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Détails architectoniques

Troisième année architecture


Chapitre 1:
Introduction et notions générales
Exercice: préparer une base de données
Chapitre 2:
Les différentes approches analytiques du détail
TD: Analyse de détails d’une ouvre architecturale
Chapitre 3:
Le détail comme objet à produire
Projet d’application: concevoir des détails
architectoniques
Cours: Détails architectoniques-Troisième année architecture
Enseignante: Rym BEN YOUNES

Chapitre 1: Introduction et
notions générales
2 séances

I- Définition et objet
II- Les matériaux; construction et
détails
•Exercice: préparer une base de
données
I- Définitions et objet
1- Détail ?

• Selon le dictionnaire français (Le Petit Robert):


• Vente par petites quantités,
• Elément particulier d’un ensemble,
• Enumération précise de quelques chose,
• Elément secondaire, peu important
• Questionnements:
• Jusqu’où va l’idée de « détail architectural »?:
–L’usage fait que « est considéré comme détail »
une partie extraite d’un ensemble, par décision
collective.
• Jusqu’où s’étend alors cette partie? Pourquoi cette
partie et pas une autre? Selon quels critères
collectifs se fait le choix?
• Le détail n’est-il pas aussi un dispositif?
–Le détail compose l’ensemble, en même temps
que l’ensemble crée le détail.
–Le détail architectural est une fractale (induisant
une approche globale où tout est lié)
• Un dispositif:
– Ensemble de mesures, de moyens, disposés en vue d'une fin
stratégique.
– Exemple: Porte de GAUDI! Le détail? La poignée?
L’encadrement? Le battant? Le boulon? Le matériau? Le
couvrement?

• Une fractale:
– Une figure fractale est un objet mathématique qui présente
une structure similaire à toutes les échelles. En zoomant sur
une partie de la figure, il est possible de retrouver toute la
figure.
– Les objets fractals peuvent être envisagés comme des
structures gigognes en tout point. Un objet fractal est un objet
dont chaque élément est aussi un objet fractal (similaire)
2- Architectonique / Architectural:
a- Définitions / lien:
• Détail: élément inclus dans un ensemble: petite échelle?
• Architecture: «L’art de bâtir, l’art de construire des
édifices dans un cadre socioculturel donné».
– Du grec arké (le commencement, le principe) et tektôn
(charpentier ou bâtisseur).
– Du latin architectura: l’arché fait de la tecture plus qu’une
simple bâtisse.
– Toutes les définitions occidentales du terme sont basées sur les
3 composantes indiquées par VITRUVE (90 Av JC-20 Av JC) il
y a plus de deux siècles, dans son traité d’architecture: Firmitas
(structure, solidité), Utilitas (utilités, usages) et Venustas
(Beauté, esthétique).
– En arabe, architecture: Fan al aaimara, handassa meaamaria
(art et sciences): l’art de concevoir est donc lié à l’esprit
(cognitif), à l’intellect et non pas à l’accident de la matière.
• L’architecture présente ainsi 2 volés:
– Un volé conceptuel (Art de la conception)
– Un volé constructif (Art de la construction)
• Elle a donc indéniablement un coté technique reliant
Expression et dispositif structural (contenant et
contenu). D’où le terme «tectonique».
• Tectonique: la poîesis constructive; la façon architecturale
de penser la construction. « Par tectonique, je ne fais pas
référence à la simple affirmation de la technique de
construction, mais plutôt à son potentiel d’expression »
(Kenneth FRAMPTON (architecte, écrivain, critique et
historien britannique, 1930), Studies in tectonic culture)
b- Origines historique du débat tectonique:
• La tectonique est elle une notion? Un concept? Ou un point
d’entrée?
• A travers le temps, architecte et ingénieur se trouvent tantôt
confondus, tantôt séparés voire différentiés. A partir du IVème
siècle, commence la confusion entre arkitektôn et méchanikos car
s’était la fonction technique qui l’emporte. L’architecte se
transforme ainsi de plus en plus en ingénieur:
– Chez les romains, les considérations techniques deviennent
primordiales pour les dispositifs architecturaux mis en place
comme les aqueducs, les arcs, les voûtes, les coupoles…
– Au moyen âge, l’architecte est assimilé au maître-charpentier et
au maître-maçon.
– La culture arabo-islamique (par l’Espagne, XI et XIIème
siècles) a transmis en occident un caractère plus intellectuel à
l’acte de la conception. C’est ainsi qu’au XIIème siècle,
l’architecte commence à s’intellectualiser.
– Les noms des premiers architectes (modernes) est associé au
progrès de la technique ( BRUNELLESCHI)
• Jusqu’aux XIXème siècle, l’architecture se définissait par
le rapport spatial engendré par:
• les pleins et les vides
•La recherche d’un équilibre poids/résistance entre les
contraintes extérieures et celles intérieures, le calcul RDM étant
inexistant à cette époque.

• Aujourd’hui, les œuvres d’architectes semblent êtres


identifiées par rapport à d’autres critères dus à l’évolution
des société et des cultures (la modernité):
– Le culte de l’image
– La médiatisation et la mode des formes
– La rhétorique (positionnement et références, message et
signification)
– L’influence de la physique et de la génétique sur les sciences
– Le passage entre réalité et virtualité
• Dans l’architecture moderne et contemporaine, la pensée
tectonique fait corps avec la pensée spatiale du projet.

• Un principe structurel peut être envisagé de deux


manières:
– par le matériaux,
– ou par le type de structure (à câble, à membrane, à
articulations, à encastrement,…) en se limitant à ce
qu’il faut prendre en compte et aux répercussions du
mode structurel sur l’expression architecturale
envisagée.

• La dimension tectonique accordée aux dispositifs


architecturaux est, en ce sens, une innovation.
•Nous citons, par exemples;
• Les dispositifs tridimensionnels dans l’art dit
«islamique » qui ne se limitent plus à un aspect décoratif
mais font corps avec la structure porteuse et sont donc
partie intégrante du potentiel d’expression d’une
architecture.
•Le projet du Dôme de Florence; le projet qui provoqua
en occident la première rupture épistémologique (le sens
de l’architecture)
•Le projet de La villa sur la cascade (Fallingwater de
Frank Lloyd WRIGNT en Pennsylvanie, 1935-1939) qui
est un des exemples de l’évolution au XXème siècle où la
pensée tectonique fait corps avec la pensée spatial en
architecture.
b- Démarches de projets:
• Il existe plusieurs catégories de démarches de projets
architecturaux:
– L’expression architecturale domine et le principe structurel reste
en marge et devient une solution au service du projet et non un
mode de réflexion: la solution structurelle devient à posteriori
de la solution architecturale. Ce qui a pour conséquence de subir
des déperditions au niveau de la correspondance: potentiel
d’expression/ possibilité constructive.
– Le dispositif structurel met en évidence le dispositif spatial
correspondant. Ce qui a pour conséquent de négliger le rapport
au site, à la culture, à la société…
– Le dispositif structurel n’est pas justifié par rapport au dispositif
spatial et la solution structurelle devient une réflexion à priori
de la solution spatiale. Ce qui a pour conséquent un glissement
de la compréhension .
• La naissance d’une œuvre architecturale s’établit dans une
interaction entre:
– Une technologie du moment par rapport aux matériaux existants
– Un savoir-faire pour l’optimisation des capacités du matériau
existant par rapport à l’intelligence dans la façon de manier la
technologie
– Une géo-topologie (rapport entre site et formes)

• C’est ce que véhicule la pensée tectonique: une


tectonique constructive est la synthèse d’une
accumulation de connaissances (d’où aussi la
pluridisciplinarité requise pour faire aboutir un projet
architectural)
• La critique architecturale s’installe dans la tension
entre:
– La réponse architecturale et
– Le dépassement de l’ordre de la tectonique,
donc, dans le potentiel de l’expression que la réponse
concrétise (l’évènement).
• Cette tension diffère d’une culture à une autre, d’une
approche à une autre et d’un moment à un autre. Pour
certains projets, la réponse est dans la nécessité du
dépassement, comme, par exemple, Le Crystal Palace.
Pour d’autres, le dépassement est dans la réponse elle-
même, comme pour le Dôme de Florence.

• L’architectonique est ainsi ce qui relie réponse


architecturale (l’architectural) et ordre tectonique.
3- Echelles: différents points d’entrée pour une approche
fractale (globale):

a- Définitions d’échelle:
• Echelle: le rapport entre la mesure d’un objet réel et la
mesure de sa représentation. Elle est exprimée par une
valeur numérique qui est généralement sous forme de
fraction.
• La notion d’échelle en architecture a été théorisée par
Eugène Viollet-Le-Duc (XVIème siècle): l’échelle d’un
monument, un édifice est à l’échelle ou pas (par exemple
une cabane pour chien son échelle se définie avec les
proportions du chien, comme pour la notion d’échelle
humaine).
• La notion d’échelle concerne aussi les échelles du dessin
représentant par avancement dans les projet: APS, APD et
DE)
• La compréhension du détail est fonction des échelles
qu’il convoque chez le concepteur pour le produire; le
point de vue ou point d’entrée au travers duquel se
décortique le détail.
• Un architecte se positionne en convoquant différentes
échelles, thématiques, techniques ou systèmes
constructifs lors de l’élaboration de son processus
conceptuel ou analytique.
• Les thématiques (ou échelles) qui orientent le projet sont:
– Le principe fonctionnel
– Le dispositif technique
– La symbolique et la référence
• Il y a deux types de positionnement pour le détail:
– Le détail comme objet à produire (conception)
– Le détail comme objet de connaissance (analyse)

• Le détail est révélateur du positionnement de l’architecte.


C’est un point de départ et un point d’arrivée.

• Les différents points d’entrée (ou points de vue) se classent en


trois types (échelle/système constructif/positionnement et
références). Nous en citons (à développer au chapitre II):
tectonique, macro/micro, système constructif, matériaux et
savoir-faire, fonction, géopolitique, système financier,
besoins, assemblage, régularité, texture, lumière, ouvertures,
performances, positionnement et références….
4- Objectifs du cours:
• Une prise de conscience du point de vue (ou point
d’entrée) au travers duquel se décortique le détail (pour la
lecture et l’écriture). Le détail est révélateur du
positionnement (orientation, style, conviction) de
l’architecte. Il est dans une boucle; vu aussi bien comme
point de départ que comme point d’arrivée.

• Intégrer la notion constructive dans les mécanismes


d’invention de son «faire» en l’initiant à des
considérations d’ordre historique qui régissent la
définition et l’évolution des principes constructifs et leurs
rapports avec les matériaux.
• Conjuguer la solution constructive et la solution spatiale
dans toutes les étapes de la démarche du projet en
réfléchissant aux principes:
– D’inertie qui contrecarre les sollicitations
– De stabilité (comment dévier les charges où on veut)
– De l’expression architecturale du projet
– D’adhérence….

• Apprendre à analyser et à concevoir correctement un


détail architectural et architectonique.
II- Les matériaux; construction et détails
1- Rappel (cours matériaux de la deuxième année)
• Les type de classification des matériaux
• La mise en œuvre (différente selon le matériau mais aussi pour un
même matériau selon des paramètres)
• Le tableau des matériaux à affiner progressivement dès l’esquisse

• Les étudiants sont redevables de préparer leur propre base de


données des matériaux de construction et ce en se basant sur leurs
cours et en effectuant des recherches complémentaires pour aboutir à
établir:
– Une liste détaillée des différents matériaux, sous formes de tableau
(traditionnels et nouveaux) avec leurs particularités (fonction,
mises en œuvre, caractéristiques) et leurs classifications
– Une fiche détaillée pour chaque matériau avec croquis, notes et
schéma explicatifs des techniques et technologies mises en œuvre.
2- Le détail et le matériau
• Le choix du (ou des) matériau(x) pour la réalisation
d’une œuvre architecturale influence considérablement
le projet et son positionnement.

• Ce choix s’expose essentiellement au niveau du détail.


En changeant de matériau, la réflexion tectonique
change et l’image finale se métamorphose: approche
durable, écologique, construction métallique, ossature en
bois, la préfabrication, la référence au vernaculaire, les
approches High-tech, l’isolation par l’inertie, l’isolation
légère, architecture de terre, architecture éphémère,
recyclage et détournement….

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