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8.

Enseignement du français au Yémen : vue d’ensemble


L'enseignement des langues étrangères commence à être, avec la mondialisation,
une nécessité primordiale pour toutes les nations qui veulent se réserver une place
dans le monde actuel. Pour cette raison le Yémen s'est pleinement ouvert au
monde extérieur au cours de ces dernières années. Par conséquent, il a eu plus de
contact avec les autres nations.
Pour bien s'intégrer dans le monde actuel, il a favorisé l'enseignement des langues
en partant de la langue anglaise, en passant par le français et la langue allemande
qui était dernièrement intégrée au programme de l'enseignement dans l'université
de Sanaa. Il est à signaler que la langue anglaise est enseignée officiellement, dans
les écoles publiques, de la 7ème jusqu'à la fin des études universitaires, vu son
importance en tant que première langue mondiale. Mais vers le début des années
90, l'enseignement du français a commencé à occuper une place importante surtout
dans le cadre de l'enseignement universitaire.
8.1. Situation sociolinguistique : langues et statut
Il existait, auparavant en Arabie heureuse plusieurs langues qui ont été parlées
dans les différents Etats au Yémen différentes l'une de l'autre. Nous citons comme
exemple les langues suivantes : le sabéen, du royaume de Saba avec pour
principales villes Mareb et Sirouah. Par contre, le Yémen aujourd'hui parle
majoritairement la langue arabe. Il existe toutefois dans le Yémen actuel plusieurs
langues sudarabiques modernes parlées par quelques dizaines de milliers de gens.
Il s'agit pour la plus répandue du mahri parlée dans la région d'Al-Mahra à la
frontière d'Oman et du soqotri sur l'île de Socotra à laquelle nous avons déjà fait
allusion.
8.1.1. L’arabe : Langue maternelle
L'article 2 de la constitution yéménite stipule que l'arabe est la langue officielle du
pays. De ce fait, l'arabe est la langue d'enseignement par excellence. Elle est
enseignée dès l'âge de 6 ans et parlée par toute la population.
L'arabe classique est la langue de la législation ; c'est dans cette langue que sont
rédigées les lois, puis discutées et promulguées. C'est également la langue des
tribunaux, mais il est possible de recevoir l'aide d'un interprète si le justiciable
ignore la langue officielle. Enfin, l'arabe est aussi la langue de l'Administration.
Tous les administratifs (actes de naissance, actes de mariage,…) sont rédigés dans
cette même langue.
La radio et la télévision constituent des sources d'information essentielles au
Yémen en raison du haut taux d'analphabétisme dans le pays. La langue des
médias reste sans aucun doute l'arabe classique. Les journaux tels que Al Thawrah,
Al Gumhuryah, Al Sahwa, Al Ayyam, Al Motamar, Al Wahdawi, Al Shoura, etc.,
paraissent tous en arabe. Seuls les hebdomadaires Yémen Observer et le Yémen Times
sont publiés en anglais dont deux pages en français.
8.1.2. L’anglais : première langue étrangère
Vu l'importance de la langue anglaise dans le monde, comme première langue
mondiale, le Yémen, comme tout autre pays a tenu donner plus d'importance pour
l'anglais dans le système éducatif. Officiellement, les apprenants commencent leur
premier contact avec la première langue étrangère, en l'occurrence l'anglais, dès la
septième classe et ils continuent à l'apprendre jusqu'à l'université. En revanche, les
écoles privées préfèrent intégrer l'anglais un peu plus tôt. Cela veut dire que
l'enseignement de cette langue commence en troisième, ainsi les apprenants
auraient plus de chance de la parler, car ils restent en contact avec cette langue le
plus longtemps possible.
8.1.3. Le français : deuxième langue étrangère
Ce n'est qu'avec l'ouverture d'un Département de Français préparant à une licence
en quatre ans et avec la création d'un Centre Culturel Français, à Sanaa, en 1991,
que la politique linguistique a commencé à connaître une certaine cohérence au
Yémen. Jusqu'alors, les cours de français étaient organisés, au CCF, au coup par
coup, dans les institutions qui faisaient la demande de l'enseignement de cette
langue pour leur personnel auprès du service culturel de l'ambassade de France.
Cette opération se faisait sans prendre en compte la volonté de former les cadres
yéménites qui pourraient assurer cette mission dans les différents établissements.
Au milieu des années 90, avec le projet d'introduction du français dans le
secondaire, l'obligation de former des enseignants yéménites de français a été prise
en considération. Elle a donné naissance à une politique d'attribution de bourses
qui n'a malheureusement pas donné les résultats espérés. Une minorité des
Yéménites choisissent la carrière d'enseignant à leur retour de France, en raison de
la modicité des traitements et du caractère pénible de cette profession, dans des
classes surchargées atteignant 150 élèves. Les anciens boursiers continuent à
trouver, en effet, des activités beaucoup plus rémunératrices que l'enseignement,
dans les Ministères et autres institutions publiques yéménites, ainsi que dans le
secteur du tourisme ou celui des affaires. Ce qui n'était pas le cas vers la fin des
années 90, où le niveau de vie est devenu de plus en plus difficile. Trouver un
poste dans une institution gouvernementale est un rêve pour tous les jeunes qu'ils
soient diplômés ou non. De plus, la situation des enseignants du secondaire a
connu un progrès remarquable ces dernières années. Tout cela a poussé les jeunes
yéménites, diplômés d'une licence de français, à s'orienter vers le secteur de
l'enseignement dans le secondaire.
Nous pouvons ajouter que la présence d'un attaché linguistique au service culturel,
depuis 1991, a permis de coordonner progressivement les actions de manière
rationnelle. La création de la nouvelle forme du Centre Culturel et de Coopération
Linguistique (CCCL), à compter du 01/01/98 a participé largement à
l'amélioration et encore davantage à l'efficacité des actions entreprises dans le
domaine de l'enseignement du français au Yémen.
8.2. Vue générale de l’enseignement du français au Yémen
Le français est considéré comme la deuxième langue étrangère dans la région de la
péninsule arabe, en rapport avec la force économique et politique de la France
dans le monde. En fait, la propagation du français au Yémen sert, à la fois les
Yéménites en tant que consommateurs et les Français en tant que producteurs et
investisseurs des marchés. Cet enseignement, au niveau universitaire, au Yémen,
commence à prendre, à heure actuelle, une grande importance, ce qui produit des
gens plus spécialisés et plus performants. Cette langue est actuellement enseignée
dans quatre universités des quatre villes à savoir : l'université de Sanaa qui a pris
le premier pas pour l'enseignement de cette langue, l'université de Taïz, l'université
d'Aden et finalement l'université de Dhamar.

8.2.1. Le français : Fruit d’une coopération linguistique franco-yéménite


La politique linguistique accompagne toujours d'autres politiques, de coopération
commerciale, économique, technique et surtout culturelle. La France et le Yémen
ont donc des relations bilatérales spéciales dans tous les domaines depuis très
longtemps. Le Yémen est un partenaire économique de l'Europe depuis l'Antiquité.
Exportateur de l'encens, relais des épices, ce pays a été en contact avec la France
pendant des siècles. C'est au XVIIème siècle à partir de Marseille, et au XVIIIème à
partir de Saint-Malo que des échanges sérieux, importants et renouvelés ont été
mis en œuvre à l'époque moderne. Le réseau d'enseignement du français au Yémen
est relativement jeune et garde des dimensions modestes, suffisantes cependant
pour répondre aux besoins d'un public pourtant de plus en plus nombreux. On
compte actuellement deux CCCL à Sanaa et à Aden et quatre départements de
français dans les universités de Sanaa, Taïz, Aden, et Dhamar. En plus, il y a des
sections d'études françaises à l'université de Science et de Technologie, « la plus
grande université privée du Yémen » à Sanaa, Dhamar, Hodeïda et à Ibb, qui ne
reçoivent qu'une aide symbolique du gouvernement français. A terme, ces sections
d'études françaises, qui donnent des cours secondaires dans d'autres départements
comme celui de l'anglais, ont vocation à devenir des départements de français à
part entière. Pour la perfection de l'enseignement du français, il a été convenu
cependant de concentrer les efforts et de consolider les structures déjà existantes
dans les villes principales du pays, Sanaa, Taïz, Aden et Dhamar. Les
départements de français alimentent en professeurs les établissements secondaires
qui ont introduit le français dans leurs programmes.
Le CCCL de Sanaa joue, avec la coordination du service culturel à l'ambassade, le
rôle de la francophonie, il organise régulièrement des événements artistiques qui
mobilisent l'attention du public. Il fait venir, de temps en temps, des groupes
depuis la France pour effectuer des tournées dans les différentes villes du Yémen.
Depuis 1994, il permet aux étudiants qui le souhaitent de se présenter à un examen
annuel donnant accès au Diplôme Elémentaire de Langue Française (DELF), titre
reconnu par le Ministère français de l'éducation Nationale. Dans ces dernières
années les responsables ont réussi à intégrer le Diplôme Approfondi de Langue
Française (DALF).
8.2.2. Le français dans l’enseignement public : niveau secondaire
Le programme expérimental de l'enseignement du français dans le secondaire
existe à l'état de projet, depuis le début des années 90. Des tentatives ont alors eu
lieu au Lycée Al Akhwa, au Lycée Abdul-Nasser de Sanaa et aux lycées Al Jalla et
Lotfi d'Aden, en 1991 et 1992. En 1994, un décret officialise l'enseignement du
français dans dix lycées yéménites, en 1998 un second décret nomme un Yéménite
directeur du projet. Un accord signé en Mai 1995 par l'ambassade de France et le
Ministère de l'éducation réglemente la coopération en ce domaine et fixe les
responsabilités des deux parties. La France prend à sa charge le coût de la
formation des professeurs, après signature d'un Contrat entre le Ministère de
l'éducation et le Centre de Linguistique Appliquée de Besançon en Mars 1997, la
rémunération d'un coordonnateur de programme, ainsi que la fourniture des livres
et du matériel didactique nécessaires. Le Ministère de l'éducation s'engage, à son
tour, à recruter et à payer les professeurs de français qui sont indispensables et qui
assurent la bonne marche de l'opération, ainsi qu'à émettre les décrets, les
consignes et instructions à l'adresse des chefs d'établissement. Un directeur
yéménite du Français au secondaire est le responsable, pour sa part, de la
coordination administrative de ce projet.
En 1996-1997, quatre lycées publics, deux à Sanaa : Lycée de garçons Abdul-Nasser
et Lycée de jeunes filles Raabia-al-Adawia, et deux à Taïz : Lycée de garçons Taïz-
al-Kubra (la grande école de Taïz) et Lycée de jeunes filles Zaïd-al-Mouchiki,
enseignaient cette langue à raison de trois séances hebdomadaires, dans les trois
dernières années du cursus secondaire. Dune année à l'autre le nombre des lycées
dans lesquels on enseigne le français augmente.
D'après le rapport de l'ambassade de France de 2005409, il y a 53 écoles et lycées
dans tout le Yémen, qui ont introduit le français dans le programme du bac. Le
nombre des enseignants dans le secondaire est relativement faible par rapport aux
élèves. Selon le rapport de l'ambassade, il y a 48,000 élèves pour seulement 99
enseignants. Lorsque nous faisons le calcul nous trouvons que, d'après ces chiffres
il y a presque 484 élèves par enseignant. Ce pourcentage montre à quel point
l'enseignement de la langue française est encore faible et n'aboutit pas au résultat
espéré. Ces difficultés touchent plus tard l'enseignement universitaire, car les
étudiants arrivent à l'université avec une base fragile qui influence négativement
leur apprentissage universitaire. Dans ce cas et ce qui est le cas aujourd'hui,
l'enseignement du français aux universités commence généralement avec des
apprenants qui ont un niveau presque débutant.
8.2.3. L’enseignement du français aux différentes universités yéménites
L'enseignement universitaire représente une priorité très importante pour le
gouvernement yéménite dans tous les domaines. Pour la perfection de cet
enseignement, le gouvernement déploie beaucoup d'efforts à ce niveau. Bien
évidemment, l'enseignement de la langue française en fait partie et occupe une
place très importante parce que le français a été récemment introduit dans
l'enseignement universitaire.
Le français dans divers centres et organismes
En plus des organismes cités précédemment, le français est aussi, comme l'anglais
première langue étrangère au Yémen, un sujet d'enseignement dans plusieurs
autres centres gouvernementaux et privés. Nous en évoquerons ici quelques-uns.
1- A l’Institut des Langues des Forces Armées
2- Au Centre Culturel et de Coopération Linguistique (CCCL) de Sanaa
3- Au Centre Culturel et de Coopération Linguistique d’Aden

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