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F. Frédault,...
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LE Dr F FRÉDAULÏ
PARIS
CHEZ EMILE VATOX,", LIBUAIRli
8, HVK ni; VIEUX-COLOMBIEN, 8
1870
FORME ET MATIÈRE
VIU.E-U'AVRAÏ.
— nip. SOISSEXS ET C>.
FORME ET MATIÈRE
l'A H
LE Dr F. FRÉDAULT
PARIS
CHEZ EMILE VATON, LIBRAIRE
8, RIE DU VIEUX-COLOMBIER, 8
1870
INTRODUCTION
niam.El ita illa forma necessario est alia ab anima; sed non est ali-
quod individuum sub gonero corporis, tantum nisi per rcduclio-
nom est pars ; sicul nec anima seperala est per so inferius ad subs
lanliam sed tantum per reductionem, Sufxr yuartum sentciitiarum.
(Disl. x«, q. 3.)
— 44 —
Formo substantiollo venait à quitter cotto matièro
promiôro, colle-ci disparaîtrait à l'instant pour ron-
trordans lo néant. Pour los Scotistes, au contrairo,
ou pour ceux qui tionnont compte do l'objection
capitale do Scott, on no s'explique pas co quo peut
êtro la matière promiôro qu'on no saurait isoler
autroinent quo par abstraction, ot qu'on no saurait
connaîtro quo par analogie; mais on ostiino quo
c'ost quoique choso qui a son êtro propro et par
conséquent son principo propro.
Eustacho do Saint-Paul, quo nous avait signalé
lo P. do Lohen dit : « Materia prima est substantia
incompleta, in potentia ad formas... sed per se
experlem omnium formarum, xunde ipsa ap-
pellatur potentia. Est tamen aliquid reale et
substanliale secundum se, et oxistit actu indc-
pendenter ox forma;... unde non est absolute et
simpliciter pura potentia... sed est omnino, pas-
siva, id est habens nullam potentiam activam
sed tantum passivam. quia actio est forma. (Prima
Par, Physicoe, ract. 1, q, n, m, iv.), Et lo
P. do Lehon m'ajouttait: « Il suit do là quo Ma-
teria est potentia seu possibililas relate ad com
piositum ens ex ipsa et forma, sed in se non est
pure potentia virium in actu. C'ost» déjà uno
concession.
Lo R. P. do Lehon m'ajoutait: « Lo P. Mayr parle
« de mémo: Materia prima, dit-il, \habet pro-
« priam essentiam... habet etiam propriam exis-
<.
tentiam dislinctam ab existentia formoe. Ita nos-
« tri communissime contra thomistos (dont l'opi-
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nion, il faut en convenir (c'ost le P. do Lohen qui
«
« parle), paraît inintelligible et contradictoire car si
,
« la matièro n'est absolument rien d'existant, com-
« ment s'on formora-t-il quelque choso? — V. Suaroz,
«Métaphys. disput. 31, sect. 1, n° 12; — disput. 13,
« sect. 4 ot 5) aliud est materiam esse puram
« potontiam, aliud materiam esse4n pura potentia.
« Primum est verum, quin signiflcat materiam ex
« se non habens ullum actum physicum (formam) :
« alterum est falsum quia signiftcat materiam non
« esse actu, sive non existere. (Mayr. Philosoph.
« peripat. tom. 2, § 303, 310, 313.)
Telle est la question, difficile entre toutes, otsur
laquello .il faut bien cependant quo nous prenions un
parti, et un parti d'accord avec los sciences natu-
relles, parce qu'autrement nous nous séparons d'elles;
nous mettons la philosophie d'un côté, elles d'un
autre ; et toute unité dans les conceptions scientifi-
ques disparaît à l'instant.
Si nous établissons que la matièro n'est rien, n'a
pas d'existence réelle, c'est la Forme substantielle
qui, seule, constitue l'être des êtres matériels et
des êtres vivants, la matièro n'a plus aucun rôle à
jouer, ou tout au moins nous déclarons ne pouvoir
expliquer son rôlo, et la philosophie abdiquo touto
entente possible avec les scionces naturelles.
Si nous établissons que la matière est quoique
chose, il faut quo nous démontrions philosophique-
mont c'est-à-dire par sa raison d'êtro comment elle
, ,
ost quelque choso, quelle choso elle est, ot coni-
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—
mont son être vit sous la Forme substantielle qui
lui donne un êtro particulier.
Romarquez ensuite quo la matière nous apparaît
sous deux sortes de Formes: sous les Formes dos
corps inorganiques, lo souffre, l'oxigène, l'or, lo fer,
lo cuivre, etc. ; ot sous los Formes de corps organisés
ou vivants. Mais nous ne savons pas co qu'elle est en
elle-même; nou£ no pouvons pas l'isoler, ot tout
porto à penser qu'olio n'est pas isolablo. Nous voyons
bien los substances inorganiques passer sous uno
Forme substantielle vivante pour redevenir ensuite
substances organiques ; mais nous no voyons pas
la matière première passer sous la Formo inor-
ganique pour redevenir matière première.
La solution qui semble la plus naturelle saute
aux yeux : c'est quo la matièro première doit être
sous les Formes substantielles inorganiques, quel-
que choso d'analogue à ce quo sont les substances
inorganiques sous la Forme substantielle qui los in-
forme; ou, autrement dit, quo la matière première
non informée doit être dans le fer ou le soufre, ou
phosphore, co quo lo soufre, le fer, le phosphore
deviennent dans lo corps vivant. C'est là co qui
nous était apparu on écrivant lo Traité d'anthro-
pologie, ot, sans cotte solution, le trait d'union
entre la philosophio et les sciences naturelles me
paraissent impossible.
Mais, en philosophie, il faut compter avec le péri-
patétisme, bien quo cotto doctrine, prise par les
thomistes soit foncièrement panthéiste, commo nous
le montrerons; et le thomismo nous fait cotto
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objection: la Formo substantielle qui ost principo
d'êtro, no peut supposer sous elle aucun principe
d'êtro; il faut donc quo les substances matériollos,
on passant sous la Forme substantielle vivante, per-
dent leur propre Formo substantielle inorganique,
ot livrent la matièro première qu'elles détenaient.
A plus forte raison, dans los substances matérielles,
la matièro promiôro doit avoir perdu sa Forme pro-
pro si ollo on possédait une ; et, comme cotto ma-
tièro première n'apparaît nulle part isolée, ollo n'a
donc pas d'être par elle-même, parce qu'elle n'a pas
do principe d'êtro. Si ollo avait l'être en elle mémo,
nous pourrions la voir subsister par elle-même ; et
comme nous voyons qu'elle ne peut exister qu'à l'état
de matière informée, n'ayant d'être que par la Forme
substantielle qui la détient,'c'est que, par elle-même,
ollo n'a pas d'être.
C'est bien là l'objection thomiste; nous no l'at-
ténuons en rien.
Mais nous lui répondons quo les éléments d'un
corps vivant, le soufre, l'oxigône et les autres, sont
bien quelque chose puisqu'ils deviennent substance
du corps vivant; qu'ils ont bien un rôle puisqu'ils
rendent la vie corporelle possible; qu'ils sont à la
Forme substantielle un élément de réalisation pour
son activité par lo rôle qu'ils jouent ; qu'ainsi leur
être passe bien réellement, en jouant un rôle, sous
la Formo substantielle; quo, cependant, cela ne fait
pas des êtres différents, parce que la Forme subs-
tantielle ne les fait pas être, mais leur donne uno
modalité d'êtro nouvelle, do sorte quo leur être fait
un avoc l'êtro qui les informe.
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Sur co premier point établi, nous disons que
la matière première peut très-bien être do mémo
dans les corps inorganiques, où elle jouo un rôlo
par son êtro, cet êtro ayant reçu uno modalité
d'êtro nouvelle on raison do la Formo qui la dé-
tient ; do telle sorte quo, no sachant co qu'elle
est on ollo-mêmo puisqu'on no saurait la séparer,
ot quo nous no la connaissons qu'à l'état do ma-
tièro informéo, nous devons cependant lui attri-
buer un êtro propro, parce que cot êtro a son rôlo.
A quoi sort do raisonner à porto do vue, ot autre-
mont quo par l'induction naturollo, sur uno choso
que nous ne pouvons connaîtro quo par induction
naturollo. Nous no pouvons nous fairo uno idée do la
matièro promiôro quo par cello quo nous pouvons
avoir du rôlo des éléments matériels dans lo corps
vivant ; et si, les éléments matériels ont un rôlo dans
lo corps vivant, tout nous porto à ponser quo la ma-
tièro première en a un dans los corps inorganiques.
Supposons-nous après cela qu'uno choso qui jouo un
rôlo n'a pas d'êtro ; cela serait déraisonnable au pre-
mier chof. Il est vrai quo la matièro promiôro no nous
paraît nulle part à l'état isolé, do sorte qu'on peut
estimer qu'elle n'a pas la possibilité do subsister par
ollo-mêmo ; mais cela no présumo point qu'elle n'ait
pas l'être. On pourrait tout au plus diro qu'elle n'a
qu'un être conditionnel; qu'elle n'a l'êtro qu'à la con-
dition que cet êtro recevra uno modalité d'informa-
tion particulière ; mais c'ost là une manière d'être
qui est l'être ot qui affirme l'être.
Il est vrai, car, enfin, il faut pousser les choses
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jusqu'au bout. On nous dira qu'en acceptant l'être
do la matière première nous lui attribuons nécessai-
rement un principe d'être, ot nous noie nions pas.
Mais alors, dit l'objection, vous reculez la quostion
indéfiniment, car vous acceptez que cette matièro
première est elle-même composée do matière et de
formo, co qui fera uno matière première inférieure
sous laquelle vous en admettrez encore une autre,
ot ainsi à l'indéfini. Il n'y a pas de raisons pour vous
arrêter, ot vous reculez la question indéfiniment sans
la résoudre, vous la noyez dans un abîme imaginaire,
où la fantaisio règne seule ot où se perd la scionco.
Cetto objection nous touche bien pou parce qu'elle
nous fait diro co que nous no disons pas. Nous no
prétondons pas que la matière première ost composée
do matièro et do formo : nous disons soulement qu'elle
a l'être ot, par cela même, un principo d'être. Pourquoi
donc son principo d'êtro ne serait-il pas son êtro, et
pourquoi lui supposer une qualité d'être qu'elle no
manifeste pas ? On comprend très-bien quo, dans les
êtres vivants, on distinguo lo corps et lo principo do
vie : l'existence des deux principes ost démontrée.
On comprend très-bien égalomont quo, dans les subs-
tancos inorganiques, vous acceptiez également les doux
principes, parce qu'il y a une sorte d'élément matériel
commun à tous ot spécifié sous une Formo physique,
ayant ses propriétés dans chaque substance. Mais la
matièro promiôro n'a rien qui la spécifie ; elle n'a que
sa nature commune ; elle n'a que l'être matériel ; elle
ost dans son genre, seuloniont à un degré très-infé-
rieur, co que l'être spirituel est dans le sion. L'êtro
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spirituel possède bien l'être ot cependant il est simplo,
il n'a pas un principe d'être ot un autre principo qui
supporte son être ; il est un dans son êtro. Pourquoi
la matière première no serait-elle pas de môme dans
son genro, ayant son principo d'être qui est son être,
avec cotto distinction capitale qu'elle no peut jouir de
son être par ollo-mêmo, quo cet être est conditionnel,
qu'il ne peut subsister qu'à la condition d'être sous
uno modalité d'êtro que lui donne la Forme substan-
tielle qui l'informe.
Los éléments matériels d'un corps vivant subsistent
par eux-mêmes parce qu'ils ont uno Formo substan-
tielle ; mais ils ont évidemment l'aptitude à devenir
matière do corps vivant, sans quoi ils no sauraient y
atteindre. Cotto aptitude constitue uno sorte do moda-
lité d'être conditionnel dont l'élément ne peut jouir
qu'à la condition d'être informé par uno Forme subs-
tantielle vivante. Pour que l'oxygène, le soufre, l'a-
zote , lo phosphore, le charbon, l'hydrogène puissent
devenir de la chair, il leur faut l'aptitude à être cotto
chair ; ot cetto aptitude leur constitue uno modalité
d'êtro conditionnel, dont ces substances jouissent
à la seule condition qu'uno Formo vivante los fera
chair. Quand ils sont sous cotte Formo substantielle
vivante, ils jouissent do cet êtro qui lour était condi-
tionnel et qui est un être vrai, distinct de la Forme
substantielle qui los informe, bien quo cet être ne
soit quo par elle ; do môme, la matièro promiôro peut
avoir son êtro distinct, bien quo cot êtro soit condi-
tionnel à la présonco de la Formo. La seule différence
entre les deux cas, c'est que l'élément matériel sub-
— 51 —
siste en sortant de dessous la Forme substantielle
vivante parce qu'il a sa Forme substantielle propre,
tandis que la matière première ne serait plus rien si
elle venait à être séparée de la Forme inorganique
dont la présonco est la condition de son être en lui
donnant une manière d'être.
Nous connaissons dans la scienco, des choses qui
nous représentent très-bien cotte sorte d'être. Qu'est-
ce quo la figure, lo volume, l'étendue, lo nonibro, lo
poids, la durée? Co sont choses qui,certainement, ont
l'êtro, ot cependant n'existont qu'à la condition d'un
êtro subsistant qui los détient. Jo no raisonne point sur
co qu'elles sont en elles-mêmes, sur leur naturo d'at-
tributs communs, quostion qui n'est pas de mon sujet,
jo los prends seulement commo témoignages do l'être
conditionnel oxistant sous la condition d'êtro tenu
par un êtro subsistant. Tout êtro créé sqmblo d'ailleurs
n'avoir, d'une certaine manière, quo l'êtro condition-
nel, car chacun d'eux est soumis à des conditions
d'existonco ; supprimez ces conditions, ot l'être no
peut subsister. La conditionnante no nio donc point
l'être; elle l'affirme au contraire, car la condition
elle-mômo n'existe quo par l'être qui on a besoin.
On peut encoro s'expliquer les choses d'uno autre
manière, ot concevoir que, dans la matière promiôro,
ou mémo dans les substances élémentaires, le principe
d'être ot la matérialité sont doux conditionnantes d'un
mémo élément. Car, d'uno manière générale, co qui est
confondu dans los êtres inférieurs est distinct dans los
êtres supérieurs ; ou, en renversant la proposition, co
qui est distinct dans les êtres supérieurs ost confondu
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dans les êtres inférieurs. Ainsi, la vitalité des plantes
comprend uno sorto do sensibilité ot do motilité va-
gues, qui sont distinctes dans les animaux; les ani-
maux ont dans leur sensibilité une sorto d'intelligonco
qui ost distincto choz l'hommo ; les soxos qui sont dis-
tincts dans les êtres supérieurs sont réunis dans les
êtres inférieurs; ot dans les êtres plus inférieurs en-
core, lo bourgeonnement remplace doux actes par un
acte unique.
Do mémo, dans l'hommo, lo principo formel
subsiste distinct do l'élément matériel auquel il
pout êtro uni ; tandis quo chez les animaux ot les
plantes co principo n'a pas de subsistance indépen-
dante, et son êtro ost conditionnel à son union avec
l'élément matériel. Dans los substances élémentaires,
co principo formol est encore plus lié avec la matière,
puisqu'il on ost inséparable ; et il so pout quo ces
Formes premières ot cotto matièro première soiont
deux conditions d'un même être au lieu d'êtro doux
principes réellement subsistants ; quo notro esprit les
conçoive commo doux conditions d'être, mais qu'ils
no soiont réellement qu'un êtro ; ot alors co quo nous
nommons la matière promiôro serait uno simplo con-
ditionnante do l'êtro substantiol élémentaire.
Il n'est pas inutile do rappeler encore uno fois quo
nous no connaissons aucun corps matériel sans uno dé-
termination spécifique et substantielle, quo la matière,
dite première, est uno pure conception do notre esprit,
et qu'aucun corps élémentaire n'est décomposablo.
Dieu qui pouvait vouloir assurer la durée do co monde
n permis la d< omposilion possible des êtres vivants et
— 53 —
des corps composés, mais il semble avoir dérobé à
notre atteinte les éléments premiers de la constitution
naturelle des choses on leur donnant uno unité ot
uno fixité d'être dont il s'est réservé la clef.
En tous cas, ces explications ne sont que des expli-
cations, ot j'ai voulu simplement, avec elles, suivre la
suite logique des idées qu'on a posées sur la matièro
promiôro. Mais j'ostimo quo la quostion h'ost pas là,
ot qu'il faut, pour connaître los chosos, suivro un che-
min différent do celui qu'on a suivi. On a cherché à
concevoir, ou, pour mieux diro, à imaginer los princi-
pes capables d'expliquer les choses, ot on s'est lancé
dans uno reohorcho do l'essence de la matièro aussi
vaino quo la rochorcho do la naturo do l'esprit ; c'est
on philosophio co qu'est en mathématique la quadra-
ture du cercle. Il mo somblo quo la proposition doit
être renversée, ot, au lieu do chercher coquo pout
êtro la matièro, ot quoi est son rôlo, en s'offorçant do
concovoir co qu'est sa naturo, il est bien plus légitime
«l'arriver à délimitor sa naturo par la constation du
rôlo qu'olio joue.
Qu'est-ce, on somme, pour nous, quo la matièro?
c'ostlo rôlo qu'elle jouo. Lo nom quo nous lui donnons
pour caractériser sa naturo oxprimo bien plus les
offots que nous attribuons à sa naturo d'êtro, quo
l'ossonco intime do cotto nature. L'ossonco iiitimo des
choses nous est inconnuo ; il faut sans cosse lo redire,
otjono cesserai de lo rappeler, parce qu'on l'oublie
toujours. Dieu ne nous a dévoilé la naturo intimo do
rien, et rien no la montre; nous no voyons les choses
que par l'extérieur, et ce que l'intelligence conçoit est
— 54 —
le rôle spirituel dos mouvements bien plus que la
nature spirituelle. Laissons donc là de vaines recher-
ches qui prennent l'air d'aller loin et ne sont quo des
bulles de savon de notre imagination. Co n'est pas
dans sa nature intime que nous avons à connaître la
matière, c'est dans lo rôle qu'elle joue. Là seul est
l'objeotif scientifique vraiment abordable, vraiment
utile et sérieux. Notre corps est bion réellement quel-
quo chose, do môme quo pour tous les êtres vivants :
co quoique choso quoi ost-il? c'est-à-diro quel rôlo
jouo-t-il? Dans les corps matériels, où nous concevons
uno Formo et uno matière, commo dans les êtres vi-
vants, parco que nous y découvrons un principo d'êtro
ot un principo de matérialité, il se peut qu'il n'y ait
qu'un mémo principo d'être comprenant deux condi-
tionnantes ; mais commo, en tous cas,la séparation do
ces deux éléments ou de ces deux conditionnantes
n'est pas possible commo pour les êtres vivants, nous
n'en pouvons raisonner quo par analogie. En suivant
cetto voie, la seulo possible et la soulo utile, nous
nous cantonnons dans lo seul objectif scientifique
rationnel et réel, et nous éloignons co qu'une imagi-
nation surchauffée a apporté do vaines inutilités.
C'ost do co point do vue quo nous pouvons examiner
lo rôlo du corps dans les êtres vivants, lo rôlo do la
matérialité dans la naturo, ot commont l'êtro matériel
opôro sous la Forme substantielle qui lo spécifie, com-
ment elle est ainsi l'élémont réalisateur du mouve-
ment pendant que l'élément Formel en est lo prii.cipo
initiateur. C'est cotto doctrino qui, soûle, explique l'être
naturel, et qui ost touto diffôrcnto du péripatétismo et
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du thomismo; nous allons en poursuivre l'élucida-
tion parco qu'elle est dans cotto quostion le seul sujet
vraiment scientifique.
CHAPITRE VI
.
par sa répugnance au thomisme, issu du pôripatétisme.
De l'interprétation péripatéticienne
et de l'interprétation naturelle.
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CHAPITRE XVI