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E. N. S. d’Architecture de Nantes. COURS de GEOMETRIE SPATIALE. U.E. 23.

Alain Chassagnoux

ECOLE NATIONALE SUPERIEURE D’ARCHITECTURE DE NANTES


CYCLE LICENSE. SEMESTRE 2

COURS DE
GÉOMÉTRIE SPATIALE
APPLIQUÉE À LA MODÉLISATION NUMÉRIQUE

Réseau géodésique autotendant sur un quart de sphère.

Tome I
Alain CHASSAGNOUX - 2006

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E. N. S. d’Architecture de Nantes. COURS de GEOMETRIE SPATIALE. U.E. 23. Alain Chassagnoux

SOMMAIRE
Tome I
Introduction

1. L’Espace géométrique
1.1. Dimensions de l’espace
1.2. L’espace géométrique à 3 dimensions
1.3. L’espace géométrique à 2 dimensions
1.4. L’espace linéaire à 1 dimension

2. Les modeleurs des programmes d’informatique graphique


2.1. Plan d’affichage et plan de construction
2.2. Le repère général et les repères locaux
2.3. Construction 2D ou 3D
2.4. Construction dans le modeleur filaire
2.5. Construction dans le modeleur surfacique

3. Les transformations
3.1. Les transformations Euclidiennes
3.2. Les transformations géométriques Euclidiennes dans les modeleurs
filaires
3.3. Les « balayages » de profils fermés
3.4. Les « balayages » de profils ouverts
3.5. Les opérations Booléennes
²
Tome II

4. Les Equipartitions
4.1. Les pavages du plan : les polygones
4.2. Les pavages de la sphère : les polyèdres
4.3. Les pavages de l’espace géométrique à 3 dimensions.

5. Echelle et harmonie
5.1. Suite de Fibonacci
5.2. Nombre d’or

6. Les Fractales

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INTRODUCTION

« Toute science est avant tout l’étude d’une phénoménologie. Je m’explique :


les phénomènes qui sont l’objet d’une discipline scientifique donnée
apparaissent comme des accidents de formes définies dans un espace donné que
l’on pourrait appeler l’espace substrat de la morphologie étudiée… Dans les cas
les plus généraux (physique, biologie, etc.) l’espace substrat est tout simplement
l’espace-temps habituel. Mais il convient parfois de considérer comme substrat
un « espace » légèrement différent qui est pour ainsi dire déduit de l’espace
macroscopique habituel, soit grâce à un moyen technique (microscope,
télescope, etc.), soit en élaborant un « espace » de paramètres quantitatifs (ne
disons-nous pas, par exemple, que l’acoustique est la « science des sons » ?
etc.).
Enfin certaines disciplines, surtout dans le cadre de ces sciences dites sciences
de l’homme — je pense principalement à la sociologie — en sont encore à se
demander quels sont les « faits » qui relèvent de leur domaine d’étude et n’ont
pas encore réussi à en donner une description strictement morphologique.

Dans une telle optique, le premier objectif consiste à caractériser un phénomène
en tant que forme, forme « spatiale ». Comprendre signifie donc avant tout
géométriser. Mais avoir recours à la géométrie, c’est également avoir recours à
une certaine forme d’abstraction… » 1

Extrait de l’album de Villard de Honnecourt (XIII ème siècle)

1
René Thom, Paraboles et Catastrophes, introduction, pages 5 et 6, Editions Flammarion, 1983.

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L’architecture a toujours revendiqué un statut théorique et la volonté de fonder


une science architecturale autonome.
L’objet de l’architecture est de créer des bâtiments, c'est-à-dire d’isoler des
parties de l’espace général (l’espace substrat) — à l’aide de matériaux de
construction savamment ordonnés — afin de créer des espaces de vie,
permettant le développement des activités humaines.
L’architecture présente la particularité que ce n’est pas le créateur (l’architecte)
qui réalise lui-même l’œuvre. Il lui a donc fallu réaliser de tout temps un
« modèle » de son œuvre, préalablement à sa réalisation, modèle lisible et
compréhensible par les entrepreneurs qui construiront le bâtiment.

La géométrie dont l’étymologie signifie « mesure de la terre » a toujours été un


instrument essentiel pour l’architecte, et ce à plusieurs niveau : au niveau de la
conception, comme au niveau de la représentation (le modèle), mais aussi au
niveau de la symbolique (tracés régulateurs, nombre d’or, mandalas, etc.).
En langue arabe, l’architecte – ingénieur s’appelle ‫( ﻣﻬﻨﺪس‬mohandes), dont
l’étymologie signifie « celui qui géométrise ».

Superposition du tracé géométrique du Dôme


Plan du Dôme du Rocher à Jérusalem du Rocher de Jérusalem sur le plan de Saint
érigé entre 688 et 691. (Michel Ecochard, Vital de Ravenne. (Michel Ecochard, Filiation de
Filiation de monuments grecs, byzantins et monuments grecs, byzantins et islamiques, Ed.
islamiques, Ed. Geuthner, Paris 1977) Geuthner, Paris 1977)

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Plan et élévation de l’église romane de Boscodon (Hautes Alpes). L’application de l’éventail


des angles au plan et à l’élévation de l’église confirmerait l’emploi des rectangles de base et des
angles remarquables liés à φ. (Cahiers de Boscodon N°4, Abbaye de Boscodon, Crots 1985).

Cathédrale d’Amiens. L’enchaînement


de trois triangles proportionnels Extrait de l’album de Villard de Honnecourt
détermine la Proportion d’Amiens à (XIIIème siècle). Le dessin montre comment
partir du demi-arc doubleau de la réaliser le tracé des voussoirs d’un arc à clé
grande nef pris comme module. pendante, en tendant des cordeaux à partir de
(François Cali, S. Moulinier, l’Ordre Ogival, l’étai provisoire sous la clé.
Arthaud, Paris 1963, page 228, citation de (Louis Gillet, La Cathédrale vivante, Flammarion,
Funck-Hellet, l’Equerre des maîtres d’œuvre). Paris 1964).

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Au cours de l’histoire, et en fonction des progrès des mathématiques, les


modélisations de l’architecture ont pris diverses formes. La forme la plus simple
au plan de la lecture est celle de la « maquette ». La maquette est une sorte de
réduction du bâtiment, une homothétie en terme mathématique. Aujourd’hui
pour la distinguer du modèle virtuel, on l’appellera modèle physique ; c’est bien
sur une modélisation 3D (à trois dimensions)

Des maquettes de bâtiments ont été réalisées dès la plus haute antiquité. C’était
le meilleur moyen de faire comprendre au « client » (le maître d’ouvrage), la
forme de l’ouvrage inventé par l’architecte. Les reliquaires du moyen - âge, dans
lesquels ont transportait des ossements de saints, afin de récolter des crédits pour
la construction d’un nouvel ouvrage, étaient ainsi très souvent des maquettes de
structures gothiques préfigurant la nouvelle église. Ces maquettes étaient
réalisées soit en terre cuite, soit en pierre, soit en bois, soit en orfèvrerie.

« Maison à chambre haute », provenance et Modèle de maison trouvé à Archanès


date présumée : Sélémiyé (Syrie), Bronze (Crète), début du Minoen Moyen III
Récent (2ème moitié du IIème millénaire). (1700-1650 av. J.-C.) H. 18 cm, L. 31
Damas, Musée archéologique. cm.
(Béatrice Muller, Le Proche-Orient, dans Dossiers (A. Lembessi, O oikiskos ton Archanon,
d’Archéologie N°242, Avril 1999, Maquettes Archaiologiki Ephimeris 1976, p. 16-17)
Antiques, page 59).

La maquette présente cependant l’inconvénient d’être longue à réaliser, surtout


si on la conçoit démontable afin d’avoir accès à la forme de l’intérieur du
bâtiment.

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La deuxième forme de modélisation de l’architecture est celle du plan, soit un


dessin en 2D (deux dimensions). Cette forme a aussi été utilisée dès la plus
haute antiquité, comme on peut le constater sur des tablettes de terre cuite ou sur
des bas-reliefs.

La ville Urartéenne de Musasir, avec le temple


Plan de la ville de Nippur de Bagbartu, d’après un bas relief du palais
(Mésopotamie), vers 1500 av. J.-C. d’Assurbanipal, 668-627, à Khorsabad.
(Paul Lampl, Cities and planning in the ancient (Paul Lampl, Cities and planning in the ancient near
near east, Ed. George Braziller, New York, east, Ed. George Braziller, New York, 1968.)
1968.)

Le plan est forcément réducteur par rapport à l’objet 3D, il s’agit d’une
projection de l’objet 3D sur un plan particulier (une sorte d’écrasement). Toutes
les données nécessaires à la construction d’un édifice peuvent cependant être
contenues dans plusieurs plans. Le savoir faire des professionnels leur permet de
reconstituer l’objet 3D à partir de « l’assemblage » de plusieurs plans 2D. C’est
encore la méthode la plus couramment utilisée dans les agences d’architecture,
où les bâtiments sont conçus et représentés (soit modélisés) à partir :
• de plans de niveaux qui sont des projections normales de l’objet 3D
coupé par et sur des plans horizontaux fixés par la norme à 1,10 mètre au-
dessus de chaque surface de plancher,
• de coupes en élévation, qui sont des projections normales de l’objet 3D
coupé par et sur des plans verticaux dans le sens longitudinal et
transversal ou suivant n’importe quel plan vertical selon la complexité de
l’objet
• de plans de façades, qui correspondent à la projection du bâtiment
complet sur des plans verticaux parallèles à chaque façade.

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Hans Scharoun, Maison, Weissenhof de


Stuttgart (Allemagne), 1927. (Jürgen Joedicke,
Weissenhofsiedlung Stuugart, Karl Krämer Verlag
Stuugart 1989, page 65.)

Hammam du château du Sahyun (Syrie) XIIème siècle. Epure de stéréotomie d’un claveau
(Michel Ecochard, Filiation de monuments grecs, byzantins et islamiques, Ed. Geuthner, Paris 1977, page
90).

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E. Sergent, Traité pratique et complet du Métrage des voûtes en berceau simple, des
dômes, des voûtes en arc de cloître de toutes espèces.
(Paris Eugène Lacroix Editeur, 1868, Planche 12).

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Aujourd’hui la modélisation numérique apporte de nouvelles méthodes de


modélisation. Dans ce cours nous ne nous intéresserons qu’à la modélisation 3D.
Le principe de la modélisation numérique 3D, consiste à créer des modélisations
géométriques directement dans l’espace à trois dimensions (on peut parler de
maquettes virtuelles). La difficulté réside dans le fait que la modélisation 3D
demeure virtuelle, puisque l’image de la modélisation renvoyée par l’écran ou
l’imprimante reste une projection des objets 3D sur un plan (2D), celui de
l’écran ou celui de la feuille de papier, donc de même nature que les plans
coupes et façades dessinés aux instruments.
L’avantage réside cependant dans le fait que l’on peut instantanément obtenir
une projection en axonométrie du modèle sur n’importe quel plan, sans avoir à
reconstruire l’ensemble du dessin comme c’était le cas avec les instruments de la
table à dessin. La plupart des logiciels de dessin permettent également de
réaliser des projections en perspective conique.

Modélisation numérique sur KeyCreator, du


dôme Sud de la mosquée du Vendredi
d’Ispahan (Iran), reconstitution dans son état
original du XIème siècle. (Modélisation A.
Chassagnoux).

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Quand on dit que le modèle numérique 3D, ne peut être visualisé que par des
projections planaires par l’intermédiaire de l’écran ou d’une imprimante, ce
n’est plus tout à fait vrai aujourd’hui. Il existe en effet des machines qui
permettent de réaliser des maquettes (soit des modèles physiques 3D),
directement à partir des modèles numériques 3D. Ces machines sont appelées
imprimantes 3D ou machines de prototypage rapide.
L’Ecole d’Architecture de Nantes s’est dotée d’une machine de ce type
(prototypeuse DIMENSION de la firme Stratasys), qui permet de réaliser des
modèles en matière plastique ABS, de dimensions maximales 20x20x30 cm.
Cette machine travaille par dépôts de matière selon des tranches parallèles de
3/10ème de mm, elle peut réaliser n’importe quelle type de géométrie même très
complexe (entrelacs, pénétrations, …) pourvu que le modèle numérique soit
constitué d’une surface fermée.

Réalisation d’un modèle physique 3D de la


Modélisation numérique 3D d’une culasse culasse ci contre par une imprimante 3D
de moteur. (document MG2 Anjou Technologies) Genesys de Stratasys. (document MG2 Anjou
Technologies)

Modèle numérique d’une coque à double Modèle physique de la coque ci-contre réalisé
courbure. en cire par une imprimante ThermoJet de 3D
(Arup Partnership dans autocad.magazine n°90) Systems. (Arup Partnership dans autocad.magazine
n°90)

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Exemple de modèle numérique 3D de Calabi-Yau Manifold, surface de Fermat (with


ruban entrelacé réalisable en modèle Andrew Hanson), réalisée par prototypage rapide
physique 3D par une imprimante 3D. à partir de résines polychromes.
(Modélisation A. Chassagnoux). . (Stewart Dickson, 10th European Forum on Rapid
Prototyping, An Apparatus for Performing, Paris, 2004).

Maquette d’architecture réalisée par une imprimante 3D, à partir


d’un fichier numérique 3D. (Source Maslowski et al)

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1. L’ESPACE GÉOMÉTRIQUE
Toute géométrie est bâtie sur la reconnaissance d’un espace, « l’espace de
substrat » évoqué dans l’introduction ci-dessus. Cet espace est peuplé des objets
géométriques que l’on veut étudier, ces objets seront appelés entités dans le
modeleur du logiciel de dessin.
L’espace géométrique est isotrope, c'est-à-dire qu’en chaque point de l’espace
géométrique les mêmes lois (les théorèmes) restent valables et ce dans toutes les
directions de l’espace.

1.1. Dimensions de l’espace


La dimension permet de fixer la position relative des entités géométriques dans
un espace donné. Pour étudier les phénomènes de la nature, en les modélisant,
les géomètres ont créés plusieurs types d’espaces, correspondant aux types
d’entités géométriques à étudier. A chacun de ces espaces géométriques est
attaché un repère, correspondant à un nombre de dimensions.
On distinguera ainsi l’espace linéaire à 1 dimension (1D), l’espace planaire ou
surfacique à 2 dimensions (2D), l’espace à 3 dimensions (3D), l’espace de la
théorie de la relativité à 4 dimensions (4D), … On verra dans un autre chapitre
que la géométrie fractale définit même des espaces de dimension non entière,
par exemple dont la dimension est 2,73.

L’éponge de Menger, Espace de dimension fractale 2,73. (Modélisation A. Chassagnoux).

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1.2. L’espace géométrique à 3 dimensions :

1.2.1. Le système de coordonnées cartésiennes

L’espace à 3 dimensions est l’espace le plus couramment utilisé, car il


correspond au modèle qui permet de gérer le plus facilement les objets matériels
qui nous entourent, à l’échelle du vécu quotidien. C’est donc le modèle d’espace
le plus facile à comprendre intuitivement.
Dans cet espace 3D appelé (E), la position d’un point de l’espace est exprimée
par 3 coordonnées se référant à un repère de l’espace composé par un
quadruplet O ,(r r r
i ) r r r
, j , k où O est un point de l’espace et i , j etk trois vecteurs
unitaires non coplanaires.
O est l’origine du repère. On considérera désormais que les vecteurs
r r r
i , j etk sont orthogonaux deux à deux, c'est-à-dire qu’ils forment un trièdre
trirectangle. C’est le cas des repères utilisés dans les programmes de dessin.

Système de coordonnées cartésiennes

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Pour tout point M de l’espace géométrique (E), il existe un triplet unique (x,y,z)
de réels tels que :
r r r r
OM = x.i + y. j + z.k
r r r
(
(x,y,z) sont les coordonnées de M dans le repère O, i , j , k , et on note )
M(x,y,z)
x,y et z sont appelés respectivement l’abscisse, l’ordonnée et la cote du point M.

Sous-espaces de (E) :

• Axe des abscisses (Ox) : ensemble des points M(x,y,z) tels que y=0 et z=0
• Axe des ordonnées (Oy) : ensemble des points M(x,y,z) tels que x=0 et z=0
• Axe des cotes (Oz) : ensemble des points M(x,y,z) tels que x=0 et y=0

• Plan (x0y) : ensemble des points de l’espace (E) de cote nulle, z=0.
• Plan (y0z) : ensemble des points de l’espace (E) d’abscisse nulle, x=0.
• Plan (x0z) : ensemble des points de l’espace (E) d’ordonnée nulle, y=0.

L’origine des coordonnées, le point O peut être choisi arbitrairement en


n’importe quel point de l’espace géométrique (E).
r
Etant donné un point O arbitraire, il est possible d’associer à tout vecteur v un
r r r
unique point M tel que OM = v . On appelle coordonnées du vecteur dans la v
r r r
(
r r r
)
base (i , j , k ) le triplet (x,y,z) de coordonnées de M dans le repère O, i , j , k . Ce
r r r
r
triplet (x,y,z) tel que v = x.i + y. j + z.k est unique, et il ne dépend pas du choix
du point O.

1.2.2. Changement de repère cartésien dans l’espace 3D.

Soit un premier repère trirectangle (O,x,y,z), et un nouveau repère trirectangle


(ω,X,Y,Z)
Dans le repère (O,x,y,z) les coordonnées d’un point M sont : x,y,z.
Dans le repère (ω,X,Y,Z) les coordonnées d’un point M sont : X,Y,Z

Dans le repère (O,x,y,z) les coordonnées du point ω sont : x0,y0,z0.

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Changement de repère cartésien dans l’espace 3D

r
Soient a,b,c l’expression du vecteur l selon les axes Ox,Oy et Oz du repère
(O,x,y,z)
r
Soient a’,b’,c’ l’expression du vecteur m selon les axes Ox,Oy et Oz du repère
(O,x,y,z)
r
Soient a”,b”,c” l’expression du vecteur n selon les axes Ox,Oy et Oz du repère
(O,x,y,z)
a,b,c,a’,b’c’,a”,b”,c” sont appelés les cosinus directeurs de ωX,ωY et ωZ
r r r
OM = Oω + ωM
Ce qui se traduit par l’expression des coordonnées anciennes du point M en
fonction des nouvelles :
x = x0 + aX + a’Y + a”Z
y = y0 + bX + b’Y + b”Z
z = z0 + cX + c’Y + c”Z
et à l’inverse l’expression des coordonnées nouvelles du point M en fonction des
anciennes :
X = a(x - x0 ) + b(y - y0 ) + c(z – z0 ),
Y = a’(x - x0 ) + b’(y - y0 ) + c’(z - z0 ),
Z = a”(x - x0 ) + b”(y - y0) + c”(z - z0 ),

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Dans le cas particulier où les nouveaux axes sont parallèles aux anciens, il s’agit
d’une simple translation des axes :
x = x0 + X
y = y0 + Y
z = z0 + Z

1.2.3. Représentation paramétrique d’une droite.

Nous savons qu’une droite de l’espace est entièrement déterminée par la


connaissance de deux de ses points. En géométrie une droite est un objet de
longueur théoriquement infinie. Dans les modélisations géométriques réalisées à
l’aide d’un programme de dessin, on ne peut représenter que des segments de
droites, et non des droites.
En informatique graphique un segment de droite (souvent appelé ligne) est
déterminé par la connaissance de ses deux extrémités.
Comme nous avons vu qu’un point de l’espace 3D est déterminé par ses trois
coordonnées dans un repère trirectangulaire, un segment de droite est déterminé
par la connaissance de six nombres réels, qui sont les coordonnées de ses deux
extrémités.

Le problème qui se pose ensuite est celui de déterminer la position de n’importe


quel point appartenant au segment de droite.

Soit un segment de droite AB, défini par les coordonnées de ses deux extrémités
(xA,yA,zA) et (xB,yB,zB) dans le repère (O,x,y,z).
Soit t un nombre réel, appellé paramètre, variant de 0 à 1 le long du segment
AB.
Soit P un point quelconque du segment de droite AB, sa position peut être
définie par la relation linéaire suivante :
P(t) = (1-t)A + tB
Pour t=0, le point P(t) est confondu avec le point A. Pour t=1, le point P(t) est
confondu avec le point B. Pour t=0,5 P(t) = 0,5A + 0,5B, le point P(t) est au
milieu du segment AB, et ainsi de suite.

Pour déterminer un point appartenant à un segment de droite, il suffit donc de


connaître la valeur du paramètre t, soit un nombre entre 0 et 1, ce qui correspond
pratiquement à la distance relative du point aux deux extrémités du segment.

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Définition paramétrique d’une droite de l’espace 3D, dans un repère orthonormé

Si l’on utilise une notation vectorielle projetée sur les axes, on obtient trois
relations :
xP = (1-t)xA + txB
yP = (1-t)yA + tyB
zP = (1-t)zA + tzB

1.2.4. Représentation numérique d’un plan


r
Un plan (P) est défini par un vecteur unitaire u normal au plan, et par la
distance du plan à l’origine des coordonnées.

Soit H la projection orthogonale de l’origine des coordonnées O sur le plan (P)


et ϖ = OH la distance entre O et le plan (P). Soient (α,β,γ) les composantes du
vecteur
r
u dans le repère O , i (
r r r
)
, j , k . (α,β,γ) sont aussi appelés les cosinus
r r r
directeurs du segment OH dans le repère O, i , j , k .
r
( )
u étant unitaire : α2 + β 2 + γ 2 = 1

L'équation du plan est alors: αx + βy + γz = ϖ

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On donne à cette équation le nom d’équation normale ou d’équation canonique


du plan (P)

Représentation numérique d’un plan à partir d’un vecteur unitaire


normal au plan et de la distance du plan à l’origine des coordonnées.
Construction dans KeyCréator à partir des coefficients A=4, B=2, C=5,
et D=100. A,B,C et D correspondent dans KeyCreator à α,β,γ et ϖ

Cette équation reste valable lorsque ϖ = 0, c'est-à-dire lorsque le plan (P) passe
r
par O, le vecteur unitaire u reste normal au plan (P) mais son sens n’est plus
précisé.
Dans le cas général, les points A, B, et C d’intersection de (P) avec
respectivement les axes Ox, Oy et Oz ont pour abscisse a = ϖ/α, pour ordonnée
b = ϖ/β et pour cote c = ϖ/γ.
x y z
L’équation du plan (P) peut aussi s’écrire + + = 1
a b c

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1.2.5. Le système de coordonnées polaires ou sphériques.

Système de coordonnées polaires ou sphériques : 3 coordonnées θ,φ et ρ

Coordonnées polaires exprimées en Transformation des coordonnées polaires


fonction des coordonnées cartésiennes : en coordonnées cartésiennes :

x
2
+ y
2
+ z
2 M ⏐x = ρ cosφ cosθ
M ⏐ ρ = ⏐y = ρ cosφ sinθ
⎛ y⎞ ⏐z = ρ sinφ
⏐ θ = Arctg ⎜ ⎟
⎝ x⎠
⎛ z ⎞
⏐φ = Arc sin ⎜⎜ ⎟
⎝ ρ ⎟⎠

Pour certaines applications, le système de coordonnées sphériques composé de


deux coordonnées angulaires (θ et φ) et d’une coordonnée métrique (le rayon ρ)
est plus simple. C’est notamment le cas de toutes les applications se développant
à partir de la géométrie de la sphère : la construction de coupoles en
architecture, la mécanique céleste en astrophysique, ou tout simplement la

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navigation aérienne autour de la terre, où les deux coordonnées angulaires


correspondent à la latitude (latitude 0 à l’équateur) et à la longitude (longitude 0
le long du méridien de Greenwich) et la coordonnée métrique à l’altitude.

1.2.6. Le système des coordonnées cylindriques.

Système de coordonnées semi-polaires ou cylindriques : 3 coordonnées θ, r et z

Coordonnées semi-polaires exprimées en Transformation des coordonnées semi-


fonction des coordonnées cartésiennes : polaires en coordonnées cartésiennes :

M ⏐r = x 2 + y 2 M ⏐x = r cos θ
⏐y = r sin θ
⏐θ = Arc cos ⎛⎜ ⎞⎟ = Arc tg ⎛⎜ ⎞⎟
x y
⏐z
⎝r⎠ ⎝ x⎠
⏐z

Le système de coordonnées semi-polaire ou cylindrique est composé de trois


coordonnées : une coordonnée angulaire (θ), et deux coordonnées métriques (le
rayon r et la cote z).

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1.3. L’espace géométrique à 2 dimensions :


Pour déterminer la position d’un point sur une surface, deux coordonnées
suffisent. Les espaces géométriques à deux dimensions sont donc les espaces
surfaciques. Chaque surface continue est en elle-même un espace à deux
dimensions.
L’exemple le plus simple est celui du plan, cas particulier de surface ayant une
courbure et une torsion nulles en chacun de ses points.
Les surfaces gauches, bien qu’étant courbées dans la troisième dimension, n’en
constituent pas moins des espaces à deux dimensions tant que l’on reste « collé »
à la surface. L’exemple le plus courant est celui de la navigation sur les mers et
les océans, où il suffit de deux coordonnées angulaires : la latitude et la
longitude pour situer la position d’un bateau sur la surface sphérique des océans.

1.3.1. Le système de coordonnées cartésiennes dans le plan.

Dans l’espace 2D du plan appelé (P), la position d’un point de l’espace est
exprimée par 2 coordonnées se référant à un repère de l’espace composé par
r r
( )
r r
un triplet O , i , j où O est un point de l’espace et , j deux vecteurs unitaires.
i
r r
O est l’origine du repère. On considérera désormais que les vecteurs , j sont
i
orthogonaux, c'est-à-dire qu’ils forment un angle droit.

Système de coordonnées cartésiennes dans le plan : 2 coordonnées x et y

22
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Pour tout point M de l’espace géométrique (P), il existe un doublet unique (x,y)
de réels tels que :
r r r
OM = x.i + y. j
(x,y) sont les coordonnées de M dans le repère (O, i , j ) , et on note M(x,y)
r r

x et y sont appelés respectivement l’abscisse et l’ordonnée du point M.

Sous-espaces de (P) :

• Axe des abscisses (Ox) : ensemble des points M(x,y) tels que y=0
• Axe des ordonnées (Oy) : ensemble des points M(x,y) tels que x=0

L’origine des coordonnées, le point O peut être choisi arbitrairement en


n’importe quel point de l’espace géométrique (E).
r
Etant donné un point O arbitraire, il est possible d’associer à tout vecteur un v
r r r
unique point M tel que OM = v . On appelle coordonnées du vecteur vr dans la
base (i , j ) le doublet (x,y) de coordonnées de M dans le repère (O, i , j ) . Ce
r r r
r r r
doublet (x,y) tel que v = x.i + y. j est unique, et il ne dépend pas du choix du
point O.

1.3.2. Le système de coordonnées polaires dans le plan.

Système de coordonnées polaires dans le plan : 2 coordonnées θ et r

23
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Dans l’espace 2D du plan appelé (P), la position d’un point M de l’espace est
exprimée par 2 coordonnées se référant à un repère de l’espace composé par un
r r r
axe Ox et un vecteur unitaire u faisant un angle θ avec l’axe Ox : OM = ru .
O est l’origine du repère.

Coordonnées polaires exprimées en


fonction des coordonnées cartésiennes :

M ⏐r = x 2 + y 2

⏐θ = Arc cos ⎛⎜ ⎞⎟
x
⎝r⎠
Transformation des coordonnées polaires
en coordonnées cartésiennes :
M ⏐x = r cos θ
⏐y = r sin θ

1.3.3. Systèmes de coordonnées d’une surface quelconque.

Les surfaces sont engendrées par le déplacement de courbes génératrices le


long de courbes directrices. Le double réseau de ces courbes réparties
uniformément sur la surface forme un maillage qui constitue un système de
coordonnées à deux dimensions de la surface. Ces courbes sont appelées courbes
coordonnées ou courbes isoparamétriques.

Exemple de courbes coordonnées sur une surface de translation (à gauche)


Exemple de courbes coordonnées sur une surface de révolution (à droite)

24
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Exemple de courbes coordonnées sur une surface quelconque. (Modélisation A. Chassagnoux).

1.4. L’espace linéaire à 1 dimension :

Système de coordonnée curviligne (s) le long d’une courbe ou d’une droite

Lorsque l’on déplace un point M sur une courbe, que ce soit une droite, une
courbe plane ou une courbe gauche, une seule coordonnée suffit pour définir sa
position, dès lors que la courbe est munie d’une origine (le point O), et d’un
r
vecteur unitaire u .
r r
Cette coordonnée s’appelle l’abscisse curviligne s. Sur une droite OM = s.u

Un itinéraire de voyage est un espace linéaire. Ainsi sur la ligne de chemin de


fer de Paris - Le Croisic, Nantes se trouve à l’abscisse métrique s = 400 km, ou à
l’abscisse temporelle t = 2 heures, si Paris est l’origine. Une seule coordonnée
suffit à définir la position de n’importe quelle gare sur la ligne.

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2. LES MODELEURS DES


PROGRAMMES
D’INFORMATIQUE GRAPHIQUE

Le modeleur d’un logiciel de dessin est une interface entre l’ordinateur et


l’utilisateur qui permet à celui-ci de créer des formes géométriques à partir de
règles de construction.
Ces règles de construction varient d’un logiciel à un autre, c’est ce qui fait la
particularité de chaque logiciel : certaines formes géométriques sont plus ou
moins faciles à réaliser, voire même impossible selon tel ou tel logiciel.

L’ordinateur de par sa nature ne peut recevoir, conserver et restituer que des


informations numériques. A cet effet les modeleurs traduisent les données de la
géométrie euclidienne en géométrie analytique de façon à traduire les entités
géométriques (un point, une droite, un cercle, un polyèdre,…) en entités
numériques (des nombres).
L’utilisateur du logiciel n’a en général pas besoin de connaître la géométrie
analytique, les règles de construction utilisées par les modeleurs sont
pratiquement toujours basées sur les théorèmes de la géométrie euclidienne.

Pour utiliser efficacement les logiciels de dessin, il faut avoir une bonne
connaissance de la géométrie euclidienne, et quelques notions de géométrie
analytique, quel que soit le logiciel utilisé. Un bon niveau en géométrie
euclidienne permet en outre de passer facilement de l’utilisation d’un logiciel à
un autre.

Sur les modeleurs les plus avancés certaines options sont basées sur l’utilisation
de notions de géométrie
r
analytique. Citons par exemple dans KeyCreator, la
création d’un vecteur V à partir de ses 3 cosinus directeurs i, j,k

La création d’un plan à partir de 4 coefficients A,B,C,D, correspondant à


l’expression de son équation canonique (voir chapitre 1.2.4.)

27
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Les logiciels sont en général équipés de deux modeleurs :


• Un modeleur « filaire » qui permet de créer des entités géométriques
linéaires : points, droites, courbes, polygones, maillages.
• Un modeleur « surfacique » qui permet de créer des entités géométriques
2D : surfaces planes ou gauches limitées par un périmètre. Plusieurs
surfaces assemblées en un ensemble fermé forment un « solide ».

2.1. Plan d’Affichage et plan de Construction


2.1.1. Le Plan d’Affichage

Ecran de travail du programme de DAO KeyCreator, Vue N°1, soit plan de vue et de
Construction xOy

Le Plan d’affichage est le plan de projection visible à l’écran. A l’ouverture


du programme, le plan d’Affichage correspond au plan xOy du repère général, il
est nommé Vue 1 dans KeyCreator.

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En l’absence d’entités géométriques existantes, toute entrée de données au


curseur, par exemple le tracé d’un segment à partir de ses deux extrémités, aura
lieu dans ce plan d’Affichage.

On peut afficher sur l’écran plusieurs plans d’Affichage simultanément, par un


multi - fenêtrage. Avant chaque opération il faut alors sélectionner le plan dans
lequel on va travailler.

Ecran de travail du programme de DAO KeyCreator, multifenêtrage, permettant de


visionner quatre plans de projection simultanément.

2.1.2. Le Plan de Construction

Le Plan de Construction est un plan qui permet de construire des figures à


l’aide du curseur dans un plan autre que le plan d’Affichage.

Règle : tant que l’on n’a pas défini un Plan de Construction particulier, le
plan de construction coïncide avec le Plan d’Affichage. Lorsque l’on a défini
un Plan de Construction un second repère apparaît sur l’écran. Pour revenir au
cas général où le Plan de Construction est le Plan d’Affichage, il faut actionner
la commande PC=Vue.

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Exemple de cercle construit au curseur sur un Plan de Construction différent du Plan


d’Affichage : sa projection sur le Plan d’Affichage est une ellipse.
Le repère correspondant au plan de construction apparaît en haut à droite de l’écran

2.1.3. La Profondeur de Vue

La définition d’une Profondeur de Vue permet de travailler au curseur sur un


plan parallèle au Plan d’Affichage ou au Plan de Construction, la profondeur Z
définie correspond à la distance au plan de référence, il s’agit là d’une cote
exprimée en coordonnées locales par rapport au Plan de Construction.

2.1.4. Détermination des Vues et des Plans de Construction

Tous les programmes de dessin (DAO) présentent six vues ou plans de


construction prédéterminés, numérotés de 1 à 6 correspondant aux six plans
orthogonaux déterminés par le trièdre trirectangle du système de coordonnées
absolues, et quelques vues en perspective axonométrique, notamment la vue en
perspective isométrique (les projections des 3 axes Ox, Oy et Oz sur le plan
d’Affichage, font entre elles des angles de 120°).

30
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On peut aussi créer par soi-même n’importe quel Vue ou Plan de Construction,
que l’on peut sauvegarder. Le Plan d’Affichage ou le Plan de Construction sont
déterminés comme n’importe quel plan, selon les théorèmes de la géométrie
euclidienne :

On peut déterminer un plan d’Affichage (Vue) :

• Par trois points non alignés (3 Pos).


• Par une droite et un point n’appartenant pas à cette droite (Lign/Pos).
• Par une face plane d’un solide (Face).
• Par un plan de construction et une profondeur (PC/Prof).
• Normal à un une droite, en indiquant deux positions sur la droite (2 Pos).
• Par rotation par rapport aux axes du repère général (Clavier).
• En correspondance avec un plan de Construction (PlanC)
• Ou en sélectionnant une vue déjà en mémoire (Liste)

On peut déterminer un plan de Construction :

Comme un plan de Vue, sauf l’avant-dernière fonction, en correspondance avec


un plan de Vue (Vue).

2.2. Le repère général et les repères locaux (de vue)


Touche inactivée : utilisation du repère local (coordonnées de
vue)

Touche activée : utilisation du repère général (coordonnées


absolues)

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r r r
( )
Le repère général, est un repère Cartésien O, i , j , k , déterminé par la Vue
1 (Vue Haut), qui correspond à son plan xOy, l’axe Ox correspondant à la
direction horizontale de l’écran, l’axe Oy à la direction verticale de l’écran, et
l’axe Oz à la direction perpendiculaire à l’écran (sortant de l’écran). Les
coordonnées des éléments géométriques créés sont les mêmes dans toutes les
vues, on les appelle des coordonnées absolues.
Il faut impérativement utiliser le repère général pour construire une figure
3D.
Dès que l’on est dans le repère général, les données numériques attendues par le
programme sont notées X, Y, Z dans la barre de conversation.

r r r
( )
Le repère local utilise le même repère cartésien O, i , j , k , mais quelle que
soit la Vue, le plan de Vue correspond au plan xOy, l’axe Ox correspond à la
direction horizontale de l’écran, l’axe Oy à la direction verticale de l’écran, et
l’axe Oz à la direction perpendiculaire à l’écran. Les coordonnées relatives qui
en résultent (appelées coordonnées de vue) des entités géométriques créées
changent selon la vue.
Lorsque l’on travaille dans un repère local, les données numériques attendues
par le programme sont notées XV, YV, ZV.

Certaines fonctions, comme l’extrusion, utilisent un repère local pour désigner le


vecteur de transformation perpendiculairement à un profil linéaire plan fermé.
Ces fonctions ne nécessitent cependant pas de désactiver la touche sélectionnant
l’utilisation des coordonnées absolues.

Positionnement du modèle par rapport au système de


coordonnées.

Avant de commencer un dessin, il est important de réfléchir à la position de ce


dessin par rapport au système de coordonnées absolues. Un positionnement
initial astucieux permettra un gain de temps considérable lors des diverses
opérations de construction ultérieures comme les révolutions, translations,
symétries, extrusions, etc ….

Exemple 1 : celui de la modélisation des formes architecturales, où on a


souvent des formes orthogonales. Si l’on dessine le plan au sol du bâtiment
selon la Vue 1, c'est-à-dire sur le plan xOy, les cotes en élévations donneront
automatiquement l’altitude des différentes parties du bâtiment. La construction

32
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des parois verticales se fera directement par translation parallèlement à l’axe Oz,
sans que l’on ait besoin de chercher l’axe de translation. De plus si l’on dispose
les parois verticales parallèlement aux plans xOz et yOz, les projections en
élévation se feront en vraie grandeur sur les plans pré - déterminés numérotés
Vue 2, 3, 5 et 6.
Si le bâtiment présente des plans de symétrie, il est judicieux de choisir l’origine
des coordonnées à l’intersection des axes de coordonnées.

Exemple 2. La modélisation des formes de révolution, on a intérêt à choisir le


centre des coordonnées au centre de révolution, et l’axe 0z correspondant à l’axe
de révolution.

Position judicieuse des objets par rapport au repère général (Oxyz).

2.3. Construction 2D ou 3D

Touche inactivée : toutes les entités géométriques sont construites


dans le plan de travail, à la profondeur courante.

Touche activée : construction des entités géométriques en 3D


conformément au repère général.

Il est impératif que la touche 2D/3D soit activée pour toute modélisation 3D.

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2.4. Construction dans le modeleur filaire


2.4.1. Construction d’un point

Créer un point suivant une position


Il faut d’abord faire une distinction entre le point qui est créé comme une entité
dans un modeleur, et qui est représenté par un symbole sur l’écran (une croix
dans KeyCreator, ou un petit carré dans Rhinocéros par exemple), et ce qu’on
appelle dans la modeleur la position, qui peut être par exemple l’extrémité d’un
segment, ou le centre d’un cercle, qui est sélectionnable au curseur, mais qui
n’est pas créée en tant qu’entité.

En construction 3D le point est déterminé par ses 3 coordonnées dans le système


de coordonnées absolues (x,y,z).
Pour créer un point sur un fichier encore vierge, il n’y a que deux solutions :
• Introduire les trois coordonnées en valeurs numériques au clavier (x,y,z)
(Clavier)
• Situer le point sur l’écran au moyen du curseur (Curseur). Dans ce cas, les
coordonnées déterminées par le curseur sont imprécises, La seule
précision de la construction est l’appartenance du point au plan de travail
(plan d’affichage ou de construction selon le cas).

Pour créer un point sur un modèle déjà commencé, on peut se servir des
positions déterminées par les entités géométriques déjà construites, soit
directement au curseur qui à la capacité de « s’accrocher » à ces positions, soit à
l’aide des différentes touches de fonction ci-dessus (Point, Fin d’Entité,
Centre/Milieu, Intersection, Long de ligne, Deux Positions, Delta ).

Une fonction particulièrement intéressante est celle qui consiste à positionner un


point sur une ligne (droite ou courbe quelconque) par la fonction Long de ligne
(LongLig). Il suffit de sélectionner la ligne au curseur, une étoile apparaît à l’une
des extrémités de la ligne, elle indique l’origine des coordonnées curvilignes
locales sur l’espace géométrique réduit aux points de la ligne (voir chapitre 1.4
ci-dessus). La longueur totale de la ligne est indiquée dans la zone de dialogue.

34
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Utilisation de la fonction LongLig : une étoile indique l’origine des coordonnées


curvilignes sur la courbe et la longueur de la courbe est affichée dans la barre de

On peut alors positionner le point en indiquant une abscisse en valeur


numérique, ou alors diviser la longueur totale par un nombre, pour placer par
exemple le point au quart de la longueur de la ligne, cela correspond à la valeur
du paramètre t (0,25) de l’équation paramétrique de la ligne (voir chapitre 1.2.3.)

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La fonction Delta, permet de positionner un point par rapport à une position


existante de coordonnées (x,y,z), par un déplacement (dx,dy,dz) en coordonnées
cartésiennes, le nouveau point étant situé aux coordonnées (x+dx, y+dy, z+dz).
Mais cette fonction permet aussi de positionner le nouveau point par un
déplacement exprimé en coordonnées polaires, cylindriques ou sphériques.

Coordonnées polaires : R : rayon, A angle en degrés

Coordonnées cylindriques : R : rayon, A : angle, H : cote

Coordonnées sphériques : R : rayon, A : angle des latitudes, Phi : angle des longitudes

Créer un nombre de points sur une courbe.

Cette fonction permet de disposer un nombre de points choisi répartis


régulièrement sur n’importe quelle ligne droite ou courbe.

Création de 10 intervalles sur une ligne, par le positionnement de 11 points


régulièrement répartis.

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Les modeleurs ont en général d’autres fonctions pour créer des points, comme
par exemple un point d’intersection entre deux lignes, un point projeté d’une
position normalement à une ligne, au milieu de deux positions, aux nœuds d’une
courbe spline, sur un arc de cercle selon un angle, ou encore des points espacés
selon un intervalle précis sur une ligne droite ou courbe.

2.4.2. Construction d’une ligne droite

Théorème : pour déterminer une droite, il suffit de connaître deux de ses points.

La façon la plus ordinaire de construire un segment de droite est de


déterminer la position de ses deux extrémités.

Les positions des extrémités d’un segment sont déterminées selon les mêmes
fonctions utilisées pour créer un point.

Lignes droites particulières :

La ligne brisée.

Elle est appelée « ligne en chaîne » dans KeyCreator. Il s’agit d’une ligne brisée,
constituée de plusieurs segments, l’extrémité du segment précédent coïncide
avec l’origine du segment suivant. Cette fonction évite de désigner deux fois de
suite chaque position.

Ligne brisée comprenant 5 entités lignes

Il ne faut pas confondre une ligne brisée avec une polyligne qui n’est
constituée que d’une seule entité.

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Le polygone régulier à n côtés.

Le polygone régulier (ligne polygone) à n côtés (3<n<100) est défini,


• soit par le centre et le rayon du cercle circonscrit (Coin) ou inscrit (Plat),
• soit par la longueur du côté, et le centre du polygone.
Sa position est définie par son centre et par l’inclinaison angulaire entre l’un de
ses côtés et la direction horizontale du plan de construction.

Hexagone comprenant 6 entités lignes

Autres constructions de lignes droites :

Les logiciels possèdent en général diverses fonctions


permettant de construire des droites parallèles à une
autre droite, faisant un angle avec une droite, tangentes
et perpendiculaires à différentes entités (droites ou
courbes), ainsi que des droites horizontales et/ou
verticales (par rapport au repère local du plan de
travail). passant par un point

Diverses fonctions Créer


Lignes dans KeyCreator.

38
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2.4.3. Construction d’un Cercle.

Les fonctions de construction des cercles


correspondent aux théorèmes de la géométrie
Euclidienne.

Ainsi dans un plan donné (qu’il faut donc définir, si ce


n’est pas le plan d’affichage), un cercle est parfaitement
défini par la connaissance :
1. de son centre et de son rayon,
2. de son centre et de son diamètre,
3. de son centre et d’un de ses points.
Diverses fonctions
4. Un cercle est également défini par la connaissance
Créer Cercles dans
de trois de ses points. Dans ce cas le plan de KeyCreator
construction du cercle est défini par la position
dans l’espace de ces trois points qui déterminent un plan quelle que soit
leur position par rapport au plan d’affichage.

5. Un cercle est défini par la connaissance son rayon et deux entités


tangentes (droites, cercles, arcs, coniques courbes quelconques de type
splines), à condition que les deux entités tangentes soient coplanaires.

6. Un cercle est défini par la connaissance trois entités tangentes, à


condition qu’elles soient coplanaires.

7. Un cercle est défini par la connaissance son centre et une entité


tangente. Le plan du cercle est alors défini par l’entité tangente si c’est
une courbe plane coplanaire avec le centre, ou par le centre et l’entité
tangente s’il s’agit d’une droite.

8. Un cercle est défini par la connaissance de deux de ses points


diamétralement opposés, à condition de définir le plan de travail comme
pour les cas 1, 2,3.

2.4.4. Construction d’une Polyligne.

Au plan géométrique une polyligne est une ligne brisée, mais au plan
topologique, elle ne forme qu’une seule entité, non sécable.

39
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Polyligne comprenant une seule entité

Les différentes fonctions de créations de polylignes sont :

1. Créer une polyligne en chaîne à partir de la position de points. On peut


créer des polylignes ouvertes ou fermées.
2. Créer une polyligne polygone régulier, défini comme pour les polygones
– lignes présentés au chapitre 2.4.2. ci-dessus.
3. Créer une polyligne par déplacement du curseur en continu.
4. Créer une polyligne en chaînant diverses entités déjà construites en une
seule entité.

L’utilisation des polylignes varie selon les programmes de dessin. Sur Autocad
les polylignes sont indispensables pour certaines fonctions comme l’extrusion
par exemple, où le profil d’extrusion doit obligatoirement être une polyligne
plane fermée. Sur KeyCreator, au contraire la même fonction extrusion peut être
effectuée à partir d’un ensemble de lignes formant une ligne brisée fermée
plane. Dans KeyCreator les polylignes sont très peu utilisées.

L’observation ci-dessus est intéressante quant à l’analyse du fonctionnement des


programmes. Autocad et KeyCreator sont en fait équipés du même modeleur, le
modeleur ACIS qui équipe d’ailleurs aussi d’autres logiciels comme Vellum.
Chaque fabricant de logiciel crée ses propres règles de pilotage, à partir d’un
même modeleur en fonction du produit qu’il veut développer et du public qu’il
veut toucher. C’est donc à l’utilisateur potentiel de tester ces différents
« produits » et de faire un choix judicieux lors d’un achat, en fonction des tâches
à remplir avec le logiciel.

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2.5. Construction dans le modeleur surfacique


Le modeleur surfacique des programmes de dessin permet :
• de construire des surfaces ouvertes qui sont des entités sans
épaisseur, comme des « feuilles » ; ces fonctions seront étudiées
lors du semestre 3,
• de construire des surfaces fermées qui dans ce cas sont appelées
volumes,
• de construire des points d’intersection entre des courbes et des surfaces,
• de construire des courbes sur des surfaces, (semestre 3)
• de construire des plans sans périmètre (de dimensions infinies),
• de construire des vecteurs.

Cylindre créé par extrusion Cylindre créé comme surface de


d’un cercle normalement à translation d’un cercle le long
son plan : surface fermée d’un axe normal à son plan :
surface ouverte.

2.5.1. Construction des volumes

Sur KeyCreator, il y a trois façons de construire un ensemble de surfaces


fermées formant un volume :
• Par « solidification » d’un filaire,
• Par création d’une forme solide « primitive », éventuellement
transformée,
• Par « balayage » appelé aussi « extrusion » d’un profil filaire plan fermé.

41
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Solidifier un filaire :

Cette fonction est spécifique au programme KeyCreator, elle n’existe pas sur la
plupart des autres programmes, et notamment sur Autocad et Rhinocéros.

Cette fonction permet de transformer instantanément un ensemble de lignes


formant dans l’espace un polyèdre défini uniquement par ses arêtes en un
ensemble de surfaces fermées.

A gauche : ensemble filaire constitué de 39 entités lignes


A droite : solidification du filaire en une seule entité volume formant un polyèdre concave.

Cette fonction est très intéressante, quand on veux construire des formes
spatiales complexes, il est souvent beaucoup plus rapide de construire ces
formes en filaire avec le modeleur filaire, puis de les solidifier, plutôt que de
partir d’une forme primitive très éloignée de la forme recherchée et de lui faire
subir une série de transformations à l’aide du modeleur solide.

42
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Création d’une forme solide « primitive ».

Cette fonction existe pratiquement sous la même forme


dans presque tous les programmes de dessin.

Cette fonction permet de construire :


1. un parallélépipède, à partir de ses trois dimensions (longueur, largeur,
hauteur), et de sa position dans le repère général ; certaines données
peuvent être définies au curseur ;
2. un prisme droit, à partir du polygone de base positionné dans le repère
général et de la hauteur ;
3. un cylindre droit, à partir du cercle de base positionné dans le repère
général et de la hauteur, ou d’une portion (un arc) ;
4. un cône, à partir des deux cercles de base positionnés dans le repère
général et de la hauteur, un des cercles peut être de rayon nul ;
5. une pyramide, à partir du polygone de base positionné dans le repère
général, de la hauteur, et de la dimension du polygone supérieur qui peut
être nulle ;
6. une sphère, par son centre et son rayon, son centre et un point, trois de
ses points, un de ses diamètres, … ;
7. un tore. Par son rayon mineur, son rayon majeur, et la position de son
centre.

Les volumes 2, 3, 4 et 5 peuvent être construit à partir d’une base elliptique en


donnant deux valeurs maxi et mini du rayon de base, soit du cercle de base (cône
et cylindre) soit du cercle inscrit ou circonscrit du polygone de base (prisme et
pyramide).

Construction d’un parallélépipède par la donnée de ses trois dimensions et la position de


son coin gauche (croix) au clavier (x,y,z)

43
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Construction d’un prisme droit oblong par la donnée de l’ellipse inscrite dans le polygone de
base (rayon Majeur et rayon Petit), le nombre de côté du polygone de base, la hauteur et la
position du centre du polygone de base au clavier (croix).

Construction d’un prisme droit, tronqué, de révolution défini par la donnée au curseur du centre
et d’un point du cercle de base, de la hauteur et d’un point du cercle haut.

Construire un solide par « balayage »

Ces fonctions de génération de formes étant basées


sur le déplacement d’un profil en translation le long
d’un axe ou en révolution autour d’un axe, elles seront
développées dans le chapitre suivant : chapitre 3 les
transformations.

44
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2.5.2. Construction de Plans

A B

C D E F G

H I J

Tous les logiciels de dessin possèdent des fonctions permettant de créer des
plans, mais la plupart se contentent de proposer des fonctions permettant de
construire des plans limités par un périmètre, des plans de « forme » précise en
quelque sorte.
KeyCreator possède une fonction Créer Plans permettant de créer des entités
plan de dimension infinie. Ces plans son matérialisés à l’écran par l’affichage
d’un triangle rectangle, car à chaque fois que l’on veut sélectionner ces plans
pour réaliser une opération de transformation sur un solide (une coupe par
exemple), il suffit de sélectionner au curseur les trois sommets du triangle,
puisque par théorème un plan est totalement défini par la connaissance de 3 de
ses points.

A. Le plan est défini par les coefficients de son équation canonique (voir
chapitre 1.2.4. ci-dessus) : A, B et C sont les coefficients angulaire du vecteur
unitaire normal au plan et passant par l’origine des coordonnées, et D est la
distance du plan à l’origine des coordonnées (distance OH).

Construction d’un plan (P) dans KeyCréator à partir des coefficients A=4, B=2, C=5, et
D=100

45
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B. Le plan est défini suivant un menu proposé dans la barre de conversation :

Le menu propose de définir le plan selon les théorèmes de la géométrie


euclidienne :
Un plan est parfaitement défini par la connaissance de trois de ses points (3Pos)
ou d’une droite et d’un point (Lign/Pos).
Il peut aussi être défini comme extension d’une face plane d’un solide existant
(Face), ou être défini parallèlement au plan de travail, par une profondeur
(PC/Prof).
Par deux positions (2Pos), le plan est créé normalement à la ligne droite joignant
les deux positions.

C, D, E. Les plans passent par des entités existantes :


• une entité courbe plane, ou une entité droite et une autre droite coplanaire
(C),
• trois entités points ou trois positions (D),
• une entité droite et un point ou une position (E).

F, G. Les plans sont créés normalement à une entité :


• plan normal à une courbe (F),
• plan normal à un vecteur (G)

H, I, J. Les plans sont créés de façon similaire respectivement aux fonctions C,


D, E, mais ils sont attachés aux entités qui ont servi à les définir, tout
déplacement ou suppression de ces entités entraîne automatiquement un
déplacement ou la suppression du plan correspondant.

2.5.3. Construction de Vecteurs.

La construction de vecteurs est une autre spécificité de KeyCreator, cette


fonction n’existe pas dans d’autres logiciels courants tels que Autocad ou
Rhinocéros, elle existe par contre dans un logiciel comme ProEngeneer.
Cette fonction permet de créer des entités « Vecteur », qui sont représentés à
l’écran par l’affichage d’un segment de droite muni d’une flèche
tridimensionnelle (3 triangles à 120°), et de longueur fixée parmi les unités du
programme. On peut modifier l’échelle des vecteurs soit dans Modifier /

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Vecteurs pour une modification ponctuelle, soit dans Fichiers / Propriétés /


Unité/Tolérances pour une modification permanente.

C’est un outil très important notamment pour construire des plans, pour
construire des courbes et pour contrôler les courbures des surfaces gauches.

A B C D E

F G H I

A. Le vecteur est déterminé par deux


positions, la première fixe sa base, la seconde
sa direction, le vecteur est normé
automatiquement à l’unité fixée.

B. Le vecteur est déterminé par une ligne


droite, sa base est l’extrémité de la ligne la plus
proche de la position du curseur lors de sa
sélection.

C. Le vecteur est déterminé par sa position


et ses cosinus directeurs i, j et k (ce sont les
composantes du vecteur sur les axes x, y et z)

D. Permet de créer un vecteur par rotation d’un 1er vecteur autour de sa


base, dans un plan défini par ce 1er vecteur et un 2ème vecteur coplanaire.

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E. Le vecteur est créé par produit vectoriel de


deux vecteurs orthogonaux de même base. Pour le
dire plus simplement, cette fonction permet de créer
un vecteur normal à deux vecteurs orthogonaux, les
trois vecteurs formant un trièdre trirectangle.

F. Le vecteur est déterminé par la ligne d’intersection de deux plans.

G. Le vecteur est créé normal à un plan.

H. Le vecteur est créé tangent à une courbe, en un


point.

I. Le vecteur est créé normal à une courbe en un


point.

J. Cette fonction permet de créer une grille de vecteurs normaux et/ou


tangents à une surface, régulièrement espacés.

Grille de vecteurs tangents aux courbes coordonnées et de


vecteurs normaux à une surface gauche.

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3. LES TRANSFORMATIONS
GÉOMÉTRIQUES

3.1. LES TRANSFORMATIONS EN GÉOMÉTRIE


EUCLIDIENNE
Une géométrie consiste en l’étude d’un ensemble d’entités
et des propriétés invariantes par certaines transformations
portant sur cet ensemble.

3.1.1. Définition générale


Étant donné un ensemble de points et un espace E, que nous appellerons
ensemble de base (qui sera par exemple une droite, une figure ou un espace E
en entier), on dit qu’on a défini une transformation ponctuelle dans E, si on a
donné le moyen de faire correspondre à un point M quelconque de E un autre
point M’ et un seul de E appelé transformé de M ou homologue de M.

Si la transformation opère entre les points d’un même plan, on dit qu’elle est
plane.
r
Exemple: la translation T de vecteur directeur V : Tout point M’ donné est le
r r
transformé par T du point M obtenu en construisant le vecteur MM ' = V

r
Translation T de vecteur directeur V :

49
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3.1.2. La Translation

r
Translation de vecteur V
r r
Étant donné un vecteur V (x,y,z), on appelle translation de vecteur directeur V la
transformation ponctuelle quir à un point M quelconque, rfait correspondre le
point M’ tel que le vecteur MM ' soit équipollent au vecteur V . r
Pratiquement, la translation est définie par les coordonnées du vecteur V :
M (x,y,z), V (dx,dy,dz), M’ (x+dx, y+dy, z+dz)
r r
Toute translation transforme deux points P et Q en P’ et Q’ tels que P Q = P 'Q '

Remarques:
Pour déplacer en translation un objet, il suffit de définir le mouvement d’un
seul des points de cet objet.
Une translation n’affecte pas les propriétés métriques de l’objet déplacé (les
longueurs et les angles sont conservés). La translation est une isométrie

r
Deux copies d’une figure en translation de vecteur V

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3.1.3. La Rotation
3.1.3.1. La rotation dans le plan :

Soit I un point donné du plan P orienté, et soit θ un réel.


On appelle rotation de centre I et d’angle mesurant θ, l’application de P dans P
qui laisse I invariant et qui à tout point M distinct de I, associe le point M’ défini
r r
par : IM’=IM et ( IM , IM ' ) = θ (produit scalaire) à [2π] près.
Cette rotation est notée R(I,θ).

Rotation R(I,θ ) d’un triangle ABC dans le plan de la feuille, IA=IA’, IB=IB’ et IC=IC’.
(IA,IA’)=(IB,IB’)=(IC,IC’)=θ.

• R(I,θ=0).est l’application identique du plan P (cas trivial),


• R(I,θ=π).est la symétrie centrale de centre I, appelée aussi demi-tour de
centre I,
• R(I,θ=π/2).est appelé quart de tour de centre I

R(I,θ=π:). Demi-tour de centre I ou symétrie


centrale de centre I R(I,θ=π). Quart de tour de centre I

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• Toute rotation est une bijection du plan sur lui-même. La bijection


réciproque (retour à la position de départ) de la rotation R(I,θ) est la
rotation R(I,-θ).

• La composée de deux rotations de même centre R(I,θ) et R(I,θ’) et


d’angles respectifs θ et θ’ est une rotation de même centre et d’angle
θ+θ’ :
R(I,θ) ° R(I,θ’) = R(I,θ’) ° R(I,θ) = R(I,θ+θ’)

Toute rotation plane est une isométrie du plan :


• Toute rotation dans le plan conserve les angles orientés, et donc
l’orthogonalité. Si D ⊥ Δ, → D’ ⊥ Δ’, et si D // Δ, → D’ // Δ’
• Toute rotation dans le plan conserve le barycentre et l’équipollence des
bipoints

3.1.3.2. La rotation dans l’espace 3D :


r r
Soit un axe X et un angle θ . On appelle rotation d’axe X et d’angle mesurant
θ , la transformation ponctuelle qui à tout point M de l’espace E fait
correspondre le point M’ déterminé ainsi : on considère le plan P mené par M
r r
perpendiculairement à X , rencontrant X en m, le point M’∈P est le transformé
de M par la rotation plane R(m,θ).

Rotation R(m,θ) d’axe X

La rotation par rapport à un axe dans l’espace 3D revient à une rotation


plane dans un plan normal à l’axe de rotation.

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Dans la pratique de l’utilisation des modeleurs, la rotation dans l’espace à trois


r
dimensions est définie par la connaissance d’un axe fixe X appelé axe de
rotation et d’un angle de rotation θ. Le sens de rotation (trigonométrique ou
r
horaire) est déterminé par l’orientation de l’axe X .

r
Exemple de rotation d’un tétraèdre d’un angle θ autour d’un axe X .

James Stirling, Hochschule für Musik und Darstellende Kunst, 1996-2002, Stuttgart
(Allemagne). (photo A. Chassagnoux)

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3.1.4. L’Homothétie, ou changement d’échelle total.


Définition de l’homothétie :
Soit I un point de l’espace et k un réel non nul ; on appelle homothétie de centre
I et de rapport k l’application H de (E) dans (E) qui à tout point M de (E) associe
le point M’ tel que :
r r
IM '= k .IM ou H(I,k)

Homothétie de centre I et de rapport k=IM’/IM= A’B’/AB=2

• H>0 si k>0 : la figure et sa transformée sont du même côté du point I


• H<0 si k<0 : la figure et sa transformée sont de part et d’autre du point I
• Les points I, M et M’ sont alignés
• Toute homothétie de rapport k=1 est l’identité de (E).
• Si k=-1, H(I,-1) est la symétrie centrale de centre I.

Homothétie de centre I et de rapport k=-1, [, H(I,-1) ] ou symétrie centrale.

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• Si k≠1, I est l’unique point invariant par H(I,k).


• Toute homothétie est une bijection de (E) dans (E), et la bijection
réciproque de H(I,k) est l’homothétie H(I,1/k).
• L’homothétie H(I,k) : multiplie les distances par k
multiplie les aires par k2
multiplie les volumes par ⎜k⎜3
• Toute homothétie conserve le barycentre d’une figure.
• Toute homothétie conserve le parallélisme et l’orthogonalité, l’image d’un
plan par une homothétie est un plan parallèle.
• Les droites et plans passant par le centre d’homothétie sont invariants.

Homothétie de centre I et de rapport k = IM’/IM = 0,4

Johan Otto von Spreckelsen, Grande Arche, La Tête Défense, Paris 1987. (The New French
Architecture by Wojciech Lesnikowski, Rizzoli International Publications, New York, 1990, page 99).

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3.1.5. Symétries, réflexions.


3.1.5.1. Symétries par rapport à une droite dans le plan P,
réflexions.

On appelle symétrie du plan P par rapport à une droite D, suivant la direction


d’une droite δ (non // D), l’application σ de P dans P qui à tout point M de P
associe le point M’ tel que :
r r
MM ' = 2 MM 1 où M1 est le projeté de M sur D parallèlement à δ

Symétrie du plan P par rapport à une droite D, suivant la direction d’une droite δ

• La droite D est dite l’axe de la symétrie σ


• La symétrie est une bijection de P dans P, égale à sa bijection réciproque.
• L’ensemble des points invariants par σ est la droite D
• La symétrie conserve le barycentre, l’équipollence des bipoints, l’image
r r r r
d’un segment ou d’une droite : si AM = kAB → A' M ' = kA' B' .

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Cas particulier le plus courant :


Si la droite δ est orthogonale à D, la symétrie par rapport à D suivant la direction
δ est appelée la symétrie orthogonale (ou réflexion) d’axe D, on la notera SD.
Cette transformation particulière est souvent appelée la symétrie – miroir.

Symétrie orthogonale d’axe D ou symétrie-miroir.

Pour qu’une symétrie du plan P soit une isométrie, il faut et il suffit que
cette symétrie soit la symétrie orthogonale SD par rapport à D, c'est-à-dire
la réflexion d’axe D.

Remarque :
On peut obtenir la même figure transformée en effectuant une rotation dans
l’espace 3D de π radians d’axe D.

• La composée SD2°SD1 de deux réflexions d’axes // D1 et D2 est la


r
translation de vecteur 2.H 1 H 2 , où H1 est un point quelconque de D1 et H2
le projeté orthogonal de H1 sur D2.

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La composée SD2°SD1 de deux réflexions d’axes // D1 et D2 est la


r
translation de vecteur 2.H 1 H 2

3.1.5.2. Symétries par rapport à un point dans le plan P.

Soit un plan P et un point O de P. On appelle symétrie par rapport au point O, la


transformation ponctuelle qui à tout point M de P fait correspondre le point M’
r r
tel que : OM ' = −OM . O est appelé le centre de symétrie.

Symétrie par rapport au point O

Cette transformation est équivalente à la rotation de centre O et d’angle π+m.2π.

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3.1.5.3. Symétries et réflexions par rapport à un plan dans


l’espace 3D.

Soit un plan P, on appelle symétrie par rapport à P la transformation ponctuelle


qui à tout point M de l’espace fait correspondre le point M’, obtenu par la
construction suivante : on mène de M la ⊥ au plan P rencontrant P en H, M’ est
r r
le point de la droite MH tel que HM ' = − HM . Tous les points de P sont des
points doubles.

Symétrie par rapport à un plan P dans l’espace 3D

• Deux figures de l’espace symétriques par rapport à un plan sont


isométriques, mais non égales, elles sont énantiomorphes (comme deux
gants d’une même paire).

Deux figures symétriques par rapport à un plan sont énantiomorphes.

• Le produit de deux symétries par rapport à des plans // P et P’ est une


translation.

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• Le produit de deux symétries par rapport à des plans sécants P et P’ est


une rotation ayant pour axe la droite X d’intersection des deux plans
supposée orientée, et pour angle le double de l’angle rectiligne de l’un des
dièdres orientés.

Le produit de deux symétries par rapport à des plans sécants P et P’ est une rotation
ayant pour axe la droite X, et pour angle 2α.

3.1.5.4. Symétries par rapport à une droite D dans l’espace 3D.

• Pour tout point M extérieur à D, M’ est le symétrique de M par rapport à


D dans le plan formé par M et D.
• Pour tout point M ∈ D, M et M’ sont confondus.

Symétries par rapport à une droite D dans l’espace 3D

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3.1.5.5. Symétries par rapport à un point dans l’espace 3D.

Soit O un point de l’espace, on appelle symétrie par rapport au point O la


transformation ponctuelle qui à tout point M de l’espace fait correspondre le
point M’, tel que O soit le milieu du segment MM’.

Symétrie par rapport à un point dans l’espace 3D

• Le produit d’une symétrie par rapport à un plan P et d’une symétrie par


rapport à une droite D ⊥ à P en un point O, est commutatif et équivalent à
la symétrie par rapport au point O.

Produit d’une symétrie par rapport à un plan P et d’une symétrie par rapport à une
droite D ⊥ à P, équivalent à une symétrie par rapport à au point O

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• Toute symétrie - point peut être décomposée d’une infinité de manières en


un produit de trois symétries par rapport à trois plans deux à deux ⊥ et
passant par ce point.

Symétrie d’une figure spatiale par rapport à un point construite comme produit de
trois symétries par rapport à trois plans deux à deux ⊥.

• Deux figures de l’espace symétriques par rapport à un point sont


isométriques et inégales (énantiomorphie).

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3.1.6. Les projections.


r
Soit un plan P et un vecteur V dans l’espace E. Les projections sont des
applications qui à tout point M de l’espace 3D, font correspondre un point M’
r r
d’un plan P appelé plan de projection, tel que : MM ' // V .

Projection d’un segment MN sur le plan (P), selon une direction définie par le
r r
vecteur V : MN // M’N’ // V . (Vue en perspective et vue selon le plan P)

Toute figure volumique est transformée en une figure planaire.


Les distances ne sont pas conservées, sauf sur les droites // au plan de
projection.

Cas particulier : La projection normale :


r
Dans ce cas le vecteur V est orthogonal au plan P

Projection normale d’un segment MN sur le plan (P) : MM’ ⊥ (P).


(Vue en perspective à gauche, et vue selon le plan P à droite)

63
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Projection normale d’un cube sur le plan (P). Le cube est transformé en une figure
plane.

La projection normale à un plan conserve les distances et les valeurs angulaires


des entités situées dans tout plan parallèle au plan de projection.

Tracé d’ombre par projection du profil du solide sur son plan de base parallèlement à
un vecteur.

3.1.7. La transformation hélicoïdale.


Il s’agit dans l’espace 3D, d’un déplacement qui se décompose en une
r r
translation d’axe X et de module δ, et d’une rotation d’axe X et d’angle θ.
H(X,δ,θ) = R (X,θ) ° T(X,δ)

Définition du pas de la transformation hélicoïdale :


Dans une transformation hélicoïdale, la relation entre le déplacement en
translation δ et la rotation θ de la figure est exprimée par le pas.

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• Le pas d’une transformation hélicoïdale correspond à la longueur δ


du déplacement en translation, pour une rotation θ = 2π.

Six copies d’un solide en transformation hélicoïdale, de module de translation


δ=OP/6 et d’angle de rotation de θ=π/3 (60°).

La sixième copie s’étant déplacée en rotation de θ=6.π/3 = 2π (360°) par rapport


au solide initial, son déplacement équivaut à une translation Mm6 // à l’axe OP
de l’hélice et égal au pas.

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Norman Foster, coupole du Reichstag à Berlin (Allemagne).


(Bernhard Schulz, Der Reichstag, Ed. Prestel, München, 2000).

Elizabeth de Portzamparc, Restaurant Les Grandes Marches, Paris, 2000.


(Philippe Jodidio, Architecture Now !, Taschen GMBH 2001, page 491).

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3.2. LES TRANSFORMATIONS


GÉOMÉTRIQUES EUCLIDIENNES DANS LES
MODELEURS FILAIRES

3.2.1. Principes des fonctions de transformation dans


les modeleurs filaires
Les modeleurs des logiciels de dessin permettent en général d’effectuer deux
sortes de transformations géométriques :

1. Le déplacement des entités géométriques.


2. La duplication en une ou plusieurs copies des entités géométriques.

Le modeleur KeyCreator, du fait de l’offre d’une fonction « Solidifier Filaire »


qui permet de transformer un ensemble de segments en un solide, présente une
troisième sorte de transformations :

3. La duplication en une ou plusieurs copies des entités géométriques, en


joignant par un segment, un arc de cercle ou un arc de spline, les
extrémités correspondantes de la figure initiale et de la copie.

Transformation d’un hexagone par translation :


1. Déplacement. 2. Une copie 3. Une copie avec liaisons

Icônes correspondant aux fonctions XForm / Translation Delta (xyz) de KeyCreator :

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La troisième transformation (copie avec liaisons entre les sommets des figures),
permet dans le logiciel KeyCreator de créer des figures 3D, par transformation
de polygones plans filaires, puis de les transformer en surfaces fermées
(solides). Ce processus est souvent moins fastidieux que de transformer des
formes primitives, par des troncatures, et/ou des transformations Booléennes.

Remarque :
Les transformations géométriques des modeleurs s’appliquent
indifféremment aux entités géométriques filaires ou surfaciques.

Menu XForm de KeyCreator permettant d’effectuer des


transformations géométriques.

3.2.2. La Translation vectorielle :


Pratiquement,
r
la translation est définie par les coordonnées du vecteur
V : (dx,dy,dz), M (x,y,z), → M’ (x+dx, y+dy, z+dz)

r
Translation de vecteur V

Pour déplacer en translation un objet, il suffit de définir le mouvement d’un seul


des points de cet objet. Il suffit donc d’indiquer les trois coordonnées du
déplacement dx, dy, dz, quel que soit la complexité de la figure.

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Vue en plan xOy Elévation, plan yOz Vue en perspective

Création d’un prisme hexagonal incliné solide en trois opérations :


1. création d’un polygone hexagonal dans le modeleur filaire
2. copie en translation avec liaisons entre les sommets du polygone
suivant un vecteur dx=1, dy=0,5, dz=2

3. transformation du prisme filaire en solide.

Stuttgart Weissenhof (Allemagne), exposition du Werkbund, maisons par J.J.P. Oud


(1927). (Photo A. Chassagnoux)

69
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3.2.3. Le Déplacement point(s) à point(s) :


Suivant que l’on indique la position de une, deux ou trois positions initiales et
positions finales de la figure, on effectue soit une simple translation d’une
position à une autre (une seule position initiale et une seule position finale) ou
un déplacement plus complexe composé d’une translation et d’une rotation.
Le résultat de cette transformation est toujours une isométrie.

Après avoir précisé la position initiale M, il apparaît sur la zone de dialogue de


l’écran le tableau ci-dessous :

1. Si l’on désire effectuer simplement une translation de point à point, il suffit


d’activer la touche Ignore du tableau, le tableau suivant demandera
r r
la position
d’arrivée M’. La transformation sera une translation de vecteur V = MM '

Translation de la figure du point M au point M’

2. Si on indique deux positions initiales M et N Première position de la


direction, puis Ignore, et donc deux positions finales M’ et N’, on effectue une
translation de vecteur MM’ et une rotation autour d’un axe normal au plan de
construction et d’angle égal au projeté de (MN,M’N’), sur le plan de
construction.

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Transformation d’un carré situé au départ dans le plan xOy, en un carré situé dans un
plan parallèle à xOy, à l’altitude fixée par la position de M’. La translation correspond
au segment MM’ et la rotation est fixée par la projection de l’angle (MN,M’N’) sur le
plan de travail, en l’occurrence ici le plan xOy (Vue 1).

3. Si on indique trois positions initiales A, B et C et donc trois positions finales


A’, B’ et C’, on effectue une translation de vecteur AA’ et une rotation dans
l’espace de façon à ce que la ligne AB se déplace sur la ligne A’B’ et que le plan
déterminé par les positions A, B, C se déplace sur le plan déterminé par A’, B’,
C’.

Positionnement d’un polyèdre (cuboctaèdre ABC), sur un autre polyèdre (cube adouci
A’B’C’) par congruence de face carrée. Le cuboctaèdre subit une translation AA’ et une
rotation de telle sorte que la ligne AB coïncide avec la ligne A’B’ et que le triangle ABC
coïncide avec le triangle A’B’C’.

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3.2.4. La Rotation :
Le modeleur ne distingue pas la rotation dans le plan de la rotation dans
l’espace.
La rotation dans le plan est considérée comme une rotation dans l’espace selon
un axe perpendiculaire au plan de construction, dont la projection sur ce plan est
un point.

La rotation dans l’espace à trois dimensions est définie par un axe fixe D appelé
axe de rotation, un angle de rotation θ et un sens de rotation (trigonométrique ou
horaire)
Dans les modeleurs de dessin, on définit l’axe de rotation par deux de ses
points, soit deux positions dans l’espace.
Le sens positif de rotation est en général le sens trigonométrique
(sénestrogyre). L’orientation de l’axe de rotation D, est définie par l’ordre
dans lequel on désigne les deux positions.

Génération d’un volume à section hexagonale par :


1. Trois copies d’un hexagone plan en Rotation avec liaisons par des lignes droites
des extrémités des entités, d’un angle θ=60° (π/3), autour de l’axe D,

2. « Solidification » de la figure filaire en une surface fermée (volume) :

72
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Génération d’un volume de révolution à section hexagonale par :


1. Une copie d’un hexagone plan en Rotation avec liaisons par des arcs de cercle
des extrémités des entités, d’un angle θ=180° (π), autour de l’axe D,

2. « Solidification » de la figure filaire en une surface fermée (volume) :

Si l’on veut faire une rotation par rapport à un axe perpendiculaire au plan de
travail, cela revient à définir l’axe de rotation par deux points confondus, on se
ramène en fait à une rotation plane. Il suffit en général de désigner une seule fois
le point et de valider. Dans KeyCreator, on désigne la première position, puis la
touche Ignore à la place de la deuxième position.

Deux copies en rotation d’une figure 3D, d’axe défini par le centre O dans le plan xOy, et
d’angle θ=-30°.

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3.2.5. Le changement d’Echelle :

3.2.5.1. L’homothétie ou Echelle globale

On appelle homothétie de centre I et de rapport k, la transformation


ponctuelle qui à un point M quelconque de l’espace, fait correspondre un point
r r
M’ tel que IM '= k .IM
Pour réaliser l’homothétie d’une figure dans un modeleur il suffit d’indiquer la
position du centre d’homothétie I et la valeur du rapport d’homothétie k.

Homothétie sur un polygone plan, de centre I extérieur au plan de la figure et de


rapport k=2 : IM’=2.IM, et IN’=2.IN. Toutes les dimensions sont multipliées par k=2.

Se rappeler que :
• si k > 1, la figure transformée est plus grande que l’originale
• si k = 1, la figure transformée est confondue avec l’originale
• si k < 1, la figure transformée est plus petite que l’originale
• si k = -1, la figure transformée est l’énantiomorphe de l’originale
Dans certains modeleurs, et en particulier dans KeyCreator, on ne peut faire
que des homothéties positives : k ≥ 0.

Homothétie de centre I et de
rapport k=0,5 Homothétie de centre I et de rapport k = -1

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• Si la figure originale est plane et le centre d’homothétie situé dans ce


plan, la transformée est une figure plane coplanaire à l’originale.
• Si la figure originale est plane et le centre d’homothétie situé hors de son
plan, la transformée est une figure plane située dans un plan // au plan de
la figure originale.

Homothétie d’un polygone plan, de centre J situé dans le plan de la figure et de


rapport k=2,5. La figure initiale et la transformée sont coplanaires

Création d’un solide (pyramide tronquée) par transformation d’une figure plane, par
une homothétie (copie avec liaisons) de centre I extérieur au plan de la figure, et de
rapport k=2. Solidification du filaire.

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3.2.5.2. Le changement d’échelle unidirectionnel

Le changement d’échelle unidirectionnel effectue un changement d’échelle dans


une seule direction, la taille des figures n’est pas modifiée dans les autres
directions. Le changement d’échelle unidirectionnel permet de rétrécir ou
d’allonger un modèle dans une direction.

La transformation est définie par un centre (sa position détermine le sens de


l’allongement), un rapport d’échelle, et une direction de mise à l’échelle définie
par:

Désignation de la direction de mise à l’échelle dans le modeleur de KeyCreator

• 2 Positions,
• Au Clavier, on entre les trois coordonnées dx, dy, dz du vecteur de mise à
l’échelle
• Vue, on définit une direction ⊥ à la vue affichée
• Entité géométrique 2D définit une direction normale à un arc, une
conique, une spline, un polygone plan, … :

Changement d’échelle unidirectionnel d’une figure plane de centre I, de


rapport k=2 selon la direction MN (2 Positions).

Changement d’échelle unidirectionnel d’une figure plane de centre J, de


rapport k=2 selon la direction MN (2 Positions).

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Transformation d’une sphère en ellipsoïde de révolution par un changement d’échelle


unidirectionnel, de centre O (centre de la sphère) et de rapport k=2, selon la direction
définie par les deux points M et N diamétralement opposés sur la sphère: M’N’= k.MN

3.2.5.3. Le changement d’échelle selon les trois axes

Le changement d’échelle selon chacun des trois axes effectue un changement


d’échelle différent dans chacune des trois directions Ox, Oy, Oz.

La transformation est définie par un centre I, et trois rapports d’échelle: sX, sY,
et sZ. Les directions de mise à l’échelle n’ont pas à être spécifiées, ce sont
obligatoirement les dimensions du repère (absolu ou local selon le cas).

Le changement d’échelle selon trois directions permet de rétrécir ou d’allonger


un modèle dans trois directions orthogonales.

Transformation d’un tore de révolution en un tore elliptique par un changement


d’échelles selon 3 axes, de centre I (centre du tore) et de rapport sX=0,5, selon la
direction Ox, sY=2 selon la direction Oy, et sZ=3 selon la direction Oz
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Transformation d’un tore de révolution en un tore elliptique par un changement


d’échelles selon 3 axes d’un repère local quelconque, de centre I (centre du tore) et de
rapport sX=0,5 sY=2, et sZ=3

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3.2.6. La Symétrie :
La symétrie dans l’espace permise par la plupart des modeleurs de dessin est une
symétrie – miroir ou symétrie orthogonale. Elle est définie par un plan fixe Π
appelé plan de symétrie, les lignes joignant chaque point M à son transformé
M’ sont orthogonales au plan de symétrie: MM’ ⊥ P.

Symétrie-miroir d’un polygone plan par rapport à un plan Π quelconque.

Pratiquement, après avoir choisi la fonction symétrie, “déplacer, copier ou


liaison”, et avoir sélectionné les objets à transformer, on définit le plan de
symétrie au moyen des options ci-dessous:

Désignation du plan de symétrie Π dans le modeleur de KeyCreator

Les trois premières options:


• 1 Position Horizontal,
• 1 Position Vertical et
• 2 Positions,
correspondent au cas où le plan de symétrie est orthogonal au plan de
construction. On est alors ramené à une symétrie plane où le plan de symétrie
se réduit à un axe de symétrie (D) défini par deux points.
• Plan
La quatrième option correspond au cas où le plan de symétrie est quelconque et
où il est donc défini comme tout plan, soit par 3 positions, 2 lignes

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concourantes, 1 position et 1 ligne, ou une entité plane (un cercle, une conique,
etc.).

Symétrie d’une figure plane dans son plan. Cas où (Δ) est // à l’axe Oy du plan de
travail, il suffit de désigner un seul point de l’axe par 1 Pt V.

Transformation par symétrie-miroir d’un polygone plan (1 copie avec liaisons par
lignes droites entre les extrémités des entités) permettant de construire un polyèdre
par solidification de la composition filaire.

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3.2.7. La Projection :

3.2.7.1. La projection normale à un plan

La projection normale à un plan projette la figure le long d’un vecteur normal au


plan de projection.
La transformée par projection de toute figure (plane ou spatiale) est une figure
plane appartenant au plan de projection.

Pour réaliser un déplacement, une copie ou une copie avec liaisons d’une figure
par projection normale à un plan, il suffit de désigner le plan de projection
par: 3 Positions, 1 Position et une ligne, 2 lignes, un N° de Vue et une
profondeur, ou une entité plane (un cercle, une courbe, un polygone, …)

Projection normale d’un pentagone sur le plan xOy : MM’ ⊥ xOy.

Projection normale d’un prisme pentagonal sur le plan xOy. Vue en perspective, vue en
élévation (plan xOz) et vue en plan (xOy). Le solide (prisme pentagonal est transformé en
une figure plane.

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3.2.7.2. La projection sur un plan selon une direction quelconque

La projection selon un vecteur projette la figure sur un plan le long d’un vecteur
que l’on doit définir.
Pour réaliser cette transformation, il faut définir:
• le plan de projection (comme pour une projection normale)
• le vecteur de projection ou la direction de projection

La direction de projection peut être définie par:


• 2 Positions,
• Clavier: par un vecteur dx,dy,dz,
• Vue, (un N° de vue)
• Ent2D: une entité plane (arc, cercle, courbe, polygone, …)

r
Projection d’un pentagone sur le plan xOy, selon une direction définie par le vecteur V

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3.2.8. La transformation Hélicoïdale :

La transformation hélicoïdale correspond à une rotation autour d’un axe,


simultanément à une translation le long du même axe.

Pour réaliser cette transformation, il faut définir:


• l’axe (par 2 positions),
• l’angle de rotation (son signe détermine le sens de rotation),
• le pas (nombre de tours de rotation par longueur unité de translation)

Transformation hélicoïdale d’un hexagone plan ∈ au plan xOy. Deux copies de


l’hexagone on été générées avec liaisons par courbes splines entre les sommets des
hexagones.
• L’axe de la transformation ⊥ à xOy et passant par le centre de l’hexagone A est
défini par les deux points A(0,0,0) et B(0,0,1),
• l’angle de rotation est de +90°, soit un sens de rotation sénestrogyre,
• le pas est égal à 5, la première copie (M’) se trouve donc à la cote 5/4=1,25, et la
deuxième copie (M") à la cote 5/2=2,5.
Autre formulation :
• Transformation M→M’ : rotation +90°, translation pas/4=1,25
• Transformation M→M″ : rotation +180°, translation pas/2=2,5

La figure de droite représente un solide résultant de la « solidification » de la figure


filaire de gauche.

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Figure filaire. « solidification » du filaire.

Transformation hélicoïdale d’un hexagone plan ∈ au plan xOy. Une copie de


l’hexagone a été générée avec liaisons par courbes splines entre les sommets des
hexagones.
• L’axe de la transformation ⊥ à xOy est défini par les deux points (-2,0,0) et
B(-2,0,1),
• l’angle de rotation est de +180°, soit un sens de rotation sénestrogyre,
• le pas est égal à 5, la copie se trouve donc à la cote 5/2=2,5

La figure de droite représente un solide résultant de la « solidification » de la figure


filaire de gauche.

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3.3. LES BALAYAGES DE PROFILS FERMÉS

Les balayages de profils permettent de créer des surfaces fermées (volumes), par
le déplacement d’un profil fermé jouant le rôle de générateur, le long d’une
courbe directrice.

Le profil peut être un assemblage de lignes courbes et/ou droites jointes bout à
bout, mais il doit être plan et fermé. Sur certains logiciels comme KeyCreator, il
peut être formé de plusieurs entités linéaires, sur d’autres comme Autocad, il
doit être obligatoirement formé d’une entité polyligne.

La courbe directrice peut être :


• une droite ou simplement un vecteur, la transformation est nommée
extrusion,
• un cercle ou un arc de cercle, la transformation est nommée une
révolution,
• une courbe quelconque,
• une hélice

Le balayage peut aussi consister à créer une surface passant par différents
profils fermés, le premier et le dernier, constituant les périmètres des deux faces
de fermeture du volume.

3.3.1. Création de formes solides par balayages de


profils le long d’une directrice droite : l’extrusion

Dans les modeleurs de dessin, le processus d’extrusion correspond en général à


la génération d’un volume par déplacement en translation d’un profil plan
fermé qui peut être composé d’une ligne polygonale et ou d’une courbe.

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Réalisation d’une pile quadrilobée par extrusion d’un profil constitué de quatre arcs de
cercles (4 entités), normalement au plan du profil, selon une distance.

Tableau de commande de la fonction Extrusion dans le modeleur surfacique de


KeyCreator

On doit spécifier le profil, la direction de la translation et sa longueur.

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Le mouvement de translation peut se faire à partir du profil, ou de part et d’autre


du profil (plan milieu), ou se poursuivre jusqu’à un autre solide.

Si l’extrusion permet de générer des volumes par translation d’un profil, cette
fonction permet aussi de réaliser des transformations plus complexes que de
simples translations.

Si l’extrusion comporte un angle de dépouille, le déplacement du profil se fera


selon une translation et un changement d’échelle simultanés

Extrusion d’un profil hexagonal à raccordements arrondis avec


un angle de dépouille vers l’intérieur (extrusion de bas en haut)

Si par exemple l’extrusion comporte un angle de torsion, le déplacement du


profil se fera selon une translation et une rotation simultanées, soit un
mouvement hélicoïdal. La torsion sera répartie sur toute la longueur de
l’extrusion.

Extrusion d’un profil hexagonal à raccordements arrondis avec un angle de torsion

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3.3.2. Création de formes solides par balayages de


profils le long d’une directrice circulaire

Dans les logiciels de CAO-DAO, le processus de révolution d’un profil plan


fermé permet de générer directement un volume de révolution par déplacement
en rotation autour d’un axe d’un profil plan qui, comme pour l’extrusion peut
être composé d’une ligne polygonale et ou d’une courbe.
On peut donc ainsi générer un solide à partir du déplacement d’un profil en
filaire

On doit spécifier le profil, l’axe, et l’angle de rotation.


Tout comme pour l’extrusion, le mouvement peut se faire à partir du profil, ou
de part et d’autre du profil (révolution par plan milieu), ou se poursuivre jusqu’à
un autre solide.

Tableau de commande de la fonction balayage par révolution dans le modeleur


surfacique de KeyCreator

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Révolution d’un profil plan: Réalisation d’un solide torique par rotation d’un profil
constitué d’une courbe fermée, elle-même composée de quatre arcs de cercles liés par
tangente commune. L’angle de rotation est de 150°.

Tout comme pour l’extrusion, le mouvement de révolution peut être


accompagné d’un changement d’échelle progressif du profil générateur, par la
spécification d’un angle de dépouille

Réalisation d’un solide torique par rotation d’un profil constitué d’une courbe fermée,
elle-même composée de quatre arcs de cercles liés par tangente commune. L’angle de
rotation est de 150°, l’angle de dépouille de 5° vers l’intérieur.

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3.3.3. Création de formes solides par balayages de


profils le long d’une courbe directrice quelconque

Cette fonction permet de générer directement un volume de section constante


par déplacement d’un profil plan qui, comme pour l’extrusion peut être composé
d’une ligne polygonale et ou d’une courbe, le long d’une courbe directrice
quelconque qui peut être une courbe spline ou nurbs, ou un assemblage de
différents arcs de courbes et de segments de droites.

On doit spécifier le profil et la courbe directrice.

Cette transformation n’est pas une translation, car le profil ne reste pas
parallèle à son plan de départ.

A gauche : courbe directrice de type nurbs, et plan de construction normal à la


directrice à son origine, sur lequel est tracé le profil de balayage carré.
A droite : barreau courbe de section carrée résultant du balayage du profil carré le
long de la courbe directrice.

Angle de dépouille : 0,8° vers l’extérieur Angle de torsion : 360°


Même courbe directrice et même profil de balayage que la figure précédente.

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Comme dans le cas de l’extrusion le mouvement de balayage peut être


accompagné d’un changement d’échelle du profil générateur en spécifiant un
angle de dépouille, ainsi que d’un mouvement de rotation autour de la courbe
génératrice en spécifiant un angle de torsion à appliquer sur la longueur de la
directrice. Les deux transformations peuvent être cumulées.

Une variante permet de réaliser des tubes par balayage d’un cercle le long de la
courbe directrice en spécifiant les diamètres intérieurs et extérieurs du tube.

Génération d’un tube courbe par balayage de deux cercles normalement à la courbe
directrice (même courbe directrice que pour les balayages de profils carrés ci-
dessus).

3.3.4. Création de formes solides par balayages de


profils le long d’une hélice

Cette fonction permet de créer directement des solides de forme hélicoïdale par
balayage d’un profil fermé le long d’une hélice cylindrique.
Il faut spécifier le profil, l’axe de l’hélice par deux positions, le sens de rotation
et le pas. Le rayon de l’hélice est déterminé par la distance du profil à l’axe.

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Création d’un solide hélicoïdal à partir d’un profil carré s’enroulant autour d’un axe,
le pas est de 5, l’hélice tourne à droite (dextrogyre).

3.3.5. Création de formes solides passant par des


profils fermés

Cette fonction permet de créer un solide passant par des profils fermés. Les
premiers et derniers profils doivent être plans, les profils intermédiaires peuvent
être gauches.

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Exemple de solide créé à partir de différents profils circulaires et elliptiques. (Marine Le


Vey, Travaux d’étudiants, UE 33, Science des formes 2006, auteur)

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Moshe Safdie, Centre Yitzak Rabin à Tel Aviv (Israël), 2005. Montage des éléments de
toiture préfabriqués aux Pays-Bas. (Achim Menges, Manufacturing Diversity, revue AD
March/April 2006)

Fabrication des coques en sandwich polyuréthane GRP/PIR par la société Octatube


Space Structures de Delft à Lelystad (Pays-Bas) à partir de moules en polystyrène.

Transport des composants, et assemblages préliminaires au sol.

94
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3.4. LES BALAYAGES DE PROFILS OUVERTS

Les fonctions « Créer Surfaces » et « Surfaces Avancées » du modeleur


surfacique de KeyCreator permettent de créer des surfaces ouvertes (sans
épaisseur) par balayage d’une courbe génératrice ouverte le long d’une courbe
directrice.

La courbe directrice peut être :


• une droite ou simplement un vecteur, la transformation est nommée
surface tabulée cylindrique, →
• un cercle ou un arc de cercle, la transformation est nommée surface de
révolution, →
• une courbe quelconque, →

Le balayage peut aussi consister à créer :


• une surface passant par différents profils ouverts, dans ce cas les
profils constituent les différentes courbes génératrices, la courbe directrice
n’est pas définie a priori, elle est déduite de l’interpolation de la surface
d’un profil à l’autre ; →
• une surface passant par deux familles de différents profils ouverts,
l’une des familles de profils constituant les courbes génératrices, et l’autre
les courbes directrices ; cette fonction permet de définir précisément les
quatre arêtes d’un carreau de surface ; →
• une surface réglée par le déplacement d’une droite génératrice
s’appuyant, soit sur deux courbes directrice (surface cylindroïde), soit
s’appuyant sur une courbe directrice et passant par un point (surface cône
général), →
• une surface définie par ses quatre rives. Le modeleur crée la surface par
balayage d’une courbe génératrice (l’une des arêtes) le long de deux
courbes directrices constituées par deux de ses rives opposées (adjacentes
à l’arête « génératrice »), la courbe génératrice évoluant progressivement
de la forme d’une rive à la forme de la rive opposée. →

95
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3.4.1. Création de surfaces cylindriques par balayages


de profils le long d’une directrice droit e

Il s’agit d’une fonction comparable à celle de l’extrusion, mais le profil de


balayage étant un profil ouvert (ligne polygonale ou courbe), la surface créée est
une surface ouverte.
La surface générée est toujours un cylindre, c'est-à-dire un cas particulier de
surface de translation réglée, possédant deux arêtes droites parallèles identiques
et deux arêtes identiques au profil de balayage.
Le profil de balayage peut être plan ou gauche.

Réalisation d’une surface cylindrique (surface de translation) par balayage d’une


courbe génératrice (sinusoïde) le long d’une direction définie par un segment de droite
et selon une distance indiquée au clavier.

3.4.2. Création de surfaces de révolution par balayages


de profils autour d’un axe :

La révolution du profil autour d’un axe correspond au balayage du profil


selon une courbe directrice circulaire (cercle ou arc de cercle).
La surface générée est toujours une surface de révolution comportant deux
arêtes circulaires normales à l’axe de révolution (parallèles), les deux autres
arêtes étant soit deux courbes correspondant au profil de balayage
(méridiens), soit le méridien de fermeture si la révolution est de 360° (les
deux arêtes sont confondues)

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Réalisation d’une surface de révolution par balayage d’une courbe génératrice


autour d’un axe. Révolution complète à gauche (360°), et révolution selon un angle
de 200° à droite.

3.4.3. Création de surfaces par balayages de profils le


long d’une courbe directrice quelconque :

Création de surface ouverte par balayage d’un profil (courbe génératrice) le


long d’un chemin quelconque (courbe directrice).

Réalisation d’une surface par balayage (rotation de la génératrice) d’une


courbe génératrice le long d’une courbe directrice.

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On peut définir l’orientation du profil de balayage lors de la transformation de


trois manières :
• Par rotation, le profil de balayage se déplace en gardant une position
constante par rapport à la tangente à la courbe directrice en chaque point
de celle-ci
• Par translation, le profil se déplace en translation, si c’est une courbe
plane par exemple, chaque position du profil est dans un plan // au plan
initial
• Normal à une surface, si le balayage est effectué par rapport à une surface
reliant deux courbes directrices (ruban).

Réalisation d’une surface de translation par balayage (translation de la


génératrice) d’une courbe génératrice le long d’une courbe directrice.

Réalisation d’une surface en forme de gouttière par balayage d’un profil semi
circulaire (courbe génératrice), le long d’une courbe directrice, de telle sorte
que le profil reste normal à la surface de contrôle.

98
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On peut aussi utiliser deux profils différents (courbes génératrices), l’un au


départ de la courbe directrice, l’autre à l’extrémité de la courbe directrice.
L’opération consiste à faire varier progressivement la courbe génératrice de l’un
des profils à l’autre au cours du balayage le long de la directrice.

Réalisation d’une surface par balayage (rotation de la génératrice) à partir de


deux courbes génératrices, l’une ouverte et l’autre fermée le long d’une courbe
directrice.

3.4.4. Création de surfaces passant par différents


profils ouverts, : →

Cette fonction permet de générer une surface passant à travers une séquence de
courbes génératrices successives, situées grossièrement dans le même sens.

Création d’une surface passant par quatre courbes génératrices planes situées dans
des plans parallèles.

99
E. N. S. d’Architecture de Nantes. COURS de GEOMETRIE SPATIALE. U.E. 23. Alain Chassagnoux

3.4.5. Création de surfaces passant par deux familles


de différents profils ouverts, :

C’est une fonction similaire à la précédente, mais avec deux familles de courbes
concourantes dans deux directions, formant un maillage.
L’une des familles de courbes constitue le groupe des courbes génératrices,
l’autre famille celle des courbes directrices.
Il faut impérativement que chaque courbe génératrice soit bornée par la première
et la dernière courbe directrice, et inversement que chaque courbe directrice soit
bornée par la première et la dernière courbe génératrice.
Le nombre de courbes peut être différent pour chacune des deux familles, mais il
doit être au moins égal à deux.

Création d’une surface par balayage entre 4 courbes


génératrices (1 à 4) et 3 courbes directrices (I à III), formant
un maillage

100
E. N. S. d’Architecture de Nantes. COURS de GEOMETRIE SPATIALE. U.E. 23. Alain Chassagnoux

3.4.6. Création de surfaces réglées, :


Génération d’une surface par le déplacement d’une génératrice droite, soit entre
deux courbes directrices quelconques (surface cylindroïde), soit entre une
courbe directrice et un point (surface cône général).

Génération d’une surface réglée appelée hélicoïde droite à plan directeur par le
déplacement d’une génératrice droite le long de deux hélices cylindriques (courbes
directrices de même pas et de même axe.

3.4.7. Création de surfaces définies par leur quatre


rives :

Le modeleur crée la surface par balayage d’une courbe génératrice le long de


deux courbes directrices constituées par deux de ses rives opposées, la courbe
génératrice évoluant progressivement de la forme d’une rive à la forme de la
rive opposée. Cette fonction permet aussi de créer des surfaces n’ayant que trois
rives, en considérant que deux des quatre sommets du carreau de surface sont
confondus, l’une des arêtes de rive est alors dégénérée. Dans ce cas l’ordre de
désignation des trois courbes – rives est important pour définir la surface.

101
E. N. S. d’Architecture de Nantes. COURS de GEOMETRIE SPATIALE. U.E. 23. Alain Chassagnoux

Création d’un carreau de surface à partir de quatre courbes concourantes deux à deux,
définissant les rives du carreau.

Ordre de désignation des courbes de rive : DB → BC → CD

BC → CD → DB CD → DB → BC

Création d’un carreau de surface dont l’une des arêtes est dégénérée à partir des trois
courbes de rives. Selon l’ordre dans lequel on désigne chacune des trois arêtes, la
construction de la surface, la position du sommet dégénéré et donc la forme de la surface
varient.

Prof. R. Osterdag, J. Vornholt : îlot Umbau


Bosch à Stuttgart (Allemagne). Couverture de
l’espace entre les immeubles de l’îlot, par une
verrière à double courbure supportée par une
résille métallique formée de quadrilatères
stabilisés par des croix de St. André.

102
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3.5. LES OPÉRATIONS BOOLÉENNES

Les opérations booléennes permettent de combiner des surfaces. Elles


permettent de faire des opérations identiques à celles faîtes sur les ensembles en
mathématiques : des Unions, des Soustractions et des Intersections de solides.

Les opérations booléennes utilisent la direction des normales de la surface pour


déterminer les parties à joindre ou à supprimer.
Elles fonctionnent mieux sur des surfaces fermées (solides), car la direction des
normales est clairement déterminée : toujours vers l’extérieur du solide. Pour
des surfaces ouvertes, il n’y a pas d’espace intérieur, il existe donc une
indétermination pour l’orientation des normales à la surface.
Elles peuvent cependant aussi être utilisées sur des surfaces ouvertes.

L’ordre dans lequel on sélectionne les objets détermine le résultat, surtout pour
la soustraction.

Pour l’Union booléenne et l’Intersection booléenne, seules les propriétés des


objets telles que la couche (le calque) et la couleur du rendu sont affectées par
l’ordre de sélection.

Pour la Soustraction booléenne, la transformée géométrique sera différente selon


l’ordre de sélection des objets.

103
E. N. S. d’Architecture de Nantes. COURS de GEOMETRIE SPATIALE. U.E. 23. Alain Chassagnoux

Présentation du menu Opérations Booléennes de KeyCreator :

Transformation de plusieurs Transformation de plusieurs


surfaces en une seule entité, surfaces en une seule entité,
les surfaces originales sont les surfaces originales sont
supprimées conservées

Union
booléenne

Soustraction
booléenne

Intersection
booléenne

Combiner plusieurs Séparer une entité


entités surfaciques surfacique ayant plusieurs
disjointes en une seule parties disjointes en plusieurs
entité ayant plusieurs parties entités.
séparées.

3.5.1. L’Union Booléenne

L’union booléenne crée une nouvelle entité, qui comprend l’ensemble des
entités unies.
Si les entités sont des surfaces ouvertes, la surface résultante comportera
l’ensemble des surfaces unies en une seule entité.
Si les entités unies sont des surfaces fermées (solides), le solide résultant sera
formé de la surface enveloppe de l’ensemble des entités unies. Les portions de
surfaces situées à l’intérieur de l’un ou l’autre solide sont supprimées.

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L’union booléenne détermine les courbes d’intersection des surfaces unies.

Exemple de deux entités surfaces fermées (solides) sécantes : un parallélépipède et une


sphère.

Union booléenne des deux entités en une seule surface fermée, les courbes d’intersection
entre les deux surfaces sont déterminées et constituent des arêtes du nouveau solide et la
surface sphérique d’intersection entre les deux solides a été supprimée.

Exemple de deux entités surfaces ouvertes sécantes : un cylindre de révolution et une


surface de translation.

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Union booléenne des deux entités en une seule surface ouverte, la courbe d’intersection
entre les deux surfaces est déterminée et constitue une arête de la nouvelle surface.

Exemple de deux entités sécantes, l’une est une surface fermée (parallélépipède), l’autre
est une surface ouverte (cylindre de révolution).

Union booléenne des deux entités en une seule surface pour partie fermée et pour partie
ouverte, la courbe d’intersection entre les deux surfaces est déterminée et constitue une
arête de la nouvelle surface, la partie du cylindre située à l’intérieur du parallélépipède
est supprimée.

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3.5.2. La Soustraction Booléenne

La soustraction booléenne crée une nouvelle entité, qui comprend la partie de la


première entité, extérieure à l’entité soustraite, ainsi que la surface frontière
entre les deux entités. Les autres entités (soustraites) sont supprimées dans tous
les cas.

Si les entités soustraites sont des surfaces fermées (solides), le solide résultant
sera formé de la partie de la première surface sélectionnée extérieure aux autres
surfaces ainsi que des surfaces d’intersection entre cette première surface et les
autres, afin de constituer au final une seule surface fermée.

Soustraire une surface ouverte d’une autre surface ouverte n’a pas de sens, le
résultat n’est que la suppression des surfaces soustraites.

Si la première surface sélectionnée est une surface ouverte et la surface de


soustraction une surface fermée, la surface résultante est la partie de la surface
ouverte extérieure à la surface fermée.

Soustraction booléenne d’une surface fermée (sphère) d’une autre surface fermée
(parallélépipède).

Soustraction booléenne d’une surface fermée (parallélépipède).d’une surface ouverte


(cylindre).

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3.5.3. L’Intersection Booléenne

L’intersection booléenne crée une nouvelle entité, qui comprend uniquement la


partie commune à la première entité et aux autres entités sélectionnées.

Si les entités soustraites sont des surfaces fermées (solides), le solide résultant
sera formé de la partie commune aux deux solides.

L’intersection entre deux surfaces ouvertes n’a pas de sens.

L’intersection entre un solide et une surface ouverte est la partie de la surface


ouverte intérieure au solide.

Intersection booléenne entre deux solides : une sphère et un parallélépipède.

Intersection booléenne entre un solide (le parallélépipède) et une surface ouverte (le
cylindre).

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3.5.4. Exemple d’utilisation des opérations booléennes


pour modéliser des voûtes romanes

Créer une voûte d’arête et une voûte en arc-de-cloître.

1° Sur la couche 1 :
Créer un cylindre de révolution :
de rayon R1, et de hauteur h>2R1

2° Couper le cylindre par un plan


passant par son axe longitudinal,
supprimer une moitié du cylindre

3° Dupliquer et déplacer par


rotation le demi cylindre

Rotation avec copie de la figure par


rapport à un axe normal au plan de
coupe du 2° et passant par le centre
du rectangle de base, et d’un angle
de 90°

¾ La figure représente deux demi-


cylindres identiques et
interpénétrés, d’axes
orthogonaux.

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4° Sur la couche 1 : Union


Booléenne des deux demi-cylindres
de rayon R1

¾ La figure représente un seul solide


V1

5° Sur la couche 2 :
Créer un cylindre de révolution, de
même axe et de même hauteur que
celui du 1°, mais de rayon R2<R1

6° Dupliquer et déplacer ce cylindre


de manière analogue au 3°

¾ La figure représente deux


cylindres identiques et
interpénétrés d’axes orthogonaux.

7° Sur la couche 2 :Union


Booléenne des deux cylindres de
rayon R2
¾ La figure représente un seul
volume V2

8° Soustraction Booléenne V1 - V2

Voûte d’arête
La figure représente une voûte
d’arête

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9° Sur la couche 3 : Intersection


Booléenne des deux demi-cylindres
de rayon R1
¾ La figure représente un seul
volume V’1

10° Sur la couche 4 :Intersection


Booléenne des deux cylindres de
rayon R2
¾ La figure représente un seul
volume V’2

11° Soustraction Booléenne V’1 –


V’2

¾ La figure représente une voûte en


arc de cloître

Voûte en arc – de - cloître

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