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Sus páginas son un espejo que devuelven la cara y la cruz de la invariable condición humana, de ahí

que resulte ocioso preguntarse sobre la actualidad de un autor que ha examinado a los hombres de
cerca, con tiento afinadísimo. Sólo puede admitirse que ha cambiado la percepción de los hechos,
pero la sustancia es la misma.

La Bruyère buscaba los argumentos de su relato caracteriológico en la vida real, sobre todo entre los
personajes de la corte, un microcosmos en el que quedaban encerrados los poderosos y que le
servía a la perfección para sus experimentos de indagación. Los Caracteres pretende ser un espejo
de las pasiones humanas, no tanto desde el lado de los resultados sociales sino desde el de la
mentalidad de los sujetos.

Y su propio estilo es depurado y esencialista tratando que sus reflexiones no se vean entorpecidas
por frases grandilocuentes y palabras sobrantes.

Cet exercice de la parole s’oppose à son dévoiement, amplement établi dans nombre de remarques :
le « métier » d’écrivain, qui réclame à la fois de l’esprit et d’application, se distingue radicalement de
la « profession » de bel esprit34, syntagme dont les Caractères accompagnent l’évolution vers une
connotation péjorative35. C’est ce qu’illustre tout particulièrement le caractère de Cydias, dans
lequel on s’accorde généralement à reconnaître un portrait à charge de Fontenelle. « Composé du
pédant et du précieux », ce personnage condense les figures d’auteur apparemment les plus
dissemblables, celles-ci se rejoignant toutefois dans l’exercice d’un irrépressible amour-propre,
signalé par la clausule du portrait : « on n’aperçoit rien de grand que l’opinion qu’il a de lui-même ».
Cet écrivain, qui se caractérise par son indifférence à l’égard de l’utilité et de la vérité – il « ne doit
pas être soupçonné d’avoir en vue ni le vrai, ni le faux, ni le raisonnable, ni le ridicule »36 – peut être
considéré comme l’anti-modèle du philosophe. C’est également le cas des prédicateurs à la mode,
qui dégradent l’art oratoire en le transformant en « spectacle », en « amusement » ou en « jeu »37,
et sont à l’éloquence de la Chaire ce que les Modernes sont aux Belles-Lettres. Entre la première
édition, dans laquelle figure cette remarque sur l’éloquence sacrée, et la huitième, dans laquelle
apparaît Cydias, la corruption de l’éloquence a été étendue au domaine profane, c’est-à-dire celui
dans lequel s’exerce le magistère de La Bruyère lui-même. Investir le champ littéraire se justifie donc
à ses yeux comme un devoir pour suppléer à la fois au badinage des Modernes et à la dégradation
de la Chaire.

une lecture mondaine, fruit des « beaux esprits »

ils se trompent d’application. Ils recherchent en effet les modèles de ces portraits dans le monde
réel, prenant plaisir à la reconnaissance de telle ou telle personne de leur connaissance. Mais en se
cantonnant à une lecture anecdotique, ils refusent aussi d’accorder un statut authentiquement
moral au texte de La Bruyère47.

Tomberait-on dans un piège si l´on recherait le modèle de ce portrait dans le monde réel, en
cherchant à reconnaitre telle ou telle personne de l´entourage du poète? Sans aucun doute, car on
refuserait à remarquer le caractère authentiquement moral et donc universel du texte.
les Caractères proposent un regard singulier sur le monde,

Ses pages sont un miroir qui renvoient le pile et face de l'invariable condition humaine, il est donc
vain de s'interroger sur la situation actuelle d'un auteur qui a examiné les hommes de près, avec un
soin pointu. On peut seulement admettre que la perception des faits a changé, mais le fond est le
même.

Cydias un peintre d´une adresse considerable

Un amour-propre qu´il ne peut réprimer est signalé par la


clausule du portrait : « on n’aperçoit rien grand que
l’opinion qu’il a de lui-même ».

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