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Si le lecteur tire un intérêt certain dans le roman, ce dernier assure des

fonctions qui ont donné lieu à maints débats. Ainsi nous allons répertorier
quelques unes de ses fonctions essentielles.

1 Le roman comme connaissance du monde

Le roman conçu par Stendhal comme « un miroir » permet de refléter la


réalité. De ce fait il peut être un témoignage du monde, d’une société ou d’une
époque. C’est ce qui fait dire à Balzac pour résumer cette fonction : «  En
dressant l’inventaire des vices et vertus, en rassemblant les principaux faits
de passions, en peignant les caractères  ,en choisissant les événements
principaux de la société , en composant les types par la réunion des traits de
plusieurs caractères homogènes, peut-être pouvais-je arriver à écrire
l’histoire oubliée par tant d’historiens , celle des mœurs  »  .Le roman éclaire le
lecteur et par la même occasion lui permet de découvrir le monde. C’est ce qui
fait dire à Louis Aragon a propos du roman que « la lecture d’un roman jette
sur la vie une lumière  ». En éclairant la vie, le roman dévoile le mystère. C’est
pourquoi en parlant de la fonction du roman, Louis Aragon renchérit : « le
roman, c’est la clef des chambre interdites de notre maison  ». Mais autant le
roman s’intéresse au monde, il permet aussi de connaitre l’être qui évolue dans
ce monde : l’homme.

2 le roman comme connaissance de l’homme

Cette fonction ontologique du roman semble être indissociable de la


première. Le roman par la grandeur ou la faiblesse de ses héros rend compte
de la nature humaine. En effet les personnages de l’auteur nous servent de
miroir pour mieux connaitre l’âme humaine. Ainsi Milan Kundera affirme : « le
roman est une méditation sur l’existence vue à travers des personnages
imaginaires  ». Cette analyse réflexive trouve un terrain fertile dans le roman
d’analyse. Les romans d’analyse s’attachent d’ordinaire à peindre les hommes,
leurs mœurs, leurs sentiments selon une double perspective psychologique et
sociologique. L’exemple type est la Princesse de Clèves de Madame de La
Fayette où son héroïne illustre jusqu’à l’invraisemblance une vertu admirable.
Le roman et ses personnages étant une vision de l’homme et du monde
assume d’autres fonctions.

3 le roman comme interrogation


Les deux premières fonctions qui proposent une analyse psychologique et
sociologique aboutissant à des certitudes ne sont pas seulement les fonctions
majeures du roman. La vocation du romancier ne doit nullement être réduite à
un donneur de leçon mais il doit aussi savoir blesser la conscience du lecteur
pour le pousser à la réflexion. Dans l’homme précaire et la littérature A.
Malraux écrit «  Bien que chaque paragraphe d’un roman affirme, tout grand
roman interroge  ». Cette interrogation peut être d’ordre métaphysique ou
social en ce sens que tout grand roman met en cause l’image qu’on a du
monde et de nous même  cf. l’étranger de Camus, la nausée de Sartre.

4 Le roman comme divertissement

Pour certains, c’est le divertissement que le lecteur cherche dans le roman.


Ayant la capacité d’inventer un monde féérique, le romancier permet au
lecteur de se divertir. C’est ce qui fait dire à Kleber Haedens que « Lorsque le
romancier laisse imprimer le mot ‘’roman’’ sur la couverture de son livre, il
prend l’engagement de distraire. S’il ne le tient pas, s’il invite seulement à
penser ou à rêver, il est il philosophe, poète mais il n’est pas romancier ».

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