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Discours Récit
- Passé : (imparfait, passé simple, passé
Présent, passé composé et futur
Temps verbal composé, plus que parfait)
- Présent de narration
Pronoms Je/tu Je /il
pressionnels Nous/vous Nous/ils
Spatiaux Ici, là-bas, ce(tte)…, ceci, cela, Là, ce(tte)…-là
- Hier, avant-hier, - La veille, l’avant-veille,
Les - Aujourd’hui, maintenant, en - Ce jour-là,
déictiques ce moment,
Temporels
- Demain, le lendemain, - Le lendemain, le surlendemain,
- …prochain(e), - …suivant(e),
- …dernier(e), - …passé(e),
Degré d’implication Forte présence Faible présence
Dans cette perspective, on découvre un acte énonciatif qui peut se décomposer en trois
actes de langage fondamentaux :
L’histoire (fiction, fable) : c’est l’univers créé, l’intrigue et ses actions, les
personnages, l’espace, le temps. On peut dire que c’est le contenu.
C’est l’objet d’étude de la sémiotique.
Le récit (la mise en texte) : la réalisation concrète de la fiction et de la narration, à
travers le choix de mots, la construction des phrases, le choix des figures de style, le
registre de langue utilisé.
C’est l’objet d’étude de la linguistique et de la stylistique.
La narration : c’est les choix techniques selon lesquels la fiction est mise en scène,
racontée. Par qui l’histoire est-elle racontée ? Quel est le point de vue adopté ? Quel est
l’ordre dans lequel les événements sont narrés ? Selon quel mode ? On peut dire que
c’est le contenant, le « corps du roman ».
C’est l’objet d’étude de la narratologie (= discipline qui étudie la forme du récit en
tant qu’objets linguistiques détachés de leur contexte de production ou de réception ).
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3. Le narrateur : 1. Auteur/lecteur, narrateur/narrataire
Dans la préface de son roman Le Lys dans la vallée, Honoré de Balzac écrit : « Beaucoup de
personnes se donnent encore aujourd’hui le ridicule de rendre un écrivain complice des
sentiments qu’il attribue à ses personnages et s’il emploie le ‘‘je’’ presque toutes sont tentées de
le confondre avec le narrateur ». D’où la nécessité de faire la distinction entre :
- l’auteur (qui a existé ou existe, en chair et en os) et le lecteur (l’individu qui tient le livre
entre ses mains) qui existent dans le monde réel ;
- le narrateur et le narrataire, c’est-à-dire les « personnes » fictives qui semblent
communiquer dans le texte et qui existent dans le monde textuel.
- Le narrateur est créé par l’auteur, c’est la voix qui raconte l’histoire à l’intérieur du livre.
Il n’existe qu’en mots dans le texte. Le narrataire est celui auquel s’adresse le narrateur
dans l’univers du récit. Il n’a qu’une existence textuelle, il est construit par le roman.
« Narrateur et narrataire peuvent être explicites ou implicites, ils sont en tout cas consubstan-
tiels au texte » (Reuter, p. 37)
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3. Le narrateur : 2. Fonctions du narrateur
1. La fonction narrative : fonction de base en rapport avec l’histoire car dès qu’il y a un récit, le
narrateur, présent ou non dans le texte, assume ce rôle. Il s’agit d’une fonction « dont aucun narrateur ne
peut se détourner sans perdre en même temps sa qualité de narrateur » ;
2. La fonction de régie : lorsque le narrateur « peut se référer dans un discours en quelque sorte
métalinguistique (métanarratif en l’occurrence) pour en marquer les articulations, les connexions, les
interrelations, bref l’organisation interne ». Cette fonction se rapporte au texte narratif ;
3. La fonction de communication : en rapport avec la situation narrative, le narrateur peut s’adresser au
narrataire/lecteur potentiel afin de maintenir le contact (fonction phatique de Jakobson, voire « conative »
pour agir sur le destinataire notamment dans les écrits épistolaires ;
4. La fonction testimoniale ou d’attestation : elle se mesure à l’aune de « la part que le narrateur
prend à l’histoire qu’il raconte ». Il y atteste la vérité de son histoire, le degré de certitude vis-à-vis des
événements et relation affective qu’il entretient avec elle (implication).
5. La fonction idéologique : lorsque « les interventions, directes ou indirectes, du narrateur à l’égard de
l’histoire (prennent) la forme plus didactique d’un commentaire « ; ce qui peut trahir et véhiculer chez le
narrateur les motivations idéologiques de ses écrits (réalisme, naturalisme, etc.)
Une histoire se déroule généralement selon un ordre chronologique, c’est une succession d’événements
qui se sont déroulés selon un certain ordre dans le temps en respectant le schéma narratif. Mais le récit,
c’est-à-dire l’acte de rapporter cette histoire, peut ne pas suivre l’ordre chronologique.
A. Anachronies
Il s’agit des « différentes formes de discordance entre l’ordre de l’histoire et celui du récit ». Depuis
l’écriture de l’Iliade et jusqu’à nos jours, les débuts in medias res sont toujours suivis d’un retour en
arrière (analepses) pour en exposer les causes. Il en résulte la rupture du parallélisme de principe entre les
deux axes temporels de la réalité et de la fiction.
B. Portée et amplitude
Selon Genette, « Une anachronie peut se porter, dans le passé ou dans l’avenir, plus ou moins loin du
moment « présent », c’est-à-dire du moment de l’histoire où le récit s’est interrompu pour lui faire place
: nous appellerons portée de l’anachronie cette distance temporelle. Elle peut aussi couvrir elle-même une
durée d’histoire plus ou moins longue : c’est ce que nous appellerons son amplitude. Ainsi, lorsque
Homère, au chant XIX de l’Odyssée, évoque les circonstances dans lesquelles Ulysse, adolescent, a reçu
jadis la blessure dont il porte encore la cicatrice au moment où Euryclée s’apprête à lui laver les pieds,
cette analepse, qui occupe les vers 394 à 466, a une portée de plusieurs dizaines d’années et une
amplitude de quelques jours.»
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4. Le temps dans le récit : 1. l’ordre
La durée du récit n’est pas forcément la même que celle de l’histoire car elle peut être :
- Souvent inférieure à celle de l’histoire (TR < TH) où l’on raconte en une heure ce qui s’est passé
des années durant ;
- Égale à celle de l’histoire (TR = TH) où l’on raconte en une heure ce qui s’est passé en une heure ;
- Supérieure à celle de l’histoire (TR > TH) et qui peut s’étaler sur deux heures ou sur des centaines
de pages pour raconter des événements d’une histoire qui n’a duré que quelques minutes.
À ce propos, l’accent est mis sur la comparaison entre la vitesse de la narration et celle des actions de
l’histoire. Le narrateur peut accélérer ou ralentir le rythme du récit successivement en résumant et en
passant sous silence des périodes de l’histoire (accélération) ou en s’attardant sur certains détails à
l’aide de descriptions et de commentaires (ralentissement).
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4. Le temps dans le récit : 2. la durée
1. Pour ralentir le rythme du récit en donnant plus d’importance aux événements racontés ou à la
situation décrite, le narrateur peut recourir aux deux procédés suivants :
A- La pause (TH=0) le narrateur suspend le développement de l’action pour s’attarder sur la description
ou le commentaire d’une situation jugée importante dans le récit. Le temps de l’histoire s’arrête, il
correspond à zéro, alors que la narration se poursuit à travers un commentaire du narrateur qui analyse la
psychologie des personnages ou qui commente un fait important dans l’action. La
description introduit aussi une pause dans le déroulement des événements de l’histoire, puisque le
narrateur n’informe plus le lecteur de l’évolution de l’action, mais il s’étale sur des passages descriptifs
du cadre spatio-temporel ou des personnages. C’est le cas notamment dans la plupart des romans
réalistes et naturalistes.
B- La scène (TR=TH) le narrateur raconte en détails les péripéties de l’action comme si elles se
déroulaient devant les yeux du lecteur. il fait parler les personnages, fait référence à leurs attitudes, à
leurs comportements, à l’ambiance générale de l’action. Le temps que le narrateur met pour raconter est
à peu près égal au temps du déroulement des actions : la scène tente en fait de restituer la durée réelle
d’un temps fort de l’action sous la forme d’un dialogue direct ou indirect.
2. Pour accélérer le rythme du récit en racontant rapidement certains événements jugés sans
importance ou en les passant complètement sous silence, le narrateur peut employer deux procédés
d’accélération :
A- Le sommaire (Le résumé) (TR<TH) le narrateur résume en quelques lignes des événements de
longue durée, le rythme de la narration est plus rapide que celui de l’histoire. Le sommaire correspond à
un passage où les événements sont résumés en quelques mots ou lignes soit parce qu’ils sont jugés
secondaire par le narrateur, soit parce qu’il cherche à produire un effet particulier chez le lecteur. (TN <
TH)
B- L’ellipse (la suppression) (TR=0) avec ce procédé, certains événements de l’histoire sont passés
sous silence dans la narration. Le narrateur peut recourir à l’ellipse en omettant certains éléments de
l’histoire, soit parce qu’ils ont peu d’importance soit parce qu’on cherche à les dissimuler au lecteur
pendant un certain temps afin de créer l’effet du suspens ou de la surprise par la suite. L’accélération
dans le récit par le biais de l’ellipse permet de donner plus de vivacité à l’action qui évolue plus
rapidement. Dans ce cas le temps de la narration est nul puisque le narrateur ne dit rien à propos de ces
événements. (TN = 0)
Elle désigne le nombre de fois qu’un événement est raconté dans la narration. En effet, une
action de l’histoire peut se produire une seule fois mais le narrateur :
- peut raconter une seule fois ce qui déroulé une seul fois dans l’histoire : le récit singulatif.
- La relate de manière répétitive : le récit répétitif ;
- Le narrateur présente une seule fois ce qui s’est passé à plusieurs reprises : le récit itératif ;
C’est «la régulation de l’information narrative » où l’on « raconter selon tel ou tel point de vue » (Genette,
1972:223)
1.1 Le discours rapporté (+distant)
Il s’agit de la forme du récit de parole « la plus mimétique (…) où le narrateur feint de céder littéralement
la parole à son personnage ». Ex. en s’approchant de lui, il lui dit : « nous avons gagné ! »
1.2 Le discours transposé au style indirect (+/- distant)
Il s’agit d’un discours moins mimétique que le premier : « le narrateur ne se contente pas de transposer
les paroles en propositions subordonnées, mais qu’il les condense, les intègre à son propre discours, et
donc les interprète en son propre style ». Ex. en s’approchant de lui, il lui dit qu’ ils avaient gagné.
1.3 Le discours transposé au style indirect libre (+/-distant)
Dans ce discours, « l’économie de la subordination autorise une plus grande extension du discours, et
donc un début d’émancipation [avec ] l’absence de verbe déclaratif, qui peut entraîner une double
confusion : entre parole et sentiment du personnage et entre parole du personnage et du narrateur. Ex. en
s’approchant de son ami, il s’est confié à lui : ils sont gagné !
1.4 Le discours narrativisé ou raconté (- distant)
C’est le discours le « le plus distant et (…) le plus réducteur ». Les paroles du personnage sont intégrés à
la narration évènementielle. Ex. en s’approchant de son ami, il s’est confié à lui ; il lui appris leur victoire.
Il s’agit d’«une restriction de “ champ ”, c’est-à-dire en fait une sélection de l’information narrative par
rapport à ce que la tradition nommait l’omniscience » (Genette, 1983 : 49).
Trois types de focalisation permettent au romancier d’organiser son récit en fonction du point de vue
qu’il adopte.
1. La focalisation externe N<P : Le narrateur est témoin extérieur à l’action et aux personnages. Le
lecteur dispose d’une perception restreinte des dialogues et des gestes des personnages. Elle donne
une impression d’objectivité notamment dans les situations initiales.
2. La focalisation interne N=P : Le narrateur a une perception dont le foyer est réduit d’où la limite et
la subjectivité de la vision. Dans un récit à la 3e personne, ce type de focalisation est utilisé pour
percevoir la scène à travers le regard et les pensées du personnage.
3. La focalisation zéro N˃P : Le narrateur est omniscient et omniprésent : il a une vision d’ensemble
de l’espace et du temps romanesques, il connait tout et fait partager son savoir au lecteur et n’hésite
pas à commenter ou à donner son opinion sur l’action. Il permet au romancier de donner une vision
illimitée de l’intrigue et des personnages. Le lecteur connait alors leurs pensées et leurs actes, leur
présent et leur passé.
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6. L’instance narrative : 1. la voix narrative
Le narrateur ou la voix qui raconte l’histoire peut être un narrateur interne au récit qui emploie un
« je » ou un narrateur externe au récit et qui n’intervient pas dans les événements tout en les narrant à
la 3e personne. Gérard GENETTE distingue « deux types de récits : l’un à un narrateur absent de
l’histoire qu’il raconte, et l’autre à un narrateur présent comme personnage dans l’histoire qu’il
raconte. [il] nomme le premier type hétérodiégétique, et le second homodiégétique » (GENETTE :
1972-252)
1. Le narrateur intradiégétique : Ce narrateur peut être un personnage (principal ou secondaire) de
l’histoire: aussi, peut-il ainsi raconter sa propre histoire ou celle d’un autre personnage.
- S’agissant de son propre histoire, il est intradiégétique et homodiégétique ;
- S’il raconte l’histoire d’un autre personnage avec lui dans le récit il demeure intradiégétique ;
- Il devient hétérodiégétique lorsqu’il raconte l’histoire d’un autre personnage et non la sienne.
2. Le narrateur extradiégétique : le narrateur n’appartient pas à l’univers de la diégèse et raconte des
événements auxquels il n’a pas participé, à l’instar d’un témoin, d’où l’usage des pronoms de la 3e
personne : le récit semble évoluer tout seul. Bien qu’il fasse des commentaires de temps en temps, le
narrateur extradiégétique tente de relater l’histoire objectivement,
Exemple :
Aujourd’hui, j’ai vu une enseignante s’approcher d’un groupe d’enfants qui s’amusaient. Après
quelques minutes, elle a pris la parole : « Les enfants, écoutez bien, je vais vous raconter une
incroyable histoire de courage qui est arrivée il y a plusieurs centaines d’années, celle de Marguerite
Bourgeois… »
D’après Yves REUTER, « l'importance du personnage pourrait se mesurer aux effets de son
absence ». Dans un roman, le personnage est un être de fiction mais il est identifiable : son nom, son
âge, son sexe, son origine sociale, son passé, son caractère moral… ces informations sont données sous
forme d’un portrait :
- présenté de manière suivie en ( paragraphes voire des pages) ;
- Qui se dessine progressivement à travers des détails disséminés tout le long du récit.
Le personnage peut être caractérisé de façon :
- directe, par le narrateur ou un autre personnage, dans le cadre d’un portrait explicite ;
- indirecte, par déduction des traits de son caractère, de ses paroles , de son attitude, de ses
actions, ou même de ses vêtements.
Pour étudier un personnage romanesque, il faut être attentif à/aux :
- l’état civil, (nom, âge, lieu de naissance) ;
- L’apparence physique, (allure générale, traits du visage, vêtements)
- Caractéristiques morales, (caractère, habitudes, ambition)
- Milieu social, (origine, le rang occupé, profession)
- Histoire personnelle et familiale, ce qu’il a déjà accompli avant ;
- Son importance dans l’action (personnage principal, secondaire, figurant?).
Le personnage possède des caractéristiques qui définissent son intériorité : ce qui correspond à sa
personnalité, à ses talents, à ses préférences, ainsi qu’aux sentiments qu’il éprouve. Dans un récit, les
caractéristiques du personnage peuvent être exprimées de façon explicite ou implicite.
1. Les caractéristiques explicites : elles sont explicites lorsqu’elles sont nommées et décrites de
façon précise dans le récit, elles sont généralement présentées dans des passages descriptifs ou dans
des commentaires du narrateur qui dresse le portrait physique ou moral du personnage principal ou
secondaire.
2. Les caractéristiques implicites : elles sont implicites quand c’est le lecteur qui doit les déduire en
interprétant par exemple les paroles, les actions ou les réactions des personnages.
Le narrateur attribue des rôles plus ou moins importants aux personnages selon leurs fonctions dans le
récit. Un personnage peut évoluer au fil des événements racontés, tout comme ses relations avec
d’autres personnages. Dans un récit, il est possible d’analyser les rôles ainsi que les relations entre les
personnages de deux façons :
1. Par degré d’importance dans l’histoire, le personnage peut être :
A. Principal : c’est un personnage qui joue un rôle actif dans le déroulement de l’action et qui est
généralement au centre de l’intrigue. Dans une œuvre de fiction, le personnage principal est
appelé communément héros ;
B. Secondaire : il joue lui aussi un rôle assez actif dans le déroulement de l’action, mais il cherche
souvent à soutenir ou à entraver le personnage principal du récit ;
C. Figurant : c’est un personnage qui joue un rôle passif, qui n’influence pas directement le cours
de l’histoire. Le ou les figurants servent surtout à créer une ambiance et font presque partie du
décor. Ils peuvent être simplement nommés par le narrateur sans avoir aucune identité ni
caractéristiques de leurs milieux (une foule, un passant, des clients dans un restaurant)
2. Le héros et l’antihéros :
Le héros désigne le personnage principal du récit, il n’est pas nécessairement un être hors du commun,
il ne possède pas de caractéristiques exceptionnelles, mais dans certains récits il peut susciter
l’admiration par son caractère. Dans d’autres, le héros a parfois des faiblesses qui lui donnent un
caractère humain et le rapprochent du lecteur.
L’antihéros est un personnage du récit dont les caractéristiques sont parfois opposées à celles du héros,
il est plutôt trop ordinaire et pourrait faire preuve de maladresse.
L’organisation de la description
La description est organisée selon un ordre qu’il faut observer en repérant les
indicateurs spatiaux pour mieux voir la progression de bas ou haut, de gauche à droite,
du premier plan à l’arrière-plan. Si la description est vue des yeux d’un personnage et
que celui-ci avance, alors, la description suit son regard et son avancée.
Il ne faut pas oublier de vérifier le point de vue narratif utilisé pour mieux saisir la
portée de la description. Le narrateur omniscient peut tout voir, tandis que le narrateur
utilisant un point de vue interne nous fait découvrir ce qu’il a compris et senti.
Pour le portrait d’un personnage, on distingue le portrait physique (l’extérieur) qui
suit aussi une organisation logique et sélectionne des détails plus significatifs et le
portrait moral (les traits de caractère, la personnalité). On parle aussi de portrait en
action, quand les actions du personnage (dans un texte narratif donc) permettent de
mieux déterminer sa personnalité. Cela permet de rendre le texte plus vivant.
Un récit présente un espace imaginaire, même s’il est apparemment géographique ou se veut réaliste. Sa
fonction, sa nature, son organisation et son mode de description sont imprégnés par le caractère
imaginaire de la fiction. Même présenté comme réel, l’espace narratif est toujours construit par l’écriture
et par la subjectivité du narrateur. Le premier but d’un espace c’est de servir de cadre à l’action, de situer
la scène, de placer le décor où vont évoluer les personnages, d’être lui même un lieu de lecture possible.
Il existe deux sortes d'espace : l'espace fictif et l'espace réel. Nous intéresse ici l'espace fictif, c'est-à-dire
celui dont parle un texte ou qu'il évoque. C'est cet espace abstrait que l'écrivain doit construire par
imagination. Le premier but d'un espace c'est de servir de cadre à l'action, de situer la scène, de
manifester les personnages, de servir de décor, d'être un lieu de lecture possible.
Cependant, il faut faire en sorte que l’espace dans le récit ne fonctionne pas seulement comme un décor,
mais qu'il soit actant, que son occupation en fasse un élément déterminant dans l'histoire qu'on raconte.
En narratologie, l'on parle d'isotopie. L'espace dans un roman est hiérarchisé et permet parfois
d'identifier, à travers les isotopies dominantes, le type de roman.
Fonctions de l'espace
- L'espace permet de suivre un itinéraire, de prendre une voie dont l’issue n’est pas toujours connue :
souvent le déplacement des personnages s'associe à la rencontre de "l'aventure". Un voyage sert de
déclencheur à l'action en permettant au personnage de faire de nouvelles rencontres et de vivre de
nouvelles aventures ;
- L'espace peut offrir un spectacle, servir de décor à l'action. Dans ce cas il est soumis au regard des
personnages. Il est déterminé par la situation du spectateur face au spectacle et par la relation entre le
paysage et l'état d'âme de celui qui regarde, qui perçoit ;
- Une correspondance symbolique peut s'établir entre un personnage et un paysage ou un lieu. Dans
certains textes fantastiques, on peut constater comme une forme de mise en scène de l'espace
représenté. Le cadre est alors parsemé d'indices, de signes qui conditionnent le lecteur à un certain
type d'interprétation ;
- Toutefois le rôle de l'espace est essentiellement fonctionnel : il permet à l'intrigue d'évoluer par des
séparations, des rencontres... . Il peut aussi donner un signifié symbolique.