Ordres-Composition 2019b

10/03/2019
UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 1
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L’ORDRE
ou les styles en architecture
Plan de l’unité d’enseignement
5. Le corps
quelques dimensions 9. Le projet I
6. L’ordre mobilisables dans le
projet 10. Le projet II
7. La signification méthodes de
conception 11. Le projet III
8. La proportion du projet
12. Le projet IV
discipline
1. L'(in)définition
2. La (re)présentation I
3. La (re)présentation II
interprétation/projétation
par le dessin/discours du projet 4. La (re)présentation III
Adaptation d’après une gravure du Teknisk Ukeblad, 1893.
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Table des matières de ce cours
1. Qu’est-ce qu’un style ?
2. Les ordres dans l’Antiquité
3. Les ordres au Moyen Âge (Ve-XVe)
4. Les ordres à la Renaissance (XIVe-XVe)
5. Les ordres baroque (XVIe-XVIIe)
6. Les ordres au siècle des Lumières (XVIIIe)
7. Les ordres néo-classiques (XIXe)
8. Le rejet moderne des ordres (< XXe)
9. Dans quel style construisons-nous ?
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Qu’est-ce qu’un style ?
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Dans quel style contruisons nous ?
Aujourd’hui, un architecte ne peut plus dire qu’il crée une « belle » architecture :
 qu’est-ce que le beau, un concept idéal ?
 qui peut prétendre dire ce qui est beau ou non, une autorité mythique/historique ?
Pourtant, pendant plus de mille ans un « bel édifice » est un « édifice classique ».
(fronton de temple grec ou romain, colonnes décorées, tempo, façade symétrique...)
Le classicisme s’est développé en plusieurs temps :
• les grecs ont donné naissance au style classique
• les romains ont imité et développé le style classique des grecs
• les architectes italiens de la Renaissance redécouvrent le style classique grec/romain
• le classicisme se propage vers le nord, puis vers l’ouest et il est en partie adapté localement avec de
nouveaux matériaux, il inspire l’architecture d’intérieur et la décoration des maisons
• au XVIIIe siècle, les architectes respectent avant tout la norme classique, aucun désir d’originalité
• au XIXe siècle, l’enseignement classique de l’École des Beaux-Arts se propage partout dans le monde
• au XXe siècle, le style classique est rejeté par le modernisme qui s’en inspire pourtant
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Les ordres dans l’Antiquité
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→ L’architecture classique
De manière générale, un édifice « classique » est caractérisé, au minimum, par :

1. uniformité : dans tout édifice classique, des éléments décoratifs viennent (in)directement du
vocabulaire architectural (les ordres des colonnes, les types de moulures...) utilisé pendant l’Antiquité
(architectures grecque et romaine)
2. essence : dans tout édifice classique, la cohérence du tout vient de l’harmonie des parties et cette
cohérence peut être démontrée par la composition rationnelle opérée à partir des éléments de ce
vocabulaire architectural
Un ordre complet comprend :

entablement
(architrave + frise + corniche)
(obligatoire parce que la colonne n’a de sens que si elle porte quelque chose)
▲
colonne
▼
piédestal
(pas absolument nécessaire)
→ Principaux éléments d’un ordre architectural
Jean de Vigan, Principaux éléments d’un ordre architectural, 1991. Jean de Vigan, Les cinq grands ordres architecturaux grecs et romains, 1991.
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→ Le tempo de l’édifice
Le tempo de l’édifice est l’entrecolonnement respecté par tout

l’édifice (espace entre colonnes). Des variations sont
possibles/permises si elles sont spécifiques et signifiantes
(colonnes jumelées, paires de colonnes espacées, typologie de
l’arc de triomphe romain (étroit | large | étroit), colonne, demi-
colonne, colonne engagée...).
jumelés jumelés
niché sur l’angle dans l’angle cornier plié
entraxe
engagée de engagée du engagée de engagée de
adossée
moins du 1/3 1/3 plus du 1/3 la 1/2
entrecolonnement
Jean-Marie Pérouse de Montclos, Architecture : description et vocabulaire méthodologiques, 1972.
→ Les 5 ordres classiques
h≤7Ø 4≤h≤8Ø h≤9Ø h ≤ 10 Ø h = 10 Ø
1 2 3 4 5
toscan dorique ionique corinthien composite
▼ ▼ ▼ ▼ ▼
trapu port martial élégant haute taille richesse et
(forme et élaboré opulence
simplifiée (combinaison
du dorique) de l’ionique
et du
corinthien)
les 3 ordres classiques grecs
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Néolithique
→ Pierres levées et alignements
système archaïque = piliers + entablement (tous les éléments sont des monolithes)
Site de Stonehenge, Amesbury, Royaume-Uni, env.2800-1100 av. J.-C. (du

Néolithique à l'âge du bronze).
Pour les 3 photos en élévation : Cécile Vandernoot, 2016.
Antiquité égyptienne (env. -XXXIIe à -Xe)

→ Les motifs ornementaux : papyrus, lotus et palmes
le palmier dattier est apprécié dans

les régions sèches des pays
méditerranéens qui le considéraient
comme un arbre sacré
la palme, le rameau, la branche verte

sont associés à l’élément soleil, à
l’idée d’ascension, de victoire, de
renaissance, de régénérescence,
d’immortalité
La déesse-arbre fait corps avec un sycomore et elle présente ses offrandes Sépulture de Menna, Tombe thébaine Le nymphaea caerulea
à Sennedjem et à son épouse, elle symbolise l’abondance d’eau, d’ombre et (TT69), Cheikh Abd el-Gournah, Égypte, [lotus ou nénuphar bleu]
de figues. Sépulture de Sennedjem, Tombe thébaine (TT 1), Deir el- XIVe siècle avant J.-C. et le papyrus.
Medineh, Égypte, XIIIe siècle avant J.-C.
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→ Épanouissement floral à partir du sol
papyriforme papyriforme palmiforme lotiforme composite fasciculé protodorique en piquet hathorique

ouverte fermé (ou bouton de (nombreuses faces) (ou nervuré) de tente
lotus)
(ou campaniforme (ou ombelle de
ou ombelle de papyrus fermée)
papyrus ouverte)
Les motifs ornementaux inspirés du monde végétal représentent une pétrification de la vie pour en immortaliser les effets. Parmi une trentaine de types
différents, quelques ordres peuvent notamment être distingués en fonction du type de végétal ayant donné naissance à la forme caractéristique du fût et du
type de chapiteau : palmiformes, lotiformes, papyriformes, campaniformes, composites. Les colonnes sont parfois rondes, polygonales ou cannelées. Elles
transposent dans la pierre des supports végétaux capables de supporter des charges (réminiscence de techniques de construction primitives).

→ Ordre hatorique
Temple d’Hathor, Ancien Empire, Denderha, Égypte, XXIIIe siècle avant J.-C. Détail colorié d'une colonne du portique, 1817.
La déesse du ciel égyptienne Hathor est devenue la déesse Aphrodite chez
les grecs et Vénus chez les romains. Elle était considérée comme la
maîtresse du dattier.
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→ Ordre lotiforme
Cour d’Aménophis III dans le Temple d’Amon, Nouvel Empire, Louksor, Égypte, XVe-XIVe siècle avant J.-C.
Ordre lotiforme dont les chapiteaux des colonnes sont en forme de boutons de lotus.

→ Ordre protodorique
Colonnes protodoriques.
Temple mortuaire de la reine-pharaon Hatchepsout (XVIIIe dynastie), Site funéraire de Deir el-Bahari, Nouvel Empire, en face de Thèbes [Louxor], Haute-
Égypte, env. -1455.
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Antiquité grecque (-VIIe à -VIe) : période archaïque

→ Ordre dorique (vers VIe s. av. J.-C.)
apparition de l’ordre dorique chez les doriens

à l’époque archaïque :
 transcription dans la pierre des procédés
de construction en bois
 aucun rôle structurel dans l’architecture en
pierre appareillée
 prolongement de l’ordre protodorique
égyptien
 la colonne de cet ordre d’après Vitruve
(Livre IV, I) : « ayant la proportion, la force
et la beauté du corps de l’homme »
Carte des quatre ethnē majeures de la Grèce antique que les historiens de l'époque classique reconnaissaient comme constituant leur propre peuple : les
Doriens, les Achéens, les Ioniens et les Éoliens.

→ Ordre dorique (vers VIe s. av. J.-C.)
Temple de Neptune, Paestum, Grèce, env.450 avant J.-C. Parthénon, Acropole d’Athènes, Grèce, env.445 avant J.-C.
Premier des deux temples dorique construits sur le site de Paestum.
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→ Le motif ornemental de la volute
apparition de l’ordre ionien chez les ioniens à

l’époque archaïque (Asie Mineure) :
 inspiré des ordres phénicien, lydien et éolien
 d’après Vitruve (Livre IV, I), lors de la construction
d’un temple à Diane, les ioniens donnèrent à la
colonne « la délicatesse du corps d’une femme »
et ils « taillèrent des volutes au chapiteau, pour
représenter cette partie des cheveux qui pend
par boucles à droite et à gauche »
volutes
Praxitèle, Aphrodite de Cnide, vers 350-340 avant J.-C.

Copie romaine du palais Atemps, Rome.

→ Ordre ionique (vers VIe s. av. J.-C.)
Temple d’Athéna Nikè, Acropole d’Athènes, Temple de Portunus (fortune virile),

Grèce, Ve siècle avant J.-C. Rome, Italie, Ier siècle après J.-C.
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Antiquité grecque (-Ver à -IVe) : période classique

→ Le motif ornemental de la feuille d'acanthe
apparition de l’ordre corinthien à l’époque classique :

 variation de l’ordre ionique à chapiteau floral
 rarement utilisé avant l’époque helléniste
 selon Vitruve (Livre IV, I), « Le troisième genre de colonne est
appelé Corinthien qui représente la délicatesse d’une jeune fille à
qui l’âge rend la taille plus dégagée et plus capable des ornements
qui peuvent augmenter la beauté naturelle. »
volutes
+
double
rangée de
feuilles
d’acanthe
Acanthe à feuilles molles

Acanthe épineuse

→ Mythe de la naissance du chapiteau corinthien
« Une jeune fille de Corinthe prête à marier étant morte, sa nourrice posa sur
son tombeau dans un panier quelques petits vases que cette fille avait aimés
pendant sa vie, et afin que le temps ne les gâtât pas sitôt étant à découvert, elle
mit une tuile sur le panier, qui ayant été posé par hasard sur la racine d'une
plante d'acanthe, il arriva, lorsqu’au printemps les feuilles et les tiges
commencèrent à sortir, que le panier qui était sur le milieu de la racine, fit élever
le long de ses côtés les tiges de la plante, qui, rencontrant les coins de la tuile,
furent contraintes de se recourber en leur extrémité et faire le contournement
des volutes.
Le sculpteur Callimachus que les Athéniens appelèrent Catathecnos à cause de
la délicatesse et de la subtilité avec laquelle il taillait le marbre, passant auprès
de ce tombeau, vit le panier et de quelle sorte ces feuilles naissantes l'avaient
environné : cette forme nouvelle lui plût infiniment, et il en imita la manière dans
les colonnes qu'il fit depuis à Corinthe, établissant et réglant sur ce modèle les
proportions et la manière de l'ordre corinthien. »
Vitruve, Dix livres sur l’architecture, env. 30 av. J.-C., Livre IV, I.
Callimachus invente le chapiteau corinthien.

Roland Fréart de Chambray, Parallèle de l'architecture antique et de la moderne : avec un recueil des dix principaux autheurs qui ont écrit de cinq ordres,
Paris, 1650, p.63.
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→ Ordre corinthien (vers Ve s. av. J.-C.)
Ictinos, Temple d'Apollon Épikourios, Bassae, Grèce, Ve siècle avant J.-C (reconstitution de l’intérieur).
Dans ce temple redécouvert au XVIIIe siècle, les trois ordres architecturaux de la Grèce antique sont présents : le péristyle est constitué de colonnes doriques
et, dans le naós (intérieur), deux colonnades ioniques mettent en valeur une unique colonne corinthienne (le plus ancien chapiteau corinthien connu). Au
départ, l’ordre corinthien était utilisé pour l’intérieur des temples ioniques et son utilisation reste exceptionnelle dans la Grèce antique.

→ Ordre corinthien (vers Ve s. av. J.-C.)
Le temple de Vesta, Tivoli, Italie, Ier siècle avant J.-C. Temple de Minerve, Assise, Italie, Ier siècle avant J.-C.
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→ Les cariatides, femmes asservies
Cariatides à l’entrée de l’Érechthéion, Acropole d’Athènes, Grèce, env.420-405 avant J.-C.

L’Érechthéion est de style ionique.
Antiquité romaine (-Ver → Ve)

→ Les atlantes grecs et les télamons romains
Maquette du temple de Zeus Olympien, Agrigente, Reconstitution d’un télamon du temple de Zeus Atlas Farnèse, Thermes de Caracalla, Rome.
env. VIe siècle av. J.-C. Olympien (h = 7,65 m), Musée archéologique Copie romaine en marbre du IIe siècle d'une
d’Agrigente. sculpture grecque.
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→ Vitruve (env. 30 av. J.-C.)
Dans les Livres III et IV, Vitruve définit les trois ordres de base :
 l’ionique
 le dorique
 le corinthien
Il définit sommairement un quatrième ordre :
 le toscan (« Des temples à la manière toscane », Livre IV, VII)
Vitruve présentant le De architectura libri decem [Dix livres sur l’architecture] (env. 30 av. J.-C.) à l’empereur romain Auguste. Gravure de 1654.

→ Personnalité des ordres selon Vitruve
3
ionique
▼ ▼
2
dorique
4
corinthien
▼
+ 1
toscan
(peu défini)
« sveltesse féminine » homme bien bâti et trapu « frêle silhouette »
(représentation de l’ordre d’une jeune fille
dorique en bois)
Vitruve, De architectura libri decem [Dix livres sur l’architecture] (env. 30 av. J.-C.).
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→ Les 5 tempo chez Vitruve
la meilleure proportion si d > 3 Ø, Vitruve avertit que les

pour Vitruve architraves en pierre se brisent
pycnostyle systyle eustyle diastyle aerostyle

d = 1,5 Ø d=2Ø d = 2,25 Ø d=3Ø d=4Ø
tempo le plus courant
presto allegro andante adagio largo
analogie avec le rythme musical
De l’antiquité grecque à l’antiquité romaine

→ De la travée à l’arc et la voûte
Parthénon, Athènes, Grèce, env.445 avant J.-C. Apollodore de Damas, Le Panthéon, Italie : Rome, env.125-28.
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De l’antiquité grecque à l’antiquité romaine

→ De la travée à l’arc et la voûte
L’édifice est constitué de trois parties : le pronaos (avec son fronton et sa Giovanni Paolo Panini, Intérieur du Panthéon, 1747.
colonnade), le volume de transition, la rotonde (avec son oculus). L’intérieur est figuré avec le décor d’origine.

→ Ordres superposés romains
ordre inconnu uniquement observé au Colisée
corinthien
ionique
dorique
Colisée, Rome, Italie, Ier siècle après J.-C. Théâtre de Marcellus, Rome, Italie, Ier siècle avant J.-C.
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→ Ordres dans les habitations
Atrium tétrastyle (atrium avec quatre colonnes isolées).

Maison des noces d’argent, Pompéi, Italie, IIe siècle avant J.-C.
Elle tire son nom du fait qu’elle a été dégagée en 1893 pour les noces d'argent du roi d'Italie.

→ Les cariatides grecques sont réutilisées
Villa Hadriana [Villa d’Adrien], Tivoli, Italie, IIe siècle.

Déplacement physique des cariatides du sanctuaire de Delphes pour s’approprier symboliquement la culture grecque et montrer sa propre puissance.
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→ Les cariatides grecques sont réutilisées
Le Canope
Villa Hadriana [Villa d’Adrien], Tivoli, Italie, IIe siècle. Théâtre maritime
Déplacement physique des cariatides du sanctuaire de Delphes pour
s’approprier symboliquement la culture grecque et montrer sa propre
puissance.

→ L’arc de triomphe romain
les romains ont décrit les

ordres ionique, dorique et
corinthien parce qu’ils
connaissaient les origines
historiques des ordres depuis
les grecs
les romains ont recyclé

l’héritage artistique grec
a b a
Arc de Constantin, Rome, Italie, IVe siècle après J.-C.

L’arc de triomphe romain est une des principales sources d’expression de la Renaissance.
Division en trois parties (a | b | a), colonne détachée avec entablement faisant retour, attique superposé.
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Les ordres au Moyen Âge (Ve-XVe)
Moyen Âge classique au nord (XIIIe)

→ Des colonnes byzantines sont réutilisées
Basilica di San Vitale [Basilique Saint-Vital], Ravenne, Italie, VIe siècle. Chapelle Palatine, Aix-la-Chapelle, Allemagne, fin VIIIe siècle.
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→ Des colonnes byzantines sont réutilisées
Basilica di San Vitale [Basilique Saint-Vital], Ravenne, Italie, VIe siècle. Chapelle Palatine, Aix-la-Chapelle, Allemagne, fin VIIIe siècle.

→ L’usure du temps n’est pas figurée
dans les illustrations de

l’époque, des scènes de guerre
et de destruction sont figurées,
mais le contexte est idéalisé,
l’architecture est idéalisée
aucune trace du passage du

temps sur les édifices, aucune
représentation de ruines
Illustration de la Bible de Maciejowski (ou Crusader Bible), The Morgan Library & Museum, env.1250, folio 10v.
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Les ordres à la Renaissance (XIVe-XVe)
De l’Antiquité à la Renaissance
Les théoriciens de le Renaissance croient que les ordres :

 sont presque directement issus de la nature
 incarnent la sagesse de l’Antiquité
Ils tentent donc :
 de fixer définitivement la forme des ordres
 de faire des ordres l’essence même de toute architecture
Mais ils sont confrontés à deux phénomènes :
1. la description lacunaire de Vitruve
2. l’observation de variations des mêmes ordres dans les ruines d’édifices romains
Du coup, chacun propose ses propres idéales pour dessiner les ordres :
 Serlio, 1537 ; Vignole, 1562 ; Palladio, 1570 ; Scamozzi, 1615...
Ce qui a pour effet :
 la normalisation des ordres à utiliser pour la plupart des architectes dans le monde
 l’invention d’autres ordres par certains architectes
Les architectes de la Renaissance rétablissent la grammaire antique qui peut être appliquée à
tout projet sans recopier intégralement les édifices romains.
La sensibilité personnelle de l’architecte peut modifier les éléments de cette grammaire.
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Renaissance au sud (Quattrocento – XVe)

→ Humanistes et antiquaires
Du XVe à la première moitié du XVIe, les humanistes – érudits capables de comprendre le latin, le
grec – considéraient que les textes des auteurs grecs et romains – plus largement diffusés grâce
à l’imprimerie – conservaient l’autorité inconditionnelle de la parole, à condition d’être analysés de
manière critique. Alors que les monuments et les ruines antiques encore observables à l’époque
ne pouvaient que confirmer et illustrer le témoignage de ces auteurs. Pour atteindre
connaissance du passé véritable, les écrits étaient donc plus importants que les édifices et les
inscriptions présentes sur les monuments étaient plus intéressantes que les monuments eux-
mêmes.
Pourtant, la plupart des textes antiques fondateurs avaient subi plusieurs traductions au cours
d’une translatio studiorum (transfert des études) entre le VIe et le XIIe siècle (grec → perse →
arabe → latin).
Du XVIe au XVIIIe siècle, à l’inverse des humanistes, les antiquaires se méfiaient des livres et
surtout des historiens grecs et romains, parce qu’ils considéraient que ces auteurs étaient
subjectifs. Pour révéler avec justesse le passé, les édifices et les ruines antiques sont alors des
témoins involontaires (donc non subjectifs) et matériels (donc réellement d’époque) du passé, à
condition d’être convenablement interprétés.
Pourtant, certains édifices antiques avaient déjà été adaptés, reconstruits, rénovés au cours de
l’histoire.

→ Brunelleschi utilise l’ordre corinthien
Filippo Brunelleschi, Église Santo Spirito, Italie : Florence, 1434.

Utilisation de l’ordre corinthien dans les nefs de ses églises à Florence.
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→ Alberti observe les ruines romaines et ajoute le composite
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ionique
2
dorique
4
corinthien + 1
toscan + 5
composite
Leon Battista Alberti, De Re aedificatoria [L'art d'édifier], 1442-1452. Couverture de la traduction de Cosimo Bartoli, éd. 1550.

→ Certains ordres sont plus adaptés à certains
3
ionique
=
2
dorique
=
4
corinthien
=
+ 1
toscan + 5
composite
édifices féminins, édifice masculins, édifices féminins,

philosophes, érudits tribunaux et églises Vierge Marie et les
et églises de saintes dédiées à des jeunes saintes
patronnes saints
Leon Battista Alberti, De Re aedificatoria [L'art d'édifier], 1442-1452. Couverture de la traduction de Cosimo Bartoli, éd. 1550.
Dans l’esprit de ce qu’avait écrit Vitruve, Alberti pense que certains ordres sont plus adaptés à certains édifices que d’autres.
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→ Alberti utilise le tempo de l’arc de triomphe romain
a
b
a
Léon Battista Alberti, Tempio Malatestiano [Temple Malatesta], Rimini, Italie, Arc de Constantin, Rome, Italie,
1450-1468 (inachevée). IVe siècle après J.-C.
Une œuvre de jeunesse d’Alberti.

→ Alberti utilise le tempo de l’arc de triomphe romain
Léon Battista Alberti, San’t Andrea [basilique Saint-André], Mantoue, Italie, 1472.
Utilisation du tempo de l’arc de triomphe romain pour ses églises. Les éléments architectoniques sont faiblement articulés par la présence de pilastres.
Cette église est la première étape vers Saint-Pierre à Rome et Saint-Paul à Londres.
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→ Alberti utilise les ordres superposés romains
corinthien
ionique
dorique
Leon Battista Alberti, Palazzo Rucellai, Florence, Italie, 1446-1457.

Usage d’ordres superposés romains, introduction d’une maçonnerie volontairement peu attrayante aux niveaux inférieurs, du côté de la rue, à l’aide d’un
bossage rustique (les pierres sont laissées brutes comme si elles sortaient de la carrière) et introduction d’une vaste corniche en saillie qui masque le toit.

→ Les peintres valorisent l’architecture romaine
corinthien
Léon Battista Alberti, San’t
Andrea [basilique Saint-
André], Mantoue, Italie,
1472.
ionique
//
Masaccio, La trinité, 1425-1428. Andrea Mantegna, Martyre de saint Sébastien, 1480.

Première perspective juste en peinture : Alberti a participé aux dessins Expression de la fascination exercée par
préparatoires de la peinture. l’architecture romaine à la Renaissance
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→ Référence aux monuments de l’antiquité romaine
les statues représentent

les quatre Vertus morales
ou cardinales (la Justice
avec le glaive et la
balance, la Tempérance, la
Force, la Prudence)
chapiteaux
socles corinthiens
Bartolomeo Corradini (dit Fra Carnevale), La cité idéale, dite de Baltimore, 1480-84.
Représentation de la cité idéale qui comprend un arc de triomphe inspiré de l’Arc de Constantin, Rome, Italie, IVe siècle après J.-C. Mais aussi un
amphithéâtre inspiré du Colisée, Rome, Italie, Ier siècle après J.-C. Et une rotonde, peut-être inspirée du baptistère Saint-Jean, Florence, Italie, là où Filippo
Brunelleschi a (ré)inventé la perspective en 1425. En plus, la voute, le dôme et l’arche ont été inventées par les romains.
haute-Renaissance au sud (Cinquecento – XVIe) : maniérisme

→ Copie romaine à la Renaissance... et après !
Daniel Garrett & Nicholas

Hawksmoor, Mausolée,
Howard Castle [Château
Howard], Yorkshire,
Royaume-Uni, 1699-1712.
Reconstitution imaginaire d’un artiste.
Temple de Vesta, Rome, Italie, VIIe siècle av. J.-C. Donato Bramante, Tempietto, San Pietro in Christopher Wren et Robert Hooke, Cathédrale
Colonnade corinthienne. Montorio, Rome, Italie, 1502. Saint Paul. Royaume-Uni : Londres, 1675-1710.
Colonnade dorique.
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→ Premières représentations d’édifices classiques en ruines
décor, dans un enchevêtrement de grotte,

de ruines, de cabane en bois
la ruine représentée à l’arrière-plan est

assumée comme l’expression du passage
du temps
l’analogie entre la crèche et la hutte

primitive (ou cabane rustique) développée
depuis Vitruve donne une origine à
l’architecture
Sandro Botticelli, Adoration des Mages, 1473. Marc-Antoine Laugier,

Essai sur l’architecture,
Paris, 1753.

→ Premières représentations d’édifices classiques en ruines
les
humanistes
accordent
une grande
valeur aux
inscriptions
sur les
monuments
basilique en
ruines,
inspirée de
celles
Sandro Botticelli, Punition des anges rebelles, 1481-1482. présentes au
Fresque dans la Chapelle Sixtine, Vatican. forum romain
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haute-Renaissance au nord (XVIe) : maniérisme

→ Analogie symbolique à l’architecture romaine
...
Antoine Caron, Les Massacres du Triumvirat, 1566.

À première vue, la peinture représente les massacres perpétrés à Rome en pleine guerre civile par le second triumvirat (Antoine, Lépide, Octave – futur
Auguste), mais il représenterait allégoriquement les massacre de protestants perpétrés pendant les guerres de religions du XVIe siècle par le "triumvirat"
formé en 1561 par le connétable de Montmorency, Jacques d'Albon de Saint-André et le duc de Guise.

→ Ordre par l’analogie corps/édifice
le corps humain est même

déformé dans les dessins
pour correspondre à
l’architecture
Étude de proportions colonne ionique. Atlante.

Francesco di Giorgio Martini, Trattati di architettura ingeneria e arte militare, Francesco di Giorgio Martini, Trattato di architettura civile e militare, Codex
Codex Torinese Saluzziano 148, 1480-1490, f. 14v. Magliabechianus II.I.141, 1480-1490.
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haute-Renaissance au sud (Cinquecento – XVIe)

→ Diffusion du motif architectural de la cariatide
Fra Giovanni Giocondo, Représentation des cariatides selon Vitruve, 1511. Fra Giovanni Giocondo, Représentation des persans selon Vitruve, 1511.
Fra Giovanni Giocondo da Verona, L'homme de Vitruve, 1511.
La 4e édition en latin du De architectura libri decem de Vitruve et la première
édition illustrée, imprimée à Venise en 1511.
haute-Renaissance au sud (Cinquecento – XVIe)

Marc-Antoine Raimondi, Façade aux cariatides, env.1520-1525. Cesare Cesariano, Illustration des atlantes selon Vitruve, 1521.
Gravure qui a eu une grande influence (notamment la Tribune des cariatides
de Jean Goujon au Louvre).
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haute-Renaissance au nord (XVIe)

Jacques Androuet du Cerceau, Termes et cariatides, 1549?.

Les douze planches de cette suite non datées, non signées ni numérotées représentent chacune trois termes ou cariatides.
Suite reliée au XIXe siècle, sans doute pour le collectionneur Edmond Foulc.
haute-Renaissance au nord (XVIe)

→ Cariatides renaissantes
Salle des Cariatides du Louvre. Jean Goujon, Tribune des cariatides, Louvre, Paris, 1550.
Dessin de l'ornemaniste Jacques Androuet Du Cerceau , 1576.
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→ Effondrement des ordres classiques
Michel-Ange, Le jugement dernier, Chapelle Sixtine, Vatican, 1511-1512. Giulio Romano, Autoportrait au pastel, 1540.
Jules Romain a eu pour maître Raphaël
et il a été très influencé par Michel-Ange.

Gabriele Bertazzolo, Urbis Mantuae Descriptio, 1590.

Plan en perspective créé par Gabriele Bertazzolo (qui a travaillé pour les Gonzague) et imprimé par Ludovico Delfichi en 1628.
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Georg Braun & Frans Hogenberg, Simon van den Neuvel, Mantova, Civitates orbis terrarum [Les cités de la terre], Cologne, 6 vol., 1572-1617, vol.2 planche
50.

Jules Romain, Palazzo Te [Palais Té], Mantoue, Italie, 1526-1534.

À première vue, le Palais Té possède un plan classique, ordonné et symétrique dans l’esprit de la redécouverte renaissante des monuments antiques.
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Jules Romain, Palazzo Te [Palais Té], Mantoue, Italie, 1526-1534.

Façade extérieure et façade dans la cour intérieure.

Jules Romain, Dessin

pour la porte de la
citadelle, Mantoue,
Italie, env.1533.
Jules Romain, Palazzo Te [Palais Té],

Mantoue, Italie, 1526-1534.
Jules Romain, Fresque de la Chute des géants, Salle des géants. Jules Romain, Fresque du plafond,
Œuvre maniériste qui représente de manière dramatique la chute des géants, l’effondrement des ordres Salle des géants.
classiques. Jules Romain a été l’un des élèves de Raphaël.
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→ Appareillage rustique
Serlio consacre une page aux

différents types d’appareil rustique
qu’il associe à l’ordre toscan
Sebastiano Serlio, Les ordres de l’architecture, I sette libri dell'architettura Palais de Charles Quint, Grenade, Espagne, 1527-1568.
[Les sept livres d’architecture], Livre IV, Les ordres, 1540.

→ Première liste finie des ordres en architecture
Les noms des ordres toscan, dorique, corinthien

sont de Vitruve.
Le nom de l’ordre composite vient d’Alberti.
Serlio est le premier à définir une liste finie
d’ordres.
Serlio donne également une personnalité aux cinq

ordres :
composite  le toscan est bien pour les prisons ou les
fortifications
toscan corinthien  le dorique est utilisé pour des églises dédiées à
dorique
des saints masculins extravertis et militants
ionique (saint Paul, Pierre, Georges)
 l’ionique est utilisé pour des églises dédiées à
des saints d’un certains âge et les hommes de
savoir
 le corinthien est utilisé pour des églises
dédiées à des vierges (particulièrement sainte
Marie)
 il ne dit rien au sujet du composite
Sebastiano Serlio, Les ordres de l’architecture, I sette libri dell'architettura [Les sept livres d’architecture], Livre IV, Les ordres, 1540.
Serlio commence le livre IX de son traité par cette gravure sur bois qui montre les « cinq façons de construire ».
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→ Planche classique des cinq ordres
Vignole, Les cinq ordres, 1563. Vignole, Ordres architecxturaux

Les premières gravées sur cuivre. Traité des cinq ordres d’architecture, 1563.

→ Nouvel « ordre français »
colonne de l’ « ordre
français », élaborée et
employée au palais des
Tuileries, les bagues
décoratives servent à
masquer les joints entre
les tambours
Colonne cannelée et baguée. Vestiges du Palais des Tuileries, Paris, France,

Philibert de L’Orme, Premier tome de l’Architecture, Livre VII, Paris : F. Morel, 1564-1867 (1871 incendie – 1883 démolition).
1567-1568.
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→ Variations fantasmagoriques de Serlio
Wendel Dietterlin, Architectura von Außtheilung, Symmetria und Proportion der Fünff Seulen [Architecture des disposition, symétrie et proportions des cinq
colonnes], Nuremberg 1593.

→ Origine de palladianisme à Venise
Andrea Palladio voyage à Rome et il montre les erreurs dans

les relevés publiés par Serlio
ces édifices ne sont pas de simples copies d’édifices

antiques, ils utilisent une grammaire antique, tout en mettant
en relation les éléments de manière contemporaine
Andrea Palladio, Chiesa del Redentore [Église du Rédempteur], Venise, Italie, 1577-1592.
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→ Origine de palladianisme à Venise
l’articulation est grande entre

les différents éléments
architectoniques
il va jusqu’à décoller certains

pilastres et demi-colonnes de
leurs murs
Andrea Palladio, Chiesa del Redentore [Église du Rédempteur], Venise, Italie, 1577-1592.
Du Quattrocento – XVe au Cinquecento – XVIe

→ D’Alberti à Palladio
Léon Battista Alberti, San’t Andrea [basilique Saint-André], Mantoue, Italie, Andrea Palladio, Chiesa del Redentore [Église du Rédempteur], Venise,
1472. Italie, 1577-1592.
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Les ordres baroque (XVIe-XVIIe)
Architecture baroque au sud (XVIe-XVIIe)

→ Maniérisme et architecture baroque
début XVIe
siècle, Martin
Luther a lancé
la Réforme
protestante
↓
fin XVIe siècle,
après le
concile de
Trente,
l’église
organise la
Contre-
Réforme
catholique
↓
début XVIIe
siècle,
manifestation
de la
Contre-
réforme par
l’art baroque
Nanni di Baccio Biggio, puis Michel-Ange, puis Vignole, Chiesa del Gesù Carlo Maderno, Chiesa del Santa Susanna alle Terme di Diocleziano [Église
[Église du Gesù], Rome, Italie, 1568-1584. Sainte-Suzanne-aux-Thermes-de-Dioclétien], Rome, Italie, 330-1603.
Façade et coupole de Giacomo della Porta. L'église moderne a été reconstruite entre 1585 et 1603.
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Architecture baroque au sud (XVIe-XVIIe)

→ Rhétorique de l’universalité de l’église catholique
Bramante, Michel-Ange, Le Bernin et d’autres, Basilica di San Pietro in Vaticano [Basilique Saint-Pierre], Cité du Vatican, Vatican, 1506-1626.
Architecture baroque en France (XVIIe)

→ Étude comparative entre différents auteurs
Comparaison des systèmes de

proportions respectifs de Scamozzi,
Palladio, Vignole pour les ordres
respectivement toscan, dorique,
ionique, corinthien, composite.
Diverses mesures et proportions de ces fameux architectes Scamozzi, Palladio et Vignole ajoutées par Pierre Daret à l'édition corrigée et augmentée en
1648 du Traité d'architecture suivant Vitruve de Julien Mauclerc, 1566.
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Règles pour les dimensions des

colonnes et pour la colonne torte de
Vignole.
Diverses mesures et proportions de ces fameux architectes Scamozzi,

Palladio et Vignole ajoutées par Pierre Daret à l'édition corrigée et augmentée
en 1648 du Traité d'architecture suivant Vitruve de Julien Mauclerc, 1566.

Callimachus invente le chapiteau corinthien (p.63) et Construction de la colonne carrée ionique, p.44.
Paris, 1650.
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Louis XIV
César
Paris, 1650, éd.1702, p.36.

Comparaisons entre Alberti, Vignole (p.79), entre Palladio et Scamozzi (p.73), entre Bullant et de l’Orme (p.81).
Paris, 1650. Selon Fréart, les trois maîtres italiens modernes (Scamozzi, Palladio et Vignole) donnent à l’architecture du XVIIe siècle français l’essentiel de
son répertoire dans le domaine des ordres.
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→ Architecture baroque
association de différents types de

colonnes/pilastres : colonnes isolées
(porche), colonnes engagée du quart, demi-
colonnes, pilastres...
mise en place d’une succession plans en

avant/arrière.
Église Notre-Dame du Val-de-Grâce, Paris, France, 1645-1667.

→ Rhétorique de la suprême magnificence du Roi Soleil (1638-1715)
Claude Perrault traduit

en 1673 les Dix livres
d’architecture de
Vitruve.
Claude Perrault, Les cinq ordres, 1676.

Perrault a consulté toutes les autorités italiennes avant de produire ses propres versions gravées sur cuivre. Il les présente selon une échelle modulaire qui
permet de lire et de mémoriser les proportions facilement.
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→ Rhétorique de la suprême magnificence du Roi Soleil (1638-1715)
Le Vau, Perrault, Le Brun, Façade est du Palais du Louvre, Paris, France, 1667-1670.
(La colonnade du Louvre.)
Architecture baroque en Angleterre (XVIIIe)

→ Rhétorique de la gloire invincible des guerriers d’Albion
Sir John Vanbrugh & Nicholas Hawksmoor, Blenheim Palace, Oxford, Royaume-Uni, 1705-1724.
L’art baroque arrive plus tardivement au Royaume-Uni.
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6
Les ordres au siècle des Lumières (XVIIIe)
Néoclassicisme en Europe (XVIIIe)

→ Le « Grand Tour », Pompéi et Herculanum
l’éruption du Vésuve en
79 après J.-C. recouvre
Herculanum et Pompéi de
cendres
↓
Herculanum est
Vésuve
(re)découvert à partir de
1709 et Pompéi en 1748
Herculanum
Pompei
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→ Le « Grand Tour », Pompéi et Herculanum
Vue générale de la ville de Pompéi et du Vésuve, env.1900. Les corps des habitants de la cité figés dans le temps.

→ Cabinets de curiosités des antiquaires
dans les cabinets de curiosité

des antiquaires, après avoir
longtemps été un décor, le
monument antique devient le
sujet principal du tableau
il contiennent une collection

d'objets rares ou étranges
représentant les trois règnes :
le monde animal, végétal et
minéral, en plus de
réalisations humaines
l’objectif n’est pas encore

encyclopédique comme au
XVIIIe, mais la révélation des
secrets intimes du réel
Giovanni Paolo Panini, Vedute di Roma antica [Galerie de vues de la Rome antique], 1754-1757.
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→ Diffusion d’icones
Giovanni Battista Piranesi (dit Piranèse), Veduta di Campo Vaccino, Antichità romane, 1756.

→ Diffusion de dessins archéologiques
Julien Le Roy, Les ruines des plus beaux monuments de la Grèce donsidérée James Stuart et Nicholas Revett,
du côté de l’histoire et du côté de l’architecture, 1758. The Antiquities of Athens, 1762.
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→ Rationalisme français et romantisme anglais
les français approuvent le rationalisme de Cordemoy et de les anglais approuvent le romantisme de Piranèse et ses
Laugier et le retour à l’essence/pureté de l’architecture inventions irrationnelles et extravagantes
↓ ↓
néoclassicisme émergence du Greek Revival
+
primitivisme singulier de Sir John Soane
Marc-Antoine Laugier, Essai sur l’architecture, Paris, 1753. Giovanni-Battista Piranesi, L’Arche aux gradins, Les prisons imaginaires,
Planche XI, 1745.

→ Du baroque au néoclassicisme et au palladianisme
l’église de Soufflot atteint au-delà de Rome la vérité l’église de Palladio reste fidèle à Rome, l’articulation des
structurale et esthétique, l’articulation des ordres est une ordres est une vertu
quintessence. Soufflot utilise la raison et l’archéologie. =
= architecture baroque idéale au XVIe siècle
architecture néoclassique idéale du milieu du XVIIIe siècle (popularisé par le style néo-palladien principalement anglais)
Jacques-Germain Soufflot, Église Sainte-Geneviève [aujourd'hui Panthéon], Andrea Palladio, Chiesa del Redentore [Église du Rédempteur], Venise,
Paris, France, 1757-1790. Italie, 1577-1592.
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Néoclassicisme en France (XVIIIe)

→ Réinvention d’une origine : la hutte primitive
Colonne arbre ou colonne rustique. Jean Goujon, Gravure représentant de la hutte originelle, Fol.15 v.
Bramante, Cloître de Sant’Ambrogio, Milan, Italie Jean Martin, Architecture ou Art de bien bâtir de Marc Vitruve Pollion,
Paris, 1547.
Néoclassicisme en France (XVIIIe)

→ Réinvention d’une origine : la hutte primitive
au XVIIe siècle, en France, on critique, on

se demande pourquoi Rome est une
référence incontournable.
Quelle est la nature véritable des ordres ?
comment les utiliser dans des édifices

modernes tout en assurant la
pureté/l’intégrité des ordres ?
pour Cordemoy et Laugier, « l’architecture

en relief » doit disparaître !
l’architecture baroque liée à l’expression

de la religion doit disparaître avec la
révolution !
Jean-Louis de Cordemoy, Nouveau traité de toute l’architecture, 1706. Marc-Antoine Laugier, Essai sur l’architecture, Paris, 1753. La cabane
Manifeste révolutionnaire anti-baroque qui réclame une nouvelle pureté de rustique ou la hutte primitive. Dans la lignée de Cordemoy, Laugier porte le
conception dans le dessin. rationalisme à l’extrême.
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10/03/2019
Néoclassicisme en France (seconde moitié du XVIIIe)

→ L’esprit des Lumières juste avant la révolution
« La symétrie doit être regardée comme une des principales beautés de

l’architecture ; elle doit être considérée comme l’ennemi du contraste ; ou du
moins elle force, pour ainsi dire, les formes contrastées, quand on est obligé
d’en admettre dans les dehors, d’être régulières dans leurs côtés opposés. La
symétrie dédommage non-seulement d’une simplicité nécessaire dans la
structure des bâtiments particuliers, mais elle aide à faire valoir la richesse
répandue dans les façades d'un bâtiment d’importance. »
Jacques-François Blondel, Cours d’architecture, 1771.
Diderot, Règles pour les colonnes classiques, L’Encyclopédie, 1780.

Jacques-François Blondel, Cours d’architecture civile, Tome I, planches X, XI, XII, 1771.
Comparaison entre les entablements de l’ordre toscan de Andrea Palladio (1508-1580), de Vignole (1507-1573) et de Vincenzo Scamozzi (1548-1616).
Anthropomorphisme des entablements.
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→ La colonne à bossage
expression de
réflexions
utopiques
Claude-Nicolas Ledoux, Salines royales, France : Arc-et-Senans, 1776.

Ledoux invente un ordre : colonne à bossage.

→ Néoclassicisme français
Jacques-Germain Soufflot, Église Sainte-Geneviève (Panthéon), Paris, France, 1755-1792.

Dans l’esprit de la « cabane primitive » de Laugier (1753), Soufflot utilise des colonnes libres – au lieu de murs ou de pilastres – pour créer un déambulatoire
sur tout le périmètre de son plan en croix grecque.
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10/03/2019

Jean-Jacques Lequeu, Ordre symbolique de la salle des États d’un palais national, 1789.
Représentation des vaincus, les aristocrates et leurs complices.
Néoclassicisme en France (fin XVIIIe)

→ Rhétorique de la république postrévolutionnaire
le discours philosophique et
politique de l’époque constitue la
République romaine comme un
modèle idéal à atteindre avant
comme après la Révolution
française, de grandes
cérémonies célèbrent le culte de
la raison
représentation de l’esprit de
sacrifice héroïque inspiré de
l’idéal républicain
trois arcs doriques encadrent la

scène très sobrement en
contraste marqué avec le
rococo, leur austérité renforce le
drame qui se joue
Jacques-Louis David, Serment des Horaces, 1784-1785.

Le style Directoire (1795-1803) prend pour modèle la République romaine.
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10/03/2019
Néoclassicisme en France (début XIXe)

→ Spoliation et rhétorique de l’empire
en contraste avec la sévérité dorique observée dans le

Serment des Horaces, le style Empire (1803-1821) recourt
à l’ordre corinthien plus chargé
Charles Percier et Pierre-François-Léonard Fontaine, Arc de triomphe du Arc de Constantin, Rome, Italie, IVe siècle après J.-C.
Carrousel, Paris, France, 1806-1808.
Néoclassicisme en France (début XIXe)

→ Monumentalité et rhétorique de l’empire
Pierre-Alexandre Vignon, La Madeleine, Paris, France, 1807-1842. Maison carrée, Nîmes, France, début Ier siècle.
Photo dans les années 1890.
52
10/03/2019
Néoclassicisme en Angleterre (seconde moitié du XVIIIe)

→ Néo-palladianisme
Lord Burlington, Assembly Rooms, York, 1730-1735.

Reconstruction parfaite de Oecus Aegyptius de Vitruve d’après une gravure sur bois de Palladio interprétant Vitruve.

→ Néo-palladianisme
Lord Burlington, Assembly Rooms, York, 1730-1735.

Reconstruction parfaite de Oecus Aegyptius de Vitruve d’après une gravure sur bois de Palladio interprétant Vitruve.
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10/03/2019

→ Néo-gothique (Gothic Revival)
première application du style religieux du Moyen Âge à l’habitat domestique
Horace Walpole, Strawberry Hill, Twickenham, Grand Londres, 1750-1792.

Première maison domestique gothique.

→ Néo-gothique (Gothic Revival)
Horace Walpole, Strawberry Hill, Twickenham, Grand Londres, 1750-1792.

Première maison domestique gothique.
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10/03/2019

→ Classique et gothique
La façade principale La façade arrière

= =
façade classique pour le vicomte Bangor. façade gothique pour Lady Anne.
Castle Ward, Strangford Lough, Royaume-Uni, 1767.

→ Inspiration ou copie ?
Robert Adam, Château de Kedleston, Derbyshire, 1765. Arc de Constantin, Rome, Italie, IVe siècle après J.-C.
Façade arrière avec une réplique de l’arc de Constantin.
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10/03/2019
7
Les ordres néo-classiques (XIXe)
Éclectisme en Europe (XIXe)

→ Relativisme stylistique : un carnaval architectural ?
« Dans quel style construisons-nous ? »

Heinrich Hübsch, 1828.
« Nous souffrons d’un carnaval architectural »
Augustus Pugin, 1836.
Louis Hellman, années 1960.

Eclectisme : Néogothique, Orientalisme, Beaux-Arts, Arts and Crafts, Art nouveau, Art déco...
56
10/03/2019
Néoclassicisme en Europe (XIXe)

→ Nouveau débat franco-anglais
selon Pugin, les périodes

classiques de l’histoire de
l’architecture (Antiquité et
Renaissance) sont les
symptômes d’un déclin de
la société
↓
le Moyen âge doit être
réhabilité face au
néoclassicisme, il prône
un gothic revival
[renouveau gothique]
↓
il valorise la beauté et la
rectitude morale du Moyen
Âge par rapport à la
laideur et à la cupidité de
son époque
avec une pensée

rationnelle pré-moderne,
Viollet-le-Duc désire
également sauver le
patrimoine du Moyen Âge
Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, Dessin pour le château de Pierrefonds, Augustus W.N. Pugin, Comparaison entre deux hospices, Contrasts: Or, A
Oise, France, 1858-1879. Parallel between the Noble Edifices of the Middle Ages, And Corresponding
Reconstitution imaginaire du château. Buildings of the Present Day, Londres, 1836.
Néoclassicisme en Angleterre (XIXe)

→ Greek Revival >< Gothic Revival
Humphry Repton, Types d’édifices, 1816.

Options pour votre prochaine maison.
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10/03/2019

→ Greek Revival
Parthénon, Athène, Grèce, vers 438 av. J.-C. Thomas Hamilton, Royal High School, Edimbourg, Écosse, Royaume-Uni
1825.

→ Greek Revival
Maison carrée romaine, Nïmes, France, vers 130. Joseph Hansom, Hötel de ville, Birmingham, 1832.
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10/03/2019
Néoclassicisme au États-Unis (XIXe)

→ Greek Revival
Temple de Portunus (fortune virile), Thomas Jefferson, Campus de l’université de Virginie, Charlottesville (USA),
Rome, Italie, Ier siècle après J.-C. 1826.

→ Primitivisme particulier de Sir John Soane
sublime éthéré
et
romantisme
↓
architecture
sobrement
ornementée
↓
utilisation
remarquable de
la lumière
comme essence
même de
l’architecture
Sir John Soane, Galerie d’art de Dulwich, Grand Londres, Royaume-Uni, 1817.
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10/03/2019

→ Primitivisme particulier de Sir John Soane
Sir John Soane, Galerie d’art de Dulwich, Grand Londres, Royaume-Uni, 1817.
Néoclassicisme en Allemagne (XIXe)

→ Renouveau grec : interprétation
Karl Friedrich Schinkel, Altes Museum, Berlin, Allemagne, 1823-1830.
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10/03/2019

Karl Friedrich Schinkel, Altes Museum, Berlin, Allemagne, 1823-1830.

« chaque œuvre d’art, quel qu’en

soit le type, doit toujours contenir
un élément nouveau, et être un
ajout vivant au monde de l’art »
Karl Friedrich Schinkel
Karl Friedrich Schinkel, Altes Museum, Berlin, Allemagne, 1823-1830. Giovanni Paolo Panini,
Intérieur du Panthéon, 1747.
61
10/03/2019
Éclectisme en France (XIXe)

→ Un carnaval architectural ?
Charles R. Cockerell, Ashmolean Museum & Taylorian Institute, Oxford, Charles Garnier, Opéra de Paris (ou palais Garnier), Paris, France, 1875.
1840.
8
Le rejet moderne des ordres (< XXe)
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10/03/2019
Le débat esthétique manque de pertinence fin XIXe

→ Dans quel style devons-nous construire ?
en architecture, les ingénieurs ont

exclu la beauté du discours
architectural au profit de la
fonctionnalité, la modularité,
l’efficacité, le progrès...
John Fowler & Benjamin Baker, Pont ferroviaire de Forth, 1899.

Poutre cantilever.
Architecture moderne (XXe)

→ L’architecture romaine ment !
Système complexe d'escaliers, d'après le Lexikon der gesamten Technik (1904) d'Otto Lueger. Le Colisée, Rome, Italie, de 70 à 80.
Ce sont les arcs qui portent pas les ordres en façade.
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10/03/2019

→ L’architecture baroque ment !
Johann Balthasar Neumann, Basilique de Vierzehnheiligen, Bad Staffelstein (Bavière), Allemagne, 1743-1772.
Lieu de culte Rococo constitué d’un trompe-l’œil en stuc niché sous la toiture conventionnelle.

→ L’architecture néoclassique ment !
Charles R. Cockerell, Ashmolean Museum & Taylorian Institute, Oxford, 1840.

Les colonnes ioniques en façade portent uniquement quelques pots et statues, alors qu’une autre série de piliers intégrés dans les murs portent tout.
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10/03/2019

→ La tabula rasa !
ingénieurs + modernisme
↓
proposent une solution définitive
à la question de la beauté en
architecture
↓
une maison n’est pas faite pour
être belle mais pour être
fonctionnelle !
Louis Hellman,

→ Réinterprétation des ordres classiques
au départ, composition classique des façades avec de

nouveaux matériaux
↓
les ordres sont encore visibles
Peter Behrens, Usine de turbines AEG, Berlin, Allemagne, 1908-1910. Auguste Perret, Dépôt de construction navale, 1929.
65
10/03/2019

→ L’ornement est un crime !
« L’homme moderne, l’homme aux nerfs modernes, n’a pas

besoin de l’ornement, au contraire il le déteste. aucun des objets
que nous sisons modernes n’a d’ornement. Notre habillement,
nos machines, nos cuirs et la totalité des objets d’usage
quotidien ne présentent plus d’ornements après la Révolution
française. [...]
Seuls ont des ornements ces objets qui sont dépendants d’une
partie de l’humanité – que j’appelle la partie inculte –, à savoir
les architectes. »
Adolf Loos, Ornement et crime, 1908.
Adolf Loos, Villa Müller, Prague, République tchèque, 1930.
Architecture moderne (XXe) : monumentalisme

→ Réutilisation de l’architecture classique comme propagande
Arc de Constantin, Rome, Italie, IVe siècle après J.-C.
Marcello Piacentini, Il monumento alla Vittoria di Bolzano [Le monument à la victoire de Bolzano], Bolzano, Italie, 1926-1928.
Monument italien à la gloire du régime fasciste de Benito Mussolini.
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10/03/2019

→ Totalitarismes aux extrêmes (gauche et droite)
Boris Iofane (+ Vladimir Chtchouko et Vladimir Gelfreikh), Palais des soviets, Moscou, Russie, 1933-35.
Étrange mélange d’influences du néoclassicisme et du modernisme.

Albert Speer, Zeppelinfeld (Champ Zeppelin), Nuremberg, Allemagne, 1935-1937. Grand autel, Pergame, Turquie, IIe s. av. J.-C.
Un ordre architectural de lumière, une « cathédrale de lumière » réalisée par 130 Exposé au musée de Pergame de Berlin.
projecteurs, placés à 12 mètres les uns des autres et dont les faisceaux se fondaient
dans le ciel à une hauteur de 6 à 8 km.
67
10/03/2019

Albert Speer et Adolf Hitler

autour d’une maquette de Berlin,
années 1930.
Le pavillon de l'Allemagne nazie d’Albert Speer (à gauche) et le pavillon de Gloire au grand Staline,
l'URSS de Boris Iofane (à droite), Exposition universelle, Paris, France, 1937. le grand architecte du communisme !
Affiche de propagande, 1951.

→ La « machine à habiter »
« Les ingénieurs sont sains et

virils, actifs et utiles, moraux
et joyeux »
tandis que
« les architectes sont

désenchantés et inoccupés,
hâbleurs et moroses. C’est
qu’ils n’auront bientôt plus
rien à faire. Nous n’avons plus
d’argent pour échafauder des
souvenirs historiques. Nous
avons besoin de nous laver.
Les ingénieurs y pourvoient et
ils bâtiront ».
Le Corbusier, Vers une

architecture, 1923.
Le Corbusier, Villa Savoye, France : Poissy, 1929-31.
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10/03/2019

→ La « machine à habiter »
fonction d’une maison

=
« un abris contre le chaud, le froid, la
pluie, les voleurs, les indiscrets. Un
réceptacle de lumière et de soleil. Un
certain nombre de cases affectées à la
cuisine, au travail, à la vie intime ».
Le Corbusier,
Vers une architecture, 1923.
« La vie domestique aujourd’hui est

paralysée par l’idée déplorable que nous
devons avoir des meubles. Cette idée
devrait être extirpée et remplacée par
celle d’équipement. »
Le Corbusier à Mme Savoye

qui souhaitait placer un canapé
et deux fauteuils dans le séjour.
Le Corbusier, Villa Savoye, France : Poissy, 1929-31.

→ Expression minimale de l’ordre architectural (colonne + entablement)
Erik-Gunnar Asplund, Crématorium du cimetière sud, Stockholm, 1935-1940.
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10/03/2019

→ La raison est une nouvelle forme de romantisme
l’approche scientifique et
raisonnée des modernistes
reste au fond romantique
↓
ils attendent que l’architecture
favorise un mode de vie qui
leur plaisait
« Leurs habitations sont

conçues comme des décors
de théâtre pour des acteurs
dans une pièce idéalisée sur
l’existence contemporaine. »
Alain de Botton, L’Architecture

du bonheur, 2006.
Jacques Tati, Playtime, 1967. Publicité pour la Mercedes-Benz, 1927.

Le Corbusier, Villas Weissenhof-Siedlung,
Stuttgart, Allemagne, 1927.
Architecture postmoderne (XXe)

→ Le « langage » postmoderne avant le postmodernisme ?
John Mead Howells and Raymond M.

Hood (1er prix)
Adolf Loos, Projet pour le Chicago Tribune, 1922, Projet non-construit.
70
10/03/2019
Architecture postmoderne (XXe)

→ Délires éclectiques
Michael Graves, The Walt Disney Company, Burbank, Californie, États-Unis, 1985.
9
Dans quel style construisons-nous ?
71
10/03/2019
Ère numérique (XIXe)

→ Pluralisme contemporain
tous les styles participent donc au « carnaval architectural » !
« Notre maison avec T-Palm » Makoto Yamaguchi, Villa, Karuizawa, 2003.
Dire d’un édifice qu’il est « beau » n’est donc pas une simple prédilection esthétique,
mais implique une attirance pour un mode de vie idéal.
Des édifices nous paraîtrons « laid » non parce qu’ils heurtent une mystérieuse préférence
visuelle, mais parce qu’ils s’opposent à notre conception d’une existence satisfaisante.
Alain de Botton, L’Architecture du bonheur, 2006.
Franck Bohbot, Théâtre de la reine Marie Antoinette II, Petit Trianon, Château de Versailles, 2012.
72
10/03/2019
damien.claeys@uclouvain.be
73

Ordres-Composition 2019b

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UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 1

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 2

Plan de l’unité d’enseignement

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 3

Table des matières de ce cours

1. Qu’est-ce qu’un style ?

2. Les ordres dans l’Antiquité

3. Les ordres au Moyen Âge (Ve-XVe)

4. Les ordres à la Renaissance (XIVe-XVe)

5. Les ordres baroque (XVIe-XVIIe)

6. Les ordres au siècle des Lumières (XVIIIe)

7. Les ordres néo-classiques (XIXe)

8. Le rejet moderne des ordres (< XXe)

9. Dans quel style construisons-nous ?

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 4

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 5

Dans quel style contruisons nous ?

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 6

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 7

De manière générale, un édifice « classique » est caractérisé, au minimum, par :

Un ordre complet comprend :

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 8

→ Principaux éléments d’un ordre architectural

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 9

Le tempo de l’édifice est l’entrecolonnement respecté par tout

Jean-Marie Pérouse de Montclos, Architecture : description et vocabulaire méthodologiques, 1972.

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 10

→ Les 5 ordres classiques

h≤7Ø 4≤h≤8Ø h≤9Ø h ≤ 10 Ø h = 10 Ø

les 3 ordres classiques grecs

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 11

Site de Stonehenge, Amesbury, Royaume-Uni, env.2800-1100 av. J.-C. (du

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 12

Antiquité égyptienne (env. -XXXIIe à -Xe)

le palmier dattier est apprécié dans

la palme, le rameau, la branche verte

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 13

Antiquité égyptienne (env. -XXXIIe à -Xe)

papyriforme papyriforme palmiforme lotiforme composite fasciculé protodorique en piquet hathorique

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 14

Antiquité égyptienne (env. -XXXIIe à -Xe)

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 15

Antiquité égyptienne (env. -XXXIIe à -Xe)

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 16

Antiquité égyptienne (env. -XXXIIe à -Xe)

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 17

Antiquité grecque (-VIIe à -VIe) : période archaïque

apparition de l’ordre dorique chez les doriens

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 18

Antiquité grecque (-VIIe à -VIe) : période archaïque

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 19

Antiquité grecque (-VIIe à -VIe) : période archaïque

apparition de l’ordre ionien chez les ioniens à

Praxitèle, Aphrodite de Cnide, vers 350-340 avant J.-C.

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 20

Antiquité grecque (-VIIe à -VIe) : période archaïque

Temple d’Athéna Nikè, Acropole d’Athènes, Temple de Portunus (fortune virile),

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 21

Antiquité grecque (-Ver à -IVe) : période classique

apparition de l’ordre corinthien à l’époque classique :

Acanthe à feuilles molles

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