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Cobb John B., Trocmé Ann. La théologie du processus et la doctrine de Dieu. In: Revue d'histoire et de philosophie
religieuses, 62e année n°1, Janvier-mars 1982. pp. 1-21 ;
doi : https://doi.org/10.3406/rhpr.1982.4629
https://www.persee.fr/doc/rhpr_0035-2403_1982_num_62_1_4629
Abstract
By a process theology » is understood the application to the field of theology of the process philosophy
of A.N. Whitehead. A mathematician and a logician to start with, Whitehead developed a philosophical
cosmology which links in depth the reality of the world and that of God. This article begins with a brief
description of the Chicago Divinity School, established at the end of the nineteenth century and where
Whitehead's thought found a special echo from the late twenties to the middle fifties, mostly under the
influence of H.N. Wieman and Ch. Hartshorne. It goes on to express some of Whitehead's key ideas,
centring around the doctrine of God, and concludes with a comparison between process theology and
Buddhist thought.
1
LA THÉOLOGIE DU PROCESSUS
ET LA DOCTRINE DE DIEU
SOMMAIRE.
head. Cet usage du terme attire l'attention sur les affinités existant en
ces traditions qui sont par ailleurs entièrement distinctes. Une gra
partie de la théologie biblique, surtout lorsqu'elle souligne la différe
entre les modes de pensée biblique et les catégories de la philosop
grecque, relève de la théologie du processus dans ce sens large.
complètement
tianisme fut considéré
dans ce qu'on
commeappela
un mouvement
la méthode socio-historique.
historique émergeant
Le ch
Bien que son choix à lui fût clairement du côté de l'approche his
rique, il y avait dans sa pensée des éléments qui préparaient la v
à un changement de cap prononcé de la part de l'Ecole de Chica
Quoique pour lui le contexte principal de la vie religieuse fût soc
il lui reconnaissait également une dimension cosmique. Le christianis
doit adapter son enseignement à ce que les sciences naturelles n
enseignent du cosmos. Mathews admettait que des actes religieux car
téristiques tels que la prière et le culte pourraient ne pas survivre à
tels ajustements, mais il ne voyait aucune autre possibilité que l'ouv
ture complète et estimait personnellement que la science renfor
l'attitude religieuse.
comme Tillich le fit remarquer plus tard, que « la projection est tou¬
jours sur quelque chose ». Mathews était convaincu que le quelque chose
en question était « les éléments qui, dans notre environnement cosmique
auquel nous sommes organiquement liés, sont créateurs de personnalité
et ont une réaction personnelle ». Que de tels éléments existent est selon
Mathews prouvé autant par les connaissances modernes que cela le fut
à toute autre époque. La tâche de maintenant est de formuler des con¬
ceptions de ces forces appropriées à notre expérience et à nos besoins
sociaux. Le mot « Dieu » se réfère plutôt à ces conceptions qu'aux forces
elles-mêmes ou à leur description scientifique.
tendue dans toute pensée et dans toute expérience et qu'elle est donc
une certitude rationnelle. Le problème est simplement de faire recon¬
naître aux gens ce qu'ils savent déjà d'une certaine façon. Pour cette
raison, l'argument ontologique de l'existence de Dieu était pour Harts¬
horne l'expression rationnelle la plus adéquate de la nécessité de l'exis¬
tence de Dieu. Pour lui, le problème n'était pas tant l'exactitude du
raisonnement mais la recherche d'une formulation de ce raisonnement
qui impose la reconnaissance de sa justesse.
avec toute chose. Mais cette essence immuable est abstraite, tandis qu
le Dieu concret est constamment enrichi par les sensations nouvell
provenant des événements contingents du monde.
IV
C'est pendant ces années d'isolement relatif pour Chicago que l'in
fluence de Whitehead s'accrut. J'ai déjà signalé que Wieman et Hart
horne véhiculèrent tous les deux cette influence, quoique sous des for
mes fort divergentes. Pour la plupart, la tendance était d'accepter le
éléments de la pensée de Whitehead compatibles avec l'une ou l'autr
de ces formes de théologie du processus. Mais il y eut aussi un effor
pour bénéficier de l'ensemble de sa pensée, et de plus en plus il arriv
que des étudiants fussent influencés par Whitehead d'une façon qui s'é
cartait des interprétations de leurs maîtres. Auparavant, ceux qui sui
vaient la ligne de pensée de Wieman se désignaient souvent comme de
néo-naturalistes, tandis que Hartshorne décrivait sa position comme u
théisme néo-classique ou un panenthéisme. Le mot processus {process
était fréquemment employé, mais le terme « théologie du processus
(process theology ) ne devint monnaie courante, en remplacement de
autres termes, qu'après que l'influence de Whitehead l'eût emporté.
s'identifie pas
immédiate. La avec
réalité
ce de
quiDieu
est directement
est affirmée connu
sur lapar
base
uned'une
expérien
visi
logie avec les sciences naturelles et sociales et par une autre compr
hension de la réalité. Je vais m'efforcer de présenter la doctrine de Die
d'après Whitehead dans les lignes qui suivent, mais je reconnais qu
y a un élément d'arbitraire dans les formulations que je choisis.
connais pas
faisante à certaines
de solution
des difficultés.
complètement Je suis
cohérente
donc conscient
ou définitivement
de l'instab