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Tawq Al Hamama - Le collier de la colombe

Les affinités de l’Amour Dans la tradition arabo-musulmane

Ibn Hazm Al Andalousi

Edition Iqra 2004 233 pages

Traduit par Léon Bercher

Ce livre est à la base adressé à un ami d’Ibn Hazm qu’Allah lui fasse miséricorde, assez proche si l’on
en croit l’auteur, étant donné qu’il affirme lui-même que si ce n’était cette amitié particulière qui les
liait il n’aurait pas rédigé ce qui suit et se serait tourné vers d’autres tâches. (p.18)

« Mais si tes souhaits n’étaient pour moi des ordres, je n’aurais point entrepris cette tâche. En effet,
cela fait partie des actions superflues et mieux vaudrait pour nous, vu la brièveté de notre vie, ne
l’employer qu’à ce dont nous espérons une heureuse issue et un retour favorable dans l’éternelle
demeure.

Pourtant le Cadi Humâm Ibn Ahmad m’a rapporté, d’après Yahya ibn Malik, qui le tenait de ‘Aidh,
avec une chaîne de garants remontant ) Abu Darda, sa parole : « Ravivez vos âmes par quelque
légèreté, afin que celle-ci l’aide à mieux servir la vérité. »

Et un pieux personnage d’entre les Anciens a tenu ce propos :

« Qui ne sait se conduire en jeune homme ne sait se conduire en ascète. » De même une sentence du
Prophète sall Allahu ‘alayhi wa salam affirme :

« Donnez du repos aux âmes, car elles se rouillent comme le fer. » »

Nous voyons donc le lien spécial que peut représenter l’amitié, au point même parfois de produire des
œuvres pouvant être considérées initialement de second ordre.

Ceci est encore une fois des plus relatif, étant donné que cette œuvre, décrite comme mineure, est
entrée au Panthéon de la littérature islamique, est devenu l’une des plus grande références sur le sujet,
et revêt même cette particularité d’être généralement la seule œuvre par laquelle les gens se
souviennent de l’auteur.

Comme quoi, ces vertus que sont l’amitié, l’amour, la fraternité et ce qui en découle, produisent des
effets bien immenses en comparaison avec les attentes que l’on serait tenté de rattacher a priori sur le
contexte et la nature du traité.

Des leçons peuvent en être tirées.


La nature de l’amour. (p.25 à 32)

Je ne peux m’empêcher de relever, encore une fois, comme à mon habitude, que dès le tout premier
chapitre de son ouvrage, cet immense savant qu’est Ibn Hazm qu’Allah lui fasse miséricorde, alors
qu’il est en train de traiter de la nature même de l’amour et a avancé quelques exemples, versets et
hadith, ne peut s’empêcher de citer Hippocrate qu’il qualifie de savant et médecin, ainsi que Platon qui
n’est plus à présenter non plus.

L’illustration d’une notion aussi primordiale que l’Amour, en Islam, par l’entremise de Platon et
Hippocrate, à travers un écrit destiné à un de ses amis proches, ne peut que nous laisser méditer sur
l’invitation qui est faite en citant ces auteurs, devant au préalable connaître leurs œuvres pour saisir la
portée de ce que souligne Ibn Hazm à travers ces éminents personnages.

Note est faite, déjà à l’époque, de la culture générale et des références ambiantes dans la société
Islamique Andalouse.

J’attends de voir la suite du texte pour y revenir…

J’ajoute également qu’Ibn Hazm, qu’Allah lui fasse miséricorde, tiens à préciser et même insister dès
l’introduction sur le fait qu’il ne citera pas et ne se réfèrera pas aux schémas classiques et aux
exemples toujours cités par les autres auteurs qui se sont exprimés sur ces sujets, dont leurs livres sont
remplis, et dont il se passera dans le sien, au profit d’anecdotes plus originales, parfois personnelles,
de vers et extraits de poèmes, parfois siens, et autre sources plus marginales au regard de la tradition
littéraire arabo-musulmane.

Je salue la démarche, ainsi que la performance.

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