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Il est important de garder à l'esprit que l'écothéologie explore non seulement la relation entre
la religion et la nature en matière de dégradation de la nature, mais aussi en matière de
gestion de l'écosystème en général. Plus précisément, l'écothéologie cherche non seulement
à identifier les principaux problèmes dans la relation entre la nature et la religion, mais aussi
à proposer des solutions éventuelles. C'est particulièrement important parce que beaucoup
de défenseurs et de contributeurs de l'écothéologie soutiennent que la science et l'éducation
ne sont tout simplement pas suffisantes pour inspirer le changement nécessaire dans notre
crise environnementale actuelle[1].
Arrière-plan
En 1973, le théologien Jack Rogers publie un article dans lequel il sonde les études d'environ
douze théologiens qui sont parues depuis l'article de Lynn White. Ces études reflètent la
recherche pour un « modèle théologique approprié » qui évalue adéquatement les données
bibliques concernant la relation entre Dieu, les humains et la nature.
Certains chercheurs soutiennent que les chrétiens ont en fait contribué à l'actuelle crise
écologique mondiale en apprenant à leurs fidèles que Dieu, et par extension l'humanité,
transcende la nature. Une grande partie du développement de l'écothéologie en tant que
discours théologique est une réponse à cet argument, qui a été appelé « La Complainte
écologique » (The Ecological Complaint). Les défenseurs de ce point de vue soutiennent
essentiellement que le christianisme promeut l'idée d'une domination humaine sur la nature,
traitant celle-ci comme un outil à utiliser et même à exploiter pour la survie et la prospérité[4].
Cependant, le christianisme a souvent été considéré comme une source de valeurs positives
à l'égard de l'environnement, et il existe de nombreuses voix au sein de la tradition chrétienne
dont la vision comprend le bien-être de la terre et de toutes les créatures. François d'Assise
est l'une des plus influences les plus manifestes de l'écothéologie chrétienne, et il y a
beaucoup de théologiens et d'enseignants, comme Isaac de Ninive et Séraphin de Sarov, dont
les travaux ont de profondes implications pour les penseurs chrétiens. Beaucoup de ces
derniers sont moins bien connus en Occident, parce que leur principale influence s'exerce sur
l'Église Orthodoxe, plutôt que sur l'Église Catholique Romaine.
Développements
L'écothéologie chrétienne s'appuie sur les écrits d'auteurs comme le prêtre jésuite et
paléontologue Pierre Teilhard de Chardin, le philosophe Alfred North Whitehead, et le prêtre
passioniste et historien Thomas Berry. Elle est aussi bien représentée dans le protestantisme
par John B. Cobb, Jr, Jürgen Moltmann et Michael Dowd ; dans l'écoféminisme par les
théologiennes féministes Rosemary Radford Ruether, Catherine Keller et Sallie McFague ;
dans le catholicisme romain par John F. Haught ; et dans l'orthodoxie par Elizabeth
Theokritoff et George Nalunnakkal (actuellement évêque Geevarghese Mor Coorilose de
l'Église chrétienne des Jacobites syriens). En plus des travaux sur la théologie en soi, les
exégètes de l'importance écologique des Écritures, comme Ellen Davis jouent également un
rôle important[6].
Abraham Joshua Heschel et Martin Buber, tous deux philosophes juifs, ont également laissé
leur empreinte sur l'écothéologie chrétienne, et sont une importante source d'inspiration pour
l'écothéologie juive. La plus récente et la plus complète expression de l'écothéologie juive
peut être trouvée dans les travaux de David Mevorach Seidenberg sur la Kabbale et
l'écologie[7].
L'écothéologie hindoue inclut Vandana Shiva. Seyyid Hossein Nasr, un érudit iranien de l'école
pérennialiste et soufie, est l'une des premières voix musulmanes appelant à une réévaluation
de la relation occidentale à la nature.
Elisabet Sahtouris est une biologiste évolutionniste et futurologue qui soutient une vision
dont elle croit qu'il résultera une santé durable et le bien-être de l'humanité au sein de
l'ensemble des systèmes vivants de la Terre et du cosmos. Elle est maître de conférences en
Théorie Gaïa et travaille avec James Lovelock et Lynn Margulis.
Annie Dillard, auteure américaine gagnante du Prix Pulitzer, associe également des
observations sur la nature et des enquêtes philosophiques dans plusieurs écrits
écothéologiques, notamment Pilgrim at Tinker Creek[8].
Terry Tempest Williams est un écrivain mormon conservateur qui explore avec sensibilité et
imagination l'écothéologie dans ses écrits personnels.
La majorité du contenu du livre Indians of the Americas, par l'ancien chef du Bureau des
Affaires Indiennes John Collier, concerne le lien entre la durabilité écologique et la religion
chez les Natifs du Nord et du Sud de l'Amérique.
Un livre important concernant Paul Tillich, peut-être le premier écothéologien, car il écrivait
sur cette question bien avant que le terme écothéologie ne soit inventé, est « The Ecotheology
of Paul Tillich: Spiritual Roots of Environmental Ethics » (Santa Barbara: Barred Owl Books,
2009).
Notes et références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais
intitulé « Ecotheology (https://en.wikipedia.org/wiki/Ecotheology?oldid=773554257) »
(voir la liste des auteurs (https://en.wikipedia.org/wiki/Ecotheology?action=history) ).
1. (en) Valerie Brown, « The Rise of Ecotheology » (http://www.columbia.edu/cu/21stC/issu
e-3.4/brown.html) [archive] (consulté le 4 avril 2012).
2. (en) Lynn White, « The Historical Roots of Our Ecological Crisis » (http://www.sciencema
g.org/content/155/3767/1203.citation) [archive] (consulté le 4 avril 2012).
5. (en) Milton Freeman, « The Nature and Utility of Traditional Ecological Knowledge » (htt
p://www.carc.org/pubs/v20no1/utility.htm) [archive] (consulté le 4 avril 2012).
6. Scripture, Culture and Agriculture: An Agrarian Reading of the Bible (New York: Cambridge
University Press, 2009).
Voir aussi
Articles connexes
Animisme
Écoféminisme
Écologie humaine
Éthique de l'environnement
Philosophie de l'environnement
Sauvegarde de la Création
Théologie de l'environnement
Théologie féministe
Bibliographie
En anglais
Rogers, J. (1973). "Ecological Theology: The Search for an Appropriate Theological Model."
Reprinted from Septuagesino Anno: Theologiche Opstellen Aangebsden Aan Prof. Dr. G. C.
Berkower. The Netherlands: J.H. Kok.
White, L. Jr. (1971). "The Historical Roots of our Ecologic Crisis." Reprinted in A.E. Lugo &
S.C. Snedaker (Eds.) Readings on Ecological Systems: Their Function and Relation to Man.
New York: MSS Educational Publishing.
"Why Care for Earth's Environment?" (in the series "The Bible's Viewpoint") is a two-page
article in the December 2007 issue of Awake! magazine. This represents the Bible's
viewpoint according to the viewpoint of Jehovah's Witnesses.
En français
Michel Maxime Egger (préf. Pierre Rabhi), La Terre comme soi-même : Repères pour une
écospiritualité, Genève, Labor et Fides, coll. « Fondations écologiques », 2012, 321 p.
(ISBN 978-2-8309-1445-0, lire en ligne (https://books.google.com/books?id=DcYjhzDcQEE
C&printsec=frontcover) [archive]).
Émilie Hache (dir.) (trad. de l'anglais), Reclaim : Recueil de textes écoféministes, Paris,
Cambourakis, coll. « Sorcières », 2016, 412 p. (ISBN 978-2-36624-213-3).
Inclut un texte de Vandana Shiva.
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title=Écothéologie&oldid=180573037 ».
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