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Revue des études byzantines

Survey archéologique des Kellia (Basse-Egypte). Rapport de la


campagne 1981. ΕΚ 8184. Projet international de sauvetage
scientifique des Kellia. Mission suisse d'archéologie copte de
l'Université de Genève, sous la direction de R. Kasser
Suzy Dufrenne

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Dufrenne Suzy. Survey archéologique des Kellia (Basse-Egypte). Rapport de la campagne 1981. ΕΚ 8184. Projet international
de sauvetage scientifique des Kellia. Mission suisse d'archéologie copte de l'Université de Genève, sous la direction de R.
Kasser. In: Revue des études byzantines, tome 44, 1986. pp. 328-330;

https://www.persee.fr/doc/rebyz_0766-5598_1986_num_44_1_2197_t1_0328_0000_2

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century. However, within the limits which she has imposed on herself, she has already
provided a thorough and penetrating account of this iconographical type, although one
might have hoped for a more extensive discussion of the contexts, notably typological,
in which it was used.
Christopher Walter

Survey archéologique des Kellia (Basse-Egypte). Rapport de la campagne 1981.


ΕΚ 8184. Projet international de sauvetage scientifique des Kellia. Mission
suisse d'archéologie copte de l'Université de Genève, sous la direction de
R. Kasser. — Éditions Peeters, Louvain 1983. 557 p. (I) ; xi p.,
194 planches, 1 photographie, 3 plans (II). 33 χ 24 ; relié. Prix : 6 000 FB.
Ces deux gros volumes collectifs (555 p. de texte ; 33 1 p. de planches, accompagnées
de 3 plans) présentent le rapport de la campagne de trois mois de 1981 : « Survey »
( = analyse horizontale) archéologique des Kellia (Basse-Egypte) correspondant à un
aspect du Projet International de Sauvetage scientifique des Kellia (EK 8184) ; voir la
mise en forme de ce projet, dans l'addenda I du volume de texte, p. 528-541, qui
dépendait alors des seuls savants suisses. Il s'agit donc du rapport de la campagne de
la Mission suisse d'archéologie copte de l'Université de Genève, sous la direction de
R. Kasser : 29 membres de cette Mission sont nommés dans le titre, mais le nom des
responsables de la coordination ou de la rédaction des textes n'est fourni qu'à la p. xi,
où sont nommés D. Weidmann pour la typologie des habitats du site, F. Bonnet pour
l'étude de la céramique récoltée, M. Rassart-Debergh pour les remarques sur les décors
peints, J. Partyka pour les quelques inscriptions présentées.
Le site des Kellia, situé à quelque 60 km au sud-est d'Alexandrie, a été définitivement
identifié par A. Guillaumont en 1964 ; il s'étend sur environ 27 km2 et comptait
primitivement 1 500 bâtiments, réduits à 600 en 1982 : il subit donc une destruction
accélérée, due à la mise en valeur agricole de la région.
Le complexe ici présenté correspond au seul secteur central du site des Kellia, dit des
Qouçoûr el-'Izeila, confié (comme aussi les secteurs est et sud-est) aux archéologues
suisses, par opposition à la « zone française », étendue sur la partie occidentale et
comptant l'agglomération dite des Qouçoûr er- Roubâ'îyât, la plus importante des Kellia,
mais aussi la plus menacée. La Mission suisse a repéré 164 complexes monastiques ici
répertoriés et temporairement appelés du terme copte de ri.
Les méthodes d'observation sont longuement présentées (p. 1-70). Il s'agit d'une étude
en surface (« survey »), sans fouilles en profondeur et donc sans aucune référence
possible aux apports archéologiquement essentiels que fournissent les successions de
couches. Le bilan de la campagne ne pouvait donc aboutir qu'au simple tracé des plans
des divers ri, limités aux seuls aperçus des crêtes perceptibles. L'équipe a d'abord repéré
les marques des structures enfouies, formant sur le sol des taches d'humidité, visibles aux
premières heures du jour ; les membres de l'équipe dessinaient alors, à l'aide
d'instruments divers, le tracé de ces taches d'humidité. Puis un dégagement superficiel des
structures, ne dépassant jamais 0,30 m de profondeur et déblayant les sables mobiles,
faisait apparaître les sommets des murs usés par l'érosion. La récolte du matériel
archéologique et des objets (surtout tessons de poteries, portions d'inscriptions et
fragments de décors) était enregistrée par décalques éventuels, photographiée et
systématiquement décrite, puis notée sur des plans tracés en croquis schématiques.
Des photographies aériennes ont pu être réalisées, malgré l'impossible emploi, pour
raisons militaires, d'avions ou d'hélicoptères, grâce à des photographes envoyés par
« parachutes ascensionnels », tractés par véhicules tout terrain. Les relevés
topographiques sont alors obtenus par établissement de réseaux et travaux de nivellement. Des
plans des structures décelées sont alors levés : établis au 1 :50 sur le terrain ; sauf
exception, ils sont réduits, pour publication, au 1 :200.
L'étude de la poterie se donne pour mission de compléter les renseignements fournis
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sur les poteries coptes par les travaux de M. Egloff (largement utilisés) et de suggérer,
en dépit de l'absence de fouilles en profondeur, des hypothèses de datation.
Un lexique des termes descriptifs (p. 73-93), utilisant les ouvrages fixant le vocabulaire
architectural de pierre, se veut un simple instrument de travail pour les besoins de la
campagne de 1981.
L'essentiel de l'ouvrage (p. 97-398) est constitué par la description des édifices des
Qouçoûr el-'Izeila. Chacun des ri, disposé dans un enclos dont la superficie peut
atteindre de 700 à 1 000 m2, est présenté en supposant une interprétation chronologique
des divers locaux. On suppose une phase initiale de construction pour les bâtiments, de
dimensions modestes, situés au nord-est de la clôture et toujours composés d'un
vestibule, d'une pièce dite oratoire, à laquelle s'ajoute une chambre avec resserre, et
d'une pièce simple. Plusieurs types de ces bâtiments, dits initiaux, sont distingués selon
le nombre de pièces et les modes de communication entre les divers locaux. Pour chacun
des ri, la totalité des édifices repérés est interprétée selon des hypothèses chronologiques,
qui les répartissent en diverses phases, dites « chantiers ». Sans insister ici sur les
annexes, situées sur la périphérie des enclos (portail, latrines, puits, etc.), la présence
d'une grande annexe, supposée chapelle ou église, comme le suggère l'existence « d'un
autel dont la base est en maçonnerie », sans qu'il soit expliqué comment cette base a pu
être observée (p. 129), compte tenu des méthodes d'observation de la campagne.
Le bilan de la « récolte » des poteries, verres, monnaies (p. 423-480) est suivi de la
présentation des décors (p. 481-523). Un catalogue des moindres traces de décor fait
référence au ri et à la pièce concernés. Quelques décors, plus représentatifs, sont
accompagnés de reproductions de calques (pi. clxvih-clxxxix), dont les modes
d'encrages ont été codifiés (p. 482-517). Quelques remarques provisoires accompagnent cette
description, dégageant modestement les éléments du décor (soubassements unis,
bandeaux monochromes, frises de triangles et de rameaux alternés, tresses, imitations de
relief, rinceaux, faune, bateaux, croix nombreuses et variées). Seules des fouilles en
profondeur permettront une analyse sérieuse de l'iconographie comme du style. Elles ne
seront réalisées que dans des secteurs sélectionnés et limités.
Sans insister ici sur le nombre de fautes de frappe, dû à l'insuffisance de corrections
d'épreuves, ni sur un certain manque de coordination entre les différents chapitres (voir
par exemple le nombre des ri examinés), je voudrais souligner combien la prudence de
M. Rassart-Debergh aurait dû être imitée (p. 517-518). La modestie de la présentation
des 5 inscriptions datées (p. 524-525), les incertitudes connues d'évaluation
chronologiques des poteries hors de tout contexte de couches archéologiquement datables (et
d'ailleurs ici les pièces attribuées au 7e siècle dominent : cf. p. 46-55), la cascade
d'hypothèses pour classer certaines poteries par rapprochement de complexes jugés
contemporains (p. 46-55) rendent très problématique la description à argumentation
essentiellement chronologique de chacun des ri : la juxtaposition de « plans » précis (en
apparence, puisqu'ils proviennent de la seule observation « horizontale »), de
descriptions minutieuses de chaque bâtiment et le jeu de pures hypothèses qui préside à cette
description me semblent dangereux, car ils masquent le poids de l'incertitude. Si de telles
hypothèses peuvent susciter d'heureuses discussions et inciter à la réflexion les membres
d'une équipe, engagée sur le terrain, si de telles propositions peuvent déclencher de
fructueuses confrontations avec des archéologues étrangers à la fouille, leur publication
dans ces volumes apparemment très documentés risque de durcir en pseudo-certitudes
ce qui n'est qu'étape de travail.
Sans doute les menaces de destructions de ces hauts lieux du monachisme égyptien
ont excité le désir de leur consacrer dès la première campagne, organisée par la Mission
suisse, un ouvrage important. Une publication plus légère, avec quelques légendes
précises accompagnant les « plans » des structures découvertes par la campagne
d'observation « horizontale », aurait sans doute mieux souligné la nécessité de
poursuivre des fouilles en profondeur, pour arriver à des démonstrations solides, et non à de
simples hypothèses de travail.
Au moment d'achever ce compte rendu, je reçois la petite présentation,
magnifiquement illustrée (64 p., 43 fig., dont 35 en couleur), des dernières recherches de la Mission
suisse aux Kellia : EK 8184. Projet international de sauvetage scientifique des Kellia. Le

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site monastique des Kellia (Basse-Egypte). Recherches des années 1981-1983, éd. Peeters,
Louvain 1984.
Après l'introduction de P. Corboud, l'histoire archéologique du site est présentée par
R. Kasser, le programme entrepris en 1981 est résumé par P. Corboud, tandis que
l'architecture d'un ermitage est suggérée par P. Bridel. Les décors peints (par M. Ras-
sart-Debergh) et les inscriptions (par J. Partyka) attestent les travaux accomplis depuis
1981. Une rapide «contribution de la poterie» (par F. Bonnet) profite de bonnes
illustrations. Les deux dernières contributions, dues à D. Weidmann (Première image du
développement des Kellia) et à P. Corboud (Poursuite des recherches aux Kellia), font
le point sur les données acquises et sur les hypothèses, tandis qu'une bibliographie
choisie laisse percevoir le contexte des travaux archéologiques menés par d'autres
savants (spécialement R.-G. Coquin et A. Guillaumont), où se situent les fouilles de
l'équipe animée par l'Université de Genève. Ainsi, et pas seulement en raison des fouilles
verticales, cette brève plaquette donne-t-elle un certain relief aux deux gros volumes ici
recensés, qui font admirablement prendre conscience des richesses et des limites de
l'archéologie aérienne, en fait science annexe de l'archéologie.
Suzy DUFRENNE

Nicole Thierry, Haut Moyen Âge en Cappadoce. Les églises de la région de


Çavusin. Tome 1 (Institut français d'archéologie du Proche-Orient.
Bibliothèque archéologique et historique. Tome en). — Librairie orientaliste
Paul Geuthner, Paris 1983. 27,5 χ 22. xvn-200 p., 200 pi. et 60 figures dans
le texte.
Le tome premier de cet ouvrage décrit huit églises de Cappadoce peu connues ou
inédites : Hagios Stephanos (de Cemil), l'église du Grand Pigeonnier de Çavusjn ou
église de Nicéphore Phocas, et les églises 1-5 de Güllü dere. La première, un peu éloignée
de la région envisagée comme centre, lui est rattachée comme appartenant à une même
série monumentale. La région de Çavusjn, entre Avanos et Ürgüp, forme une petite unité
géographique, décrite au chapitre premier (avec 4 cartes). Ses monuments, décrits
superficiellement par de Jerphanion d'après des notes du P. Gransault, ou partiellement
par des visiteurs plus récents, font ici l'objet d'un nouvel examen aussi complet que
possible dans les conditions de travail que l'on sait.
Il n'est pas question ici d'indiquer en détail tout le contenu iconographique des églises
décrites, dont la décoration est très riche, mais on ne peut ignorer l'importance des
résultats et des conclusions qui se dégagent de ces recherches patientes et méthodiques.
Pour de Jerphanion, la période « archaïque » de cet art cappadocien se situait vers les
9e- 10e siècles, comme si les siècles antérieurs n'avaient laissé presque aucune trace. Pour
Nicole Thierry au contraire, le moyen âge tend à dépasser de beaucoup cette barrière et
à remonter jusqu'au-delà de la période iconoclaste ; dans certains cas cette approche est
presque accidentelle, lorsque, par exemple, une peinture « récente » tombe et laisse
apparaître un décor sous-jacent insoupçonné et qu'il est impossible en tout cas
d'apercevoir en une seule visite. La découverte cependant ne peut être uniquement fortuite, car
c'est l'analyse, la transcription, la comparaison qui permettent de remonter le temps ;
aux études stylistiques devraient sans doute s'ajouter les analyses physico-chimiques des
supports, des pigments et des liants. En attendant ces conditions d'un travail idéal, la
photographie et le dessin restent les principaux moyens de livrer au public ces richesses
enfouies.
En parcourant l'ouvrage de façon superficielle, j'ai noté quelques détails.
L'inscription dédicatoire de Saint- Jean à Güllü dere (p. 137) me paraît supporter une
interprétation un peu différente ; celui qui a fait ou ordonné la décoration de l'église doit être le
même qui a fondé le monastère de la Panagia ■; par conséquent le monastère lui-même
se trouve sur place et l'église n'est qu'une de ses dépendances ; la chapelle sud de l'église
comprend le cycle de l'enfance et de la vie du Christ et le programme de la chapelle nord
est également remarquable (Dormition, second Avènement, Apôtres ect.). Je ne vois pas

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