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1. Cette étude se rattache à nos recherches sur la «tension narrative» qui sont financées par le
Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNRS). Certaines propositions défenduesIll
dans cet article se situent également dans le prolongement des recherches menées par le groupe
«récit, secret et socialisation» dirigé par André Petitat (voir Petitat, 1999; 2002; Petitat etLITTÉRATURE
Ba-
roni, 2000). N° 137 - MARS 2005
113
3. Le genre étant, par nature, transtextuel, sa description ne peut passer que par l'objectivation
des compétences génériques d'un (groupe de) lecteur(s). La forme prototypique des récits répond
par contre à des impératifs pragmatiques beaucoup plus généraux et probablement, commeLITTÉRATURE
les
«modes», à des universaux du discours (voir Genette, 1979). N° 137 -MARS 2005
ont pour origine deux sources principales: d'un côté, la compétence est
proprement intertextuelle, et de l'autre, les connaissances dérivent de notre
univers d'expériences pratiques. Iser insiste ainsi sur le fait que le réper-
toire du lecteur est fondé aussi bien sur des conventions qu'il est possible
de rattacher à des «textes antérieurs», que sur des «normes sociales et
historiques» qui constituent la réalité «extra-esthétique» du texte:
Lorsqu'il lit des récits appartenant à un même genre, le lecteur s'attend logi-
quement à retrouver des suites d'actions stéréotypées. L'amateur de contes de
fées, par exemple, peut raisonnablement penser, lorsqu'il ouvre un livre, que
le héros va triompher et épouser la fille du roi. Le narrateur, bien sûr, peut
jouer sur la compétence intertextuelle de son lecteur en prenant le contre-pied
d'une séquence traditionnelle. Ainsi, dans Le Duel de Tchékhov, les deux adver-
saires se quittent réconciliés et humainement enrichis. (Jouve, 1993, p. 59-60)
8. Eco désigne ainsi l'acte qui consiste à recourir aux références extratextuelles pour former
des hypothèses ou des anticipations en cours de lecture: «Ces échappées hors du texte (pour
y revenir riche d'un butin intertextuel), nous les appelons des promenades inférentielles»
116 (1985, p. 151).
9. Adam parle quant à lui de forces centripètes qui «assurent la cohésion du texte» et de forces
LITTÉRATURE centrifuges de l'intertextualité et de la polysémie qui sont également nécessaire pour «qu'un
N° 137 -MARS 2005 effet de texte soit produit et ressenti à la lecture» (2001, p. 418).
12. Mandler et Johnson (1977) proposent le schéma suivant: déclencheur > réaction > but ou
118 plan > tentative > conséquences. La séquence en triade de Bremond (1973) peut être rattachée
à ce type de développement de l'action intentionnelle (déclencheur > passage à l'acte > résultat).
LITTÉRATURE La notion similaire de «plan-acte» chez Gervais (1990) insiste sur le rapport de subordination
N° 137 -MARS 2005 entre des moyens et des buts : but > plan-acte > résultat.
XÃ . . Schéma u . . Schéma
Scripts
r rinteractives
. XÃ Matr'CeS . . de. l'action
. , „ uIntertextes
"yP°textes Intertextes . . Architextes narratif
intentionnelle . , „ canonique
119
13. Les «macro-propositions» sont des éléments transphrastiques formant de
tuelles liées à des compétences endo-narratives et intertextuelles
LITTÉRATURE du lecteur e
du texte (voir Van Dijk et Kintsch, 1978). N° 137 - MARS 2005
15. «Un script est une suite standard d'événements caractérisant certaines situations telles
que: aller au cinéma, au restaurant ou chez le coiffeur.» (Bonnet, 1984, p. 80-81)
16. Exprime selon les termes de Hjelmslv, le degre d intensionnahte ou d extensionalite des
concepts de script ou ďarchitexte dépendent en grande partie d'une décision 121 arbitraire de
l'analyste.
17. Voir Adam (1997). LITTÉRATURE
18. Voir Revaz (1997). N° 137 -MARS 2005
recette, récit, etc.). Le risque est alors de réduire les notions de script et
d'architexte à des concepts heuristiques qui ne peuvent plus être recons-
truits qu'a posteriori, en fonction des besoins de l'interprète ou de l'exploi-
tation (en général trasgressive) du stéréotype par un texte déterminé 19.
Sur ce point, et à l'instar des motifèmes d'Alan Dundes (1980), le
haut degré de généralité des matrices interactives - qui laissent une
large place à l'indétermination résultant de la réversibilité virtuelle des
échanges et aux variations liées à leurs contextualisations - les rappro-
che peut-être davantage du schéma de l'action planifiée que des scripts,
ce qui explique qu'il est possible de traiter la majeure partie des situa-
tions interactives que l'on rencontre dans les contes à l'aide d'un nombre
relativement restreint (une douzaine) de matrices. À l'inverse, intertextes
et hypotextes déterminent avec précision des configurations d'événements
car ils dépendent de textes identifiés. De manière similaire, des souvenirs
concrets, uniques ou rares, et pas seulement des règles ou des régularités
comportementales abstraites de l'expérience, peuvent être mis à contri-
bution dans l'actualisation du sens d'un texte: par exemple quand un
roman évoque une rupture sentimentale importante, un mariage, une pas-
sion dévorante, un adultère ou le décès d'un proche.
122 19. Pour une définition essentiellement «trasgressive» des genres, voir Baroni (2003a). Les
programmes d'intelligence artificielle doivent au contraire être informés à l'avance pour pou-
LITTÉRATURE voir traiter des textes. C'est le cas de SAM, programme construit par Schank et ses collègues
N° 137 - MARS 2005 de l'Université de Yale (Schank et Abelson, 1977 ; Bonnet (1984, p. 81-83).
Bibliographie
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LITTÉRATURE
N° 137 -MARS 2005