.8. CONSIDERATIONS ETHIQUES...................................................................................18

VI. RESULTATS................................................................................................................................19
VII. DISCUSSION...............................................................................................................................25
VIII. RECOMMANDATIONS................................................................................................................26
IX. CONCLUSION.............................................................................................................................27
X. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES..............................................................................................28

I
ABREVIATIONS/SIGLES

BCZS : Bureau Central de la Zone de santé.


BDD : Base des données
CS : Centre de santé.
DLM : Direction de lutte contre la maladie.
DPS : Division Provinciale de la Santé.
HGR : Hôpital général de référence.
IT : Infirmier Titulaire.
MCZS : Médecin chef de zone de santé.
MDH : Médecin Directeur de l’Hôpital.
OMS : Organisation Mondiale de la San.
RDC : République Démocratique du Congo.
RECO : Relai Communautaire.
SPSS : Statistical Package Social Science.
PNLMD : Programme National de Lutte Contre les Maladies Diarrhéiques
PNECHOL-MD : Programme National d’Elimination du Choléra et de lutte Contre les
autres Maladies Diarrhéiques
UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l’Enfance.
ZS : Zone de Santé.
% : pour cent.

II
REMERCIEMENTS

A l’éternel Dieu ; pour ton amour incommensurable.

A la coordination FETP/EDCTP pour les moyens financiers disponibilisés


pour l’organisation de cette formation ;

Au comité directeur de l’école de santé publique de l’université nationale de


Kinshasa ainsi qu’à tout le corps enseignant pour le savoir, et les connaissances
déversés dans la nation congolaise, le monde entier et dans les apprenants, nous-
même en particulier.

On ne manquerait pas de citer le professeur Dr. Désiré MASHINDA,


professeur Dr. Marie ONYAMBOKO, professeur Dr. Prince Diangs KIPANGA.

A nos encadreurs de stage, Drs Léopold LUBULA, Anto MONAMA et Linda


Matadi pour la patience, la disponibilité et la compréhension dont vous avez fait
preuve ;

A tous les compagnons de la 9 ième cohorte FETP pour vos soutiens mutuels
et franche collaboration …

III
I. INTRODUCTION

I. 1. GENERALITES SUR LE CHOLERA

Le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par l'ingestion


d'aliments ou d'eau contaminés par le bacille Vibrio cholerae. Il existe divers
sérogroupes (souches ayant les mêmes caractéristiques distinctifs) de Vibrio cholerae,
mais seulement deux (O1 et O139) sont à l’origine d’importantes épidémies. (OMS,
2022).

Le choléra reste un problème mondial majeur de santé publique qui est


principalement lié à un accès insuffisant à l'eau potable et à un assainissement
inadéquat. Il persiste parmi les populations les moins favorisées de nombreux pays en
développement et peut rapidement déshydrater les individus atteints, entraînant un
choc hypovolémique et la mort sans réhydratation rapide. (OMS, 2022).

La maladie se contracte en ingérant une dose infectieuse de vibrions. Les


mains, l’eau de boisson contaminée par des matières fécales ou des vomissements de
malades, les aliments contaminés pendant ou après leur préparation, les fruits et les
légumes lavés avec de l’eau souillée ou cultivés au contact d’une source contaminant et
plus rarement des produits d’origine marine (fruits de mer crus ou insuffisamment cuits)
sont des sources habituelles d’infection(GRENZEN, 2022).

Le déclenchement de la maladie dépend de la quantité de vibrions absorbés


(ordre de grandeur de la dose d’infection entre 1000 et 1 000 000 germes)(Maros and
Juniar, 2016). Plus la dose de vibrions absorbée est grande, plus la personne risque de
déclarer la maladie et plus rapide et prononcé sera le démarrage des symptômes. La
période d’incubation est très courte (quelques heures à cinq jours). Une fois dans
l’intestin, les vibrions cholériques sécrètent des entérotoxines, principales responsables
de la Diarrhée aiguë aqueuse (liquide), sans douleurs, ressemblant à de l’eau de riz,
accompagnée de vomissements abondants (mais pas toujours), sans fièvre, des
Crampes abdominales en cas d’atteinte sévère et d’importante déshydratation. Les
pertes d’eau et d’électrolytes peuvent atteindre 15 litres par jour (Pr Pierre Aubry,
2020).

IV
Septante-cinq pourcent (75%) des sujets infectés par le Vibrio cholerae ne
présentent aucun symptôme bien que le bacille puisse être présent dans leurs selles
pendant 7 à 14 jours. Il est alors difficile de les distinguer cliniquement d’autres types de
diarrhées aiguës.

Seulement 25 % des personnes infectées présentent les symptômes «


typiques » de la maladie cités ci-haut.(Maros and Juniar, 2016).

Le diagnostic du choléra repose sur la coproculture, l’échantillon est mis sur


du papier buvard et transporté dans des tubes en plastic bien fermées à température
ambiante. Plusieurs types des tests diagnostiques rapides (TDR) sont actuellement
disponibles. La Polymérase Chain Réaction (PCR) peut aussi être pratiquer. (P. Aubry
et all, 2020).

Le traitement est essentiellement basé sur la réhydratation et


l’antibiothérapie après avoir effectué un antibiogramme. (‘Centre hospitalier de Liège,
2018').

A ce jour, trois vaccins anticholériques [(VCO), (Dukoral®, Shanchol™, et


Euvichol®5)] sont pré qualifiés par l’Organisation Mondiale de la Santé(OMS). Deux
doses d’un de ces vaccins permettent une protection complète avec une efficacité de
76 %, chiffre inferieur chez les moins de 5ans. (Groupe spécifique de lutte contre le
choléra, 2020).

Le cholera reste un problème majeur de santé publique qui sévit dans


plusieurs pays du monde.

I.2. IMPORTANCE DU CHOLERA EN SANTE PUBLIQUE

En 2019, L’OMS a notifié 923037 nouveaux cas et 1911 décès dans le


monde, chiffre qui a pratiquement doublé par rapport à 2018(400447 cas et 2990
décès), cette augmentation des cas était due à l’apparition de l’épidémie au Yémen qui
avait a lui-même notifié 61941 cas et 886 décès.(OMS; 2020).

V
En Afrique en 2020, 47256 cas et 741 décès ont été observés. Ce nombre
est le plus faible observé depuis environ 30 ans(Organisation Mondiale de la
Santé(OMS), 2022).

L’année 2018, la RDC a notifié 30768 cas dont 972 décès, soit une létalité de
3,1%. Ces cas ont été rapportés par 22 provinces et 228 zones de santé.
Comparativement à l’année 2017 avec ses 54779 cas pour 1157 décès, il y avait donc
une diminution de 41% des cas et de 15,9% des décès en 2018. Toutefois la létalité de
l’année 2018 demeure plus élevée que celle de l’année 2017.

La République Démocratique du Congo(RDC) a fait 30 %, soit 197789 et 357


du nombre total des cas et décès africains (PNECHOL-MD/RDC, 2019).

Le Sud Kivu est affecté de manière endémo épidémique par le choléra avec
la survenue d’au moins un pic chaque année d’épisode d’épidémie.

Le profil épidémiologique du choléra de la province sanitaire du Sud Kivu


classifie les 34 ZS en trois catégories ; zone A, B et C selon que la ZS rapporte des cas

VI
chaque semaine (endémique), ou rarement ou encore presque pas de cas de choléra
(épidémique).

VII
I.3. ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DU SYSTEME DE SURVEILLANCE
EN R.D.C

I.3.1. Les institutions intervenant dans la surveillance du Choléra

Sur le plan national les institutions qui participent à la surveillance du choléra


sont :

- Le Secrétariat général à la santé à travers la Direction Générale de Lutte contre


la Maladie, DGLM en sigle et plus précisément dans la Direction de surveillance
épidémiologique (DSE) par le truchement de la division Epidémies, Urgences et
Catastrophe. La DSE assure la coordination et centralise les données de
surveillance ;
- Le Programme Nationale d’Elimination du Choléra et de lutte contre les autres
Maladies Diarrhéiques (PNECHOL-MD) qui a à sa charge la gestion de la
surveillance épidémiologique du choléra et de toutes les maladies diarrhéiques. Il
intervient en cas d’épidémie et renforce la surveillance dans les zones
endémiques du choléra ;
- Institut National de Recherche Bio –Médicale (INRB) qui participe dans la
surveillance biologique pour la confirmation des cas et la rechercher dans le
cadre de la lutte contre le choléra ;
- Les Divisions Provinciales de la Sante (DPS) qui sont des institutions du niveau
intermédiaire qui assurent la surveillance dans chaque province en appuyant le
niveau opérationnel ;
- Les Bureaux Centraux des Zones de Santé à travers leurs équipes cadres,
organisent et coordonnent la surveillance épidémiologique du choléra au niveau
opérationnel en appuyant les formations sanitaires.

L’an 2017, le Ministère de la Santé Publique a redéfini le cadre de la lutte


contre cette maladie en modifiant le mandat de l’ancien Programme National de Lutte
contre les Maladies Diarrhéiques (PNMLD) en PNECHOL-MD. Ce dernier a pour
mission de planifier, de coordonner, d’organiser et de mettre en œuvre des stratégies
pertinentes, efficaces, efficientes et innovantes en vue d’atteindre l’objectif d’élimination

VIII
du choléra et plus globalement de réduire la morbidité et la mortalité due aux maladies
diarrhéiques en RDC.(République Démocratique du Congo, 2022).

Figure 1. Organisation du système sanitaire en RDC.

Source : Système de Santé de la République Démocratique du Congo ; A. IYeti ; 2019

I.3.2. Organisation et fonctionnement du système de surveillance du Cholera

I.3.2.1. Objectifs

1. Objectif General :
- Contribuer à l’amélioration de l’état de santé de la population de la RDC par la
réduction de la morbidité et de la mortalité attribuables au choléra et aux autres
maladies diarrhéiques.
2. Objectif spécifiques :
- Réduire la contamination au sein de la communauté et particulièrement dans les
zones à risques épidémiques ;
- Réduire la morbidité et la mortalité dues aux maladies diarrhéiques au sein de la
communauté et en particulier chez les enfants de moins de 5 ans ;
- Réduire la morbidité et la mortalité dues aux maladies tueuses de l’enfant au
sein de la communauté vivant au-delà de 5 km de structure sanitaire et en

IX
particulier chez les enfants de moins de 5 ans.

I.3.2.2. Description des composantes du système de surveillance du Choléra.

La surveillance épidémiologique des maladies est la collecte, l'analyse et la


diffusion systématiques de données sur les maladies importantes pour la santé
publique, afin que des mesures appropriées puissent être prises pour prévenir ou
arrêter la propagation de la maladie. Elle guide les activités de lutte contre les maladies
et mesure l'impact des services de vaccination(OMS, 2020).

Elle se réalise à travers 8 fonctions : l’identification ; la notification ; l’analyse


et l’interprétation, l’investigation et la confirmation ; la préparation à la riposte ; la
communication (retro- information) et l’évaluation pour la réduction de la morbidité et de
la mortalité dues aux maladies transmissibles et autres événements de santé. Le
cholera faisant partie des maladies à potentiel épidémique, Sa surveillance se fait dans
le cadre de la surveillance intégrée des maladies et riposte (SIMR) mise en œuvre
depuis 2004. C’est une stratégie du Bureau régional de l’OMS-AFRO préconisant la
participation des communautés et des formations sanitaires (FOSA) à tous les niveaux
du système de santé ainsi que l’utilisation rationnelle des ressources en intégrant et en
canalisant les activités de surveillance.(OMS/afro, 2018).

Chaque fonction du système de surveillance est spécifiquement exercée à


chacun des niveaux de la pyramide sanitaire. Les niveaux sont définis comme suit :

Pour le niveau périphérique : à ce niveau ; on effectue l’Identification en utilisant


les définitions de cas pour le choléra et la notification c’est-à-dire signaler à l’échelon
supérieur les cas présumés de la maladie. Les structures suivantes interviennent à
ce niveau :

- La communauté qui est représenté par les agents des services de base au
niveau de la communauté (les relais communautaires) ;
- Le niveau de formations sanitaires qui correspond aux institutions (publiques,
privées, ONG ou agences gouvernementales) disposant de services de
consultation externe et/ou d’hospitalisation(OMS/afro, 2018) ;

X
- Le bureau central de la zone de santé (BCZS) : compile et transmet à la
province de façon hebdomadaire les données agrégées (cas et décès)
provenant des structures de soins.

Le niveau intermédiaire est représenté par la division provinciale de la santé qui est
l’unité administrative desservant généralement une population de 100 000 à 300 000
habitants. : elle compile en temps voulu les données notifiées par les BCZs et les
points d’entrée, vérifie leur qualité, et les notifie à son tour au niveau central ;

Le niveau centrale est représenté par la Direction Générale de la Lutte contre la


Maladie (DGLM). Ce niveau compile les données hebdomadaires de cas et décès de
cholera de chacune des zones de santé du pays, élabore des politiques et des
procédures pour l’analyse et l’interprétation des données ; faire le retro information

Au sujet de la confirmation biologique de cas : en cas de suspicion d’un phénomène


épidémique, les échantillons biologiques devraient être prélevés et envoyés au
laboratoire national de santé publique de l’Institut National des Recherches
Biomédicales (INRB).

1.3.3. Circuit d’information du système de surveillance du choléra

Le cholera est une des maladies à potentiel épidémique et figure parmi les
Maladies sous surveillance. Le circuit de surveillance consiste à la recherche, collecte,
et la remontée hebdomadaire des Maladies à Potentiel Epidémique (MAPEPI). Les
informations partent de la base c’est-à-dire de la communauté vers les structures
sanitaires, Celles-ci compilent les données hebdomadaires et les transmettent à la
Zone de Santé (ZS) chaque semaine. Apres compilation et analyse, les ZS transmette
chaque semaine les données à la province afin que celle-ci fasse l’analyse et
compilation et transmette au niveau national. Le niveau national partage à toute les
parties prenantes et fait le feed-back au niveau intermédiaire qui a son tour transmet
l’info au niveau périphérique.
Le schéma ci-après nous montre comment circule l’information sanitaire
dans le cadre de la surveillance épidémiologique en RDC.

XI
Figure 2 flux de l’information sanitaire.

Source : Ecole de santé Publique RDC ; 2007

1.3.4. Les ressources utilisées dans le système de surveillance du Choléra

Toutes les ressources sont utiles dans la surveillance du choléra en passant


par les ressources humaines, Matérielles, financières, sans oublier le temps.

- Des ressources humaines, la surveillance du choléra a besoin d’un personnel


formé et outillé pour produire un travail de qualité ;
- De la ressources Matérielles, un système de surveillance efficace a besoin d’un
certain nombre de matériel notamment les documents tel que les registre, les
fiches techniques, le matériel de communication et de transport, le matériel de
laboratoire, le matériel et équipement de protection personnelle, etc. ;
- De la ressource financière, un budget est très utile pour la mise en œuvre des
activités de surveillance du choléra en termes de frais pour le transport des
échantillons, la motivation des prestataires, et achats de tout matériel nécessaire
pour la mise en œuvre des activités. Il sied à signaler que nombreux partenaires
apportent un appui financier pour le projet de réduire les décès dus au cholera
de 90% d’ici 2030 au niveau mondiale notamment l’OMS, ROTARI, FONDATION
BILL et Melinda Gates, UNICEF, GAVI etc.

XII
Le temps, est une ressource non négligeable dans les activités de surveillance de la
planification, la mise en œuvre, du suivi et évaluation, le temps est pris en compte.

XIII
Schéma de la procédure de la surveillance et riposte contre les épidémies de choléra.

Direction de lutte contre la maladie RDC ; guide de prise en charge des épidémies de choléra dans une zone de santé, 2e édition ;
2015.

Notifier les
données,
Supervision et assurer le
Fournir la retro
suivi
information

Seuil non atteint

1. notifier
Identifier, Organiser les Analyser et 2. Evaluer le Supervision et
enregistrer les données : interpréter les système assurer le suivi
cas : le courbe et données : seuil et 3. Briefer le
personnel tableau les courbes personnel
Si épidémie non confirmée

Seuil atteint ou dépassé

Notifier les données,


Fournir la retro
information
Investiguer

Si épidémie confirmée

1. Notifier 14
Supervision et
2. Organiser la assurer le suivi
riposte
II. REVUE DE LA LITTERATURE

Le cholera est étroitement associé à la pauvreté, un mauvais


assainissement et l’absence d’eau potable saine.(Groupe de travail mondial sur la
lutte contre le choléra (GTFCC), 2017).

Entre le 18 novembre 2015 et le 6 juin 2016, un total de 1 797 cas de


choléra, dont 1 548 suspects et 249 confirmés, ont été́ signales parmi les 348 781
résidents du camp. Les hommes représentaient 904 (51 %) cas. Le taux d'attaque
global était de 5,1 pour 1 000 habitants, le taux d'attaque le plus élevé́ survenant
chez les enfants âgés de 2 à 4 ans (16,9) ; Quatorze décès ont été́ signalés (taux de
létalité́ = 0,79 %) a montré une étude menée dans le camp de refugies de Dadaab,
au Kenya(Golicha, 2022).

La même étude a montré que le cholera était associée au fait de vivre


dans une enceinte où la défécation à l'air libre, les déchets humains et solides
visibles, le fait de manger dans une assiette partagée, les niveaux de chlore dans
l'eau inferieurs à la norme et les installations de lavage des mains
insuffisantes(Golicha, 2022).

Selon une étude réalisée en somalie en 2019, Les principaux facteurs de


risque d'infection par le choléra étaient liés à l'eau potable et à l'hygiène des latrines.
L'amélioration de la sensibilisation sur les méthodes de prévention et de contrôle du
choléra, y compris le traitement de l'eau, l'hygiène et l'assainissement, a été́ cruciale
dans la lutte contre cette épidémie de choléra (Challa and Getachew, 2022).

Pour Kabemba et all, Le faibles niveaux d'éducation, la proximité


environnementale des rivières et des lacs, la méconnaissance des voies ou moyens
de contamination et de prévention du choléra, la faible mobilisation, une mauvaise
utilisation de l'eau, une mauvaise hygiène en termes de péril fécal et de lavage des
mains, un accès limité à une information de qualité à la place de la peur et de la
panique sont favorables à la persistance endémo-épidémique du choléra dans l'aire
de santé de Regeza (Kabemba et al., 2022).

15
Des données de la zone de santé de Kindu, en RDC analysées en 2018
ont montré que l’épidémie a duré 18 semaines avec un taux d’attaque de 0,85%. La
moyenne d’âge des cas enregistrés a été de 25 ± 17 ans (extrêmes : 3 mois et 90
ans) et l’âge modal a été 18 ans avec un âge médian de 21 ans. 39,7% des cas
étaient des enfants, le sexe masculin est prédominant avec 56% de cas. 54,4% des
cas ont consulté dans les 24 heures ayant suivi le début de la diarrhée, 68% des cas
étaient dans un tableau de déshydratation sévère à l’admission et la létalité était de
5,1% parmi les cas admis au CTC de l’HGRK. (ABDALA K.A, BULABULA A.M, 2018)

Une étude menée dans le District de Tcholliré (Nord du Cameroun) en


2011 a montré que les jeunes âgés de 16 à 34 ans étaient les plus touchés avec
42,2%. Les moyens optimaux de prévention utilisés étaient la mise en œuvre des
mesures de promotion de l’hygiène individuelle et collective, la surveillance de cette
maladie, le renforcement du système d’approvisionnement en eau potable surtout
dans les zones à risques par le Ministère de la Santé Publique en partenariat avec
les autres départements ministériels. De plus, la prise en charge médicale et
communautaire précoce du choléra permet de réduire sa létalité(Ndié et al., 2016).

Le choléra est présent en RDC depuis 1978 sous forme essentiellement


d’épidémie dont la plus grande, celle de 1994 a vu le jour dans les KIVUS à partir
des camps des déplacés ayant fui le génocide au Rwanda ; l’épidémie qui a été
relativement et complètement contrôlée avec un bilan de 55 cas seulement
(Muyembe et al., 2013).
Le choléra est essentiellement présent en RDC à travers les provinces
dites de grands lacs qui notifient environ 89% des cas : Sud Kivu, Nord Kivu, Haut
Katanga et Tanganyika (RDC. Ministère de la Santé Publique, 2017).
Kalehe est rangée parmi les zones lacustres du Sud Kivu classées zones
A du choléra de la RDC c’est-à-dire zones endémo-épidémiques de choléra en
tenant compte de l’évolution récente du choléra ainsi que des facteurs de
propagation de la maladie(République Democratique du Congo, 2022).

16
III. CONTEXTE JUSTIFICATIF

La répartition des cas de choléra par province en RDC entre 1999 et 2016
montrent que les provinces de l’Est de la RDC sont les plus concernées.

Au cours des dernières années, la RDC est reconnue comme pays ayant
enregistré plus des cas de choléra au monde et pays où la maladie est devenue
endémo-épidémique.(Groupe de travail spécial mondial de surveillance et de lutte
contre le Choléra, 2020)

Bien que la tendance générale de l'épidémie reste à la baisse depuis fin


septembre 2017, certaines provinces, dont le Sud Kivu, le Kasaï, le Kongo Central,
Lualaba et Kinshasa, continuaient à lutter contre les flambées de mi-
décembre(PNECHOL-MD, 2022).

Les épidémies de choléra les plus importantes se trouvent dans les


provinces des lacs du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, province où se situe notre zone
d’étude, de l'ex-Katanga et le long du fleuve Congo où la maladie a des effets
cycliques endémo-épidémiques. En RDC, la maladie est endémique presque toute
l'année avec des flambées épidémiques accompagnées de décès, surtout pendant la
saison des pluies(République Democratique du Congo, 2022).

Plusieurs organisations non gouvernementales ont été financées pour


lutter contre la morbidité et la mortalité associées au Vibrio cholerae. Malgré
l’intervention du gouvernement et des partenaires, le choléra reste un problème de
santé publique pour les aires de santé se situant le long des cours d’eau).

Cet état endémo-épidémique de choléra à Kalehe nous avait poussés à


analyser les données du choléra dans la zone de santé de Kalehe pour décrire les
caractéristiques épidémiologiques, cliniques et évolutives des cas de choléra notifiés
au cours de années 2020 et 2021dans la ZS de Kalehe.

Les résultats de cette étude seront des outils nécessaires à prendre en


compte par tout partenaire impliqué dans la lutte contre le choléra dans la zone
d’étude et dans toute la province du Sud Kivu.

17
IV. OBJECTIFS

IV.1. OBJECTIF GENERAL

Analyser les données de surveillance du choléra et Identifier les facteurs


de risque de la survenue et de la propagation du choléra dans la Zone de Santé de
Kalehe de 2020 et 2021 aux fins de les prévenir.

IV.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES

- Déterminer l’ampleur du choléra dans la zone de santé de Kalehe durant la


période allant de 2020 à 2021 ;
- Décrire les caractéristiques du choléra en termes des personnes, lieux et
temps dans la zone de santé de Kalehe durant la période allant de 2020 à
2021 ;
- Suivre la tendance de la courbe épidémiologique au cours des années 2020
et 2021 dans la zone de sante de kalehe ;
- Décrire les niveaux de la réponse au regard des cas du choléra notifiés dans
la zone de santé de Kalehe durant la période de 2020 et 2021 ;
- Formuler les recommandations.

18
V. METHODOLOGIE

V.1. CADRE D’ETUDE

La zone de santé rurale de Kalehe fait partie des quatre zones de santé
qui composent le territoire administratif de Kalehe dans la province du Sud Kivu. Elle
se trouve à 72 km de la ville de Bukavu qui est le chef-lieu de la province du Sud
Kivu. Elle fait frontière avec d’autres zones de santé qui sont :

- Au Nord, la zone de santé de Minova


- Au Sud, la zone de santé de Katana
- A l’Est, le lac Kivu et la zone de santé d’Idjwi
- A l’Ouest la zone de santé de Bunyakiri.

En 2012, la population de la zone de santé est estimée à 151199


habitants pour une superficie d’environ 424 km², soit une densité moyenne de 357
habitants au km². Cette population est composée des ethnies des bahavu, des bashi
et des tembo.

V.2. TYPE D’ETUDE

Il s’agira d’une étude transversale descriptive des données provenant des


différentes bases de la zone de santé de Kalehe en rapport avec le cholera d’Avril à
Septembre 2022 ;

V.3. LISTE DES VARIABLES

Les semaines épidémiologiques étant superposables aux trimestres de


l’année, les variables tiendront comptent des objectifs à atteindre par les notifications
hebdomadaires et le rapportage trimestriel des données épidémiologiques.

19
N° Variables Définition opérationnelle Valeurs Echelle de
mesure
1. Semaine Période de notification de cas 1-52 Intervalle
épidémiologiqu
e
2. Cas de Choléra Nombre des cas de Choléra notifié Multiple Intervalle

3. Décès de Nombre des décès de Choléra parmi les cas Multiple Intervalle
Choléra notifiés

4. Taux d’attaque Nombre des cas de Choléra sur 1000 Multiple Intervalle
choléra personnes

5. Létalité Décès survenu sur les cas de Choléra Multiple Intervalle


Choléra

6. Confirmation Taux de confirmation des cas investigué Positif Ordinale


du Choléra
Négatif

NAP
7. Riposte Taux de réponse des cas confirmés Bon = ≥ Ordinale
80%

Mauvais
= < 80%

V.4. TYPE D’ECHANTILLONNAGE

Nous allons recourir à un échantillonnage de convenance en nous servant


des données des cas de choléra disponible dans la ZS de Kalehe pendant la période
d’Avril à Septembre 2022.

20
V.5. UNITES STATISTIQUES

Cas suspect : tout cas détecté par un agent de l’HGR (infirmier, Médecin) durant la
période (2022) ayant répondu aux critères de définition de cas et dont les variables
sont enregistrées sur la fiche d’hospitalisation ou registre d’hospitalisation.

Cas confirmé : cas suspect de la période dont on a la confirmation biologique


(isolement du Vibrio cholerae O1 ou O139 dans les selles) et dont les résultats sont
disponibles dans la structure de PEC.

Critères d’inclusion :

Cas de choléra ou décès dû au choléra enregistré dans les outils de travail ayant été
diagnostiqués par un agent de la ZS (Médecin, infirmier) durant l’exercice 2017.

Critères d’exclusion :

Cas d’autres maladies et décès dû à d’autres maladies déclarés par la ZS ou pas


pendant la période d’étude ; y compris les cas de choléra et décès d’autres périodes
que celle de notre étude.

V.6. VARIABLES D’INTERET

Pour nos analyses épidémiologiques, nous avons considéré les variables


ci-après chez les cas suspects ou confirmés : âge, sexe, AS de provenance,
adresse, profession des patients, profession de chefs ménages des patients, source
d’approvisionnement de l’eau de boisson dans le ménage, semaine épidémiologique
de survenue de la maladie, date hospitalisation, date de sortie de l’hospitalisation,
plan de déshydratation, prélèvement échantillon, résultat laboratoire, séjour en
hospitalisation, traitement reçu et évolution des patients(issue).

V.7. OUTILS DE COLLECTE ET ANALYSE DE DONNEES

Nous nous sommes servis pour la collecte des données de la machine lap
top, les données organisées sur des fiches d’investigation, dans des registres
d’enregistrement ou sur des listes linéaires du bureau central de la zone de santé
(BCZS) pour l’exercice 2020-2021.

21
Les résultats d’analyse sur SPSS sont présentés sous formes des
tableaux et graphiques.

V.8. CONSIDERATIONS ETHIQUES

Notre étude sera menée dans le strict respect des principes d’éthique. Le
respect des sujets participants à notre analyse nous est obligé et est garanti par
nous-même. La confidentialité est dès le départ assurée par l’anonymat que nous
garantissons dans la présente étude ainsi que par nous-même.

Les données collectées sont protégées, sécurisées et ne serviront qu’à


des fins utiles de santé publique.

22
VI. RESULTATS

Nous avons analysé une base de données provenant de la ZS de Kalehe.


Un total de 439 cas et 12 décès due au choléra ont été signalés entre Avril et
Septembre 2022 et donc une létalité estimée à 2,7 et un taux d’attaque à 0,3. Le
nombre de cas le plus élevé a été de 226 soit 51,7% de la totalité des cas. La charge
de choléra la plus élevée a été enregistrée dans l’AS Tchofi avec 146 cas soit 33,5%
des cas de toute la ZS.

I. Description des caractéristiques socio-économiques des enquêtés

Figure1 : Répartition des participants selon le sexe dans la ZS de Kalehe pendant la


période allant d’avril à Septembre 2022.

Répartition des participants par sexe

47.70%
52.30%

Masculin Féminin

Commentaires : Cette figure montre que le sexe féminin était un peu plus touché
par la maladie avec 52,3% de la totalité des cas ; soit un sexratio F/H de 1.4

23
Figure 2: Répartition des cas par tranche d’âge dans la ZS de Kalehe pendant la
période allant d’avril à Septembre 2022.

Frequence des cas par carégorie d'age


300

250
Nombre des cas

200

150

100

50

0
0-10 10-29 >=29
Age en catégorie

Commentaires : cette figure montre que, la tranche d’âge la plus touchée avec la
maladie est celle variant de 0 à 10 ans soit 63, 3% et que celle supérieur à 29 ans
était la moins touchée avec 2,3%.

Tableau 1. Répartition des cas par moi d’admission dans la ZS de Kalehe pendant la
période allant d’avril à Septembre 2022.

Mois Nombre des


d'admission cas pourcentage
Avril 36 8,2
Mai 89 20,4
Juin 226 51,7
Juillet 59 13,5
Aout 24 5,5
Septembre 2 0,5
Total 436 99,8

Commentaires : Ce tableau montre que, le nombre le plus élevé des cas était
observé au mois de juin avec 51,7% de tous les cas enregistres pendant la période
d’étude.

24
Tableau 2. Répartition des cas par AS dans la ZS de Kalehe pendant la période
allant d’avril à Septembre 2022.

Aire de santé de
provenance Fréquences Pourcentage
Bushaku 8 1,8
Bushushu 7 1,6
Ishovu 77 17,7
Kalehe 59 13,5
Kasheke 56 12,8
Lemera 33 7,6
Lushebere 11 2,5
Luzira 17 3,9
Muhongoza 22 5
Tchofi 146 33,5
Total 436 99,9

Commentaires : Ce tableau montre que, le nombre le plus élevé des cas était
observé dans l’AS Tchofi avec 33,5% de tous les cas enregistres pendant la période
d’étude.

Tableau 3. Répartition des cas par profession dans la ZS de Kalehe pendant la


période allant d’avril à Septembre 2022.

Profession, n= AS Ishovu et AS Kalehe et


AS Tchofi Autres AS Total
430 (100%) Lemera Kasheke
Cultivateur 25
31 (27,9%) 25 (26,0%) 19 (24,7%) 100(23,3%)
(trice) (17,1%)
44
Elève 39 (35,1%) 22 (22,9%) 28 (36,4%) 133(31%)
(30,1%)
Sans 77
40 (36,0%) 46 (47,9%) 29 (37,7%) 192(44,6%)
occupation (52,7%)
Autres
(pêcheur,
plombier, 0 (0,0%) 1 (0,9%) 3 (3,1%) 1 (1,3%) 5 (1,2%)
militaire,
administratif,…)
146
Total 111 (25,8) 96 (22,3) 77(18) 430(100%)
(33,5)

25
Commentaires : Ce tableau montre que, le nombre le plus élevé des cas était
observé Chez les sans emploie dans la ZS de Kalehe soit 44,6% de tous les cas
enregistres pendant la période d’étude.

Tableau 3 : Description des caractéristiques du choléra en termes des personnes,


lieux et temps dans la zone de santé de Kalehe durant la période allant d’avril en
septembre 2022.

CARACTERISTIQUES AS AS KASHEKE AS ISHOVU AUTRES AS


TCHOFI & AS & AS
KALEHE LEMERA
Age, n = 427 (100%)
< 10 ans 98 (67,6%) 55 (55,0%) 48 (44,9%) 40 (53,3%)
10-29 ans 30 (20,7%) 27 (27,0%) 42 (39,3%) 20 (26,7%)
>= 30 ans 17 (11,7%) 18 (18,0%) 17 (15,9%) 15 (20,0%)
Sexe, n = 440 (100%)
F 61 (41,8%) 60 (56,6%) 59 (53,2%) 41 (53,2%)
M 85 (58,2%) 46 (43,4%) 52 (46,8%) 36 (46,8%)
Profession, n= 430
(100%)
Cultivateur (trice) 25 (17,1%) 25 (26,0%) 31 (27,9%) 19 (24,7%)
Elève 44 (30,1%) 22 (22,9%) 39 (35,1%) 28 (36,4%)
Sans occupation 77 (52,7%) 46 (47,9%) 40 (36,0%) 29 (37,7%)
Autres (pêcheur, 0 (0,0%) 3 (3,1%) 1 (0,9%) 1 (1,3%)
plombier, militaire,
administratif,…)
Mois adm & début
choléra, n=440 (100%)
Avril 0 (0,0%) 20 (18,9%) 0 (0,0%) 16 (20,8%)
Mai 17 (11,6%) 14 (13,2%) 35 (31,5%) 23 (29,9%)
Juin 116 47 (44,3%) 36 (32,4%) 27 (35,1%)
(79,5%)
Juillet 8 (5,5%) 20 (18,9%) 26 (23,4%) 6 (7,8%)
Août 5 (3,4%) 3 (2,8%) 14 (12,6%) 5 (6,5%)
Septembre 0 (0,0%) 2 (1,9%) 0 (0,0%) 0 (0,0%)

26
Déshydratation au
CTC, n=440 (100%)
Modérée 135 93 (87,7%) 86 (77,5%) 70 (90,9%)
(92,5%)
Sévère 11 (7,5%) 13 (12,3%) 25 (22,5%) 7 (9,1%)
Prélèvement pour
TDR au CTC,
n=372 (100%)
Non 107 69 (75,0%) 67 (88,2%) 53 (77,9%)
(78,7%)
Ouï 29 (21,3%) 23 (25,0%) 9 (11,8%) 15 (22,1%)
TDR, n= 86 (100%)
- 1 (4,0%) 0 (0,0%) 0 (0,0%) 3 (23,1%)
+ 24 (96,0%) 37 (100,0%) 11 (100,0%) 10 (76,9%)

Commentaire : Dans la ZS de Kalehe avec toutes ces 15 AS en 2022, le profil de


cas de choléra se présente comme suit : L’épidémie sévit majoritairement au mois de
Juin chez les < 10 ans, sans occupation et tend à se féminiser après 10 ans dans 14
AS/15 sauf à Tchofi.

Figure3 : La tendance de la courbe épidémiologique pendant la période allant d’avril


en septembre 2022 dans la zone de sante de kalehe

Evolution de cas de choléra par AS dans ZS Kalehe, 2022.


40
37 36
35
Nombre de cas de Choléra

30
25 24
23
20
15 14
13 13 13 14
12 12
10 10 11
9 9 10 10
9
7 7 7 7 7 7 7
5 4 64 4 5 3 5
6 65 65 4 5
3 3 3 3
2 3 2
1 0 0 2
0 0 1
0 0 0
2 1 1 1 2 2 1
0 0 1 0 1
2 1 1
0 0 0 0
15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37
Semaine Epidémiologique

TCHOFI KASHEKE+KALEHE ISHOVU+LEMERA AUTRES AS

27
Commentaires : Cette figure montre que, le nombre le plus élevé des cas était
observé à la 22eme et 24eme semaine épidémiologique pendant la période d’étude.

Les données cliniques et thérapeutiques ont montré que tous les patients
présentaient une diarrhée aqueuse profuse, des vomissements et une
déshydratation. La prise en charge avait été faite essentiellement par une
antibiothérapie et une réhydratation intraveineuse au soluté de chlorure de sodium à
0,9%, au Ringer Lactate et au SRO par voie orale.

Tous les cas avaient un statut vaccinal inconnu.

La borne fontaine constituée la source principale d’approvisionnement


d’eau de la quasi-totalité des cas.

28
VII. DISCUSSION

Cette analyse des données sur la surveillance épidémiologique du choléra


au Sud-Kivu a porté sur la période allant d’avril en septembre 2022. Il ressort de
cette étude un taux d’attaque de 0,3% et une létalité de 2,7%. Une étude réalisée au
Kenya par Golicha et ses collaborateurs en 2022 avait montré un taux d’attaque de
5,1 et une létalité de 0,79 pour 1000 habitats. Cela peut se justifier par la différence
entre la durée d’étude 8mois contre 6mois pour notre étude et aussi la fréquence,
1797 contre 439.

Les femmes étaient majoritairement atteintes (52,3%) contrairement aux


hommes (47,7%) ; soit un sexratio F/H de 1,4. Une analyse des données effectuée à
Kindu par Abdala et al en 2018 a montré que l’épidémie a duré 18 semaines avec
une prédominance masculine soit 56%. Cette prédominance féminine trouvé dans
notre étude pourrait être liée au fait que les femmes étaient les plus actives et les
plus nombreuses dans les zones à risques et les foyers d’épidémies.

Les enfants âgés de 0 à 10 ans étaient la tranche d’âge la plus touchée


avec 63,3% de la totalité des cas ; l’études de Golisha et al. (2022) au Kenya a
démontré que les enfants étaient les plus touchés par l’épidémie. Cette fréquence
élevée chez cette frange de la population s’expliquerait par le fait qu’ils étaient
majoritairement nombreux, plus enclins à la promiscuité, à l’insalubrité.

29
VIII. RECOMMANDATIONS

A la population :

– De changer de comportement en adoptant les mesures d’hygiène et


d’assainissement ;
– De veiller à la consommation de l’eau potable.

Aux autorités sanitaires :

– De renforcer les mesures de surveillance épidémiologique et de s’assurer de


la qualité des données de surveillance produites ;
– De sensibiliser la population sur les mesures de contamination et de
prévention du choléra ;
– D’organiser des séances d’éducation sanitaire.

Aux autorités politico administratives :

– De mettre à la disposition de la population les moyens d’avoir accès à l’eau


potable et de veiller à l’assainissement du milieu ;
– De mettre à la disposition des autorités sanitaires les moyens pour assurer la
surveillance épidémiologique.

Aux chercheurs :

– De mener des recherches analytiques pour confirmer ou infirmer les résultats


de notre étude.

Aux partenaires :

– De mettre en place des projets d’assainissement et de fourniture d’eau


potable à la population et d’appuyer les activités de surveillance
épidémiologique.

30
IX. CONCLUSION

Le choléra reste à l'échelle mondiale un problème majeur de santé


publique et un indicateur clé du sous-développement. En RDC en général ; dans la
province du Sud – Kivu, dans ces zones de Santé se situant autour des cours d’eau
comme celle de Kalehe en particulier, les facteurs contribuant à sa propagation
comprennent l’accès insuffisant à l'eau potable et un assainissement inadéquat du
milieu.

On observe souvent sa réémergence dans les régions situées autour des


cours d’eau tel le cas de la zone de santé de Kalehe où la population est vulnérable
et vit dans de mauvaises conditions d'hygiène.

Ce travail vise à éveiller la conscience quant à l’observance scrupuleuse


des règles d’hygiène afin de limiter la propagation de la maladie.

31
X. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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cliniques et évolutifs de l’épidémie de choléra dans la zone de sante de Kindu
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choléra dans la région somalienne en Ethiopie, en 2019’, pp. 1–20.
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Kenya — novembre’, 67(34), pp. 958–961. Available at:
https://doi.org/10.15585/mmwr.mm6734a4.
4. GRENZEN, M.S.F.A.O. (2022) ‘Choléra : une maladie foudroyante dont le
traitement est pourtant simple et e ff icace’, pp. 1–10.
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Choléra à Moba (RD Con ... Pourquoi l ’ Endémoépidémicité Persistance du
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8. Maros, H. and Juniar, S. (2016) ‘LA LUTTE CONTRE LE CHOLERA’, pp. 1–
23.
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Le District De Santé De Tcholliré (Nord- Cameroun)’, European Scientific
Journal, ESJ, 12(15), p. 278. Available at :
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15. PNECHOL-MD (2022) ‘La lutte contre le choléra dans les zones non
endémiques de la République démocratique du Congo : un coup d ’ œil sur la
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Multisectoriel d ’ Elimination du Choléra en République Démocratique du
Congo’, pp. 1–65.
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Elimination du Choléra en République Démocratique du Congo.
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d’information epidemie de cholera S26.
20. Direction de lutte contre la maladie RDC ; guide de prise en charge des
épidémies de choléra dans une zone de santé, 2e édition ; 2015.

33

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