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CHAPITRE 1: GENERALITES
1.1. DEFINITION DE LA CHIMIE INDUSTRIELLE
La chimie industrielle a pour objectif de mettre en oeuvre des réactions
chimiques et différents processus-de séparation pour transfonner la matière et
produire des substances utiles aux besoins de l'homme en tenant compte des
contraintes qui la caractérisent. De cette manière, la chimie industrielle apparaît
comme une science indispensable pour tous Ceux qui veulent mettre en oeuvre
des procédés de production. Elle a aussi besoin des penseurs et des réalisateurs.
Cette chimie trouve son application dans l'industrie chimique.
1.2. DOMAINE DE LA CHIMIE INDUSTRIELLE
Bien que l'industrie chimique soit en pleine croissance en Europe et aux
USA, elle est presque inexistante au Congo. Son implantation ne pourra que
contribuer au développement du pays, étant donné les caractéristiques de cette
industrie. L'industrie chimique dispose de potentialités caractérisées par :
• une croissance rapide;
• une vitalité parce qu'elle est étroitement liée aux technologies avancées ;
• une existence de très vastes perspectives en raison de la pluridisciplinarité
croissante et du décloisonnement progressifdes secteurs associés à la chimie.
La production de l’industrie chimique se développe, et sa progression moyenne
est de l’ordre de 3 % par an. Les exportations en 2007 se répartissent en 4
secteurs : la chimie minérale 6,6 %, la chimie organique 42,5 %, la parachimie 27
%, les savons, parfums et produits d’entretien 24 %. À lui seul le secteur des
parfums et cosmétiques avec un chiffre d’affaire à l’exportation de 10,6 Geuros a
produit un solde positif de 7,3 Geuros.
2. Parachimie
Les industries, qui relèvent de ce secteur, utilisent comme matières premières
essentiellement les produits de la chimie de base. Les produits qui y découlent
sont fonctionnels, car La
Parachimie élabore les « produits finis » qu’elle fournit aux utilisateurs, tels que :
savons, détergents et lessives ; peintures vernis et encres ; produits d’entretien
divers ; parfums, cosmétiques et produits de beauté ; liants, colles et adhésifs ;
produits phytosanitaires (protection des végétaux) ; surfaces sensibles pour la
photographie ; explosifs ; colorants ; etc.,
3. Pharmacie humaine et veterinaire
C'est l'industrie des médicaments et autres préparations indispensables à la santé
des hommes et des animaux. Cette industrie relève de la chimie fine. Elle produit
des molécules plus élaborées (dérivés halogénés, aldéhydes ou cétones, amines,
composés polyfonctionnels…) utilisées, soit comme telles soit comme
intermédiaires de synthèses, dans la formulation et la
fabrication des produits finis livrés ensuite aux divers utilisateurs par la
parachimie et la pharmacie (cf. ci-après). Des dizaines de milliers de composés
organiques les plus divers sont produits à ce niveau, en quantités très variables
mais rarement très élevées (en général de 1 t/an à quelques dizaines de milliers
de t/an).
4. Métallurgie chimique
C'est la métallurgie extractive. Elle conduit à l'obtention d'un métal à partir des
combinaisons chimiques stables des métaux. Elle se fait par voie humide ( à partir
des solutions aqueuses, par concentration, précipitation, électrolyse) ou par voie
sèche ( réduction d'un oxyde ).
1.3. LES CARACTERISTIQUES DE L'INDUSTRIE CHIMIQUE
L'industrie chimique est essentiellement implantée en Europe où elle
contribue à l'amélioration des conditions de vie de part leurs chiffres d'affaires
importants (Tableau 1) et la création de l'emploi.
Tableau 1 : Les premiers groupes chimiques mondiaux
Groupes Pays C.A. 1989 EN M$
HOECHT RFA 24.414
BAYER RFA 23.031
BASF RFA 22.269
3
ICI GB 21.557
DUPONT USA 21.402
EASTMAN KODAK USA 18.398
DOW CHEMICAL USA 17.600
CIBA GEIGY CH 12.597
Elle est:
- une industrie jeune, en plein développement (synthèse des matériaux
nouveaux à haute performance) une industrie en expansion. Le marché
croit et les coûts des matières premières sont en baisse ;
- ses imbrications industrielles sont très complexes, étant donné
l'intervention de la chimie dans la quasi totalité des activités de
production;
- une industrie qui se mondialise pour la protéger contre les fluctuations des
monnaies, l'accès à l'énergie, aux matières premières, etc...
- l'effort de recherche et développement y est considérable.
I.4 LES MATIERES PREMIERES.
1.4.1 Définition
Le concept «matière première » désigne l'ensemble des substances disponibles
dans notre environnement. Ces substances peuvent être naturelles ou non. Elles
constituent, dans tous les cas, des réactifs indispensables pour produire des
substances recherchées à l'aide d'un procédé.Une matière première est une
matière extraite de la nature (ressource naturelle), ou produite par elle, utilisée
dans la production de produits finis ou comme source d'énergie. Pour celles
destinées à l'alimentation, on parle plutôt de denrées.
Parmi les trois principales sources de matières premières pour l’industrie
chimique organique : houille, pétrole et biomasse végétale, cette dernière a pour
principal intérêt de fournir des composés déjà relativement complexes (exemple :
le furfural, et surtout la cellulose, ainsi que d’autres glucides, dont la synthèse ne
serait pas possible. Mais les matières de base simples les plus fondamentales
sont fournies par les deux premières.
Les matières premières demandent généralement un premier traitement ou
affinage (passer du minerai au métal, ou de la betterave - ou de la canne - au
sucre, par exemple) et sont considérées comme des consommations
intermédiaires dans le processus de production.
Les matières premières minérales dont les plus abondant apparemment
inépuisables, sont l’air, l’eau et le NaCl.
A ceux-ci il faut ajouter les substances non-métalliques, à savoir: la fluorine, les
phosphates, le soufre, le talc, sable(pour le verre ou le silicium pour circuit
intégré), potasse,…
4
Les matières premières organiques sont entre autres: le gaz naturel, le pétrole,
le charbon, les céréales (blé, riz, maïs, orge, ... ), les oléagineux (soja, arachide,
olive,....), le bois, les celluloses, gaz naturel, , riz, maïs, caoutchouc, etc.
Tableau 2: Réserves mondiales en gaz naturel, charbon et pétrole (1987)
Gaz naturel 100Tm3
Charbon 1100Gt
Pétrole 110Tl
12 9
T=tera = 10 G= giga= 10
La matière première est un des problèmes majeurs de l'industrie chimique à tel
enseigne que la sûreté de son approvisionnement est une condition essentielle
pour le choix du procédé et sa mise en oeuvre. Sa di~ponibilité et son prix
compétitif feront qu'on l'accepte ou qu'on le rejette.
I .4.2 Les grandes sources de matières premières
Parmi les trois principales sources de matières premières pour l’industrie
chimique organique : houille, pétrole et biomasse végétale, cette dernière a pour
principal intérêt de fournir des composés déjà relativement complexes (exemple :
le furfural, et surtout la cellulose, ainsi que d’autres glucides, dont la synthèse ne
serait pas possible. Mais les matières de base simples les plus fondamentales
sont fournies par les deux premières.
I .4.2.1 La houille et la carbochimie
Les pétroles bruts sont des mélanges très complexes d’hydrocarbures acycliques
et/ou cycliques, de C1 à C40 environ. Leur valorisation requiert diverses
opérations de « raffinage », dont les unes ont seulement pour objectif de
fractionner ces mélanges sans modifier la nature de leurs constituants, et les
autres visent au contraire à modifier leur composition de façon à mieux répondre
aux besoins du marché, ou à produire des « bases » pour l’industrie chimique non
présentes dans le pétrole brut.
Le raffinage du pétrole constitue actuellement la branche maîtresse de l’industrie
chimique organique lourde ; une raffinerie française peut, selon son importance,
traiter annuellement de 4 à 17 millions de tonnes de pétrole brut et la quantité
de distillation des raffineries françaises a été de 85,6 millions de tonnes en 2005
(la capacité mondiale de raffinage est estimée à 4,3 milliards de tonnes/an).
Les principales opérations de traitement du pétrole brut sont les suivantes.
Distillation
Le pétrole brut qui parvient dans une raffinerie subit en premier lieu une série de
distillations destinées à le fractionner en un certain nombre de « coupes »
correspondant à l’ensemble des constituants dont les points d’ébullition sont
compris entre deux valeurs déterminées.
7
Craquage (« Craking »)
Les proportions dans lesquelles sont obtenues ces diverses catégories de
produits, variables selon l’origine du pétrole, ne correspondent en général pas
aux demandes de la consommation. En particulier, on dispose habituellement
d’un excédent de fractions lourdes, alors que les fractions légères (essence) ne
sont pas assez abondantes.
Sous le nom de craquage, on fait subir à ces fractions lourdes (gas-oil) des
traitements conduisant à la rupture des chaînes carbonées et à la production
d’une quantité supplémentaire de carburant léger ; ce résultat peut être obtenu
par l’action de la chaleur ou par l’action conjuguée de la chaleur et d’un
catalyseur (« craquage catalytique »).
Reformage (« Reforming »)
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Les moteurs modernes exigent des carburants de haute qualité (valeur élevée de
l’indice d’octane), et les essences obtenues au cours des opérations précédentes
ne répondent pas toujours aux spécifications exigées. Le reformage a pour objet
d’améliorer leur qualité en provoquant, sous l’action de la chaleur et de
catalyseurs, des isomérisations des chaînes linéaires en chaînes ramifiées, ainsi
que des cyclisations et des déshydrogénations conduisant à des hydrocarbures
benzéniques.
Vapocraquage (« Steam-cracking »)
L’opération du vapocraquage ne concerne plus le domaine des carburants, mais
vise à produire des alcènes (éthylène, propène, butènes, butadiène, isopropène
ou 2-méthylbuta-1,3-diène) et, en moindre quantité, des hydrocarbures
benzéniques (benzène, toluène, xylènes), pour des fabrications ultérieures. Ces
types de molécules ne sont en effet produits qu’en faible quantité au cours du
craquage catalytique.
Ce procédé consiste à soumettre à l’action d’une température élevée (800 °C)
pendant un temps très bref (une fraction de seconde) des hydrocarbures
relativement légers (naphta, gasoil), préalablement vaporisés et mélangés avec
de la vapeur d’eau.
Une seule unité de vapocraquage peut traiter plus d’un million de tonnes
d’hydrocarbures par an et produire 300 000 tonnes d’éthylène, 50 000 tonnes de
butadiène, 90 000 tonnes de benzène (la capacité de production française
annuelle d’éthylène par ce procédé est d’environ 3 000 000 tonnes par an).
Tableau 2b : Consommation de produits pétroliers dans les principaux pays
d’Europe en 2005 (en milliers
de barils par jour)
Pays Consommation
Allemagne 2618
France 2000
Royaume-Uni 1827
Italie 1732
Espagne 1600
Pays-Bas 1024
Belgique 564
b) Le gaz naturel
La production mondiale en 2006 a été de 2 865 milliards de m3 ; la France, pour
sa part, en a produit la même année, 1,14 milliards et en a importé 48,6 milliards
(provenance : Algérie 15 %, Russie 19 %, Norvège 29 %, Pays-Bas 19 %, autres 18
%).
9
Le gaz des gisements naturels (par exemple celui de Lacq, en France) contient
principalement du méthane accompagné d’éthane (3 %), de propane et de
butane (2 %), de gaz carbonique (10 %) et de sulfure d’hydrogène (15 %).
Le méthane, outre ses applications directes comme combustible (pouvoir
calorifique 37 500 kJ/m3) peut servir à la production d’acétylène et de dérivés
halogénés divers ; il peut encore, par réaction avec la vapeur d’eau, donner des
mélanges CO/H2 utilisables pour la synthèse du méthanol, ensuite oxydé en
méthanal, ou pour celle d’aldéhydes divers (oxo-synthèse).
L’éthane peut être déshydrogéné en éthylène, et le sulfure d’hydrogène est une
source de soufre pour l’industrie de l’acide sulfurique.
I.5. L'ENERGIE
L'industrie chimique est la grande consommatrice d'énergie. Elle
est caractérisée par le fait qu'elle utilise les produits énergétiques, à la
fois comme source d'énergie à son fonctionnement et comme matières
premières. Les sources d'énergie sont:
• les substances: combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel, corps
radioactifs et déchets).Les combustibles sont constitués par les charbons, les
fuels et les gaz. Leur combustion fournit de l'énergie. lis sont caractérisés par leur
pouvoir calorique (KJlKg). On distingue: le POUVOIR CALORIQUE SUPERIEUR PCS
et le POUVOIR CALORIFIQUE INFERIEUR PCI. Le PCS est le dégagement maximal
théorique de chaleur lors de la combustion y compris la chaleur de condensation
de la vapeur d'eau produite lors de la combustion. PCI est le dégagement
théorique de chaleur moins la chaleur de condensation de l'eau supposée restée
à l'état de vapeur à l'issue de la combustion.
• les phénomènes (soleil, chutes d'eau, vent, ...) qui permettent d'obtenir du
travail mécanique ou de la chaleur. L'inverse, c'est-à dire la chaleur, ne peut pas
être entièrement mécanisée étant donné qu'une partie reste sous forme de
chaleur à une température inférieure à la température initiale. Ainsi, on déftnit
par EXERGIE (ou énergie utilisable) la part totalement transformable et par
ANERGIE la part non transfonnable.
L'électricité vient de la conversion d'énergie hydraulique dans des centrales
hydro-électriques, soit de combustibles dans les centrales thermiques et les
centrales nucléaires.
Si Q: la quantité d'énergie caloriftque d'une source à la température T dans un
environnement To.
Son exergie vaut Q(T-To)/T et son anergie vaut Q-Q (T-To)/T
Les fonctions thermodynamiques expriment ceci généralement comme suit:
- à volume et température constants dU = dA + TdS à pression constante
- et à température constante dH + dG + TdS
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formuler un modèle selon lequel l’eau liquide résulterait de l’équilibre entre deux
types d’eau.
Température d’ébullition
Anormalement élevée, si on la compare avec celle de composés de masse
moléculaire du même ordre, possédant plusieurs atomes d’hydrogène.
Masse volumique
Elle varie avec la température et la pression, mais aussi avec la teneur en sels
dissous.
Sous forme liquide, sa densité qui va de pair avec la masse volumique, varie de
1,000 000 à 3,982 °C et 0, 999 867 à 0°C. Le passage de son état liquide à l’état
gazeux se traduit par une diminution de la densité et ceci est une propriété
extrêmement rare.
Viscosité
Elle diminue lorsque la température croît ; par contre, elle augmente avec la
teneur en sels dissous. Contrairement aux autres liquides, une pression modérée,
rend l’eau moins visqueuse aux basses températures.
Tension superficielle
Elle est extrêmement élevée ; égale à 73 x 10–3 N/m à 18 oC et 52,5 x 10–3 N/m à
100 oC.
14
Permittivité relative
Elle est particulièrement élevée ε = 80 (à 20 oC) par rapport à d’autres liquides.
C’est ce qui explique le pouvoir ionisant très important de l’eau.
Pour faire passer l’eau du stade solide au stade liquide puis sous forme de
gaz, il faut apporter de l’énergie. La chaleur latente de fusion de l’eau est de
0,334.106 J.kg-1 alors que sa chaleur latente de vaporisation est de 2,503.106 J.kg-
1
. La sublimation (passage direct de la phase solide à la phase gazeuse) est la
somme des chaleurs latentes des deux.
C’est ce qui se passe dans l’espace ou l’eau est soit sous forme solide soit
gazeuse. L’eau peut échanger de l’énergie avec l’extérieur par variation de
température mais aussi par changement d’état sans variation de température.
Lors de la fusion ou de la vaporisation, l’énergie est utilisée exclusivement pour
accomplir le travail nécessaire pour vaincre les forces de cohésions.
On dit souvent que l’eau gèle à 0 °C. Soigneusement refroidie, elle peut
rester sous forme liquide à – 40 °C. On dit qu’elle est en surfusion. Elle ne
cristallise sous forme de glace qu’en présence d’un « germe » qui a une
ressemblance structurelle avec sa maille cristalline élémentaire.
Avec
Dans le cas de l’eau pure, la fraction des molécules ainsi dissociées est
extrêmement faible, comme l’indique la valeur de la constante d’équilibre de
dissociation qui varie, par ailleurs, de façon notable avec la température : à 20 °C
Et
16
D’où
1. Réactions péricycliques
18
Les réactions péricycliques sont des réactions dont l’utilisation atomique est
totale ; elles sont donc particulièrement adaptées à des synthèses « vertes ».
l’Himalaya. Le volume total des précipitations sur les continents est estimé à
environ 100 000 km3/an.
II.3.1.2 Ruissellement
Parvenue sur le sol, une partie des précipitations s’écoule à sa surface vers le
réseau hydrographique et les étendues d’eau libre (lacs, mers, océans), c’est le
ruissellement de surface.
II.3.1.3 Évapotranspiration
C’est la somme de toutes les pertes par transformation d’eau en vapeur.
On distingue deux composantes :
o l’évaporation constituée par le retour direct de l’eau à l’atmosphère
et qui est un phénomène purement physique dépendant en
particulier du déficit hygrométrique, c’est-à-dire de la différence
entre la pression de vapeur saturante à la température considérée
et la pression de vapeur réelle.
o l’autre composante est constituée par la transpiration des plantes
qui est égale au volume d’eau transitant par les plantes et
nécessaire à leur croissance. On l’estime de 300 à 1 000 L d’eau par
kilogramme de matière sèche végétale. La transpiration se
produisant par les feuilles, l’eau contenue dans la plante est
constamment renouvelée par les racines qui « pompent »
l’humidité du sol. La transpiration est loin d’être un phénomène
négligeable.
II.3.1.4 Infiltration
Une partie des précipitations pénètre dans le sol et dans le sous-sol où
elle alimente les eaux souterraines constituant le stock d’eau du sol et les
réserves des nappes aquifères. Une partie de
ces eaux souterraines retournera naturellement ou artificiellement à la surface
du sol d’où elle participera à l’écoulement général où à l’évapotranspiration.
II.3.1.5 Cycle de l’eau
En définitive, il existe une circulation de l’eau analogue à celle que
provoquerait un gigantesque appareil distillatoire.
Le cycle se trouve donc fermé comme le montre le schéma de la figure 4, ce qui
se traduit par un bilan global exprimant l’égalité des pertes et des gains :
Les éléments du bilan hydrologique peuvent être évalués localement dans des
installations expérimentales appelées lysimètres qui utilisent le sol lui-même
comme appareil de mesure.
20
Sous nos climats et dans une région de sol sédimentaire, les éléments du bilan se
décomposent suivant la saison comme indiqué dans le tableau 3.
La nature des terrains traversés par l’eau durant son parcours dans l’ensemble
des bassins versants affecte sa composition. Au cours de son cheminement, l’eau
dissout les différents éléments constitutifs des terrains. Par échange à la surface
eau-atmosphère, l’eau va se charger en gaz dissous (oxygène, azote, dioxyde de
carbone).
Les eaux de surface se caractérisent par :
les variations saisonnières (car climatique) et, à degré moindre,
journalières des paramètres physiques : température, turbidité et
coloration. Les concentrations en matières solides finement dispersées ou
à l’état colloïdal peuvent être importantes tout en étant aléatoires suite à
des pluies soudaines, des orages et des pollutions accidentelles ;
la présence fréquente de matières organiques d’origine naturelle
provenant de la décomposition des organismes animaux et végétaux après
leur mort ;
le développement plus ou moins important de phytoplancton (algues) et
zooplancton et, dans certaines conditions, d’une vie aquatique intense ;
la fragilité de cette ressource très vulnérable à la pollution d’origine
urbaine, industrielle et agricole. On y rencontre par suite très souvent une
micropollution minérale (métaux lourds) ou organique (hydrocarbures,
solvants, phénols, pesticides, herbicides, etc.) pouvant avoir un caractère
toxique et des substances azotées et phosphorées à l’origine des
phénomènes d’eutrophisation.
Sur le plan bactériologique, les eaux sont contaminées plus ou moins par des
bactéries (dont certaines pathogènes) et des virus.
24
2. Nappe captive
Ce type de nappe est dû à l’enfoncement d’une roche-magasin par suite de la
pente des couches géologiques (figure 6). L’eau est enfouie dans le sol depuis des
milliers ou des centaines de milliers d’années. Ces nappes sont exploitées par des
forages profonds jusque 600 et même 1 000 m.
Toutefois, une nappe captive peut être alimentée en certains points là où le
terrain aquifère affleure à la surface du sol ou vient se perdre dans une couche
perméable.
3. Nappe alluviale
Les plaines alluvionnaires sont souvent formées de matériaux détritiques,
c’est-à-dire de débris, très poreux et gorgés d’eau (figure 7). Il y a là une réserve
importante à exploiter et qui est presque toujours entretenue par le débit des
rivières ainsi que par les précipitations et éventuellement la nappe des côteaux.
Au voisinage de la mer, la nappe peut recevoir de l’eau salée.
4. Nappe phréatique
1 litre de bière 5l
1 kg de sucre 50 l
1 kg de papier 400 l
1kg de coton 7 000 à 29 000 l
De par l'influence de tous ces paramètres, les eaux de surface sont rarement
potables sans traitement. Elles sont généralement polluées bactériologiquement
et présentent éventuellement plusieurs pollutions :
- d'origine urbaine (rejet de station d'épuration).
- d'origine industrielle (solvants, hydrocarbures, produits de synthèse, métaux
lourds, produits toxiques, …).
- d'origine agricole (pesticides, herbicides, nitrates, rejets organiques, …)
Les eaux de mer et eaux saumâtres sont caractérisées par une salinité
importante. Selon leurs origines (pleine mer, estran, estuaire) les caractéristiques
31
En définitive, il faut considérer que si l’on veut éviter, sous l’effet des rejets
polluants de dégrader gravement l’environnement, il est nécessaire de préserver
le mieux possible notre patrimoine naturel, constitué par nos ressources en eau.
Le véritable grand chantier consiste à mettre de l’eau de qualité à la disposition
de la population pour sa consommation et de permettre l’alimentation des sites
industriels avec une eau en quantité suffisante dont la qualité est compatible
avec ses divers usages (fabrication, refroidissement, lavage et nettoyage, fluide
thermique...). Le grand défi contemporain des sociétés modernes est celui de
l’assainissement, il faut absolument éviter que l’eau après usage, l’eau dite «
usée » contamine l’eau naturelle des nappes souterraines, des rivières et des
lacs, la rendant ainsi impropre à la consommation et à l’utilisation industrielle.
II.6.2.3 Normes sur l'eau potable
Les normes de l'eau potable sont établies par l'Organisation Mondiale de la Santé
ou par l'Union Européenne.
L'eau potable doit être exempte de matières en suspension, micro-organismes et
produits toxiques. Les recommandations quant aux concentrations en minéraux
varient de pays à un autre avec, toutefois pour la plupart des minéraux, une
concentration maximale afin de garantir une eau équilibrée et agréable à boire.
L'Organisation Mondiale de la Santé ou OMS (WHO pour World Organisation
Health), a instauré quelques lignes directrices concernant la qualité requise pour
que l'eau soit dite potable. Ces lignes directrices sont les références
internationales qui garantissent une eau saine et donc potable. Les dernières
lignes directrices en date sont celles qui ont été prononcées par l'OMS à Genève
en 1993 et nous les reprenons ci-dessous.
33
34
Une eau potable est définie au regard de toute une série de paramètres :
microbiologiques : bactéries, qui témoignent d’une contamination fécale
(coliformes et streptocoques fécaux…)
chimiques : plomb, mercure, chlore, nitrates, pesticides…
des indicateurs de radioactivité
organoleptiques : odeur, couleur, saveur.
Pour chacun des paramètres, des seuils sont imposés. Par exemple, la
concentration du plomb ne doit pas dépasser 10 microgrammes par litre.
35
Avant d’être distribuée aux usagers, l’eau brute issue des captages doit être
rendue potable. Les traitements nécessaires sont réalisés dans des stations de
production d’eau potable qui n’effectuent pas toutes le même travail.
Les traitements successifs doivent être appropriés à la ressource en eau
concernée. En effet, selon son origine, son environnement et les milieux qu’elle
traverse, l’eau se charge en différents éléments (minéraux, polluants…), naturels
ou non, qui modifient sa composition.
Les traitements doivent pouvoir répondre à une modification temporaire
récurrente de la qualité de l’eau, comme le développement d’algues ou
l’augmentation de la turbidité (aspect trouble de l’eau chargée de matières en
suspension).
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Une station de production d’eau potable traite généralement les eaux de surface
en suivant une filière plus complète que les eaux souterraines, en utilisant, par
exemple, les procédés suivants :
Dégrillage ;
Tamisage ;
Floculation, décantation ;
Filtration sur sable ;
Ozonation ;
Filtration sur charbon actif ;
Chloration.
2.Principaux procédés de traitement physique.
Le dégrillage : afin de protéger les installations, l’eau prélevée passe à travers des
grilles qui retiennent les corps flottants les plus gros (branches, feuilles…).
Le tamisage : l’eau passe dans des tamis de maille de plus en plus fine retenant
les débris végétaux et animaux, les insectes, les mollusques, les crustacés d’eau
douce, les alluvions, les herbes puis les algues et le plancton.
La décantation simple : les particules les plus lourdes se déposent dans le fond du
bassin sous l'effet de la gravité.
La filtration : l’eau circule plus ou moins rapidement à travers des membranes ou
des filtres constitués de matériaux comme le sable et le charbon actif. Les filtres à
sable, en début de filière, retiennent notamment le fer et le manganèse. Les
filtres à charbon actif, placés en fin de filière, absorbent les composés organiques
résiduels.
La flottation : de l’air sous pression est insufflé depuis le fond du bassin
permettant ainsi aux particules de remonter en surface ou elles sont raclées puis
évacuées.
3.Principaux procédés de traitement chimique.
Ce type de traitement utilise des réactifs chimiques qui agissent directement sur
les métaux lourds, les matières organiques, les germes pathogènes et les
caractéristiques de l’eau.
La chaux peut être utilisée pour modifier le pH de l’eau et la rendre plus douce ou
plus agressive.
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pour qu'elles forment des flocons assez gros pour sédimenter (couler au fond)
par eux-mêmes. Cette étape a lieu dans un bassin à mélange plus lent de manière
à ne pas briser les flocons une fois formés mais pour tout de même avoir un effet
de diffusion.
Décantation
Cette étape suit la coagulation et la floculation et précède la filtration. Une fois le
floculant ou aide-coagulant injecté et mélangé à l'eau, cette dernière est dirigée
vers les bassins de sédimentation aussi appelés décanteurs. Ce sont de gros
bassins avec un temps de rétention assez élevé pour permettre aux flocons qui
formaient la turbidité et la couleur de couler au fond du bassin et de s'accumuler
pour former de la boue qui devra être régulièrement extraite pour prévenir les
accumulations. L'eau sera ensuite acheminée vers les filtres qui enlèveront les
plus petites particules qui n'auront pas sédimenté ou décanté lors de l'étape
précédente.
Filtration
L'eau est passée à travers un filtre qui intercepte les petites particules. Plus
petites sont les mailles du filtre, plus petite doit être une particule pour passer. La
filtration peut être accomplie comme traitement tertiaire d'une eau brute,
comme traitement secondaire d'une eau usée ou comme unique traitement si on
parle d'une filtration transmenbranaire. Les filtres les plus communs dans les
stations traitement d'eau sont les filtres au sable et à l'anthracite. Les filtres
s'assurent que l'eau qui en sort respecte les normes en vigueur (ou mieux) en ce
qui concerne la turbidité (la couleur ayant été enlevée par l'étape précédente).
Les virus et bactéries peuvent toutefois passer au travers des filtres c'est
pourquoi l'étape finale de désinfection est obligatoire.
Désinfection
Afin d'éliminer les bactéries et les virus, certaines usines de production d'eau
potable utilisent la production d'ozone. En effet, l'ozone est un gaz très instable
car constitué de 3 atomes d'oxygène. C'est cette instabilité qui lui confère une
capacité oxydante très importante. En oxydant toutes les substances organiques,
l'ozone inactive les pesticides et les organismes pathogènes (virus et bactéries).
La désinfection est le plus souvent effectuée au moyen de chlore. Selon l'OMS, 2
à 3 mg/L de chlore devraient être ajoutés à l'eau, le maximum étant de 5 mg/L.
Autres techniques de purification
Ébullition
L'eau est maintenue à ébullition un temps suffisamment long pour
inactiver ou tuer les microorganismes qui vivent dans l'eau à température
ambiante. L'ébullition n'élimine pas les solutés qui ont une température
d'ébullition supérieure à celle de l'eau, au contraire leur concentration peut
39
Cette méthode est par exemple utilisée pour produire environ 90 % de l'eau
potable distribuée le long de la côte belge à partir du traitement des eaux usées
dans une station d'épuration : l'eau produite par osmose inverse subit une photo-
oxydation par rayonnement ultraviolet puis est ensuite filtrée dans les dunes de
sable, pendant environ 40 jours, avant d'être pompée et distribuée en eau
potable.
Il s’agit d’un procédé physique de déminéralisation non polluant sans adjonction
de produits chimiques. Le procédé d'osmose inverse utilise une membrane semi-
perméable afin de séparer les solides dissous, la matière organique, les virus et
bactéries de l'eau. En fonctionnement, l'eau est pressée sur le module. Elle
40
Dans ce cas, l'eau est passée à travers une colonne chargée de résine qui capte
les ions en libérant en échange des ions hydroxydes (pour les ions négativement
chargés : sulfate, carbonates, etc.) ou hydronium (pour les ions positifs : calcium,
magnésium, autres métaux, etc.), qui se recombinent pour reformer de l'eau.
Dans de nombreux laboratoires, cette méthode de purification a remplacé la
distillation car elle procure un grand volume d'eau très pure plus rapidement et
en consommant moins d'énergie. L'eau obtenue de cette façon est appelée eau
désionisée ou eau déminéralisée. Contrairement à la distillation, la
déminéralisation permet une production à la demande. Les résines échangeuses
d'ions sont parfois couplées à une post-filtration afin d'éliminer les particules
issues de la résine.
II.7 Le traitement des eaux usées
Dans l'industrie, l'eau est utilisée à des fins diverses : alimenter les
chaufferies et les systèmes de refroidissement, constituer des produits, servir de
support aux réactions, nettoyer les installations, rincer les produits, assurer la
protection contre les incendies, etc.
Les usages domestiques de l’eau la rend aussi usée.
Ces eaux contiennent des polluants et nécessitent d'être traitées.
Le traitement des eaux usées permet aux industries de s'assurer que leurs
processus de production respectent l'environnement. En outre, comme le
traitement des effluents industriels représente un coût, l'optimisation des
processus de production pour les différents flux d'eau nécessaires est essentielle
pour la performance économique de l'industrie.
Pour les stations municipales comme pour les sites industriels, le traitement des
eaux usées est un procédé élaboré qui est réalisé habituellement en plusieurs
phases.
Les eaux d'épuration sont créées par les habitations, les institutions, les hôpitaux,
les établissements commerciaux et industriels. Elles peuvent être traitées près de
l'endroit où elles sont créées, ou collectées et transportées par un réseau de
41
Pour apprécier la qualité des eaux en général, différents paramètres sont utilisés
que nous classerons ainsi :
les paramètres physico-chimiques :
- gaz dissous (oxygène)
- température
- pH,
- conductivité
- potentiel redox
Les systèmes de dégrillage sont installés pour éliminer divers débris qui peuvent
causer des blocages et des bris aux équipements situés en aval. Ils peuvent être
installés en simplex ou en duplex, selon le débit de la station d’épuration. Les
grilles doivent être à nettoyage automatique. Les grilles à nettoyage manuel ne
peuvent être installées que pour les très petites stations, ou pour la grille de
réserve. Chacune des grilles doit être en mesure de traiter tout le débit de pointe
horaire de conception.
L’espacement entre les barres d’un dégrilleur grossier est généralement de 12 à
25 mm. À cet espacement, la perte de charge maximale dans la grille doit être
limitée à 250 mm dans une grille obstruée à 50 %. Suivant les caractéristiques des
systèmes en aval, un dégrillage fin ou un tamisage de 0,5 à 3 mm peut être
requis.
Selon l’envergure de la station de traitement et le type de dégrillage, un
compresseur à déchets peut être prévu de même que des bennes d’entreposage.
En général, le dégrillage des eaux résiduaires est réalisé avec des grilles
d'entrefer compris soit entre 30 et 100 mm (prédégrillage), soit entre 10 et 25
mm (dégrillage).
Il existe aussi un dégrillage inférieur à 10 mm réalisé avec des macrotamiseurs
rotatifs.
Différents types de grilles sont distinguées, les grilles manuelles (barreaux en
général inclinés) pour des petits débits, les grilles automatiques (barreaux
courbes pour des petits débits ou droits pour des débits plus conséquents) pour
lesquelles le système de raclage (souvent discontinu) est un râteau qui peut être
situé à l'aval ou à l'amont. A signaler un type de grille récent et bien apprécié,
l'AQUAGARD, qui est en fait un mécanisme automatique constitué de peignes
courbes raclant sans discontinuer les espaces interbarreaux. Et enfin, sont parfois
utilisés des tamis (maille de 0.25 à 0.03 mm) qui peuvent être ou non rotatifs, et
qui sont toujours à l'aval d'un véritable dégrillage pour éviter leur colmatage.
Le dégrillage n'a aucune action sur la pollution associée à des particules de taille
inférieure à la maille utilisée, mais uniquement sur la pollution dite esthétique
(essentiellement les flottants et en partie sur les suspensions de taille
importante), ce prétraitement n'agit par conséquent jamais sur la pollution
dissoute. Le dégrillage exige un entretien régulier et aussi une bonne gestion des
déchets, son efficacité sur les eaux usées domestiques est d'environ 5 à 10 %
pour les MES, et d'environ 5 % pour la DBO. Dans la pratique, le dégrillage est
une opération essentielle car préalable à des opérations ultérieures exigeant une
protection (postes de pompage, vannes, siphons etc..).
II.7.2.2 Dessablage
L'objectif essentiel du dessablage est de retenir les particules sédimentables afin
de protéger les installations de l'aval, les dépôts de sables réduisant en outre la
débitance des conduites. En théorie, le dessablage vise à piéger les matériaux
denses (d>2) et de taille grenue (diamètre D>0.2 à 0.25 mm, voire à 0.5 mm),
c'est à dire essentiellement des particules minérales type graviers et sables.
Cependant, il est inévitable qu'une petite proportion de matière organique soit
retenue au niveau de ces matériaux, ce qui engendre des problèmes de
fermentation en anoxie au fond du bassin, aussi des procédés de lavage de sable
sont-ils souvent mis en œuvre.
Au niveau pratique, la capture des particules est obtenue en réduisant leur
vitesse, ce qui permet de distinguer les dessableurs rectangulaires (section
mouillée large) des dessableurs tangentiels (mise en œuvre d'une force
centripète).
Les dessableurs longitudinaux sont dimensionnés pour atteindre une vitesse de
particule comprise en général ente 0.2 et 0.5 m/s. Ces ouvrages peuvent être
aérés ou non afin d'assurer une séparation de la fraction organique fixée sur les
sables et les graisses (ce sont alors des dessableurs-déshuileurs utilisés en
station d'épuration pour des débits supérieurs à environ 50 l/s).
L'efficacité des ouvrages est très variable et dépend en partie des conditions de
conception (hydraulique) et surtout des conditions de fonctionnement, c'est à
dire des débits admis.
Les sables extraits au niveau de la STEP sont composés de graviers, sables et
particules minérales de granulométrie supérieure à 0.2 mm. Le volume produit
dépend du type de réseau (unitaire ou séparatif) et du type de dégraisseur. On
considère en moyenne une production de sable de l'ordre de 5 à 12 l Eq.Hab/an
et densité de 1.5.
Les sables font l'objet d'un traitement de lavage/essorage qui peut faire
intervenir :
46
Un dessablage des eaux usées peut être prévu à la suite du dégrillage si le réseau
d’égout, ou une partie du réseau, est de type unitaire. Cette mesure vise à
protéger les équipements mécaniques contre les bris et l’abrasion.
En général, les fabricants donnent les instructions d’installation de ce type
d’équipement. On retrouve sur le marché des systèmes de dessablage aérés, des
dessableurs à vortex et des dessableurs à vortex assisté. Les dessableurs aérés
peuvent être installés à l’extérieur, mais les équipements périphériques, tels que
les pompes, les convoyeurs, etc., doivent être protégés contre le gel. Les
dessableurs à vortex assisté ou non sont beaucoup plus compacts que les
dessableurs aérés, mais divers problèmes de fonctionnement ont été observés
sur les dessableurs à vortex (non assisté), ce qui a donné lieu à une plus grande
popularité des dessableurs à vortex assisté.
L’efficacité des dessableurs dépend d’une multitude de facteurs. La sélection de
ces équipements se fait généralement à partir des informations présentées par
les fabricants. Ces derniers ont généralement procédé à des essais de rendement
pour en déterminer l’efficacité. Il est cependant important d’examiner les
courbes granulométriques des sables utilisés lors des tests si l’on veut procéder à
une évaluation comparative de divers équipements.
Un objectif de traitement de 85 % ou plus d’élimination des sables de plus de 240
μm est typiquement visé. Avec le déssableur, une vis de lavage et d’assèchement
des sables est requise, de même que des bennes d’entreposage.
II.7.2.3. Déshuilage-Dégraissage :
L'objectif du déshuilage est de retenir les graisses et les huiles (particules de
densité plus faible que l'eau) afin de protéger le milieu naturel. En effet, ces
éléments peuvent former en zone calme une couche fine (souvent irisée) en
surface qui réduit les échanges gazeux eau-atmosphère. Cette opération de
séparation est également essentielle pour protéger les installations sensibles
situées à l'aval (dans les stations d'épuration, les corps gras peuvent former des
émulsions perturbant notamment les écoulements).
47
situées à l'aval (dans les stations d'épuration, les corps gras peuvent former des
émulsions perturbant notamment les écoulements).
Les déshuileurs sont en général dimensionnés pour des vitesses ascensionnelles
voisines de 15 m/h, et il en existe de différents types : des déshuileurs
indépendants installés après un dessaleur ou des ouvrages combinés dessableur-
déshuileur. Le premier type est souvent utilisé pour des bassins de retenue
pluviale, le bassin est alors simplement équipé de cloisons siphoïdes. Le second
type est plus compacte, il est en général utilisé dans les stations d'épuration et
met en œuvre une insufflation d'air par fines bulles pour obtenir la flottation des
graisses.
L'eau épurée est évacuée par « surverse » dans le milieu naturel (sauf traitement
tertiaire). Les boues quant à elles, produites dans le premier bassin, décantent
naturellement et sont renvoyées en plus grande partie vers le bassin d'aération
(recirculation), la partie excédentaire est dirigée vers un circuit de déshydratation
ou un stockage spécifique.
51
Clarification de l’eau avec mise au tapis des boues, ces boues vont se séparer de
l’eau dans le clarificateur. Les bactéries, en digérant la pollution se sont
agglomérées entre elles pour former de petits paquets de boue, appelés flocs,
qui se déposent lentement au fond du bassin. L’eau ainsi épurée peut retourner à
la nature.
De fois , on passe d’abord par un traitement primaire qui est une simple
décantation qui permet de supprimer la majeure partie des matières en
suspension. Ce sont ces matières qui sont à l'origine du trouble des eaux usées.
L'opération est réalisée dans des bassins de décantation dont la taille dépend du
type d'installation et du volume d'eau à traiter. De la même manière, le temps de
séjour des effluents dans ce bassin dépend de la quantité de matière à éliminer
et de la capacité de l'installation à les éliminer.
II.7.3 Coagulation-floculation.
II.7.3.1 Définitions et caractéristiques
Les traitements physico-chimiques traitent les matières colloïdales ou
émulsionnées et également les matières en suspension décantables par
précipitation simultanée. Les réactifs chimiques utilisés sont nombreux et variés.
Les colloïdes sont des particules de diamètre compris entre 0,1 et 0,001µm
(définition adoptée par les traiteurs d'eau) et dont la surface spécifique est
comprise entre 6. 106 et 6. 109 m2/m3, ce qui induit de nombreuses réactions de
surface. Les colloïdes sont en général les agents de la turbidité et de la couleur
des effluents. Il est admis que les colloïdes ne sont pas retenus par filtration. Les
temps de décantation dans un mètre cube d'eau stagnante (à 20°C) sont compris
entre 2 et 200 ans (estimes par la loi de Stockes en régime laminaire).
En épuration des eaux usées, le traitement physico-chimique peut être utilisé
pour des effluents présentant une pollution colloïdale ou émulsionnée
importante (= 40% de la pollution totale), ce qui permet d'alléger le poids du
traitement biologique (si celui-ci est nécessaire), et de protéger ce dernier de la
diminution du rendement de dissolution de l'oxygène. Le traitement chimique
permet également de réduire la fraction non biodégradable de la DCO, et il est en
général peu dépendant de la température. D'importantes stations d'épuration
fonctionnent sur ce principe.
Ces traitements sont aussi appliqués pour traiter avant l'étage biologique les
métaux lourds, et également en traitement tertiaire (déphosphatation par
exemple). Classiquement, le traitement physico-chimique est défini comme la
suite d’opérations suivantes :
52
Cette séquence se divise en deux temps, d'abord au niveau de l'état chimique des
colloïdes qui sont déstabilisées, puis au niveau de la séparation liquide-solide.
L'essai est exécuté dans une éprouvette de 1 litre que l'on rempli d'une liqueur
mixte prélevée dans le bassin de traitement biologique, puis on note le volume
de boue après 30 minutes.
IM = V/P
Avec V : volume occupé par la boue (ml)
P : poids sec (g)
Si IM inférieur à 50 ml·g-1 : mauvaise décantabilité (les flocs ne sont pas assez
concentré)
Si IM est compris entre 80 ml·g-1 et 150 ml·g-1 : bonne décantabilité
Si IM supérieure à 150 ml·g-1 : phénomène de bulking (foisonnement de
bactéries filamenteuses)
Cet indice est déterminé chaque jour dans les stations d'épuration importantes
afin de vérifier le bon fonctionnement du système.
libre, les indices n et k des modèles puissance et exponentiel, ainsi que l'indice de
Mohlmann (SVI).
Un IVB faible indique que les solides biologiques ont de bonnes caractéristiques
de décantation de sorte que la cause de la mauvaise efficacité du décanteur est
d'ordre physique et peut être identifiée facilement.
Lorsque l'IVB est élevé, la mauvaise décantation est alors causée par un désordre
de l'écosystème qui se traduit le plus souvent par une croissance excessive
d'organismes filamenteux.
Les causes et les solutions d'un tel problème sont alors difficiles à identifier. Les
problèmes dus à une mauvaise décantation des boues imputable à un
déséquilibre d'ordre biologique entraînent, à la limite, une baisse de la qualité de
l'effluent des stations d'épuration. Or, les causes de tels problèmes sont variées.
Principe
La coagulation a pour objectif d'amorcer l'agrégation de particules colloïdales qui
présentent un comportement très stable en solution. L'adjonction du coagulant
produit dans un premier temps un ensemble de réactions complexes d'hydrolyse,
56
Application pratique
Les réactifs utilisés sont en général le sulfate d'alumine (Al2 (SO4)3(H2O)18), le
chlorure ferrique (FeCl3) et le sulfate ferreux (FeSO4 (H2O)7), à signaler également
l'emploi de l'oxychlorure d'aluminium (Al (Cl)n (OH)m avec n+m =3) et de
l'aluminate de sodium (AlO2 Na).
L'efficacité des réactifs est conditionnée par la zone de pH, ainsi, chlorure
ferrique et sulfate d'alumine sont-ils injectés entre pH 6 et 7,4 et pH 5,5 et 7,4
respectivement, le sulfate ferreux étant employé autour de pH 8,7 à 9,5.
L'utilisation de ces sels d'acides forts a pour effet une montée du pH (la
formation d'hydroxydes est associée à la libération d'un proton), ce qui implique
souvent le recours à des produits tampons pour contrôler le pH, tels que la soude
ou la chaux.
Les critères de choix d'un réactif sont de deux natures : le coût et la spécificité. Le
sulfate d'alumine et le chlorure ferreux sont les coagulants les plus couramment
employés, en particulier pour les effluents urbains.
La réaction de coagulation se réalise en une fraction de seconde, la précipitation
de l'ion métallique s'effectuant instantanément, aussi est-il nécessaire d'assurer
une diffusion très rapide des réactifs, ce qui est obtenu soit par injection dans la
canalisation d'amenée (au poste de pompage), soit dans un réacteur brassé
(rapide mixing).
2. La floculation
Principe
Les colloïdes déstabilisés se rassemblent progressivement pour former des flocs
qui sont des agrégats de taille suffisante pour être séparés de la phase liquide. Ce
phénomène d'agrégation se produit même sans agitation en raison des
phénomènes diffusionnels (mouvements browniens) qui se produisent dans le
processus de floculation péricinétique (très lente). L'efficacité de cette agrégation
s'accroît lorsque le milieu est mécaniquement agité, c'est la floculation
orthocinétique, engendrée par des gradients de vitesse, et qui est développée
dans le traitement physico-chimique.
57
4. Séparation solide-liquide
Après obtention des flocs, l'extraction des particules solides de la solution peut
être réalisée par deux méthodes : la décantation statique (souvent à lit de boue)
ou la flottation (en général à air dissous), le choix dépendant des propriétés de la
boue formée. Les trois critères suivants sont ainsi distingués :
vitesse de décantation
Pour une vitesse de décantation des flocs supérieurs à 3 m/h donc rapide, la
décantation sera préférée, et pour des vitesses inférieures, les flocs demeurant
en suspension, on choisira la flottation.
qualité de la boue
Si la boue formée présente de bonnes aptitudes au tassement, on choisira la
décantation. Les concentrations moyennes obtenues après décantation sont
comprises entre 5 et 100 mg/l et, pour la flottation, entre 40 et 150 mg/l.
présence de précipités minéraux
Des solides microcristallins peuvent se former au cours des réactions et accélérer
la décantation des flocs, ce qui écarte la séparation par flottation.
III.7.4 Les traitements biologiques
Les prétraitements physiques permettent d’éliminer les fractions solides
grossières des eaux usées, sans action sur la partie non décantable. Les
traitements physicochimiques permettent, en plus, d’éliminer une partie de la
fraction soluble. Mais seuls les traitements biologiques permettent, de façon
acceptable sur le plan technico économique, d’éliminer de façon très poussée la
fraction soluble et organique de la pollution. En effet, les bactéries (agent
59
biologique le plus fréquemment employé), en raison de leur taille très réduite (et
de leur capacité d’échange membranaire), de leur forte densité, de leur capacité
d’adaptation (forte capacité de dissémination en général) et de leur fort taux de
développement, sont les plus capables d’épurer efficacement les eaux usées.
Néanmoins, pour assurer un fonctionnement efficace de l’étage biologique avec
ses équipements (agitateurs, pompes, aérateurs), il est le plus souvent impératif
de placer des équipements de prétraitement en amont qui assurent ainsi une
fonction de protection.
III.7.4.1 Définitions
La pollution organique comprend une fraction biodégradable, la DBO5, et une
fraction non biodégradable estimée par la différence entre DCO et DBO ultime
(mesurée à 21 jours). Les traitements biologiques ne s'attaquent qu’à la fraction
biodégradable de la pollution organique qui comprend :
des protides (protéines en général),
des glucides (sucres, amidons, cellulose),
des lipides et des graisses (esters d'acides gras et d'alcools plus ou moins
complexes et plus ou moins insolubles dans l'eau et capables de former
des émulsions très stables).
Il existe de très nombreux procédés permettant de dégrader la matière
organique par voie biologique. On distingue ainsi :
o les procédés dits aérobies (lits bactériens, disques biologiques, boues
activées, biofiltres...),
o les procédés anaérobies (fermenteurs, digesteurs, biofiltres),
o et enfin, les procédés extensifs (lagunage)
III.7.4.2 Les procédés aérobies
Les procédés aérobies mettent en œuvre des bactéries hétérotrophes qui ont
besoin de matière organique pour vivre et qui consomment de l'oxygène. Elles
s'activent avec la température et transforment la matière organique soluble en
énergie et en matière organique de synthèse en consommant l’O2. A signaler que
certains hétérotrophes peuvent se dispenser d'oxygène et utiliser les nitrates,
elles sont alors dénitrifiantes dans une zone dite d'anoxie.
L'épuration aérobie est le mode traitement biologique le plus employé. Les
praticiens distinguent deux grandes familles (qui peuvent d’ailleurs s’appliquer à
certains procédés anaérobies) :
les cultures fixées (lits bactériens, biofiltres),
les cultures libres (boues activées et variantes).
1. Les lits bactériens
60
Les lits bactériens sont des dispositifs composés d'un média sur lequel se
développe la culture bactérienne épuratoire (c'est le bio-film). Cette technique,
est très ancienne .
Le matériau support de la biomasse est en contact étroit avec les eaux usées, le
solide est immergé ou arrosé et l'apport d'oxygène est assuré par mise en contact
du film bactérien avec l'air atmosphérique. L'échange gazeux peut avoir lieu de
façon discontinue (lits immergés), ou continue quand l'air et l'eau traversent la
masse du lit.
On considère les filtres à co-courant et ceux à contre-courant (lits à
ruissellement).
Différents types de matériaux sont utilisés : pouzzolane (taille comprise entre 40
– 80 mm), silex concassés, plastique divers, qui sont arrosés par un dispositif
répartiteur en général mobile (sprinkler) sur le principe des tourniquets
hydrauliques (sprinklers).
L'alimentation en air se fait en général naturellement. Les garnissages plastiques
développent des surfaces élevées de l'ordre de 150 à 200 m2/m3 avec des
indices de vides de l'ordre de 95 % (contre 50 % pour les matériaux traditionnels).
Ces nouveaux procédés acceptent d'importantes variations de charges avec des
risques réduits de colmatage. En outre, de nouveaux sprinklers motorisés
assurent des vitesses plus faibles de rotation et, en relation avec un recyclage des
effluents, permettent d'atteindre des rendements supérieurs.
CEMAGREF recommande sur le plan pratique un traitement primaire à l'amont
du lit bactérien de type décanteur ou tamisage pour réduire la charge en MES. En
terme de consommation électrique, le procédé par lit bactérien est très économe
(de l'ordre de 0.6 kWh/kg DBO éliminé). Sur le plan pratique, en France, le
CEMAGREF recommande le lit bactérien pour des STEP de capacité comprise
entre 300 et 2000 E.H. et le tableau ci-après présente leurs méthodes de
dimensionnement :
2. Les biofiltres
immergés date des années 1970 sur la base de techniques mises en œuvre dans
le traitement des eaux potables.
Dans le domaine des biofiltres, un important progrès a été réalisé quand
l'aération a pu être réalisée directement dans le réacteur (auparavant, les
effluents étaient préoxygénés). Sur le plan du procédé, les techniciens
distinguent 3 phases (solide, liquide et gazeuse) et les arguments commerciaux
mis en avant par les constructeurs sont également au nombre de 3 (compacité,
modularité et flexibilité,
rétention des MES). Ces avantages font des biofiltres une technique bien
adaptée dans les cas de sites soumis à de fortes contraintes (contexte urbain) ou
sujets à d'importantes variations de charges (zone touristique). Néanmoins, les
biofiltres sont limités par la concentration initiale des eaux usées qui ne doit pas
dépasser 200 mg/l pour les MES et 400 mg/l pour la DCO.
Sur le plan process, la qualité des ERU impose en général un premier étage de
traitement pour réduire la charge organique (décantation primaire,
physicochimique).
La charge volumique appliquée est de l'ordre de 5 fois celle appliquée dans les
boues activées en raison de la très forte concentration en biomasse (10 à 20 fois
celles des BA). L'air process est injecté dans le réacteur par un réseau de
diffuseurs. Le fonctionnement normal impose des lavages périodiques complexes
(cycle et modalités) qui doivent être optimisés afin d'éviter l'entraînement du
matériau avec les eaux sales de lavage tout en conservant une fraction
indispensable de la biomasse pour le fonctionnement épuratoire.
Afin d'éliminer la fraction soluble et organique qui n'a pu être extraite des eaux
résiduaires par le procédé de décantation, un traitement complémentaire est
nécessaire. En effet, la fraction colloïdale de la pollution organique peut être
insolubilisée par des traitements de 2 natures : le physico-chimique, et le
biologique.
Nous considérons ici uniquement les procédés biologiques. Il convient de
rappeler dans un premier temps les grands principes du métabolisme :
Avec :
a : fraction du substrat (DBO, DCO, COT) dégradée et synthétisée en
biomasse
a': fraction de substrat oxydé (besoins en énergie)
b : fraction de la biomasse dégradable oxydée par jour
b' : besoins en O2 pour l'oxydation de la biomasse dégradable
K : cinétique de biodégradation du substrat = f(biodégradabilité, biomasse
épuratrice)
Nous allons désormais considérer les relations mathématiques pour l'élimination
de la matière organique biodégradable.
Il existe en effet de nombreux modèles mathématiques qui ont démontré que,
pour des charges importantes en matière organique, le taux de dépollution est
une constante. A des charges organiques plus faibles, une corrélation entre ce
taux et la concentration est observée et plus la concentration est faible, plus le
taux diminue.
Pour des substances simples Wuhrmann, Tischler et Eckenfelder ont montré que
la réaction est d'ordre zéro. Pour des composés complexes, la relation de Monod
est utilisée :
64
S : concentration en substrat
μm : taux de croissance maxi de la biomasse
Xv : matière volatile en suspension (proportionnel à la concentration
de biomasse)
Ks : constante de Monod : concentration en substrat au taux de
croissance ½.μm
a : coefficient de production de la biomasse
L'expérience montre en outre que, pour un réacteur à boues activées, la relation
suivante est vérifiée par :
avec
So : concentration en substrat de l'eau brute à l'instant t=0
S : concentration en substrat de la boue à l'instant t
Kb : coefficient de cinétique
Dans un bassin à mélange intégral, on obtient la relation :
Cm en kg DBO/kg MV/j
La Cm est donc définie comme le rapport de la DBO appliquée par la biomasse
présente dans le bassin (c'est le fameux F/M ou ratio food/microorganismes).
Equivalent de la charge massique, "A", l'âge de boue, exprime le rapport entre la
biomasse totale présente dans le bassin et la quantité extraite par jour.
avec
A en j
M en kg
∆M en kg/j
A partir de calculs assez complexes (cinétiques et bilans massiques), et pour un
système à recirculation de boue, les formules suivantes sont obtenues :
avec :
M : biomasse présente dans le réacteur en kg
∆M : flux de biomasse extrait en kg/j
FDBO : flux journalier de DBO à traiter en kg/j
a : coefficient de synthèse organique (0.50 a 0.60)
Xd : fraction biodégradable des MVS
X'd : fraction biodégradable des MVS à l'instant t=0 (0.8)
X'n : fraction non biodégradable des MVS à l'instant t=0 (0.2)
b : coefficient de cinétique endogène (1/j)
A : âge de boues (1/j)
Ce qui donne :
3. Application pratique
Les traiteurs d'eau ont simplifie la théorie dont ils n'ont retenu que la
modélisation de Eckenfelder :
∆ = Sm + Svi + am . Le - 0.75 . b . Sv + 0.17 . N-nitrifie
avec :
Sm : masse de matières minérales en suspension dans les eaux
brutes (environ 25 à
66
4. Besoins en oxygène
5 Traitement de l'azote
la faune piscicole. Les bactéries nitrifiantes sont autotrophes (elles fixent elles-
mêmes le carbone nécessaire à leur croissance dans le CO2 de l’air). Elles
croissent donc beaucoup plus lentement que les hétérotrophes. Une station
d'épuration doit d’abord éliminer les composés organiques avant de pouvoir
nitrifier.
Une troisième étape facultative consiste à dénitrifier (ou dénitrater) les nitrates
résultants de la nitrification. Cette transformation peut se faire en pompant une
partie de l’eau chargée de nitrates de la fin de traitement biologique et la
mélanger à l’eau d’entrée, en tête de traitement. La dénitrification se passe dans
un réacteur anoxique, en présence de composés organiques et de nitrates. Les
nitrates sont réduits en diazote (N2) qui s’échappe dans l’air. Les nitrates sont des
nutriments qui sont à l’origine de l’envahissement d’algues dans certaines mers,
en particulier la Mer du Nord. La dénitrification se fait généralement sur les
petites stations d'épuration dans le même bassin que la nitrification par
syncopage (arrêt de l'aération, phase anoxie). Cette étape tend à se généraliser
pour protéger le milieu naturel.
6. Traitement du phosphore
Le phosphore des ERU provient pour environ 1.9 g/E.H d'origine alimentaire et
pour 2.1 à 2.3 g/E.H des lessives. Le PT est traditionnellement éliminé par des
traitements physico-chimiques :
M3+ + (PO4)3- → MPO4 qui précipite (cette réaction entraîne une surproduction
d'environ 30 % de boues en ERU standards et le rapport molaire M/P varie entre
1.5 et 2 et M : Fe ou Al).
Il est également possible de réaliser un traitement à la chaux. Dans tous les cas le
traitement du PT peut être réalisé en pré-précipitation (amont du bassin
d'aération), en précipitation simultanée ou en post-précipitation (après le
clarificateur : traitement tertiaire). Le rendement attendu est proportionnel au
dosage des réactifs, traditionnellement, il est de l'ordre de 50 à 80 %. Le tableau
ci-après présente les avantages et inconvénients de chaque technique :
II.7.6. Lagunage
Le lagunage, est une technique naturelle d’épuration des eaux basée sur la
déseutrophisation. Le principe est de recréer des bassins "tampons" durant
lesquels les eaux usées vont transiter, avant d'être rejetées dans le milieu
naturel. Les phénomènes d'auto-épuration des eaux se font ainsi dans ces
70
bassins, de grande surface, plutôt que dans le milieu naturel (lac, rivière) qui est
ainsi préservé des conséquences néfastes de ce phénomène d'auto-épuration (la
dégradation de la matière organique par les micro-organismes aérobies, entraine
une chute du taux d’oxygène dissous, ce qui a pour conséquence d'asphyxier la
macrofaune et la macroflore aquatique).
Le lagunage consiste à établir un écoulement lent par gravité des eaux usées dans
plusieurs bassins de rétention peu profonds en éliminant le risque d’infiltration
dans les eaux souterraines. Pour cela, les bassins sont rendus étanche par la mise
en place d'une géomembrane synthétique, ou plus rarement par une couche
d'argile compactée.
Fonctionnement
Comme dans toute station d'épuration collective, l'eau usée est généralement
prétraitée au préalable par un dégrilleur (élimination des déchets solides
grossiers de type bouteilles, branches, etc...) et éventuellement un
dégraisseur/dessableur (décanteur et insufflateur d'air, dimensionnés pour des
vitesses ascensionnelles rapides et permettant la décantation du sable et la
flottation des graisses).
Une lagune peut servir en tant que traitement à part entière pour des petites
collectivités (de l'ordre de 100 à 1000 Equivalents-Habtitants), mais certaines
villes moyennes comme Rochefort ou Mèze ont mis en oeuvre ce procédé, même
s'il a fallu pour cela aménager des surfaces importantes.
Une lagune peut également servir de traitement de finition en sortie d'une filière
intensive de type boue activées, afin d’affiner les performances de traitement,
dans les cas ou c'est nécessaire (présence de sites classés ou zones sensible,
performances exigées sur le paramètre phosphore ou sur les micro-organismes
pathogènes).
Les lagunes de terre, pourvues de talus ayant une pente d'un tiers. Si une
protection contre l'infiltration dans les eaux souterraines est nécessaire, les fonds
et les remblais doivent être colmatés. Elles sont généralement rectangulaires.
72
L'eau qui sort de ce système est conforme aux normes de la directive 91-271 du
21 mai 1999 concernant les paramètres d'épuration : DCO, DBO, MeS, Pt, Nk...
Inconvénients
Grande emprise foncière
Contraintes possibles s'il y a la nécessité d'imperméabiliser le sol.
Variation saisonnière de la qualité de l'eau en sortie.
N'apprécie pas les grandes pollutions ponctuelles et les pollutions chimiques.
En cas de mauvais fonctionnement, risque d'odeurs.
Veiller à ne pas atteindre l’état de putréfaction.
II.8. L`ANALYSE DE L`EAU
Les buts de l`analyse chimique
- le contrôle de qualité
- les recherches scientifiques
- pour lutter contre la pollution, surveiller les installations
existantes (stations de traitement)
II.8.1. Prélèvement de l`eau
C`est une opération délicate qui conditionne les résultats analytiques et
l`interprétation qui en sera donnée.
L’ échantillon doit être :
- homogène
- répresentatif
- contenir les caractéristiques physico-chimique de l`eau ( gaz
dissous , matières en suspension )
Le Prélèvement peut être :
- Instantané : l`échantillon reflète la composition de l`eau qui a un
caractère évolutif. Si on veut apprécier ces variations, il faut
multiplier ces prélèvements.
- En continu : ceci nécessite un dispositif automatique
Le matériel de prélèvement :
Il est conseillé d`utiliser des flacons neufs en verre borosilicaté, bouché a l`émeri,
sinon avec des bouchons en polyéthylène ou en Téflon (préalablement
74
maintenus pendant une heure dans l`eau distillée puis séchés). Les flacons
peuvent être réemployés après lavage adéquat.
L`usage des flacons en plastiques s`est répandu parce qu’ils facilitent le
transport, et leur prix est abordable, mais sont à usage unique normalement,
sinon le risque de contamination augmente
Dans le cas d’un lac ou d’une retenue d’eau, il faut plusieurs prélèvements à des
endroits et profondeurs différents. Le mélange de ces différents échantillons
donne un échantillon moyen. On trouve sur le marché des appareils appropriés
pour effectuer ces prélèvements.
II.8.2. Le transport des échantillons :
Les échantillons se transportent a 4° C et à l`obscurité dans des emballages
isothermes pour mieux les conserver.
Il se passe toujours un temps entre le moment de prélèvement, le transport et
l`instant d`analyse. Pendant cette période, des phénomènes chimiques et
bactériologiques peuvent conduire à des précipitations secondaires par
changement de valence, volatilisation, biodégradation,…D`où la nécessité
d`employer des adjuvants de conservation.
Les sels de magnésium sont calculés en valeur de chaux dans le rapport MgO /
CaO =1/1,4.
Généralement, on classe l´eau d´après son degré de dureté de la façon suivante :
0-4 ° allemands ( 0-7° français ) : eau très douce
4-8 ° allemands ( 7-14° français) : eau douce
8-12° allemands ( 14-21° français ) : eau de dureté moyenne
12-18° allemands ( 21-32° français ) : eau un peu dure
18-30 ° allemands ( 32-33° français ) : eau dure
Plus de 30 ° allemands : eau très dure
Concentré à froid, il n’a pas d’action sur le fer, l’acier, la fonte. À chaud, presque
tous les métaux sont attaqués.
III.3 Toxicologie
L’acide sulfurique peut provoquer des lésions au niveau de la peau, des yeux, des
voies respiratoires et des dents : l’élévation de température augmente les effets
du produit.
La valeur limite d’exposition (VLE) (pour 8 h/j) recommandée par l’INRS est de 1
mg/m 3 d’air.
Stockage et manipulation
Consignes applicables aux liquides corrosifs
Réservoirs bien fermés et citernes munis d’évents avec déshydrateur.
À l’ouverture, ne pas fumer et prohiber les points d’ignition.
Matériau d’emballage : acier ordinaire ou acier inoxydable.
Précautions particulières de manipulation :
• port de gants obligatoire, et éventuellement bottes, vêtements de protection
antiacide et
visière ;
• postes d’eau à proximité, douches et fontaines oculaires ;
• ventilation des locaux et aspiration des vapeurs d’acide sur les postes de travail
;
■ l’oxygène
■ Et l’eau
III.5.1 Le soufre
Le soufre est un élément chimique de la famille des sulfurides de symbole S et de
numéro atomique 16. Il est un non-métal multivalent, inodore, insipide et
abondant, ne se dissout pas dans l'eau. Le soufre est surtout connu sous la forme
de cristaux jaunes et se trouve dans beaucoup de minéraux (sulfure et sulfate) et
même sous forme native, particulièrement dans les régions volcaniques.
L'essentiel du soufre exploité est cependant d'origine sédimentaire.
C'est un non-métal de couleur jaune pâle qui peut se combiner avec l'hydrogène
pour donner le sulfure d'hydrogène qui est un gaz toxique qui présente une
odeur caractéristique d'œufs putréfiés. Le soufre brule avec une flamme bleue
qui émet une odeur particulièrement suffocante (le dioxyde de soufre SO2). Le
soufre est insoluble dans l'eau mais est soluble dans le (bi-)sulfure de carbone
(CS2). Les états d'oxydation les plus communs du soufre sont −2, +2, +4 et +6.
Dans tous les états : solide, liquide et gazeux, le soufre possède des formes
allotropiques. On peut montrer que le soufre cristallin est formé d'anneaux à
8 membres : S8.
III.5.2 Sources du soufre
Le soufre se trouve naturellement en grande quantité, composé à d'autres
éléments sous forme de sulfures (par exemple : la pyrite) le cinabre, la galène, la
82
Le procédé frash
Actuellement on extrait le soufre par le procédé frash.
En effet, on procède à un forage dans le gisement jusqu'au dépôt.
On introduit dans le puits de forage trois tuyaux concentriques :
S L'un pompe vers le puits l'eau à 170°C car le soufre entre en
fusion à 114°C S Le second amène l'air sous pression (6,84
kg/m2) dans le puits
S Le troisième ramène le soufre fondu et les impuretés accompagnatrices à la
surface sous l'effet de la pression.
1° JnJection. D’eau chaude à 170°C.)
2° Injection d’air comprimé (6,84/(rg/m2.')
3°Pression due à L'air comprimé sur le melange eau -soufre en etat de fusion
4°Remontée du soufre fondu, de l'eau et de l air
5 soufre en etat de fusion
6 Couche de sable du desert
83
7 Gisement de soufre
Remarque 140°C le soufre présente une vioscosité minimale. On peut par cette
méthode produire 400T/J et 40% de la production mondiale du soufre l'est par le
procédé frash.
Pour les grandes quantités, le soufre est transporté par voie maritime sur des
navires spécialisés appelés soufriers.
Des gaz naturels et industriel
Dans les régions riches en gaz naturels il est possible de produire du
soufre dans la mesure où celui- ci contient : le methane, le H2S et le gaz
carbonique.
Ce procédé se nomme PROCEDE CLAUS. Le H2S étant
particulièrement toxique et corrosif même à faible dose pour les installations de
traitement de gaz, doit être éliminé.
En effet, le gaz naturel sortant du puits (± 3000 m de profondeur )
140°C et 670 bars)est détendu à 80 bars ce qui le refroidit jusqu'à 50°C.
Ensuite le gaz est envoyé dans un abordeur de C02 et H2S à base de
DIETHANALAMINE (DEA) est destiné à d'autres fins. La solution de H2S et C02 est
envoyée vers une tour de régénération d'où on extrait par désorption le H 2S et le
C02.
Le gaz contenant le H2S est envoyé dans un four où le 1/3 d'H2S est oxydé suivant
la réaction
H2Sg + 3/202g -^S02 + H20g =-518KJmole+
Le mélange S02 - H2S est destiné à une réduction à 1100°C dans un four suivant
la réaction
2H2Sg + S02g -> 2H20g + 3S (vapeur), reaction de claus.
Cette réaction s'effectue sur un catalyseur à base d'Al203 avec
recirculation de gaz pour améliorer le taux de conversion (±95%).
Cette réaction de CLAUS s'effectue à basse température entre 230
et 330°C par passage sur 2 ou 3 étages catalytiques.
Le reste d'H2S est incinéré puis évacuer dans l'atmosphère.
III.5.3 Utilisations du soufre.
Le soufre est employé dans de nombreux processus industriels tels que :
- la production d'acide sulfurique (H2SO4)
- la production de poudre à canon et
- la vulcanisation du caoutchouc.
- Le soufre est aussi employé comme fongicide
- la fabrication d'engrais phosphatés.
- la fabrication des allumettes et des feux d'artifice.
- Les sulfites sont employés pour blanchir le papier
et les fruits secs.
84
Normes
Le seuil acceptable du SO2, selon le règlement 90 de l'ancienne CUM, est de 1300
µg/m 3 pour la moyenne horaire, de 260 µg/m 3 pour la moyenne sur 24 heures
et de 52 µg/m 3 pour la moyenne annuelle. En ce qui concerne l'indice horaire de
la qualité de l'air, la valeur de référence utilisée est la recommandation de
l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour 10 minutes, soit 500 µg/m 3.
Impacts sur la santé
L'exposition à une concentration élevée de SO2 peut affecter et amplifier les
maladies du système respiratoire. Les personnes souffrant d'asthme et de
maladies cardio-respiratoires sont les plus vulnérables, ainsi que les enfants et les
personnes âgées. De plus, les efforts physiques intenses augmentent les effets
pervers du dioxyde de soufre.
Impacts sur l'environnement
En plus de contribuer à la détérioration de la qualité de l'air, le SO 2 a une
influence néfaste sur les cultures et le rythme de croissance des végétaux. Sa
grande contribution à la formation des pluies acides fait de lui un agent associé à
la corrosion des matériaux utilisés dans la construction des bâtiments (pierre,
métaux), à l'acidification des lacs et des cours d'eau, à la détérioration des forêts
et à la diminution de la visibilité (brouillard).
Sources :
Près de 69 % des émissions ontariennes de SO 2 en 2000 provenaient des
fonderies et des usines fournissant l’énergie nécessaire aux services publics,
85
2.2.Grillage de la pyrite
Il s'effectue dans des fours de différents types qui fonctionnent à
pression atmosphérique dans un courant d'air chaud (500 à 1000°C). La réaction
globale de grillage est :
4 FeS2 + 11 02 -> 2 Fe203 + 4 S02 + 3414Kj
Elle a lieu à 500°C en trois phases :
1. Dissociation thermique de
la pyrite 2FeS2 ->2FeS +
s2
2. Combinaison rapide
du soufre S2 + 202 ->
2S02
3. Transformation du FeS en Fe203
Remarque : Il faut veiller à travail à 500°C. Car en deçà le grillage sera sulfatant
conduisant à FeS04 et Fe203 qui a une action catalytique sur la réaction globale.
Au-delà, en excès d'air la réaction sera 3FeS2 + 802 -> Fe3S4 +6S02 + a
Et dans tous les deux cas nous perdons du soufre.
Le gaz produit au grillage de la pyrite titre 3% en S02, raison pour
laquelle on l'enrichit par le S02 provenant de la combustion du soufre. Raison
pour laquelle beaucoup d'usine bien que grillant la pyrite ou la blende se dotent
des brûlures à soufre ou fours à soufre.
À la sortie du four (A), les gaz sont refroidis dans une chaudière à tubes d’eau (B)
équipée d’un dispositif de nettoyage des tubes et d’un accès pour l’évacuation
des cendres.
Un système de séparateurs électrostatiques (C) élimine la quasi-totalité des
poussières entraînées dans les gaz.
Le lavage et l’épuration des gaz sont ensuite réalisés dans une série d’appareils
comprenant successivement :
— une tour de lavage (D) (quench) dans laquelle une pulvérisation importante
d’eau en recyclage assure la trempe des gaz ;
— une tour de refroidissement (E) destinée à condenser le plus possible d’eau
saturant les gaz ;
— des séparateurs électrostatiques humides (F) pour l’élimination des
gouttelettes entraînées et des particules solides encore présentes.
Refroidis à environ 35 oC, les gaz sont ensuite séchés dans une tour à garnissage
(G) arrosée à l’acide sulfurique concentré (92 à 98 % en masse).
À partir de ces deux relations, il est possible de tracer une courbe théorique
d’équilibre de conversion en fonction de la température.
L’augmentation de la pression, la réduction de la concentration en SO2 ainsi que
l’élimination intermédiaire du SO3 déjà formé sont des moyens permettant
d’accroître le rendement de conversion.
2.6 Environnement
L’évolution vers une réduction de plus en plus sévère des rejets dans
l’atmosphère a amené les producteurs d’acide à utiliser de plus en plus la double
absorption dans les nouvelles unités et à transformer les anciennes unités
fonctionnant en simple absorption.
Les problèmes d’environnement concernent les rejets, dans l’atmosphère, de gaz
pouvant contenir des quantités trop importantes de SO2 ou pouvant générer des
brouillards sulfuriques.
2.6.1 Ateliers nouveaux
Les unités construites après 1970, fondées sur la double absorption, ne posent
donc pas de problèmes puisque leurs rejets en SO2 sont faibles (350 ppm).
2.6.2 Ateliers anciens
Pour les unités construites antérieurement à 1970, plusieurs solutions existent,
permettant de réduire les rejets de SO2 :
— la transformation en double absorption par addition des équipements
correspondants ;
— l’abattage de SO2 dans les gaz de queue avec de la chaux, de l’ammoniaque ou
de la soude mais en générant un sous-produit liquide ou solide quelquefois
valorisable ;
— l’oxydation directe de SO2 en H2SO4 avec ou sans catalyseur.
2.6.3 Brouillard sulfurique
L’essentiel des rejets d’une unité sulfurique est constitué par SO2. Cependant
l’émission d’un brouillard sulfurique à la sortie de la cheminée est un phénomène
connu qui peut avoir différentes origines.
Nous avons vu, dans le paragraphe 2.3.2, que l’absorption de SO3 ne pouvait pas
se faire directement dans l’eau pour des raisons de formation de gouttelettes
extrêmement fines qui restent dans le courant gazeux. Il en est de même si les
gaz contiennent des quantités excessives d’humidité : leur refroidissement au-
dessous du point de rosée entraîne la formation d’un brouillard qui ne sera pas
arrêté lors de l’étape d’absorption.
Un moyen d’éliminer ou de réduire très sensiblement l’émission du panache
résultant de ce brouillard consiste à installer des dévésiculeurs de haute efficacité
en sortie de la tour d’absorption.
De même, une mauvaise absorption de SO3 se traduit, dès la sortie de celui-ci à
la cheminée, par un panache résultant de la réaction de SO3 avec l’humidité de
l’air.
2.7 Investissements
Les ordres de grandeur estimés en 1992 sont les suivants :
98
Références bibliographiques
[1] L’acide sulfurique. Syndicat National Professionnel de la Chimie (1990).
[2] PACQUIEZ (P.). – Évolution de la fabrication de l’acide sulfurique pendant les
trente dernières années. L’Industrie chimique (extraits) (1960 à 1963).
[3] DUECKER (W.W.) et WEST (J.R.). – The manufacture of sulfuric acid. Robert E.
Krieger
Publishing (1959).
99
1.1. Vaporeformage
Une première étape consiste à transformer les hydrocarbures légers en
gaz de synthèse par réaction avec la vapeur d’eau sur un catalyseur au nickel [5],
une transformation qui s’opère à haute température (840 à 950 oC) et à pression
101
Un brûleur est monté en partie haute du réacteur. Une atomisation très fine de la
charge d’hydrocarbures est recherchée pour obtenir un mélange intime entre
l’oxygène et la charge liquide.
La figure IV.2 représente le schéma du brûleur. La charge est injectée par une
canne centrale qui la divise en fines goutelettes formant un vortex.
Le mélange (oxygène + vapeur) est admis dans une chambre circulaire entourant
cette canne, par des entrées tangentielles qui le mettent en rotation en sens
inverse de celui du vortex d’hydrocarbures.
Les gaz chauds quittent le réacteur par une tubulure latérale, placée à une
certaine distance du fond. L’espace ainsi formé permet de piéger une partie des
cendres, ainsi que d’éventuels laitiers et morceaux de réfractaires.
Le brûleur étant un élément essentiel du procédé SGP, des développements
récents ont permis la mise au point d’un brûleur de type coannulaire qui permet
un mélange plus efficace entre la phase gazeuse et la charge liquide ainsi qu’un
meilleur contrôle de la température de la flamme. L’oxydant, la vapeur et la
charge liquide circulent dans des passages coannulaires qui permettent d’alterner
des zones de charge liquide et des zones de mélange d’oxydantvapeur.
L’utilisation de ce brûleur permet de traiter des charges plus lourdes sans la
formation excessive de carbone. De plus, l’amélioration des caractéristiques
mécaniques et hydrodynamiques du brûleur a permis d’améliorer la résistance à
l’érosion et de réduire la consommation en gaz modérateur.
Pour plus de détails sur la gazéification, se reporter à la référence bibliographique
[4].
3.3 Récupération de chaleur
Les gaz produits sortent du réacteur à une température de 1 300oC et sont
refroidis dans une chaudière de récupération, spécialement conçue pour
récupérer la chaleur sensible des gaz et produire de la vapeur saturée haute
pression utilisable directement dans le réacteur et transformable en énergie
mécanique ou électrique. Cette chaudière de récupération reçoit des gaz très
107
Environ 95 % des suies sont récupérées sous forme d’une suspension aqueuse en
fond de la colonne de séparation et sont dirigées vers l’équipement de
récupération du carbone.
Le gaz est ensuite lavé à contre-courant dans une colonne à garnissage. Une
circulation d’eau est assurée dans le lit inférieur par un système de pompage
alors que dans le lit supérieur, l’eau provient de la section de récupération de
carbone.
À la sortie de cette colonne, le gaz ne contient plus que 1 ppm de particules
solides (soit 10 –6 en masse) et sa température est comprise entre 35 et 40oC. Il
peut être dirigé dans les unités de traitement des gaz (désulfuration).
La suspension aqueuse recueillie au fond du laveur contient entre 0,5 et 1,5 % (en
masse) de particules de carbone et de cendres. Il s’agit de récupérer autant que
possible le carbone pour le recycler dans le réacteur. Pour ce faire, la suspension
est mise en contact avec de faibles quantités d’hydrocarbure liquide. Les
particules solides s’agglomèrent en granulés (en anglais : pellets), facilement
séparés de l’eau.
Deux types d’équipement ont été développés suivant la viscosité de la charge à
gazéifier.
2 Reformage du méthanol
5.2 Technologies
1 Structures monopolaires et bipolaires
Les premiers dispositifs d’électrolyse comportaient des électrodes monopolaires,
anodes et cathodes, reliées en parallèle à deux pôles principaux + et –. Les
systèmes bipolaires, développés ensuite, utilisent des plaques jouant le rôle
d’anode d’un côté et de cathode de l’autre, la conduction s’opère à l’intérieur de
l’électrode au travers de son épaisseur, permettant ainsi de limiter la chute
ohmique. Ces assemblages bipolaires offrent l’avantage d’une densité de
courant plus élevée et d’une meilleure compacité au prix d’une difficulté :
l’électrode présente une face en milieu oxydant (anode) et une en milieu
réducteur (cathode). Les systèmes industriels reposent en général sur cette
technologie bipolaire, alors que certains électrolyseurs de petite capacité
proposent encore des structures unipolaires.
2 Description de l’installation
115
3 Produits obtenus
6 Stockage et manutention
Les installations de stockage et de manutention d’ammoniac sont soumises à la
réglementation des installations classées à laquelle s’ajoutent un certain nombre
de décrets, d’arrêtés et de circulaires, détaillés dans la fiche toxicologique no 16
de l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité).
En présence d’humidité, l’ammoniac attaque rapidement le cuivre, le zinc,
l’argent et leurs alliages.
118
L’acide HCl est un produit qui trouve beaucoup d’application dans l’industrie en
général et l’industrie chimique en particulier. Il sert par exemple :
1. NEUTRALISATIONS :
On peut acidifier (pH 2-4) la saumure envoyée vers les électrolyseurs avec
de l’acide chlorhydrique de façon à protéger le revêtement de l’anode, à
maintenir la formation de chlorate à un niveau bas et à abaisser la teneur en
oxygène dans le chlore gazeux. Pour maintenir un taux d’oxygène constant, la
quantité d’acide consommée doit être augmentée au fur et à mesure que les
membranes vieillissent (à cause de l’augmentation de la rétromigration des ions
OH à travers le séparateur). Les (bi)carbonates amenés avec le sel sont
décomposés par ces additions d’acide, en donnant du dioxyde de carbone
gazeux. Dans certains cas, ce CO2 doit être éliminé avant l’électrolyse afin de ne
pas polluer le chlore. Cela peut être réalisé par un simple stripping à l’air (à
l’entrée de l’électrolyseur) sur la saumure d’alimentation après acidification.
125
■ Dans les circuits avec recyclage, la saumure épuisée et saturée en chlore qui
sort des électrolyseurs doit être déchlorée pour éviter toute émission au niveau
du saturateur, d’endommager les résines pour le procédé membrane et pour
permettre d’utiliser des matériaux moins nobles sur les circuits de l’épuration
primaire.
● Pour le procédé mercure, la déchloration est partielle afin de maintenir le
mercure sous forme d’ions et d’éviter la précipitation de mercure métallique
dans les boues de purification. Après acidification vers pH 2 afin de déplacer
l’équilibre HClO/Cl2 du côté chlore, la saumure chlorée est mise sous vide. L’eau
ainsi évaporée strippe le chlore qui est renvoyé vers la section de traitement. Le
vide est obtenu soit par un éjecteur vapeur, soit par un compresseur à anneau
liquide. L’eau évaporée est condensée et renvoyée dans le procédé ou rejetée
(après déchloration).
● Pour le procédé à membrane, cette déchloration doit être totale pour ne pas
endommager les résines échangeuses d’ions de l’unité de purification secondaire
de la saumure. Cela est obtenu soit en faisant passer la saumure sur un lit de
carbone actif, soit en injectant un agent réducteur (par exemple, du sulfite, du
bisulfite ou de l’eau oxygénée).
● Un tel traitement de déchloration n’est pas nécessaire dans le procédé
diaphragme étant donné que le chlore qui traverse le diaphragme réagit avec la
126
Le gaz chloré qui sort des électrolyseurs est à une température d’environ 85 à 90
°C et est saturé de vapeur d’eau. Il contient également du brouillard de saumure,
des impuretés telles que N2, H2, O2, CO2.
5.1 Refroidissement
Après le séchage, le gaz chloré peut être épuré avec du chlore liquide ou
traité par irradiation aux rayons ultraviolets pour réduire les niveaux de
trichlorure d’azote, puis il peut être comprimé dans différents compresseurs :
— compresseurs à anneau liquide d’acide sulfurique à basses pressions ;
— compresseurs centrifuges à un ou plusieurs étages ;
— compresseurs à piston alternatifs ;
— compresseurs à vis (diverses pressions).
Le choix du type de compresseur dépend de la pression nécessaire et de la
capacité de gaz à compresser. Ainsi on utilise [5] :
— pour de petites unités (< 100 t/j), des compresseurs à anneau liquide avec 1
(pour pression < 5 bar g) ou 2 étages (pour pression entre 5 et 10 bar g) ;
— pour des unités moyennes (entre 100 et 250 t/j), des compresseurs à piston ;
— pour de grosses unités (> 250 t/j), des compresseurs centrifuges.
En raison de la chaleur dégagée lors du travail de compression, les unités à
plusieurs étages doivent généralement être équipées d’échangeurs entre les
étages. En effet, le chlore sec doit être maintenu à une température inférieure à
120 °C pour éviter sa combustion avec l’acier.
5.4 Liquéfaction
La réaction d’absorption :
2 NaOHaq + Cl2 → NaClOaq + NaClaq + H2O génère de la chaleur (environ 1 500
kJ/kg Cl2) et les températures ne devraient pas pouvoir dépasser 55 °C pour
éviter la formation de chlorate de sodium, réaction exothermique. Pour éviter
une chaleur excessive pendant un délestage à pleine charge, la concentration de
la solution de soude caustique fraîche alimentant l’installation ne devrait pas
excéder 12 % en masse. Des concentrations plus élevées en soude peuvent être
employées à condition d’installer un système de refroidissement adéquat
(échangeur).
La réaction d’absorption du chlore par la soude conduit à une solution
d’hypochlorite et de chlorure de sodium. Si l’hypochlorite de sodium produit ne
peut pas être commercialisé sous forme de javel, on peut le décomposer
efficacement en chlorure de sodium en utilisant un catalyseur au nickel ou un
réducteur fort (bisulfite ou eau oxygénée).
132
Cet amalgame réagit avec de l’eau dans un réacteur appelé décomposeur avec
coproduction d’hydrogène et de soude à 50 % en masse suivant la réaction :
134
en effet à cette date que l'on a mis au point des anodes en titane avec un
revêtement d'oxyde de ruthénium (RuO2) et d'oxyde de titane (TiO2). L'utilisation
de ces anodes en métal à revêtement en RuO2 ou en TiO2 se traduit par une
diminution d'environ 10 % de la consommation d'énergie et une augmentation
de leur durée de vie. Ces dernières années, on a assisté à des développements
compétitifs dans la géométrie de détail de l'anode, visant tous à améliorer le
dégagement du gaz, de manière à réduire les pertes ohmiques et à augmenter
l'homogénéité de la saumure pour améliorer la durée de vie du revêtement de
l'anode.
Une "boîte terminale" est fixée à chaque extrémité de l'électrolyseur. Cette boîte
contient les compartiments destinés à recueillir le gaz chloré et les barrages
mobiles pour séparer les courants de mercure et de saumure, laver le mercure et
permettre l'élimination de l'épais "beurre" de mercure formé par les impuretés
[Kirk-Othmer, 1991].
L'ensemble de l'électrolyseur est isolé du sol pour empêcher les courants de fuite
à la terre.
Habituellement, on monte plusieurs électrolyseurs en série en réalisant une
connexion électrique entre la cathode de l'un des électrolyseurs et les anodes du
module suivant. Il est possible de "court-circuiter" des cellules particulières pour
les travaux de maintenance et de remplacement.
Les électrolyseurs fonctionnent à une température d'environ 70/80°C. A cette
température, la conductivité de la solution de saumure et la fluidité du mercure
sont plus élevées qu'à la température ambiante. On peut atteindre cette
température en préchauffant la saumure saturée par de la vapeur et on
l'augmente dans l'électrolyseur au moyen d'une résistance chauffante.
Le décomposeur fonctionne à une température d'environ 90 à 130°C, qui est due
aux réactions chimiques qui se produisent dans le décomposeur et à l'amalgame
chaud en provenance du catalyseur.
2.1.2 Décomposition de l'amalgame
L'amalgame est décomposé dans des décomposeurs horizontaux, situés le long
ou au-dessous de la cellule ou, plus souvent dans des décomposeurs verticaux
(ou dénudeurs), à une extrémité de la cellule . Les décomposeurs industriels sont
en principe des cellules électrochimiques primaires court-circuitées. Le catalyseur
le plus couramment utilisé est le graphite, que l'on active habituellement par des
oxydes de fer, de nickel ou de cobalt, ou par des carbures de molybdène ou de
tungstène.
139
obtenu est très pur et est réutilisé typiquement pour produire plus de saumure.
Ce chlorure de sodium de haute qualité est quelquefois utilisé en tant que
matière première pour un procédé à amalgame ou à membrane. La figure 2.7
page XX illustre le diagramme schématique d'un site intégré possible.
Les faibles concentrations d'oxygène dans le chlore proviennent de la
decomposition électrolytique de l'eau et de l'acide hypochloreux (résultant de la
réaction du chlore avec l'eau).
La précipitation des hydroxydes de magnésium et de calcium du côté catholyte
du diaphragm peut aussi soulever des problèmes d'obstruction. On ajoute
souvent de l'acide chlorhydrique à la saumure pour éliminer le CO2 ; on peut
également en ajouter à la saumure à son entrée dans le compartiment des
anodes pour réduire la migration en retour des ions hydroxyles et empêcher la
formation d'acide hypochloreux.
1 Saumure
2 Purification
3 Hall mercure ou membrane
4 Concentration de la soude 50 % pour cellules à membrane seulement
5 Soude 50 %
6 Concentration de la soude 50 %
7 Hall diaphragme
9 Saturation
8 Sel régénéré
Cellule a diaphragme
Figure 2.14 : Le circuit du chlore depuis les électrolyseurs jusqu'à son stockage
[Euro Chlor report, 1997]
2.4.4 Production, stockage et manutention de la soude
L'hydroxyde de sodium (soude caustique) est produit selon un pourcentage fixe
de 1 128 tonnes (en tant que NaOH 100 %) par tonne de chlore produit.
La solution de soude caustique obtenue par les trois techniques est traitée
légèrement différemment en raison des différences de composition et de
concentration.
Dans le procédé des cellules à mercure, la soude caustique à 50 % provient
directement des décomposeurs. Elle est normalement pompée à travers un
refroidisseur, puis à travers un système d'élimination du mercure avant de
parvenir enfin aux sections de stockage intermédiaire et final. Dans certains cas,
153
la soude est chauffée avant d'être filtrée. La méthode la plus courante pour
enlever le mercure de la soude caustique est un filtre à plaques (ou à lamelles)
avec une couche de carbone. Dans des conditions de fonctionnement normale, la
soude caustique des cellules à mercure (sous forme de NaOH 100 %) contient 20
à 100 ppm de chlorure de sodium et 40 à 60 µg/kg de NaoH.
Dans le cas des techniques à diaphragme et à membrane, la soude caustique est
concentrée par évaporation avant son stockage final.
Figure 2.16 : Circuit de la soude caustique jusqu'à son stockage selon les
différentes techniques D'après [OxyChem, 1992).
On utilise de la vapeur comme énergie d'évaporation. La présence de sel dans la
liqueur de la cellule à diaphragme exige que l'évaporateur soit équipé de lames
de raclage ou d'autres dispositifs pour retirer le sel précipité. Ce chlorure de
sodium de haute qualité peut alors servir à enrichir la saumure épuisée ; il sert
quelquefois comme matière première pour un procédé à amalgame ou à
membrane. Le taux résiduel de chlorure de sodium dans l'hydroxyde de sodium
provenant des cellules à diaphragme est d'environ 1 % et celui du chlorate de
sodium de 0,1 %.
C'est pourquoi il ne convient pas pour certaines applications finales telle que la
fabrication de la rayonne.
On peut réduire la teneur en sel et en chlorate de sodium de la soude caustique
154
produite par les cellules à diaphragme par une extraction à l'ammoniaque pour
améliorer sa valeur commerciale, mais à un coût supérieur.
La soude caustique des cellules à membrane présente un niveau de qualité
élevée, même si le produit obtenu (habituellement NaOH à environ 33 %) doit
être concentré à 50 % pour certaines applications. La teneur en sel de la soude
caustique des cellules à membrane est comprise entre 20 et 100 ppm (dans
NaOH 100 %), mais elle est en moyenne légèrement supérieure à celle de la
soude des cellules à mercure (voir tableau 2.1).
Dans certaines installations, on poursuit la concentration de la soude caustique
pour obtenir une solution à 73 % ou des flocons ou granulés solides à 100 %.
Certaines installations de production de chlore-alcali peuvent combiner les
procédés de production de la soude caustique dans des cellules à mercure et des
cellules à membrane de manière à minimiser les dépenses d'énergie. On peut
alimenter le décomposeur en soude à 33 % fournie par les cellules à membrane
pour produire de la soude à 50 % sans avoir besoin de recourir à l'évaporation.
Stockage et manutention
En raison de ses importantes propriétés réactives et corrosives, la soude
caustique peut attaquer les conteneurs et le matériel de manutention. Les
matériaux de construction doivent être adaptés à la soude caustique qui doit être
manipulée et stockée.
Les solutions d'hydroxyde de sodium requièrent un chauffage électrique ou à la
vapeur si les température sont susceptibles de descendre au-dessous du seuil
supérieur de congélation. Des pipelines gelés présentent en effet des risques tant
pour la sécurité que pour l'environnement lorsqu'on cherche à les débloquer. Les
mesures de sécurité sont exposées dans le chapitre 4.
Les réservoirs de stockage peuvent être dotés d'un revêtement interne pour
minimiser la contamination du produit par le fer ou éviter qu'ils ne subissent une
corrosion fissurante sous contraintes. Les réservoirs sont généralement inclus
dans les mesures visant à empêcher les débordements et les fuites de soude
caustique. Ces mesures comprennent notamment les méthodes du confinement
et du délestage de pression.
Il convient de remarquer que l'hydrogène gazeux dissous peut se dégager dans
l'espace prévu pour les vapeurs au-dessus du liquide dans les réservoirs de
stockage. Ceux-ci comporte généralement des évents au niveau le plus élevé.
Avant toute opération de maintenance dans la zone, on procède généralement à
un test de présence d'un mélange explosif d'hydrogène dans l'air.
2.4.5 Production, stockage et manutention de l'hydrogène.
On obtient de l'hydrogène dans une proportion fixe de 28 kg par tonne de chlore
produite.
155
L'hydrogène qui sort des cellules est très concentré (> 99,9 % en volume) et
normalement il est refroidi pour en enlever la vapeur d'eau, l'hydroxyde de
sodium et le sel. La solution d'eau salée condensée et d'hydroxyde de sodium est
soit recyclée comme apport pour la saumure ou traitée avec d'autres effluents
liquides. Dans le procédé des cellules à mercure, il faut traiter l'hydrogène pour
en retirer le mercure. Un refroidissement primaire à la température ambiante est
effectué au niveau de l'électrolyseur, permettant à la vapeur de mercure de se
condenser dans le circuit principal du mercure. Un refroidissement
supplémentaire a lieu à un stade ultérieur au moyen d'échangeurs thermiques de
grandes dimensions, et l'on fait récupérer le mercure contenu dans le condensat.
L'hydrogène peut être envoyé vers les utilisateurs au moyen de ventilateurs
intermédiaires ou alimenter l'installation principale de compression. Cette
installation principale de compression de l'hydrogène comprend habituellement
un certain nombre de compresseurs et un réservoir à gaz (chambre d'équilibre).
Le réservoir à hydrogène est incorporé dans le système de manière à réduire au
maximum les fluctuations de la pression du gaz provenant du premier stade. Le
courant de gaz hydrogène est constamment maintenu sous pression pour éviter
l'entrée d'air.
Tous les équipements électriques utilisés dans l'installation de compression de
l'hydrogène doivent être du type "à sécurité intrinsèque", c'est-à-dire que ce
matériel ne doit pas produire d'étincelle. Le système est généralement muni
d'une soupape de sûreté permettant de libérer les surpressions dans
l'atmosphère.
On analyse normalement l'hydrogène pour déterminer sa teneur en oxygène ;
l'installation de compression s'arrêtera automatiquement en cas de situations
critiques [Euro Chlor report,
1997].
L'hydrogène est généralement utilisé pour la production d'énergie sur place. Il est
brûlé comme combustible, soit par la société qui exploite l'installation de chlore
soit par une autre société à laquelle il a été vendu comme combustible. Il peut
aussi servir sur le site, en partie ou totalité, dans le cas de sites intégrés ou être
vendu à d'autres sociétés en tant que produit de base chimique (par exemple
pour la production d'hydroxylamines, d'acide chlorhydrique, de peroxyde
d'hydrogène, de sulfite de sodium).
156
V. 3. SYNTHESE DIRECTE
Enfin, l’acide HCl pur est absorbé dans l’eau maintenue froide pour obtenir une
solution d’acide chlorhydrique. Cette absorption est rendue possible par la
grande solubilité de HCl dans l’eau (435 vol/vol d’eau à 25° C).
Ainsi on prépare des solutions industrielles commerciales à 32% en masse, de
densité 1,16.
158
L’acide nitrique est vendu dans le commerce sous forme de différentes solutions
aqueuses plus ou moins concentrées. Leurs propriétés varient en fonction de la
concentration (tableau VI.1).
Tableau VI.1 : Propriétés physico-chimiques
VI.3 Toxicité
L’acide nitrique peut provoquer des brûlures sévères par contact avec la peau et
les yeux ou par ingestion, et une importante irritation respiratoire (risque
d’oedème pulmonaire) par inhalation.
En cas d’ingestion, faire absorber de grandes quantités d’eau et hospitaliser
d’urgence.
En cas d’inhalation de vapeurs, amener au grand air.
Si gêne respiratoire : oxygénothérapie (respiration artificielle uniquement en cas
d’arrêt respiratoire et avec précaution).
Mise sous surveillance médicale obligatoire.
La valeur limite de concentration admissible dans l’air pour une exposition de 8
h/j est de :
• 5 mg / m3 pour l’acide nitrique (2 ppm),
• 9 mg / m3 pour le dioxyde d’azote (5 ppm), valeurs fixées par les hygiénistes
américains et recommandées par l’INRS.
• interdiction de fumer ;
— produits de décomposition dangereux oxydes d’azote (en cas d’attaque des
métaux, par exemple, ou à chaud).
L’air purifié est préchauffé graduellement à 100 – 300°C, puis à 300 – 350, puis
envoyé dans le mélangeur où on lui adjoint l’ammoniac. Une partie de l’air est
bypassée au niveau de l’échangeur pour maintenir la régularité au mélange en
cas de déviation.
Le mélange air – NH3 alimente les tours d’absorption après compression (4 – 9
atm), les tours sont garnis des plateaux de barbotage à calotte ou à toile et la
chaleur de réaction est évacuée à l’aide d’un serpentin monté sur les plateaux de
chaque tour.
La tour et le condensateur sont en acier au Cr-Ni et l’installation travaille entre 4
et 9 atm avec un taux de conversion de NO en NO 2 de 98 – 99% et fournit de
l’acide nitrique à 60 – 62%.
200 à 400 oC, la réaction de l’ammoniac sur les oxydes d’azote, en présence d’un
catalyseur spécifique.
ammoniac........................................................................ 280 kg
catalyseur ........................................................................ 25 mg
vapeur (excédent)........................................................... 600 kg
eau de refroidissement................................................. 140 m3
énergie électrique........................................... 9 kWh (32,4 MJ)
4. Installations en service
Les installations industrielles exploitant les deux procédés Grande-Paroisse
représentent plus de 30 % de la capacité mondiale d’acide nitrique ; les
principales sont données dans le tableau VI.1.(0)
Depuis une dizaine d’années, on assiste à un accroissement de la taille moyenne
des unités qui atteint 2 000 t/j (d’acide compté à 100 % de pureté).
Le reste de la production mondiale (70 %) repose sur des procédés similaires, se
différenciant des procédés Grande-Paroisse par des variantes au niveau de la
conception des équipements principaux.
L’acide nitrique dilué est principalement utilisé à la fabrication d’engrais.
En ce qui concerne les nitrations en chimie organique, l’évolution est difficile à
prévoir. Certains pensent que l’orientation sera plutôt axée vers l’emploi du
dioxyde d’azote à la place de l’acide nitrique.
La technique Grande-Paroisse permet d’ailleurs de produire à la fois HNO3 et
NO2 dans la même unité : cette voie est promise à un développement non
négligeable.
168
Pour désigner les phases cimentières, on utilise en général une notation abrégée
dite « notation shorthand » : C pour Chaux, S pour SiO2 silice, A pour alumine et F
pour hématite etc.
Les phases couramment rencontrées dans l'industrie du ciment sont :
Alite C3S : 3CaO.SiO2 (50-70% du clinker). ;
Aluminate C3A : 3CaO.Al2O3 (2-15% du clinker);
Belite C2S : 2CaO.SiO2 (10-30% du clinker) ;
Calcaire (limestone) : CaCO3
aluminoferrite C4AF : 4Ca0.Al2O3.Fe2O3 (5-15% du clinker) ;
Chaux libre (free lime) : CaO, la teneur doit être en général inférieure à 2 %
en masse dans le clinker (la quantité de chaux libre augmente lorsque la
température du four baisse) ;
Gypse : CaSO4.2(H2O) ; chauffé entre 60 °C et 200 °C, le gypse se
déshydrate et donne le plâtre ;
Périclase : MgO ;
Portlandite : hydroxyde de calcium Ca(OH)2, provenant de l'hydratation de
la chaux libre.
Sable, silice : SiO2
Le clinker contient encore en faibles quantités, sous forme de solution solide ou
pris dans des combinaisons complexes, des alcalis (Na2O, K2O), de la magnésie
(MgO), diverses traces de métaux.
La teneur en alcalis et magnésie doit rester faible, car ces matières peuvent
influencer défavorablement la stabilité du ciment durci.
1100°C l’alite se dissocie aussi pour donner C 2S et CaO (cette chaux s’appelle
« chaux secondaire » par opposition à la chaux dite « chaux primaire »).
AFNOR)
1.2.5 Le retrait
La pâte de ciment se rétracte dans l'air sec (alors qu'au contraire elle gonfle dans
l'eau), ce phénomène se poursuivant dans le temps et ceci pendant des durées
d'autant plus longues que les pièces sont massives. C'est le retrait qui est cause
des fissures que l'on observe dans des pièces en béton.
En fait il existe plusieurs types de retrait:
192
Le ciment KUHL
Il est caractérisé par une teneur en Fe2O3 élevée et un rapport
Al2O3/SiO2 0,5. C’est un ciment à durcissement rapide. Il est essentiellement une
production des pays européens et du Japon.
Le ciment Ferrori
C’est un ciment préparé à partir des minerais de fer de composition
8 % Fe2O3 et 2 % Al2O3.
La caractéristique principale du ciment Ferrori est son ratio
Al2O3/Fe2O3 élevée qui confère une grande résistance à l’agressivité aux milieux
sulfatés.
Le ciment sur Alumineux
195
Durcissement
VII.6. PROCEDES DE FABRICATION
VII.6.1. Principe de fabrication ciment portland
La fabrication de ciment se réduit schématiquement aux trois opérations
suivantes:
préparation du cru
cuisson
broyage et conditionnement
La composition de base des ciments actuels est un mélange de silicates et
d’aluminates de calcium résultant de la combinaison de la chaux (CaO) avec la
silice (SiO2), l’alumine (Al2O3), et l’oxyde de fer (Fe2O3). La chaux nécessaire est
apportée par des roches calcaires, l’alumine, la silice et l’oxyde de fer par des
argiles. Les matériaux se trouvent dans la nature sous forme de calcaire, argile ou
marne et contiennent, en plus des oxydes déjà mentionnés, d’autres oxydes et en
particulier Fe2O3, l'oxyde ferrique.
Le principe de la fabrication du ciment est le suivant: calcaires et argiles sont
extraits des carrières, puis concassés, homogénéisés, portés à haute température
(1450 °C) dans un four. Le produit obtenu après refroidissement rapide (la
trempe) est le clinker.
Un mélange d’argile et de calcaire est chauffé. Au début, on provoque le départ
de l’eau de mouillage, puis au-delà de 100 °C, le départ d’eau d’avantage liée. A
partir de 400°C commence la composition en gaz carbonique (CO2) et en chaux
(CaO), du calcaire qui est le carbonate de calcium (CaCO3).
Le mélange est porté à 1450-1550 °C, température de fusion. Le liquide ainsi
obtenu permet l’obtention des différentes réactions. On suppose que les
composants du ciment sont formés de la façon suivante: un partie de CaO est
retenu par Al2O3 et Fe2O3 en formant une masse liquide. SiO2 et CaO restant
réagissent pour donner le silicate bicalcique dont une partie se transforme en
silicate tricalcique dans la mesure où il reste encore du CaO non combiné.
VII.6.1.1. Les étapes de la fabrication du ciment sont :
- La carrière
Le calcaire cimentier est abattu à l'explosif et acheminé par dumper vers le hall
de concassage.
- Le concassage
Les matériaux sont réduits par le concasseur à une taille maximum de 80 mm.
197
- Le broyage et le séchage
Les matières premières sont ensuite séchées et broyées très finement. On
obtient la farine. Celle-ci sera plus tard introduite dans le four sous forme
pulvérulente ou préalablement transformée en granules.
- Le préchauffage et la cuisson
Avant introduction dans le four, la farine est chauffée à environ 800 °C dans un
préchauffeur à grille ou à cyclones.
La cuisson se fait dans un four rotatif où la température de la flamme avoisine
1450°C. A la sortie du four, la matière appelée clinker passe dans un
refroidisseur.
- Le stockage du clinker, le broyage du ciment
Le clinker refroidi est ensuite stocké sous un hall couvert ou dans des silos.
Le clinker est broyé très finement dans un broyeur à boulets avec d'autres ajouts
: cendres de centrales thermiques, laitier de haut-fourneau, gypse, dont les
pourcentages déterminent les différents de qualités de ciment.
- Le stockage et les expéditions
La large gamme de produits obtenus est stockée dans des silos avant d’être
expédiée en vrac (par route, fer par voie fluviale) pour 70% de la production ou
en sacs pour les 30% restants .
- La salle de contrôle et le contrôle qualité
Les pilotes de la salle de contrôle conduisent l'usine depuis leurs écrans où
s'affichent toutes les informations.
A chacune des étapes de la transformation de la matière, des échantillons sont
automatiquement prélevés et analysés de façon très rigoureuse.
Il existe 4 méthodes de fabrication du ciment qui dépendent essentiellement du
matériau:
Fabrication du ciment par voie humide (la plus
ancienne).
Fabrication du ciment par voie semi-humide (en
partant de la voie humide).
Fabrication du ciment par voie sèche (la plus
utilisée).
198
intime entre les divers éléments, condition sine qua non d’une bonne cuisson. Le
premier stade de la fabrication consiste donc en un délayage.
Délayage : cette opération s’effectue en
général dans un bassin d’une dizaine de mètres de diamètre
alimenté en eau et à l’intérieur duquel tourne un manège
muni d’une herse. La larse effrite et divise la matière ainsi
mouillée.
Broyage : la pâte qui sort du délayeur est
souvent grossière. Elle doit être éventuellement tamisée
(lorsqu’elle contient par exemple du silex ou d’autres
impuretés indésirables). Dans ce procédé, le calcaire et
l’argile sont mélangés et broyés finement avec l’eau de
façon, à constituer une pâte assez liquide (28 à 42%
d’eau).On brasse énergiquement cette pâte dans de grands
bassins de 8 à 10 m de diamètre, dans lesquels tourne un
manège de herses.
Stockage : la pâte broyée est envoyée dans des
bassins de stockage de plusieurs milliers de mètres cubes où
son homogénéité est entretenue mécaniquement par un
agitateur sur lequel sont fixées des canalisations d’air
comprimé. Les bulles d’air qui s’échappent ainsi du fond de
la cuve créent un mouvement ascendant qui s’oppose à la
sédimentation des particules de la pâte. Ce mélange est
appelé le cru.
Dosage : les divers matériaux traités sont
mélangés en proportions convenant et broyés dans un
bassin final de grande capacité qui se déverse de marche et
qui alimente directement le four. La création d’un mélange
intime entre les divers composants s’effectue
mécaniquement dans de très grandes cuves cylindriques où
le cru peut être corrigé chimiquement par des additions
appropriées de calcaire ou d’argile et où une
homogénéisation finale est assurée. Des analyses chimiques
permettent de contrôler la composition de cette pâte, et
d’apporter les corrections nécessaires avant sa cuisson.
Cuisson.
La pâte est ensuite envoyée à l’entrée d’un four tournant, constitués par
de grands cylindres métalliques, tapissés intérieurement de réfractaires, ayant
200
chauds qui proviennent de l’aval, la pâte perd dans cette zone les trois quart de
son eau. Les granules qui sortent de la zone des chaines contiennent encore
suffisamment d’eau pour ne pas s’effriter et causer, par suite , une production
anormale de poussière.
Le séchage est un gros consommateur de calories (près de 50% des calories
nécessaires à la cuisson du clinker, soit environ 700 calories par kg de clinker) .
Une décomposition des matières argileuses ;
Une décarbonataion à 900°C environ qui transforme le CaCO 3 en chaux vive
(CaCO3 →CaO + CO2) avec dégagement de gaz carbonique.
Une cuisson à 1450°C, cette cuisson est obtenue par une longue flamme
soufflant à l’aval et parallèlement à l’axe du four. Cette flamme est alimentée le
plus souvent par du charbon pulvérisé mais aussi par du fuel ou éventuellement
du gaz naturel. C’est dans la zone de clinkérisation que se forment, par fusion
partielle, les divers silicates et aluminates qui constituent le ciment.
Le suivi de l’évolution de la cuisson des matières premières au cours
de la cuisson se fait par l’intermédiaire de l’évolution de la teneur en chaux libre
dans le clinker à 1450°C dans le four rotatif.
Dans le four rotatif la température évolue le long de celui-ci et la
chaux réagit avec les divers constituants en fonction de celle-ci. Ainsi son
évolution le long du four est représentée comme la montre le graphique suivant :
GRAPHIQUE : Pourcentage de CaO libre du clinker en fonction de la
température de cuisson
¨% du
chaux
libre
dans
le
clinke
r Température le long du
four rotatif
Les phénomènes spécifiques qui se déroulent le long du four à des températures
particulières sont :
Temperature du four Phénomènes
a) t < 800°C Début de la formation des composés
CaO, Al2O3, 2CaO.Fe2O3 et 2CaO.SiO2
202
Ce sont des “constituants secondaires” des ciments, donc ils ne peuvent jamais
excéder 5 % en masse dans la composition du ciment. Ce sont des matières
minérales, naturelles ou artificielles qui agissent par leur granulométrie sur les
propriétés physiques des liants (maniabilité, pouvoir de rétention d’eau).
Contrôle de fabrication
Dans la voie humide, le slurry est concentré dans des filtres presse.
Le gâteau de filtration (humidité : 18 à 20 %) est extrudé sous forme de granules
cylindriques. Ceux-ci sont alors traités de la même manière que dans le procédé
voie semi sèche.
VII.7. BILAN THERMIQUE DU FOUR
VII.11. ELECTRICITE
L’industrie cimentière est un grand consommateur électricité, les principaux
utilisateurs d’électricité sont les broyeurs (broyage de ciment et broyage de cru)
et les ventilateurs d’extraction (four, broyeur cru et broyeur ciment) qui,
ensemble, consomment plus de 80 % de l’énergie électrique. Le besoin en
électricité est d’environ 90) 130 kWh. /tonne de ciment.
VII.12. POINTS D’EMISSION COLLECTES ET DIFFUSES
Les émissions principales du procédé sont celles des fours à clinquer. Il convient
de ne pas oublier les refroidisseurs à clinker et les purges lorsqu’elles sont
présentes.
Les installations de séchage (laitier, charbon,..) et les broyeurs) matières et à
ciment sont des points d’émissions collectées et dépoussières.
Les activités de la carrière sont une source de poussières diffuses, de même que
toutes les manutentions de matières qui contribuent à l’empoussièrement
général des sites. Le trafic des camions peut contribuer à la remise en suspension
de ces poussières.
VII.13. TECHNIQUE USUELLES D’ABATTEMENT
En général, les techniques d’abattement des poussières au four de
clinker font aux électrofiltres qui présentent malgré tout l’inconvénient de devoir
être « déclenchés » pour assurer la sécurité lorsque la concentration en CO dans
les influents atmosphérique devient trop élevée. Cet événement n’est pas rare en
cimenterie. Depuis quelques année, on assiste au remplacement de ces
électrofiltres par de filtres à manches.
En ce qui concerne les effluents des refroidisseurs à clinquer, on trouve
des cyclones, des filtres à gravier, des électrofiltres et filtres à manches.
On retrouve ensuite une quantité importante de filtres à manches
(mais parfois des électrofiltres) aux autres points d’émissions de la cimenterie :
aux broyeurs, aux sécheurs de combustibles et de matières premières, aux
stockages et points de chute.
VII.14. LES APPLICATIONS DU CIMENT
Le domaine essentiel d’utilisation du ciment est constitué, nous l’avons dit, par le
béton et ses applications et, dans une bien moindre mesure, par les mortiers
À partir des différentes catégories de ciment et de leur dosage, il est
possible d’obtenir une infinité de bétons aux caractéristiques pouvant varier en
fonction de la nature des granulats, de leur mélange, des colorants, des
adjuvants, de la mise en œuvre, des traitements ultérieurs, etc. Ainsi, le béton
s’adapte aux exigences de chaque réalisation par ses performances comme par
son aspect : on peut lui demander une résistance mécanique aux chocs, à l’usure,
aux agents agressifs, ainsi que des caractéristiques de légèreté, lourdeur,
isolation thermique et/ou phonique, étanchéité, durabilité, bel aspect...
216
À côté des bétons " courants ", que l’on utilise pour de très nombreux ouvrages :
fondations, structures, murs, ouvrages industriels, ponts... on peut disposer de
bétons " légers ", de 0,400 à 1,700 t/m3, qui ont des propriétés isolantes, ou de
bétons " lourds ", de 2,8 à 6,0 t/m3 que l’on emploie dans des fonctions de
lestage ou de protection, aussi bien mécanique pour des chambres fortes que vis-
à-vis des rayonnements nucléaires. Les bétons peuvent aussi être conçus pour
rester " apparents " ; leur composition est alors soigneusement étudiée, et ils
reçoivent généralement un traitement de surface pour mettre en valeur les
teintes des ciments ou l’éclat des granulats.
Répondant à la fonction d’étanchéité, des bétons peuvent être " étanches " pour
les travaux dits hydrauliques : canaux, châteaux d’eau, piscines, stockage, etc.
L’évolution des techniques a conduit à l’apparition des bétons de hautes
performances, dont les résistances peuvent être de trois à cinq fois, ou plus,
supérieures à celles des bétons classiques ; leur intérêt réside alors dans
l’allégement des grandes structures « immeubles de grande hauteur ou
franchissement « , là où le poids propre joue un rôle prépondérant. Les " bétons
de fibres " constituent également un champ d’application qui fait partie du vaste
domaine des matériaux composites. Les fibres sont de verre, d’acier, de
polypropylène, voire de carbone, apportant chacune des caractéristiques
particulières qui font l’objet de nombreuses études.
Le béton, application majeure du ciment, fait partie de notre cadre de
vie. Il est présent dans tous les types de construction, qu’il s’agisse de logements,
d’écoles, d’hôpitaux, de bureaux, d’usines, d’ateliers, de commerces... Il est aussi
présent dans de nombreuses applications routières ou d’aménagement – routes
à faible trafic, autoroutes, glissières de sécurité, sols urbains, zones piétonnes –
et aussi, bien entendu, dans de grands ouvrages tels que les ponts, les grands
complexes industriels et de production d’énergie, ou les grandes édifices publics.
VII.14.2. Généralités sur les agrégats
VII.14.2.1. Les granulats
Ce chapitre traite du granulat qui est un composant important intervenant dans
la fabrication du béton.
Après avoir défini les granulats, nous parlerons de l'analyse granulométrique qui
apportera des renseignements essentiels sur les composants pour obtenir un
béton résistant, étanche et durable.
nous présenterons une classification des granulats en fonction du diamètre des
grains.
Nous aborderons ensuite les caractéristiques physiques et mécaniques des
granulats et présenterons les différents types de granulats parmi les granulats
naturels et artificiels. Nous décrirons comment effectuer une analyse
granulométrique en laboratoire ainsi que différents
217
Quartage
VII.27)
La courbe correspondant à ce sable normal, est présentée sur la figure. VII.28, sur
lequel ont été également portées les courbes des sables très fins et grossiers ainsi
221
et en les laissant sécher juste avant emploi jusqu'à ce que leur surface devienne
roulant dans un linge sec.
Tableau VII.10 : La teneur en eau des granulats stocké à
l'atmosphère
Volume quelconque
On peut aussi définir la porosité comme le volume de vide par unité de volume
apparent.
(2) Compacité
La compacité est le rapport du volume des pleins au volume total.
227
Volume unitaire
A partir des définitions données plus haut, on peut écrire les relations :
DREUX
Forme des granulats
La forme d'un granulat est définie par trois grandeurs géométriques:
La longueur L, distance maximale de deux plans parallèles tangents aux
extrémités du granulat,
L'épaisseur E, distance minimale de deux plans parallèles tangents au
granulat,
230
2 Caractéristiques mécaniques
Méthodes de mesures
Les caractéristiques mécaniques des granulats ne sont pas déterminées par des
essais habituels de traction ou de compression. Par contre, il existe des essais
tentant de reproduire certaines sollicitations propres à des usages spécifiques
231
des granulats, par exemple le degré d'usure pour les granulats utilisés pour les
bétons routiers.
Essai Micro Deval
C'est un essai dont le principe est de reproduire, dans un cylindre en rotation, des
phénomènes d'usure. Les modalités de cet essai font l'objet de la norme NF P 18-
572
Essai Micro Deval
Le principe de cet essai est la détermination de la résistance à la fragmentation
par chocs et à l'usure par frottements réciproques. Il fait l'objet de la norme NF P
18-573.
Le coefficient Los Angeles calculé à partir du passage au tamis de 1,6 mm, mesuré
en fin d'essai, caractérise le granulat. Pour les granulats susceptibles d'être
soumis aux effets du gel, on peut mesurer le coefficient Los Angeles après une
série de 25 cycles gel/dégel (-25 ºC, +25 ºC) et le comparer au coefficient de
référence.
Les granulats sont classées en 6 catégories allant de A à F, chacune d'elle devant
les conditions suivantes:
Tableau VII.13 : Catégories des granulats selon la résistance aux chocs et à l'usure
classes de dimension. Bien qu'on puisse trouver différentes roches selon la région
d'origine, les granulats utilisés pour le béton sont le plus souvent siliceux,
calcaires ou silico-calcaires.
2. Les granulats de carrière sont obtenus par abattage et concassage, ce qui leur
donnent des formes angulaires Une phase de précriblage est indispensable à
l'obtention de granulats propres. Différentes phases de concassage aboutissent à
l'obtention des classes granulaires souhaitées. Les granulats concassés
présentent des caractéristiques qui dépendent d'un grand nombre de
paramètres: origine de la roche, régularité du banc, degré de concassage … . La
sélection de ce type de granulats devra donc être faite avec soin et après accord
sur un échantillon.
2. Les granulats artificiels
Sous-produits industriels, concassés ou non
Les plus employés sont le laitier cristallisé concassé et le laitier granulé de haut
fourneau obtenus par refroidissement à l'eau.
La masse volumique apparente est supérieure à 1 250 kg/m3 pour le laitier
cristalisé concassé, 800 kg/m3 pour le granulé.
Ces granulats sont utilisés notamment dans les bétons routiers. Les différentes
caractéristiques des granulats de laitier et leurs spécifications font l'objet des
normes NF P 18-302 et 18-306.
Granulats à hautes caractéristiques élaborés industriellement
Il s'agit de granulats élaborés spécialement pour répondre à certains emplois,
notamment granulats très durs pour renforcer la résistance à l'usure de dallages
industriels (granulats ferreux, carborundum…) ou granulats réfractaires.
Granulats allégés par expansion ou frittage
Ces granulats, très utilisés dans de nombreux pays comme l'URSS ou les Etats-
Unis, n'ont pas eu en France le même développement, bien qu'ils aient des
caractéristiques de résistance, d'isolation et de poids très intéressantes.
Les plus usuels sont l'argile ou le schiste expansé (norme NF P 18-309) et le laitier
expansé (NF P 18-307). D'une masse volumique variable entre 400 et 800 kg/m3
selon le type et la granularité, ils permettent de réaliser aussi bien des bétons de
structure que des bétons présentant une bonne isolation thermique.
Les grains de poids intéressants puisque les bétons réalisés ont une masse
volumique comprise entre 1200 et 2000 kg/m3.
Les granulats très légers
Ils sont d'origine aussi bien végétale et organique que minérale (bois, polystyrène
expansé).
Très légers - 20 à 100 kg/m3 - ils permettent de réaliser des bétons de masse
volumique comprise entre 300 et 600 kg/m3.
On voit donc leur intérêt pour les bétons d'isolation, mais également pour la
233
o rigidifiant;
o accélérateur de prise;
o expansifs;
L’ajout de certaines substances:
o argile, bentonite;
o kieselguhr, silice fine;
o cendres volantes, fillers, laitier en poudre;
o chaux;
o sable fin (0/1 mm).
L’énergie de malaxage.
Dans chaque cas, on étudiera une formule de coulis tenant compte du but
recherché: c’est-à-dire que pour sa mise au point l’aide du laboratoire est
pratiquement indispensable.
Les exigences quant aux coulis porteront suivant les cas, sur:
les propriétés rhéologiques (fluidité, ressuage);
les temps de prise (à la température du chantier);
l'évolution des résistances mécaniques;
et parfois sur:
la résistance au milieu environnant;
la densité;
la perméabilité, l'absorption capillaire;
le retrait et gonflement.
Dans tous les cas, les coulis devront être stables, homogènes et conserver ces
propriétés pendant l’injection (ils sont en général mis en oeuvre par injection).
VII.14.3.1. Les principales applications
travaux souterrains:
o comblement de carrières;
o remplissage de grosses cavités;
o injection dans les failles et les grosses fissures des roches fissurées;
o injection dans des sols pulvérulents (consolidation); préfabriqués,
parois moulées;
o parois aux coulis autodurcissant et panneaux;
o calage de voussoirs préfabriqués (dans la réalisation de tunnels).
voile d’étanchéité dans le sol (cas des barrages)
injection dans un squelette de granulats mis en place au préalable;
scellement de tirants d’ancrage;
scellement et calage de machines;
consolidation de dalles (support);
réalisation de sols semi-rigides;
régénération de maçonneries et joints divers;
235
E/C
Figure. VII.36: Grains de ciment reliés entre eux par des ménisques capillaires
En effet, la présence d'air et d'eau dans la pâte conduit à l'apparition de
ménisques capillaires qui solidarisent les grains de ciment entre eux (figure
VII.36). En l'absence d'eau (E/C = 0), il n'y a pas de tels ménisques; en absence
d'air (dans l'essai considéré pour E/C ≈ 0,2) il y en a plus; entre ces deux valeurs
extrêmes de E/C la cohésion passe par un maximum pour E/C ≈ 0,18 qui
correspond à l'influence maximum des forces de capillarité. Pour E/C > 0,18,
l'augmentation de la quantité d'eau contribue à éloigner les grains de ciment les
uns des autres et donc à fluidifier le mélange.
En général, les pâtes de ciment entrant dans la composition des mortiers ou des
bétons ont des consistances beaucoup plus fluides et donc des dosages en eau
plus importants. Quant aux pâtes qui sont utilisées pures pour l’injection des
câbles de précontrainte, elles sont encore plus fluides et appelées coulis. Pour
tester la consistance de ces coulis, on utilise alors un autre appareillage: le cône
d’écoulement.
Un coulis trop épais mettra plus de temps pour pénétrer dans la gaine et
parcourir toute la longueur; de plus la pression d’injection à exercer risque d’être
plus élevée. Un coulis trop fluide risque de s'agréger (ressuage important). La
fluidité se mesure habituellement à l’aide d’un cône de Marsh de 1875 cm3. On
chronomètre le temps mis par un litre de coulis pour passer au travers d’un
ajutage calibré (orifice 10 mm de diamètre et 60 mm de longueur). Plus
l’écoulement sera rapide et plus le coulis sera réputé être fluide.
La figure VII.38 donne les dimensions du cône utilisé. L’essai s’effectue sur 3
échantillons. Si t0 est l’instant d’achèvement de la confection du coulis, les
mesures de fluidité se font à: t0 ; t0 + 15 minutes et t0 + 30 minutes, (on malaxe
que 30 secondes le coulis qui est protégé pendant son attente de toute
évaporation).
Le temps d’écoulement doit être inférieur à 25 secondes et se maintenir constant
pendant les 15 minutes qui suivent la fabrication du coulis.
La quantité d’eau à prendre doit être supérieure à celle qui est nécessaire à
l’hydratation du ciment (donc à sa cristallisation et à son durcissement) et au
mouillage du sable.
Toutefois un excès d’eau conduit à un mortier fluide, avec remontée de laitance,
tandis qu’un manque d’eau donne un mortier raide, difficile à mettre en place , à
compacité et à résistance amoindries. Les ciments demandent un pourcentage
d’eau plus ou moins élevé, en général compris entre 26 et 28% pour une pâte
pure de consistance normale. Et dans certains cas cette quantité d’eau va jusqu’à
50%, c’est le cas du mortier Ce bureau-Rilem dont on dit qu’il se compose en
poids, d’une partie de ciment, de trois parties de sable, et d’une demi-partie
d’eau potable. Ainsi le rapport E/C est constant et égal à 0,5.
VII.14.4.2.Les liants:
Généralement, on peut utiliser:
242
2 Mortier industriel
Ce sont des mortiers que l’on fabrique à partir de constituants secs, bien
sélectionnés, conditionnés en sacs, contrôlés en usine et parfaitement réguliers.
Pour utiliser ce type de mortiers, il suffit de mettre la quantité d’eau nécessaire
et malaxer pour ensuite les mettre en oeuvre.
Les mortiers peuvent contenir des liants et des sables variés ainsi que certains
adjuvants et éventuellement des colorants.
Les fabricants de mortiers industriels proposent une gamme complète de
produits répondant à tous les besoins:
mortiers pour enduits de couleur et d’aspect varié,
mortiers d’imperméabilisation,
mortier d’isolation thermique,
mortier de jointoiement,
mortier de ragréage,
mortier de scellement, mortier pour chapes,
mortier-colle pour carrelages, sur fond de plâtre ou de ciment, etc.,
mortier de réparation.
VII.14.4. 4 Caractéristiques principales
Les caractéristiques principales des mortiers sont:
ouvrabilité;
prise;
résistances mécaniques;
retraits et gonflements, etc.
Pour pouvoir évaluer les caractéristiques des mortiers on prend souvent comme
référence le mortier 1/3 composé en poids de: une partie de ciment et de 3
parties de sable normalisé dont les grains s’échelonnent de 80 microns à 2 mm et
passent dans un fuseau bien déterminé (figure VII.39) et 0,45 partie d’eau.
Ce mortier est malaxé et mis en place dans des moules métalliques suivant des
méthodes normalisées. On fait sur ce mortier des essais rhéologiques et
éventuellement la prise et la chaleur d’hydratation. Beaucoup d’essais de
laboratoires se font sur les prismes de 4 x 4 x 16 cm (résistances mécaniques,
retrait, gonflement, absorption capillaire, résistances au gel et aux eaux
agressives).
245
Figure VII.39 : Courbe granulométrique du sable normalisé selon les normes Afnor
1 Ouvrabilité
L'ouvrabilité d'un mortier se mesure à l'aide de divers appareils. Les plus connus
sont:
a) La table à secousses: le mortier, après avoir été mis en place et démoulé d'un
moule tronconique, reçoit 15 chocs en 15 secondes. On mesure le diamètre de la
galette ainsi obtenue. L'étalement en % est donné par la formule:
Masse de Masse de
Produit Masse de sable
ciment graviers
Béton pour fondations, 300 Kg (8,6 sacs 720 Kg (0,52 m³) 1165 Kg (0,73
scellement de piquets de clôture, de 35 Kg) m³)
etc.
Béton tous usages linteaux, 350 Kg (10 sacs) 680 Kg (0,49 m³) 1175 Kg (0,74
poteaux m³)
Mortier 400 Kg (11,4 1400 Kg (1 m³) 0
sacs)
MISE EN OEUVRE :
252
VEILLISSEMENT :
253
Pour remplir ces conditions, il suffit en général de choisir des granulats compacts
(ou peu poreux) et non réactifs avec le ciment.
b) posséder une certaine résistance et dureté:
c) être propre:
256
résistance chimique;
résistance aux agents extérieurs tels que le gel, l’abrasion, la dessiccation.
Sur un petit chantier où l’on fabrique artisanalement et souvent bien son béton
l’on utilise le vieux principe: 2/3 de gros éléments et 1/3 d’éléments fins, soit 800
litres de gravillons et 400 litres de sable par mètre cube de béton pour 350 à 400
kg de ciment. La quantité d’eau de gâchage varie trop souvent au gré du savoir-
faire du maçon, la nature de ciment, l’humidité du granulat passant après la
consistance du béton à obtenir.
Le béton peut varier en fonction de la nature des granulats, des adjuvants, des
colorants, des traitements de surface, et peut ainsi s’adapter aux exigences de
chaque réalisation, par ces performances et par son aspect.
La composition d’un béton et le dosage de ses constituants sont fortement
influencés par l’emploi auquel est destiné le béton et par les moyens de mise en
oeuvre utilisés.
Dans la composition d’un béton,les deux relations importantes suivantes
interviennent:
La somme des poids des constituants de 1 m3 de béton fini est égal au
poids de 1 m3 de béton fini. Si le ciment (C), l’eau (E) et les granulats (Gi)
sont les poids des constituants en kg par m3 de béton fini et Δ. la densité
du béton en place, on a :
Essai de gâchage
Béton frais : mesure Δ (contrôle des dosages effectifs) mesure plasticité
(contrôle de la consistance) mesure teneur en air (contrôle des vides)
Fabrication éprouvette (contrôle de β moyen)
Béton durci: mesure Δ, mesure β cube, évolution scléromètre, évolution
essai gel, perméabilité, essais spéciaux...
Corrections
En fonction des observations, des mesures faites lors de l’essai de gâchage et des
résistances mécaniques obtenues, il sera nécessaire d’effectuer des corrections.
a) Consistance : Lors de l’essai de gâchage, il est recommandé de ne pas ajouter
tout de suite la quantité d’eau totale E prévue. Il est préférable d’ajouter
seulement 95 % de E, de mesurer la consistance, puis d’ajouter de l’eau jusqu’à
obtention de la consistance prescrite.
b) Dosage en ciment : Si le dosage en ciment effectivement réalisé est faux, on
devra le corriger. S’il faut rajouter (ou enlever) un poids ΔC de ciment pour
obtenir le dosage désiré, on devra enlever (ou rajouter) un volume absolu
équivalent de sable, soit un poids ΔC égal à :
Les mesures sont évidemment quelques peu dispersées et il ne faut pas accorder
à cet essai un caractère trop rigoureux, mais on peut admettre qu'il caractérise
bien la consistance d'un béton et permet le classement approximatif indiqué au
tableau 6.5.1
Tableau VII.17 : Appréciation de la consistance en fonction de l'affaissement au
cône
Malheureusement, cet essai ne convient pas pour tester les bétons qui seraient
encore plus fermes, plus secs qu'un béton donnant un affaissement presque nul.
Dans ce cas-là, il convient de déterminer la consistance du béton frais par une
autre méthode, qui s'appelle l'essai Vébé, schématisé sur la figure VII.52.
262
table
2. Résistance du béton frais.
La résistance du béton frais est faible, mais elle intéresse plus particulièrement
les fabricants pour le démoulage immédiat (avant prise du ciment) d'éléments de
grande série.
À la suite d'études faites sur ce sujet, il semble que:
le rapport optimal E/C est voisin de 0,40 (béton plutôt sec),
264
Le tableau 6.6.1 ci-dessous indique les différentes catégories de béton avec les
valeurs des résistances caractéristiques auxquelles elles correspondent, ces
valeurs étant données pour les résultats obtenus sur cylindres et sur cubes,
plusieurs pays de la CEE utilisant les cubes pour le contrôle des résistances à la
compression.
tableau VII.19 : Les résistances caractéristiques des bétons
1 La résistance en compression
La résistance en compression à 28 jours est désignée par fc28. Elle se mesure par
compression axiale de cylindres droits de révolution et d'une hauteur double de
leur diamètre. Le cylindre le plus couramment employé est le cylindre de 16 (d =
15,96 cm) dont la section est de 200 cm2. La normalisation européenne indique
comme dimension des cylindres d = 15 cm de H = 30 cm.
Elle varie suivant la taille des éprouvettes essayées. Plus celles-ci sont petites et
plus les résistances sont élevées. La résistance sur cylindre d'élancement 2 (par
exemple diamètre de 16 cm, hauteur de 32 cm) est plus faible de l'ordre de 20%
que la résistance sur cubes de 20 cm (Figure VII.54).
Figure VII.54 : Les moules cylindriques, cubiques et les éprouvettes pour mesurer
la résistance en compression
Le béton de l'ouvrage a des résistances différentes de celles du même béton
essayé sur éprouvettes d'essai normalisés (il y a l'effet de masse et une
hydratation différente du fait des évolutions des températures elles-mêmes
différentes). La résistance en compression est donc à associer à la méthode
d'essai (ou à la référence à la norme utilisée) et à l'échéance fixée.
266
Figure VII.56: Différents essais sur les résistances d'un béton en traction
La résistance en traction par fendage
L'essai consiste à écraser un cylindre de béton suivant deux génératrices
opposées entre les plateaux d'une presse. Cet essai est souvent appelé "Essai
Brésilien". Si P est la charge de compression maximale produisant l'éclatement du
cylindre par mise en traction du diamètre vertical, la résistance en traction sera :
6. Mécanisme de la fissuration
Deux bétons ayant un même retrait final peuvent se comporter très
différemment du point de vue de la fissuration (figure VII.58) :
- le béton correspondant à L ne se fissure pas ;
- le béton correspondant à L’ se fissure en I au temps t.
Figure VII.58 : Le retrait du béton est pris en compte dans la conception des
ouvrages (Exemple: joints de retrait des dallages et planchers).
Condition de fissuration d’un béton:
271
légers
éléments qui ont plusieurs avantages, dont la disponibilité sur catalogue et leurs
possibilités d'assemblage.
L'opération de la fabrication du béton préfabriqué (figure. 7.4) généralement se
compose de la préparation du béton frais, la préparation des armatures (mailles,
cadres, treillis soudé etc.), la mise en œuvre les armatures, le bétonnage et
compactage (par vibration) , le durcissement (cure).
Pour fabriquer certains types d'éléments en béton préfabriqué (escalier, blocs à
bancher etc.) il est obligatoire de porter des opérations supplémentaires.
Log T
W = mln T + n
W = lnln ( v + 0,6)
L-U
L'index de viscosité (V.I.) = 100 x ———
L-H
avec U : viscosité à 40°C de l'huile étudiée
L : viscosité à 40°C d'une huile naphténique de la deuxième gamme (V.I. =
0) ayant
même viscosité à 100°C que l'huile étudiée.
H : viscosité à 40°C d'une huile paraffinique de la première gamme (V.I. =
100)
présentant la même viscosité à 100°C que l'huile étudiée.
285
En pratique, des tables ont été établies qui donnent immédiatement les
valeurs de L, H et L - H en fonction de la viscosité à 100°C, de l'huile étudiée.
La formule de DEAN et DAVIES s'applique jusqu'à des V.I. de 110 - 120. Au-
delà de cette valeur (présence d'une grande concentration d'additif de V.I.), des
ambiguïtés peuvent apparaître et c'est ainsi que l'on peut trouver des huiles
ayant même V.I., même viscosité à 40°C (100°F) et des viscosités différentes à
100°C (210°F).
Le système le plus largement employé pour classer les huiles en fonction de leur
viscosité est celui adopté par l’ "American Society of Automotive Engineers".
Ce système fut élaboré en son temps pour remplacer certaines épithètes peu
précises telles que "légère", "moyenne" ou "lourde" appliquée aux huiles de
lubrification.
En pratique, des tables ont été établies qui donnent immédiatement les
valeurs de L, H et L - H en fonction de la viscosité à 100°C, de l'huile étudiée.
La formule de DEAN et DAVIES s'applique jusqu'à des V.I. de 110 - 120. Au-
delà
de cette valeur (présence d'une grande concentration d'additif de V.I.), des
ambiguïtés peuvent apparaître et c'est ainsi que l'on peut trouver des huiles
ayant même V.I., même viscosité à 40°C (100°F) et des viscosités différentes à
100°C (210°F).
Le système le plus largement employé pour classer les huiles en fonction de leur
viscosité est celui adopté par l’ "American Society of Automotive Engineers".
Ce système fut élaboré en son temps pour remplacer certaines épithètes peu
précises telles que "légère", "moyenne" ou "lourde" appliquée aux huiles de
lubrification.
b) CH3
│
CH2- CH- CH2- CH2- CH- CH- CH3
│ │
CH2 CH3
I
CH2
I
H-C- CH3
I
CH3
a) Structure naphténique :
CH2
∕ \
—CH CH—
| |
CH2 CH2
\ ⁄
CH3
Structure aromatique:
CH2- CH3
Une huile minérale provenant de la distillation est donc composée d'un mélange
de ces hydrocarbures, l'une ou l'autre famille étant plus ou moins représentée ou
absente. Le poids moléculaire moyen est de l'ordre de 300, soit, ≈ 25 carbones.
Les propriétés physiques et les performances dépendent de leur distribution
relative.
Voici quelques caractéristiques particulières :
Les paraffines sont des hydrocarbures saturés à chaîne droite qui sont
caractérisés par une grande stabilité à l'oxydation (grâce à la présence
d'inhibiteurs naturels), une faible agressivité vis-à-vis des élastomères et un V.I.
élevé (indice de viscosité). Malheureusement, lorsque leur poids moléculaire
augmente, ces produits cristallisent dès la température ordinaire et il devient
nécessaire de les éliminer au cours d'une opération dite de déparaffinage.
Les naphtènes sont moins stables à l'oxydation, plus agressifs vis-à-vis des
élastomères. Leur V.I. est plus faible que celui des n-paraffines mais ils possèdent
par contre d'excellentes caractéristiques d'écoulement aux basses températures.
- densité : ≈ 0,9
- volatilité : plus grande que pour les paraffiniques et
point d'inflammabilité plus bas.
Phosphoriques Silicones
Rappelons d'abord que les huiles végétales sont des composés de cette
nature;
malheureusement, elles donnent des produits de décomposition solides.
Ces composés du type
293
R—C—O—R
││
O
- Certains produits ont une très bonne résistance à température élevée mais une
décomposition éventuelle à température trop élevée donne des acides
corrodant. Ils ont tendance à réagir avec les peintures et les matériaux habituels
des joints (pas nylon- époxy); corrélativement, ils dissolvent bien les additifs.
294
- Ils offrent une bonne résistance au feu, ce qui les fait utiliser en fonderie
(machines de moulage), en aéronautique et partout où il peut y avoir danger
d'incendie.
VIII.3.5. Silicones
R R R
| | |
R — Si —O —( Si — O )n —Si—R
| | |
R R R
ont des propriétés un peu différentes qui les classent entre les silicones et les
esters aliphatiques. Ils sont très peu stables en présence de H20.
Chacune parmi toutes ces huiles est loin de posséder l'ensemble des
propriétés
mécaniques, physiques ou chimiques qui feraient d'elles le matériau idéal.
Il est cependant possible d'améliorer certaines propriétés (VI) ou de compenser
certaines déficiences (oxydation, vieillissement) par l'utilisation d'additifs. Ceux-ci
sont ajoutés à l'huile en faibles proportions, quelques % au maximum. D'autres
additifs apportent des qualités que les huiles ne possèdent normalement pas
(émulsifiants, anticorrosion, lubrification sous pression élevée).
Certains polymères sont solubles dans les huiles : ce qui veut dire que
l'interaction huile - polymère est plus importante que l'interaction polymère -
polymère; dans ces conditions, la longue molécule polymère se déroule de telle
sorte qu'elle se trouve étendue dans l'huile.
Polyméthacrylate
CH3
I
— ( —C— CH2—)—
I
C=O
|
OR M de 20.000 à 500.000
Polyisobutylène
CH3
I
—(CH2—C—)—
|
CH3
M de 5.000 à 300.000
Copolymère éthylène-propylène
297
Copolymère styrène-oléfine
VIII.4.2.1. Principe
Une huile moteur est dite "détergente" lorsqu'elle maintient les parties les
plus chaudes du moteur (piston) en bon état de propreté : absence de vernis,
absence de dépôts dans les gorges. Elle est dite "dispersive" si elle permet une
bonne mise en suspension de toutes les impuretés solides formées au cours du
fonctionnement du moteur (imbrûlés, gommes provenant de l'oxydation de
l'huile, particules métalliques).
Par cette action dispersive, l'huile assure la propreté des parties "froides" du
moteur :
carter, circuit de graissage.
Ces additifs doivent également assurer la neutralisation des composés acides
formés dans la chambre de combustion et le carter.
En pratique, ils constituent la plus grosse masse des additifs (50 % de la masse
produite)
(« 7 % dans une huile de moteur Diesel).
VIII.4.3.2. Mode d'action
Les détergents sont constitués par des molécules dont une fonction ou
une partie est oléophile et une'autre oléophobe. Ces molécules peuvent donc se
fixer d'un côté sur les particules ou sur le métal (chemisorption) et de l'autre côté
s'attacher à l'huile : elles forment ainsi un écran qui, d'une part peut empêcher
l'adhérence de calamine et vernis sur les parties chaudes. La fonction détergente
peut aussi être associée à la neutralisation des acides formés (N20, S03 ) pour les
empêcher de réagir avec le métal.
Par leur action même, ces additifs s'épuisent donc progressivement à l'inverse
d'autres qui peuvent conserver leur action s'ils ne sont pas détruits par d'autres
mécanismes. Ces additifs contiennent donc :
a) un groupe polaire (sulfonate, hydroxyl, carboxyl, etc);
b) un groupe hydrocarboné (aliphatique ou naphténique);
c) un ou plusieurs ions métalliques;
d) addition d'une "charge" de carbonate (additifs surbasiques) ou
d"hydroxydes
colloïdaux (suspension colloïdale) Me = 10 x normal.
Le point c) entraîne l'inconvénient pour l'additif de se comporter comme
promoteur d'oxydation ! Il doit alors être accompagné d'inhibiteurs de
vieillissement (échange des ions métalliques).
Les principales structures de ces additifs sont reprises à la figure I-10.
299
VIII.5. LES G R A I S S E S
Les substances gélifiantes sont le plus souvent des savons (sels d'acides
gras). Les
acides gras sont habituellement les acides oléique, palmitique, stéarique ou
d'autres acides dérivés d'huiles végétales ou animales. Il peut également s'agir de
mélanges complexes de ces acides ou d'autres (acétique, lactique, etc). Le métal
le plus courant est actuellement le Li (60 % des graisses), suivi du Ca : on
rencontre également l'Ai, Na et Ba. Les propriétés dépendent de la composition
du gélifiant et de la longueur et de la structure de la chaîne carbonée (18 C).
Parmi les propriétés importantes des graisses, relevons :
- le point de goutte qui doit être le plus élevé possible;
- la résistance à l'humidité.
Pour fixer les idées, une graisse contient :
- 4 - 20 % de savon gélifiant;
- 75 - 95 % d'huile;
- 0 - 5 % d'additifs.
Parmi les additifs, on retrouve également des matériaux tels la bentonite
modifiée (sorte d'argile très fine), talc, le noir de carbone, le M0S2 et d'autres
composés inorganiques qui participent à la lubrification (cf lubrification solide),
des composés organiques divers.
Ce sont des composés dont les atomes sont fortement liés entre eux dans
un plan (covalence ou ionique) et beaucoup moins fortement dans une direction
perpendiculaire (v. d. WAALS). Les matériaux les plus utilisés sont le MoS2 et le C
graphite (cf. tableau 1-5) (sulfures - séléniures - tellurures dé divers métaux, etc).
302
Le MoS2 est utilisé en dispersion dans les huiles, les graisses, les solvants
et l'eau.
A 400°C il s'oxyde (M0O3) et les produits de réaction modifient ses propriétés.
Ces deux matériaux peuvent entraîner des corrosions :
a) l'hydrolyse du MpS2 donne des acides corrosifs;
b) le C par formation de piles galvaniques.
a) Les huiles minérales ne peuvent être employées sans additifs que pour la
coupe de métaux facilement usinables pour lesquels seule la 2ème fonction
intervient. En effet, le film d'huile se rompt dans les conditions habituelles de
coupe et ne peut donc intervenir pour remplir la première fonction. H faut
apporter des additifs qui améliorent la "mouillabilité" : acides gras, esters, savons
qui réagissent avec la surface métallique sous l'effet de la température et des
pressions élevées avec formation de savon du métal usiné. Pour des conditions
plus extrêmes, des additifs du type EP (P, S, Cl) sont employés.
c) Les solutions aqueuses sont utilisées pour la coupe à grande vitesse avec les
outils en
céramique ou carbure (att. trempe et fragilité). Elles ne contiennent pas d'huile
mais bien des mouillants non ionogènes et des savons, des inhibiteurs de
corrosion. A cet égard, notons que les nitriles ne sont plus utilisées en raison de
certains aspects toxiques (réactions avec des substances organiques présentes et
formation de nitroamine).
305
Normes ___________________________________________________ 84
Impacts sur la santé _____________________________________________ 84
Impacts sur l'environnement ______________________________________ 84
Sources : ______________________________________________________ 84
III.6 PROCEDES DE PRODUCTION DE L ACIDE SULFURIQUE ______________ 86
III.6 .2 PROCEDE DE CONTACT. ___________________________________ 86
2.3.1 Conversion de SO2 en SO3___________________________________ 90
2.3.1.1 Catalyseur _____________________________________________ 90
2.3.1.3 Pratique industrielle _____________________________________ 92
2.3.2 Absorption de SO3 ________________________________________ 92
2.3.3 Dilution de l’acide _________________________________________ 93
2.4 Matériaux_________________________________________________ 93
308