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Les déterminants et les gains des échanges internationaux 

:-

Cas du Maroc et ses principaux partenaires de l’UE.

Résumé :

Au cours de la dernière décennie, le Maroc a entrepris de nombreuses réformes pour réussir son
intégration dans l'économie mondiale, dans le but de diversifier ses exportations et de renforcer
son potentiel concurrentiel. L’Union Européenne représente toujours le premier partenaire
commercial du Maroc (53,1 % des importations et 66,7% des exportations). A travers une analyse
comparative entre les importations/ exportations du Maroc on a essayé de comprendre qu’est ce
qui détermine les échanges entre le Maroc et ses principaux partenaires européens l’Espagne, la
France, l’Italie et l’Allemagne. Enfin on a réalisé une analyse bi-variée pour tester la relation qui
existe entre le degré d’ouverture et le TCER. Les résultats de notre étude suggèrent que le Maroc
essaye de diversifier son offre exportatrice et de développer un avantage comparatif, en
supplément d’après notre analyse on trouve l’existence d’une relation entre la politique
monétaire d’un pays et les échanges internationaux.

Problématique :

Quels sont les déterminants des échanges internationaux du Maroc entre les principaux pays
d’Europe et quels gains procure le taux de change marocain ?

Hypothèses :

H1 : Le Maroc se spécialise dans l’exportation des ressources naturelles.

H2 : Le Maroc se base sur la diversité de son activité commerciale.

H2 : Il n’existe aucun lien entre le commerce international avec le taux de change

H3 : Il existe un lien entre le commerce international et le taux de change 

Partie empirique :

Méthodologie et démarche suivies :

Fig : Schéma de la méthodologie suivie


Dans une première partie de notre étude, nous avons effectué une analyse documentaire des
rapports de l’office de change après nous avons mené une analyse comparative entre les
importations et les exportations du Maroc avec les principaux pays d’Europe (France, Espagne et
Italie) et les pays d’Amérique (Etats-Unis, Canada, Brésil) afin d’étudier les déterminants des
échanges internationaux du Maroc.(Démarche oubien etude qualitative)

Dans une deuxième partie nous avons mené une analyse bi-variée entre le degré d’ouverture
(taux d’ouverture) et le taux de change réel pour étudier le lien entre le taux de change du Maroc
et son degré d’ouverture à l’international.(démarche quantitative)

Echantillon :

D’après les rapports de l’office de change, on a constate que la France, l’Espwagne prend la part
la plus importante des échanges internationaux entre le Maroc et l’UE, ainsi que l’Allemagne et
l’Italie sont aussi parmi les principaux partenaires du Maroc. Pour le cas des pays d’Amérique le
choix était sur le Brésil, les Etats unis et le Canada qui présentent les principaux pays de
l’Amérique échangeant avec le Maroc.

Méthode de collecte et traitement des données :

Les variables utilisées pour étudier les gains sont issues principalement de la base de données de
ed »la «CNUCED » et du « Fond Monétaire international » l’analyse couvre la période 2012 à
2020.

Le traitement de données collectées a été fait par le logiciel SPSS utilisé pour l’analyse
statistique. Ce dernier va nous servir d’étudier le lien entre la variable (OUV) ou taux d’ouverture
commerciale et la variable (TCER) ou taux de change effectif réel.et solde de la balance
commerciale

Objectifs de la recherche :

Identifier les déterminants des échanges internationaux du Maroc.

Déterminer les liens qui existent entre les échanges internationaux et les agrégats
macroéconomiques.

Echanges internationaux entre le Maroc et les principaux partenaires d’UE


Le Maroc entretient des relations étroites avec l’Union européenne, en particulier avec les anciens
dirigeants coloniaux, la France et l’Espagne. En octobre 2008, le Maroc a obtenu le statut de
partenariat spécial avec l’UE (appelé « statut avancé ») en réponse aux réformes entreprises aux
niveaux politique, social et économique.  Le Maroc est ainsi devenu le premier pays du sud de la
Méditerranée à bénéficier d’un statut avancé dans ses relations avec l’UE. Ce statut comprend la
création d’un sommet UE-Maroc et la participation directe du Maroc à un certain nombre de
réunions des conseils ministériels et des groupes de travail de l’UE.  Le Maroc a eu le privilège d’avoir
une unité monétaire rattachée à l’euro.

Dans le cadre de l’Accord de Libre-échange entre le Maroc et l’Union Européenne, on obtient d’après
les statistiques que les importations en provenance de l’Italie atteignent un montant de 13.7 milliards
de dirhams en 2017 et 2.7 milliards d’euro en 2018, avec des exportations marocaines atteignant
1.37 milliards d’euro en 2019 contre 1.2 milliards euros en 2018.

Tableau : Etude comparative des échanges du Maroc et ses principaux partenaires européens

Pays Importations du Maroc Exportations du Maroc


France Blé Tomates fraiches
Demi-produit (matière en Agrumes
plastiques et ouvrages en La graisse et huiles de
plastique) poissons
Voitures utilitaires et de Acide phosphorique
tourisme Engrais naturels et chimiques
Parties et pièces pour voitures Fils et câbles pou l’électricité
et véhicules de tourisme Vêtements confectionnés
Voitures de tourisme
Articles de bonneterie
Espagne Gaz-oils Produits de la mer
Fuel-oils Tomates fraiches
Produits bruts d'origine Phosphate
animale et végétale (Huile de Acide phosphorique
Soja) Engrais naturels et chimiques
Demi-produit (matière en Fils et câbles pou l’électricité
plastiques et ouvrages en Voitures de tourisme
plastique) Vêtements confectionnés
Biens d’équipement industriel
(appareils pour la coupure des Articles de bonneterie
circuits électriques)
Parties et pièces pour voitures
et véhicules de tourisme
Voitures de tourisme
Italie Voitures et tracteurs Produits de la mer
Produits dérivés du pétrole Engrais naturels et chimiques
Tissus Fils et câbles pou l’électricité
Machine à usage général Voitures de tourisme
Vêtements confectionnés

Allemagne Demi-produits (matière en Acide phosphorique


plastiques et ouvrages en Fils et câbles pour l’électricité
plastique) Voitures de tourisme
Voitures utilitaires et de
tourisme

Source : Rapport de l’office de change (2020), élaboration des auteurs.

Le Maroc importe une grande partie du blé français, des voitures utilitaires et de tourisme aussi des
parties et pièces de voitures, en contrepartie le Maroc exporte des tomates fraiches, l’acide
phosphorique et les engrais naturels et chimiques ainsi que les fils et les câbles pou l’électricité.

L’Espagne exporte au Maroc principalement le gas-oils et le fuel-oils, huile de Soja, elle importe le
phosphate, l’acide phosphorique et les engrais naturels et chimiques, vêtements confectionnés et les
articles de bonneterie.

L’Espagne exporte au Maroc principalement le gas-oils et le fuel-oils, huile de Soja, elle importe le
phosphate, l’acide phosphorique et les engrais naturels et chimiques, vêtements confectionnés et les
articles de bonneterie. Le tableau reflétant une plus grande complémentarité dans les flux
commerciaux entre les deux pays l’Espagne et le Maroc qui favorise une intégration efficiente dans la
chaîne de valeur mondiale au niveau des deux rives du Détroit dans des secteurs comme
l’automobile, le textile ou le câblage électrique.

Le Maroc importe principalement des voitures, des tracteurs, tissus et machines à usage général de
l’Italie et exporte des produits de pêche, des pièces et accessoires véhicules/moteurs.
Les chiffres ont enregistré un accroissement à la fin de 2019, commençant par les importations en
provenance de l’Italie qui ont enregistré une hausse de 5.2% avec un montant de 786 millions
d’euros, parmi les principaux produits importés, on cite, les produits dérivés du pétrole « 15% », les
machines « 9.7%», les tissus « 5.9% » et les machine à usage général « 5.7% », sans oublier bien
entendu que l’Italie exporte vers le Maroc « 35% » des tracteurs utilisés au Maroc.

De plus, le Maroc, exporte vers l’Italie plus de 34.2% comme total de flux d’exportations automobiles
accaparant la nature des produits exportés, suivie des produits de pêche avec un pourcentage de «
20.9% », ensuite les pièces et accessoires véhicules/moteurs « 14.5% », enfin les vêtements avec un
pourcentage de « 8.2% ».

Le Maroc importe de l’Allemagne les voitures utilitaires et de tourisme, exporte l’acide phosphorique
fils et câbles pour l’électricité. Si la balance commerciale entre les deux pays penche toujours en
faveur de l’Allemagne, le déficit est resté relativement maîtrisé, grâce à l’accélération ces dix
dernières années des exportations marocaines, d’une manière plus significative que les importations.

Etude du gain à l’échange

Le gain à l’échange peut être étudié par plusieurs variables mais notre choix était sur l’étude de la
relation entre deux variables. On présente les variables choisis pour l’analyse bi-variée, les critères du
choix de ces variables avec une définition de ces dernières.

Choix des variables :

Variable (OUV) : Taux d’ouverture commerciale

L’indicateur fréquemment adopté dans la littérature économique pour mesurer le taux d’ouverture
commerciale est le rapport :

( Xt + Mt)÷ 2
PIBt

Quelques auteurs, comme Barro et Journal d’Economie, de Management, d’Environnement et de


Droit (JEMED) Lee (1994) ont utilisé les statistiques de la CNUCED pour les barrières tarifaires et non
tarifaires relatives au commerce extérieur.

Le niveau de restriction commerciale impacte alors le TCR. Une baisse des droits de douane ou des
taxes à l’importation affaiblit le prix des importations pour les résidents locaux, ce qui peut conduire,
toutes choses étant égales par ailleurs, à une appréciation du TCR. Dans le cas opposé, la hausse des
taxes tarifaires à l’importation (ou droits à l’importation) enrichit les importations et produit par
conséquent une dépréciation du TCR. Ce constat a été confirmé dans les travaux de Baffes et al.
(1999) pour le cas de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso Les réformes entreprises par ces deux pays
en matière de libéralisation commerciale ont conduit à une appréciation du TCR. Le taux de change
réel retrouve par la suite son niveau initial suite à la demande accrue des devises étrangères contre
la monnaie locale, engendrant une baisse du TCR.

Taux d'ouverture commerciale du


Maroc
45
40
35
30 OUV
25 Linear (OUV)
20
15
10
5
0
0 5 06 0 7 08 0 9 10 11 12 13 14 15 1 6 17 1 8 19 2 0
20 2 0 20 2 0 20 2 0 2 0 2 0 2 0 2 0 2 0 20 2 0 20 2 0 20

Source : CNUCED, élaboré par les auteurs.

D’après le graphe, on observe que le taux d’ouverture commerciale généralement suit une tendance
entre 2005 et 2020. L’ouverture commerciale du Maroc a connu des baisses principalement au
niveau des années 2005, 2009, 2015 et 2020.

Variable TCER : Taux de change effectif réel 

Le taux de change réel est le taux auquel un individu peut échanger les biens et les services
domestiques avec ceux d’un autre pays (prix relatif des biens). Le taux de change réel est un facteur
crucial dans la détermination des exportations et des importations d’un pays.

Lorsque l’on examine les perspectives générales du commerce international, le niveau général des
prix est souvent plus important que les prix des biens individuels.

Le FMI établit le TCER du dirham sur la base d'un panier composé des monnaies de pays partenaires
et concurrents du Maroc.
Voici une représentation graphique qui présente l’évolution du taux de change réel effectif réel du
Maroc entre 2012 et 2021.

102.0

101.0
Taux de change effectif réel basé sur l'IPC du Maroc
100.0

99.0

98.0

97.0

96.0

95.0

94.0

93.0

92.0
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Source : FMI, élaboré par les auteurs.

Le taux de change effectif réel du Maroc a connu une évolution remarquable pendant la période de
2012 à 2021. Le dirham marocain s’est déprécié principalement pendant le 2012,2015 et 2017.

Analyse de données :

Corrélation

Pour mettre en évidence la relation qui existe entre le taux d’ouverture commercial et le taux de
change effectif réel. Le degré d’ouverture représente la part que prennent les échanges
internationaux du PIB et le taux de change effectif réel.
Corrélations
Taux d'ouverture Taux de change
commerciale effectif réel basé
%PIB sur l'IPC
Taux d'ouverture Pearson Correlation 1 ,047
commerciale %PIB Sig. (2-tailed) ,905

N 9 9
Taux de change effectif réel Pearson Correlation ,047 1
basé sur l'IPC Sig. (2-tailed) ,905

N 9 9

Source : SPSS, élaboré par les auteurs.

Résultat de la corrélation :

Après la réalisation d’une analyse bi-variée entre les deux variables (OUV) et (TCER) ont a obtenu
un coefficient de corrélation Pearson r qui égale 0,47. Avec une significativité qui est faible.

Une valeur qui présente une corrélation moyennement importante. Même si il n’existe pas une
forte corrélation mais ceci indique qu’on a une corrélation positive et un lien entre le taux
d’ouverture commerciale et le taux de change effectif réel.

Correlations
Taux de change
effectif reél Solde de la BC
Taux de change effectif reél Pearson Correlation 1 ,711*
Sig. (2-tailed) ,032
N 9 9
Solde de la BC Pearson Correlation ,711*
1
Sig. (2-tailed) ,032
N 9 9
*. Correlation is significant at the 0.05 level (2-tailed).

Ce lien entre le taux de change effectif réel et la balance commercial nous laisse comprendre que
le régime monétaire au sein d’un pays à un impact sur l’échange et l’ouverture sur le marché
international.
Discussion des résultats :

D’après les résultats on peut conclure que le Maroc essaye de diversifier son offre exportable, les
dernières années le Maroc a enregistré des grands chiffres principalement au niveau du secteur
automobile et câblage avant qu’il était en quelque sorte focalisant sur l’agriculture, produits de
mer et textile. Ce qui fait appel à la nouvelle théorie de Krugman.

Les modèles classique et néoclassique du commerce international (Ricardo 1817, Ohlin 1933)
stipulent qu’un pays ayant la possibilité de produire un bien à un prix relativement bas par
rapport aux autres pays devrait consacrer davantage de ressources pour la production de ce bien
en vue de l’échanger et ce, même s’il est moins productif que l’autre pays dans toutes les
productions. Autrement dit, le pays exporte le bien pour lequel il a un avantage comparatif et
importe celui pour lequel il a un désavantage comparatif. Si le modèle Ricardien repose sur les
différences de productivité entre pays, le modèle de Hecksher-Ohlin démontre que l’avantage
comparatif est également expliqué par les dotations en facteurs de production à l’instar du lieu,
de la main d’œuvre et du capital. Ce qui nous aide à dire que le Maroc essaye de concentrer sur
les industries dont il a plus de valeur ajoutée comme le secteur automobile et le câblage
encouragé par son point géographique et son approximité du plan grand marché international.

D’après nos résultats on accepte l’hypothèse 2 et 4 et on rejette la première hypothèse et


l’hypothèse 3.

Hypothèse Résultats
H1 Rejetée
H2 Acceptée
H3 Rejetée
H4 Acceptée

Limites et perspectives :

Parmi les limites de notre étude est qu’on s’est basé justement sur l’observation et l’analyse
documentaire pour étudier les déterminants des échanges du Maroc, alors que ça serai plus utile
et plus avantageux d’utiliser des indices du CNUCED comme « Avantages comparatifs révéles »
(ACR) et l’ « indice des capacités productives » qui serviront à l’analyse des déterminants sur les
quels se base la Maroc pour faire du commerce international.
En ce qui concerne le choix de variables, on a eu du mal à définir le gain au début de la
recherche, le gain peut être étudié sur plusieurs niveaux et par d’autres variables.

Les prochains travaux devront plus se concentrer sur les accords mises en œuvre entre le Maroc
et ses pays partenaires exemple de l’accord du libre échange avec l’UE.

Références :

https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/MA/profil-du-commerce-exterieur-du-maroc

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