Vous êtes sur la page 1sur 11

LES TECHNIQUES D’EXPRESSION ECRITE ET ORALE

Syllabus pour le cours de TEEO


1- Objectif global
Chaque étudiant doit exercer sa pratique de la compréhension et du maniement de la langue française, en vue
de son amélioration, dans la mesure du possible, à l’issue du cours.
Objectifs spécifiques
A l’issue de ce cours, chaque étudiant doit être capable de :
- lire expressément (lire en respectant les ponctuations et en faisant les liaisons appropriées) et
comprendre le sens d’un texte ;
- déterminer les types de textes à partir de l’intension de l’auteur et des caractéristiques linguistiques du
texte lu ;
- écrire un texte cohérent (de manière spécifique le texte argumentatif) en procédant par imitation d’un
extrait d’auteur de son choix tout en respectant le ton approprié selon le public visé (les registres de
langue) ;
- faire attention aux règles de grammaire française en général et plus particulièrement à celles relatives à
l’utilisation du participe présent et l’accord du participe passé employé avec l’auxiliaire « avoir » (c’est
un aspect complexe de la grammaire française qui impose une révision constante des différents cas) ;
- se servir des astuces de la psychologie de la communication afin de convaincre, de briller et de plaire
quand il parle : pour ce faire, chaque étudiant a un corpus de textes courts à lire, à résumer et à
expliquer. Il doit ensuite mémoriser une belle phrase qu’il discutera avec son voisin de table. cet
exercice permet de réviser les genres littéraires et les figures de style ;
- expliciter les composantes d’une situation de communication (les facteurs) au travers de la maitrise des
fonctions du langage : donner un sens et une émotion juste à sa pensée pour convaincre son
interlocuteur : les théories de la communication.
II- Contenus
- Lecture et compréhension de textes
A- Les types de textes
- Maniement de la langue
B-Les registres de langue
C-Les ponctuations
D- Les figures de style
E- La psychologie de la communication
F- Les théories de la communication
G- L’accord du participe passé employé avec l’auxiliaire « avoir »
H- La concordance des temps
- La communication administrative
I- Le curriculum Vitae
J- La lettre de motivation
K- L’entretien d’embauche
III- Méthode
- Cours interactif avec beaucoup d’exercices pratiques sur de textes courts, beaucoup de lecture et de
productions de texte (Compétence visée : lecture et écriture pour un maniement efficient de la langue) ;
- Lecture magistrale suivie de lecture par quelques étudiants (respect de la respiration du texte, liaison,
ponctuations, élocution, dicton), afin de communiquer correctement et dans la mesure du possible, en
français. L’objectif de cette activité est de développer la compétence de lecture compréhensive ;
- Cours magistral.
IV- Evaluation
- Formative
- Sommative
- Certificative
V- Supports
- Tableau
- Polycopie de TEEO (document de cours réalisé à l’intention des étudiants)
- Corpus de textes courts
- Livre de psychologie de la communication
- Livre de grammaire : La grammaire française par la pratique du professeur Gabriel C. BOKO
Les types de textes
Types de textes Intention de l’auteur Caractéristiques linguistiques
Narratif Il raconte un ensemble d’actions - fréquence du passé simple, du
qui se déroulent dans le temps, passé composé, de l’imparfait,
c’est-à-dire : du présent de narration,
- fait revivre une action passée - insistance sur les indications
réelle (journal, temporelles : pour l’instant ;
autobiographie...) pendant ; avant ; tout à coup,
- fait vivre une action etc.
imaginaire (roman, conte...)
Descriptif Il s’efforce de produire une image - Prédominance de l’imparfait
que le lecteur (ou l’auditeur) ne ou du présent intemporel,
voit pas, mais qu’il peut imaginer. - Adjectifs qualificatifs,
En d’autres termes, il rend propositions subordonnées
sensible, par les mots, la relatives,
configuration - comparaisons (tel un, comme,
- d’espace (peinture d’un qui ressemble à...)
paysage) - insistance sur les
- d’objets localisations, les indications
- d’êtres (portraits) réels ou spatiales
imaginaires, statiques ou - présence d’indications
évolutifs dans leur apparence. temporelles, si la description
se fait en évolution.
Injonctif Donner des directions, des ordres, Infinitif, impératif, présent de
des prescriptions l’indicatif, subjonctif
Explicatif/ Il analyse un phénomène (ou une - Utilisation fréquente du
Informatif idée) pour qu’il soit bien compris présent intemporel,
(courant dans les ouvrages - Fréquents passages de la
théoriques spécialisés dans tel ou théorie à l’exemple,
tel domaine). - Présence de nominalisations,
La fonction didactique en fait - Lexiques spécialisés (de tel ou
partie : là aussi on explique, mais de tel champ disciplinaire)
avec l’intension supplémentaire de - Progression logique (or, donc,
faire retenir ce qui est expliqué, de mais, etc.)
transmettre un savoir. - Utilisation de : ou « »
Argumentatif Il cherche à convaincre, il fournit - Fréquence des liens logiques,
les preuves qui permettent à un fortement marqués, car il y a
avis de l’emporter. Il a une thèse à souvent démonstration, avec
déduire, et il la défend à l’aide parfois accumulation de
d’arguments. La fonction preuves juxtaposées (de plus,
polémique en fait partie, mais avec en outre, par ailleurs, surtout,
la préoccupation première d’abord, ensuite....)
d’intervenir contre une personne - Utilisation d’un ton souvent
ou des idées : ce qui compte catégorique,
d’abord, ce n’est pas de persuader, - Forte présence du (des)
c’est de vaincre (en grec, polemos destinataire(s),
signifie la guerre). - Présence de nombreux
modélisateurs
Poétique Le poète exprime sa sensibilité, - Disposition particulière du
suggère des sensations et cherche à texte,
susciter des émotions chez le - Rythme, sonorités
lecteur ou l’auditeur. - Style souvent elliptique,
connotations,
- Images.

Illustration des types de textes


Texte 1 : Narratif avec des séquences descriptives
Climbié, le soir, se rendit chez un ami. Et là, avec une douzaine de camarades, il fêta l’armistice. Ils burent
plus que de coutume. Climbié eut cependant la force de rentrer dans sa chambre pour voir tout tourner autour
de lui. Le lit se soulevait, e renversait, allait et venait. Les carreaux n’avaient plus de couleur à force de
tourner. Les meubles s’entrechoquaient. Il s’agrippa au lit pour ne pas être projeté au loin. Le plafond ?
Inutile d’en parler. Il faisait de ces grimaces, Climbié n’osait pas se lever, de peur de tomber. Ses oreilles
bourdonnaient. Dans sa tête, tintaient des cloches, soufflait une tempête. Et il ne cessait de crachoter. Il
souriait tout seul, la tête lourde.

Texte 2 : Descriptif


« Basalte : c’est une roche foncée, presque noire, lourde, très dure. A l’œil nu, elle montre, dans une pâte
d’apparence compacte, quelques cristaux de minéraux divers parmi lesquels l’olivine, le pyroxène et la
magnétite, oxyde de fer qui attire l’aiguille aimantée ».
Autre texte descriptif
L’avion blessé
Déchiqueté, rompu, il gisait sur le ventre, dans la neige, telle une bête blessée à mort. Le nez de l’appareil
s’était aplati contre un butoir rocheux. L’une des ailes, arrachée, avait dû glisser le long de la pente. L’autre
n’était plus qu’un moignon absurde, dressé, sans force, vers le ciel. La queue s’était détachée du corps,
comme celle d’un poisson pourri. Deux larges trous béants, ouverts dans le fuselage, livraient à l’air des
entrailles de tôles disloquées, de cuirs lacérés et de fer tordus. Une housse de poudre blanche coiffait les
parties supérieures de l’épave. Par contraste, les flancs nus et gris, labourés, souillés de traînées d’huile,
paraissaient encore plus sales. La neige avait bu l’essence des réservoirs crevés. Des traces d’hémorragie
entouraient la carcasse. Le gel tirait la peau des flaques noires. Même mort, l’avion n’était pas chez lui dans
la montagne. Tombé du ciel dans une contrée de solitude vierge, il choquait la pensée comme une erreur de
calcul des siècles. Au lieu d’avancer dans l’espace, il avait reculé dans le temps. Construit pour aller de
Calcutta à Londres, il s’était éloigné du monde d’aujourd’hui pour aboutir à un coin de planète, qui vivait
selon une règle vieille de cent mille ans.
Henri TROYAT, La neige en deuil, Flammarion, 1952
Texte 3 : Injonctif
La tro
Pour un litre d’eau portée à ébullition, ajouter huit morceaux de sucre, une capsule à ras de sel de cuisine et
quelques gouttes de citron. Remuer le tout, laisser tiédir et boire à volonté. N’attendez pas que le bébé ait soif
avant de lui donner ce mélange qui soulagera vite sa diarrhée.

Autre texte injonctif


Pour une éducation forte
Papa étendit une main solennelle et commença à débiter sa leçon :
« Mes enfants, nous vous avons réunis pour vous faire connaître nos décisions en ce qui concerne
l’organisation et l’horaire de vos études : la période d’installation est terminée. Nous exigeons maintenant de
l’ordre. » Il retient son souffle, ce dont sa femme profita immédiatement pour lancer à l’adresse de nos
silences un retentissant : « et tâchez de vous taire ! »
- Vous vous lèverez tous les matins à cinq heures, reprenait mon père. Vous ferez aussitôt votre lit, vous
vous laverez, puis vous vous rendez à la chapelle pour écouter la messe du père Trubel, que vous
servirez à tour de rôle. Après votre action de grâce, vous irez apprendre vos leçons.... A huit heures, vous
dejeunerez.... Après le petit déjeuner, une demi-heure de récréation....
- En silence ! coupa Mme Rézeau.
- Votre mère veut dire : sans faire trop de bruit, pour ne pas la réveiller, soupira M. Rézeau. Vous
reprendrez le travail à neuf heures - Récitations, cours, devoirs, avec un quart d’heures d’entracte aux
alentours de dix heures, cela vous amènera jusqu’au déjeuner. Au premier son de cloche, vous allez vous
laver la main. Au second coup, vous entrerez dans la salle à manger... Nous vous accordons, après le
déjeuner, une heure de récréation, qui pourra être supprimée, par punition. Vous devez obligatoirement
jouer dehors, sauf s’il pleut.
- Hervé BAZIN, Vipère au poing, Grasset.

Texte 4 : Explicatif/ Informatif


A côté de l’oxygène et de l’azote, ses constituants principaux, l’air contient en proportions constantes d’autres
gaz beaucoup moins abondants. Parmi eux, des gaz inertes comme l’argon, l’hélium, le néon, et le krypton. Il
contient du gaz carbonique ou dioxyde de carbone.

Texte 5 : Argumentatif


Contrairement aux jeunes de mon âge, je ne suis pas une fan des vidéo-clips.
D’abord, je trouve qu’ils sont rarement bien faits. A part quelques-uns qui ont coûté très chers comme
« Thriller » de Michael Jackson, les autres n’offrent qu’une débauche d’images souvent sans rapport entre
elles, sans scénario valable, mal filmées.
Ensuite, il se dégage de ces images une violence qui m’écoeure. Non seulement les informations nous
montrent des attentats, meurtres, vols, enlèvement, mais en plus, il nous font subir la même agressivité dans
ce qui devrait être notre détente. Les clips ne proposent souvent que sexualité dure, fureur, frénésie, jamais la
moindre tendresse : c’est dégoutant !
Enfin, ce qui m’irrite encore plus, c’est qu’on m’impose des images. Je ne peux même plus avoir la liberté
d’imaginer mes propres fantasmes sur la musique ; on m’inflige des images qui ne sont pas les mêmes et
détruisent mon rêve.
Phosphore, n°40 - mai 1984.

Texte 6 : Poétique


Mon bonheur n’a point de jour, mon bonheur n’a point de nuit. Je n’en avais pas conscience, il s’est révélé à
mon être. Je le chanterai dans ma flûte, je le chanterai au bord des marigots, mais aucune parole ne saura le
traduire. J’ai serré la main de ma reine. J’ai senti que je vivais. Désormais ma main est sacrée, elle ne
connaîtra plus les basses régions de mon corps. Ma main appartient à ma reine aux cheveux couleur d’ébène,
aux yeux d’antilope, à la peau rose et blanche comme l’ivoire. Un frisson a parcouru mon corps au contact de
sa petite main moite. Elle a tressailli comme une fleur dansant dans le vent. C’était ma vie qui se mêlait à la
sienne au contact de sa main.
Son sourire est rafraîchissant comme une source. Son regard est tiède comme un rayon de soleil couchant. Il
vous inonde de sa lumière qui vous embrase jusqu’au plus profond du cœur. J’ai peur... J’ai peur de moi-
même...
Ferdinand OYONO, Une vie de boy, P. 74

Vous aimerez peut-être aussi