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Dr.

Amadou OUANE
CHAPITRE I

GENERALITE

Dr. Amadou OUANE ---- Appareils de levage --- Ecole Nationale d'Ingénieurs ----- 1 / 45 ---
Un appareil de levage est une installation, une machine ou un dispositif dont la fonction essentielle consiste à soulever
ou descendre une charge.

Pour le levage de charges, les appareils les plus couramment utilisés sont :

• les grues à tour ;


• les grues mobiles ;
• les grues auxiliaires de chargement ;
• les chariots élévateurs de chantier.

Figure 1 : exemple d'appareils de levage

Figure 2 : Grue à tour

Figure 3 : camion-grue

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Figure 4 : grue mobile

Figure 5 : portique d'atelier

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Figure 6 : treuil électrique

Figure 7 : palan électrique à câble

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I.1 Fonction des appareils de levage
Déplacer des charges.
La fonction principale d’un appareil de levage est le levage. Le levage dans la direction z (hauteur)
peut-être associé ou non à des déplacements suivant x et y.

Figure 8 : différents mouvements d'un appareil de levage

I.2 Différents types d’appareils de levage


La classification que nous allons proposer est uniquement basée sur les agents moteurs. Cette
classification facilite le travail de l’ingénieur chargé de conseiller le futur client de son entreprise.

Agents moteurs Utilisation


Force musculaire Service discontinu ou difficultés dans l'installation d'une force
motrice maniabilité de l'appareil
Le fluide est intermédiaire entre le moteur et la charge.
Fluide sous pression Le fluide le plus utilisé est l'huile.
L'air comprimé est très peu utilisée.
Moteurs à combustion Appareils de levage de chantiers
interne
Appareils faisant partie d'une installation fixe :
Moteurs électriques ateliers, parcs à matière ..
Ces appareils sont capables de fournir un couple 200% fois le
couple moteur normal

I.3 Éléments principaux des appareils de levage


Nous n’allons citer que les éléments communs à tous les appareils de levage. Ces éléments peuvent
être classés comme suit :
- les organes liés à la charge
- les organes moteurs
- les organes intermédiaires : les réducteurs
- les organes de sécurité : les freins

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Figure 9 : éléments composants d'un système de levage

Figure 10 : noix et chaîne

L’objet de la présente étude est la mise en place des outils nécessaires pour mener des études de
conception des appareils de levage.
Pour ce faire, nous avons bâti ce cours autour de cas réels. Pour introduire une variable, nous
partirons d’un exemple concret. Cette méthode permet de savoir quand introduire ou prendre en
considération une variable lors de la phase des calculs dans les projets de conception des appareils
de levage.

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CHAPITRE II

PRINCIPES DE CALCUL

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II.1 Hypothèses
Pour traiter un problème relatif aux appareils de levage, nous devons faire un certain nombre
d’hypothèses et nous doter aussi d’un cahier des charges.

Le démarrage et le freinage se font à accélération constante γ (γ > 0 ou γ < 0)

On s’impose soit un déplacement, soit le temps t.

II.2 Données
- Charge à soulever m (en kg) ou son poids Q (en N)
- Le rayon du tambour R (en m)
- La vitesse de levage v (en m/s)
- La vitesse du moteur n (en tr/mn ou en rd/s )
II.3 Inconnues
- La puissance du moteur
- Les éléments du réducteur
- Les caractéristiques du frein et en particulier le couple à fournir C f
II.4 Mouvement de la charge
Le mouvement de la charge à soulever est le suivant :

- démarrage
- déplacement à la vitesse constante v
- freinage (décélération et arrêt)

II.5. Principes de calcul


Nous devons déterminer les différentes caractéristiques des éléments composants le système de
levage, c'est-à-dire choisir le bon moteur et surtout dimensionner les freins en tenant des spécificités
de chaque élément de la chaîne cinématique de la transmission.

Pour commencer notre étude, nous ferons quelques rappels et mettrons en évidence de l'influence
des forces d’inertie et d'autres paramètres sur le comportement réel des appareils de levage.

II.5.1 Rapport de réduction


La puissance du moteur se détermine en période de régime.
La puissance Pm du moteur doit être égale à un facteur près à la puissance utile Pu . Ce facteur
est η le rendement global du mécanisme.

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Pu = Q.v (J/s ou W)
d’où :
Pu
Pm = 
= Q.v

En introduisant le couple moteur (m), la vitesse motrice (m), le couple utile ou résistant (r) et la
vitesse utile (r), nous obtenons :

C m  m⋅ = C r  r
avec :

C r=R.Q

Désignation par X le rapport global du réducteur. Son expression est :

r nombre de tours/mn du tambour


X= =
m nombre de tours /mn du moteur

ou encore

Cm couple exercé sur l' arbremoteur


X = =
Cr couple résistant suivant l' axe du tambour

La valeur de X permet de fixer le nombre d’arbres intermédiaires de la chaîne cinématique.

Pour,exemple, une chaîne cinématique formée de quatre arbres, nous avons le rapport suivant :

X=x ’. x” . x ”’

x’ = réduction IV / III
x” = réduction III / II
x”’ = réduction II / I

Figure 11 : réducteur

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II.5.2 Etude d’un mécanisme de levage

Afin d’illustrer ce que nous venons d’étudier, analysons le problème suivant :

figure 12 : mécanisme de levage


II.5.2.1 Données
Réduction :
- tambour - moteur ......... x = 1/14
- tambour - frein ............. x’ = x = 1/14
- frein - moteur ............... x” = 1
Rendements :
- tambour - moteur ......... η = 0,72
- tambour - frein ............. η’ = η = 0,72
- frein - moteur ...............η” = 1
Réducteur :
- z 1 = 2 filets
- z 2 = 28 dents
Tambour :
R = 200 mm
Charge :
- Q = 2.10 4 N
- v = 1 m/s
– hauteur d’accélération h 1 =0,25 m

II.5.2.2 Etude de l’arrêt de la charge


Le couple résistant minimal que doit fournir le frein est déterminé en considérant que le moteur est
la charge et le récepteur le frein.

Puissance du frein = η’ . Puissance due à la charge

C f⋅ f =  '⋅Q⋅R⋅ r

r
C f =  '⋅Q⋅R⋅  =  '⋅Q⋅R⋅x '
f

Application numérique : C f = 206 Nm

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II.5.2.3 Etude de la montée de la charge

La phase de la montée se fait en deux étapes :


- au démarrage
- montée à vitesse constante

II.5.2.3.1 Au démarrage
Le couple moteur = couple moteur à vitesse constante + couple résistant dû aux forces d’inertie.

Q⋅R⋅x
Cm =   Ci

Pour déterminer le couple d’inertie, nous allons évaluer le travail de la force d’inertie F i et le
travail de la charge Q
Le travail de F i qui se déplace d’une hauteur h1 est : F1⋅. h1
1
Le travail de la charge est : ⋅mv²
2
L’équilibre donne :
1
F ⋅h
i 1= mv²
2

De cette équation, nous tirons la valeur de F1

mv²
F1 =
2h1

Le couple résultant de cette d’inertie réduit à l’axe du moteur s’écrit :

mv²
C1 = F 1⋅R⋅x = ⋅R⋅x
2h1

Application numérique : C1 = 57 Nm

II.5.2.3.2 Montée à vitesse constante


Le couple fournit par le moteur a pour expression :

⋅C m⋅ m = C r⋅ r

r
Cm = ⋅C
⋅ m r

Q⋅R⋅x
Cm =

Application numérique : C m = 397 Nm

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II.5.2.4 Couple d’inertie de l’axe II
Nous allons déterminer le couple d’inertie de l’axe II rapporté à l’axe moteur. Pour ce faire, nous
allons considérer comme donnée du problème, le moment d’inertie du tambour et de la roue dentée.
Ce moment est égale à 5 kg⋅m²

Le moment d’inertie d’un solide en rotation a pour expression :

d
C = I⋅
dt

Nous allons déterminer l’accélération angulaire.


L'équation de la vitesse angulaire s’écrit :

v =  2⋅R
d’où

1
h '2 = [mv ².R.x '+ I 2 ω2 .v.x '+ I1ω3 .v]
x'
2.Q.R.
η'

La hauteur de déplacement de la charge étant h1 , nous pouvons déterminer l’accélération


angulaire en fonction des paramètres connus :

1 2
v = ⋅t et h1 = ⋅ t
2

nous obtenons :
2
v
=
2 ⋅h1

en remplaçant γ par son expression dans l’équation de v, nous obtenons :

dω2 ω2 .v
=
dt 2h1

Le couple rapporté à l’axe du moteur s’écrit :

 ⋅v
C 2 = I 2⋅ 2 ⋅x
2h1

Application numérique : ω 2 = 5 rd/s ; t 1 = 0,5 s


d 2
= 10 rd /s 2 et C 2 =3,6 Nm
dt

II.5.2.5 Couple d’inertie de l’axe I


Le moment d’inertie I 1 du rotor et du frein = 0,9 + 0,3 = 1,2 kg.m²
La vitesse angulaire du moteur est 1 = 70 rd/ s

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d 1  70
L’accélération angulaire est : = 1= = 140 rd /s 2
dt1 t1 0,5

Le couple d’inertie suivant l’axe du moteur est C 3 :


d
C 3 = I 1⋅ 1
dt 1

Application numérique : C 3 = 168 Nm

II.5.2.6 Couple d’inertie total réduit à l’axe I


La somme des couples d’inertie s’écrit :

C i = C 1  C 2  C 3 = 57  3,6  168 = 228,6 ≈229 Nm

II.5.2.7 Effets d’inertie


Pour mettre en évidence les effets des forces d'inertie sur le comportement de notre monte charge,
nous allons dans un premier temps considérer que la charge est totalement libre. Avec cette
hypothèse, nous allons déterminer une première hauteur d'arrêt . Dans un second cas, nous ferons
intervenir les efforts d'inertie. La hauteur d'arrêt déterminer dans le second sera comparer la
première hauteur. Nous tirerons une conclusion de cette comparaison.

II.5.2.7.1 Hauteur d’arrêt de la charge

II.5.2.7.1.1 Charge libre


Une charge libre est lancée vers le haut à la vitesse v = 1m/s. Cette charge s’arrêterait à la hauteur
h2
v2
h2 =
2g

Pour notre exemple, h2 = 0,05 m


Pour parcourir cette hauteur, la charge mettra le temps t 2 = v/ g = 0,1 s

II.5.2.7.1.2 Hauteur d’arrêt sans action sur le frein avec effets d’inertie sur la charge
Supposons maintenant que la nouvelle hauteur d’arrêt soit h2 ' .
L’équation d’équilibre des couples s’écrit :

Q⋅R⋅x '
Cf = C i = C 1  C 2  C 3
'

Le couple de freinage étant nul, nous obtenons :

Q⋅R⋅x'
= C1  C 2  C 3
'

II.5.2.7.1.2.1 Forces d’inertie


L’expression des forces d’inertie pour un solide en mouvement de translation est de la forme :

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mv2
Fi =
2h 2 '

II.5.2.7.1.2.2 Couple d’inertie résultant des forces d’inertie réduit à l’axe du frein
Le couple C1 a pour expression :

2
mv
C1 = F i⋅R⋅x' = ⋅R⋅x'
2h2 '

II.5.2.7.1.2.3 couple d’inertie dû à l’axe II, réduit à l’axe du frein


L’équation du couple C 2 est :

d 2   ⋅v
C 2 = I 2⋅ ⋅x ' = I 2⋅ 2 ⋅x' = I 2⋅ 2 ⋅x '
dt t2 ' 2h 2 '

II.5.1.2.3.1.2.4 Couple d’inertie dû à l’axe I, réduit à l’axe du frein


L’équation du couple C 3 est :

d   ⋅v
C 3 = I 1⋅ 3 ⋅x' = I 1⋅ 3 ⋅x' = I 1⋅ 3 ⋅x'
dt t3 ' 2h2 '

II.5.2.7.1.2.5 Détermination de la hauteur h'2


En faisant un bilan, nous obtenons :

' mv2  ⋅v  ⋅v
Q⋅R⋅x = ⋅R⋅x '  I 2⋅ 2 ⋅x'  I 1⋅ 3 ⋅x'
 ' 2h2 ' 2h2 ' 2h2 '
d'où :
1
h' 2 = ⋅[mv 2⋅R⋅x '  I 2⋅2⋅v⋅x '  I 1⋅ 3⋅v⋅x ']
x'
2Q⋅R⋅
'

h2 '= 0,144 m

II.5.2.7.2 Conclusion
La hauteur d’arrêt avec action sur le frein est h2 =0,05 m
La hauteur d’arrêt sans action sur le frein est h' 2 =0,144 m
Nous constatons que h’ 2 est nettement supérieur à h 2 . Cette différence montre l’importance de
l’effet dû à l’inertie des pièces en mouvement.

II.5.2.7.3 Hauteur d’arrêt imposée

Nous allons imposer une hauteur d’arrêt h2 '' =0,1 m


Le temps d’arrêt t”2 a pour valeur :

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2h 2 ' '
t2 ' ' = = 0,2 s
v

Pour la détermination du couple de freinage, nous allons écrire l’équation d’équilibre et déterminer
la somme des couples d’inertie.

Q⋅R⋅x '
Cr  =  Ci
'
Calcul de F i
mv 2
Fi = = 10 4 N
2h 2 ' '

Calcul du couple dû à Fi réduit à l’axe du frein


C 1 = F i⋅R⋅x' = 143 Nm

Calcul du couple C2
d 2
C 2 = I 2⋅ ⋅x '
dt

d 2  5
avec = 2 = = 25 rd/s , nous obtenons : C2 = 9 Nm
dt t 2 ' ' 0,2

Calcul du couple C3
d  70
C 3 = I 1⋅ 3 = I 1⋅ 3 = 1,2 ⋅ = 420 Nm
dt t2 ' ' 0,2

Calcul du couple de freinage

La somme C i des couples d’inertie a pour valeur :

C i = 143  420  9 = 572 Nm

Avec cette valeur des couples d'inertie, le couple de freinage est déterminé comme suit :

C f  397 = 572

C f = 175 Nm

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II.5.3 Vitesses usuelles
Les vitesses dépendent des services à assurer.

Masse de Levage de Translation Translation de Rotation de la


la charge la charge du chariot l'ensemble g r u e v M/m n
kg M/m m M/m m M/m m à la tête de
flèche
500 30-80 30-60 80-120 120-150
1 .0 0 0 15-60 25-45 80-100 100-140
3 .0 0 0 8 - 14 20-40 70-90 100-120
5 .0 0 0 5 - 12 20-35 60-80 70-100
7 .5 0 0 4-8 20-35 50-70 60-90
1 0 .0 0 0 4-8 20-35 50-70 60-80
2 0 .0 0 0 2,5 - 7 15-25 40-60 50-60
3 0 .0 0 0 2 ,5 - 4 ,5 15-25 35-60 45-55
5 0 .0 0 0 1,5 - 3 12-20 30-50 35-45
7 5 .0 0 0 0 ,7 5 - 1 ,5 10-15 20-45 25-35

II.5.4 Remarques
1° Nous avons supposé que le couple fournit par le moteur est constant et instantané, ainsi que celui
du frein. Or la réalité est tout autre. Le freinage doit être continu et non brusque. Pour ce faire, il
existe plusieurs types de dispositifs allant de la mécanique pure à l’électronique.
La progressivité dans le freinage entraîne un allongement des temps de démarrage et d’arrêt et
aussi un allongement des chemins parcourus.
Au démarrage, nous avons une augmentation pouvant atteindre 30%. A l’arrêt, cette augmentation
peut atteindre 5%.

2° Pour beaucoup d’appareils de faibles puissances, on se contente de calculer le moteur pour la


marche normale. En effet, la plupart des moteurs électriques peuvent fournir un couple de
démarrage valant au moins 150% la valeur du couple normal. Les accélérations ainsi obtenues sont
acceptables.
On tient alors compte des effets d’inertie en majorant de 15 à 25 % les sollicitations statiques ou en
réduisant les contraintes admissibles (coefficient de sécurité de 5 à 6)..3° Pour des appareils à
fonctionnement continu et à service très dur, comme les monte-charges de mines, on réduit
l’importance du couple de démarrage par l’emploi de tambours différentiels biconiques ( fig.3) ou
de bobines à câble plat s’enroulant sur lui-même (fig.4).

Figure 13 : tambours différentiels biconiques Figure 14 : bobines à câble plat

La benne qui descend exerce son action sur un rayon plus grand que celui de la benne montante, ce
qui est favorable aussi bien en démarrage qu’en freinage après une cordée.

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CHAPITRE III

PRINCIPAUX
ELEMENTS

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ELEMENTS PRINCIPAUX DES APPAREILS DE LEVAGE

I. Organes liées à la charge


1. Câbles
2. Poulies pour câble
3. Tambours pour câbles
4. Chaînes
5. Crochets
6. Moufles
7. Bennes
8. Electro-aimant de levage

II Organes intermédiaires entre moteur et charge : les réducteurs


1. Réducteur à roue et vis sans fin
2. Réducteur à engrenages.

III Organes de sécurité


1. Les mécanismes d’arrêt
2. Les freins d’arrêt ou freins bloqueurs
3. Les freins régulateurs de descente

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III.1Organes liés à la charge
III.1.1 Les Câbles

Figure 15 : schéma d'un câble

III.1.1.1 Cordes en fibres textiles


Cordes en fibres textiles (Fibres souples long européen; fibres raides : chanvre de chanvre Sisal).
Elles ont une résistance relativement faible. Elles sont utilisées pour les appareils de levage de faible
moufles, monte-charge à aliments, petits treuils. Le diamètre des galets ne doit pas être, autant que
possible, inférieur à dix fois le diamètre de la corde.

Figure 16 : Section d'un câble en chanvre

III.1.1.2 Câbles métalliques


Les câbles sont élastiques, de fonctionnement car ils sont constitués par de nombreux fils séparés
qui, lors du tréfilage, sont soumis à un contrôle très soigné. Les ruptures de câbles sont annoncées,
le plus souvent, par des défectuosités progressives. Il existe deux types de câbles métalliques selon
leurs utilisations : les câbles mobiles et les câbles dormants.

Câbles mobiles Câbles dormants


• câbles de grues et d'ascenseurs • blés porteurs pour grues à câbles
• câbles d'extraction de traction des • câbles pour téléphériques et similaires
funiculaires et similaires • tues de haubanage et de guidage

Les câbles utilisés pour les appareils de levage sont normalisés. Ils sont formés de deux éléments :
• le toron ;
• l'âme en textile

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figure 17 : Câble en acier à 6 torons de 19 fils (I + 6 + 12),

Le toron est formé de fils d'acier enroulés en hélice autour d'un fil central. Les torons sont eux-
même enroulés en hélice autour de l'âme. Les câbles courants sont constitués de 6 ou 8 torons
entourant l'âme, soit par câblage croisé (fils et torons enroulés en sens traire), soit par câblage de
même sens.

Figure 18 : types et sens d'enroulement des câbles

Il existe plusieurs types de câbles : les câbles ordinaires, les câbles dits «Grelin», les câbles dits
«Antigiratoire».

Le Grelin est constitué par plusieurs câbles. Il est plus souple que le câble ordinaire, mais présente
deux défauts par rapport à celui-ci :
– il est moins résistant
– il s'use plus vite.

Le câble « antigiratoire » est formé de deux ou trois couches de torons. Les hélices des torons et de
leurs fils changent de sens d'une couche à l'autre.

En générale, l'hélice du toron et l'hélice du fil dans le toron sont de sens contraire sauf dans le cas
dit « Lang ». Pour ce cas, le câble y gagne en souplesse.

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La couche extérieure comporte le
double de fils de la couche précédente,
mais les interstices entre ces deux
couches sont remplis par des fils de
petits diamètres. Tous les fils sont
enroulés parallèlement. '
Composition : 2n + n/n + 1
Figure 19 : Composition Filler (FW) Exemple : 12 + 6/6 + 1

L'avant dernière couche comporte le


même nombre de fils que la dernière,
mais est formée de fils de deux
diamètres différents positionnés
alternativement. Tous les fils sont
enroulés parallèlement.

Composition :
Figure 20 : Composition warrington seale (WS) 2n + n/n + n + 1
Exemple : 14 + 7/7 + 7 + 1

Le nombre de fils d'une couche est le


produit du nombre de fils de la
première couche par le numéro de
position de celle-ci.
Composition : 2n + n + 1

Exemple : 12 + 6 + 1
Figure 21 : Composition classique (N)

La couche extérieure de fils repose sur


une autre couche formée d'un nombre
égal de fils plus petits. Tous les fils sont
enroulés parallèlement.
Composition : n + n + 1
Figure 22 : Composition seale (S) Exemple : 9 + 9 + 1

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En Allemagne, plusieurs normes ont été adoptées par rapport à la désignation des câbles. Les
principales sont :
• Désignation du sens de torsion et du genre de câblage des câbles métalliques DIN E 6890
feuille additionnelle.
• Câbles les métalliques pour grues et appareils de levage DIN 655.
• Câbles métalliques façon Seale, "Warrington et Fulldraht pour particuliers DIN 656
• Câbles métalliques façon Seale pour poulie motrice d'ascenseurs DIN 657
• Câbles Seale pour faible tolérance diamètre ; câbles pour exploitations minières : freins,
cabestans et usagesables, DIN 21250
• Câbles de levage DIN 21251
• Pour construction de bateaux HNA Tw 1 à 3
• Pour aviation DIN L 9
• Pour monte-charge agricoles à grappin DIN E 11332
• Conditions techniques de livraison des câbles métalliques DIN E 6890
• Conditions techniques de livraison des câbles de levage DIN Berg 1254
• Prescriptions pour procédés de contrôle des câbles métalliques DIN DVM 1201
• Fils étirés pour s DIN 2078
• Essais de. fils pour câbles DIN DVM 1211 (essais de flexion alternée) et DIN DVM 1212
(essais de torsion).

Exemple de calcul d'un câble métallique :


Données : Câble pour grue.
Masse de la charge à soulever : 2 000 kg, de poids
P = m. g =2000 x 9,8 = 20000 N
Calculs :

Il s'agit ici d'un appareil à commande par moteur électrique; le coefficient de sécurité à adopter est
de l'ordre de 9. La charge de rupture effective du câble à choisir est :
9 x 20000 = 180 000 N
La souplesse d'un câble dépend beaucoup du diamètre des fils qui le constituent ; à diamètre faible
grande souplesse, qualité essentielle pour un câble de grue qui est guidé par de nombreuses poulies
et qui s'enroule finalement sur un tambour.
Nous choisissons le câble de 6 torons de 61 fils de 0,7 mm, en acier de résistance à la rupture
R = 1 600 N/mm² (voir tableau).
Charge de rupture effective : 184000 N.

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Calculons la contrainte de traction dans le métal du câble; nous allons voir qu'elle comprend
plusieurs éléments.
1° Contrainte de traction due à la charge P immobile ou en mouvement rectiligne uniforme :

P 20 000
1 = = =142 N/ mm²
S 141
2° Imaginons la charge sur le sol. Moteur et réducteur sont tels que la vitesse de levage
v1 =2 m/s est atteinte après une montée de la charge e = 0,8 m. Pendant ce démarrage le
mouvement est supposé uniformément accéléré, donc à accélération γ constante.
Étudions le système en mouvement. Il est soumis :
— au poids P connu;
— à la tension T inconnue du câble.
L'équation fondamentale de la dynamique, en projection sur Ox. nous donne :
T— P = mγ ⇒ T= P + mγ avec m = 2 000 kg
Calcul de γ : Au temps t, la vitesse v, le chemin parcouru x et accélération γ sont liés par les
1 2
relations v=⋅t x= ⋅t en élimant t, nous obtenons :
2
v2
=
2x
Au point 1 , fin de la période de démarrage, nous avons : v=v1 =2 m/s et x=e=0,8 m
2
2
nous obtenons : = =2,5 m/s 2
2 x 0,8
Donc, m.γ = 2000 x 2,5 = 5000 N représente la valeur de l'augmentation de tension du câble
pendant le démarrage. Il en résulte une contrainte supplémentaire de traction :

m⋅ 5000
2 = = = 35 N/mm2
S 141

C'est une valeur assez faible si on la compare à sigma1 mais un démarrage brutal, donc à

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accélération élevée, peut être un danger pour la vie du câble.

3° Le câble s'enroule sur des poulies et un tambour de diamètre D = 400 mm ; nous allons montrer
qu'il en résulte une contrainte supplémentaire, dite d'incurvation.
Considérons un fil (et non le câble) de diamètre d et une poulie de diamètre D.

Le fil est enroulé sur la poulie. Faisons les hypothèses suivantes : GG = GG'', la section a"b'' reste
plane et passe par le centre 0 de la poulie. On constate que aa' ' GG' ' ; nous dirons que la fibre
aa'' du fil s'est allongée à sa fibre moyenne GG''.
aa' '−GG ' '
L'allongement unitaire de la fibre aa'' est : i=
GG' '
D D d
avec aa' ' = d et GG' '=  
2 2 2
Nous obtenons :
d
2
i=
D d

2 2

Pratiquement D est toujours très grand par rapport à d ; ici D = 400 mm et d = 7 mm; on peut donc
d
négliger le terme du dénominateur.
2

Finalement la formule de l'allongement unitaire devient :

d
i=
D
La contrainte induite par cet allongement unitaire i a pour expression :

=E.i

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La contrainte supplémentaire d'incurvation dans le métal des fils qui constituent le câble a pour
expression :
d
=E⋅
D

avec E acier = 220000 N/mm


En réalité les fils du câble ne sont pas parallèles et la contrainte d'incurvation est plus faible, surtout
s'il s'agit de fils fins.
On prend :
d
 3 =0,8 E⋅
D

0,7 2
soit ici :  3 =0,8 x 220000 ⋅ = 308 N /mm
400

Diamètres des poulies et tambours : La formule précédente montre le danger d'enrouler un câble à
gros fils sur une poulie de faible diamètre. Les règles suivantes doivent être observées :

— câble en chanvre : D ≥ 7 à 10 d (d diamètre du câble);


— câble métallique : D ≥ 500 d (d diamètre des fils).

Avec d = 0,7 mm nous trouvons D ≥ 350 mm; nous adopterons D = 400 mm, valeur sûre.

4° CONCLUSION. — La contrainte totale du câble est :


 = 1  2   3

 = 142  35  308 = 485 N /mm 2

C'est une valeur élevée mais encore acceptable car les normes concernant le calcul des câbles
imposent la condition suivante :
•   400 N /mm
2
, cas de l'acier de résistance à la rupture R = 1 600 N/mm²,

•   500 N /mm
2
, cas de l'acier R. = 1 800 N/mm²

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Câbles métalliques pour grues et appareils de levage ( DIN 655) :
Diamètre Diamètre Section Poids Charge de rupture calculée du
nominale métallique kg/m câble en kg pour une résistance à
Exécution Nombre du fil du câble
en mm la traction des différents fils de
kg/mm²
des des fils de la écart écart
torons dans un totalité adm. mm mm² adm. 130 160 180
toron des fils .± 5% ± 5%
6,5 0,4 14,3 0,135 1.860 2.300 2.550
8 0,5 22,4 0,21 2.900 3.600 4.950
A 6 19 114
9,5 0,6 32,2 0,30 4.200 5.150 5.800
11 0,7 43,9 0,41 5.700 7.000 7.900
12,5 0,8 57,3 0,54 7.450 9.100 10.300
14 0,9 72,5 0,68 9.450 11.600 13.050
6 x 19 = 16 1,0 89,5 0,85 11.65 14.300 16.100
114 fils 17 1,1 108,3 1,02 14.100 17.350 19.500
+ 1 âme 19 1,2 128,9 1,22 16.750 20.600 23.200
en textile
20 1,3 151,3 1,43 19.650 24.200 27.250
22 1,4 175,5 1,66 22.800 28.050 31.600
9 0,4 27,9 0,26 3.650 4.450 5.000
10 0,45 35,3 0,34 4.600 5.650 6.350
11 0,5 43,6 0,41 5.650 7.000 7.850
12 0,55 52,7 0,50 6.850 8.450 9.500
13 0,6 62,8 0,59 8.150 10.050 11.300
B 14 0,65 73,7 0,70 9.600 11.800 13.200
6 37 222 15 0,7 85,4 0,81 11.100 13.650 15.350
16 0,75 98,1 0,93 12.750 15.700 17.650
6 x 37 = 18 0,8 11,6 1,06 14.500 17.850 20.100
222 fils 20 0,9 141,2 1,34 18.350 22.600 25.400
+ 1 âme 22 1 174,4 1,65 22.650 27.900 31.400
en textile 24 1,1 211,0 2,00 27.450 33.750 38.000
27 1,2 251,1 2,38 32.650 40.200 45.200
29 1,3 294,7 2,80 38.300 47.150 53.050
31 1,4 341,7 3,24 44.400 54.650 61.500
33 1,5 392,3 3,72 51.000 62.750 70.600
35 1,6 446,4 4,24 58.050 71.400 80.350
37 1,7 503,9 4,78 65.500 80.600 90.700
40 1,8 564,9 5,36 73.450 90.400 101.700
42 1,9 629,4 5,97 81.800 100.700 113.300
44 2 697,4 6,62 90.650 111.600 125.550

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16 0,6 83,7 0,84 10.900 13.400 15.050
19 0,7 113,9 21,14 14.800 18.200 20.500
20 0,75 130,8 1,31 17.000 20.950 23.550
21 0,8 148,8 1,49 19.350 23.800 26.800
23 0,85 168 1,68 21.850 26.900 30.250
25 0,95 209,8 2,1 27.250 33.550 37.750
C 27 1 232,5 2,32 30.250 37.200 41.850
30 1,1 281,3 2,81 36.550 45.000 50.650
8 x 37 =
8 37 296 32 1,2 334,8 3,35 43.500 53.550 60.250
296 fils
+ 1 âme 35 1,3 392,9 3,93 51.050 62.850 70.700
en textile 37 1,4 455,7 4,56 59.200 72.900 82.000
40 1,5 523,1 5,24 68.000 83.700 94.150
43 1,6 595,1 5,95 77.350 95.200 107.400
45 1,7 671,9 6,72 87.350 107.500 120.950
48 1,8 752,2 7,52 97.800 120.350 135.400
51 1,9 839,2 8,39 109.100 134.300 151.050
54 2 929,9 9,3 120.900 148.800 167.400
58 2,2 1125,1 11,25 146.250 180.000 202.500

Les fils sont en acier du type XC 80 avec Rr = 1300 à 2000 N/mm².


Un câble à fils fins est plus souple qu'un câble à gros fils. Son utilisation se fait surtout sentir lors de
l'utilisation sur une poulie de faible diamètre.
Rapport aux chaînes, les câbles présentent les avantages suivants :
le câble est 7 fois plus léger qu'une chaîne ayant à supporter la même charge;
l'enroulement des câbles sur les poulies se fait sans bruit.

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Poulies pour câbles :

Le diamètre d’enroulement ou diamètre primitif


D dépend du diamètre d des fils qui constituent
le câble (Contrainte d’incurvation) .

Matière : Ft 20 ou acier moulé A 48M

Valeurs de D Appareils
600 à 1000 d Appareils à manœuvre mécanique
400 à 500 d Appareils à commande à bras
250 à 300 d Quand on sacrifie la durée du câble pour obtenir un tambour moins
encombrant et un couple réduit

Tambours pour câbles :

D : le diamètre d’enroulement
e : épaisseur de la jante du tambour

e≥0,002 D  12 mm

Matière : Ft 20 ou acier moulé A 48M


ou tôle en acier soudé A 37 pour tambour lisse

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MOUFFLES :

Figure 23 : Mouffle

RAIDEUR ET RENDEMENTS :
Cas d'une poulie fixe :
 : rendement
1
=

Pas de frottement : F = Q

Q
avec frottement : F1 = = ⋅Q

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F1 R−1  = QR2F 1Q f⋅ [
on admet :
*Dans le cas câble métallique et d’un acier à
douille de bronze
f = 0,08
 = 0,96 ⇒  = 1,04

*Dans le cas d’une chaîne et d’un acier à douille


de bronze
 = 0,94 ⇒  = 1,06

Cas d'une poulie mobile :


Q
Pas de frottement : F=
2

Q
avec frottement : F=
2
F1
Or FF 1 = Q et F= = F1 

Nous obtenons :
F
F =Q

1   1 
d'où : F =Q  Q =F et =
 1  2

Prendre  = 0,94 ce qui donne  = 1,04

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Cas du mouffle :

Moufle de deux poulies.

Q
dans le cas sans de frottement : F=
2
Q
avec frottement : F=
2
or
F=F 1 
et
F1 =F 2 

de plus :
F 2 F1 = Q
nous obtenons :
2

F = Q⋅
1 

et
1 1 
= ⋅ 2
2 

En généralisant au cas d'un mouffle à n poulies, nous pouvons écrire que :

Q
F=
n⋅

−1
F = Q⋅n⋅ n
 −1

n
1  −1
= ⋅
nn −1

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III.2 Organes de sécurité

III.2.1 Fonction :

Les freins sont des organes conçus pour ralentir ou arrêter le mouvement d’une machine ou d’une
partie de la machine.
Le ralentissement ou l’arrêt du mouvement est provoqué par des forces passives. Ces forces
passives sont presque uniquement des forces de frottement.
Pour étudier un mécanisme de freinage, nous devons donc tenir compte des deux paramètres
suivants:
- le coefficient de frottement
- la pression entre les surfaces de frottement
Les tableaux suivants nous donnent les valeurs des deux paramètres. Les valeurs de la pression sont
valables uniquement pour les freins régulateurs de descente.

Nature des matériaux en Type de graissage Valeurs de f


contact
Fonte sur Fonte Surfaces légèrement graissées 0,10 à 0,15
Acier sur fonte Surfaces légèrement graissées 0,15 à 0,18
Cuir sur fonte Surfaces légèrement graissées 0,16 à 0,25
Ferodo sur fonte Surfaces légèrement graissées 0,30 à 0,35
Bois sur fonte Surfaces légèrement graissées 0,15 à 0,30
Fonte sur Fonte Bain d'huile 0,06 à 0,02
Acier sur fonte Bain d'huile 0,06 à 0,02
Ferodo sur fonte Bain d'huile 0,2 à0,25
Ferodo sur acier Bain d'huile 0,2 à 0,25
Lamelles d'acier Bain d'huile 0,05

Matériaux en contact Valeurs usuelles de la pression (N/cm²)


Fonte ou acier et bois 60
Fonte ou acier et Ferodo 10, 30, 50
Fonte ou acier et fonte 100
Lamelles minces d'acier 5 à 10
Disques garnis de cuir 5 à 10

Remarque : Pour un frein d’arrêt nous pouvons majorées sensiblement ces valeurs de p.

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III.2.2 Travail absorbé par le frein :
Soit v la vitesse entre surfaces de frottement.
La puissance absorbée par unité de surface s’écrit :
Pt = pvf

III.2.2.1 Cas des freins d’arrêt :


p v f ≤ 1.500 kw /m²
v étant ici la vitesse au début de la période d’arrêt.

III.2.2.2 Cas des freins régulateurs de descente :


p v f ≤ 600 kw /m² ………………………………... Service dur.
p v f ≤ 1.000 kw /m² ……………………………… Service faible.

III.2.3 Etude des freins à un seul sabot :

Le couple moteur dû à la charge Cm = le couple résistant fourni par le frein Cr .


Cm
L’effort tangentiel à la poulie de frein T =
R
R = rayon de la poulie.

III.2.3.1 Equation d’équilibre de la poulie :


La charge est sur le point de descendre.
L’effort tangentiel sur la poulie a pour expression :
T = Pf.
P = effort normal exercé par le sabot sur de la poulie .
L’équation d’équilibre du levier s’écrit :
F⋅ap⋅ f⋅c−P⋅b=0
La condition de freinage s’écrit :
Pb− fc
F
a
Plusieurs observations s’imposent :
– 1° Si b = f.c alors : F = 0
Le frein devient automatique

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– 2° Si le couple moteur auquel est soumis le frein change de sens ,T change de signe, il
vient :
Fa− pfc−Pb = 0
Ce frein n’est pas réversible.
- 3° Si le point A se trouve en dessous de T = P.f ( c < 0 ), nous obtenons :

Pb fc
F=
a

b
- 4° Si c = 0 alors F=P
a
L’effort de commande f est de l’ordre de 150 N.
Soit χ (2 à 3 mm) la levée du sabot, nous avons :
a
h =
b
Le frein agit dès que le courant est supprimé au moteur.

III.2.3.2 Inconvénient :
Flexion de l’arbre de la poulie ,due à la poussée P .
Pour diminuer la valeur de la poussée P, nous pouvons utiliser poulie à rainure
Equation d’équilibre de la poulie :
T = 2 Nf
P
2N =
sin 
On établira donc le levier pour que :
T sin 
P≥
f
Valeur plus faible que précédemment.

2 45 ° une valeur plus faible peut être cause du coincement du sabot dans la rainure de
poulie.

Course du sabot : 1 = , χ étant la valeur correspondant à la poulie sans rainure.
sin 
1  : il en résulte un fonctionnement plus doux du frein.

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III.2.4 Freins régulateurs de descente

Ce type de frein fonctionne toujours


avec l’utilisation dans la chaîne
cinématique du mécanisme de
levage une liaison vis- écrou , ou
vis- roue tangente du type
réversible.

Les deux couples C r et C c seront toujours proportionnels puisque le filet de vis a une
inclinaison constante.
On s’arrange pour que : C r = 1,2 à 1,3 C c
La descente de la charge à vitesse constante nécessitera sur l’axe de la vis un couple moteur Cm, tel
que :
Cm  Cc = Cr
Ces freins sont automatiques.

III.2.5 Frein régulateur de descente associer à un réducteur à


roue et vis sans fin.

Le frein d’arrêt ne fonctionne que


lorsque le courant est supprimé au
moteur

A la montée le frein de descente ne doit avoir aucune action et la force F est proportionnelle à la
charge .
Suivant l’axe de la vis :
C c = F r tg − 
avec :
R
F=Q , aux frottements dans les paliers de la roue près.
Rp
Les inconnues du problème sont : Cr et Cm

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L’équation d’équilibre de la vis s’écrit :
Cr = Cm  Cc
avec :
Cr = 1,2 à 1,3 Cc
Cm = 0,2 à 0,3 Cc
si χ < ϕ Cc devient négatif ,donc résistant : C'est le cas d’une vis irréversible.
Un frein devient inutile .

III.2.5 Frein à lamelles ou disques

Sur un élément de surface ∆S, l’action normale du disque sur le rochet est :
N = p. ∆S
La force résistante due au frottement, opposée au mouvement, est :
∆T = p. ∆S. f
La couronne d’épaisseur très petite ∆ρ a une surface 2.π.∆ρ. Le moment par rapport à O de toutes
les forces élémentaires ∆T est:
 C r = p⋅ f⋅2 ⋅⋅ ⋅

Cette équation s’écrit, lorsque nous considérons les quantités élémentaires, sous la forme suivante :
dC r = 2 ⋅p⋅ f⋅ 2⋅d 
Le couple résistant total a pour expression :
re re

C r = ∫ 2 ⋅p⋅ f⋅ ⋅d  = 2 ⋅p⋅ f⋅∫ 2⋅d 


2

ri ri

1
C r = 2 ⋅p⋅ f⋅ r e3 −r i3 
3
or:
P P
2 2
S = r e −r i  et p= =
S r e 2 −ri 2

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Nous obtenons :
3 3
2 r −r
C r = P⋅ f⋅ e2 i2
3 r e −r i

III.2.5.1 Emploi :

Freins pour palans à vis réversible

III.2.5.2 Exemple de réalisation :

III.2.5.2.1 Fonctionnement :
1. Montée de la charge : Il y a vissage de l’arbre dans le pignon-écrou, donc poussée de celui-
ci vers la gauche contre le rochet, l disque II et la butée. L’ensemble du frein tourne ; le
cliquet glisse sur les dents. Le frein ne joue aucun rôle.
2. Arrêt de la charge : Le pignon-écrou, sous l’effet de la charge, a tendance à tourner en sens
contraire. Il se visse donc sur l’arbre immobilisé, d’où poussée du pignon-écrou contre le
rochet. L’ensemble du frein est arrêté par le clique.
3. Descente de la charge : L’arbre reçoit un couple moteur Cm et le pignon reçoit de la charge
le couple moteur Cc.
Il y a donc dévissage de l’arbre dans le pignon-écrou et vissage du pignon-écrou sur l’arbre.
Le rochet reste immobilisé par le clique, d’où frottement entre les deux disques et le rochet.

Lorsque l’équilibre est atteint, c’est-à-dire lorsqu’il n’y a plus dévissage ou vissage de l’arbre ou du
pignon :
Cc + Cm = Cr.

III.2.5.2.2 Calculs :
1° Montée à vitesse constante : Cc est connu.
Etudions l'équilibre du frein. Lorsque l’ensemble tourne, nous avons :
Cm = Cc.
Le pignon-écrou est soumis à :
Cc et Cm = pr tg (x + )

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r =ra yon moyen de la vis.
p = pression entre surfaces du disque et du rochet.
2° Arrêt de la charge :
Pour l'équilibre du frein, nous allons Supposer qu’il soit sur le point de tourner dans le sens de la
descente. Il y a glissement entre les faces du rochet et les disques I et II.
Cc étant connu, nous avons :
C c = Cr

2 r e3 −r i3
Avec : C r = P⋅ f⋅ 2 ⋅2
3 r e −r i2
re et ri, rayons extérieur et intérieur des surfaces de frottement.
La formule précedente s'écrit plus simplement comme suit :
Cr = p.f.R.2
R : rayon moyen des deux surfaces de frottement.
Le frein doit être établi de telle façon que:
Cc < Cr.
Equilibre du disque-écrou :
Il se visse sur l’arbre immobilisé.
Il est soumis à :

1° couple moteur Cc;

2° à P qui agit, d’une part sur les filets, d’autre


part sur la face du disque, d’où les deux moments résistants.

Donc :
Cc = P. r tg (x + ϕ ) + P. f. R
La condition C c≤C r devient:
r⋅tg  x  ≤ f⋅R

Equilibre de l’arbre avec son plateau claveté II :


Il est soumis à un couple moteur transmis par l’écrou qui se visse sur lui :
P. r tg (x + ϕ )
et à un couple résistant de frottement entre rochet et disque II :
P.f.R

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Nous retrouvons la condition :
r⋅tg  x  ≤ f⋅R
Remarquer que nous supposons les deux surfaces de frottement identiques, fournissant chacune un
couple résistant : P.f.R.
3° Descente à vitesse constante :
Cc est connu.
Il y a frottement entre le rochet immobilisé et les disques I et II.
L'équilibre du frein s'écrit :
Cc + Cm = Cr
Avec:
Cr = 2 . P . f . R
Equilibre du disque I :
Ce disque-écrou a, sous l’effet de la charge, à chaque instant, tendance à se visser sur l’arbre. Nous
avons donc :
Cc = P. r tg (x + ϕ ) + P. f. R

Equilibre de l’arbre avec le disque claveté II :


Il est soumis à Cm , au couple moteur transmis par l’écrou à la vis :

P. r tg (x + ϕ )
et au couple résistant : P.f.R
Cm + P. r tg (x + ϕ ) = P. f. R
Nous trouvons ainsi Cm.
Le rapport Cm sur Cr a pour expression :
Cm f⋅R−r⋅tg x  
=
Cc f⋅Rr⋅tg x  

En agissant sur les dimensions principales du frein, ou sur f, il est possible d’amener le rapport
Cm
à avoir la valeur 0,2 à 0,3 comme dans les cas précédents.
Cc

Remarques :
1° Si le disque II est différent du disque I : rayon moyen R’ et coefficient de frottement f’, la même
méthode de calcul nous donne :
Cm f '⋅R '−r⋅tg x  
=
Cc f⋅Rr⋅tg  x  

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2° La valeur de Cm nécessaire pour démarrer à la descente peut être nettement supérieure à la
valeur précédente. Au moment de démarrer en effet, l’arbre a tendance à se dévisser et son équation
d’équilibre est :
Cm + P. r tg (x - ϕ ) = P. f. R
A ce moment, on a pour l’écrou :
Cc = P. r tg (x - ϕ ) + P. f. R
et le rapport des deux couples devient :
f⋅R−r⋅tg x − 
C m = C c⋅
f⋅Rr⋅tg x − 

En fait, en raison de l’incertitude des forces de frottement sur le filetage, le couple moteur à la
descente est compris entre les deux valeurs extrêmes :

f⋅R−r⋅tg x −  f⋅R−r⋅tg x  
C m = C c⋅ et C m = C c⋅
f⋅Rr⋅tg x −  f⋅Rr⋅tg x  

Il y a donc intérêt à ce que l’expression f R soit grande par rapport à


r tg (x + ϕ ) et r tg (x - ϕ )

III.3 Organes intermédiaires entre moteur et charge


Réducteur à Roue et vis sans fin

Le couple roue et vis sans fin permet de grands rapports de réduction sous un faible encombrement,
mais avec un rendement très souvent médiocre.

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10 ≤ i ≤ 60
0,30 ≤  ≤ 0,70
En fonction du pas de la vis, le système est réversible ou irréversible. L'irréversibilité se fait au
détriment du rendement.

III.3.1 Formes des filets

Trois principaux types de filets :


1. le filet trapézoïdal
2. le filet engendré par un tronc de cône de révolution
3. le filet en hélicoïde développable.

III.3.2 Filet trapézoïdal.

III.3.2.1 Relations géométriques


Les indices 1 et 2 sont respectivement affectés à la vis et à la roue.

pt1 Pas apparent de la vis


pn Pas réel
p x1 Pas axial de la vis = pas (apparent) de la roue
mt1 Module apparent de la vis
pn Module réel
m x1 Module axial de la vis = module (apparent) de la roue
p z1 Pas hélicoïdal de la vis
z1 et z2 Nombre de dents de la roue et le nombre de filets de la vis
1 Inclinaison primitive du filet de vis par rapport à l'axe
 Angle de pas
1 =  − 1 
2
b1 Inclinaison de base du filet de vis en hélicoïde développable par rapport à l'axe
d1 et d2 Diamètres primitifs de la vis et de la roue
db1 Diamètre de base du filet de vis en hélicoïde développable
a Entraxe
t1 Angle de pression apparent de la vis
 x1 Angle de pression axial de la vis = angle de pression (apparent) de la roue
n Angle de pression réel
1 et  2 Vitesses angulaires de la vis et de la roue

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Le rapport de réduction s'écrit :
1 z
i= = 2
2 z1

Le rapport entre les diamètres primitifs s'écrit :

d2 i
=
d1 tg 1

Les formules suivantes permettent de lier les angles de pression apparent, réel et axial.

tg n
tg t1 =
cos 1
tgn
tg x1 =
sin 1
tg t1 = tg  x1⋅tg 1

Le nombre fictif de dents de la vis est :


d1
q1 =
m x1
Nous obtenons :
q1 z1
tg 1 = et tg 1 =
z1 q1

p z1
Le pas axial de la vis = p x1 =
z1
p x1 mn
Le module axial de la vis = m x1 = =
 cos 1

III.3.2.2 Etude de la vis trapézoïdal

Le diamètre du filet est la même que celle d'une dent de même module réel.
Le diamètre extérieur = da1 = d1  2 ⋅mn
Le diamètre à fond de filets = d f1 = d1 − 2,5 ⋅m n

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III.3.2.3 Etude technologique
III.3.2.3.1 Diamètres primitifs
d1 et d2 : diamètres primitifs de fonctionnement de la vis et de la roue ;
' '
d1 et d2 : diamètres primitifs nominaux servant à l'exécution des dessins des deux organes.
L'entraxe a est tel que :
z  q1
a = m x1⋅ 2
2

Les diamètres primitifs sont identiques :


' '
d2 = d 2 = z 2⋅m x1 et d1 = d1

III.3.2.3.2 Proportions de hauteur de la denture


Dans le système normal, les cotes sont déterminées à partir du diamètre primitif nominal.
1. Si 1 est supérieur à 75°

Saillie ha1 = m x1
Creux h f1 = 1,2 ⋅m x1
Diamètre de tête '
da1 = d1  2 ⋅m x1
Diamètre de pied '
d f1 = d1 − 2,4 ⋅m x1
Hauteur totale h1 = 2,2 ⋅m x1

2. Si 1 est inférieur à 75°

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Saillie ha1 = mn1 = m x1⋅sin 1
Creux h f1 = 1,2 ⋅mn1
Diamètre de tête '
da1 = d1  2 ⋅m n1
Diamètre de pied '
d f1 = d1 − 2,4 ⋅m n1
Hauteur totale h1 = 2,2 ⋅mn1

L'épaisseur axiale sur le cylindre primitif nominal est :


⋅m x1
s x1 =
2

La règle pratique pour choisir l'angle de pression axial en fonction du nombre de dents de la roue est
la suivante :
z2  x1
18 30°
24 27°30
32 25°
38 22°30
46 20°
54 17°30
62 15°
65 et plus 14°30

III.3.2.3.3 Largeur de la vis


Les trois règles pratiques :
1. b1 = 6 ⋅p x1
2. b1 = 8 ⋅d2⋅ha1
z2
3. b1 = p x1⋅4,5  
50

III.3.2.3.4 Largeur de la roue


Il faut vérifier que la largeur de la roue est compatible avec l'angle de pression afin d'éviter
l'interférence. Cette largeur est obtenue à partir de la formule suivante :


2 2
q1  2 q1
b2 = 2 ⋅m x1   −   = 2 ⋅m x1  q1  1
2 2

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III.3.2.3.5 Nombre de filets de la vis sans fin
La limite économique du rapport se situe aux environs de 50. Au-dessus, il convient d'adopter une
double réduction.
Rapport > 40 22 à 40 15 à 22 10 à 15 8 à 10 6 à 8 5à6 4 à 5 3,5 à 4 3 à 3,5
Nombre de filets 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

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