Corps-Anthropomorphisme 2019

3/03/2019
UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 1
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LE CORPS
ou l’anthropomorphisme de l'architecture
Plan de l’unité d’enseignement
5. Le corps
quelques dimensions 9. Le projet I
6. L’ordre mobilisables dans le
projet 10. Le projet II
7. La signification méthodes de
conception 11. Le projet III
8. La proportion du projet
12. Le projet IV
discipline
1. L'(in)définition
2. La (re)présentation I
3. La (re)présentation II
interprétation/projétation
par le dessin/discours du projet 4. La (re)présentation III
Adaptation d’après une gravure du Teknisk Ukeblad, 1893.
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Table des matières de ce cours
1. Anthropomorphisme
2. Le corps à l’Antiquité
3. Le corps au Moyen Âge
4. Le corps à la Renaissance
5. Le corps baroque (XVIe-XVIIe)
6. Le corps néoclassique (XVIIIe-XIXe)
7. Le corps moderne (XXe)
8. Le corps numérique (XIXe)
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Anthropomorphisme
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La condition humaine : la réalité n’est pas le réel !
René Magritte, La condition humaine I, 1933. René Magritte, La condition humaine II, 1935.
La condition humaine : la réalité n’est pas le réel !

L’image du corps n’est pas le corps...
la réalité R’
=
le réel filtré par nos sens, réalité R’ = niveau de la conception du monde
construit intersubjectivement
à l'aide d'objets sur-naturels le sens
▼ projection
l’image de son propre corps,
de son enveloppe corporelle,
être humain ’ environnement ’
de sa peau dans l’image interprétation
d’un espace, d’un espace synthèse
architectural
≠
le réel R les (5) sens
émergence
= action
les objets à objectiver
être humain environnement
▼
le corps, l’enveloppe stimulation
corporelle dans l’espace, synesthésie
dans l’espace architectural
réel R = niveau de la perception du monde
construit
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Architecture anthropomorphique
Dans L’interprétation des rêves (1900), Freud écrit :

 « [c’est] la maison qui constitue la seule représentation typique, c’est-à-dire régulière de l’ensemble de
la personne humaine »
 la représentation « se développant, les fenêtres, les entrées, et sorties [...] acquièrent la signification
d’ouvertures d’orifices du corps »
 des patients « ont conservé la symbolique architectonique du corps et des organes génitaux [...] chez
qui les piliers et les colonnes représentent les jambes [...] chez qui chaque porte symbolise un orifice
du corps (“trou”), que toute conduite d’eau fait penser à l’appareil urinaire »
L’architecture serait ainsi non seulement une des images du corps mais son image la plus
caractéristique – « la seule représentation typique », écrit Freud.
Que l’architecture constitue la représentation la plus spécifique du corps participe d’une tradition
établie par les architectes-théoriciens de la Renaissance italienne.
Dans leurs traités, ces architectes vont précisément s’attacher à instituer l’image du corps
comme modèle, ou matrice même, de l’architecture : le corps comme arrangement anatomique à
l’origine de configurations et structurations architecturales.
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Le corps à l’Antiquité
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Des architectures sans architectes

→ Les mesures anthropomorphiques
des mesures
anthropomorphiques
fonctionnelles
empirisme
construction
d’architectures
sans architectes
Damien Claeys, Paume, palme, empan, pied et coudée, 2011.
Des architectures sans architectes

→ Les mesures anthropomorphiques
Architecture mobile, (g) Jour de déménagement en Guinée et (d) la limite entre vêtement et architecture devient floue comme double enveloppe contre les
éléments à Cherrapunji en Inde.
Bernard Rudofsky, Architecture Without Architects: A Short Introduction to Non-Pedigreed Architecture, 1964.
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Antiquité égyptienne (env. XXIIIe siècle av. J.-C.)

→ Des colonnes anthropomorphiques
Temple d’Hathor, Dendérah, Egypte, XXIIIe siècle avant J.-C. Détail colorié d'une colonne du portique, 1817.
Antiquité égyptienne
→ Grille de composition
représentation des
corps très stricte
selon des codes
prédéterminés
la tête et les jambes

sont de profil, les
épaules sont de
face
le pas de la grille
est déterminé en
fonction du niveau
de détail et de la
taille du dessin
Modèle de la figure debout tracé sur une feuille de papyrus ou une plaque de Modèle de la figure assise tracé sur une feuille de papyrus ou une plaque de
pierre, divisé en 18 rangs de carreaux. pierre, divisé en 15 rangs de carreaux.
Plus tard, 21,25 carreaux à partir de la XXVe dynastie saïte.
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Antiquité égyptienne (env. XIVe siècle av. J.-C.)

→ Esquisses et dessins
Tombe de Horemheb (KV 57), Vallée des Rois, Thèbes, Egypte, env. XIVe siècle av. J.-C.).
Exemples de dessins rectifiés et non terminés sur les murs de la tombe. Les esquisses sont en rouge et les dessins en noir. Séquences du Livre des Portes,
l'un des plus importants recueils funéraires royaux du Nouvel Empire. Il apparait pour la première fois dans la tombe d'Horemheb.
Antiquité védique (< VIe siècle av. J.-C.)

→ Liaison entre le macrocosme et le microcosme
le mandala (cercle, sphère,

environnement, communauté) est
un outil de voyage spirituel, guidant
l’adepte dans la pratique de la
méditation
↓
le mandala symbolise
schématiquement l’ordre cosmique
et psychique à l’aide de figures
géométriques colorés
↓
des correspondances ont été
établies entre le mandala (plan du
cosmos divin) et le corps humain,
le plan d’un maison, d’un palais ou
d’une ville
La liaison entre microcosme

et macrocosme est présente
également en Occident dans
l’architecture du Moyen Âge
et surtout à la Renaissance.
Un mandala magique Vastu-purusha. Plan de ville prastara et évolution de la ville indo-aryenne selon les traités anciens.
Le vāstu śāstra [science de l’architecture] est la théorie d’architecture de l’Inde antique qui cherche à établir une harmonie entre les divinités, la nature et
l’être humain par l’équilibre de l'énergie subtile dans la forme matérielle. Elle utilise des vastu-purusha, des gabarits de trames dans lesquels chaque case
possède une signification.
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Antiquité grecque (-VIIe à -VIe) : période archaïque

→ Le kouros et la korê
le kouros est une

représentation
archétypale du
corps masculin nu,
dans une pose et
des proportions
inspirées de l’art
égyptien
le korê est une

représentation
archétypale du
corps féminin
habillé
ils servent de
marqueurs pour
des tombes ou
d’ex-voto pour des
sanctuaires
consacrés à des
dieux
Kroisos, env. 5230 avant J.-C. Korê aux yeux en amande, env. 500 avant J.-C.
Antiquité grecque (-Ver à -IVe) : période classique

→ Le triomphe de la figure humaine (drapé, poses élégantes, expression)
recherche d’équilibre
entre la beauté physique
idéale et une anatomie
de plus en plus réaliste
« Protagoras :
L’homme est la
mesure de toute
chose : de celles qui
sont, du fait qu’elles
sont ; de celles qui ne
sont pas, du fait
qu’elles ne sont pas »
Platon, Protagoras,
env. Ve- IVe siècle av.
J.-C.
Guerriers de Riace, env.460-440 avant J.-C.

En bronze, cuivre, argent, os et verre.
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→ Le contrapposto donne grâce
de tout autre artiste qui ait application d’un canon de

pour l'admiration de proportions
ans le passé ont entrepris
Praxitèle] a fait deux les femmes ont un léger
deux à la vente: l'une d'elles déséquilibre pour leurs donner
t pour cette raison les gens de la grâce
érée ; la seconde leur a été =
ur des raisons de contrapposto
é bon de choisir l'autre. [...] (hanchement contrarié, faire
acée est ouverte sur tous reposer le poids du corps, en
e la statue admettent d'être station debout, sur une jambe)
e quelque point qu’on la
si digne d'admiration. »
XXV, Chap. IV, env. Ier siècle.
Torse féminin du type de "l'Aphrodite de Cnide''

Œuvre d'époque romaine impériale (IIe siècle après J-C ?).
Marbre de Paros, h = 1,22 m.

→ Copies romaines
à l’Antiquité
recherche du réalisme
le corps
est idéalisé,
canonisé
Praxitèle, Aphrodite de Cnide, vers 350-340 avant J.-C. Alexandre d’Antioche (?), Vénus de Discobole
Copie romaine libre Aphrodite Braschi Munich, Ier siècle avant J.-C. Milo, env.130-100 avant J.-C. Attribué à Myron au Ve siècle avant J.-C.
Copie romaine du palais Atemps, Rome. Aphrodite devient Vénus dans la Copie romaine vers 140 après J.-C.
mythologie romaine.
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→ Les cariatides, femmes asservies
au Ier siècle av. J.-C., Vitruve

explique l'origine des cariatides
présentes dans les
monuments publics grecs
↓
selon lui, les cariatides
représentent les femmes des
habitants de Carya, coupables
de s'être alliés aux Perses, et
châtiées par les grecs
↓
par l’usage de
l'asservissement de ces
femmes dans la pierre, les
architectes montrent
l’ignominie de celles qui
avaient abandonnés la patrie
et participent à une rhétorique
de la victoire rendue possible
lorsque l’élite se nourrit du
peuple
Cariatides à l’entrée de l’Érechthéion, Acropole, Athènes, Grèce, env.420-405 avant J.-C.
Antiquité romaine (-Ver → Ve)

→ Les atlantes grecs et les télamons romains
les télamons symbolisent l’asservissement des

carthaginois après la victoire grecque
au VIe siècle av. J.-C.
Maquette du temple de Zeus Olympien, Agrigente, Reconstitution d’un télamon du temple de Zeus Atlas Farnèse, Thermes de Caracalla, Rome.
env. VIe siècle av. J.-C. Olympien (h = 7,65 m), Musée archéologique Copie romaine en marbre du IIe siècle d'une
d’Agrigente. sculpture grecque.
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Antiquité romaine (-Ver → Ve)

→ Les cariatides grecques sont réutilisées
Le Canope
Villa Hadriana [Villa d’Adrien], Tivoli, Italie, IIe siècle. Théâtre maritime
Déplacement physique des cariatides du sanctuaire de Delphes pour
s’approprier symboliquement la culture grecque et montrer sa propre
puissance.
Empire romain d’occident (-Ier au Ve)

→ Entre idéalisme politique et réalisme local
Auguste de Prima Porta, env.20 avant J.-C. Portraits de Fayoum dans l’Égypte romaine, IIe siècle.
Sculpture en marbre, h = 206 cm. Peintures sur bois disposées entre les bandelettes de momies.
Auguste est le premier empereur romain, il développe le culte de la personne.
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Le corps au Moyen Âge
haut Moyen Âge au nord (IXe)

→ Dessins schématiques
Théodose accompagné de ses deux fils et de quatre jurisconsultes, Breviarium Alarici [Bréviaire d’Alaric], IXe siècle
Le code Alaric est un recueil de droit romain promulgué au début du VIe siècle, utilisé jusqu’au XIIe siècle, avant que l’œuvre législative de l’empereur romain
d’Orient Justinien. Il nous est parvenu un grand nombre de manuscrits, complets ou abrégés.
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Moyen Âge classique au nord (XIIe)

→ Corps coupables
Mosaïques du Jugement dernier, XIIe-XIIIe, Cathédrale Santa Maria Assunta, Torcello, Venise, Italie, 639.
L’Église interdit le nu idéalisé de l’Antiquité et la remplace par la représentation d’un corps nu, blafard et asexué, ancré dans le sol (le ciel est pour Dieu).
Le croyant doit avoir honte de son propre corps et se sentir coupable. Le plaisir par le corps est un péché.

→ Représentation d’Adam et Ève
Lanfranco, Cathédrale de Modène, Italie, XIIe siècle. Wiligelmo, La Genèse, Frise sculptée, XIIe siècle.
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haut Moyen Âge au nord (IXe)

→ Des corps martyrisés bons pour souffrir !
Jean Bourdichon, Grandes Heures d'Anne de Bretagne, fol. 177v, 1503-1508, Martyre des Dix Mille, Maître du Retable de Hildesheim, XVe siècle,
D’après la légende médiévale attribuée à Anastase le Bibliothécaire des Dix
mille martyrs du mont Ararat.

→ L’homme-microcosme
« Dans la rotondité de la tête humaine,

c’est la rotondité du firmament que l’on
retrouve. Les dimensions justes et
rigoureuses du firmament correspondent
aux mêmes dimensions de la tête de
l’homme. » Taccola, Lhomme de Vitruve, env.1430.
Hildegard von Bingen,

Liber divinorum operum simplicis hominis
[Livre des œuvres divines], 1163-1174.
L’Homme-microcosme, Dieu, l'Univers et l'homme. Léonard de Vinci, Les proportions du corps humain selon Vitruve, vers 1490.
Hildegard von Bingen, Liber divinorum operum simplicis hominis [Livre des
œuvres divines], 1163-1174.
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Moyen Âge classique au nord (XIIIe)

→ Formes humaines marginales et grotesques
Des gargouilles sont employées systématiquement à Notre-Dame de Paris vers 1240.

Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle, Paris, 1854-1868, tome VI, pp.24-28.
Moyen Âge classique au nord (du XIe au XIIIe)

→ Passage de l’architecture romane à l’architecture gothique
Visitation de la Vierge Marie, Selles-sur-cher Visitation, XIe. Visitation de la Vierge Marie, Reims, 1230.
Abbatiale Notre-Dame-la-Blanche, Selles-sur-Cher, France, XIIe. Cathédrale Notre-Dame, Reims, France, 1211-1345.
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→ Passage du roman au gothique
schématisme
représentation efficace
Villard de Honnecourt, La roue de la fortune, Détails des planches du Livre d’ornements et de motifs, vers 1230, planches ??.

→ Corps ad quadratum ?
Villard de Honnecourt, Livre d’ornements et de motifs, Planches 37, 38 et 39, vers 1230.
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→ Corps édifices ?
le pentagone étoilé peut être utilisé pour mémoriser les positions des
centres des arcs ou pour différents types de fenestrages
rectangle dont la hauteur est schématisée par un homme debout

(l = 1, L = 2√2)
largeur = 1/3 de la diagonale du rectangle
de nombreuses cathédrales sont implantées dans un rectangle de

cette proportion (Bourges, Troyes, Tours, Reims…)
Roland Bechmann, La mnémotechnique des constructeurs gothiques, Pour la Science, n°158, décembre 1990.
Avec reprise d’illustrations des carnets de Villard de Honnecourt.

→ Corps édifices ?
le pentagone étoilé peut être utilisé pour

mémoriser les positions des centres des arcs
ou pour différents types de fenestrages
le schéma des « sonneurs de trompe » (f)

pour le fenestrage de la nef de Reims (a)
l’ « homme barbu » (c)

pour un fenestrage de Soissons (b)
les « deux lions » (g)

pour un fenestrage de la
Sainte-Chapelle haute de Paris (d)
Roland Bechmann, La mnémotechnique des constructeurs gothiques, Pour la Science, n°158, décembre 1990.
Avec reprise d’illustrations des carnets de Villard de Honnecourt.
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Le corps à la Renaissance
pré-Renaissance au sud (Trecento – XIVe)

→ Passage du gothique international à la Renaissance
Antonio di Puccio Pisano (dit Pisanello), Étude, XVe. Mosaïques du Jugement dernier, XIIe-XIIIe,
Plume et encre brune sur parchemin, 165 x 220 mm. Cathédrale Santa Maria Assunta, Torcello, Venise, Italie, 639.
Sujet religieux et profanes représentés
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Renaissance au sud (Quattrocento – XVe)

→ Le thème d’Adam et Ève
Masaccio, Adam et Ève chassés de l'Éden, 1424-1425. Masolino da Panicale, Adam et Ève : La tentation, 1425.
Chapelle Brancacci, Église Santa Maria del Carmine, Florence, Italie.

les corps ont des proportions réalistes et les poses sont plus
naturelles
des stéréotypes plus modernes apparaissent (Adam est musclé et

Ève est gracieuse, les organes génitaux sont représentés...)
des sentiments humains sont valorisés (Adam et Ève se font face

et ils se regardent dans les yeux, Ève est dans une position offerte
ou exprime son désespoir...)
Masaccio, Adam et Ève chassés de l'Éden, 1424-1425. Masolino da Panicale, Adam et Ève : La tentation, 1425.
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Renaissance (XVe)
→ De la créature au créateur
À la renaissance, l’humain n’est plus la simple créature de Dieu mais, dans une certaine mesure,
il devient lui-même créateur.
L’humain est la créature la plus parfaite parce que formée à l'image de Dieu, il devient un
intermédiaire entre le monde et Dieu, le microcosme reflétant le macrocosme.
À sa manière, l’architecture en quête de perfection devient un microcosme reflétant le
macrocosme (ce modèle était déjà suivi par certaines architectures médiévales).
Avec la (re)découverte des De architectura libri decem [Dix livres sur l’architecture] (env. 30 av.
J.-C.), de Vitruve qui expose les proportions idéales du corps humain et l'origine et la signification
des ordres antiques, les architectes de la Renaissance ont développé des recherches sur les
mesures et les ordonnances idéales des édifices qui reposerait sur des rapports idéaux de
proportions, de distributions, de nombres. Parmi ces architectes, certains affirment même qu’un
édifice vit, qu’il s’articule, se nourrit et meurt comme un homme (Filarète, 1465) ou qu’un édifice
est un organisme plein de forces et de tensions à équilibrer (Michel-Ange).
Dans tous les cas, le corps de la femme n’est pas pris en compte dans l’ordre sous-jacent à
l’architecture.

→ Redécouverte de l’anthropomorphisme de Vitruve
« L'ordonnance d'un édifice consiste dans la proportion qui doit être soigneusement observée par les architectes. […] Les
proportions d'un édifice sont issues des proportions que les parties du corps humains ont entre-elles »
« Aucun bâtiment ne peut être bien conçu sans la symétrie et la bonne proportion, ou il ne prend pas précisément en compte
tous ses membres comme le corps d’un être humain correctement constitué ».
Vitruve, Les Dix livres d’architecture, Livre III, env. Ier siècle av. J.-C.
Portrait fantaisiste de Vitruve (env. Ier siècle av. J.-C.) sur la couverture de la Vitruve présentant le De architectura libri decem [Dix livres sur l’architecture
traduction des Dix livres d’architecture par Ch.-L. Maufras, 1847. ou I dieci libri dell’architettura] (env. 30 av. J.-C.) à l’empereur romain
Auguste selon une gravure de 1654.
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→ Redécouverte de l’homme au cercle/carré de Vitruve
Vitruve, Les Dix livres d’architecture, corrigés et traduits par Claude Perrault, 1684.

→ L’édifice est une sorte de corps fait de linéament et de matière
« de même que, chez l’être vivant, la tête, le pied ou n’importe quel autre membre
doit être rapporté à tous les autres membres et à la totalité du corps, de même
dans l’édifice, et surtout dans le temple, toutes les parties du corps doivent être
conformées de façon à si bien correspondre entre elles que, quelle que soit la
partie considérée, celle-ci permette, à elle seule, de donner leur mesures
convenables à toutes les autres »
« Un édifice est une sorte de corps qui, comme les autres corps, consiste en
linéaments et en matière, les premiers produits par l’intelligence, la seconde
engendrée par la nature… »
Leon Battista Alberti (1404-1472)
« L’art d’édifier est entièrement fondé sur les linéaments et la construction. »
Les édifices « ont été essentiellement conçus en fonction de la diversité des

hommes, ce qui explique la diversité et le grand nombre des ouvrages existants »
Leon Battista Alberti, De Re aedificatoria, éd.1485.
Leon Battista Alberti, De Re aedificatoria [L'art d'édifier], 1442-1452.

Couverture de la traduction de Cosimo Bartoli, éd.1550.
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→ L’édifice comme homme vivant
« le bâtiment est vraiment un homme vivant » qui « tombe malade et meure »

et qui « parfois est guéri de sa maladie par un bon médecin »
De même que le corps humain « comporte des vides, des entrées et des lieux
creux qui assurent son fonctionnement, il en est de même pour les édifices »
avant de « naître » le bâtiment est « tout d’abord conçu ». Ainsi que l’homme
a besoin d’une femme, soit « d’un semblable », pour concevoir un enfant, de
même « celui qui désire bâtir un édifice », a besoin « d’un architecte ». Celui-
ci devient donc « la mère du bâtiment ». De ce fait, « avant d’accoucher »,
l’architecte doit « rêver de sa conception, la retourner en tous sens dans son
esprit, pendant sept à neuf mois, exactement comme une femme porte son
enfant dans son corps durant sept à neuf mois ».
Filarète, Trattato di Architettura, 1465.
Antonio Averlino (dit Filarète), Trattato di Architettura [Traité d'architecture], 1465, 25 volumes manuscrits.
Dans une copie richement illustrée : le Codex Magliabechianus, II, I, 140, env.1461-1464.

→ L’édifice comme homme vivant
« Parmi les hommes qui ont été ou seront

engendrés, aucun n’est jamais semblable à
un autre dans tous les détails […]. Jamais
non plus vous ne verrez aucun édifice
rigoureusement semblable à un autre par la
structure, la forme ou la beauté. »
« on n’a jamais vu un édifice, ou mieux dit,

une maison ou une habitation, exactement
pareil à un autre au niveau de la structure,
de la forme ou de la beauté. Certains sont
longs, d’autre petits, il y en a aussi des
beaux et des laids, comme chez l’homme
lui-même ».
Filarète, Trattato di Architettura, 1465.
Antonio Averlino (dit Filarète), Trattato di Architettura [Traité d'architecture], 1465, 25 volumes manuscrits.
Dans une copie richement illustrée : le Codex Magliabechianus, II, I, 140, env.1461-1464.
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→ Analogie corps/édifice
approche idéaliste
↓
le tout et les parties
↓
analogie entre
l’édifice et le corps
analogie paradoxale :
le corps de l’homme
=
modèle de l’édifice/la ville
MAIS
architecture existe
à cause de la faiblesse
du corps
Correspondance entre le corps humain et le plan de la basilique chrétienne Correspondance entre le corps humain et la façade d’un temple.
(croquis avec annotations constructives).
Francesco di Giorgio Martini, Trattato di architettura civile e militare, Codex Magliabechianus II.I.141, 1480-1490.

→ L’homme de Vitruve
« de même que le corps a tous ses membres

proportionnés entre eux et que les parties sont
parfaitement équilibrées, de même en construisant les
temples, les villes, les forteresses il faut observer les
mêmes règles »
Francesco di Giorgio Martini, env.1485.
L’homme de Vitruve ou homo ad quadratum.

Francesco di Giorgio Martini, Trattati di architettura ingeneria e arte militare, Codex Torinese Saluzziano 148, 1480-1490.
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→ Analogie corps/édifice appliquée à la ville/forteresse
le corps humain est même

déformé dans les dessins
pour correspondre à
l’architecture
« il faut construire la ville

et la forteresse comme le
corps humain »
« la forteresse soit la
tête, que l’enceinte des
murailles soit les bras et
que ceux-ci, séparément,
enserrent tout le reste du
corps, l’immense ville »
Francesco di Giorgio
Martini, env.1485.
Francesco di Giorgio Martini, (códice Beinecke) ? Représentation symbolique : la force est tête de la citadelle, le marché est le
ventre de la ville, le temple est le cœur...
Francesco di Giorgio Martini, Trattati di architettura ingeneria e arte militare, Codex Torinese Saluzziano 148, 1480-1490.

→ Un génie à la fois réaliste et idéaliste
approche
réaliste
←
approche
idéaliste
→
Léonard de Vinci, Analyse anatomique des mouvements de l’épaule et du Léonard de Vinci, Les proportions du corps humain selon Vitruve, vers 1490.
cou, vers 1490-1510.
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→ L’homme de Vitruve
« L'homme a été appelé ‘petit

monde’ par les Anciens et
l'épithète est juste ; parce
que, de même que l'homme
est composé de terre, d'eau,
d'air et de feu, le corps de la
terre aussi ; de même que
l'homme a des os, supports et
armature de la chair, le
monde a ses rochers qui
soutiennent la terre ; si
l'homme a en lui un lac de
sang, où le poumon se dilate
et ses contracte toutes les six
heures avec la respiration de
l'Univers ; de même que de
ce lac de sang dérivent les
veines qui se ramifient dans
le corps humain, de même
l'Océan comble le corps de la
terre avec un nombre infini de
veines d'eau. »
Léonard de Vinci,
extrait des Carnets.
Taccola, Lhomme de Vitruve qui aurait inspiré Léonard de Vinci. Léonard de Vinci, L'homme de Vitruve, 1490.
haute-Renaissance au sud (Cinquecento – XVIe)

→ L’homme de Vitruve en mouvement !
Carlo Urbino, « Forme et structure du corps humain », Codex Huygens, env.1553, fol. 5, 6, 7.
Il était un disciple de Léonard.
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→ L’homme-microcosme
« Dans la mesure où le monde est à l’image de Dieu, c’est l’homme qui est l’image du monde »
Agrippa von Nettesheim, De occulta philosophia, 1510, Livre III, II, p.36.
Agrippa von Nettesheim, De occulta philosophia, 1510.

→ Les hommes de Vitruve
Fra Giovanni Giocondo da Verona, L'homme de Vitruve, 1511.

La 4e édition en latin du De architectura libri decem de Vitruve et la première édition illustrée, imprimée à Venise en 1511.
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→ Les hommes de Vitruve
Cesare Cesariano, L'homme de Vitruve, 1521.

La 1er édition illustrée en italien du De architectura libri decem de Vitruve et la première édition illustrée, imprimée à Côme en 1521.
haute-Renaissance au nord (XVIe)

→ Police de caractères « humanisée »
science des nombres

proportions humaines
au service de
l’invention de lettres
harmonieuses
Geoffroy Tory, Ordonnance de l’O à l’homme équidistamment piedz & mains estendu, Champ Fleuri, 1529.
Geoffroy Tory, Au quel est contenu l’Art et Science de la deue et vraye Proportion des Lettres Attiques, qu’on dit autrement Lettres Antiques, et vulgairement
Lettres Romaines proportionnees selon le Corps & Visage humain, Paris, 1529.
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→ Anthropomorphisme des entablements
Diego de Sagredo, Medidas del Romano, Tolède, Remon de Petras, 1526.

→ Première expression d’une bulle péricorporelle
Jheronimus Bosch, Détail du Jardin des délices, env.1494-1504. Raimund Abraham, Living capsules for the Space City, 1966.
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il existe une cinquantaine

de versions de ce thème
(grand succès commercial)
au fil du temps, les

personnages deviennent
plus gracile et Ève prend
des poses aguichantes et
pleines d'assurance pour
proposer la fameuse
pomme à Adam qui a l’air
de se faire avoir bêtement
Lucas Cranach l’Ancien, Adam et Ève, Besançon, 1508-1510. Lucas Cranach l’Ancien, Adam et Ève, Chicago, 1538-1539.

→ Tentative de géométrisation idéalisée du corps humain
« Mais il semble impossible

que quelqu’un puisse se
dire capable de montrer la
meilleure mesure de la
figure humaine. Car l’erreur
est attachée à notre faculté
de connaître et l’obscurité
est si solidement établie en
la beauté est nous que, même en
le but de l’art cherchant à tâtons, nous
↓ errons. Mais celui qui
la beauté résulte appuie son œuvre sur une
de l’harmonie démonstration géométrique
et montre une vérité bien
fondée, tout le monde doit
le croire. »
Albrecht Dürer, Traité de

proportions, 1528.
Albrecht Dürer, Étude anatomique, 1557.

Exploration géométrique de l’espace et de la perspective plus que d’un idéal esthétique d’origine divine.
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→ Mise en tension : réalisme vs idéalisme
approche réaliste → dissection approche idéaliste → géométrie

↓ ↓
forme humaine idéale forme humaine idéale
= =
vient de la connaissance respect de canons de proportions
de la structure anatomique mesure de la beauté
André Vésale, La Fabrique du corps humain, Albrecht Dürer, Quatre livres de la proportion humaine,
Bâle, Johannes Oporinus, 1543. Nuremberg, Willibald Pirckheimer, 1528.
Gravures attribuées à Jan-Stephan van Calcar. Figure de proportions (canon à sept têtes) – La femme.
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Le corps baroque (XVIe-XVIIe)
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De la haute-Renaissance au baroque (XVIe au XVIIe)

→ Apollon et Daphné : une histoire d’amour qui tourne mal !
différents états du processus sont

représentés sur la même image, par
couches successives
Pérugin, Combat d’amour et de chasteté, env.1505.
L’histoire du mythe d’Apollon et Daphné est présente dans cette peinture renaissante pour le studiolo d’Isabelle d’Este à Mantoue.

→ Apollon et Daphné : une histoire d’amour qui tourne mal !
un état figé du processus

est représenté sur la même
image, les états passés et
futurs sont là indirectement
visages expressifs
le mouvement des
personnages est suspendu
les corps sont en extension
les lignes sont courbes
la sculpture est réalisée

pour être vue de tous les
points de vues
Le Bernin, Apollon et Daphné, 1625.

L’histoire du mythe d’Apollon et Daphné est présente dans cette sculpture baroque.
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→ Apollon et Daphné : état ou processus ?
« stase » – art apollinien → une succession d’états « extase » – art dionysiaque → un processus
résumé de l’histoire en une image saisir/capter l’instant
peinture d’un sujet figé suggérer l’instant précédent/suivant
plusieurs phases successive sculpture du mouvement

Daphné est humaine jusqu’au cou puis végétale au-dessus
du cou glorification de la métamorphose
Renaissance = art est hors du temps, Baroque = art assume le temps humain,
art doit s’extraire/s’abstraire du monde l’éphémère, l’apparence,
pour atteindre les essences immuables c’est par eux qu’il atteint l’éternité
><
haute-Renaissance au sud (Cinquecento – XVIe) : maniérisme

→ Maniérisme et écorché
approche réaliste → dissection approche idéaliste → géométrie
Gaspar Becerra, Écorché tenant sa peau, 1556. Michel-Ange, Saint Barthélemy tenant sa propre peau, 1537-1541.
Dessin gravé par Nicolas Béatrizet reprise dans Juan Valverde de Hamusco, Détail de saint Barthélemy tenant sa propre peau dans le Jugement dernier
Historia de la composición del cuerpo humano, Rome, 1556, ii, p.64. de Michel-Ange, Chapelle Sixtine, Vatican. Michel-Ange y aurait réalisé son
autoportrait.
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→ Le thème de l’écorché
Gaspar Becerra, Jean-Antoine Houdon, Gunther von Hagens,

Écorché tenant sa peau, 1556. Écorché au bras tendu, 1767. The Skin Man, 1997.

→ Vers le baroque
furia
=
mise en mouvement déchaînée de
la représentation qui passe par un
contrapposto exacerbé des figures
=
représenter la nature
qui vit par l’animation des formes
↓
prémisses du baroque
conception organique de
l’architecture comparée à un corps
humain
Michel-Ange, Jonas, Chapelle Sixtine, Vatican, 1511-1512. Michel-Ange, Le jugement dernier, Chapelle Sixtine, Vatican, 1511-1512.
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→ Gueules monstrueuses
Pirro Ligorio, La porte de l’Ogre (entrée des Enfers), Le mascherone (masque avec une énorme bouche),
Jardins de Bomarzo, Italie, 1550. Palazzo Zuccari, Rome, Italie, env.1591.

→ Le grotesque de l'architecture du jardin à l'italienne
Grotta del Buontalenti, Jardins Boboli, Florence, Italie, env.1550-1593. Michel-Ange, L'Esclave mourant, 1513-1516.
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Architecture baroque au nord (XVIIe)

→ Dynamisme du corps baroque et dernier état de maniérisme
« En la planche qui suit, vous avez

un échantillon du moyen d’appliquer
cette règle [de perspective] à ce qui
est des figures du corps humain ;
d’où vous pourrez voir comme elle
se peut appliquer [...], tout
simplement par la seule routine,
autrement que par pratique
tâtonneuse. »
Abraham Bosse, 1647.
théorisation du corps,
réalisme
volupté des chairs,

idéalisme
Pierre Paul Rubens, Les trois grâces, env.1638-1640. Abraham Bosse, illustration pour la Manière universelle de M. Desargues,
Huile sur bois, 221 x 181 cm. gravure. Paris, Ecole nationale supérieure des beaux-arts, 1647.
Pierre Paul Rubens, Théorie de la figure humaine, 1577-1640. Le rationalisme français se développe.

→ Attitude rationnelle
l’œil étudie, contrôle, recherche à distance
Rembrandt, La leçon d’anatomie du professeur Tulp, 1632. René Descartes, Discours de la méthode : Pour bien conduire sa raison, et
chercher la vérité dans les sciences, Leyde, 1637.
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→ Catalogue raisonné des expressions des passions
Charles Le Brun, Méthode pour apprendre à dessiner les passions, 1698.

Dans l’esprit de la méthode de René Descartes publiée en 1637.
Cet ouvrage aura une influence énorme sur l’art du XVIIIe siècle.
Architecture baroque au sud (XVIIe)

des feuilles sont

ajoutées pour cacher la
nudité
≈1425 ≈1670
Masaccio, Adam et Ève chassés de l'Éden, 1424-1425.
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3/03/2019

→ L’homme-édifice
Theodor Galle, 1610. Tobie Cohn, Encyclopédie Ma'aseh Tobiyyah, 1707.
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Le corps néoclassique (XVIIIe-XIXe)
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Architecture néoclassique au nord (seconde moitié du XVIIIe)

→ Le corps dans l’Encyclopédie
Denis Diderot & Jean le Rond D'Alembert, Dessein – Proportions de la statue d'Antinoüs, Encyclopédie, tome XX, planche XXXIV, 1763.

→ Nostalgie de la beauté grecque
l’art grec est le prototype

insurpassable de toute
beauté
↓
les marbres sont mesurés
et copiés avec passion
Jean Antoine Houdon, Apollon, 1788. Jean Antoine Houdon, Diane Chasseresse, 1788.
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→ Le corps est enseigné à partir du XVIe siècle
Guillois, Mannequin d’atelier articulé, fin du XVIIIe siècle. Moulages sur le vif.
Architecture néoclassique au nord (XIXe)

→ Physionomie
Johann Kaspar Lavater, Art de connaître les hommes par la physionomie, Paris, 1775-1778, X tomes.
De gauche à droite : tome II, Planche 49 ; tome VII, planche 387 ; tome V, planche 204.
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→ Physiognomonie
Humbert de Superville, Essai sur les signes inconditionnels dans l’art, 1827. Johann Kaspar Lavater, Art de connaître les hommes par la physionomie,
Paris, 1775-1778, tome II, planches 79 et 95.
Morphogenèse et évolutionnisme
évolutionnisme
↓
mutation aléatoire + sélection naturelle
↓
mécanisme de la sélection naturelle :
seuls les individus de la population les
mieux adaptés à la « struggle for live »
(lutte pour le vie) survivent
↓
en transmettant des caractères d’une
génération à l’autre, les espèces
s’adaptent en permanence à leur
environnement
↓
variation et sélection naturelle
des espèces
en lutte pour l’existence
(analogue à résolution
d’un problème
par essais et erreurs)
Charles Darwin, De l’origine des espèces, 1859. Ernst H.P.A. Haeckel, Natürliche
Schöpfungsgeschichte , 1868.
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→ La science comme modèle à la première moitié du XIXe siècle
développement imagerie scientifique

↓
substitution à l’idée esthétique du beau de la notion scientifique du parfait
les scientifiques étudient photographient, mesurent,

comparent :
- les athlètes « exempts de toute tare »
- les individus de races différentes
- les malformés, les difformes et les malades
Adolphe Quételet, Anthropométrie, ou mesure des différentes facultés de Paul Richer, Schéma de l’enfant aux différents âges
l’homme, Bruxelles, Muquardt, 1870. (de 0 à 25 ans), toutes les figures étant ramenées
à la même hauteur, vers 1915.

→ La science comme modèle à la première moitié du XIXe siècle
Adolf Ehrhardt, L’Art de la peinture : une instruction pour l’apprentissage de l’art,

Braunschweig, Schwetschke und Sohn, 1885.
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→ Typologies des édifices
Jean-Nicolas-Louis Durand, Recueil et parallèle des édifices de tout genre, anciens et modernes : remarquables par leur beauté, par leur grandeur, ou par
leur singularité, et dessinés sur une même échelle, Paris : Gillé fils, 1800.

→ La science comme modèle (première moitié du XIXe siècle)
Planche de l’édition de 1862.
Guillaume-Benjamin Duchenne (dit Duchenne de Boulogne), Mécanisme de la psychologie humaine (ou Analyse électro-physiologique de l’expression des
passions), 1855, planche 59.
Guillaume-Benjamin Duchenne et son patient lorsqu’il déclenche une expression de frayeur par la stimulation électrique.
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Pierre-André Brouillet, Une leçon clinique du docteur Charcot à la Salpêtrière en 1887.

en faisant de l’Ecole de la Salpêtrière un lieu de recherche, d’enseignement et de soins, le professeur Jean-Martin Charcot explique aux étudiants de son
service le cas de Blanche Wittman – sa patiente et cobaye préférée pour ses recherches sur l’hystérie. À l’époque, l’hystérie est une sorte de réceptacle
dans lequel la médecine jetait ce qu’elle échouait à classer.

Albert Londe, Bâillements hystériques, Nouvelle iconographie de la Salpêtrière, 1888-1918, tome III, planche XVIII.
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Andrea Mantegna,
Fresque de La
Chambre des Époux,
Castello San Giorgio,
Mantoue, Italie, 1465-
1474.
Jean-Martin Charcot & Paul Richer, Les difformes et les malades dans l’art, Paris, 1889.
Les auteurs analysent dans l’histoire de l’art les occurrences de certains types les grotesques, les nains, les bouffons, les idiots, les infirmes, les aveugles,
les teigneux, les pouilleux, les syphilitiques, les lépreux, les pestiférés, les malades, les morts.

→ Méthodes de classification : signalement anthropométrique
Fiches judiciaires réalisées selon la méthode Bertillon, env.1900.

Alphonse Bertillon created anthropometry, a detailed identification system based on physical measurements, in 1882
Parallèlement à l’irruption de l’administration dans le monde du travail, l’époque classe, met tout dans des cases.
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→ Méthodes de classification : anthropométrie

→ Tableau synoptique des traits physionomiques
Alphonse Bertillon, Tableau synoptique des traits physionomiques, env.1900.
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→ La quête du mouvement à la seconde moitié du XIXe siècle
développement de la (chrono)photographie
↓
la forme humaine devient dynamique
Étienne-Jules Marey, Homme qui marche, Eadweard Muybridge, Animal Locomotion, 1872-1885.
de 1890 à 1891. Le galop de Daisy, 1878.

Eadweard Muybridge, Animal Locomotion, 1872-1885.

Femme dansant (Fancy), 1884-1887, Plate 187.
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3/03/2019

ce n’est plus simplement la forme

humaine – statique et plastique –
qui est étudiée mais également ses
mouvements, ses gestes, ses
déplacements et ses
transformations dans le temps et
dans l’espace
Paul Richer, Le coureur – phénakistiscope, vers 1895. Reconstitution du phénakistiscope

d’Eadweard J. Muybridge, 1893.

Paul Richer, Physiologie artistique de l’homme en mouvement, 1895. Montée Marcel Duchamp, Nu descendant un escalier n°2, 1912.
et descente d’un escalier (double pas et deux doubles pas successifs), 1894.
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Charles Comte et Félix Regnault, Etude comparative entre la méthode de Wilhelm Braune et Otto Fischer,
marche et de course dite de flexion et les allures ordinaires, Paris, Masson, La marche de l’homme, 1895.
1896.

→ Entre réalisme et symbolisme à la fin du XIXe
RÉALISME (env.1850-1900)
réaction au romantisme,
>< SYMBOLISME (env.1875-1910)
réaction au réalisme,
contre les sujets traditionnels contre le matérialisme et le rationalisme
(historiques, mythologiques, religieux) du monde moderne
l’art représente le visible (le sensible) l’art représente l’invisible (l’intelligible)

le réel dans lequel nous vivons la réalité que nous imaginons
avec une conscience sociale, en privilégiant l’imagination et les émotions
en montrant le réel sans l’idéaliser par la suggestion subtile d’idées
par la description objective des sujets (mélange complexe de pensées mystiques,
(sans les canons de beauté classiques) d’occultisme et de psychologie)
mimétisme idéalisme
thèmes et sujets : l’objectivité, l’ennui et les thèmes et sujets : l’extase, l’ambiguïté, la
difficultés de la vie rurale, travail dans les usines, la mélancolie, la mystification, la révélation, le sommeil,
vie de labeur des pauvres, la nature, le monde les rêves, le silence, l’immortalité, le pouvoir
paysan, les faits de l’histoire du moment... troublant de la sexualité féminine...
≈ développer les copies ≈ atteindre le modèle
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Architecture néoclassique au nord (fin XIXe)

→ Touche colorée et modelé >< trait construit
Jean Auguste Dominique Ingres, Portrait d’Edouard Bertin aïné, 1832. Dessin Eugène Delacroix, La mort d’Ophélie, env.1844-1853.
à la mine de plomb, 31,5 x 23,5 cm. Romantisme : le contour vient le dernier contrairement à l’habitude,
Classicisme : la suprématie du trait et de la ligne. le trait juste nécessite beaucoup d’exercice.
Réalisme
l’humain est représenté sans

concessions dans son espace objectif
« La peinture est un art essentiellement

concret et ne peut consister que dans la
représentation des choses réelles et
existantes »
Gustave Courbet, 1861
Thomas Eakins, La clinique Gross, 1875.
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3/03/2019
Avant-gardes (fin XIXe) : Architecture moderne

→ Réalisme
l’architecture sans
compromis décoratif impose
délibérément à l’habitant un
réel sans concessions
Ferdinand Dutert & Victor Contamin, Galerie des machines, Paris, France, 1887-89.
Exposition universelle de Paris en 1889, apothéose de la construction en acier.
Avant-gardes (fin XIXe) : Art nouveau

→ Symbolisme
l’humain est représenté idéalisé dans son espace imaginaire
« Rien ne se fait en art par la volonté

seule, tout se fait par la soumission
docile à la venue de l’inconscient »
Odile Redon, 1898 Fernand Khnopff, Je ferme ma porte sur moi-même, 1891.
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3/03/2019
Avant-gardes (fin XIXe) : Art nouveau

→ Symbolisme
l’architecture suggère subtilement un imaginaire à l’habitant
Victor Horta, Hôtel Tassel, Bruxelles, Belgique, 1892-1893.
7
Le corps moderne (XXe)
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3/03/2019
Avant-gardes (XXe) : Futurisme

→ La quête du mouvement de la vie moderne
Giacomo Balla, Vitesse en moto, 1913.
Antonio Sant Elia, Cita nuova, 1914. Umberto Boccioni, Formes uniques de la
continuité dans l’espace, 1913.
Architecture moderne (XXe)

→ 1916, spectacle du bal des beaux-arts à Manhattan.
A. Steward Walker Ralph Walker

Ely Jacques Kahn Joeseph H. Freelander
Fuller building Leonard Schultze One Wall Street
D.E. Ward
Squibb Building Museum of the City of New York
new Waldorf-Astoria Metropolitan Tower
LES THEORICIENS DU GRATTE-CIEL – Chap 4 de NYD. RK. Les architectes de Manhattan exécutent le ballet Skyline de New York in New
Rem Koolhaas, New York Delire, York Délire, Rem Koolhaas
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3/03/2019
Architecture moderne (XXe) : École du Bauhaus

→ Le corps en mouvement : espace chorégraphique
Oskar Schlemmer, Triadisches Ballet, Wieder Metropol, Berlin, 1926.

Photographie d’Ernst Schneider, Bühnen Archiv Oskar Schlemmer

Oskar Schlemmer, Théâtre expérimental : dessin du corps dans l’espace, <- Oskar Schlemmer, Spiral costume (1920s)
1921.
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3/03/2019


Oskar Schlemmer, Mensch und Kunstfigur, in Die Bühne im Bauhaus, 1925.

Oskar Schlemmer, Schéma pour la « gesture dance », 1926.
Oskar Schlemmer, Figure et réseau de lignes dans l'espace, 1924.
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3/03/2019

Oskar Schlemmer, Danse des bâtons au Bauhaus.

chorégraphie
↓
système d’écriture du mouvement
↓
définition d’un espace
rapports entre :
événement, mouvement, espace
↓
définition d’une enveloppe
architecturale
Rudolf von Laban, Gammes dynamosphériques, Rudolf von Laban, Gammes dynamosphériques,
Séquence A, 1925. Dessins des séquences A et B, 1925.
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3/03/2019
Architecture moderne (XXe) : École de Chicago

→ Interprétations raciales de l’architecture
Irving K. Pond, Interprétations raciales de l’architecture, The meaning of architecture : an essay in constructive criticism, Boston, 1918.

→ Idéologie du naturisme, Körperkultur et racisme
Gerhard Riebicke, Outdoor nudes jumping, 1925.

Dans les années 1920, la Körperkultur émerge en Allemagne. Ce mouvement de masse célèbre le corps sain, la culture
physique et les activités de plein air, mais il sera exacerbé jusqu’au culte une décennie plus tard dans l’idéologie nazie.
Hans Surén, Mensch und Sonne, Arisch-olympischer Geist [Homme et Soleil, Hans Surén, Der Mensch und Die Sonne [L’homme et le soleil], 1924.
Esprit Aryan-olympique], 1936. Livre ayant eu un grand impact raciste, citant Livre qui développe l’idéologie du naturisme vendu en 240 000 exemplaires,
Mein Kampf et soutenu par Adolf Hitler. 68 éditions jusqu'en 1941.
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3/03/2019

→ La promenade architecturale : espace de circulation
« Du pilotis, on monte insensiblement par une rampe, ce qui « Dans cette maison-ci, il s’agit d’une véritable promenade
est une sensation totalement différente de celle donnée par architecturale, offrant des aspects constamment variés,
un escalier formé de marches. Un escalier sépare un étage inattendus, parfois étonnants. »
d’un autre : une rampe relie. » Le Corbusier, Œuvre Complète, 1929-1934, vol.2, p.24.
Le Corbusier, Œuvre Complète, 1929-1934, vol.2, p.25.
Le Corbusier, Villa Savoye, Poissy, France, 1929-31.

→ Une machine à habiter dans un corps sain
Extraits de Pierre Chenal, Architecture d’aujourd’hui, 1931.

Court-métrage qui montre la villa Church, la villa Stein et la villa Savoye à peine terminée.
Film muet, en noir et blanc.
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→ Le corps en mouvement : analogies architecturales
Ginger Rogers et Fred Astaire en pleine danse. Frank O. Gehry & Vlado Milunić, Immeuble Nationale-Nederlanden (La
maison qui danse),
République Tchèque : Prague, 1994-96.

→ Projection de rapports harmoniques
Miss Helen Wills, Analyse harmonique de la photographie (section dorée rigoureuse) et diagramme des proportions dans le visage.
Matila C. Ghyka, Le nombre d’Or, Paris : Gallimard, 1931, Plate xxxvi.
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3/03/2019

→ Le dimensionnement, la standardisation
des mesures
normalisées
standardisation
MAIS faire des espaces sur mesure !
Ernst Neufert, Bauentwurfslehre / Les éléments des projets de construction, de 1936 à aujourd’hui.

→ L’échelle humaine : le Modulor
Lucien Hervé, Le Corbusier et le Modulor à l'unité d'habitation (Cité radieuse) Le Corbusier, Le Modulor, 1944.
à Marseille, France : Marseille, 1949-52.
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réinterprétation
de l’homme de Vitruve
Léonard de Vinci, Les proportions du corps humain selon Vitruve, vers 1490.

Le Corbusier, Le Modulor : Essais sur la mesure harmonique à l'échelle humaine

applicable universellement à l'architecture et à la mécanique, 1950.
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→ L’ergonomie / le mobilier
Charlotte Perriand, Sièges, Études de positions avec mannequins en bois, Charlotte Perriand sur la chaise longue (Le Corbusier, Pierre Jeanneret,
1928. Charlotte Perriand), 1928.

On revient à la maison fatigué de travailler toute la journée et on trouve une chaise inconfortable.
Domus 202 / October 1944 page detail.
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3/03/2019

Charles & Ray Eames épinglés par des bases de Low Side Chairs (LCM), 1947.
bois lamellé-collé
moulé en 3D
à la silhouette
du corps humain
Charles & Ray Eames, Low Side Chair (LCM), 1946. Charles & Ray Eames, Lounge Chair Wood (LCW), 1946.
Dessins, 1951.

→ Le corps en mouvement
Paul van Hoeydonck, Space-Man, 1967. Umberto Boccioni, Formes uniques de la continuité Trova, Falling Man, 1972.
dans l’espace, 1913.
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→ Dimension psychologique du corps : l’homoncule (vers 1930)
chaque partie du corps est proportionnelle à la zone du cerveau utilisée pour la sensation ou le mouvement
Homonculus sensitif, Homonculus moteur,

Natural History Museum, Londres, Royaume-Uni. Natural History Museum, Londres, Royaume-Uni.

→ La dimension cachée
des mesures intime

psychologiques
des bulles
personnelle
péricorporelles
sociale
publique
Edward T. Hall, La dimension cachée, 1966. Damien Claeys, Distances intime, personnelle,
sociale et publique, 2014.
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→ La zone d’influence du corps
Léonard de Vinci, Les proportions du corps humain selon Vitruve, vers 1490. Constantinos A. Doxiadis, The total anthropos, 1968.
Définition statique avec l’échelle humaine de la Renaissance. Définition dynamique avec une multitude
d’échelles/bulles humaines.

→ Architectures vitalistes
Matrice de Composition.
Paolo Portoghesi & Vittorio Gigliotti, Maison Papanice, Italie : Rome, 1969.
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Architecture moderne (XXe) : auto-construction

→ L’« habitologie » en action dans des « maison bulle »
« Notre corps est constitué de

courbes. Nos gestes et nos
déplacements tracent des courbes.
Quand on marche, au niveau des
pieds, on a besoin de peu d’espace
au sol. C’est à hauteur des bras qu’on
a besoin de plus d’espace. Moins au
dessus des épaules. L’usage
détermine la forme pour de nombreux
ustensiles : assiettes, bols, verres,
bouteilles, tonneaux, etc… Pourquoi
pas pour nos habitations ? »
Antti Lovag
En noir, tracé des circulations dans une habitation en courbes d’Antti Lovag : toujours des courbes, même dans une maison à angles droits.
Architecture moderne (XXe) : auto-construction

→ L’« habitologie » en action dans des « maison bulle »
Antti Lovag, Maison Gaudet (ou maison Rouréou), Tourrettes-sur-Loup, France, 1968 (fini en 2008 !).
Ce projet développe les « cinq points de l'architecture selon Antti Lovag » : 1. la coque autoportante ; 2. des surfaces de circulation réduites au cheminement
; 3. les ouvertures assurant vue, éclairage et aération ; 4. la présence de la nature ; 5. la mobilité des équipements.
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3/03/2019

→ Architecture-sculpture
Jean Dubuffet, Villa trapèze, 1970. Jean Dubuffet, Le logis fantastique, 1970.
Feutre noir sur papier découpé et collé sur calque, 33 x 39 cm. Feutre de couleur sur papier, 21 x 27 cm.

→ Organigrammes fonctionnels
le-corbusier-early-plan-for-the-governors-house-chandigarh-india-1952 Architecture Principe (Claude Parent & Paul Virilio), La fonction oblique,
1970.
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→ L’enveloppe architecturale moulée sur le corps
Raimund Abraham, Living capsules for the Space City, 1966. Hans Hollein, Mobile Office, 1966.
Architecture moderne (XXe) : utopie

→ Interaction neutre entre corps et architecture
Superstudio, Il Monumento Continuo : New New York, 1969.

Le monument continu : un modèle architectural pour une urbanisation totale » (1969-1971).
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Architecture moderne (XXe) : utopie

→ Des architectures en mouvement
Ron Herron, Walking City on the Ocean, 1966.

Remplacement du corps humain et de sa liberté de mouvement par des machines.

→ Des analogies entre corps et villes (organismes vivants)
O M Ungers, City Metaphors, Exposition MAN transFORMS, 1976.

Oswald Mathias Ungers: Morphologie: City Metaphors, 1982
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→ L’espace topologique : relation entre corps et espace
relation qualitative
continue
labyrinthique
Jean Cousin, L’espace vivant, 1980.

Le labyrinthe espace qualitatif topologique.

→ Le dimensionnement avec un regard critique
des mesures réifiées
regard critique
Paul Gisbrecht, Human reification, 2011. Stations 10, 11 et 18.

Face à l’idéalisation de l’homme, les photos cherchent une revalorisation des moments de la vie quotidienne.
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→ Le dimensionnement avec un regard critique
Thomas Carpentier, Les mesures de l’homme : Données supplémentaires pour les architectes, Paris, 2011.

→ Le dimensionnement : que retenir ?
dimensionner un projet
=
développer un point de vue critique
=
questionner/expérimenter les mesures
empiriques / anthropomorphiques
psychologiques / perceptives
ergonomiques / réalistes
idéalisées / standardisées
rythmiques / dynamiques
réifiées
…
pour rencontrer les usages particuliers du projet

et des usagers qui vont y habiter !
71
3/03/2019

→ Délires anthropomorphiques postmodernes
Manuel Nunez Yanowsky, Commissariat du XIe arrondissement, Paris, Michel-Ange, L'Esclave mourant, 1513-1516.
France, 1985-1988.

→ Délires anthropomorphiques postmodernes
Manuel Nunez Yanowsky, Venus 18 résidence, Guyancourt, France, 1995- Alexandre d’Antioche (?), Vénus de Milo, env.130-100 avant J.-C.
1997. Aphrodite devient Vénus dans la mythologie romaine.
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3/03/2019

→ Espaces topologiques (qualitatifs)
Atelier Oslo, Documents d’études d’expérience du corps, 2013.

→ Espaces topologiques (qualitatifs)
Atelier Oslo, Documents d’études d’expérience du corps, 2013.
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8
Le corps numérique (XIXe)
Ère numérique (XXIe)

→ Architecture virtuelle et espaces intérieurs : fluidité
Asymptote, Carlos Miele Flagship Store, New York City, New York (USA), 2003.
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→ Représenter des populations d’états : hybridation
Ben van Berkel & Caroline Bos, Unstudio, Hybridation, UNStudio, Maison Moebius, Het Gooi, Pays-Bas, 1993-1998.
Unstudio, Move, Goose Press, 1999.

→ Technique du morphisme
Alexandre d’Antioche
(?), Vénus de Milo,
env.130-100 avant J.-C.
LawickMüller, Muriel Olesen et Gérard Minkoff, de la série La Folie à Deux, LawickMüller, Isabelle de la série Venus von Milo, 1999.
1996.
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→ Morphogenèse et paramétrisme
Christian J. Lange & Ingeborg M. Rocker, Serial Architecture – Systems of Multiplicities, 2015.

→ L’édifice devient un corps vivant
Atelier Van Lieshout, Bar rectum, 2000.
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3/03/2019

→ Transhumanisme et posthumains (H+)
Stelac, Third Hand, Performances de 1980 à 1998.

→ Remise en cause des concepts de peau, d’enveloppe
Nicole Tran Ba Vang, Sans titre 06, Série Collection Printemps/été 2001. deCOI Architects, Prototype de mur Aegis Hyposurface, Birmingham,
Royaume-Uni, 1999.
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3/03/2019

→ Robots humanoïdes ?
Le robot humanoïde Aiko Chihira de Toshiba parle japonais et anglais couramment, mais aussi le langage des signes, 2015.
damien.claeys@uclouvain.be
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Corps-Anthropomorphisme 2019

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UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 1

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 2

Plan de l’unité d’enseignement

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 3

Table des matières de ce cours

3. Le corps au Moyen Âge

5. Le corps baroque (XVIe-XVIIe)

6. Le corps néoclassique (XVIIIe-XIXe)

7. Le corps moderne (XXe)

8. Le corps numérique (XIXe)

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 4

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 5

La condition humaine : la réalité n’est pas le réel !

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 6

La condition humaine : la réalité n’est pas le réel !

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 8

Dans L’interprétation des rêves (1900), Freud écrit :

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 9

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 10

Des architectures sans architectes

Damien Claeys, Paume, palme, empan, pied et coudée, 2011.

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 11

Des architectures sans architectes

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 12

Antiquité égyptienne (env. XXIIIe siècle av. J.-C.)

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 13

la tête et les jambes

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 15

Antiquité égyptienne (env. XIVe siècle av. J.-C.)

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 16

Antiquité védique (< VIe siècle av. J.-C.)

le mandala (cercle, sphère,

La liaison entre microcosme

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 17

Antiquité grecque (-VIIe à -VIe) : période archaïque

le kouros est une

le korê est une

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 18

Antiquité grecque (-Ver à -IVe) : période classique

Guerriers de Riace, env.460-440 avant J.-C.

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 19

Antiquité grecque (-Ver à -IVe) : période classique

de tout autre artiste qui ait application d’un canon de

Torse féminin du type de "l'Aphrodite de Cnide''

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 20

Antiquité grecque (-Ver à -IVe) : période classique

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 21

Antiquité grecque (-Ver à -IVe) : période classique

au Ier siècle av. J.-C., Vitruve

Cariatides à l’entrée de l’Érechthéion, Acropole, Athènes, Grèce, env.420-405 avant J.-C.

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 22

Antiquité romaine (-Ver → Ve)

les télamons symbolisent l’asservissement des

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 23

Antiquité romaine (-Ver → Ve)

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 24

Empire romain d’occident (-Ier au Ve)

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 25

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 26

haut Moyen Âge au nord (IXe)

UCLouvain | LBARC1102 – Théories d'architecture | D. CLAEYS 27

Moyen Âge classique au nord (XIIe)