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Dufrenne Suzy. Survey archéologique des Kellia (Basse-Egypte). Rapport de la campagne 1981. ΕΚ 8184. Projet international
de sauvetage scientifique des Kellia. Mission suisse d'archéologie copte de l'Université de Genève, sous la direction de R.
Kasser. In: Revue des études byzantines, tome 44, 1986. pp. 328-330;
https://www.persee.fr/doc/rebyz_0766-5598_1986_num_44_1_2197_t1_0328_0000_2
century. However, within the limits which she has imposed on herself, she has already
provided a thorough and penetrating account of this iconographical type, although one
might have hoped for a more extensive discussion of the contexts, notably typological,
in which it was used.
Christopher Walter
sur les poteries coptes par les travaux de M. Egloff (largement utilisés) et de suggérer,
en dépit de l'absence de fouilles en profondeur, des hypothèses de datation.
Un lexique des termes descriptifs (p. 73-93), utilisant les ouvrages fixant le vocabulaire
architectural de pierre, se veut un simple instrument de travail pour les besoins de la
campagne de 1981.
L'essentiel de l'ouvrage (p. 97-398) est constitué par la description des édifices des
Qouçoûr el-'Izeila. Chacun des ri, disposé dans un enclos dont la superficie peut
atteindre de 700 à 1 000 m2, est présenté en supposant une interprétation chronologique
des divers locaux. On suppose une phase initiale de construction pour les bâtiments, de
dimensions modestes, situés au nord-est de la clôture et toujours composés d'un
vestibule, d'une pièce dite oratoire, à laquelle s'ajoute une chambre avec resserre, et
d'une pièce simple. Plusieurs types de ces bâtiments, dits initiaux, sont distingués selon
le nombre de pièces et les modes de communication entre les divers locaux. Pour chacun
des ri, la totalité des édifices repérés est interprétée selon des hypothèses chronologiques,
qui les répartissent en diverses phases, dites « chantiers ». Sans insister ici sur les
annexes, situées sur la périphérie des enclos (portail, latrines, puits, etc.), la présence
d'une grande annexe, supposée chapelle ou église, comme le suggère l'existence « d'un
autel dont la base est en maçonnerie », sans qu'il soit expliqué comment cette base a pu
être observée (p. 129), compte tenu des méthodes d'observation de la campagne.
Le bilan de la « récolte » des poteries, verres, monnaies (p. 423-480) est suivi de la
présentation des décors (p. 481-523). Un catalogue des moindres traces de décor fait
référence au ri et à la pièce concernés. Quelques décors, plus représentatifs, sont
accompagnés de reproductions de calques (pi. clxvih-clxxxix), dont les modes
d'encrages ont été codifiés (p. 482-517). Quelques remarques provisoires accompagnent cette
description, dégageant modestement les éléments du décor (soubassements unis,
bandeaux monochromes, frises de triangles et de rameaux alternés, tresses, imitations de
relief, rinceaux, faune, bateaux, croix nombreuses et variées). Seules des fouilles en
profondeur permettront une analyse sérieuse de l'iconographie comme du style. Elles ne
seront réalisées que dans des secteurs sélectionnés et limités.
Sans insister ici sur le nombre de fautes de frappe, dû à l'insuffisance de corrections
d'épreuves, ni sur un certain manque de coordination entre les différents chapitres (voir
par exemple le nombre des ri examinés), je voudrais souligner combien la prudence de
M. Rassart-Debergh aurait dû être imitée (p. 517-518). La modestie de la présentation
des 5 inscriptions datées (p. 524-525), les incertitudes connues d'évaluation
chronologiques des poteries hors de tout contexte de couches archéologiquement datables (et
d'ailleurs ici les pièces attribuées au 7e siècle dominent : cf. p. 46-55), la cascade
d'hypothèses pour classer certaines poteries par rapprochement de complexes jugés
contemporains (p. 46-55) rendent très problématique la description à argumentation
essentiellement chronologique de chacun des ri : la juxtaposition de « plans » précis (en
apparence, puisqu'ils proviennent de la seule observation « horizontale »), de
descriptions minutieuses de chaque bâtiment et le jeu de pures hypothèses qui préside à cette
description me semblent dangereux, car ils masquent le poids de l'incertitude. Si de telles
hypothèses peuvent susciter d'heureuses discussions et inciter à la réflexion les membres
d'une équipe, engagée sur le terrain, si de telles propositions peuvent déclencher de
fructueuses confrontations avec des archéologues étrangers à la fouille, leur publication
dans ces volumes apparemment très documentés risque de durcir en pseudo-certitudes
ce qui n'est qu'étape de travail.
Sans doute les menaces de destructions de ces hauts lieux du monachisme égyptien
ont excité le désir de leur consacrer dès la première campagne, organisée par la Mission
suisse, un ouvrage important. Une publication plus légère, avec quelques légendes
précises accompagnant les « plans » des structures découvertes par la campagne
d'observation « horizontale », aurait sans doute mieux souligné la nécessité de
poursuivre des fouilles en profondeur, pour arriver à des démonstrations solides, et non à de
simples hypothèses de travail.
Au moment d'achever ce compte rendu, je reçois la petite présentation,
magnifiquement illustrée (64 p., 43 fig., dont 35 en couleur), des dernières recherches de la Mission
suisse aux Kellia : EK 8184. Projet international de sauvetage scientifique des Kellia. Le
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site monastique des Kellia (Basse-Egypte). Recherches des années 1981-1983, éd. Peeters,
Louvain 1984.
Après l'introduction de P. Corboud, l'histoire archéologique du site est présentée par
R. Kasser, le programme entrepris en 1981 est résumé par P. Corboud, tandis que
l'architecture d'un ermitage est suggérée par P. Bridel. Les décors peints (par M. Ras-
sart-Debergh) et les inscriptions (par J. Partyka) attestent les travaux accomplis depuis
1981. Une rapide «contribution de la poterie» (par F. Bonnet) profite de bonnes
illustrations. Les deux dernières contributions, dues à D. Weidmann (Première image du
développement des Kellia) et à P. Corboud (Poursuite des recherches aux Kellia), font
le point sur les données acquises et sur les hypothèses, tandis qu'une bibliographie
choisie laisse percevoir le contexte des travaux archéologiques menés par d'autres
savants (spécialement R.-G. Coquin et A. Guillaumont), où se situent les fouilles de
l'équipe animée par l'Université de Genève. Ainsi, et pas seulement en raison des fouilles
verticales, cette brève plaquette donne-t-elle un certain relief aux deux gros volumes ici
recensés, qui font admirablement prendre conscience des richesses et des limites de
l'archéologie aérienne, en fait science annexe de l'archéologie.
Suzy DUFRENNE